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  1. chronique d'Evariste
    1. La passion de l'égalité, par Évariste
  2. combat social
    1. En France, des ouvriers polonais payés en belles promesses, par Nicole PENICAUT
    2. Le droit "opposable", par Jacques Nikonoff
  3. école publique
    1. Confier l'éducation à des entreprises privées, par Ahmed Séghir
  4. débats laïques
    1. Bien vu, Monsieur Delarue !, par Pascal Hilout
    2. La laïcité confortée, par Robert Albarèdes
  5. Liberté d'expression
    1. Appel au meurtre contre Redeker: un islamiste arrêté, par Christophe BOLTANSKI, Patricia TOURANCHEAU
  6. élections présidentielles 2007
    1. L'inventaire de Chirac, par Hervé Nathan
    2. Les trois seules bonnes décisions de Chirac, que ni Sarkozy, ni le PS, n'auraient prises, par Jeanne Bourdillon
  7. Proche-Orient
    1. Pour la première fois en Israël, un ministre arabe. L'extrême droite raciste crie à "la mort du sionisme", par La Paix Maintenant
  8. à voir
    1. A propos de " La bataille d'Alger ", le film d'Yves Boisset., par Bernard Kemmel
  9. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - La passion de l'égalité

Un ami me disait recemment que ce qui, à ses yeux, caractérisait les Français, c'était leur " passion de l'égalité ". J'ai trouvé l'idée belle et éclairante. Cette " passion de l'égalité " explique, bien sûr, le rejet de l'Ancien Régime, qui était fondé sur la différence des droits. Elle explique aussi la méfiance spontanée des Français envers les discours communautaristes qui légitiment le droit à la différence poussé jusqu'à la différence des droits. Car désirer passionnément l'égalité, c'est vouloir l'indifférence, c'est vouloir que la loi s'aveugle volontairement sur les particularismes individuels. Elle explique le rejet des discours identitaires et différentalistes : la polémique qui porte sur le comptage ethnique montre à quel point les Français, à la différence des anglo-saxons, supportent mal qu'on enferme les individus dans des cases -fussent-elles statistiques- au nom d'une hypothétique appartenance " ethnique ". Elle explique le peu d'enthousiasme que suscite auprès des Français l'éloge de la discrimination positive. L'expérience de Sciences Po est en cela édifiante : l'instauration d'un concours réservé aux élèves des lycées de ZEP n'a guère convaincu. Je suis sûr, en revanche, que la création de classes préparatoires dans les lycées de banlieue ghettoïsés serait une mesure bien mieux acceptée. La passion de l'égalité explique l'attachement des français aux droits-créances, c'est-à-dire à tous les " droits à " (la sécurité sociale, la retraite, le logement, etc.), qui substituent à la charité le principe de solidarité nationale. Elle explique, enfin l'attachement des Français au principe de laïcité, qui constitue le levier du modèle républicain. Eprouver la passion de l'égalité, c'est défendre en effet une conception laïque de la citoyenneté : c'est définir le citoyen comme une pure entité juridique -comme un sujet de droits- en le déliant de toute appartenance.

Le " bougisme ", qui est une façon de désigner la passion pour tout ce qui est supposé " moderne ", n'aura pas eu raison de la passion de l'égalité. Le discours bougiste a pourtant des relais puissants : dans les médias, qui répètent à l'envi qu'il ne faut pas rater le train du progrès, qui fustigent " l'arrogance " de la France -la France qui n'a pas encore appris le caniveau, qui n'a pas encore compris qu'elle n'était rien sans l'Europe libérale, qui a osé voter non au Traité Constitutionnel Européen. Le discours bougiste avait même gagné toute une frange de la gauche, qui trouvait le modèle anglo-saxon " mieux adapté aux enjeux de la démocratie moderne ", qui trouvait le principe de laïcité un peu " poussiéreux " et le multiculturalisme " sexy ". Pour rappeler la gauche à ses principes, pour ranimer la passion de l'égalité qui est, selon Montesquieu, la vertu républicaine par excellence, il aura fallu que des journaux comme Respublica, que des associations comme l'UFAL combattent la dérive communautariste, rappellent la distinction entre le principe de laïcité et le principe de tolérance, épinglent les zélateurs de la " laïcité ouverte ", dénoncent cet avatar monstrueux du communautarisme qu'est l'islamogauchisme, portent le modèle jaurèsien de la République sociale ainsi que les principes du Conseil National de la Résistance dans le champ politique actuel.

Et puis, en lisant ce matin sur le site du PS L'inquiétante rupture tranquille de M. Nicolas Sarkozy, document d'une centaine de pages coordonné par le très hollandiste Eric Besson, je me suis pris à rêver : je me suis dit que c'est peut-être Sarkozy qui réconciliera la gauche avec le modèle de la République sociale. Que font les auteurs de ce livre, sinon assener à Sarkozy, qui est présenté comme le fossoyeur de la laïcité, des leçons de républicanisme à longueur de pages ? A tel point que bon nombre de passages du livre semblent s'inspirer des meilleures analyses de Respublica. Je ne résiste pas au plaisir de citer quelques morceaux choisis : " Nul ne peut échapper aux lois de notre République qu'elles concernent la laïcité, l'égalité des droits ou le statut de la femme, égal à celui de l'homme. Cela a justifié le vote de la loi sur l'interdiction des signes religieux à l'école ". " Quand Nicolas Sarkozy regrette l'absence de " préfet musulman " et dit vouloir nommer " un musulman ", M. Aissa Dermouche, préfet du jura, il se méprend sur ce que c'est qu'un préfet : un haut fonctionnaire dont les croyances religieuses ne sauraient être un critère de promotion. Nommer des préfets parce qu'ils sont musulmans, juifs, bouddhistes ou athées, c'est adapter la République au fait religieux et transformer la sphère publique en une juxtaposition de communautés religieuses ". " Sarkozy ne se contente pas de se livrer à un cynique marketing confessionnel à visée électorale. Comme George Bush, son action est théorisée : il compte sur les religions, toutes les religions, y compris fondamentalistes et intégristes, pour réguler la vie en société, encadrer les jeunes et ramener l'ordre dans les quartiers ". Toute ressemblance avec des articles publiés dans Respublica relève, bien sûr, de la pure coïncidence. Les auteurs n'ont pas de mots assez durs pour fustiger la stratégie communautariste de Sarkozy, son alliance avec l'UOIF, sa contribution à la promotion médiatique de Tariq Ramadan, sa volonté de " toiletter " la loi de 1905. Un lecteur qui aurait passé les 30 dernières années cryogénisé conclura de cette édifiante lecture que le parti socialiste a été un ardent défenseur de la laïcité face à l'offensive du voile islamique. Il conclura également que le parti socialiste a toujours défendu les principes républicains face à la montée des communautarismes. Il conclura, enfin, que le parti socialiste n'a jamais cessé d'être jaurèsien. Nous ne ferons pas les mauvais coucheurs : nous ne rappellerons pas les concessions que M. Aubry fit à Lille aux communautaristes islamiques ni celles que D. Strauss-Kahn fit à Sarcelles aux fondamentalistes juifs. Nous passerons sous silence les commentaires inspirés de L.Jospin ou de S.Royal à propos du voile. Nous ne parlerons pas B.Delanoë, inaugurateur ému de la place Jean Paul II à Paris[1]. Nous ne cèderons pas non plus à la mauvaise humeur, en disant aux auteurs de L'inquiétante rupture tranquille de M. Nicolas Sarkozy qu'ils devront faire encore un petit effort pour être républicains : l'évocation du doux rêve européen sur laquelle le livre s'achève montre que la gauche hollandiste n'a pas encore compris que le non au TCE (qui était majoritairement de gauche), loin d'être l'expression d'un rejet de l'Europe et d'un repli identitaire, montre que les Français ne prennent pas encore les vessies du marché libre et non faussé pour les lanternes de l'égalité.

