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  1. chronique d'Evariste
    1. En 2004, la France était à l'avant-garde du combat laïque, par Évariste
  2. sans-papiers
    1. Anas EL Jazouli : le cauchemar continue!, par Nicolas Pomiès
  3. Débat autour du soutien à Robert Redeker
    1. Appel à un soutien financier, par Bernard-Henri Lévy, Claude Lanzmann, André Glucksmann
  4. combat social
    1. Le slogan Ump, Medef dans la restauration : "faire travailler plus en gagnant moins", par Gérard Filoche
  5. combat laïque
    1. QUE FONT LES DEFENSEURS DE LA LAICITE ?, par Robert Albarèdes
  6. gauche islamiste
    1. La direction de la LDH décrète un cordon sanitaire autour de Respublica, par Évariste
    2. Frère Alain, par Roger Poulain
    3. Mouloud Aounit égal à lui-même !, par René Petitprêtre
  7. Les laïques sur le terrain
    1. PLOERMEL : le combat continue..., par Laïcite 56
    2. AMRF : Non à l'obligation de participation des communes aux dépenses de fonctionnement des écoles privées extérieures, par Stéphane Bonnery
  8. débats laïques
    1. Les Pays-Bas veulent interdire le port de la burqa, par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles) Et Antoine Jacob (Berlin), Pour Le Monde
  9. Laïques de tous les pays unissez-vous!
    1. Proposition pour une mobilisation méditerranéene et mondiale pour la laïcité, par Halim AKLI
  10. élections présidentielles 2007
    1. Jurys populaires : une mauvaise réponse à un vrai besoin, par Jean-Francis Dauriac
  11. débats républicains
    1. Bravo Bernard Teper, par Gilles Bachelier
    2. Je suis en désaccord total avec Bernard Teper (n° 480)., par Daniel Cabuzel
  12. école publique
    1. Y a-t-il un pilote dans l'avion Education Nationale ?, par Mireille Popelin
  13. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - En 2004, la France était à l'avant-garde du combat laïque

Que n'avons-nous pas entendu ? Dérive raciste, stigmatisation d'une population, islamophobie, etc. Pourtant, non seulement notre combat victorieux contre les signes religieux à l'école a permis l'apaisement dans les établissements scolaires, mais il a aussi permis de réaffirmer les principes laïques qui nous sont chers et auxquels les français, quelque soit leur origine, sont si attachés.

Nous pouvons même affirmer que ce sont ces principes qui font que la France a été la première à réagir face à une nouvelle offensive du religieux, souvent sous une forme radicalisée (les intégrismes), avec comme fer de lance, c'est une évidence dans de nombreux pays, une minorité de musulmans qui instrumentalisent leur religion pour mener un combat politique, l'islamisme.

Aujourd'hui, les pays qui ont promu une société multiculturelle prennent de plein fouet cette offensive qu'ils n'ont pas voulu voir venir. Au lieu de critiquer, de condamner ou de moquer la loi du 15 mars 2004, ces pays auraient mieux fait d'entamer la réflexion sur le modèle communautariste, qui favorise grandement l'emprise des extrémismes et des intégrismes.

Ainsi, en Grande-Bretagne, l'ancien ministre travailliste Jack Straw a rompu un tabou et déclenché un tollé en déclarant que le voile est une affirmation visible de différence qui provoque un sentiment de séparation. Il demande désormais aux femmes voilées de se découvrir le visage lorsqu'il les reçoit dans ses permanences parlementaires. Le premier ministre Tony Blair a convenu que le voile représentait une marque de séparation tout en essayant de calmer les esprits et d'appeler au nécessaire débat. Le 19 octobre, une institutrice auxiliaire suspendue pour avoir refusé de retirer en classe une burqa (voile intégral ne laissant apparaître que les yeux) était déboutée des ses plaintes pour discrimination et harcèlement par un tribunal prud'homal.

Aux Pays Bas, autre pays adepte du multiculturalisme, c'est la ministre de l'immigration et de l'intégration, l'inénarrable Rita Verdonk qui a mis les pieds dans le plat en préconisant l'interdiction de la burqa dans les lieux publics. Madame Verdonk n'est pas inconnue des lecteurs de Respublica. C'est en effet elle qui avait déchu de la nationalité néerlandaise sa compatriote, sa camarade de parti, la parlementaire Ayaan Hirsi Ali, exemple de courage dans sa dénonciation de l'islam politique, mais aussi exemple d'intégration d'une réfugiée politique d'origine somalienne. Hier, il fallait donc écarter une femme dont la liberté de parole dérangeait et perturbait les relations intercommunautaires, peu importe qu'elle risquait sa vie pour exercer cette liberté (Ayaan Hirsi Ali vivait sous protection policière). Aujourd'hui, ce sont des raisons de sécurité publique qui amènent ce retournement, mais surtout le sentiment que les limites du système multiculturel sont désormais dépassées.

Le problème qui se pose dans une société organisée sur des bases communautariste, c'est que lorsque l'on s'attaque à un attribut consubstantiel de l'appartenance à la communauté, cela ne peut être ressenti que comme une stigmatisation d'un groupe constitué, en l'occurrence défini selon une appartenance religieuse, groupe reconnu comme unité de base du corps social. Cela ne peut donc que donner le sentiment qu'une partie de la société s'en prend à une autre partie, favorisant ainsi les amalgames et les dérives racistes.

Ce qui démontre une fois de plus s'il en était besoin de la force de la laïcité, qui permet de traiter ce type de problème sur la base d'un principe qui lie l'ensemble des citoyens sans faire référence à leur appartenance ethnique ou religieuse, et permettant de définir les règles du vivre ensemble sans discrimination et sans stigmatisation. Ainsi, en Grande-Bretagne, Trevor Phillips, président de la Commission pour l'égalité raciale, jugeant que ce débat ait pris une tournure particulièrement répugnante, considère que cela pourrait être le détonateur de la spirale infernale qui avait provoqué les émeutes dans le nord de l'Angleterre il y a cinq ans, cette fois-ci, le conflit pourrait être bien pire, nous devons nous calmer..

Le débat ne se limite pas aux pays où le communautarisme est institutionnalisé. En Allemagne par exemple, ce sont des élues d'origine turque qui ont lancé le débat en demandant aux femmes qui le portent d'enlever leur voile.

