Film Les Lucioles

Par touches de pinceaux, s’éclairent dans ce film des sentiments diffus au sein d’un groupe de jeunes, que l’on peut percevoir certainement à plus grande échelle dans notre société. C’est un film impressionniste que nous découvrons, des plans sont de véritables tableaux où la nature frémit et l’obscurité palpite de vibrations humaines…

Un projet, un séjour à la montagne… Dès les premières images qui se déroulent en ville dans la salle encore vide d’un pôle emploi, un jeune homme cherche sa place, « à l’essai » sur plusieurs chaises puis prennent place peu à peu à travers ces garçons et ces filles, les projets, les rêves, les espoirs, les inquiétudes des uns et des autres, une image que chacun, chacune se donne.

La montagne, son immensité, ses aspérités, son mystère vont éveiller par touches chez ces citadins des sentiments de solidarité, de peur, d’amitié, de violence. Mais ce ne sont pas de longues confidences, pas des éclairs dans la montagne non plus, mais l’expression est sobre et fugitive.

Se découvrir sans masque ou avec un masque de loup et un loup sur le dos du tee-shirt mais le loup (qui on le sait peut être très humain) est l’essence de ce film qui à travers de beaux plans cinématographiques fait surgir des lucioles d’humanité.

Olivier Mitterrand le réalisateur mène fréquemment des ateliers d’expression avec des jeunes et des adultes (ici avec Olivier Witner) et en restitue des images dans des films ou des installations.

Précédemment, il a réalisé ainsi le film Épidermique qui, tourné principalement à l’intérieur d’une camionnette, nous suggère des traits d’amitié ou de complicité à travers une violence du verbe.

L’image finale de ce film nous transmet le malaise de ce groupe de jeunes, lors d’une sortie en forêt, lieu inhabituel où la violence n’a plus matière à s’exprimer.

Dans ces deux films, où il ne faut pas chercher une linéarité du récit, on remarque une recherche cinématographique, qui nous dévoile à travers des postures corporelles, une retenue des propos ou une violence des éclats de voix, le mal être d’une jeunesse qui ne demande qu’à s’épanouir.