Présidentielle 2012, passez, il n’y a rien à voir, comme en 2005 on s’occupe de tout

(Communiqué des beaux messieurs de l’oligarchie : financiers et médiacrates)

Selon un sondage savoureux (20 minutes, 31 mars), Besancenot ferait deux fois plus que Jean-Luc Mélenchon qui apparaît comme un diviseur, et il se confirme qu’il y aurait un « sauveur » outre-Atlantique contre dame Le Pen (qu’on ne cesse bien sûr de gonfler). Même opération qu’en 2007 : Jeanne d’Arc de retour allait faire gagner la gauche, magazines et journaux de Lagardère et Dassault nous l’assuraient. L’important en fait c’était d’éliminer un candidat du « non ». Nous allons avoir le même scénario. Un Sarkozy qui sait depuis belle lurette qu’il ne se représentera pas : les milieux les mieux informés, le savent depuis longtemps et l’avouent désormais. Vivre en milliardaire, son rêve se réalise. Il a rempli son contrat, le maximum de contre-réformes est passé. Il laisse un champ de ruine dans son camp politique, aucun successeur, mais les intérêts qu’il sert seront entre de bonnes mains, ils le sont déjà à une distance de plus en plus réduite : (notre budget ne doit-il pas être soumis à ses amis de Bruxelles), Strauss-Kahn-Barroso le rêve des sociaux-démocrates et de la droite, l’attelage parfait pour parachever l’œuvre sarkosyste. Les petits potentats locaux Valls, et Cie donnent de la voix, ils connaissent leurs limites, mais montrent leurs muscles pour le jour venu se joindre aux dirigeants de partis ou groupuscules périphériques Borloo, et autres centristes, ou bonimenteurs type Cohn-Bendit qui en appelleront au sauveur qui les régalera.

DSK, n’a pas à bouger ou peu (sa femme, un reportage, un déplacement..), on s’occupe de tout pour lui. Marine Le Pen, l’autre acteur du montage, le « diable de confort » doit mouiller un peu plus sa chemise, mais elle est bien aidée. Cela commence avec le congrès du Front national qui n’intéresse personne. Qui doit être président de l’extrême droite en France, elle ou Goldsmith que personne ne connait ? Et pourtant la désignation de la fille Le Pen a été un moment d’information digne d’une élection présidentielle. Puis est venu le sondage du Parisien, qui a permis qu’on ne parle que d’elle et qu’aucun évènement politique, le plus secondaire soit-il ne passe à la télé sans qu’on lui demande son avis. À trois jours des cantonales deux pages sur la même dans le Parisien… Début d’une présentation des partis qui vont se présenter aux cantonales ? Pas du tout, le lendemain un article sur… Delanoë (Pourquoi ?) et basta. Après les élections deux nouvelles pages lui sont encore consacrées. Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent auront beau souligner la performance du Front de Gauche et relativiser chiffres en main la percée de l’extrême droite, Respublica d’établir que le Front National recueille autant de voix qu’en 2004, mais avec deux fois plus de candidats, rien n’y fait. Dans une émission de Calvi, le sondeur Brice Teinturier – on lui donnerait le bon dieu sans confession – nous assène : « au deuxième tour le Front national obtient de bien meilleurs pourcentages encore ». Pardi qu’en il n’y a plus que deux candidats… Jean Luc Mélenchon n’a aucun mal à démontrer que dans ce cas le Front de Gauche fait beaucoup mieux. Gageons que l’imposture Teinturier sera reprise, mais complètement oubliée la mise au point de Jean-Luc Mélenchon.

Le vote utile réapparaît ainsi. À plus d’un an des élections présidentielles, il n’y a que deux choix possibles. Mais il faut pour cela dissimuler que le Front de Gauche est apparu dans cette élection cantonale par ses résultats, mais aussi sa capacité à former un bloc unitaire et attractif, comme une alternative crédible à la gauche majoritaire actuelle discréditée. D’où la réapparition de ces sondages savoureux qui donnent 4 % à Jean-Luc Mélenchon. Mais combien de temps, ces beaux messieurs croient-ils que leurs techniques de manipulation vont tenir ? On peut répondre à leur place : ce qu’elle a tenu en 2005 lors du référendum sur la constitution européenne.