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  1. chronique d'Evariste
    1. L'extrême gauche, du 11 septembre 1973 à aujourd'hui, par Évariste
  2. élections présidentielles 2007
    1. Voilà pourquoi j'ai proposé la candidature de Jean-Luc MELENCHON, par René Revol
    2. Une page se tourne. Une autre s'ouvre, par Jean-Pierre Chevènement
    3. Lettre de rupture à l'adresse de Jean-Pierre Chevènement de la part d'un militant républicain cocu, par Jackie Guigo
    4. C'est qui, Autain et Salesses ?, par Robert Jean
    5. Ils sont mauvais, je voterai donc Ségolène, par Annette Rebourcet
  3. Altermondialisme
    1. La tendance gauchiste et communautariste s'installe à la direction d'Attac, par Aurélien Bernier, Michèle Dessenne, Jacques Nikonoff, Pascale Fourier
  4. combat laïque
    1. Pour les lumières, contre l'obscurantisme, par Michèle Vianès
    2. PLOERMEL, 10 décembre 2006 : LA HONTE DE LA REPUBLIQUE., par Yanelle
  5. services publics
    1. Les services publics modernes, par Jean Larose
  6. Proche-Orient
    1. L'Iran négationniste et France 2, par Lydie Villemard
    2. Fin de la conférence de Téhéran sur "la réalité de la Shoah", par La Paix Maintenant
    3. L'alliance entre fondamentalistes, par Yossi Paritzky
  7. Combat contre le racisme
    1. La vulgarité discrédite le propos, par André HANS
    2. Le racisme anti-blanc, et anti-petit-blanc, par Mireille Popelin
  8. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - L'extrême gauche, du 11 septembre 1973 à aujourd'hui

Il n'est pas inutile de se souvenir du contexte politique du coup d'Etat de Pinochet contre l'Unité populaire de Salvador Allende.

Le monde entier était ébranlé par la contestation du système capitaliste. Les Etats-Unis s'engluaient dans la guerre du Vietnam. En Europe, les colonels avaient pris le pouvoir par un coup d'Etat militaire, en Grèce. Mai 68 avait été une onde de choc qui avait ébranlé le système dominant. Les Brigades Rouges et la bande à Baader fascinaient toute une jeunesse italienne et allemande. En France, l'extrême gauche, essentiellement trotskiste, et parfois maoïste, était convaincue que son heure était venue, et que les événements de mai n'étaient que la répétition générale pour le grand soir.

L'ennemi principal de l'extrême gauche était donc le réformisme, caractérisé en France par le Parti communiste et le Parti socialiste. Mitterrand avait pris le contrôle, lors du congrès d'Epinay, du vieux PS moribond, qui ne faisait plus que 5 % des voix en 1969. Il avait impulsé le programme commun, avec le Parti communiste, bientôt rejoint par le Mouvement des Radicaux de gauche et le pharmacien de Villefranche-de-Rouergue, Robert Fabre.

Pour la majorité des composantes d'extrême gauche, c'était la preuve de la justesse de leurs thèses. L'ordre dominant était ébranlé, et les traites réformistes tentaient de sauver le système en voulant le replâtrer, alors qu'eux, authentiques révolutionnaires, ils voulaient le renverser.

On entendait donc à la fin de chaque manifestation les gauchistes scander : " Programme commun, programme bourgeois ", ce qui, bien sûr, agaçait quelque peu leurs " camarades " communistes, dont la culture du débat n'était pas alors ce qu'elle est devenue aujourd'hui, mais se résumait davantage à des démonstrations de service d'ordre.

C'est dans ce contexte qu'à lieu le coup d'Etat de Pinochet, le 11 septembre 1973. Bien sûr, Le Pen et l'extrême droite félicitent le chef des Armées, voyant en lui celui qui sauve le Chili d'une " dictature communiste " inévitable.

Nombre d'élus de droite sont sur la même ligne, même s'ils ne l'expriment pas tous de la même manière.

L'extrême gauche, dans sa grande majorité, y voit la confirmation de ses thèses : le réformisme désarme le peuple, et conduit inévitablement au fascisme.

Gérard Filoche, dans un remarquable ouvrage " 1968-1998, une histoire sans fin " (éditions Flammarion) explique cette vision de l'histoire, notamment de la majorité de la LCR de l'époque. Les banderoles ne condamnent pas principalement Pinochet, ni le soutien des Etats-Unis, ni l'extrême droite, c'est le réformisme qui est accusé d'avoir trahi le peuple, quand des milliers de Chiliens, qu'ils soient réformistes ou révolutionnaires, sont entassés dans les stades, torturés et assassinés !

Il s'agit alors de montrer que le programme commun ne peut triompher démocratiquement, mais au contraire qu'il faut préparer les masses à l'affrontement armé qui, inévitablement, va suivre, dans la théorie trotskiste, la progression de la gauche vers le pouvoir.

Dans le film " Mourir à trente ans ", de Romain Goupil, on voit ainsi le jeune Krivine (à l'époque), dans un débat à la Mutualité, théoriser cette conception en expliquant que " Face à cette armée du capital, face à cette armée de la bourgeoisie, il faut une armée du peuple - l'époque limitée surtout au service d'ordre imposant de la LCR - encore mieux organisée, mieux disciplinée, pour imposer le socialisme.

On frémit à la situation s'ils avaient eu le pouvoir !

Ces mêmes militants théoriseront, quelque temps plus tard, l'impossible transition démocratique de l'Espagne franquiste, estimant obligatoire la reprise en main par l'armée. Certes, il y eut une ou deux tentatives de coups d'Etat, très minoritaires. Malgré tout, les faits leur donnèrent tort aux professeurs rouges, et le roi Juan Carlos sut réussir la transition démocratique espagnole, au grand dam des gauchistes du monde entier, qui étaient déjà venus, quelques années avant, expliquer aux capitaines portugais de la " Révolution des žillets " comment il fallait faire pour gagner contre les traîtres réformistes sociaux-démocrates et staliniens (là encore avec le résultat que l'on sait).

En France, leur mot d'ordre " programme commun, programme bourgeois " (alors que le contenu du programme commun était bien plus audacieux que les textes nous disant aujourd'hui qu'un autre monde est possible) ne pouvait être compris par les travailleurs de ce pays. Ceux-ci y voyaient, au contraire, le seul outil pour se débarrasser d'une droite qu'ils ne pouvaient plus supporter, mais les gauchistes avaient pour le peuple (qu'ils ne connaissaient pas) des ambitions bien plus élevées : la révolution socialiste, naturellement impulsée par l'avant-garde auto-proclamée, autrement dit eux.

Certes, tout cela était il y a trente années, et de l'eau a coulé sous les ponts, depuis. Pourtant, il n'est pas inutile de se souvenir de ces épisodes, à la lecture de la situation politique actuelle.

Ce qui vient de se passer ce week-end est quand même éclairant. Dans les collectifs du " non de gauche ", la direction de la LCR a fait voler, il y a quelques mois, l'unité du mouvement, en posant comme condition politique la " clarté avec le PS ", autrement dit aucun désistement pour lui lors des présidentielles et législatives. Ce radicalisme verbal, qui peut séduire les candides, ne résiste pourtant pas longtemps à l'analyse des faits. Comme lors de l'époque du programme commun, il entend diviser la gauche, en montrant que les communistes (qui ont besoin d'accords politiques avec le PS pour survivre) trahissent. Mais la direction de la LCR, qui n'a aucun élu, et aucun appareil municipal ou parlementaire à défendre, n'a pas refusé, en 2002, les cent cinquante signatures que le PS lui a offert, pour permettre la candidature du facteur, en échange d'un engagement au désistement pour Jospin au deuxième tour (on connaît la suite).

