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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°554 - mercredi 25 juillet 2007

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1 - chronique d'Evariste

1 - Quelle rentrée pour quelle France ?

Après la période électorale, nous vivons une surmédiatisation du Président de la république. Il est partout. Il est la vedette du Tour de France bien plus que le sont les coureurs suspectés de dopage. Un gendarme relève de la psychiatrie et devient un meurtrier, il est là. Pendant ce temps-là, il engage la remise en cause du droit de grève, la modification du droit du travail, ses promesses électorales qui vont faire croître le déficit de la sécu, etc.

Par ailleurs, il applique les idées de Bayrou, qui n’était en fait qu’un opposant de pacotille, un tigre en papier aurait dit Mao, et enrôle de nombreux dirigeants du social-libéralisme (Lang, Strauss-Kahn,Kouchner,etc.) sous sa bannière ce qui n’est pas difficile tellement leur différence sur le plan économique apparaît inférieur à l’épaisseur du papier à cigarettes !

Le sarko-bonapartisme apparaît aujourd’hui comme triomphant. Les impasses théoriques et pratiques du parti socialiste, de la gauche anti-libérale, du mouvement altermondialiste, lui laissent un peu de temps. Mais qu’en sera-t-il à la rentrée ? Dans les mois qui viennent ?

Car la droitisation des élites politiques néo-libérales et social-libérales n’entraînent pas le peuple dans ce sens. La maîtrise politico-médiatique du 4ème bonapartisme de notre histoire ne pourra pas faire illusion très longtemps.

Déjà, on s’aperçoit que des électeurs de Nicolas Sarkozy se déclare opposés aux franchises médicales pourtant grand chantier présidentiel. On entends : j’ai pas voté pour la diminution des remboursements Sécu ! 61% des français se déclarent déjà contre ce chantier présidentiel !

Le rendez-vous est donné, le président veut faire passer les nouvelles franchises médicales au PLFSS(Projet de loi de financement de la sécurité sociale) en novembre prochain. Un collectif national contre les franchises médicales est né. Un communiqué commun a été signé entre ce collectif et la CGT. Un premier rassemblement national décentralisé est lancé pour le 29 septembre. A Paris,le rendez-vous est donné au Gymnase Japy.

Sur le plan européen, le président de la république, satisfait au dogme néolibéral européen en voulant empêcher le peuple français de se déterminer sur le nouveau traité néolibéral anti-laïque et anti-social, mais entre en contradiction avec ses partenaires néolibéraux sur les dogmes de Maastricht sur ses promesses électorales fiscales.

Il a besoin d’aller vite,son principal soutien, Georges Bush, n’est là que pour un an. Ensuite, l’éventuelle inflexion de la politique étatsunienne pourrait lui être moins favorable.

En fait, aujourd’hui, tout semble lui réussir, mais les contradictions internes du turbocapitalisme et les réactions populaires peuvent réserver des surprises.

On a vu comment deux phrases de Laurent Fabius sur la TVA « anti-sociale » de Sarkozy a permis a plusieurs dizaines de députés de gauche,promis à la défaite au soir du premier tour, de gagner au deuxième tour des législatives. Le président, qui est peut-être un colosse aux pieds d’argile ,omniprésent, pratiquant la société de contrôle orwellien, est obligé de se battre en première ligne. Ses premières victoires engrangées avec une majorité aux ordres pourraient être des victoires à la Pyrrhus !

Pour qui sillonne ce pays aux contacts des couches populaires(ouvriers, employés, travailleurs de l’immatériel,) celles qui ont été déçus par la gauche et l’extrême gauche, par le communautarisme tant social qu’ethnique et religieux, n’est pas visible l’abattement que l’on rencontre chez les couches moyennes supérieures radicalisées qui forment les gros bataillons des militants fourvoyés dans des impasses théoriques et pratiques. Les couches populaires principalement périurbaines, les catégories qui souffrent du recul de la solidarité(familles avec enfants en bas âge, personnes de plus de 60 ans) qui ont permis la victoire de Nicolas Sarkozy jugeront sur pièces. Et là, à l’instar des franchises médicales, de nouvelles résistances peuvent apparaître.

Tout dépend donc du degré de refondation idéologique qui sera effectué à gauche, de la résistance que les couches populaires vont être capables de fournir aux actions anti-sociales et anti-laïques du nouveau pouvoir.

Laissons donc aux « gognols » le soin de pérorer sur les allers et venues de Cécilia, sur le caractère plus ou moins sexy des vieux-nouveaux responsables du PS, ou sur les 325 initiatives de recomposition en cabines téléphoniques de la gauche anti-libérale et altermondialiste.

