COP 21 : tout cela pour ça ?

La COP 21 fut un énorme succès de communication des médias néolibéraux et une gigantesque victoire diplomatique du gouvernement français qui a fait signer un texte à 195 États du monde. Pour arriver à quoi ? A rien ou pas grand-chose. Jamais on n’a eu un battage médiatique d’une telle vigueur. Rarement, on n’a eu des mobilisations écologistes aussi fortes. Pour arriver à quoi ? A rien ou presque ! A se demander si les images de joie des militants que l’on a vues à la télévision n’étaient pas des images de figurants payés pour l’occasion.
D’abord si le texte peut apparaître universel, il n’est en rien contraignant sauf sur le fait que des petits fours seront distribués aux prochaines réunions, tous les 5 ans à partir de 2020. D’ici là, nous restons sur la voie d’un réchauffement climatique supérieur à 3° avec le but ultérieurement (quand ? quand les poules auront des dents !) de ramener ce chiffre à 1,5 %. Comme disait l’autre, ce qu’il y a de bien dans les promesses, c’est qu’elles n’engagent que ceux qui y croient !
L’article 4 en est un symbole : « [Les États] doivent réduire rapidement les émissions de manière à parvenir à un équilibre entre les émissions d’origine humaine et leur stockage dans la seconde moitié du siècle ». On fait mieux comme phrase contraignante !
Par ailleurs, nulle part n’est noté explicitement qu’à terme il faille entrer dans un processus d’extinction des énergies fossiles ! La référence aux droits humains qui pourraient protéger certains habitants de la planète a été supprimée de l’accord. Toute la partie sur les responsabilités juridiques des pollueurs a été purement et simplement retirée. Aucun financement, notamment pour la transition énergétique des pays pauvres, n’est prévu de façon claire, nette et précise. Aucune sanction n’est prévue contre les pays et les entreprises qui ne respecteraient pas les quelques propositions notées. Pas de transfert de technologie assuré pour les pays pauvres. Le texte ouvre la voie à des compensations qui pourraient exonérer les pays riches de toute lutte contre les rejets de gaz à effet de serre.
Nous partageons le propos de la CGT : « La CGT estime que, une fois encore, les États ont tout fait pour sauver le processus multilatéral, au détriment du climat, des femmes et des hommes, comme cela avait été le cas à Durban ou Doha ». Fermez le ban !