De même, les bureaucrates syndicaux de la LCR, dans la CGT, ou à la FSU, se montrent bien moins intransigeants quand il s'agit de sauvegarder leurs positions, et passent avec les appareils syndicaux des accords pas plus déshonorants que ceux que passent les autres forces politiques avec le PS. Donc, le coup de la pureté révolutionnaire, pas eux, pas à nous !

Dans Attac, même si le camp des vainqueurs dépasse la seule LCR, ce sont les mêmes réflexes gauchistes manipulateurs qui ont prévalu pendant des années, et qui, cette fois, ont marché, mais pour combien de temps, et à quel prix ?

Attac était en train de devenir une belle machine, et la victoire du 29 mai 2005 avait été à l'honneur de sa direction, comme de celle du PCF, d'ailleurs, qui avait eu l'élégance de laisser du temps de parole, à la télévision, aux autres forces qui soutenaient le " non ".

Il est curieux, mais intéressant, de constater que c'est la direction du PCF dans les collectifs du " non ", et la direction d'Attac, qui, principaux artisans de la victoire du non, ont été depuis le 29 mai (et avant dans Attac) les principales cibles de cette extrême gauche sectaire et communautariste (défenseurs du voile à l'école, de Tariq Ramadan, du Hamas et du Hezbollah), dont beaucoup sont passés à la LCR ou dans d'autres groupuscules dans les années 70-80.

Hier, c'était le programme commun qui était trop bourgeois, et il fallait casser sa dynamique. Au lendemain du 29 mai, il fallait, de même, casser l'élan du non de gauche et celui d'Attac, car cela ne correspondait pas aux calculs de quelques stratèges gauchistes qui regardent le mouvement social comme des savants observent des cobayes dans un laboratoire.

Ils n'ont aucune proposition sérieuse à faire au peuple pour répondre à la question européenne : comment faire en sorte que le peuple ne se fasse pas voler sa victoire du 29 mai, et que peut faire la France (un gros mot pour eux) pour empêcher que l'Europe ne continue sur les mêmes bases, et passe de vingt-cinq à trente ?

Ils ne peuvent pas le faire, car pour eux, le mot " Nation ", le mot " République " sont des concepts qui leur donnent des boutons. Cela tombe bien, les intégristes libéraux de Bruxelles veulent en finir avec la Nation et la République, pour nous coller les Régions et le libéralisme. Ce n'est certainement pas cette extrême gauche communautariste qui va les déranger.

De même, qu'avaient-ils à proposer pour nous éviter un nouveau 21 avril 2002, quand la direction du PS était à l'agonie, après le 29 mai ?

Rien, mais finalement, ne souhaitent-ils pas une nouvelle progression de l'extrême droite, qu'ils font tout, dans leur action quotidienne, pour encourager (négation des problèmes de sécurité des classes populaires, angélisme avec les incendiaires d'écoles, soutien aux délires des " Indigènes ", propos irresponsables sur la libre immigration en France).

La défaite à tout prix des réformistes, même au prix de la progression de l'extrême droite, n'a-t-elle pas toujours été le rêve secret de nombre de gauchistes, convaincus que c'est un passage obligé pour l'accomplissement de leur destin ?

Évariste Pour réagir aux articles,
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2 - élections présidentielles 2007

2.1 - Voilà pourquoi j'ai proposé la candidature de Jean-Luc MELENCHON

Signataire national de l'appel unitaire initial du 11 mai, désigné comme porte parole provisoire par l'assemblée des collectifs unitaires antilibéraux en septembre, je n'ai pas ménagé ma peine pour assurer la mobilisation nécessaire dans le pays pour que la gauche de transformation sociale se rassemble sur une candidature unitaire, appuyée sur le projet des 125 propositions versées au débat citoyen dans tout le pays. Car je suis convaincu qu'il est impératif pour battre la droite que le rassemblement nécessaire de la gauche soit fécondée par l'union des antilibéraux. C'est ce que PRS a appelé " l'union dans l'union ". Ce qui m'a convaincu de signer l'appel du 11 mai, c'est donc le fait que celui-ci s'engageait pour une union sans exclusives, avec un rassemblement sans ambigüité contre la droite au deuxième tour, à l'inverse de la position sectaire anti-PS défendue par la direction de la LCR. Je l'ai aussi signé, non seulement du fait de la diversité et de l'unité de toutes les personnalités de gauche de valeur rassemblées sur cet appel, mais surtout du fait que le PCF, en tant que Parti, avait signé cet appel, tant je crois que cette union dans l'union est impossible sans l'implication centrale du PCF.

Or malgré la puissance de l'adhésion de notre campagne dans le pays et dans le peuple de gauche, qui s'est manifestée notamment par la participation massive aux meetings, ni les sensibilités qui ont initié l'appel, ni l'assemblée des collectifs réunis à St Ouen les 9 et 10 décembre ne sont arrivés à s'entendre sur les candidatures qui avaient été soumises jusqu'ici au débat.

Si elle se confirmait, cette paralysie serait catastrophique. L'absence d'accord sur le nom du candidat ajouté à la désignation de Ségolène Royal par le PS risque de déséquilibrer la gauche et de la conduire à la défaite en 2007. Ce ne serait une bonne nouvelle pour aucun des partis de gauche, pas plus pour mon parti, le PS, que pour le PCF, et sûrement pas pour notre peuple qui serait à nouveau privé d'une issue progressiste à l'état d'urgence politique et sociale du pays. Notre responsabilité est donc écrasante et il faut avoir le courage de faire des propositions pour en sortir. J'ai donc proposé à la commission de synthèse de cette assemblée la candidature de Jean- Luc MELENCHON. En faisant cela j'ai la conviction d'avoir obéi à mon devoir de socialiste et de militant de gauche, facilitateur d'une union dans l'union indispensable pour battre la droite en 2007.

D'abord car j'ai pensé que cette proposition était la seule qui permettait de sortir de la paralysie et d'empêcher un échec. Chacun, lorsqu'il réfléchit sérieusement, s'accorde à dire qu'il faut trouver une candidature qui convienne au PCF. Il faut donc entendre les arguments des communistes. Or les raisons positives qui ont été avancées par les communistes pour justifier la candidature de Marie-George BUFFET s'appliquent aussi à Jean-Luc MELENCHON : une personnalité élue, nationalement connue, ayant une expérience politique nationale et internationale, capable d'affronter une campagne difficile, notamment face à des médias dont on a mesuré l'agressivité dans la campagne du Non, en mesure de parler à la population laborieuse et d'être entendue par tout le peuple de gauche, et notamment par l'électorat socialiste.

Par ailleurs, les militants de PRS, l'association qu'il préside, se sont largement engagés dans la mobilisation antilibérale depuis la campagne du Non. Leur apport et celui de Jean-Luc MELENCHON a été décisif dans le basculement de cet électorat le 29 mai 2005. Ils ont participé à la constitution des collectifs et à l'élaboration des 125 propositions. Toutes les composantes des collectifs se sont accordées pour reconnaître la sincérité de cet engagement. Aucune exclusive ne doit donc empêcher les militants du rassemblement antilibéral de répondre à la seule question qui vaille: quelle est la candidature la plus efficace dans l'intérêt général de la gauche ?

Les collectifs unitaires étaient tombés d'accord sur un objectif clair : Ils ne veulent pas d'une candidature de témoignage, ils ne veulent pas simplement d'une candidature qui maintienne l'union de différentes composantes ; ce n'est pas un président des collectifs antilibéraux qu'il s'agit de désigner ; ils veulent une candidature capable d'entraîner la majorité des électeurs populaires et la majorité des électeurs de gauche. Ils veulent une candidature pour faire gagner la gauche et engager une nouvelle politique de transformation sociale. Or on a constaté lors du vote du 29 mai que Jean-Luc MELENCHON correspondait à un centre de gravité de cette gauche de transformation sociale qui risque de ne plus se sentir représentée.