La Tunisie fait aussi parler d'elle par la répression qu'elle mène contre les femmes qui portent le voile islamique. Cette dictature policière est aux mains du clan maffieux Ben Ali - Trabelsi. Rappelons que Ben Ali, qui a pris le pouvoir par un coup d'état constitutionnel il y a 19 ans, a sorti son pays de la menace islamiste qui rongeait la fin du règne de Bourguiba. Mais rapidement, les privations de liberté et la répression contre les défenseurs des libertés et l'opposition de gauche ont mis un terme au régime démocratique. Renforcé sur le plan international après le 11 septembre 2001, le régime policier de Ben Ali s'essouffle et les signes d'un raz le bol de la population se multiplient. La majorité se laisse aller un une oisiveté plus ou moins militante, ayant bien compris que les familles qui dirigent le pays s'accapareront une partie du fruit de leur travail, et que toute autre manifestation hostile au régime leur ferait risquer des représailles de la police politique. Depuis quelques mois, une autre forme de contestation pacifique se développe : porter le voile ou se laisser pousser la barbe. En Tunisie, le port du voile est interdit dans les établissements publics depuis 1985 (Indigène de la République, si jamais tu me lis, ce qui est peu probable, assieds toi et respire un grand coup pour éviter la syncope.

Aujourd'hui, le porter est une manifestation d'opposition au régime, sur des bases islamistes bien entendu. Les laïques proposent eux de porter un brassard noir, gageons qu'ils seront bien peu à oser. Ben Ali et sa clique réagissent en annonçant qu'ils vont réactiver l'interdiction, et la police aux ordres mène des actions d'intimidation en arrachant les voiles en pleine rue. Doit-on dans ces conditions se réjouir de ce que ce pays lutte contre le port du voile islamique ? Non, car la laïcité est un principe qui n'a de sens que dans un cadre démocratique où les libertés individuelles et l'égalité de tous devant la loi sont garanties.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - sans-papiers

2.1 - Anas EL Jazouli : le cauchemar continue!

Le 18 octobre dernier, après plus de 40 jours de grève de la faim, une mobilisation sans précédent de personnalités et de citoyens de toutes tendances confondues de tous les départements de France ainsi que de l'étranger, Anas El Jazouli militant laïque marocain victime d'une fatwa de la part d'islamistes, apprenait du tribunal administratif de Melun (77) que sur la base de la convention internationale des droits de l'enfant et de l'article 8 de la Convention Européenne des droits de l'Homme, il pourrait rester en France pour vivre libre en famille.

C'était sans compter avec le cynisme inqualifiable dont fait preuve le représentant de l'Etat en Seine-Et-Marne.

Le 24 octobre, Anas El Jazouli recevait conformément à la décision du tribunal, une carte de séjour mais était tenu informé que son épouse et ses enfants ne pourraient rester sur le territoire avec lui et qu'ils devraient donc être expulsés vers le Maroc.

L'UFAL dénonce ce nouveau coup abject de la préfecture de seine-et-marne et demande si la seine-et-marne peut encore être considérée comme un département de la République Française puisque l'arbitraire y remplace les principes républicains ?

Anas El jazouli qui a repris sa grève de la faim doublée d'une grève de la soif n'est malheureusement pas un cas isolé dans ce département.

L'UFAL a été informé de la situation tout aussi révoltante de la famille Sadoun, venue d'Algérie.

Abdelkrim Sadoun ancien gardien de la paix à Alger ayant été impliqué dans la lutte contre les terroristes islamistes a fait l'objet d'une fatwa du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) suivie de l'assassinat de son père, de menaces à l'encontre de sa femme et d 'une tentative d'attentat contre lui.

Réfugié en France avec sa famille, l'OFPRA a reconnu les persécutions dont ils furent victimes mais leur refusa le droit d'asile car policier, il aurait pu être mêlé à des actions armées pourtant consécutives à l'état de guerre du pays et à son mêtier .

La famille Sadoun correspondant, comme la famille El Jazouli, aux critères de la circulaire Sarkozy se voit pourtant refuser le titre de séjour qui, seul, pourra leur éviter de tomber aux mains des fanatiques islamistes. (le GSPC vient, ces derniers jours, d'assassiner une trentaine de policiers et de gendarmes algériens).

L'UFAL demande à tous les soutiens de la famille El Jazouli de se remobiliser en faveur de ces deux familles en contactant massivement les services suivants :

Préfecture Seine et marne:

Ministère de l'Intérieur :

Nicolas Pomiès Pour l'UFAL de Seine et Marne

3 - Débat autour du soutien à Robert Redeker

3.1 - Appel à un soutien financier

Respublica a publié une pétition de soutien à Robert Redeker, www.petitionredeker.info, qui continue à être signée.

Nous relayons aujourd'hui un appel à un soutien financier, impulsé par les auteurs d'une autre pétition.

"Merci de vous être associé à la première liste de ceux qui ont manifesté leur soutien à Robert Redeker. Le vôtre, qui lui a été communiqué, lui est très précieux dans la tragique situation qui est la sienne aujourd'hui. Nous devons continuer à l'aider, non seulement par des messages, mais surtout maintenant financièrement. (English et deutch version)

Il n'a pas d'autre choix que déménager, car la photographie et l'adresse de sa demeure ont été largement publiées. Et ce changement de domicile, bien sûr, entraîne des frais que ni le gouvernement, ni le ministère de l'Education Nationale ne sont disposés à prendre à leur charge ( ils assurent sa protection et lui maintiennent son traitement de professeur, largement insuffisant pour faire face à la survenue, dans sa vie, d'une épreuve comme celle qu'il traverse)."

Selon vos possibilités et quel qu'en soit le montant, vous pouvez soit adresser un chèque libellé à l'ordre de Robert Redeker, à l'attention de Martine Cullier CREDIT INDUSTRIEL ET COMMERCIAL, 21 rue Bréa 75006 Paris ( seul le nom de Martine Cullier, avec la mention "personnel" doit apparaître sur l'enveloppe), soit faire un virement sur le compte bancaire aux coordonnées suivantes :

code banque: 30066 code guichet: 10621 compte : 00010986401 clé RIB 63

Pour les étrangers :

Robert Redeker FR 76 3006 6106 2100 0109 8640 1 63 code BIC CMCIFRPP

Bernard-Henri Lévy

Claude Lanzmann

André Glucksmann

4 - combat social

4.1 - Le slogan Ump, Medef dans la restauration : "faire travailler plus en gagnant moins"

L'Ump se mobilise donc pour tenter, par un "cavalier" parlementaire, par la loi, de s'en prendre aux salaires de 800 000 salariés de la restauration après une décision justifiée du Conseil d'état.

