Pour nous, pas de Valls-hésitation, c’est bien le pire qui est programmé !

Nous ne pouvons mettre à l’actif de l’ex-ministre de l’Intérieur qu’un point positif, bien maigre : c’est celui d’une légère augmentation du nombre de naturalisés français par décret (52 207 en 2013 contre 46 003 en 2012), des régularisations de sans-papiers (35204 en 2013 contre 23294 en 2012), des protections des demandeurs d’asile (11 415 en 2013 contre 10 028 en 2012). C’est cependant nettement insuffisant pour une vraie politique d’intégration (qui demanderait pour réussir une autre politique économique et sociale), pour dégonfler la pression de « l’armée industrielle de réserve du patronat » (chômage (1)Voir les chiffres du mois de mars 2014, récemment publiés par le ministère du Travail, et les évolutions qui y figurent pour mesurer  le développement de la forte pression de « l’armée industrielle de réserve »  par un chômage massif. et temps partiel où les femmes sont sur-représentées, « précariat » et travail au noir) sur les salaires de la classe populaire ouvrière et employée, pour développer une politique humanitaire face aux impérialismes. Pour le reste, le bilan du gouvernement Hollande-Ayrault en matière économique et sociale est de même nature que celui de Sarkozy-Fillon. D’ailleurs depuis trente ans, chaque gouvernement a conduit une politique néolibérale de même nature que le précédent mais à un degré chaque fois supérieur.

La double déclaration de François Hollande et de Manuel Valls sur les 50 milliards de diminution des dépenses publiques montre que ce nouveau gouvernement va intensifier son excellente politique pour… l’oligarchie capitaliste et donc contre la classe populaire ouvrière et employée et les couches moyennes intermédiaires : 19 milliards de moins pour l’Etat, 10 milliards de moins pour les collectivités territoriales et 21 milliards de moins pour la Sécurité sociale – dont 10 milliards de moins pour l’Assurance-maladie et 11 milliards de moins pour les autres branches de la Sécurité sociale avec le gel des prestations familiales, des allocations logement jusqu’au 1er octobre 2015, du revenu de solidarité active (RSA), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS), de l’allocation adulte handicapé, des pensions de retraite. (2)Par ailleurs, la baisse des retraites AGIRC et ARRCO de -1 % par rapport à l’inflation pour 2014 et 2015 a été instaurée par l’accord du 13 mars 2013.
L’intensification de la destruction des services publics est ainsi programmée, tandis que l’attaque contre la Sécurité sociale est entrée dans une phase décisive (voir dans ce numéro).

Comme ReSPUBLICA l’a déjà rappelé, la diminution des dépenses n’est faite que pour permettre les taux de profit importants des créanciers de l’oligarchie capitaliste et il faut être aveugle pour croire un seul instant que les mesures annoncées vont faire baisser la dette. La lutte des classes est menée par l’oligarchie capitaliste pour financer un taux de profit important dans la sphère financière, ce que Karl Marx énonçait à sa façon : «  la bourgeoisie tient l’Etat par la dette ».

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 Voir les chiffres du mois de mars 2014, récemment publiés par le ministère du Travail, et les évolutions qui y figurent pour mesurer  le développement de la forte pression de « l’armée industrielle de réserve »  par un chômage massif.
2 Par ailleurs, la baisse des retraites AGIRC et ARRCO de -1 % par rapport à l’inflation pour 2014 et 2015 a été instaurée par l’accord du 13 mars 2013.