En effet, une grande partie de l'électorat de gauche, et notamment socialiste, est aujourd'hui déboussolée par la désignation de Ségolène ROYAL, qui recentre la candidature des socialistes sur un axe plus libéral et plus sécuritaire. Par ailleurs le ralliement, en échange de quelques circonscriptions, de Jean-Pierre CHEVENEMENT plonge dans le désarroi beaucoup d'électeurs républicains de gauche. Il y a donc un grand risque que tout un secteur du peuple de gauche soit en déshérence. Une candidature authentiquement de gauche, fondée sur les valeurs républicaines et sociales de transformation sociale et d'égalité, pourrait le conjurer.

La possibilité existe de fournir une nouvelle offre politique à l'image de ce qui s'est passé outre Rhin avec Oskar LAFONTAINE et le Linkspartei, en Amérique Latine avec les fronts politiques nés au Venezuela ou en Bolivie autour de CHAVEZ et MORALES, au Pays Bas avec le succès électoral du SP. Et cela aura une portée encore plus grande en France. Ne ratons pas l'occasion historique de commencer à le faire dans la République qui a voté massivement Non à l'Europe libérale.

René Revol Vice Président de PRS

Porte parole national provisoire de l'appel pour un rassemblement antilibéral de gauche et des candidatures communes

2.2 - Une page se tourne. Une autre s'ouvre

Dans la grave crise que traverse notre pays et face au danger de régression que représenterait, au plan intérieur et au plan extérieur, l'élection de Nicolas Sarkozy, j'ai considéré qu'il était de mon devoir d'aider Ségolène Royal et d'anticiper sur le soutien que je lui aurais, de toute façon, apporté au deuxième tour. J'entends les objections de ceux qui auraient voulu que nous nous battions jusqu'au dernier sang, le mien bien évidemment, pour faire entendre une voix originale. Je les rassure : cette voix, vous continuerez à l'entendre, et déjà par l'intermédiaire de ce blog, auquel j'ai pris goût, et plus généralement dans la campagne à laquelle j'entends participer pleinement avec mes amis pour créer une forte dynamique de premier tour au bénéfice de Ségolène Royal. J'ai considéré qu'il était de ma responsabilité de privilégier un choix stratégique : celui d'être présent et actif à l'intérieur plutôt qu'à l'extérieur, au risque de durcir inutilement les différences.

C'est d'abord mon choix, comme on dit. Je l'ai fait en toute connaissance de cause. Les choses se sont passées très vite. Avertie en octobre de la décision que j'avais prise d'être candidat, Ségolène Royal avait souhaité me rencontrer, ce qui nous avait permis d'effectuer un tour d'horizon politique utile, les contacts ayant été suspendus depuis juin, entre le PS et le MRC. Mercredi 6 décembre Ségolène, autour d'un thé, m'a fait connaître sa préférence pour un accord politique rapide, de façon à créer une dynamique positive dès le premier tour. J'ai réfléchi : j'aurais certes pu maintenir ma candidature jusqu'au 16 mars ou jusqu'au 22 avril : mon espace n'était pas négligeable, puisque les sondages me créditent d'un potentiel de 23 % et que j'ai rassemblé plus de un million et demi de voix en 2002.

Les choix stratégiques sont toujours difficiles : au Congrès d'Epinay en 1971, le Ceres avait accepté de soutenir de ses mandats (8,5 %) l'alliance entre François Mitterrand, Gaston Defferre et Pierre Mauroy (45 %) contre Guy Mollet et Alain Savary. L'affaire n'avait pas été simple avec nos militants, bien que la motion finale comportât la perspective d'un programme commun. Mais l'affaire en valait la peine : nous avons alors créé une dynamique qui, dix ans après, a mis la gauche au pouvoir.

La situation aujourd'hui n'est plus la même. Je vois l'espace et l'avenir d'une gauche tout entière rassemblée derrière Ségolène, avec le soutien de républicains sincères qui la préféreront à Nicolas Sarkozy. La crise du pays est là, profonde. Les enjeux sont plus rapprochés. Ségolène Royal a montré qu'elle avait beaucoup de caractère, qualité essentielle d'un " homme d'Etat ". Sa présence, le changement de génération qu'elle incarne, le fait qu'elle soit une femme constituent autant d'atouts extraordinaires pour la gauche. Je mesure aussi ce que son élection peut signifier pour l'image de la France dans le monde. Et puis, entre elle et moi, le courant passe. Je fais confiance à son sens des responsabilités et à sa capacité à incarner la France qui est et doit rester une grande puissance politique. En tout cas je l'aiderai de mon mieux, avec l'expérience qui est la mienne dans les différents postes que j'ai occupés de la Recherche à l'Intérieur, en passant par l'Industrie, l'Education et la Défense.

L'accord politique passé dans la soirée de samedi à l'Assemblée Nationale avec François Hollande et une délégation du Parti socialiste est un bon accord qui prend pleinement en compte nos préoccupations, notamment sur la réorientation de la construction européenne et sur le relèvement de la République. Je sais que le fond des choses malheureusement n'intéresse que rarement les commentateurs. Je conseille cependant à certains blogueurs qui se croiraient autorisés à donner des leçons de pureté, à se reporter au texte de l'accord disponible sur ce blog : ce n'est pas un " texte vague ", comme je le lis dans Le Parisien, sous la plume de Frédéric Gerschel, généralement plus attentif aux questions de fond. Que l'accord comporte un volet électoral ne scandalise que les hypocrites : a-t-on jamais vu que les idées pouvaient se passer d'hommes et de femmes pour les porter ? Aussi bien seules les circonscriptions sont indiquées : comme je l'ai indiqué à la Convention, je proposerai les noms des candidats à nos instances nationales car il importe que notre représentation parlementaire soit efficace.

J'ai pu convaincre la Convention Nationale du MRC, réunie salle Olympe de Gouges à Paris, puisqu'elle a adopté l'accord à une forte majorité (85 % des mandats). Ce n'était pourtant pas facile et je comprends l'humeur de quelques-uns. Je fais aussi confiance à leur capacité de réflexion : dans la vie il faut savoir se décider, et se décider au bon moment. Moi-même je ne savais pas encore samedi si je maintiendrais ou non ma candidature. Ce qu'a dit Ségolène Royal, venue à la fin de notre Convention, est clair : " Ce n'est pas une union factice, mais une alliance au long cours, de mouvement à mouvement, de personne à personne. C'est un moment très important pour l'histoire de la gauche ".

Comme elle, je crois à la nécessité de réconcilier l'idée européenne et l'idée républicaine et de dépasser, en dynamique, le clivage entre le oui et le non. Ce ne sera possible que par une réorientation de fond de la construction européenne, telle qu'elle est prévue par nos accords, et cela devant les opinions publiques.

Une page se tourne. Une autre s'ouvre. A nous d'en faire une belle et grande page de l'histoire de la gauche et de l'histoire de France.

Jean-Pierre Chevènement

2.3 - Lettre de rupture à l'adresse de Jean-Pierre Chevènement de la part d'un militant républicain cocu

Cher Jean-Pierre,

Depuis le 21 Avril 2002 vous vous êtes époumoné à faire entendre que votre candidature d'alors ne fût pour rien dans l'éviction de L Jospin. Aujourd'hui vous cherchez à nous convaincre que votre soudain ralliement à S Royal est destiné à éviter une nouvelle déconvenue en 2007. Ce qui revient à nous raconter, dans une totale contradiction, la fable selon laquelle votre présence au premier tour en 2007 pourrait provoquer le retour d'un événement pour lequel vous n'avez cessé de clamer ( à juste titre) ne porter aucune responsabilité. Comprenne qui pourra !