De quoi s'agit-il dans 90% des cas des entreprises de la restauration où il y a moins de 20 salariés ?

De savoir si les 39 h effectuées par les salariés vont être payées 39 h ou 39 h 24'...

Donc de savoir si on va diminuer les salaires de ceux qui légalement devraient percevoir 10% de majoration pour les heures qui leur sont imposées par leur employeur entre 35 et 39 h...

Dans les entreprises de restauration de plus de 20 salariés où les heures sont majorées de 25%, il s'agit de savoir si les salariés concernés doivent recevoir 40 h (4 fois 1/4 d'h, soit 1 h de majoration) lorsqu'ils sont maintenus à 39 h... Dans ces entreprises de plus de 20, pourtant les employeurs ne manquent de rien quand ce ne sont pas des chaînes hôtelières...

L'Ump ne se mobilise que pour bloquer les salaires et augmenter les durées du travail...

D'ailleurs n'est-ce pas M. Fillon qui avait repoussé du 1er janvier 2005 au 1er janvier 2008, le passage prévu par la loi Aubry de la majoration de 10 % à 25 % des heures supplémentaires faites par les 5 millions de salariés des entreprises de moins de 20 ? Ce faisant il avait assuré le possible et tranquille maintien à 39 h de 5 millions de salariés avec un salaire diminué de l'équivalent de 36' par semaine...

5 - combat laïque

5.1 - QUE FONT LES DEFENSEURS DE LA LAICITE ?

Pourquoi n'arrivons-nous pas à coordonner nos forces ? s'est interrogée à haute voix Anne Zélensky dans le dernier numéro de Respublica.

Pourquoi les défenseurs de la laïcité sont-ils incapables de conduire des actions unies d'ampleur nationale quand l'islamisme s'insinue dans notre quotidien, quand l'obscurantisme montre une résistible progression, quand les politiciens de tous bords s'efforcent de contourner la loi de 1905 pour en bafouer les principes, quand les dérives communautaristes se font de plus en plus nombreuses ? Pourtant, des foyers de résistance existent : les uns soutiennent un professeur de philosophie pourchassé par une fatwa liberticide ; d'autres luttent pour empêcher la venue d'un prédicateur apologiste de la soumission de la femme ; d'autres encore soutiennent le combat d'un laïque marocain dans sa juste demande d'asile politique ; d'autres enfin oeuvrent pour refuser l'installation d'un monument religieux sur l'espace public d'une petite ville bretonne.

Tous ces combats sont honorables utiles nécessaires. Il faut les mener et les faire aboutir victorieusement. Ils aident également à la prise de conscience indispensable de nos concitoyens, trop souvent tenus dans l'ignorance de ces tentatives de délitement de notre espace laïque. Ils montrent l'extrême complaisance et la grande complicité des politiciens de tous bords , plus prompts aujourd'hui à dénaturer le principe laïque qui nous organise qu'à le rendre efficient et à le consolider.

Oui.Mais tous ces combats se mènent défensivement, une fois la décision de violation du principe laïque prise, dans le but de s'opposer à une dérive décidée. Alors que le combat de défense du mode d'organisation et de fonctionnement laïques de notre société doit se mener en amont, directement dans le champ du politique, face à ceux qui prétendent, un jour, gouverner.

Lors de leur débat du 24 octobre dernier, les prétendants à l'investiture socialiste ont fait assaut de déclarations tonitruantes à propos de la laïcité, qu'ils ont chacun qualifiée d'intouchable.

Oui. Mais quoi sur l'affaire Redecker ?

Mais quoi sur la dilapidation de l'argent public, à Paris, Rennes ou Montpellier (municipalités socialistes) dans la construction de lieux de culte déguisés pour mieux contourner la loi organique ?

Mais quoi sur les pratiques communautaristes soutenues par trop d'élus (de tous bords) qui tendent à déstructurer l'espace commun laïque ?

Mais quoi sur la proposition de loi qu'ils ont signée (et déposée le 29/06 /06) et qui ne prévoit ni l'extension de l'application de la loi de 1905 à l'ensemble du territoire, ni l'application ferme et totale du principe argent public pour le seul espace public, ni la suppression des textes qui ont limité la portée de la loi , et qui laisse dans l'ombre le financement des lieux de culte ou celui des espaces culturels sous lesquels ils se cachent souvent.

Quoi, sinon le silence !

Aurais-je ici la cruauté de qualifier ce silence " d'éloquent " parce qu'il est celui de candidats potentiels au siège de premier responsable de la République ?

Alors, oui, il faut défendre la laïcité, et ce combat est entre nos seules mains ! Se mettre ensemble et agir !!!

Les Laïques en Réseau - qui tentent de regrouper toutes les structures, sans exclusive, qui ont la laïcité comme préoccupation première- lancent une initiative qui peut permettre ce rassemblement actif :

Ils viennent d'adresser à tous les candidats déclarés à l'élection présidentielle un questionnaire précis et concret , loin des simples déclarations d'intention, pour les amener à se déterminer sur ce qui fait la laïcité dans le réel et au quotidien.

Répondront-ils ? Peut-être, mais l'essentiel est ailleurs, dans notre capacité à populariser ce questionnaire, notre volonté à le rendre vivant en chacun de nos concitoyens, notre désir de nous en servir pour mener une campagne d'information multiforme face aux électeurs, notre aptitude à en faire le moyen d'expression de la majorité invisible des laïques et républicains qui constitue le peuple de France.

L'efficacité de cet outil de défense et du renforcement du principe laïque fondateur de notre République sera celle que nous, ensemble, sauront lui donner.

Et de cette efficacité dépend le maintien et le renforcement du socle laïque de notre République.

