Marine Le Pen utilise le mot laïcité pour un projet anti-laïque

Naguère une extrême droite nauséabonde utilisait le mot « socialiste » dans le nom de leur parti le qualifiant de « national-socialiste ».
D’une façon générale, l’extrême droite païenne a l’habitude de prendre à la gauche des mots, de les vider de leurs sens puis de les recycler contre leur sens initial.
Le Club de l’horloge et d’autres succursales de l’extrême droite ont continué cette stratégie d’emprunt de mots pour en changer le sens.
L’utilisation par Marine Le Pen du mot « laïcité » pour l’utiliser dans un discours anti-laïque se situe dans cette dernière stratégie. Il convient donc la dénoncer une fois de plus et de combattre avec la plus grande énergie la résurgence de cette stratégie dans notre pays.

La laïcité doit rester un principe qui promeut :

  • la liberté de conscience (donc y compris celui d’être athée, agnostique,musulman, chrétien, juif ou autre)
  • l’universalité des droits (sans qu’une communauté en soit exclue)
  • la stricte séparation entre la société civile et les sphères de l’autorité politique et de constitution des libertés (école, santé et protection sociale, services publics). Et que dans les services publics, et contrairement à l’école (car là les élèves ont moins de 18 ans) l’interdiction des signes religieux n’est requise que pour les agents de ces services publics (et non de ses usagers).

Une fois de plus, les partisans de la république sociale doivent donc se battre sur deux fronts : celui du communautarisme d’une part et de l’ultra-laïcisme qui tous deux tournent le dos au principe de laïcité.

Bernard Teper