Vous récusez le terme de ralliement, vous préférez celui d'union, je vous épargne celui de reniement, pourtant :

Déjà, vous, l'ardent promoteur de l'école laïque et républicaine acceptez l'idée d'un démentèlement de la carte scolaire au lieu d'exiger les moyens de son non-contournement et la disparition des collèges ghettos.

Désormais, l'intransigeant défenseur que vous fûtes de la prééminence de la langue française, fera cause commune avec Jack Lang, fervent soutien du développement des écoles ethniques type Diwan en Bretagne. Vive le grand écart !

De même, pourtant expert de la géo-politique moyen orientale, vous résolvez-vous à défendre maladroitement la position intenable de Segolène Royal sur l'accès de l'Iran au nucléaire civil et vous taisez-vous pudiquement sur sa quasi approbation de la construction par Israël de son mur pseudo défensif.

Quand allez-vous demander comme elle l'interdiction des OGM (et pourquoi pas un moratoire sur le nucléaire ?) et laisser le boulevard de la recherche aux Anglo-Saxons ?

Vous voir aujourd'hui aux côtés de celle qui défend le bilan de Tony Blair - le plus grand trafiquant de statistiques sur le chômage et le plus fidèle supporter du fanatique Bush - provoque une terrible désillusion chez ceux (dont je suis) qui vous ont suivi, y compris dans le mauvais temps politique.

Je me souviens qu'on vous reprochait une langue trop châtiée assortie d'un vocabulaire accessible seulement aux bac + 5, vous voici descendu au niveau d'une sémantique moins exigeante qui recommande d'utiliser l'expression "vie chère" au prétexte que les français ne comprendraient pas le sens de "pouvoir d'achat" !

Vous qui étiez un éclaireur - sur l'Irak, sur la montée des communautarismes, sur la dérive de la construction européenne, sur l'effacement des états-nations, sur les dangers d'une immigration libre, sur la menace d'une décentralisation effrenée etc...- vous voici suiveur derrière celle qui, elle-même, suit "les gens", ces fameux nouveaux experts.

Où est le Chevènement qui m'a enthousiasmé jadis lors de son discours de Vincennes et m'a conduit à adhérer à un parti politique pour la première fois de ma vie à 53 ans ?

Le chiffon de papier que vous agitez en le nommant accord politique avec le PS ne peut faire illusion. Vous qui alliez contre les vents dominants, contre la pensée unique, contre le verrouillage de la vie politique, avez choisi la mer calme du consensus mou et, comme vous l'avez avoué ce matin sur France Inter : vous n'avez plus rien contre le bi-partisme à l'Anglo-saxonne ! J'ai cru rêver en entendant cela dans votre bouche autrefois si virulente contre les deux grands partis qui, selon vous à l'époque, "tentaient d'étouffer la différence".

Vos efforts pour faire comprendre votre volte-face seront vains car pour qui vous connaît, vous a écouté, vous a lu, vous a suivi, vous a admiré (j'ose le verbe !) vous êtes l'anti-thèse de Ségolène Royal !

Votre calcul est bon : vous survivrez politiquement, vous y avez mis le prix.

Celui du PS est mauvais : vos électeurs passés, dans leur grande majorité, ne voteront pas pour Ségolène Royal : ils n'ont rien à perdre, eux...

Croyez, cher Jean-Pierre, à ma très grande et très douloureuse déception.

Jackie Guigo

2.4 - C'est qui, Autain et Salesses ?

Cher ami,

Je suis vis au bled, comme on disait quand j'avais le bonheur d'enseigner dans le Sud algérien. Je vis dans un petit village du cap corse, micro région qui doit compter autant d'habitants que certains groupes "antilibéraux" comptent d'adhérents. Je suis membre du PCF depuis 1963 (j'avais alors 19 ans) et j'avoue ne pas bien comprendre les réactions des "antilibéraux" non-(ou anti-?) communistes. On peut penser ce qu'on veut du PCF. Mais moi je suis sur le terrain, tous les jours(ce n'est pas facile) et ce n'est pas dans un bistrot bourgeois que je discute, et pas avec des écolos, alter-écolos, volontaires du grand soir, fans de Chavez (surtout quand on n'est pas confronté aux difficultés du Vénézuela et qu'on ne risque pas de subir la vengeance des impérialistes) mais fines bouches devant Fidel qui a fait de son pays le premier état du Tiers-Monde où on ne meurt pas de faim et où tous les enfants vont à l'école etc... et je suis effaré d'entendre certaines réactions.

Quoi? Il faudrait que le Parti qui représente la force la plus importante du mouvement antilibéral, qui a impulsé la campagne pour le Non, qui a laissé son temps de parole, s'écarte devant quelques groupuscules? La démocratie se réduirait au vote d'organisations? Mais ne nous prêche-t-on pas (chez les non-(anti-?) communistes, ou post- comme on, dit à présent) que la forme -parti est dépassée? Il faudrait peut-être interdire aux communistes de s'investir dans les comités-antilibéraux, voire de voter ? Un peu comme en Tchéquie, où la JC locale vient d'être (ou va être) interdite.

Question 1: Quel est la motivation fondamentale des antilibéraux? Changer la société? Faire radicalement autrement.

Alors, il va falloir compter sur les communistes. En tant qu'organisation, et pas seulement en piétaille tout juste bonne à coller des affiches et à faire les immeubles, tracts à la main. Sur ce plan, il faudra que les non-communistes se mettent à jour. Mes camarades n'obéissent plus, s'ils l'on déjà fait, au doigt et à l'oeil.

Question 2 : De ces trois personnes, de qui avez-vous entendu parler?

Clémentine Autain, Marie-George Buffet, Yves Salesses.

Dans le Cap corse, je vous l'assure, on ne connait que Marie-George.

Robert Jean

2.5 - Ils sont mauvais, je voterai donc Ségolène

Cher Evariste,

Je partage tout à fait votre point de vue! C'est navrant de voir que rien n'évolue de ce côté de la gauche.

Pour les Présidentielles je voterai donc Ségolène, par défaut!

J'espère que RESPUBLICA continuera de se diffuser (j'y contribue aussi!), c'est du bon travail !

Merci,

Annette Rebourcet

3 - Altermondialisme

3.1 - La tendance gauchiste et communautariste s'installe à la direction d'Attac

Les résultats de l'élection au Conseil d'administration d'Attac ont été connus dimanche 10 décembre 2006 tard dans la soirée. Ils donnent la victoire à la tendance gauchiste, communautariste et sectaire portée par les directions de certaines organisations fondatrices de l'association.

Ce sont 7 593 adhérents qui ont participé au vote, soit 1 300 de plus que lors de l'élection de juin 2006. Loin de céder à la démobilisation, ces adhérents, en votant en nombre, ont manifesté leur attachement à Attac au moment où une crise profonde traversait l'association.

La liste bloquée des fondateurs est élue de justesse. Elle n'obtient en effet que 3 868 voix, soit 52,9 %, alors que les votes contre obtiennent 2 837 voix soit 38,8 % et les abstentions 605 voix, soit 8,3 %. Le rejet constaté depuis 2002 s'amplifie. La liste des fondateurs avait alors obtenu 87% des suffrages, puis 64,3% en juin 2006. Les votes contre (21,1% en juin 2006) progressent donc de 17,7%, avec 1 600 voix supplémentaires. Cette tendance profonde et ce score étriqué devraient conduire les fondateurs à s'interroger sur leur légitimité.

Pour l'élection de 24 membres actifs au Conseil d'administration, 63 candidats étaient en lice.

Parmi eux une grande majorité se réclamait de 4 textes d'orientation différents, les autres se présentant individuellement sans référence à un document collectif.