Notes

[1] http://www.gaucherepublicaine.org/?idPage=2&page=article&numPage=1&idArticle=506

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2 - combat social

2.1 - En France, des ouvriers polonais payés en belles promesses

Recrutés via l'Internet, ils ont travaillé gratuitement pendant des mois en Haute-Savoie. Une pratique abusive qui se multiplie dans le pays.

Le recrutement était déjà suspect. Par l'Internet. La sélection trop simple, trop rapide. Ils auraient dû se méfier. Mais Roman, charpentier, Damian, peintre en bâtiment, Henryk, opérateur dans une entreprise de contreplaqués, avaient trop envie d'y croire. Le besoin d'argent a balayé les doutes et quand les minibus sont arrivés dans leur village de Basse-Silésie ou de Grande-Pologne, ils ont sauté dedans. Direction la France. Plus précisément Faverges en Haute-Savoie. Là, ils sont tous devenus sous-traitants pour une petite entreprise du bâtiment de la région, les Charpentiers bâtisseurs. Et assurés, pensaient-ils alors, d'un bon salaire : quatre fois ce qu'ils auraient gagné en Pologne, logement en prime. "On me proposait entre 1 000 et 1 200 euros par mois", dit Roman, 33 ans, contre 700 zlotys (l'équivalent de 180 euros) en Pologne. "En Basse-Silésie, on ne pouvait pas joindre les deux bouts. J'étais venu pour améliorer la situation. Ma femme gagne 700 zlotys par mois comme vendeuse. Or notre loyer s'élève à 500 zlotys", témoigne Damien, 32 ans, qui devait revenir chez lui "en père Noël".

"Esclavagisme". Mais, il y a une semaine, ce sont les poches vides qu'ils sont repartis. Sans le secours d'un autocariste qui les a reconduits gratuitement à Varsovie, et sans l'aide de la CGT, Roman et Damien n'auraient même pas pu payer leur voyage. Comme leurs dix camarades, tous embauchés par la même filière. Et comme la plupart des Polonais auxquels pareille mésaventure est arrivée. Les cas de ces ouvriers "importés" de Pologne dans des conditions frisant l'esclavagisme se multiplient. Mais, faute de trouver sur le territoire français l'assistance nécessaire, rares sont ceux qui peuvent aller plaider leur cause devant un tribunal. Ceux de Faverges ont, eux, eu le soutien d'un syndicat, d'une inspection du travail qui a dressé un procès verbal d'infraction (transmis au parquet le 28 décembre) et d'un avocat qui va plaider leur cause devant les prud'hommes. L'audience est programmée aujourd'hui. Les photos des chalets qu'ils ont bardés et charpentés sont là : sur le téléphone portable de l'un d'eux. Brandies comme preuve de leurs huit à treize heures de travail par jour, pendant trois, quatre, voire six mois selon les cas. Le tout sans salaire. "Very good, very good, vous serez payé le mois prochain", leur rétorquait-on après avoir inspecté leur boulot. De mois en mois, un nouveau prétexte excusait l'absence de rémunération : "Le travail est mal fait", "Les clients n'ont pas payé..." A la place, ils recevaient 20 ou 30 euros par semaine pour "acheter de quoi manger". "Des raviolis en conserve, c'est tout ce qu'on pouvait se permettre et encore pas tous les jours", raconte l'un d'entre eux. Et s'ils n'étaient pas contents, 100 euros pour solde de tout compte et un retour au pays. Dans le groupe, certains ont choisi cette solution, persuadés qu'on leur rendrait justice dans leur pays. Mais leur employeur, la société polonaise Europol, celle qui les a recrutés par l'Internet, a, depuis, disparu de la circulation.

Arriérés de salaires. Les autres ont espéré meilleure fortune en continuant de travailler gratuitement. Puis le 6 décembre, la CGT est tombée sur eux. "Un hasard incroyable", reconnaît Agnès Naton, de l'union départementale. Depuis, le syndicat ne les a pas lâchés. "En Pologne, notre situation n'aurait ému personne." Roman n'en revient pas des actions de solidarité pour "quelques gars comme eux". Il est d'autant plus reconnaissant qu'en Pologne il n'aura pas de travail avant la fin de l'hiver. "Dans le bâtiment, ils n'embauchent pas en cette saison." Sa mère avait le "pressentiment" qu'il rentrerait les mains vides. Il espère la démentir en obtenant gain de cause aux prud'hommes. Leur avocate, Valérie Mallard, va réclamer environ 4 000 euros d'arriérés de salaires pour chacun. La société Europol étant introuvable, ce sont les Charpentiers bâtisseurs qui devraient être mis à contribution. Le donneur d'ordre ne peut faire comme s'il n'avait rien vu. En droit, il doit "s'assurer de la procédure de détachement des salariés, de leur titre de séjour et de l'existence de salaires", commente Me Mallard.

C'est comme cela qu'en juillet le Domaine de la Reine a dû se substituer à un sous-traitant polonais, et verser 32 000 euros d'arriérés de salaires aux 21 Polonais venus travailler sur un chantier de construction à SuperBesse (Puy-de-Dôme). Si la directive Bolkestein a perdu sa référence au "principe du pays d'origine" (qui voulait qu'une entreprise française, par exemple, puisse faire travailler un Européen selon les normes sociales en vigueur dans son pays d'origine), l'esprit semble être resté. On dira que ce sont là pratiques délictueuses d'obscures officines polonaises ou allemandes. C'est par elles généralement qu'arrivent ces travailleurs. Mais tout cela arrange bien ces entreprises françaises qui font comme si elles ne voyaient rien. Et ce qui vaut pour le bâtiment vaut aussi pour l'agriculture. Le 19 décembre, trois frères, maraîchers du Rhône, ont été condamnés. Selon la CFDT qui s'est porté partie civile, ils avaient embauché 79 Polonais sous le statut fictif d'artisans. Payés une misère. Encore moins encore que les Maghrébins auxquels ils se substituaient. "L'Europe me plaît, surtout la France, dit Roman décidément pas rancunier. Si ça se représente, je repars. Mais cette fois, j'essaierai de vérifier la véracité du montage." La CGT aimerait surtout qu'il prévienne ses compatriotes du mirage des recrutements express.

