Portugal : Sanction électorale des soutiens aux programmes de rigueur de l’Union Européenne et du FMI

Ce dimanche 5 juin, les électeurs portugais étaient appelés aux urnes pour des élections législatives anticipées après la démission du gouvernement socialiste de Socrates en mars dernier. Le gouvernement avait alors été mis en minorité par les députés communistes, du Bloc de gauche et d’une partie de la droite sur le vote d’un quatrième plan d’austérité.
Le gouvernement minoritaire du socialiste Socrates, appuyé par la droite avait fait voter les trois plans d’austérité précédents.
Un quatrième plan d’austérité, dicté par et l’UE, prévoyait des privatisations la baisse des salaires et des retraites, l’augmentation de la TVA et des prix de l’électricité, n’avait pu être mis en œuvre par le gouvernement faute du soutien du PCP et d’une partie de la droite.

Le niveau d’abstention continue d’augmenter à plus de 41% (40,32% en 2009).

Comme en Espagne aux dernières élections locales, les champions socialistes de l’austérité paient chers leur politique de soumission aux diktats de l’Union européenne, du FMI.. En deux ans, le PS et ses alliés chutent de 8,5% à 28 % des suffrages exprimés.

La droite a regroupé exigence du changement, refus du double langage socialiste et de la soumission à Bruxelles. Elle prône l’austérité pour les autres en gagnant 9,5% à 38,6%, alors que l’extrême droite reste autour de 12%, ce qui donne aux deux partis une majorité parlementaire de 129 députés sur 230..

A la gauche du PS, le « Bloc de gauche » recule de 9,8 à 5.2 et de 16 députés à 8 en perdant 300 000 voix après leur soutien critique au PS.
Par contre, la coalition autour du PCP se maintient à 8% et 15 députés.

Il n’y a pas d’autre interprétation possible qu’une mobilisation accrue de l’électorat de droite masquant une abstention accrue de l’électorat socialiste et « du bloc de gauche » désorientés par le soutien et l’absence de riposte aux mesures anti-sociales dictées par l’Union Européenne… Le soutien à de telles mesures de la part de leaders importants de l’internationale socialiste étant largement médiatisées au Portugal comme dans d’autres pays.