Surplombance d’une idée ou d’un combat versus globalisation des idées et des combats

Alexandra Kollontaï posant la question du féminisme et de l’égalité réelle des hommes et des femmes s’est vu répondre par le parti bolchevique que l’objectif  de la révolution et de la prise du pouvoir par le prolétariat était surplombant par rapport aux objectifs secondaires demandés par la révolutionnaire. Olympe de Gouges, Condorcet, Jaurès, Pierre Mendès-France (et là je n’ai pris que des politiques) et beaucoup d’autres ont tenté de s’opposer aux idées surplombantes. Les idées surplombantes sont la base de la plupart des dérives impuissantes et marginales au mieux et totalitaires au pire. La marche vers le progrès social et politique passe par la réflexion sur ce point et par la prise en compte la plus large possible de la globalisation des idées et des combats et du refus de la surplombance.

D’abord ceux qui professent la surplombance (explicite ou implicite) ont une vue simpliste des choses. Tout leur projet consiste à rendre victorieuse cette surplombance qui détermine tout le reste. C’est simple, le monde est divisé en deux, ceux qui sont d’accord avec cette surplombance versus les autres. Mais comme d’autres professent une autre surplombance, là encore , le monde est divisé en deux à chaque fois. Mais la division en deux ne se superpose pas à la division précédente. Et au bout du bout, tous ces surplombants sont au mieux des minoritaires marginaux ad vitam sans efficacité ni efficience.
Nous connaissons tous des surplombants de la laïcité, du social, de la république désincarnée, de l’écologie, du féminisme, de la démocratie, de la liberté, de l’égalité, de la sortie de l’euro, de la sortie de l’Union européenne, de la constituante, de la reconnaissance du vote blanc, des 35 heures, de la sortie du nucléaire, sans parler des surplombants ayant des positions contraires à la République sociale (communautarisme, intégrisme,  etc.)

Et à chaque fois qu’un surplombant a le moindre pouvoir, c’est une catastrophe, car la vraie vie n’est pas le produit d’une seule relation injective. Chaque relation est en fait  bijective. Et il y a une multitude de relations. Le e rôle politique des citoyens n’est – il pas de saisir la complexité pour mieux la synthétiser, mais pas dans un simplisme déformant ?

Si Jaurès a théorisé en son temps la liaison du combat laïque et du combat social, il faut aujourd’hui aller bien plus loin que lui et lier bien d’autres combats entre eux. Mais tout cela demande un caractère opiniâtre, car à chaque fois dans le débat public, dans les organisations, on entend « voilà l’idée qui surdétermine tout le reste » et il faut combattre cela y compris quand cela vient de ses amis. C’est cela aujourd’hui aussi le combat de la république sociale.