2.2 - Le droit "opposable"

L'initiative de l'association les Enfants de Don Quichotte pour le logement des Sans domiciles fixes, largement relayée par les médias, a mis sur le devant de la scène la notion de " droit opposable " au logement. La période des fêtes de Noël, comme lors du tsunami en 2005, est favorable aux élans du coeur, à la solidarité et à la compassion. Comment rester indifférent au spectacle navrant et révoltant de centaines d'être humains réduits à se terrer dans des habitats de fortune dans les rues décorées de nos villes ? Précisément au moment où 2006 est présentée comme une " année en or " pour la finance mondiale.

Il serait donc question de mettre en oeuvre un droit " opposable " au logement ; de quoi s'agit-il ?

En France le droit au logement, comme d'autres droits, existe depuis longtemps. Sur le papier. Car il est nécessaire d'opérer une distinction entre les droits sociaux. Certains ne sont que de l'encre sur du papier. Ils peuvent certes figurer dans des textes de loi (par exemple le droit à l'emploi qui figure même dans la Constitution), mais ils sont considérés comme des droits indicatifs ou " programmatiques ". Ils ne sont qu'une simple orientation, un cap que se donne l'Etat. Ils ne sont associés à aucune obligation de résultat de la part de l'Etat et n'accordent aucune garantie aux citoyens.

D'autres droits sociaux sont dits " opposables ". Le droit " opposable " permet en effet à tout citoyen de faire condamner par la justice toute autorité politique qui ne respecte pas la loi, et d'obtenir réparation quand un droit n'est pas respecté.

Le droit " opposable ", pour se matérialiser, repose sur trois conditions

Aujourd'hui seuls deux droits fondamentaux sont déjà opposables : le droit à la scolarité et celui à la protection de la santé

Une éducation doit être garantie aux enfants jusqu'à l'âge de 16 ans, les responsabilités respectives de l'Etat et des collectivités territoriales étant clairement établies. Si l'inscription scolaire d'un enfant pose un problème, il existe des voies de recours, y compris devant le tribunal administratif. En clair si vos enfants ne sont pas pris à l'école, vous pouvez porter plainte et vous êtes sûr de gagner...

Le droit à la protection de la santé ne permet pas d'imaginer un refus d'accorder des soins de la part d'un hôpital. D'autant qu'il existe l'obligation d'assistance à personnes en danger, appliquée notamment grâce au " caractère universel, obligatoire et solidaire de l'assurance maladie " (article L. 111-2-1 du Code de la Sécurité sociale).

Qu'adviendrait-il si le droit à la scolarité et celui à la protection de la santé n'étaient pas opposables ?

Tous les enfants de moins de seize ans seraient-ils scolarisés ? On peut en douter car certains d'entre eux, selon des critères opaques, feraient l'objet d'un refus d'inscription sous des prétextes variés : nombre insuffisants d'écoles ou de classes construites ; manques d'enseignants ; budgets trop faibles... En vérité, c'est l'établissement de l'instruction publique laïque, gratuite et obligatoire qui a contribué à la construction des écoles, et non l'inverse. De même, c'est le droit au logement opposable qui contribuera à la construction suffisante de logements sociaux.

En matière de santé, le schéma américain se mettrait vite en place : sur le brancard et aux urgences, la première démarche de l'hôpital faite auprès des patients serait de leur demander leur carte de crédit...

Quels sont les autres droits qui devraient devenir " opposables " ?

Il paraitrait logique et conforme à l'esprit des Lumières, poursuivi dans le programme du Conseil national de la Résistance, de commencer par les droits établis dans le préambule de la Constitution de 1946, partie intégrante de la Constitution de 1958 actuellement en vigueur :

Le droit à l'égalité entre les hommes et les femmes : " La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme. "

Le droit à l'emploi : " Chacun a le devoir de travailler et le droit d'obtenir un emploi. "

Le droit au respect : " Nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances. "

Le droit de participation à la gestion des entreprises : "Tout travailleur participe, par l'intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu'à la gestion des entreprises."

Le droit au service public : "Tout bien, toute entreprise, dont l'exploitation a ou acquiert les caractères d'un service public national ou d'un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité."

Le droit au revenu : "Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence."

Le droit à la formation professionnelle et à la culture : "La Nation garantit l'égal accès de l'enfant et de l'adulte à l'instruction, à la formation professionnelle et à la culture."

Le fanatisme de marché contre les droits opposables

Malgré le grand nombre de droits inscrits dans les textes juridiques, pourquoi si peu sont opposables et restent lettre morte ? Les obstacles sont d'ordre idéologique, politique et culturel, et liés à une certaine conception de la propriété et de la concurrence.

Le logement, pour reprendre cet exemple, est aujourd'hui un marché. Pour les libéraux la catastrophe guette car un droit opposable au logement reviendrait à permettre à toute personne dépourvue d'un logement d'en occuper un, même si elle se trouve dans l'incapacité d'en payer le prix de marché. La charge du logement serait alors transférée sur les contribuables, comme tout financement de droits opposables. Toute tentative de faire appliquer le droit au logement ne pourrait donc qu'encourager la construction massive de logements sociaux par la puissance publique, augmentant les dépenses sociales de la nation et provoquant une concurrence déloyale avec le secteur privé. Le logement social, en outre, en proposant des loyers inférieurs à ceux résultant de la confrontation de l'offre et de la demande sur un marché " libre ", engendrera mécaniquement une baisse du prix des loyers dans le secteur privé. Horreur ! La sphère publique dominera la sphère privée.

De beaux débats en perspective lors de la campagne électorale

C'est certainement sur le terrain des droits opposables que la campagne électorale qui débute sera la plus intéressante. Car le droit opposable condense à lui seul toute la question libérale. Il pose d'abord le problème de la finalité de l'économie. Avec des droits opposables qu'il faut financer, l'économie est remise à sa place qui est de produire des richesses permettant de répondre aux besoins de la population. On produira biens et services pour permettre l'application du droit au logement, aux soins, à l'éducation, etc. C'est l'orientation générale de l'économie qui est changée, les activités productives seront par nature économes en énergie et en pollutions.

Ensuite, l'autre mérite du droit opposable est d'entrer dans le détail. Nulle vague promesse électorale n'est possible. Il faut être concret et débattre des moyens de réaliser le droit. C'est le retour de la politique contre la marche au hasard de l'économie de casino.

Cette perspective a été esquissée dans la Charte antilibérale et dans le Manifeste d'Attac. Il faut maintenant lui donner l'ampleur et le souffle requis par la situation.

Jacques Nikonoff

Source : www.avenirdattac.net

3 - école publique

3.1 - Confier l'éducation à des entreprises privées

De plus en plus, les gouvernants déplacent la responsabilité de formation qui incombe théoriquement à l'école publique, vers l'école privée. Nous avons assisté à la transformation de la quasi-totalité des diplômes. Il est aujourd'hui possible d'obtenir un CAP, un BEP, un Bac Pro, un BTS, une Licence, ou même un diplôme d'Ingénieur en formation par alternance.

Bien entendu, il n'est pas question ici de remettre en cause la nécessité de former des individus auxquels il est demandé de plus en plus de savoir-faire et de qualification. C'est même une exigence structurelle qui nous permettrait de faire face en partie à la concurrence des pays à faible taux de main d'oeuvre en nous attachant à promouvoir des métiers et services à haute valeur ajoutée.

