Appel pour une campagne d’éducation populaire tournée vers l’action pendant la campagne présidentielle

4 considérations guident notre action :

  • cela fait 28 ans que nous vivons des contre-réformes régressives dues aux politiques néolibérales
  • cela fait 6 ans que le peuple français a dit non au traité constitutionnel européen et que donc la démocratie est ouvertement bafouée
  • cela fait un an que la contre-réforme régressive des retraites a été votée contre la volonté de près de 70 % de nos concitoyens et que donc la démocratie est bafouée.
  • si la perspective d’une alternance à gauche est possible en 2012, rien ne nous assure d’une alternative à gauche


Plusieurs raisons peuvent être invoquées :
— le divorce persistant entre la gauche et les couches populaires (ouvriers, employés représentant 53 % de la population française) et le cantonnement gesticulé de l’ensemble des partis de la gauche dans les couches moyennes (3,5 % non salariées, 24 % de professions intermédiaires et 15 % de cadres)
— la nouvelle géosociologie des territoires qui fait que la grande masse des militants ne se trouve pas dans les zones de regroupement populaire (les zones périurbaines et rurales)
— la demande sociale adressée aux partis est de savoir ce qu’ils proposent pour avoir dans les urnes une majorité du peuple pour une alternative à gauche et non pour une simple alternance
— le début d’une prise de conscience que seule une rupture avec le système économique et politique actuel peut permettre de retrouver le chemin d’une articulation entre une société mobilisée et une victoire des urnes
— on ne mobilisera pas la société sans un accroissement quantitatif et qualitatif de l’éducation populaire tournée vers l’action, 3e pilier de la transformation sociale aux cotés des deux autres piliers, l’action politique des partis et l’action du mouvement syndical et de ses alliés associatifs
— qualitatif veut dire que nous ne pouvons plus nous contenter de fustiger la mondialisation néolibérale sans présenter de façon précise et claire des alternatives possibles et crédibles. Dit autrement, on ne peut pas débattre sur des propositions jamais explicitées
— quantitatif veut dire que nous devons élargir le réseau actuel des organisateurs d’initiatives citoyennes pour retrouver la dynamique que nous avons connue pour la campagne du traité constitutionnel européen du 29 mai 2005.

Nourris par les analyses de Condorcet, Marx, Engels, Jaurès, Bachelard, Keynes, mais aussi de Frédéric Lordon, Jacques Sapir, Michel Zerbato, Bernard Cassen, Ignacio Ramonet, Bernard Friot, Christophe Guilluy, Anicet Le Pors, Jean-Paul Scot, Catherine Kintzler, Henri Pena-Ruiz, Françoise Héritier, Raoul Jennar, mais aussi des militants comme Aurélien Bernier, Bernard Defaix, Bernard Teper, Jean-Jacques Chavigné, Pascale Le Néouannic et bien d’autres encore, nous en avons assez de la bien-pensance et du conformisme.
Déjà, de nombreuses initiatives fleurissent depuis quelques années dans cette direction. Il s’agit en fait aujourd’hui d’amplifier leur impact en décuplant nos efforts pour développer un travail culturel vers une transformation sociale et politique comme axe directeur de notre travail d’éducation populaire tourné vers l’action.
Pour cela, nous n’hésiterons pas à proposer :
— le modèle laïque de la république sociale, ses 4 ruptures et ses 10 principes face au turbocapitalisme
— le néo-protectionnisme écologique et social face au funeste libre-échange
— la démondialisation face à un altermondialisme benêt
— une alternative en cas de délabrement de la zone euro
— la cotisation sociale face au tout fiscalisation voulu par le patronat
— l’autonomie politique du producteur et une nouvelle démocratie sociale et politique face à la soumission de la valeur travail au capital
— la globalisation des combats face à la surplombance d’une seule idée ou de plusieurs idées
— le comment de la sortie du marché de la sphère de constitution des libertés (école, services publics, et santé protection sociale)
— une écologie républicaine face au turbocapitalisme et à son productivisme
— un antiracisme laïque face à l’alliance du néolibéralisme et du communautarisme
— une politique humaniste d’immigration et de la nationalité face au racisme et à la xénophobie
— un féminisme global dans tous les aspects de la vie et non un féminisme cantonné dans quelques combats
— une école de la République sociale avec laïcité et liberté pédagogique face aux 3 fléaux du néolibéralisme, du communautarisme et du pédagogisme
— un nouveau projet pour les services publics pour les dégager du marché et en faire un fleuron démocratique et social face au bureaucratisme et à la privatisation
— une santé et une protection sociale solidaire dans l’esprit du programme du Conseil National de la Résistance en lieu et place de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes largement entamées en ce domaine.

C’est pour cela que nous n’hésitons pas à lancer cet appel pour développer le travail existant déjà sur de telles bases.
Nous précisons qu’il ne s’agit aucunement de construire une nouvelle organisation, de définir une hiérarchie, de lever une cotisation (bien que les dons soient les bienvenus !). Il s’agit de développer le réseau déjà existant en augmentant le nombre de lieux dans notre pays où des noyaux de militants organisateurs participent à ce développement du réseau tout en restant membre de telle ou telle organisation. Il s’agit de mutualiser efficacement nos outils et nos savoir-faire et de développer les initiatives entre les noyaux d’organisateurs et nos conférenciers.
De septembre 2011 à l’élection présidentielle, ne laissons pas les médias aux ordres occuper seuls la tribune, car souvent ils en occultent les véritables enjeux. Éclairons la partie du public qui souhaite de plus en plus être invité à comprendre le pourquoi de la réalité du monde et le comment construire une alternative sociale et politique.