6 - gauche islamiste

6.1 - La direction de la LDH décrète un cordon sanitaire autour de Respublica

On savait que la pétition Un Cri contre le racisme et l'intégrisme, impulsée, fin avril, par la rédactrice en chef de Prochoix, Caroline Fourest, Corinne Lepage, présidente de Cap 21, et notre collaborateur Pierre Cassen, avait provoqué des remous à la direction de la LDH. Ainsi, le 16 mai, dans la rubrique Rebonds, les trois derniers présidents de la LDH, Henri Leclerc, Michel Tubiana et Jean-Pierre Dubois, publiaient un texte critiquant très durement l'appel du Cri, multipliant calomnies contre Respublica et amalgames contre le texte (lire le dossier dans Respublica 445, ainsi que les réponses des initiateurs et l'article de notre collaboratrice Marie Perret).

Le mardi 30 mai, contre toutes les traditions de la LDH, trois membres du comité central, Philippe LAMY, Cédric PORIN et Antoine SPIRE, contredisaient publiquement leur direction, en signant un article Construisons un vaste front antiraciste contre l'extrême droite et les extrémismes religieux.

Ces trois responsables approuvaient ainsi l'initiative du Cri, et contredisaient les propos de leur direction.

Nous avons reçu, sans le solliciter, des mois après, le compte rendu du comité central qui a suivi, le 8 juillet. Cela ne fut pas triste, et nous constatons avec plaisir et fierté que Respublica a occupé beaucoup de temps dans les débats de ces gens là.

Dans le rôle du procureur de service, l'ineffable Michel Tubiana, grand défenseur du voile à l'école devant l'éternel, et un des meilleurs idiots utiles des islamistes. Voilà ce que dit le compte-rendu : "Michel Tubiana citant des passages d'article dans Respublica montre que cette mouvance dissimule sous son anticléricalisme et son laïcisme une véritable racisme contre les arabes et les musulmans - non sans parfois des dérapages antisémites.(...) il relève la proximité de cette mouvance avec les thèses de P. de Villiers (...) du point de vue politique, le dialogue est-il possible avec ces gens qui portent atteinte à nos principes fondamentaux et dont la fréquentation nous décrédibiliserait complètement auprès des populations concernées?"

Après un débat qui fut houleux et animé, le compte-rendu fait part de la conclusion du nouveau président : "JP Dubois note que l'accord s'est fait sur la nécessité d'un cordon sanitaire autour de Respublica qui prend en ce moment des positions inadmissibles en matière d'immigration".

Un cordon sanitaire autour de Respublica ! Comme si nous étions le Front national ! De la part de personnages qui se prosternent devant Tariq Ramadan ! Mais la direction Dubois-Tubiana se croit-elle encore à l'époque du stalinisme triomphant ? Croit-elle qu'il suffit d'insulter et de calomnier Respublica pour que les militants de la LDH, doigt sur la couture du pantalon, cessent de nous lire, et nous tournent le dos ?

Nous croyons en la raison, c'est pour cela que nous sommes laïques. Dans un contexte aussi tendu, il a fallu du courage aux membres du comité central qui se sont opposés à la ligne et aux anathèmes Tubiana-Dubois. Nous connaissons de nombreux camarades, membres de la LDH, qui sont catastrophés par leur actuelle direction, mais qui demeurent dans cette association, souvent pour des raisons locales. Il suffit de lire les noms des signataires de la pétition Redeker (dont nous croyons savoir qu'elle a suscité elle aussi des remous internes), pour constater que les laïques existent en nombre à la LDH. Ces militants ont tout notre respect, et, bien que jugés infréquentables par les diktats Dubois-Tubiana, nous continuerons à les fréquenter avec grand plaisir et à mener ensemble le vaste front antiraciste contre l'extrême droite et les extrémismes religieux, qu'appelaient de leurs voeux Philippe Lamy, Cédric Porin et Antoine Spire.

Évariste Pour réagir aux articles,
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6.2 - Frère Alain

Alain Gresh figurent parmi les plus zélés partisans de l'alliance avec intégristes musulmans en France. Il a entre autres co-écrit des ouvrages et coorganisé de nombreuses conférences avec Tariq Ramadan, l'une des têtes de pont de l'islamisme en Europe.

C'est ainsi qu'ils assènent en commun ou séparément pour des contrevérités telles que le péril islamiste est un fantasme américain ou occidental, brandi comme jadis le péril communiste. Cette menace serait d'autant plus imaginaire qu'elle vise à empêcher l'accession au pouvoir des islamistes dans les pays musulmans, pourtant hier encore ils étaient les alliés serviles de nombreux régimes répressifs et corrompus. C'est cela l'alternative que souhaite Gresh au peuple musulmans, qui ont tant souffert de l'absence de démocratie.

Pour l'ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, il n'est pas question non plus de mettre dans le même sac, tous les régimes appliquant la chari'a. Effectivement, il y a diversité d'application plus ou moins prononcée de la Loi islamique. Mais Gresh omet sciemment de préciser que cette diversité ne porte que sur des aspects soit secondaires, soit devenues inacceptables et même scandaleux, auprès d'une grande partie de l'opinion mondiale, y compris musulmane telles que l'amputation des mains du voleur, la condamnation à mort de l'apostasie, la lapidation de la femme adultère, le refus de la polygamie par l'écrasante majorité... des militantes islamistes.

Les unes et les autres se rappellent opportunément que l'islam a mis plusieurs conditions à remplir par le polygame, dont celle-ci : le traitement équitable en tout point de toutes les épouses, notamment sur le plan sentimental. Ce qui est impossible, selon elles. Même Mahomet, en a été incapable envers ses nombreuses épouses et ses concubines. Il n'a d'ailleurs jamais caché son traitement préférentiel sur ce plan de Aïcha, qu'il épousa alors qu'elle n'avait que 9 ans, et lui 53 ans. Le dessein de Gresh devient plus clair sur ce point, lorsqu'il précise devant un parterre de jeunes filles enfoulardées que : l'Iran est un des pays où les femmes, dans le monde musulman ont le plus de droits. Pas ingrat du tout, Ramadan ne manque pas de flatter cette publication qui relaie, on ne peut mieux au coeur même de la gauche et des laïques, la propagande des intégristes musulmans, notamment la sienne : Vous avez en Occident, avait-t-il déclaré au cours d'une de leurs conférences, des journaux et des journalistes qui font un travail merveilleux d'information alternative. Je ne prends qu'un exemple de gens avec qui je suis lié (...) c'est le Monde diplomatique (...), et ça on doit le prendre. (c'est moi qui souligne, R.P). Il prend soin de préciser, pour le cas où ses ouailles prendraient ces paroles au premier degré, qu'il n'est pas d'accord sur tout ce qui s'écrit dans ce journal. On a compris le message : tenez-vous éloignés des idées de gauches véhiculées par cette publication.