Si l'on additionne les résultats individuels des candidats qui se référaient à un texte d'orientation, on obtient les résultats suivants :

Ainsi, tout en obtenant 83 % des sièges au CA, la liste gagnante ne représente pas la majorité des votants et ne constitue pas un CA représentatif de la diversité des adhérents. Elle a pourtant bénéficié de la mobilisation massive d'une écrasante majorité des organisations fondatrices d'Attac, en tout premier lieu de celles dont les directions sont porteuses d'une ligne gauchiste, communautariste et sectaire. Ainsi, l'hebdomadaire Politis, qui compte encore bon nombre d'adhérents et de sympathisants d'Attac parmi ses lecteurs, a mené une campagne grossièrement partisane pour la liste " Altermondialiste et démocratique ". Son nouveau directeur n'a pas hésité à occulter ou caricaturer les argumentaires des autres listes, ne donnant la parole qu'aux candidats de cette liste qui avait ses faveurs.

La liste gagnante a également bénéficié du concours appuyé de l'un des deux co-présidents de la commission d'enquête mise en place à l'initiative de l'ancienne direction, à propos de la fraude électorale intervenue aux élections précédentes. Manquant à son devoir de réserve et d'impartialité, il a non seulement appelé à voter pour cette liste, mais a également jeté le discrédit sur la liste du réseau " Avenir d'Attac " en la présentant comme liée aux fraudeurs, sans l'ombre d'une preuve et sans que la justice se soit encore prononcée.

Les actes déloyaux et les calomnies se sont multipliés. Les candidats du réseau " Avenir d'Attac ", pour ne prendre que cet exemple, ont été accusés sans aucun fondement d'avoir détourné le fichier des adhérents pour les besoins de la campagne ;

Au Conseil d'administration, les 4 élus du réseau Avenir d'Attac se feront les porte-parole des très nombreux adhérents qui ne se sentent pas représentés par la liste gagnante et la direction dont elle se dotera.

Présents et actifs dans leur association, les membres du réseau " Avenir d'Attac ", forts de l'ampleur du soutien qu'ils ont obtenu, appellent les très nombreux adhérents qui en avaient manifesté l'intention à ne pas quitter l'association. Ils continueront à militer pour qu'Attac s'inscrive avec beaucoup plus de détermination dans le combat contre le néolibéralisme. Dans cette perspective, alors même que le rassemblement antilibéral vit une crise grave, comme en témoigne la réunion des collectifs de ce week-end à l'Ile des Vannes, à Saint-Ouen, des initiatives seront rendues publiques dans les prochaines semaines.

Les porte-paroles du réseau "Avenir d'Attac".

Aurélien Bernier

Michèle Dessenne

Jacques Nikonoff

Pascale Fourier

4 - combat laïque

4.1 - Pour les lumières, contre l'obscurantisme

" Les religions sont comme les vers luisants, pour briller il leur faut l'obscurité " Schopenhauer

Aujourd'hui 9 décembre jour anniversaire de la loi de séparation des églises et de l'Etat, le combat pour les Lumières n'a jamais été aussi urgent. La réaction à la provocation de ces pseudo-intellectuels, " savants en religion ", nous réunit dans un mouvement de refus d'une idéologie étrangère aux valeurs républicaines.

Mais Regards de Femmes entend aussi passer à l'offensive puisque le premier signe de la montée de l'obscurantisme, voiler les femmes, cet indicateur exact d'anticivilisation, s'observe de plus en plus sur le territoire. Voiler les femmes c'est considérer qu'elles seraient source de désordre, c'est les empêcher d'aller à l'école et d'avoir accès à la culture et au savoir de l'humanité, c'est les empêcher d'exercer un métier et d'être indépendante financièrement, c'est leur interdire de choisir un conjoint en dehors de la religion de leur parent, c'est les enfermer afin que même dehors elle reste dedans, c'est leur voler leur identité puisqu'elles ne doivent pas être identifiables dans l'espace public.

Comment tolérer que des femmes doivent se cacher dans l'espace public ? Quelles représentations des rapports entre les femmes et les hommes cela induit-il chez les enfants : femmes source de désordre, hommes brutes incapables de maîtriser leurs pulsions sexuelles à la vue de la moindre mèche de cheveux, du moindre bout de peau ? Comment construire le principe d'égalité en droit entre les hommes et les femmes dans ces conditions ? Comment tolérer la servitude volontaire de celles qui affirment que porter le voile c'est leur foi, leur choix leur droit ? D'une part la foi relève de l'intime et n'a pas à être étalée dans l'espace public, d'autre part le choix personnel n'est pas un droit.

Les voilées, immédiatement provocantes puisqu'elles se considèrent comme les " bonnes musulmanes " veulent se séparer des autres femmes qui refusent toute signe de soumission que ce soit à un dieu ou aux hommes. C'est une recherche de fragmentation de la société. Le voile est le cheval de Troie de l'armée des intégristes pour montrer sa capacité d'occuper les espaces et les esprits. En Iran, en Afghanistan, en Egypte, en Algérie, en Europe.

Ce signe discriminant est une atteint à la dignité de l'être humain, en particulier des femmes. Des lois ont permis d'interdire " le lancer de nains ", même si des nains étaient d'accord pour être considérés comme des objets, des lois ont permis d'interdire le bizutage, même si des étudiants étaient majeurs et " consentants ". Pourquoi tolère-t-on le port d'une tenue qui contrevient au principe d'égalité en droit entre les hommes et les femmes ? Serait-ce parce que certains considèrent que les femmes de confession ou de filiation musulmane n'auraient pas les mêmes droits que les autres femmes vivant sur le territoire, sous prétexte de relativisme culturel, ce racisme qui permet aux gouvernements totalitaires d'empêcher leur population d'accéder aux droits universels de la personne humaine ?

Pour notre part, nous

Intervention du 9 décembre 2006

Michèle Vianès Présidente de Regards de Femmes
Auteur de " Un voile sur la République " Stock, et " Les islamistes en manoeuvre Silence, on manipule "
Editions Hors Commerce

4.2 - PLOERMEL, 10 décembre 2006 : LA HONTE DE LA REPUBLIQUE.

Le dimanche 10 décembre 2006 aura été un jour bien triste pour les Républicains et les défenseurs de la laïcité.

En ce gris après-midi breton, l'ambiance était glaciale dans les rues de la petite ville de Ploërmel, Morbihan.

A 15h, les habitants se retrouvent en silence pour assister à l''inauguration du monument à la gloire de Jean-Paul II et qui a pour but de transformer cette bourgade en lieu de pélerinage en concurrence de Ste Anne d'Auray.

Le monument est constitué d'une statue du défunt pape offerte au maire UMP de la ville Paul Anselin par l'artiste controversé Zurab Tsereteli, elle-même entourée d'une arche surmontée d'une croix culminant à près de 9 m. de haut.

Ce monument ouvertement religieux a pourtant été installé sur une place publique aux frais des contribuables ploërmelais, au mépris des articles 2 et 28 de la loi de 1905.

Cette inauguration a donc un côté totalement surréaliste : en arrivant près du lieu de la "cérémonie", un immense malaise m'envahit :

Mais où suis-je donc ? J'ai la sensation perturbante de m'être retrouvée par erreur dans une autre dimension, dans un monde parallèle où la France n'aurait jamais connu la loi de 1905, où la France ressemblerait étrangement à la Pologne...

Je préfère partir retrouver la contre-inauguration à Augan organisée par le collectif contre la statue, et là, je retrouve une foule sympathique qui échange dans ambiance chaleureuse, qui parle de république et de la démocratie.

Ouf, ce n'était donc qu'un cauchemar, une incursion imaginaire dans un pays qui n'existe pas...

La France est bien un pays laïque. N'est-ce-pas ??

