Hidjab dans l’uniforme officiel d’une école publique québécoise : réponse de la FCSQ

Suite à la publication, dans notre n° 629, d’une lettre ouverte à la Fédération des Commissions scolaires du Québec, rédigée par plusieurs associations sous l’égide d’Initiative de Femmes pour la Citoyenneté et les Droits Universels , cet organisme nous a demandé de publier leur réponse que vous trouverez ci-après. Nous publions également la réponse de Lalia Duclos dans ce même numéro.

La Rédaction de Respublica

Madame Lalia Ducos
Présidente
Initiative de Femmes pour la Citoyenneté et les Droits Universels

Objet : Lettre à la Fédération des commissions scolaires du Québec publiée le 23 novembre par les sites Internet Respublica et Tolerance.ca

Madame Ducos,

C’est avec un très grand étonnement que nous avons pris connaissance de la Lettre à la Fédération des commissions scolaires du Québec publiée entre autres sur les sites Internet Respublica et Tolerance.ca. Dans votre lettre, qui fait référence à une information publiée par les médias québécois à l’effet que l’école Marguerite-De Lajemmerais de Montréal avait intégré le voile islamique à l’uniforme officiel de l’établissement, vous affirmez que « la Fédération des commissions scolaires du Québec a proposé de laisser la décision à la direction de chaque école ». Il s’agit d’une affirmation erronée.

C’est pourquoi, tel que je vous l’ai expliqué lors de notre conversation téléphonique, nous vous demandons de faire un rectificatif auprès des signataires ainsi que des diffuseurs de cette lettre pour les raisons suivantes :

1. Il y a erreur sur l’interprétation de cette information puisque la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ) n’a jamais émis de position sur la situation dénoncée dans votre lettre. Nous n’avons fait aucune déclaration et n’avons pas été interpellés par les médias dans ce dossier. Pour ce qui est de la question des accommodements raisonnables en général, la FCSQ a fait valoir au gouvernement du Québec en décembre 2007 l’importance pour le réseau scolaire d’avoir des balises et des références claires en cette matière. Dans le mémoire que nous avons présenté à la Commission Bouchard-Taylor, nous demandions également au gouvernement que soit réaffirmé de façon particulière le respect de l’égalité entre les sexes comme étant une valeur fondamentale de la société québécoise. Vous pouvez consulter ce mémoire sur notre site Internet au www.fcsq.qc. ca dans la section Publications. Quant aux préoccupations que vous pourriez avoir sur les suites à donner aux recommandations de la Commission Bouchard-Taylor, nous vous invitons à les communiquer directement au gouvernement. Soyons clair, notre Fédération n’a aucune juridiction sur la question des uniformes des élèves et encore moins sur les écoles et les commissions scolaires.

2. La Commission scolaire de Montréal (CSDM), pour sa part, a clairement indiqué dans le journal Le Devoir du 13 novembre (voir article ci-joint) que même si cette décision avait été prise par l’école et que même si elle reconnaît que le code vestimentaire d’une école ou l’imposition d’un uniforme relèvent des prérogatives de l’école et de son conseil d’établissement, il était « hors de question qu’il y ait des signes religieux distinctifs comme celui-là, ou autres, à l’effigie d’une école ou d’une commission scolaire ». De plus, la CSDM précise dans cet article qu’elle entend « adopter une politique et une directive portant sur les uniformes ». Il est donc clair qu’elle entend encadrer ses écoles à cet égard.

Nous estimons important de faire cette précision quant au rôle et aux responsabilité s de la Fédération des commissions scolaires du Québec dans ce dossier et c’est pourquoi nous vous demandons de transmettre cette information à tous ceux et celles qui auraient pu être induits en erreur sur cette question.

Veuillez agréer, Madame Ducos, nos sentiments les plus distingués,

Caroline Lemieux, Attachée de presse