Cependant, il convient de pointer du doigt les dérives de ce système qui est devenu une industrie de précarisation des enseignants, de fragilisation des parcours des élèves et tout cela, grâce aux subsides des contribuables.

En exemple, les différents établissements pour lesquels j'ai travaillé usent strictement des mêmes méthodes basées sur trois concepts forts :

Le formateur est sournoisement précarisé. Concrètement, l'établissement propose au formateur un contrat à durée déterminée de 12 mois -pouvant aller jusqu'à 24 mois-, mais le nombre d'heures par semaine peut fluctuer entre 0 et 20 (pour ce qui me concerne). Il m'est ainsi arrivé de ne pas travailler, sans être officiellement chômeur. C'est une supercherie typiquement ultra-libérale qu'il convient de combattre. Il est moralement inacceptable de signer un contrat où l'individu est payé de manière aléatoire.

Le rapport entre l'élève, considéré comme stagiaire et le prof, désormais formateur est tout aussi problématique. L'élève cède la place au client, mais un client un peu particulier. Un client sur lequel on n'a aucune emprise. Par contre l'élève-stagiaire est en droit d'exiger un service de qualité sans contrepartie.

Du coup, la transmission de la connaissance ne dépend que de la bonne volonté des stagiaires (clients), tout un programme ! Face à un élève qui conteste le programme, le formateur ne peut strictement rien faire.

Tout cela pour un salaire misérable. En moyenne à 30 Euro de l'heure (y compris les primes de précarité et les congés payés, ce qui donne un tarif horaire réel proche du smic), le formateur est devenu le nouvel esclave du libéralisme féroce.

Mais le plus grave est la tentative de généraliser ces statuts. Il semble évident que les pouvoirs publics tentent de remplacer les enseignants de l'école publique par des formateurs, c'est-à-dire confier l'éducation à des entreprises privées qui du coup, en précarisant les enseignants, tueront leur capacité de protestation.

Ahmed Séghir

4 - débats laïques

4.1 - Bien vu, Monsieur Delarue !

En ce début d'année 2007, Monsieur Delarue vient de confirmer que l'islam classique reste une planche de salut pour la direction du MRAP ! Il est évident que MM. Aounit et Delarue ont tout fait pour embarquer ce mouvement respectable sur un délabré radeau de la Méduse. Il est temps d'arrêter la dérive et de renvoyer ces deux dirigeants à leur Moyen-âge afin de promouvoir pleinement l'amitié entre les peuples et lutter contre la ségrégation sous toutes ses formes, y compris celle dont l'islam classique = Mahomet+Coran (M+C) est un vecteur notoire.

Dans un article publié par le site Bellacio[1], Monsieur Christian Delarue, secrétaire national du MRAP, tente de situer son mouvement entre ceux qu'il rejette aux extrêmes : Les Indigènes de la République d'une part et les partisans de ResPUBLICA d'autre part.

S'il suffisait de faire appel à cette technique, usée jusqu'à la corde par les Ramadan & Confrérie pour se définir comme " modérés ", tout le monde serait centriste et Bayrou serait le plus en vue des candidats à l'Élysée. Tout en se défendant d'être au service de l'islam archaïque ou extrême, M. Delarue se trahit en reprenant à son compte une accusation à la noix : l'essentialisation. Ah, la belle affaire et la belle gaffe ! Monsieur Delarue, si vous cherchiez un essentialiste de pure souche, vous ne pouviez pas mieux tomber. Bien vu ! Il est publié par ResPUBLICA, ne s'en cache absolument pas et répond au doux nom composite de Mohamed Pascal Hilout : votre serviteur !

Avant de démonter le discours de M. Delarue, pontife en second du MRAP, voici d'abord les termes exacts de son anathème : sans autre forme de procès, il qualifie les animateurs de ResPUBLICA de " républicanistes dogmatiques haineux et sectaires pour qui la République est le cache sexe d'un discours essentialiste sur la religion musulmane et les musulmans ce qui les amènent tel Redeker à tenir un langage clairement raciste "

Pour votre gouverne M. Delarue, je suis un musulman qui a été privé de parole en public par les gros bras du MRAP. J'ai pourtant été invité à m'exprimer au sujet du voile islamique par M. Nicolas Anquetil, militant du PCF[2]. N'en déplaise à vos semblables qui ont peur de la libre expression, je suis un farouche défenseur de M.Redeker. Et tant que j'y suis, je me permets d'exhiber la plus belle de mes décorations. C'est dans le feu de la bataille contre le voile à l'école, à côté des animateurs de ResPUBLICA, qu'une franco-maghrébine m'a publiquement gratifié de la plus haute distinction dans cette lutte : " Bougnoule de service ". Vous voilà donc dispensé de m'offrir une médaille semblable !

M. Redeker, que vous accusez à si bon compte de " raciste ", est LE citoyen qui, sans courbettes ni mouvements ostentatoires du couvre-chef, me prend enfin, moi le musulman, pour un concitoyen adulte. Il me considère comme capable de soutenir un regard critique sur les fondements-mêmes de ma foi. Il me désigne clairement les deux pieds d'argile de ma croyance : coran et Mahomet. Il ose appuyer là ou ça me fait mal. Il se salit les mains, daigne crever mon abcès ancestral et m'invite à soigner mes maux chroniques. Il use de mots clairs, sans fioritures, vrais et donc insupportables pour les hypocrites et les faux dévots qui s'ignorent.

Le petit-père des peuples étant définitivement déboulonné, les charlatans de votre acabit se hâtent de servir une soupe à l'opium au petit peuple de nos banlieues. Vous ferez mieux de reposer clairement la question sociale, source première des discriminations et de notre misère noire. Misère aveugle à la couleur de notre peau et qui n'a pas attendu l'arrivée de notre croyance pour fournir de vrais héros à Zola. C'est à la solution de cette question que nous devons tous nous atteler. Aujourd'hui, nos banlieues ont besoin de créateurs d'emplois et de justice sociale. Nous n'avons pas besoin de pleureuses à la noix sur le sort très critique qu'on réserve à notre religion. Le peuple français en a jugulé plus coriace et plus farouche qu'elle. Je suis heureux qu'on lui fasse avaler la pilule de la liberté. Cette liberté qui vous reste au travers de la gorge et que vous confondez si facilement avec libéralisme.

Il est évident que la vérité blesse ! M. Redeker a opté pour une thérapie de choc et l'a exprimée sans prendre de gants. C'est pour cela que certains musulmans se sont sentis mouchés, remis à leur place. Ceci étant, ceux qui l'ont menacé du pire, ainsi que sa famille, ne respectent ni le droit ni la dignité humaine. Ils ne méritent aucun respect. C'est leur faire un joli cadeau que d'affirmer, comme vous le faites, sans vous en référer à des juges, que M. Redeker est raciste alors qu'il n'a fait que critiquer vertement une religion. Ma religion musulmane n'est qu'une croyance parmi tant d'autres. C'est une option dont je peux changer. Elle n'est pas une race M. Delarue. Ceux qui, comme vous, lancent des anathèmes sur des personnes en danger de mort au lieu de porter l'affaire devant des juges ne méritent aucun respect. Surtout lorsqu'un autre droit fondamental est bafoué par des personnes qui se réclament de la religion que vous défendez. Je reste persuadé que si vos conseillers juridiques avaient flairé la moindre velléité de racisme dans les propos de M. Redeker, il y a longtemps que vous auriez lancé les avocats du MRAP à ses trousses et que vous l'auriez trainé devant les tribunaux !