Aujourd’hui, les contradictions du centre de la gouvernance mondiale, les capacités d’une refondation idéologique et la résistance des peuples sont les principaux indicateurs qu’il faudra regarder dans les mois qui viennent. Tout le reste ne sera qu’un remake du « bougisme » de la société du spectacle.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - politique française

1 - 29 septembre 2007 : quatre heures contre les franchises et pour l'accès aux soins pour tous.

Professionnels du soin, syndicats, partis politiques, acteurs du monde associatif ou médico-social, mutualistes, représentants des usagers et /ou usagers du système de santé, nous nous mobilisons contre les franchises, pour l’accès aux soins de qualité et à la santé pour tous.

Nous refusons les franchises sur les soins, que veut mettre en place le nouveau gouvernement :

La franchise est sensée « responsabiliser » les patients, les membres du gouvernement le répètent constamment. C’est dire que pour eux, les Français sont irresponsables... Or, pour être responsable, il faudrait pouvoir s’orienter en connaissance de cause, bénéficier d’un système d’information claire sur l’organisation réelle du système de santé, sur les tarifs pratiqués, sur les pathologies et l’éducation à la santé. C’est loin d’être le cas en France.
La responsabilisation est donc un prétexte, les malades n’étant pas responsables de leurs maladies. La franchise est avant tout un système de pénalisation financière et de culpabilisation, notamment du malade pris en charge à 100%, du cancéreux, du dialysé, du diabétique, de l’accidenté du travail. Ce projet s'inscrit dans une « culture » des uns contre les autres, génératrice de haines sociales.
La question de la dépense de soins découle de décisions politiques sur l’organisation du système de soins, du mode de rémunération des professionnels, du type de formation qu’ils reçoivent (indépendante ou non notamment), de la mise en place d’actions de prévention et d’éducation à la santé, d’actions sur les conditions de vie des gens, sur la santé au travail et environnementale, sur le bien manger...

L’instauration de franchises, la généralisation des dépassements d'honoraires par la création d'un secteur optionnel, aboutirait à l’abandon progressif d’un système d’Assurance maladie solidaire, dans lequel chacun cotise selon son revenu et est soigné selon son état de santé ; ce serait la mise en place d’un système assurantiel privé favorable à la croissance des inégalités sociales de santé.
S’opposer aux franchises est le premier pas pour construire un système de santé plus juste.

Réussir la mobilisation du 29 septembre, c’est permettre ensuite, s’il n’y a pas abandon par le gouvernement de cette proposition injuste, d’engager, dans la deuxième quinzaine d’octobre, des manifestations décentralisées dans toute la France.

SIGNATAIRES DU COLLECTIF NATIONAL :

L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org

2 - Un référendum pour le nouveau Traité européen !

Le dernier Conseil européen de Bruxelles du 23 juin 2007 a décidé de confier à une Conférence intergouvernementale le soin de travailler d'ici à la fin de l'année à la rédaction d'un nouveau Traité européen « simplifié », suite au rejet par les peuples hollandais et français du Traité constitutionnel.

Le Président de la République française, puis son ministre des Affaires étrangères, ont néanmoins explicité les grandes lignes de ce nouveau traité « simplifié ».

Il ressort qu'il concernera le système et le mode de décisions européens, les questions sociales, les valeurs constitutives de l'Union et des mesures significatives concernant la lisibilité de l'Union.

Ce nouveau Traité « simplifié » aura des conséquences majeures et directes pour la vie de nos concitoyens et de nos institutions.

Cela implique donc qu'il soit soumis à referendum.

Tout d'abord, conformément à la Constitution française, dès lors que ce nouveau Traité modifiera le fonctionnement de nos institutions il devrait être soumis à approbation populaire.

En second lieu, si le besoin existe absolument de réconcilier l'Union européenne et les peuples européens alors ce Traité doit être aussi leur affaire.

Le précédent Traité, dit constitutionnel, a montré que la voie parlementaire n'était pas la voie par laquelle les peuples pouvaient se reconnaître. Et si ce nouveau Traité fait la synthèse entre les tenants du « non » et du « oui », ainsi que le dit le Président de la République , alors que peut-il craindre d'un referendum ? Les arguments du ministre des Affaires étrangères selon lesquels la ratification par la voie parlementaire évitera les inconvénients précédemment constatés ne peuvent être recevables.

La démocratie n'est pas négociable. Elle ne peut souffrir d'une mise à l'écart, d'un manque d'appropriation par les peuples européens de la construction européenne. Le retour de la politique suppose que notre peuple soit consulté. Il a défait le précédent Traité. Il doit s'exprimer sur ce nouveau Traité. C'est une double exigence : nationale et européenne.

En conséquence, nous appelons solennellement le Président de la République Française à soumettre le nouveau Traité à la ratification de notre peuple et à décider de l'organisation d'un referendum.