Pour montrer les progrès accomplis par le journaliste dans son rapprochement des islamistes, Tariq Ramadan rappelle volontiers les discussions qu'ils avaient eu ensembles : Moi, lui disait son {{ami, je n'ai rien contre les islamistes, mais ils n'ont pas de projet politique.}} Ainsi Gresh n'a rien contre les intégristes musulmans, dont il connaît pourtant le passé peu glorieux durant la guerre froide. Quant à la prétendue absence de programme chez les fondamentalistes musulmans, il arrivait certes dans les années quatre-vingt aux forces progressistes dans le monde arabe de dire des islamistes, mais dans une optique diamétralement opposée à celui-ci, et donc pour les discréditer, que ceux-ci n'ont pas projet politique, tout en sachant pertinemment qu'ils ont en bel et bien un : celui de livrer pieds et poings liés les travailleurs et leurs familles à l'oppression de leur joug politique, et à leur surexploitation par le patronat, tant local que transnational.

L'emprise de Tariq Ramadan sur Alain Gresh est telle que, celui-ci n'avait pas hésité pas à sacrifier un projet cher à ses yeux (et aux miens), qu'il avait entamé avec Antoine Sfeir, directeur du Cahier d'Orient : consacrer un numéro spécial de cette revue à son père, le prestigieux Henri Curiel, communiste juif égyptien, connu pour son soutien actif aux guerres anticoloniales. C'est ainsi qu'il apporta un soutien inconditionnel à l'islamiste suisse dans le procès que celui-ci avait intenté (septembre 2002), à Antoine Sfeir. Celui-ci avait, dans une interview à Lyon Mag, en janvier 2002, reproché à Tariq Ramadan sa duplicité et mis en garde contre le danger du discours lénifiant des islamistes dits modérés. Mais de là à considérer le petit-fils de Hassan el-Banna, comme un terroriste, comme pourrait le laisser supposer les déclarations du terroriste islamiste, Djamel Beghal, non, Antoine Sfeir n'y croit pas trop. Il a même envoyé une télécopie en ce sens à cette publication. Alain Gresh, qui s'était déplacé jusqu'à la capitale des Gaules pour plaider la cause de son ami, demande à voir la télécopie et la lui emprunte. Ne voilà-t-il pas que ce document se retrouve entre les mains de la partie adverse, comme pièce à charge contre le directeur des Cahiers d'Orient. Mais ce dernier n'était pas encore remis du coup de poignard en plein coeur, qu'il a dû ressentir, qu'il entend Alain Gresh qualifier son point de vue à Lyon Mag de {{diffamation, lors de la prise de parole de ce dernier en tant que témoin de moralité de Tariq Ramadan, et alla jusqu'à le traiter de menteur au procès en appel (mars 2003).

Dans une analyse de la victoire électorale des intégristes du Hamas, en Palestine, publié sur le 25 janvier 2006, sur le site du Monde diplomatique, Alain Gresh indique, à l'exemple d'une vérité révélée, que : Comme dans beaucoup d'autres pays arabes, il est illusoire de penser pouvoir avancer vers la démocratie en excluant les islamistes. Pourquoi, le Hamas, ainsi que les autres organisations islamistes de cette région du monde, ont-il renoncé publiquement à l'application de la chari'a ? qui est la négation même des valeurs démocratiques et universelles. Il reconnaît d'ailleurs partiellement cette réalité, en indiquant que ce parti politique est sur le plan des moeurs, extrêmement conservateur, ce qui suscite de l'inquiétude, notamment chez une partie des femmes[1].

Notes

[1] Sauf indications contraires, ces quelques exemples ont été tirés du livre Frère Tariq de Caroline Fourest, éd. Grasset, Paris, 2004.

Roger Poulain

6.3 - Mouloud Aounit égal à lui-même !

Salut Evariste, Hier soir lors de l'émission " l'arène de France et au cours du débat intitulé "Peut-on critiquer les religions", Mouloud Aounit, le chef du MRAP, fidèle à lui-même et à son leitmotiv : "Je vois du racisme antiarabe partout" a osé mettre sur le même plan le fasciste et assassin Ben Laden et Robert Redeker, le professeur de philosophie menacé de mort et qui se terre depuis qu'il a eu le courage d'écrire ce qu'il pense de l'islam actuel !!

Aounit est indigne d'être le premier représentant d'un mouvement qui veut faire l'amitié entre les peuples d'après le nom même de cette association qui, il fut un temps avant Mouloud, brillait par ses prises de position antiracistes. J'espère que les militants sincères du MRAP vont réagir et enfin se débarrasser de ce triste individu et ne doute pas que Respublica agira dans ce sens.

Amitié et soutien laïques

René Petitprêtre

7 - Les laïques sur le terrain

7.1 - PLOERMEL : le combat continue...

Tous ceux qui portent en eux les valeurs de la laïcité telle qu'a pu l'institutionnaliser la loi de 1905 ne peuvent que se réjouir de voir les citoyens de Ploërmel s'engager dans une action de résistance contre l'intention aberrante et illégale de leur maire d'implanter sur la voie publique une statue monumentale de feu le pape, surmontée d'une croix non moins gigantesque...

Un comité d'action a été mis sur pied localement, il se propose d'intervenir directement auprès du conseil municipal de la commune en lui soumettant une motion de refus du projet, tout en mobilisant la population dans son ensemble par une série d'actions à laquelle elle pourra participer directement : audience demandée au préfet du Morbihan, interpellation du conseil général et du conseil régional, qui ont été sollicités financièrement par la commune, manifestation sur place, à Ploërmel, le 18 novembre prochain à 15 h...

Mais aussi , recours auprès du Tribunal Administratif contre la décision communale et le déblocage des fonds publics qu'elle impose.