Mais comme il n'y a pas lieu d'instruire un procès en règle, vous lui réglez son compte en vous proclamant juge au-dessus des juges. Ce n'est pas la première fois que vous avez recours à ces méthodes ignobles. Vous n'aimez ni la justice ni les libres penseurs qui osent vous tenir tête. Vous êtes engagés, peut être à votre insu, militant supplétif militant à la tête du MRAP pour défendre l'islam classique = M+C, religion ségrégationiste qui véhicule des propos odieux et sans merci envers les autres croyances, envers les non-croyants et sans pitié envers toute opposition. Si vous en voulez la preuve, je vous invite à consulter les pages de mon site (http://nouvel-islam.org).

Mais vous êtes si bien habitué à la langue de Moscou. Celle empruntée aux enfants de Voltaire vous insupporte. Oui, Monsieur Redeker et ResPUBLICA, que vous qualifiez d'essentialistes, osent toucher à l'essentiel, au saint des saints, devant lequel vous êtes, avec votre ami Aounit, plus que carpettes. Vous êtes prêts à faire des courbettes avant même qu'on ne vous le demande. Sans vergogne, vous vous placez du côté de la soumission, soi-disant librement consentie et publiquement affichée par des musulmanes voilées. Vous traquez ce que vous appelez " l'islamophobie " et retardez la remise en question des ségrégations, du sexisme et de la haine confessionnelle, clairement inscrits dans les textes fondateurs et la pratique de l'islam classique = M+C. Comme M. Vincent Geisser, vous n'aimez la musulmane qu'à l'étouffée. Cet autre ténor à la noix de la lutte contre " l'islamophobie " consent même, à côté de son ami Tariq Ramadan, à ne plus serrer la main de certaines voilées formant la nouvelle caste des intouchables sur le sol de la République française. Elles ont bien préparé le terrain aux actuelles porteuses du voile intégral sur la place de nos marchés. Pourtant, il était tout à fait prévisible, depuis 1989, que le petit foulard deviendra grand, de plus en plus couvrant. Vous et les soeurs Lévi, lui avez donné un bon coup de pub gratuite ! Chapeau pour l'orchestration et le beau casting ! Et aujourd'hui, toutes les voilées peuvent crier victime, se déclarer rejetées par la France et contribuer à vous fournir en nouveaux martyrs qui, sous votre leadership, investiront le pouvoir de la Rome parisienne. Vous n'avez qu'à lancer votre mot d'ordre : à l'Attac !

Comme le christianisme à l'ancienne, il est temps de renvoyer la religion islamique classique à son Moyen-âge. Vous renvoyer aux Barbaresques et débarrasser Marie-Anne de deux archaïsmes d'un seul coup serait mon meilleur cadeau à la France que j'aime, à la République aux seins nus qui guide le peuple et l'invite à la débarrasser des archaïques de tout poil et de tout voile.

En tant que témoin moral dans un procès de Mme Vianès contre la voilée Mme Kadda, je me suis publiquement juré de remuer ciel et terre s'il le faux pour renvoyer les voiles, les burqas et les tchadors aux oubliettes de l'histoire. Aujourd'hui, je jure d'en faire autant pour combattre ceux qui, comme vous M. Delarue, veulent nous empêcher d'aller à l'essentiel et de critiquer l'islam classique =M+C.

Notes

[1] http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=40481 : " Entre ResSPUBLICA et Les Indigènes de La République ". Article de Christian DELARUE, Secrétaire national du MRAP, Membre du CA d'ATTAC France. Article publié le vendredi 5 janvier 2007.

[2] Pour plus de détail voir la Lettre ouverte à mes amis du MRAP et du PCF (http://nouvel-islam.org/article.php3?id_article=15)

Pascal Hilout nouvel-islam.org

4.2 - La laïcité confortée

Il faut tordre le cou - et vigoureusement - aux lieux communs de la bien-pensance " intellectuellocrate " et médiatique qui impose ses certitudes inconsistantes comme autant d'idées originales qu'il faudrait accepter sans le moindre examen, au risque de passer pour "ringard", pire: réactionnaire...

Et le sondage " CSA - Le Monde des Religions " ( publié dans le numéro de janvier de la revue) permet de balayer de la plus belle des manières cette idée reçue qui encombre les discussions des salons télévisuels : on assisterait au retour des religion (variante: du religieux) .

En effet, sans perdre de vue tout ce qu'un sondage -même bien fait et sérieux- peut avoir d'aléatoire, il convient d'examiner les résultats de celui-ci, encore plus intéressants si on les compare aux résultats d'un sondage identique fait en 1994 : 51 % des Français se déclarent, aujourd'hui, " catholiques " ( 67 % en 1994 ) - encore faut-il remarquer que seul 1 de ces catholiques sur 2 est assuré de l'existence de Dieu... tandis que 31% (23 % en 1994) se disent " sans religion " ... 4 % " musulmans ", 3 % " protestants ", 1 % " juif " ...

Si c'est cela " le retour des religions " , alors je l'appelle de mes voeux ( en début d'année, ça s'impose...) . De fait, pour qu'il y ait retour , il eût fallu un départ : que l'on sache , la France du XVIIIème était marquée par l'omniprésence et l'omnipotence ducatholicisme , religion de la monarchie absolue ( " Un roi , une foi , une loi ") et le processus idéologique et historique qui a marqué notre pays depuis est bien celui de la rationalité , de la laïcisation de l'espace public , de la séparation du temporel et du spirituel pour enfermer ce dernier dans la sphère privée de citoyens pensant librement ... Aussi faut-il croire que l'antienne serinée à l'envi par les " penseurs patentés des ondes hertziennes " ne faisait que rendre compte des vibrations du " vide cognitif " de leurs cerveaux ... ou s'inscrivait parfaitement dans leur stratégie de manipulation de la réalité pour faire passer leur message d'assujettissement à leurs théories intéressées ...

Mais -encore une fois- la réalité peut s'imposer , et remettre " les choses à leur place ".

D'abord , elle permet de donner à l'expression maintes fois entendue " l'islam est la deuxième religion de France " ses vrais contours , ceux d'une extrême minorité soumise à cette croyance ( et ne la pratiquant pas forcément de manière totale) qui , si elle est passée de 2 % en 1994 à 4 % aujourd'hui , le doit surtout aux effets d'une immigration importante...Il ne faudra jamais perdre de vue cette évidence quand on entendra , ici ou là , demander la construction de lieux multiples de culte ( déguisés ou non) par des financements publics ou l'application de principes religieux au détriment des lois générales de la République . Comme il ne faudra jamais oublier que la réalité spirituelle et idéologique de notre espace sociétal est multiforme , et que le tiers en est constitué par ceux qui ne se reconnaissent en aucune religion , tiers qui a les mêmes droits que tous les autres et qui doit faire l'objet des mêmes attentions ...

