Keynésianisme et austérité. 1 – OCDE et FMI contre l’austérité, donc keynésianistes ?

Après l’OCDE (1)Par exemple : www.oecd.org/fr/eco/pers#551B43, le FMI s’inquiète, dans ses rapports sur la France et sur l’Allemagne (2)Respectivement http://www.imf.org/external/French/pubs/ft/survey/so/2013/CAR080513BF.htm et http://www.imf.org/external/pubs/ft/survey/so/2013/car080113a.htm,adresses qui renvoient aux communiqués du FMI, d’où on peut accéder aux rapports., du risque d’essoufflement de la reprise (qui serait bien là, mais trop pépère) et d’enlisement dans la récession dû à de trop de rigueur dans la gestion des finances publiques. Selon lui, « compte tenu de ce qui a déjà été fait et du caractère encore hésitant de la reprise, le gouvernement devrait ralentir le rythme de l’ajustement ». Il semble ainsi rejoindre l’« atterré » et député européen Liêm Hoang-Ngoc, par exemple, qui appelle « à ne pas “pénaliser la demande” […] que ce soit au niveau européen ou national, “on reste encore insuffisamment keynésiens” ». (Libération du 14 août). Keynes étant la référence des opposants à l’austérité, de ceux qui, « atterrés » et autres, réclament « une autre politique », le FMI serait-il en cours de virer sa cuti et d’opposer le keynésianisme à l’austérité ?
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Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Par exemple : www.oecd.org/fr/eco/pers#551B43
2 Respectivement http://www.imf.org/external/French/pubs/ft/survey/so/2013/CAR080513BF.htm et http://www.imf.org/external/pubs/ft/survey/so/2013/car080113a.htm,adresses qui renvoient aux communiqués du FMI, d’où on peut accéder aux rapports.

Tina et François, ou pourquoi l’austérité

Premier texte d'une série d'articles : « Tina, François, Jean-Luc et les autres : austérité ou relance ? » La prise de conscience progressive que l’austérité est en voie d’étendre la récession à l’UE tout entière a conduit les autorités européennes à faire preuve de quelque lucidité et à admettre que la réduction des déficits…

Recherche gauche désespérément…

Cette semaine a concentré tout le dur de la crise de moralité politique. Au point que Alain Duhamel, qui s’est dit “atteint”, “choqué”, “écœuré” par l’accumulation de ces affaires, a décidé d’abandonner sa chronique politique matutinale sur RTL : « ma considération pour le monde politique actuel s’est dégradée. Le débat s’est abaissé, les personnages ont rapetissé et les populismes ont progressé ».
En effet, on a vu un ancien ministre mis en examen pour “escroquerie en bande organisée”, largement reçu dans médias pour promouvoir son livre-plaidoyer pro domo. On a vu un ancien ministre du budget, J. Cahuzac, renvoyer à ses chères études, en refusant de lui répondre, la Commission parlementaire qui l’interrogeait sur les conditions de son aveu de fraude fiscale, tandis que le même jour, un alter ego, DSK, était entendu au Sénat, devant lequel il exposait des banalités sur la crise financière. (suite…)

Le féminisme et les chiffres

Les femmes sont fâchées avec les chiffres, dit la sagesse macho. On ne le dira certes pas ici de F-A Benomar, dont l’ouvrage « Féminisme : la révolution inachevée », présenté par E. Barbaras dans ReSpublica n° 716, donne les chiffres d’écarts hommes-femmes sur les salaires ou les pensions de retraite. Mais ces…

Sur la valeur et son partage

Que le gouvernement soit de droite ou de gauche (pas de gauche), il suit depuis des années une logique globale qui vise à soutenir la compétitivité des entreprises en réduisant le coût salarial, c’est-à-dire, comme communément discuté, en réduisant la part du salaire dans le partage de la valeur ajoutée, ce qui tend à restaurer la profitabilité du capital. Keynes l’avait regretté, qui expliquait que tout pays qui a des difficultés peut certes s’en sortir en baissant les salaires, mais que c’est une solution de courte vue si tous font de même. Cette erreur des gérants du capital, Marx avait en avait donné la rationalité : devant la baisse tendancielle du taux de profit, vient inéluctablement le moment où les palliatifs deviennent inopérants et où il faut en venir à la dernière étape avant l’ultime, la dévalorisation brutale du capital, par une grande crise, généralement conclue par la guerre.
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Compétitivité et austérité : problème du faible ou problème du système ? (2e partie)

La première partie discutait l’argumentation d’une France trop chère. Est-ce vraiment le problème ? 2. … Non, simplement celui du système capitaliste Deux types de considérations, d’inspiration néo-keynésienne, permettent de contester l’inéluctabilité d’une austérité salariale généralisée et d’imaginer une gestion alternative des déséquilibres, soit par la coordination des politiques. D’une part,…

Compétitivité et austérité : problème du faible ou problème du système ? (1ère partie)

Quand à la fin des années soixante, la crise du mode de production capitaliste a mis fin aux « trente glorieuses », les dirigeants ont tenté de stopper la montée concomitante de l’inflation et du chômage par des dévaluations à répétition. Ils ont ainsi enclenché une spirale explosive contre laquelle les européens ont lancé l’institution de l’euro comme monnaie unique de l’UE. Ce parachèvement de la construction européenne devait faire converger les économies de la zone en imposant aux « retardataires » des réformes structurelles qui les mettraient à niveau et permettrait de retirer tous les gains de l’harmonie du marché. (suite…)

Sur la nature du taux de l’intérêt

Le taux de l’intérêt est problématique depuis que l’argent est apparu dans la société humaine, tant il semble opposer l’intérêt individuel et le bien commun. Le concernant, les doctrines ont précédé les théories, la théorie dominante à une époque n’étant en réalité que légitimation des idées qui gouvernent la marche de la société de ce moment, idées elles-mêmes déterminées par les besoins de la reproduction sociale. (suite…)

L’Allemagne ne paiera pas – 2 : L’impossible sortie de crise dans le cadre de l’euro de Maastricht

Voir la première partie de cette analyse.

L’échec constant des plans de sauvetage issus de la litanie de « sommet de la dernière chance » a fini par faire admettre jusqu’aux européistes les plus libéraux qu’il fallait sortir du cadre institutionnel actuel. Mais faute de bon diagnostic sur la nature de la crise, leurs propositions de changements sont tout aussi illusoires. (suite…)