Sans oublier la pétition toujours en cours et à signer sur le site : www.mesopinions.com ou par e-mail : guillaume.veguer@wanadoo.fr. Vous pouvez également réagir sur le site

Chacun ne peut que se sentir solidaire de cette action de défense de notre espace laïque et républicain et y participer à sa manière, surtout en un moment où de multiples atteintes au socle laïque de notre République se concrétisent, de l'expulsion d'un militant laïque réfugié politique à la mise en cause de la liberté d'_expression par un certain fascisme rampant représenté, en particulier, par un prédicateur indésirable sur notre sol, de la dilapidation de l'argent public en des dépenses interdites par la loi à la préparation de textes qui essaieront d'effacer l'essentiel de la loi organique .

Laïcite 56

7.2 - AMRF : Non à l'obligation de participation des communes aux dépenses de fonctionnement des écoles privées extérieures

Réunis en Assemblée générale le 15 octobre à Gréoux-les-Bains (04), les maires ruraux de France se sont opposés à l'application de l'article 89 modifié de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales concernant la participation obligatoire des communes aux frais de scolarisation des enfants dans une école privée située hors de leur commune de résidence.

Ils rejettent un dispositif sur lequel ils n'ont aucune prise et qui peut déstabiliser le budget de leur commune en leur imposant de nouvelles dépenses obligatoires qui chaque année seront à la fois importantes, imprévisibles et fluctuantes.

Ils rappellent par ailleurs que si la scolarisation d'un enfant dans une école privée est l'expression de la liberté de choix de l'enseignement, il s'agit bien d'un choix personnel des familles. Celui-ci ne saurait avoir pour conséquence de menacer les finances des communes rurales et de mettre à mal les efforts importants qu'elles ont consentis en faveur du maintien et de la qualité de leurs écoles publiques.

L'école des communes est en effet d'abord celle de la République, gratuite et laïque, et elle reste la seule devant être prise en charge de manière obligatoire.

L'Association des Maires Ruraux de France demande en conséquence l'abrogation de l'article 89 modifié de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales et, d'ici là, appelle les maires ruraux à ne pas régler les factures qui leur seront adressées sauf accords locaux préalables.

Stéphane Bonnery

8 - débats laïques

8.1 - Les Pays-Bas veulent interdire le port de la burqa

Le débat sur le port du voile islamique, qui avait valu à la France de vives critiques, prend de l'ampleur en Europe. S'il avait été mené en France au nom de la laïcité, il est lié, dans les autres pays, aux problèmes d'intégration rencontrés avec certaines communautés de religion musulmane.

Le gouvernement de Tony Blair vient de rompre avec un tabou outre-Manche, en s'interrogeant sur le bien fondé de marquer sa différence en obligeant les femmes à porter des vêtements qui cachent totalement leur visage, comme le niqab ou la burqa.

Cette interrogation n'est pas le seul fait des sociétés européennes. En Egypte, le doyen de l'université de Helwan, près du Caire, vient de relancer la polémique en bannissant récemment le niqab, voile qui ne laisse apparaître que les yeux, du foyer de sa résidence universitaire.

Le Parlement des Pays Bas a eu, jeudi 19 octobre, un débat sur l'attitude à adopter. La ministre de l'immigration et de l'intégration, Rita Verdonk, y a estimé qu'il fallait prévenir le port, dans les lieux publics, de la burqa - qui couvre intégralement le corps, y compris les yeux - tout comme celui d' "autres voiles couvrant le visage".

Une majorité de députés s'était ralliée, dès décembre 2005, à une proposition de Geert Wilders, dissident du parti libéral VVD et fondateur d'un nouveau parti populiste, le Parti pour la liberté (PVV), afin d'interdire totalement la burqa. Adversaire résolu de l'islam radical, M. Wilders, plusieurs fois menacé de mort, vit sous haute protection.

Convoquée par les députés pour s'expliquer sur les lenteurs du gouvernement dans ce dossier, Mme Verdonk a promis d'agir dès qu'elle serait en possession du rapport demandé à une commission d'experts composée de juristes, d'un islamologue et d'un imam, et qui doit lui être remis le 7 novembre. Elle a déclaré, à titre personnel, qu'elle se prononçait contre le port d'un vêtement qui, dit-elle, n'a pas sa place dans une société "où les gens doivent pouvoir se regarder dans les yeux". Selon la ministre, la burqa est un obstacle à une bonne intégration.

Traduisant les réticences d'une partie du courant chrétien démocrate, hostile à toute entrave à la liberté religieuse, le ministre de la justice, Ernst Hirsch Ballin, a indiqué que les experts s'étaient vus confier une mission plus large que la simple étude des moyens légaux d'interdiction.

Mais sa collègue Maria van der Hoeven, titulaire du portefeuille de l'enseignement, s'est clairement prononcée contre le port de vêtements trop couvrants pour les étudiantes comme les enseignantes. La ministre est soutenue par l'Union des universités (VSNU).

Le débat actuel est influencé par celui qui a eu lieu dans la Flandre voisine. Le parlement régional de cette région belge a voté, en 2004, une motion interdisant le port du voile intégral, estimant que toute personne circulant sur la voie publique devait pouvoir être identifiée.

En Allemagne, la polémique a été relancée le 15 octobre dans l'édition dominicale du quotidien Bild par des personnalités politiques d'origine turque qui ont exhorté les femmes musulmanes vivant dans le pays à "enlever le voile" pour mieux s'intégrer à la société.

"Rejoignez le monde actuel, rejoignez l'Allemagne, c'est ici que vous habitez", avait plaidé, notamment, Ekin Deligöz, une élue Verte au Bundestag. Selon une autre députée, la social-démocrate Lale Akgün, marcher dans la rue sans porter le voile n'est pas un "péché", c'est une question d' "égalité des droits" entre l'homme et la femme.

Depuis, Mme Deligöz a reçu des lettres de menaces et des courriels au ton désobligeant émanant, selon elle, "à 90 % d'hommes". Plusieurs organisations représentant une vision traditionnelle de l'islam ont dénoncé cette initiative, défendue par des responsables politiques allemands.