C'est d'ailleurs cet aspect multiforme et complexe qui impose , dans l'organisation et le fonctionnement de notre société, le strict respect de la liberté de conscience dont on ne répètera jamais assez qu'elle dépasse la simple liberté de religion ( qui n'en est qu'un volet) en garantissant à chacun le droit de croire ou de ne pas croire , de ne plus croire , de changer de croyance aussi , sans qu'aucun individu , aucune loi particulière , ne viennent s'y opposer .Cette liberté de conscience - liberté spirituelle à égalité de droits et de devoirs - , conquête historique de la pensée et de l'action de ceux qui nous ont précédés ( aucun vieillard cacochyme ,au sommet de quelque montagne de granit rose , ne l'a jamais reçue d'aucun incréé ectoplasmique) a pour corollaire la liberté de penser , de dire , d'analyser , de critiquer , de se moquer... Elle fonde le premier principe de la laïcité qui construit le socle de notre République, laïcité qu'a institutionnalisée la loi de 1905 et qui , aujourd'hui, apparaît comme un enjeu essentiel des futures élections présidentielles et législatives , tant de multiples ennemis se dressent pour la dénaturer et l'effacer . Multiples et divers : ce sont tous ces politiciens (de droite comme de gauche) qui s'en prennent à la loi de 1905 , prétendant la toiletter, la moderniser , voire l'amender... Ce sont tous ces élus locaux et territoriaux qui engagent l'argent public dans la construction de lieux de culte ou dans l'aide à toutes sortes de structures et d'associations confessionnelles ; ce sont tous ceux qui tiennent des discours justifiant les dérives communautaristes quand ils ne les confortent pas en acceptant toutes les formes discriminatoires des lois religieuses et coutumières ; ce sont tous les prosélytes d'un islam politique prétendant imposer sa loi à la loi générale ; ce sont les manoeuvres obscures des lobbies religieux qui rêvent de revenir dans l'espace public ; ce sont les humanitaristes gauchissants instrumentalisant les minorités religieuses et immigrées à des fins de maintenance électorale...

  1. " La République assure la liberté de conscience . Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées dans l'intérêt de l'ordre public "
  2. " La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ... "

Là ( dans ces deux principes fondamentaux et toutes leurs conséquences) est l'espace irréductible du nouveau combat pour la défense et le renforcement de la laïcité ..Là est le champ d'interpellation de tous ceux qui prétendent gouverner ce pays ...Là est le lieu de rassemblement de tous ceux qui portent en eux la volonté d'agir , ensemble , pour conserver et consolider le socle laïque de notre République ...

C'est ce combat que mènent depuis quelques mois déjà " Les Laïques en Réseau "..à travers " Internet ", à travers un questionnaire adressé aux candidats à la présidentielle et aux législatives , à travers des rencontres-débats sur le terrain ...

C'est pour ce combat que doivent se retrouver ,par delà leurs divergences, les associations disséminées dans toute la France et qui agissent pour " une laïcité pleine et entière " ...

Car il s'agit de donner la parole à la majorité invisible de tous ceux qui veulent conserver et renforcer le mode d'organisation et de fonctionnement laïque de notre société ... Car il s'agit de tisser un cordon sanitaire laïque autour des futurs élus afin de les empêcher de brader l'un des fondements essentiels de notre République .

5 - Liberté d'expression

5.1 - Appel au meurtre contre Redeker: un islamiste arrêté

"Ce porc doit avoir la tête coupée", lisait-on sur le site jihadiste. Le message laissé sur l'Internet le 21 septembre était accompagné de photos de Robert Redeker, de son adresse personnelle, du nom du lycée où il enseigne la philosophie, près de Toulouse, ainsi que son adresse électronique, son numéro de téléphone et une carte très précise de la région. Un appel au meurtre. L'arrestation de son auteur présumé, révélée par le Parisien, a été confirmée hier de sources judiciaires françaises et marocaines

Irak. Adil al-Hyanne, un Marocain de 20 ans, originaire d'Essaouira, est détenu depuis le 19 décembre à la prison civile de Salé, près de Rabat. Il a été interpellé en Libye à la mi-décembre et expulsé vers le Maroc en compagnie d'un compatriote, Baaby Othmane, alias Abou Qatada. Les deux hommes cherchaient apparemment un moyen de gagner l'Irak. Le parquet de Paris qui avait ouvert en septembre une enquête préliminaire a adressé aux autorités marocaines une "demande d'entraide pénale". "Pour l'instant, nous avons très peu d'éléments sur ce type-là, nous ignorons d'où il vient et ce qu'il a dit aux enquêteurs", explique un magistrat.

Adil al-Hyanne aurait reconnu durant son interrogatoire avoir menacé de mort le professeur toulousain qui venait de signer dans le Figaro une charge virulente contre l'islam. Dans une tribune parue le 19 septembre, Robert Redeker qualifiait le Coran de "livre d'inouïe violence" et le prophète Mahomet de "chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame". Une "fatwa" électronique signée d'un pseudonyme, Omar al-Battar, avait été postée le surlendemain sur un forum proche d'Al-Qaeda, accessible uniquement par un code d'accès. Aux vues de la "grande capacité de diffusion du site", la DGSE avait donné l'alerte. L'enseignant vit depuis, caché, protégé par la gendarmerie. Après cet appel, la DST a multiplié les investigations "techniques" pour remonter à celui qui l'a postée, "soit n'importe qui ayant le mot de passe" : "Cela nous a ramenés au Maroc", selon un officier. Via l'hébergeur américain du site, ce service chargé du contre-terrorisme a "remonté par ses connexions Internet à l'adresse IP et au pseudo" d'Omar al-Battar.

"Infiltré". Il y a environ un mois, la DST a fourni le renseignement à ses homologues marocains qui ont mis un nom sur l'internaute : Adil al-Hyanne. Inconnu des services français, ce jeune homme serait répertorié dans son pays comme "infiltré en milieu islamiste dur". Mais rien ne prouve qu'il a agi en liaison avec un groupe terroriste. "La trace informatique qu'il a laissée démontre le caractère artisanal de son action", estime Anne Giudicelli, spécialiste du terrorisme. Les Marocains l'ont alors pisté jusqu'en Libye... "Sans la coopération internationale, nous ne l'aurions pas identifié", explique un officier.

En parallèle, DST et DGSE ont enquêté en France et à l'étranger sur les menaces de mort contre Redeker parvenues sur son courriel. La DST a ainsi interpellé à Orléans en octobre un téléopérateur de 25 ans "déconnecté de tout réseau ou toute filière islamiste" mais qui a "agi tout seul dans son coin par haine". Il a été mis en examen pour "menaces de mort" sans lien avec une organisation terroriste et laissé en liberté.

Robert Redeker s'est déclaré hier "heureux", mais il "reste sur ses gardes", selon le président de son comité de soutien. "Il est toujours menacé, estime un responsable de la lutte antiterroriste, car la menace est tombée dans le domaine public." L'appel a été repris une centaine de fois sur la Toile.

