Mobilisons-nous contre le recul des droits réels des femmes en France

On parle beaucoup du droit des femmes à l’étranger, et à juste titre. Mais regardons également ce qui se passe chez nous. De plus en plus, le droit positif ne suffit plus. Vous avez beau déclarer un droit opposable en matière de logement, le manque de logement et de volonté économique, sociale et politique induit que les logements nécessaires ne sont pas là. Pour le droit à la contraception et à l’IVG, c’est pareil.

Il faut dire notre indignation et notre ras-le-bol devant la bien-pensance qui pense que le droit positif suffit au bonheur des citoyens et de leurs familles.

Il faut dire notre ras-le-bol devant des formules générales qui n’ont pas de conséquence dans le réel pour de nombreuses femmes. Résultat, le nombre d’IVG est toujours élevé.

Il y a des moments où l’on se pose la question de savoir si le système ne préfère pas l’IVG à la contraception !

Il y a la loi pour le droit à la contraception, mais les patchs, les anneaux et la pilule 3e génération ne sont pas remboursés. Les pilules 4e génération qui devraient être prescrites aux jeunes filles, car elles sont plus naturelles et donc plus supportables ne le sont que pour les femmes de 45 ans.

Il y a la loi pour le droit à la contraception, mais 80 % des femmes vivent à plus de 100 km d’un planning familial.

Il y a la loi pour le droit à la contraception, mais 60 % des jeunes filles qui consultent pour une IVG n’ont pas eu de pratique contraceptive. La loi de 2001 existe, mais les 3 heures d’éducation sexuelle à l’école pour toutes les classes prévues par la loi de 2001 ne sont généralement pas effectuées. La contraception doit être gratuite et chaque femme dès le plus jeune âge doit avoir des consultations gratuites de contraception jusqu’à l’âge de 25 ans.

Il y a la loi pour le droit à l’IVG, mais les pouvoirs publics ont fermé 149 centres IVG en 10 ans (source IGAS)

Il n’y a pas de couverture nationale des centres IVG, les délais de rendez-vous augmentent et donc de nombreuses femmes arrivent en dehors des délais légaux prévus par la loi. Il nous faut une loi obligeant tout hôpital public et toute structure de gynécologie-obstétrique avoir en son sein un centre IVG et d’avoir en plus un centre de planning familial à proximité. Si l’on doit respecter le choix de certains médecins de ne pas pratiquer l’IVG, il est du devoir des directeurs d’embaucher dans ces structures des gynécologues qui les pratiquent. Un directeur d’hôpital ou d’une structure de gynécologie-obstétrique qui n’a pas de gynécologues pratiquant des IVG ou qui n’en aurait pas au moins 67 % pour les structures ayant au moins trois gynécologues devrait être sanctionné pour faute lourde.

Il est temps de ne pas laisser les futurs candidats à la présidentielle et aux législatives sans les harceler sur cette question. En attendant, signez la pétition de la MGEN.