Les leurres de la politique du « mouvement réformateur néolibéral »

Logement

Voici sept ans que la loi DALO sur le logement opposable a été votée. Il y a 7 ans, tous les naïfs, le cœur sur la main, avaient salué cette loi qui allait définitivement régler le problème du logement. Pourtant, les militantes féministes savent qu’il ne suffit pas que la loi Veil sur l’IVG existe, qu’il ne suffit pas qu’elle soit remboursé à 100 %, encore faut-il avoir des lieux et des médecins pour pratiquer l’intervention. Et que la forte diminution des centres IVG et de la possibilité de pratiquer cet acte en milieu hospitalier détruit les potentialités de la loi.
De même, disposer d’une loi stipulant un droit opposable mais ne ne pas construire assez de logements, rend la loi inopérante, elle reste du vent !

Le ministère du Logement a publié le 5 mars dernier (1)territoires.gouv/fr/communiqué de presse du 5 mars 2014 et maire-info.com du 6 mars 2014 les données suivantes :
– 54 394 ménages n’ont pas été relogés dont 42 408 qui ont dépassé le délai légal de 6 mois ;
– Dans la seule Île-de-France, 41 375 personnes n’ont pas été relogés dont 33 658 hors délai ;
– En PACA les chiffres sont respectivement 6 636 ménages et 4 553 hors délai.

Bien sûr, le gouvernement a promis qu’il allait « poursuivre ses efforts ». Gageons que cela va être facile pour lui puisque le ministère Hollande-Ayrault-Duflot a construit moins de logements que sous Sarkozy !

Politique de la Ville

Fermez la télévision, les radios commerciales, les journaux de l’idéologie dominante et lisez ce qui suit. (source rapport Onzus)
Dans les zones urbaines sensibles (Zus) :
– le taux de chômage est deux fois plus élevé qu’ailleurs (24,2 %),
– 36 % des habitants des Zus sont en-dessous du seuil de pauvreté (trois fois plus qu’ailleurs)
– un enfant sur deux vivant dans une famille pauvre n’a ni emploi, ni formation,
– 40 % des femmes en Zus ne sont pas seulement sans emploi mais se sont retirés de la vie active
-l a moitié des élèves de seconde issus des Zus sont orientés vers les filières professionnelles ou technologiques contre un élève sur 4 ailleurs
– un jeune diplômé sur 7 n’est ni en formation ni en emploi
– 27 % des 18-65 ans résident en Zus éprouvent des difficultés importantes à l’écrit (contre 11% en moyenne)
– le taux d’illettrisme en Zus est deux fois supérieur à la moyenne nationale (15 % contre 7 %) et particulièrement les femmes (29 %)
– 21,8% des élèves résident en Zus et entrant pour la première fois en 6e ont un an ou plus de retard scolaire (12,3 % en France entière)

Concernant l’emploi des femmes

Le ministère de la Ville ne peut que constater (2)Source onzus.fr du 7 mars 2014 que la politique de la ville, qui sans doute bénéficie à l’oligarchie capitaliste, va de pair avec le recul de l’emploi des femmes dans les quartiers sensibles. Leur taux d’activité est passé de 57,3 % en 2006 à 52,6 % en 2012. Mais aussi que les femmes sont plus touchées par ce fléau que les hommes. Mais aussi que le taux de chômage des femmes est très élevé dans ces quartiers. mais aussi que pour celles qui travaillent , ce n’est principalement qu’en CDD, en emploi partiel et le plus souvent contraintes de travailler dimanche ou le soir !
On ne regrettera donc aucun départ des ministres de la ville du mouvement réformateur néolibéral…

 Education nationale

Une petite dernière nouvelle issue du Plan national contre le décrochage scolaire. En 2013,140 000 élèves sans qualification « quittent le système de formation initiale sans avoir obtenu de diplôme professionnel ni de baccalauréat ».
Le chiffre de 122 000, sur une moyenne entre 2008 et 2010, était déjà intolérable. Que dire aujourd’hui?
On ne regrettera donc aucun départ de ministre de l’Éducation nationale du mouvement réformateur néolibéral…

Le néolibéralisme cultive la pauvreté et les inégalités

Des sources récentes (3) Sources : maire-info.com du 29 janvier 2014 et Compas Études n° 11 de janvier 2014 nous donnent les chiffres suivants :
Pour le taux de pauvreté, la première grande ville de France est Roubaix avec 45 % suivi par quatre villes de la Réunion allant d’un taux de pauvreté de 44 à 36 % (Saint-Pierre, Le Tampon, Saint-Paul et Saint-Denis).
Est-ce que les militants socialistes comprennent aujourd’hui pourquoi les « pauvres » ne se sont pas déplacés pour les municipales pour maintenir la municipalité PS ?
D’autres communes sont également en haut du tableau de la pauvreté : Aubervilliers, Saint-Denis, Sarcelles, Béziers, Perpignan, Avignon.
Le taux de pauvreté à Paris est de 14 % soit la moyenne nationale. Mais cela atteint 24 et 25 % dans les 18e et 19e arrondissements.
A Marseille, le taux de pauvreté peut atteindre 70 % dans certains quartiers et 55 % dans le 3e arrondissement.
Si on prend des villes de plus de 10 000 habitants, nous constatons des taux de 45 % à Clichy-sous-Bois (93), de 43 % à Grigny (91) ou même de 55 % au Port (Île de la Réunion).

Trois femmes sur 4 gagnent moins que leur conjoint

L’Insee a calculé cela en tenant compte des revenus d’activité et de remplacement (chômage et retraite) (4)Source : insee.fr/Insee Première n° 14492 de mars 2014..
Les femmes contribuent en moyenne à hauteur de 36 % aux revenus du couple. Par ailleurs, les écarts de revenus sont plus prononcés quand il y a des enfants et quand les conjoints sont mariés. Ils le sont moins pour les couples jeunes et plus diplômés.
Égalité hommes-femmes, dites-vous ? Droits de l’Homme (et donc aussi des femmes !), dites-vous ? Alors, à quand un mouvement féministe et social ?

Notes de bas de page

Notes de bas de page
1 territoires.gouv/fr/communiqué de presse du 5 mars 2014 et maire-info.com du 6 mars 2014
2 Source onzus.fr du 7 mars 2014
3 Sources : maire-info.com du 29 janvier 2014 et Compas Études n° 11 de janvier 2014
4 Source : insee.fr/Insee Première n° 14492 de mars 2014.