Christophe BOLTANSKI

Patricia TOURANCHEAU

Source : Libération du 10 janvier

6 - élections présidentielles 2007

6.1 - L'inventaire de Chirac

À quoi reconnaît-on qu'un responsable politique va passer la main ? Réponse : lorsqu'il déraille avec les chiffres. Jacques Chirac en a fait la démonstration jeudi dernier, lors de ses voeux aux " forces vives de la Nation "[1].

En tout début de son discours, il annonce coup sur coup que les retraites seront financées en 2020, grâce à la réforme Fillon (2003) et que l'assurance maladie sera " excédentaire " en 2009, grâce à la loi Douste-Blazy (2004). Deux affirmations qui feraient rire un nouveau-né, si ce n'était pas sur lui que devait, à terme, retomber les suites de tant d'inconséquence.

Et si l'on devait commencer à dresser le droit d'inventaire du dernier mandat de Jacques Chirac, quel serait le premier chapitre ? La dette, évidemment. Elle était de 59% du PIB lorsqu'il remporta la présidentielle en 2002. Elle sera de 64,6% du PIB, au mieux, lorsqu'il quittera l'Elysée. Quatre années (2002 à 2005) de déficits calamiteux auront permis de constituer un tel héritage pour les gouvernements et les générations à venir. Il n'est qu'un autre leader politique à avoir fait mieux : Edouard Balladur, avec un ministre du Budget nommé Nicolas Sarkozy, entre 1993 et 1995. Alain Juppé, puis Lionel Jospin, avaient duûaffronter la montagne de dettes, afin de qualifier la France pour l'euro, en remontant la TVA et l'impôt sur les sociétés (IS).

A cinq mois de quitter son poste, Jacques Chirac ne se démonte pas, et préconise désormais de rabaisser l'IS de 33% à 20% en cinq ans, au motif que l'Allemagne s'est déjà engagée dans le dumping fiscal. Il est évidemment applaudi par tous les patrons présents, Laurence Parisot et Bernard Arnault en tête. Car la baisse de l'IS, c'est la promesse non seulement de payer moins d'impôts, mais aussi de voir la valeur des entreprises monter. " Lorsque les Allemands ont annoncé la baisse de l'IS chez eux, la valeur de notre filiale outre-Rhin, basée sur les flux financiers futurs a augmenté. J'ai fait une bonne affaire ", se réjouit un grand patron de l'assurance.

Jacques Chirac donne un signal politique majeur : celui de la fin de la recherche de la coopération économique en Europe, qui était la position traditionnelle de la France. On peut la trouver irénique, mais l'abandon de la recherche d'un niveau commun de fiscalité dans les pays de l'Union est une catastrophe à terme pour le modèle social français. Sans ressources, comment soutenir la protection sociale, l'investissement et les services publics ? Pour donner une idée de ce qu'il propose, il suffit de consulter la Une des Echos du 4 janvier : " les impôts des entreprises dégonflent le déficit 2006 ". Le quotidien économique rappelle que la majeure partie des 9 milliards de plus-values fiscales en 2006 provient d'un bon rendement de l'IS. Et le président de la République voudrait qu'après lui, les Français se privent de ce moyen de rembourser les créances qu'il a contractées ?

Mais de cela, Jacques Chirac n'a cure. Il se bâtit une stature pour le futur. Ou plutôt une posture.

Notes

[1] Les forces vives sont les partenaires sociaux, les patrons, les associations, etc. Ceux qui étaient dans la salon Murat ce jour-là, ont pu constater qu'elles ont une moyenne d'âge de plus de 60 ans, sont à 90% masculines, et à 99% " françaises de souche ". Pas de quoi renouveler l'image de la Nation. Un participant plaisantait : " ce sont les mêmes qu'en 1945, avec les années en plus... "

Hervé Nathan

Source : www.marianne2007.info

6.2 - Les trois seules bonnes décisions de Chirac, que ni Sarkozy, ni le PS, n'auraient prises

L'article d'Hervé Nathan, rédacteur en chef de Marianne, est impitoyable pour le bilan de Jacques Chirac, notamment au niveau économique. On peut penser que le président de la République ces prochaines semaines, va voir son bilan étripé par l'équipe de Sarkozy, qui n'hésitera pas à prendre ses distances, et par la direction du Parti socialiste, pour des raisons souvent différentes.

Le chef de l'Etat est un menteur, un voleur, un homme sans conviction, un profiteur de la République, un opportuniste, et beaucoup d'autres choses encore. Il est un homme de coups, une bête de campagne, mais a dénaturé l'action politique, et a été incapable de présenter un projet mobilisateur pour les Français.

Pourtant, un bilan doit aussi s'examiner sans aucun manichéisme, ni aveuglement sectaire. Il faut donc savoir reconnaître, au milieu de toute cette médiocrité, qu'en trois circonstances, Jacques Chirac a pris des positions courageuses, prenant parfois le contre-pied de son propre camp.

La première fut de tenir tête à l'administration de Bush, en 2003, lors de la guerre d'Irak. Il est certain que son camp, notamment derrière Sarkozy, était hostile à l'action de Chirac-Villepin, et souhaitait, ce qu'un Lellouche ne cachait pas, le ralliement de la France, derrière Blair-Berlusconi-Aznar, à la politique états-unienne. Le discours de Villepin à l'Onu a été un grand moment, qui a rappelé les meilleurs aspects de la politique indépendante gaulliste des grandes années. Si avec Sarkozy, on est certain que nos soldats seraient en train de se faire tuer en Irak, on aimerait être sûr qu'avec les socialistes, qui n'ont jamais brillé, jusqu'à ce jour, par des prises de distance nettes avec la politique américaine (se souvenir de 1991), la situation ne serait pas la même.

La deuxième décision courageuse, et respectable du chef de l'Etat sera de décider de faire une loi contre les signes religieux à l'école. Son discours du 11 décembre 2003, qui annonçait la loi du 15 mars 2004, fut remarquable. Là encore, Nicolas Sarkozy a combattu de toutes ses forces cette orientation, lui qui avait des gages aux islamistes de l'UOIF. Avec le ministre de l'Intérieur, il n'y aurait pas eu de lois, et les enseignants seraient encore confrontés à des spécimen comme les soeurs Levy, qui auraient multiplié incidents et provocations dans les écoles publiques. Mais surtout, avec la gauche plurielle, il n'y aurait jamais eu non plus cette loi. Nous n'oublierons jamais que la direction des Verts l'a combattu de toutes ses forces, que la direction du PCF, malgré un André Gérin, a fait voter contre, et que les socialistes ne sont réveillés qu'à la fin des débats.

La troisième décision, qui lui a valu le mépris et la colère de tout son camp au soir du 29 mai 2005, a été celle d'organiser un référendum pour demander l'avis aux Français. Que Chirac ait appelé à voter " oui " ne change rien à la qualité de sa décision. N'oublions pas cet aveu de Strauss-Kahn : " Nous avons fait la connerie de demander un référendum à Chirac, et Chirac a fait la connerie de nous dire oui ". Sans Chirac, il n'y aurait pas eu de référendum. Quant à Sarkozy, il a annoncé, s'il était élu, qu'il n'y en aurait pas de nouveau, mais un vote des députés ! Rappelons que si le chef de l'Etat avait appliqué cette procédure, le " oui " l'aurait emporté à plus de 90 %, preuve de la coupure des élus avec le peuple.