Yanelle

5 - services publics

5.1 - Les services publics modernes

Je connaissais la laïcité moderne, je connais maintenant les services publics modernes. Je suis sans doute stupide, mais je suis toujours abonné à France Télécom, et je n'ai jamais répondu à la moindre proposition qu'on me faisait, même si elle paraissait moins chère que l'abonnement que je payais. C'était ma façon de rester fidèle au service public, et de défendre ses salariés. De même, je suis abonné à wanadoo, parce ce que cela me paraissait marcher avec le service public, et donc je n'ai pas cherché à aller voir ailleurs.

Pourtant, depuis que j'ai acheté un ordinateur portable, je vois les choses autrement. Ne connaissant pas grand-chose à la technique de ces jouets là, je l'ai fait configurer par un spécialiste. J'ai naturellement une connexion illimitée. Pourtant, je reçois, à ma grande surprise, début septembre, une facture me demandant de payer, outre mes consommations téléphoniques habituelles, 237,50 euros, correspondant à 189 heures de connexion.

J'ai passé une bonne dizaine d'heures au téléphone, entre Orange, qui a remplacé wanadoo, et France Télécom pour démêler cette affaire. J'ai envoyé des lettres recommandées. Je dois dire que cela a mis deux mois, mais fin octobre, après une conversation de plus d'une heure avec un correspondant orange, celui-ci m'a dit avoir compris le problème, avoir confiance en ma bonne foi, et qu'il intercéderait auprès de France Télécom.

Cela fut fait, et France Télécom me fit savoir que l'affaire était réglée, et que je n'aurai pas la facture à payer. Je me croyais sorti de l'auberge.

Hélas, la semaine suivante, je reçois une nouvelle facture de France Télécom, qui me réclame cette fois 78 euros, pour 60 heures de connexion, pour la période de septembre à octobre.

Comme je ne comprends toujours pas la raison, je repasse de longues heures (payantes) au téléphone, et renvoie à nouveau des lettres recommandées.

Je m'absente trois semaines, et, à mon retour, je trouve ma ligne partiellement coupée, sans préavis aucun, je ne peux plus passer un coup de téléphone !

Je m'étonne, et téléphone. On me dit que je n'ai pas acquitté les 237 euros que je dois ! Je démontre que l'affaire a été réglée. On en convient, on ne me présente pas d'excuses, et on me certifie que ma ligne sera rétablie, ce qui est fait dans la soirée.

Trois jours plus tard, je m'absente 24 heures, et reviens le samedi soir. Ma ligne est à nouveau coupée ! Pas moyen d'appeler le 1014, c'est fermé le dimanche. Donc, je passe des dizaines de coups de fil sur mon portable, ce qui me coûte cher.

Le lundi, à la première heure, j'appelle le 1014. Je tombe sur un homme fort courtois, à qui j'explique ma première coupure, et à qui je demande pourquoi on m'a coupé de nouveau.

Il me répond que cette fois, il faut payer les 78 euros de mon deuxième litige, car je ne peux pas toujours gagner. Je lui demande si un coup de fil n'aurait pas été possible pour parler, négocier, plutôt que de se conduire ainsi. Il me dit que cela ne se passe plus comme cela, à présent. Je prends acte.

Mauvais joueur, j'appelle Orange, et tombe sur un commercial. J'ai dû avoir de la chance, car il me promet que Orange va prendre en charge ma facture excédentaire. Je paie donc la facture France Télécom, car ma ligne ne sera pas rétablie sinon.

Mais depuis plusieurs semaines, je suis allé en province, chez une amie, qui a les mêmes surprises que moi, et qui vient, elle aussi, de se payer un portable, avec débit illimité. En deux factures, on lui demande à peu près deux fois 80 euros, soit 160 euros, de connexion internet, alors qu'elle aussi a un débit illimité.

Malgré toutes ses lettres recommandées, tous ses coups de fil, elle a moins de chance que moi, Orange et France Télécom se renvoient la balle, et la voilà avec son téléphone coupé, elle aussi.

Je veux bien que peut-être nous avons fait, elle et moi, de mauvaises manipulations, mais qu'il n'y ait aucun avertissement devant de telles factures, aucune sécurité pour éviter de telles demande de factures, relève de la tentative d'escroquerie.

Dans un autre registre, un ami m'a appelé d'Orléans, où il s'est installé depuis trois mois avec sa femme et ses deux enfants. Convaincu d'avoir fait la démarche vis-à-vis d'EDF, en accord avec l'agence, il a la bonne surprise, un soir, de se retrouver sans électricité. Là encore, aucun préavis, aucun sens du service public, cela s'est fini, on coupe ! Naturellement, il a dû alerter tous ses voisins pour sauver ce qui était dans le frigo, pouvoir donner la douche aux gamins, et les nourrir. Coup de chance, il ne faisait pas encore trop froid.

J'ai eu la chance de pouvoir passer des heures à batailler, à écrire, mon amie n'a pas cette disponibilité, je ne peux m'empêcher de penser au sort des salariés qui partent de chez eux tôt le matin, et rentrent tard le soir, et qui sont confrontés à cette froide machine, et ses nouvelle règles.

Cela doit être cela les services publics modernes, il faut penser aux actionnaires.

En tout cas, après cela, ma décision est prise, et je vais examiner la concurrence libre et non faussé, puisque France Télécom veut fonctionner comme une entreprise privée, plus de cadeaux, je vais chez le plus offrant !

Jean Larose

6 - Proche-Orient

6.1 - L'Iran négationniste et France 2

20 heures : 1er titre du journal "Zizou en visite en Algérie" ... Comme si c'était ce qu'il y a de plus important actuellement ... Le journal passe, l'international évidemment est relégué loin après les chiens écrasés et puis 2minutes avant la fin l'annonce de la conférence en Iran qui réunit tout ce que le monde compte de révisionnistes autorisés à commencer par Faurissson bien entendu ? la nouvelle est relatée assez sèchement rien dans le ton ne traduit l'indignation.

Quelle honte, honte au rédacteur en chef du journal de la 2 qui fait comme si cela n'était pas très grave, honte à nos politiques et à l'union européenne qui ne rappellent pas leurs ambassadeurs, honte pour ce Munich de l'esprit qui risque de nous coûter très cher un jour ou l'autre. Si nous oublions les leçons de l'histoire, nul doute que d'autres catastrophes nous attendent, les humains en général n'ont que trop tendance à oublier... Et à reproduire leurs erreurs habituelles. En tout cas je suis personnellement scandalisée...

Bien cordialement,

Lydie Villemard

6.2 - Fin de la conférence de Téhéran sur "la réalité de la Shoah"

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a déclaré mardi aux délégués présents à la conférence internationale sur la question de la Shoah que les jours d'Israël étaient comptés.

Ahmadinejad, qui a déclenché les protestations du monde entier en parlant de l'assassinat systématique de six millions de Juifs pendant la deuxième Guerre mondiale de "mythe" et en appelant à "rayer Israël de la carte", s'est encore une fois lancé dans une attaque verbale contre Israël.

"Grâce au peuple et à la volonté de Dieu, l'existence du régime sioniste est sur le déclin, et c'est ce que Dieu et toutes les nations veulent. Tout comme l'Union soviétique a été balayée et n'existe plus, le régime sioniste sera bientôt balayé."

Ces mots ont été chaleureusement applaudis par les délégués, dont certains juifs ultra-orthodoxes et anti-sionistes, et des écrivains américains pour qui la Shoah est soit un supercherie, soit une exagération.

(...)

Mardi, les participants ont salué la ligne dure du président iranien, en disant que cette réunion leur avait donné l'occasion de diffuser des théories qui mettent en doute la tentative des Nazis d'éliminer le peuple juif, ce qui est interdit dans certains pays européens.

(...)

