Retour sur la grève à Pôle Emploi

Suite à des négociations catastrophiques concernant la mise en place de Pole Emploi et face à des conditions de travail qui se dégradent jour après jours, 7 syndicats (SNU-Pole Emploi FSU ; CGT ; CFDT ; CGC ; UNSA ; SUD-Emploi ; SNAP) ont appelé à la grève le mardi 20 octobre sur les mots d’ordre suivants :
– Arrêt du déploiement des Sites Mixtes (regroupant agents ANPE et agents ASSEDIC) qui se fait actuellement dans la précipitation (mutations forcées pour les agents en place et demandeurs d’emploi changés d’agence et de conseiller du jour au lendemain) et au mépris de l’avis des instances représentatives du Personnel.
– Abandon de l’Entretien Unique qui est une illusion et un mensonge, car ce n’est pas par des formations de 5 jours qu’un agent anciennement ANPE pourra calculer les indemnités d’un demandeur d’emploi et être un interlocuteur sérieux pour ce dernier.
– Arrêt au recours massif au CDD qui n’empêche pas des taux de prise en charge particulièrement lourds pour les conseillers et des tailles de portefeuille insupportables et une précarisation des agents indigne d’un organisme public qui traite les questions de l’emploi.
– Arrêt de la sous-traitance et de l’externalisation qui livrent aux organismes privés : la mission de placer et d’accompagner les chômeurs (le conseiller ne servant plus qu’à orienter le demandeur sans lui demander son avis et sans avoir effectuer le bon diagnostic). Politique de privatisation sans meilleurs résultats que le service public et pour un coût financier très élevé.
– Mise en place d’objectifs réalistes et arrêt des pressions permanentes. L’injonction à Pole Emploi par les pouvoirs publics d’objectifs quantitatifs inatteignables a été une des causes d’une quinzaine de suicides ou tentatives depuis le début 2009. Et la consigne de la Direction générale du Travail de ne pas intervenir à l’Inspection du Travail chez Pôle Emploi laisse présager des dégradations supplémentaires dans les conditions de travail.

La négociation de la nouvelle Convention Collective Nationale (CCN) et le Statut Public ont été les principaux enjeux de cette grève.

Cette CCN faite pour servir de référence individuelle et collective pendant de nombreuses années est négociée à marche forcée et doit être signé sur ordre du gouvernement le 29 octobre.
Des points fondamentaux sont renvoyés à des négociations ultérieures sans aucune sécurité pour les salariés : formation, durée du travail, activités sociales et culturelles, retraites…
Un nombre important de points ne respectent pas les engagements de la Ministre sur le « meilleur des deux » : le texte ne contenant pas d’assurance sur la garantie de l’emploi.
Parallèlement, les syndicats ont exigé que soit ouverte une négociation pour faire évoluer le Statut Public de 2003 qui régit la carrière des anciens agents ANPE et que le décret Fonction Publique modifiant la grille des catégories B soit respecté.
Ces pseudos négociations sur la nouvelle CCN ayant pour l’instant abouti à mettre fin aux comités d’entreprise des 2 établissements, l’intersyndical a demandé que quelle que soit l’origine ou le statut des personnels, la continuité dans le versement des prestations, des œuvres sociales et activités sociales et culturelles.