"Je vois le voile comme un signe politique d'isolement, voire d'oppression lorsqu'il est imposé aux jeunes filles et aux femmes", acommenté la secrétaire d'Etat à l'intégration, la chrétienne-démocrate Maria Böhmer (CDU).

Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles) Et Antoine Jacob (Berlin), Pour Le Monde Le Monde, 21 octobre 2006

Source : www.lemonde.fr

9 - Laïques de tous les pays unissez-vous!

9.1 - Proposition pour une mobilisation méditerranéene et mondiale pour la laïcité

La Laïcité est une valeur universelle et millénaire, rempart contre l'inquisition et l'intégrisme religieux, mais on assiste depuis la fin du siècle dernier à l'apparition d'une menace qui rétrécit de plus en plus son champ d'influence et partant, celui des libertés individuelles et collectives chèrement aquises là où elles le sont.

L'islamisme (islam politique) en est la menace principale et, comble des temps qui passent diront certains, ce phénomène agit même hors de ce qu'on appelle communément "terre d'islam" (pays dit musulmans).

Les raisons sont multiples et ce n'est guère l'à-propos de ce message qui se veut solidaire et amical. Il s'agit en fait d'une proposition: jeter les ponts entre les deux rives de la méditerranée pour une coopération contre la montée de l'islamisme et toute forme d'intégrisme religieux et ce, à travers des relations bilatérales entre les organisations laïques , des droits de l'hommes, de femmes, etc, qui agissent en afrique du nord (avec l'idée d'élargissement progressif aux autres pays "musulmans") et en europe et en France principalement. Une coopération qui se construira sur la base d'échanges (conférences, colloques, autres activités...) et donc d'un programme d'action qui débouchera à long terme sur une organisation mondiale interculturelle et interconfessionnale pour la Laïcité dans le monde.

Sur cet proposition-esquisse qui se veut aussi brève et claire, je souhaite trouver auprès de vous, écoute et compréhension mais surtout une disposition à relever ce défi pour lutter pour un monde meilleur et un monde meilleur est celui où régnera la Laïcité.

Dans l'attente d'une suite DE LA PART DE TOUS CEUX ET DE TOUTES CELLES QUI ONT ENFIN COMPRIS QUE POUR LUTTER CONTRE DES ORGANISATIONS MONDIALES INTEGRISTES, LA REPONSE DOIT ETRE UNE ORGANISATION LAÏQUE MONDIALE , je vous prie chère amie, d'accepter mes salutations les meilleures.

Halim AKLI Militant laïque en Algérie

10 - élections présidentielles 2007

10.1 - Jurys populaires : une mauvaise réponse à un vrai besoin

La proposition de Ségolène Royal, proposant des jurys populaires tirés au sort pour juger de l'action des élus est profondément anti républicaine. Comme d'habitude, et comme d'autres en d'autres temps, elle pose un vrai problème, mais apporte de mauvaises solutions voire n'en apporte aucune. Nous lui préférerions des propositions visant à multiplier et renforcer les contrepouvoirs et à faire davantage participer des citoyens élus au fonctionnement et à la gestion des instances de contrôle juridique et financier de l'action politique.

Sur le plan des principes, la France est une démocratie, mais aussi une République. Et dans notre République, le peuple exerce le pouvoir par la voie des représentants qu'il a élu et dans le cadre de lois qu'ils ont votées Le gouvernement du peuple par le peuple repose donc sur le suffrage universel, dont nous pensons d'ailleurs qu'il devrait être obligatoire et assorti d'une la comptabilisation des votes blancs susceptibles d'annuler l'élection lorsqu'ils dépassent un certain seuil. Ce même suffrage universel est, et doit rester, la seule véritable sanction des représentants élus. Faire juger leur action par un jury populaire de quelques personnes, qui n'ont aucune autre légitimité que le tirage au sort, reviendrait à considérer qu'une poignée d'individus serait plus légitime que la totalité du corps électoral. Il ne s'agirait donc pas seulement d'une remise en cause des élus, mais de l'ensemble des électeurs. Par ailleurs, sur le plan technique, à l'ère des sondages, chacun sait que pour être crédible la représentativité doit s'appuyer sur un panel savamment dosé de catégories de la population. Ces contraintes s'accommodent mal d'un simple tirage au sort. Et s'il ne s'agit que de créer une commission consultative supplémentaire, la plupart des collectivités en ont déjà et il suffirait d'en modifier le fonctionnement où les modalités.

Prétendre par ailleurs résoudre la crise politique et de représentativité de notre pays, qui est réelle et préoccupante, par de tels effets médiatiques est contreproductif. Car elle suppose au contraire de redonner sens à l'action publique et à la primauté de l'intérêt général et collectif, sur les intérêts particuliers et catégoriels. D'une part, cela suppose de défendre et réhabiliter les institutions, quitte à les réformer si elles sont déficientes, plutôt que de les dénigrer par de telles propositions, qui jettent et accréditent immédiatement la suspicion. D'autre part, la réhabilitation de la politique voudrait que l'on réhabilite et privilégie la raison sur le scoop ou l'émotion dans une société où le commerce de l'image tend , pour des motifs notamment techniques et financiers à imposer l'inverse.

Ensuite la question n'est pas de savoir si on préfère une démocratie de représentation ou de délégation, mais comment des citoyens parés des droits et devoirs que leur confère la collectivité qu'ils constituent peuvent au pire en assumer le contrôle et au mieux la gestion effective. La gestion appelle de plus en plus de compétences et de connaissances, qui la rendent illusoire. Le contrôle, lui, gagnerait effectivement à être renforcé.

Pourquoi ne pas par exemple envisager la participation des citoyens élus et formés à la gestion des nombreuses instances de contrôle que sont les Chambres régionales et la Cour des Comptes, les Tribunaux administratifs et le Conseil d'Etat.

Pourquoi ne pas ajouter une mission d'évaluation de l'action des élus aux conseils économiques et sociaux régionaux et national ?

Qu'attend-on pour promouvoir des référendums d'initiative populaire, locale et/ou parlementaire qui auraient eux la véritable légitimité du suffrage universel, ou pour donner force et vigueur à de réels droits de pétition

Quant à la crise de représentativité, ne passe-t-elle pas par la réforme du fonctionnement même des organismes de représentation que sont partis et syndicats ? Militer au XXIème siècle ne peut se faire comme aux siècles précédents et dans un monde où tout change, la méthode d'action politique doit elle aussi évoluer et s'adapter. Leur financement étant de plus en plus assuré par l'Etat, celui-ci est parfaitement en mesure d'imposer des règles du jeu plus transparentes et démocratiques, de convenir avec chacune de contrats d'objectifs pour y parvenir.