Alors, c'est promis, à l'heure du bilan de Chirac, je n'oublierai pas le côté accablant de son bilan, le peu de sympathie que j'éprouve pour le personnage, mais je lui accorderai quelques circonstances atténuantes à cause de ces trois décisions.

Jeanne Bourdillon

7 - Proche-Orient

7.1 - Pour la première fois en Israël, un ministre arabe. L'extrême droite raciste crie à "la mort du sionisme"

La nomination, pour la première fois dans l'histoire d'Israël, d'un ministre arabe, Raleb Majadeleh, déchaîne le parti Israel Beitenou et son leader Avigdor Lieberman (membre de la coalition gouvernementale !)

Avigdor Lieberman, ministre des affaires stratégiques, a réclamé la démission du ministre de la défense Amir Peretz après que celui-ci a nommé le premier ministre arabe de l'histoire d'Israël[1]. Lieberman a affirmé que Peretz avait outrepassé ses droits en tant que ministre de la défense, et avait utilisé l'appareil de l'Etat pour poursuivre des objectifs politiciens dans le cadre des primaires du parti travailliste.

Les propos de Lieberman faisaient suite à la condamnation de cette nomination par la présidente du groupe parlementaire de son parti Israel Beitenou, Esterina Tartman, qui l'avait qualifiée de "coup mortel porté au sionisme". Elle avait déclaré que la nomination du député travailliste Raleb Majadeleh au poste de ministre des sciences et de la technologie "nuisait au caractère juif d'Israël en tant qu'Etat juif. Il nous faut détruire ce défaut en nous-mêmes. Si Dieu veut, Dieu nous viendra en aide."

Les propos d'Esterina Tartman ont été largement condamnés par les députés de tout le spectre politique. Majadeleh lui-même a déclaré que ces propos ne méritaient pas de réponse.

Tartman a également affirmé que Peretz n'avait nommé Majadeleh que parce qu'il était arabe, pour renforcer son influence dans le secteur arabe au sein du Parti travailliste. "Peretz sacrifie le sionisme", a-t-elle dit. "Il a franchi toutes les lignes jaunes. Israël est un Etat juif, et il doit être dirigé selon des principes juifs." Elle a par ailleurs souligné qu'elle n'avait rien à reprocher à Raleb Majadeleh personnellement, mais qu'elle en faisait une question de principe. "C'est de l'assimilation. J'appelle le premier ministre à refuser cette nomination, non pour des raisons personnelles, mais pour préserver les intérêts d'Israël, en tant qu'Etat juif et sioniste."

Le député Mikhael Eitan (Likoud) a demandé un débat à la Knesset sur ce qu'il a appelé les propos racistes d'Esterina Tartman. Il a déclaré qu'il "rejetait avec dégoût les propos racistes de Tartman. Le sionisme de Herzl, Jabotinsky et Begin a toujours défendu l'intégration des Arabes loyaux à l'Etat dans toutes ses institutions, sur une base d'égalité. Les déclarations de Tartman sont tels que quiconque croit en l'égalité et la démocratie ne peut accepter qu'ils soient à l'ordre du jour."

Des députés travaillistes, dont Danny Yatom et Yoram Marciano, ont appelé Peretz à réunir les instances du parti pour reconsidérer la participation des travaillistes à la coalition dont Israel Beitenou fait partie, ndt après les propos de Tartman.

Marciano, président du groupe parlementaire travailliste à la Knesset, a appelé le premier ministre Ehoud Olmert à évincer Israel Beitenou de la coalition, et les travaillistes à réfléchir s'ils peuvent continuer à "siéger au gouvernement aux côtés de ce parti raciste."

'"Ces propos sont une insulte à la Knesset, à la démocratie et à l'Etat", a déclaré la députée travailliste Nadia Hilou. "S'ils sont acceptables pour Israel Beitenou, alors il doit quitter le gouvernement. Les citoyens arabes n'ont pas reçu leur nationalité par la grâce d'Israel Beitenou."

Le président du parti Meretz, Yossi Beilin, a appelé le Parti travailliste à conditionner sa participation au gouvernement au départ d'Israel Beitenou. Il a ajouté que ces propos racistes, question à laquelle Israel Beitenou devra se confronter, "sont extrêmement graves", et a appelé le procureur de l'Etat à vérifier s'il y avait matière à ouvrir une enquête criminelle suite à ces propos."

Le député Magal Wahaba (Kadima) a dit : "Je regrette qu'il y ait encore des gens qui, au lieu de parler de coopération, continuent à tenir des propos racistes. Ces gens doivent éliminés de notre sein."

Trad. : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant

Notes

[1] Dans le système politique israélien, ce sont les dirigeants des partis politiques qui désignent les membres du gouvernement, selon le quota de ministres qui leur a été attribué après négociation. Ce poste était vacant depuis la démission de l'ex-ministre travailliste Ophir Pines-Paz.

La Paix Maintenant www.lapaixmaintenant.org

Source : Ha'aretz, 11 janvier 2007

8 - à voir

8.1 - A propos de " La bataille d'Alger ", le film d'Yves Boisset.

C'est l'honneur des démocraties de savoir reconnaître qu'elles ont pu parfois régresser vers la barbarie et même s'il leur faut généralement beaucoup de temps avant de se résoudre à ce retour sur soi, c'est néanmoins par leur assentiment au Devoir de mémoire qu'elles se distinguent des dictatures et des régimes totalitaires qui, toujours et partout, cherchent à dissimuler leurs bassesses et leurs crimes.

C'est pourquoi je trouve très positif que France 2 a programmé (le J.11 Janvier) le documentaire d'Yves Boisset " La bataille d'Alger ". Je regrette seulement que les responsables politiques de l'époque (Janvier 57), maintenant disparus, se sont toujours considérés comme exemptés de ce Devoir de mémoire, en particulier le Garde des Sceaux François Mitterand qui avait donné le feu vert au Général Massu pour les opérations de ratissage à Alger. Je regrette également que certains chefs militaires refusent obstinément de reconnaître que les paras ont eu recours à des " méthodes d'interrogatoire musclées " et à des exécutions sommaires ou s'efforcent de les justifier par la nécessité d'extirper d'Alger le terrorisme FLN.

A fortiori je trouve scandaleux que, cinquante ans après, Madame Louisette Ighilahriz, qui a été torturée par les paras, attende encore que la Cour de cassation française lui rende justice contre le Général Schmitt qui l'a accusée d'avoir menti à propos de la torture et qui l'a traitée d'affabulatrice !

L'intention de Madame Louisette Ighilahriz n'a jamais été de mettre en accusation le peuple français dans son ensemble comme le font les Indigènes de la République, pour qui la culpabilité historique est forcément une tare héréditaire et communautaire. Elle se bat uniquement pour que la vérité l'emporte enfin sur le mensonge. Nous devons la soutenir car tous les démocrates ici et là-bas doivent faire cause commune dans le combat pour la vérité et la justice.

Bernard Kemmel

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