Pour changer l’Europe, votez pour le Front de Gauche le 7 juin !!!

L’Union européenne fait peu de cas de la volonté des peuples qui la composent : le passage en force, début 2008, de l’approbation du traité de Lisbonne par les parlementaires français réunis en congrès, fut un véritable déni de démocratie, réalisé grâce à la complicité, ou pour le moins la neutralité bienveillante, d’une majorité hétéroclite de représentants UMP, Modem, PS, PRG et Verts. Et ce, au mépris du résultat du referendum du 29 mai 2005, puisque le nouveau traité n’est que la copie conforme du traité constitutionnel européen rejeté par les Français. Que penser aussi de l’entêtement de l’UE à faire revoter les Irlandais sur le traité après qu’ils l’aient une première fois rejeté ? Ces méthodes sont dignes de l’Inquisition !

Le traité de Lisbonne ne se contente pas de dissocier les peuples de la construction et du fonctionnement de l’Union européenne (omnipotence d’une Commission non élue, indépendance de la Banque centrale européenne,…), il enferme les Etats membres dans un carcan juridique et budgétaire qui neutralise leurs capacités d’investissement et de relance économique, comprime les dépenses publiques (contraction des dépenses de santé, d’éducation, casse des services publics, non remplacement des fonctionnaires, …), empêche toute harmonisation sociale et fiscale par le haut.

Quel peuple peut s’enthousiasmer pour une Europe qui n’est finalement qu’un grand marché au service des firmes transnationales ? On est loin de cette Europe respectueuse des peuples, solidaire, capable de garantir les acquis sociaux, de protéger les travailleurs, de diffuser les valeurs universelles de laïcité et de fraternité (internationalisme, coopération, co-développement) que nous souhaitons construire. Nous voulons en finir avec l’emprise idéologique de la “concurrence libre et non faussée”, omniprésente dans le nouveau traité simplifié.

La crise économique et financière a montré aux yeux du monde les effets dévastateurs de cette politique de déréglementations imposée par le libéralisme (envolée des taux de crédits, droit du travail saucissonné, licencie-ments boursiers, délocalisations, explosion du chômage et de la précarité …).

Issus pour un certain nombre d’entre nous du courant politique formé autour de Jean-Pierre Chevènement (Cérès, Socialisme et République, MDC, MRC) nous ne pouvions accepter de rester l’arme au pied comme celui-ci nous y invite, alors qu’une crise d’une rare violence frappe durement des populations déjà fragilisées par un quart de siècle de gouvernance libérale de l’UE. Républicains et Socialistes, par la double filiation de la Révolution française et des valeurs républicaines qu’elle nous a transmises, d’une part, de Jaurès, de son socialisme humaniste et de la synthèse jauressienne entre la République et le Socialisme d’autre part, nous avons donc choisi de nous regrouper au sein de République et Socialisme afin d’apporter notre soutien au Front de Gauche dont nous approuvons la plateforme.

Nous souhaitons profiter de ces élections européennes pour envoyer un signal fort aux peuples européens, et particulièrement au peuple français. Les candidats du Front de Gauche ont mandat, s’ils sont élus, pour oeuvrer au parlement européen à une réorientation démocratique et sociale de l’UE. Mais nous souhaitons aussi que leur score, que nous espérons le plus élevé possible, puisse servir de base à la reconquête nationale d’un électorat progressiste, condition sine qua non de l’élaboration d’un nouveau rapport de forces au sein d’une gauche française à refonder.

Nous invitons tous les citoyens, qui se retrouvent dans les valeurs républicaines, sociales et laïques, à nous rejoindre et à amplifier le vaste espoir populaire que représente le Front de Gauche pour la France et pour l’Europe.” Un siècle après, il nous appartient de donner corps à l’idéal exprimé par Jaurès. Aller à l’idéal, certes, mais ne jamais perdre de vue la compréhension du réel, en l’occurrence la reconnaissance de la souveraineté des peuples qui composent l’entité européenne. C’est en répondant à cette double exigence que nous rencontrerons le peuple.