Combattre la privatisation des services publics, bien sûr, mais comment ?

Nous avons décidé de publier les deux textes ci-après, reçus de nos amis du Mouvement de sauvegarde des services publics en Sud-Gironde, car la privatisation des services publics tourne le dos à la satisfaction des besoins sociaux.
Pourtant, de nombreux discours de l’Autre gauche véhiculent à ce sujet des analyses erronées qui participent à la croyance que seule la volonté politique peut changer les choses. Bien sûr, la volonté politique est indispensable mais elle n’est pas suffisante si elle ne prend pas aussi en compte, dans le capitalisme, la place des lois tendancielles.
Sous un autre éclairage, bien sûr la nationalisation des services publics peut être nécessaire mais elle n’est pas suffisante. Celui qui vous dit « Votez pour moi et j’aurai le courage de nationaliser » ne propose au mieux qu’une partie de la besogne.
Si le mouvement réformateur néolibéral veut privatiser, ce n’est ni qu’il est méchant, ni parce qu’il est moins intelligent que les économistes atterrés et atterrants, c’est tout simplement parce que, contrairement aux périodes passées, l’altercapitalisme radical keynésien n’est plus possible. Après avoir tout essayé pour contrer les lois tendancielles du capitalisme, la grande bourgeoisie capitaliste n’a plus comme possibilité pour restaurer le taux de profit que la baisse des salaires directs et socialisés. Donc, si on garde le cadre capitaliste, le pays n’a plus les moyens de financer des services publics, la protection sociale et l’école – d’où la nécessité de pratiquer les réformes néolibérales que vous connaissez. Et la nationalisation seule ne résout pas l’entièreté du problème posé.

Monopole ou concurrence, nationalisation ou privatisation. Quels enjeux pour la Poste ?

par le Mouvement de sauvegarde des services publics en Sud-Gironde

Lorsque La Poste était un service public nationalisé et avait le monopole de la distribution du courrier :
Les personnels absents étaient remplacés car il y avait un volant de remplacement. Les tournées étaient assurées, les guichets étaient ouverts.
L’acheminement du courrier était rapide et sécurisé sur tout le territoire national.
Il y avait suffisamment de personnels aux guichets pour accueillir les usagers.
Le monopole octroyé au service public postal nationalisé permettait donc à l’ensemble des usagers de bénéficier d’un service de qualité et au moindre coût.
Pour les libéraux qui sont au pouvoir depuis de nombreuses années, tant au niveau national qu’européen, l’activité postale devait être privatisée.
Pour cela, ils ont mis en place un marché postal concurrentiel.
Les sociétés privées se plaçant exclusivement sur les secteurs rentables de l’activité postale,( Il faut bien verser les dividendes aux actionnaires et prévoir les parachutes dorés), La Poste se retrouve donc avec une perte de recettes. Que fait-elle alors, puisque entre temps elle a changé de statut juridique et doit se comporter comme une entreprise privée ? Elle diminue les dépenses.

Quelles en sont les conséquences ?

Elle supprime du personnel. Lorsqu’un employé est malade ou en congé la tournée n’est pas assurée, le bureau de poste est fermé, l’usager est obligé de faire de nombreux km.
L’acheminement du courrier a perdu en rapidité. Si on désire une réception aussi rapide que précédemment il faut payer un supplément.
De nombreux bureaux ont été supprimés ou ont vu leurs horaires d’ouverture et les services proposés diminuer de manière drastique. L’attente dans les autres bureaux n’en est que plus importante.

L’efficacité des officines privées laisse à désirer

La Poste a désormais comme objectif de placer des produits à ses clients et non d’être au service des usagers.
Nous connaissons tous, les conséquences négatives générées par cette logique à France-Télécom. Plus de dividendes pour les actionnaires et des services dégradés, devenus payants, pour les abonnés.
La mise en concurrence et la privatisation ont entraîné une dégradation du service postal sur l’ensemble du territoire et tout particulièrement dans les zones rurales.
Alors, pour la collectivité nationale et les usagers, vaut-il mieux un service public postal efficace avec le monopole ou des entreprises privées en concurrence dont le seul objectif est de procurer une rentabilité élevée aux actionnaires ?
Il est donc urgent que nous exigions la nationalisation de l’ensemble des entreprises postales pour avoir un service public de qualité. Pour cela il faut que le gouvernement et nos élus nationaux (Députés et Sénateurs) désobéissent aux directives européennes qui sont d’inspiration libérale.
Cette volonté de remplacer les services publics nationalisés avec monopole par des entreprises privées en concurrence est aussi à l’œuvre à la SNCF, à GDF, à EDF, à France-Télécom, dans l’éducation, dans les hôpitaux… Vous en connaissez les conséquences ? Dégradation des services et des tarifs qui augmentent !

 

Services publics ou services au public ?
Petites histoires d’eaux et d’ordures ménagères qui pèsent lourd sur les porte-monnaies les moins garnis

Par Jacques DELAVEAU, président du Mouvement de Sauvegarde, de Promotion et de Démocratisation des Services Publics en Sud-Gironde. Il est aussi membre de l’AGAUREPS-Prométhée. Publié le 08/05/2009.Lire la suite : http://agaureps.centerblog.net/18-Services-Publics-ou-services-au-public