Jean-Francis Dauriac

11 - débats républicains

11.1 - Bravo Bernard Teper

Chers amis,

Je tiens a réagir à l'article de Bernard TEPER pour dire qu'en tant que gaulliste de gauche et président de l'Internationale gaulliste je partage totalement son avis sur le debat relatif a l'immigration. La régularisation de tous les sans-papiers que les textes abusivement restrictifs de Sarkozy ont largement contribue a multiplier est la seule solution permettant d'éradiquer le travail au noir, la ghettoïsation et l'exploitation de ces populations défavorisées dont le statut ou plutot l'absence de statut se rapproche fort finalement de celui des anciens esclaves car les sans-papiers sont aussi des sans droits, corvéables a merci par des employeurs sans scrupules et désignes en qualité de boucs émissaires de tous les maux de la société par des politiciens également sans scupules. Des immigres légaux qui sont titulaires d un titre de séjour ont une existence legale.

Ils redeviennent des personnes humaines avec tous les droits qui sont attaches a cette qualite. Ils sont déclares par leurs employeurs, paient des impôts et des cotisations sociales.On peut les recenser,connaître leurs besoins,ils accèdent au code du travail, a la protection sociale aux soins et a un logement,un sans papiers ne pouvant signer un bail ou devenir titulaire d'un logement social. Quant au risque mis en avant par les xénophobes d'un appel d air faisant accourir en France des millions d'immigres du tiers monde, il relève du fantasme car il est alors plus facile et plus légitime de mettre en œuvre une politique plus restrictive de l'immigration en accord avec les pays d'origine des migrants.

Parallèlement, il est essentiel d'agir non sur les effets mais sur les causes de l'augmentation des flux migratoires qui à l'évidence sont la conséquence de l'accroissement des inégalités entre pays du nord et pays du sud en raison de l'absurde mise en oeuvre dans les pays défavorisés d'une politique ultralibérale qui paupérise a l'extrême les populations de ces pays, lesquelles voient dans l'immigration la seule possibilité d'assurer une vie meilleure à eux-mêmes et a leurs enfants. L'aide au développement des pays du sud doit être une priorité à l'échelle mondiale.

En conclusion, il faut toujours rappeler que le racisme et la xénophobie ne doivent pas avoir droit de cité chez nous. Il faut conjurer les peurs et les fantasmes et réaffirmer cette évidence que les immigrés légaux ou illégaux sont avant tout des êtres humains en détresse, fragilisés par leur situation, des hommes, des femmes, des enfants, des pères et mères de famille qui doivent être traités comme des personnes humaines, c'est a dire avec humanité, respect et à l égard desquels chacun se doit de faire preuve de compréhension et de solidarite.

Cordialement.

Gilles Bachelier Président de l'Internationale gaulliste

11.2 - Je suis en désaccord total avec Bernard Teper (n° 480).

Qu'il relise le texte d'Anne Zelensky dans le même numéro: "sommes-nous vraiment débarrassés de ces scrupules qu'a ancré en nous la mauvaise conscience de gauche?".

J'ai beaucoup appris et compris en lisant le livre d'Éric Orséna "Mme M'ba". Le laxisme et l'évangélisme est impossible en matière d'immigration. La solution est dans la politique internationale qui nous échappe en grande partie. Il n'y a pas de solution locale durable.

Régulariser les sans-papiers, qu'ils aient des enfants à l'école ou pas, c'est forger l'image d'une France laxiste qui attirera encore plus d'immigration clandestine. Je suis désolé, mais je suis pour la loi républicaine: on ne peut pas accepter les entorses à la loi.

Daniel Cabuzel

12 - école publique

12.1 - Y a-t-il un pilote dans l'avion Education Nationale ?

"Il n'y a aucune fatalité à ce que notre école républicaine -et, partant, notre Nation- soit plus avant le champ de revendications à caractère communautariste et sexuelle qui en minent l'identité. Les professeurs et l'ensemble des cadres de l'Education Nationale doivent s'emparer du rapport Obin, en débattre dans leurs différentes instances de concertation: le ministère doit accompagner cette réflexion"

(Rapport Obin "l'école face à l'obscurantisme religieux") Intervention de Alain Seksig - inspecteur Education Nationale

Intervention remarquable dont je me servirai pour cet article.

C'est ainsi que l'UFAL69, confrontée à différents incidents (tables séparées à la cantine, entre "musulmans et non-musulmans", agression dans un collège sur fond de non-respect du ramadan, a écrit au ministre de l'Education Nationale pour lui demander de faire respecter le principe de laïcité auprès des personnels de l'Education Nationale.

Jack Lang avait installé en janvier 2002 "un comité national de réflexion et de propositions sur la laïcité de l'école" Or, ce comité n'a plus été réuni depuis 2002/2003. Or, c'est l'application du principe de laïcité qui fait problème. La formation des personnels de l'Education Nationale est, visiblement, déficiente et inadaptée face aux dérives de plus en plus fréquentes, qui se traduisent par:

Les chefs d'établissement exerçant une véritable pression sur les personnels pour nier ou minimiser les incidents, voire les agressions, la presse suit et seuls quelques journalistes résistent courageusement et dénoncent les faits.

Les enseignants subissent les menaces, les insultes, les pressions des parents d'un côté et celle de leur hiérarchie de l'autre.

"Au demeurant, c'est l'ensemble de la fonction publique d'Etat aussi bien que territoriale qu'un tel plan devrait concerner" (rapport Obin)

C'est exactement en ce sens que l'UFAL69 a écrit au ministre de l'Education Nationale (lettre publiée par Respublica)

Nous attendons une réponse...


PS: L'UFAL a l'agrément " éducation populaire ". Le livre cité est un outil indispensable non seulement pour les adhérents de l'UFAL mais pour tous les laïques qui sont attachés aux valeurs de notre République , et de notre Ecole publique et laïque

Mireille Popelin

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