Ahmadinejad a pris l'initiative d'organiser cette conférence de deux jours pour tenter de renforcer son image de leader qui résiste à Israël, l'Europe et aux Etats-Unis, en Iran et à l'étranger.

"Les remarques d'Ahmadinejad sur l'Holocauste ont ouvert une nouvelle fenêtre dans les relations internationales sur cette question. Il y a 20 ans, il était impossible de parler de l'Holocauste, et toute étude scientifique pouvait être interdite. Ce tabou a été brisé, grâce à l'initiative de Mr Ahmadinejad", a déclaré mardi aux délégués le Français Georges Theil.

Georges Thieil a été condamné cette année en France pour "contestation de crimes contre l'humanité", après qu'il a dit que les Nazis n'avaient jamais utilisé le gaz contre des Juifs.

Michele Renouf, une ancienne reine de beauté autrichienne "Shoah-sceptique", a qualifié Ahmadinejad de "héros".

(...)

Les 67 participants, venus de 30 pays (dont les négationnistes européens les plus célèbres) devaient rencontrer Ahmadinejad mardi dans la soirée.

"Cette conférence a eu un impact incroyable sur les études relatives à l'Holocauste partout dans le monde", a dit l'Américain David Duke, ancien leader du Ku Klux Klan et ancien représentant de Louisiane. "L'Holocauste est les stratagème utilisé par l'impérialisme sioniste, l'agression sioniste, le terrorisme sioniste et le meurtre sioniste", a dit Duke à l'agence Associated Press.

En Allemagne, en Autriche et en France, il est illégal de nier la Shoah ou d'en mettre en doute certains aspects, et plusieurs participants à la conférence de Téhéran ont été poursuivis. Eux et les organisateurs ont salué la conférence comme étant une expression de la libre parole académique.

Les participants se sont attroupés autour d'un modèle réduit du camp d'Auschwitz apporté par l'un des orateurs, l'Australien Frederick Toben, qui l'utilise dans ses conférences pour prétendre que ce camp était trop petit pour un assassinat en masse de Juifs. On estime à un million le nombre de personnes qui y ont été tuées.

Toben, qui a fait de la prison en Allemagne en 1999 pour avoir mis en doute la Shoah, a effectué plusieurs tournées de conférences dans des universités iraniennes.

Parmi les participants étaient également présents deux rabbins et quatre autres membres du groupe " Jews United Against Zionism" (Juifs Unis contre le Sionisme), habillés du caftan et du streimel traditionnels des juifs ultra-orthodoxes. Ce groupe, membre de la secte des "Netourei Karta", considère que la création de l'Etat d'Israël a violé la loi juive et que la Shoah ne doit pas être utilisée pour justifier sa création.

Trad. : Gérard pour La Paix Maintenant

La Paix Maintenant www.lapaixmaintenant.org

Source : Haaretz, le 12 décembre

6.3 - L'alliance entre fondamentalistes

Il y a quelques jours, je suis revenu d'une visite au sud des Etats-Unis, dans la région appelée la "ceinture de la Bible" ("Bible Bealt"). Cette région immense s'étend de la Louisiane au Nouveau Mexique et est remplie de croyants et d'églises évangéliques qui constituent l'épine dorsale de l'actuelle administration américaine.

Impossible d'échapper aux panneaux géants appelant à soutenir Israël, ni aux programmes de la radio et de la télévision où des prêcheurs en costumes d'hommes d'affaires et au cheveu fraîchement taillé appellent tout à la fois à croire en Jésus et à soutenir l'Etat juif. Vraiment, une vague d'amour inconditionnel pour nous, qui vivons en Terre Sainte.

En apparence, où est le problème? Mais, en grattant légèrement la surface de cet amour, nous découvrons qu'il s'agit d'une sorte d'amour qui dépend beaucoup de quelque chose. Et ce "quelque chose" est la croyance chrétienne fondamentaliste en la seconde révélation de Jésus, qui se produira évidemment à Jérusalem à la suite de l'Armageddon (la guerre de Gog et Magog).

En d'autres termes, l'existence de l'Etat juif constitue pour ces gens la preuve de l'existence de Dieu et la validité de l'Ancien Testament, dans lequel il a promis à Abraham que cette terre serait donnée à sa descendance.

Pour cette même raison, ces chrétiens fondamentalistes rejettent le moindre retrait d'Israël de ses frontières bibliques, frontières promises par Dieu.

Bonne raison pour, après les conférences données dans les églises du sud des Etats-Unis, encenser nos propres fondamentalistes qui sacralisent chaque site et chaque tombe de cette terre. Des deux côtés, on accepte la Bible comme le seul manuel valable sur le front politico-diplomatique.

Mais les chrétiens fondamentalistes ont aussi le Nouveau Testament, auquel ils croient de tout leur coeur, et selon lequel Jésus se révélera à nouveau à ses adeptes après une guerre terrible. Alors, il nous proposera à nous, les juifs, le choix ultime : l'accepter en tant que Messie et être récompensés par la vie éternelle, ou le rejeter, comme nous l'avons fait dans le passé, et être damnés pour l'éternité.

Nous, juifs d'Israël, sommes donc considérés par ces chrétiens fondamentalistes comme des chrétiens en puissance, à qui pourrait être offerte très bientôt la chance de leur vie : la possibilité de se repentir et de croire en Jésus à la fin de la guerre la plus terrible que le monde aura connue. Les musulmans, eux, ne sont de toute façon pas des candidats à la rédemption et sont condamnés à la mort et à l'enfer. Mais nous, nous pourrions gagner le salut éternel.

Où intervient la bombe iranienne

Il fut un temps où j'ai cru que l'alliance entre les Etats-Unis et Israël était un pacte entre démocraties occidentales qui défendaient un système de valeurs libérales et éclairées : les Américains le font de par le monde, et nous au Moyen-Orient.

Mais la situation a changé. Cette alliance se fait entre fondamentalistes, et non entre démocrates. Un pacte entre ceux qui sacralisent la terre et ceux qui sacralisent Jésus. Une alliance entre ceux qui dansent sur la tombe de Rahab la prostituée à Jéricho et ceux qui croient à la révélation du Messie, en extase et les yeux fermés.

Et cette alliance englobe les fondamentalistes iraniens qui veulent détruire Israël avec une bombe atomique. Quand j'ai demandé à un certain nombre de croyants chrétiens quelle était leur position sur l'Iran, ils m'ont tous donné la même réponse : c'est le début de la Guerre de Gog et Magog.

La bombe atomique qui tombera sur nous sera l'annonce de la venue du Messie.

En conséquence, non seulement ils ne voient pas d'objection à cette bombe, mais ils voient les Iraniens comme une sorte de serviteurs de Dieu dont la mission serait de commencer cette horrible guerre ­ dont l'issue, comme nous l'avons rappelé, est claire.

On peut traiter de ces sujets avec mépris, mais rappelons-nous : ces croyants, dont le nombre est énorme, sont le pilier de l'administration Bush. Ce sont eux qui dictent la politique du président, y compris sa politique étrangère.

On peut maintenant comprendre pourquoi Washington adopte une politique d'attente concernant le conflit du Proche-Orient. Après tout, si ce conflit a été commandé par le Ciel et si son issue est connue, pourquoi intervenir?

Les Américains sont une chose, mais pourquoi sommes-nous entraînés dans cette politique? La ministre des affaires étrangères Tzipi Livni a raison de dire que le conflit dans notre région est entre les fondamentalistes et les modérés. Le problème, c'est que depuis longtemps, nous ne sommes plus du côté des modérés, mais du côté des fanatiques et des fondamentalistes.

Chaque jour qui passe et où nous continuons à ne rien faire au lieu de proposer des initiatives nouvelles et audacieuses, nous rapproche de la rédemption chrétienne. Préparez-vous à la venue du Messie. Quel messie? Cela dépend à qui on pose la question.

Yossi Paritzky Ancien ministre et ancien député du parti Shinoui

7 - Combat contre le racisme

7.1 - La vulgarité discrédite le propos

La vulgarité des propos d'un personnage public comme Sevran est inacceptable même si la question de la démographie en l'Afrique qu'il soulève mérite d'être abordée franchement. Chirac lui-même, lors de son interview du 14 juillet dernier a évoqué la même question en des termes non injurieux pour les populations concernées, mais sans équivoque pour autant. Evidemment la presse politicienne, comme toujours, a préféré faire ses choux gras de l'éventuelle nouvelle candidature d'un président usé, plutôt que d'aborder ce délicat problème. Si la pression démographique dans certains pays du sud est devenue un sujet aujourd'hui politiquement incorrect, il ne l'était pas à l'époque où des famines décimaient en Inde et en Chine. A juste titre, désormais c'est le sort de la planète qui inquiète, mais évidemment les deux questions : écologique et démographique sont liées.

Si des pays comme le Japon au sortir de la guerre, la Chine dans les années 80 et l'Inde (sans trop de succès malgré des méthodes de stérilisation forcées très contestables) ont compris qu'ils ne sortiraient de la misère qu 'en réduisant leur natalité, pourquoi n'en serait-il pas de même pour des pays comme par exemple l'Egypte ou le Niger qui doublent leur population en moins de 30 ans? Mais c'est sans compter avec des religions aussi rétrogrades et réactionnaires l'une comme l'autre, la chrétienne et l'Islamique sur les questions de la procréation et du statut des femmes.

Croissez et multipliez-vous disent-elles en cour, la providence divine se chargera de nourrir vos progénitures !

Cordialement,

André HANS

7.2 - Le racisme anti-blanc, et anti-petit-blanc

Il y a comme ça des articles de personnalités étiquetées "gauche" qui vous trottent dans la tête..Vous établissez un dialogue imaginaire avec l'auteur:"Oui, vous avez raison sur ce point, mais là.."

L'auteur (J.L Benhamias, député vert européen) dénonce le racisme dans et autour des stades. Il parle de " groupuscules haineux" de "pogroms". Il ne faut pas "leur céder le droit d'exister dans le stade" dit-il .Il félicite le policier (noir) risquant sa vie pour sauver le supporter du club de Tel Aviv.Il cite ensuite la pétition ( 400 signatures) de députés européens condamnant ce racisme : bravo donc à ces députés! j'ai eu moi-même souvent la nausée en voyant ces racistes imiter le cri des singes, insulte ignoble envers les joueurs noirs , insulte qui m'a fait mal et honte..

Mais nous eûmes 10 jours de violences incroyables, avec destruction de biens publics, écoles, voitures etc., en novembre 2005. Ce n'était pas une révolte ethnique, comme le dit l'extrême droite. Mais ces hooligans de banlieue, masqués, disaient leur haine d'une certaine France, en détruisant les symboles de l'ETAT, et en tuant sauvagement, en pleine rue, deux citoyens.

Ce fut encore plus visible pour le fameux match France-Algérie, où cette fois, les supporteurs ont sifflé la Marseillaise, en brandissant des drapeaux... algériens! Et pour la manif lycéenne, en 2005, et les manifs anti-CPE, en 2006, où les voyous s'attaquaient aux manifestants blancs ! Le Monde du 15 Mars 2005 titrait" le spectre des violences anti-Blanc" Et ce racisme anti-français est de plus en plus visible, audible, dans les écoles, les lycées, les collèges, refus des cours, insultes envers les professeurs, ce racisme anti-français qui monte inexorablement, entretenu précisément par ce " gauchisme culturel" qui l'encourage et le conforte.

Ainsi, le racisme ne serait que blanc, et même petit-blanc? (selon l'expression méprisante de Jean-luc Mélenchon). Il serait aussi mêlé à un rejet de l'islam, et voilà le cocktail que nous connaissons bien : racisme+islamophobie.

Je n'ai guère entendu dénoncer ce racisme anti-blanc,sauf dans... Respublica

Nous, la Gauche anti-libérale LAIQUE avons tout fait pour faire voter une loi contre les signes religieux à l'école.Nous avons lutté contre TOUS les intégrismes religieux. Nous n'avons pas trouvé le soutien du PCF, à ce moment-là..Mais nous avons gagné quand même .

Il doit en être de même pour le racisme : il faut lutter contre TOUS les racismes, anti-maghrébin, anti-noir, anti-juif.( antisémitisme)mais aussi le racisme anti-français !

Le" gauchisme"teinté de relativisme culturel, qui penche très fort vers le néo-communautarisme anglo-saxon, ce gauchisme-là s'est aggloméré autour de Dieu le père, José Bové, de Besancenot et de ..Marie-Georges Buffet.

La candidate du PCFa cru que se glisser au milieu de cette"famille" ferait un tiercé gagnant et remonterait la cote du PC dans les sondages.

Mais si elle a, pour la campagne du NON au TCE laissé son temps de parole à ces "gauchistes"qui criaient NON au TCE comme elle, quand elle a voulu reprendre son étiquette PCF..hou! Pas question: le PCF a pactisé avec le diable (le PS) , et le parti communiste, représentant de toute la gauche du NON? Allons Marie-Georges Buffet, avez-vous cru réellement qu'ils allaient se ranger derrière..le Parti Communiste? Moi pas . Et pensez-vous que cette gauche, qui a mis en selle Tariq Ramadan au forum social , cette gauche, serait celle des électeurs du Parti Communiste?

Quand vous avez mis sur vos listes des néo-communautaristes notoires, antilaïques, antiféministes, antirépublicains, vous avez pensé que ces " gauchistes" vous laisseraient la première place?

De mauvaises alliances font de mauvais accords.

Il y a un grand absent dans les tractations: la gauche populaire, ouvriers et employés, celle des délocalisations, des licenciements, des chômeurs, la " classe ouvrière" que le Part Communiste défendait fièrement.

Vous avez écouté ces néocommunautaristes qui vous ont affirmé que 60% de souhaits en votre faveur, ce n'était pas représentatif. Mais ce n'est pas le peuple qu'ils veulent . Ils veulent même le nier , le peuple, le dissoudre, pour un nouveau peuple à l'identité"Indigènes de la République", en remplaçant la classe ouvrière par le" lumpenprolétariat".

Vous avez fait une mauvaise alliance, vous avez refusé de faire appel à la gauche REPUBLICAINE et LAIQUE ( qui est pourtant votre alliée naturelle) : vous avez ainsi contribué à la défaite du NON de gauche au TCE!

Or, le racisme"anti-petit-blanc", j'y reviens en conclusion:

Les classes populaires (ouvriers, employés) se sentent rejetées, elles souffrent des délocalisations, des licenciements, du chômage mais aussi de l'insécurité dans des quartiers où elles subissent de plein fouet vols, incendies de voitures , violences..Elles ne sont pas soutenues par ces "élites" plutôt classes moyennes, compassionnelles mais envers les émeutiers de novembre, peu touchées par la mondialisation, et qui cherchent plus à sauver leurs fiefs et leurs places que s'occuper VRAIMENT de la France d'en bas ( On vient de voir ces élites se rallier au plus offrant , un parti du NON au référendum appelant à voter pour ..la représentante socialiste du OUI )

Il faut, hélas, craindre que le peuple des Blancs et petits-Blancs , méprisé, humilié se venge et vote ..Front National ou..s'abstienne.

A moins qu'un candidat nouveau (ou une candidate) de la GAUCHE du NON se présente et tienne un nouveau langage, en remettant au centre ce qui est absent dans presque tous les discours: LA LAICITE.

Mireille Popelin

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