Que l'on soit pour ou contre ce nouveau Traité, l'Europe ne se fera pas contre les peuples. Elle ne se fera pas sans eux. Elle se fera nécessairement avec eux !

Premiers signataires:
Clémentine Autain , Maire adjointe de Paris ; Robert Bret , Sénateur ; André Chassaigne , Député, Président de l'ANECR ; François Delapierre , Délégué général de PRS ; Jean Desessard , Sénateur ; Christian Favier , Président du Conseil général du Val-de-Marne ; Jean-Claude Gayssot , ancien ministre, Conseiller régional ; Dominique Grador , Conseillère régionale ; Jacqueline Fraysse , Députée ; André Laignel , Député européen ; Jérôme Lambert , Député ; Marie-Noëlle Lienemann , Députée européenne ; Jean-Claude Lefort , Député honoraire ; Jean-Luc Mélenchon , Sénateur, Président de PRS ; Jean-Claude Sandrier , Député, Président du Groupe de la gauche démocrate et républicaine à l'Assemblée nationale ; Noël Mamère , Député-maire ; Paul Quilès , ancien ministre, Marie-Pierre Vieu , Conseillère régionale

Source

Référendum Europe 2007

3 - Conférence de presse avec Marie-George Buffet sur le futur traité européen

Mesdames, Messieurs,

Je rappelle tout d'abord les principales étapes prévues pour le déroulement du processus devant aboutir au futur traité européen:

Si tel est le cas, va s'ouvrir alors la période de ratification. D'ici là peuvent se poser des problèmes d'interprétation de certaines passages du mandat (très compliqué) du traité (prétendument "simplifié") au niveau des Etats. Mais surtout, ce bel ordonnancement fait complètement abstraction des sentiments des Européens eux-mêmes à l'égard des politiques menées sous l'égide de l'Union.

Comment les choses se passent-elles concrètement? Les négociateurs et leurs experts ont en main deux textes: d'une part, les traités actuels; de l'autre, l'ex-projet de traité constitutionnel (TCE - désormais appelé pudiquement " les innovations des travaux de la CIG de 2004"...). Les traités actuels resteront en vigueur. Le mandat des négociateurs consiste à intégrer dans ces traités existants tous les aspects nouveaux du TCE, à l'exception des éléments dûment mentionnés. Autrement dit, les dispositions du TCE non citées dans le mandat des négociateurs demeurent valables telles qu'elles figurent dans l'ex-traité constitutionnel.

Il s'agit donc en fait de transférer l'essentiel de l'ex-traité constitutionnel dans les actuels traités. C'est pourquoi le nouveau texte est appelé "traité modificatif".

I- Que deviennent, dans le nouveau texte, les questions qui ont été au cœur des débats de la campagne du référendum de 2005?

Dès lors, la première question à clarifier, notamment vis à vis de celles et de ceux qui ont voté NON en 2005, est celle -ci: que deviennent, dans le nouveau texte, les questions qui ont été au cœur des débats de la campagne du référendum de 2005?

1. Je pense en particulier à toutes les dispositions structurant l'actuel modèle libéral qui guide toute la politique économique et sociale de l'Union européenne. La plupart de ces dispositions n'étaient pas des "innovations du TCE, mais figuraient déjà dans les traités actuels. Elles sont reconduites. Le Président français a interprété le retrait de la mention du principe de "la concurrence libre et non faussée" (mais exclusivement celle figurant dans l'article consacré aux "objectifs de l'Union") comme une "réorientation majeure". Qu'en est-il, aux yeux des principaux membres du Conseil européen qui ont accepté cette modification à cet endroit du texte?

J'ai posé directement la question à la Chancelière allemande, qui présidait ce Conseil européen, ainsi qu'à M. Barroso, le Président de la Commission européenne, en séance plénière du Parlement, le 27 juin dernier: "que va changer concrètement le fait d'avoir retiré cette phrase à cet endroit du futur traité?" Dans sa réponse, Madame Angela Merkel n'a pas fait dans la nuance: "rien ne va changer!" Le principe en question reste, par ailleurs - et à de multiples reprises -, dans le texte. Certes pas en tant qu'objectif, mais comme moyen. Mieux, pour éviter toute ambigüité, un "protocole" a été spécialement rédigé, qui figurera dans le futur traité, pour souligner "haut et fort" - insista la Chancelière - que "ce moyen doit être conservé dans toute sa plénitude". M. Barroso abonda dans le même sens, affirmant que le principe de concurrence ne devait en aucun cas être "sapé" car il constituait "l'une des composantes essentielles du marché unique. Cela doit être très clair".

Au demeurant, la lecture des conclusions du Conseil européen ne laisse guère de doute sur l'intégrisme libéral inoxydable de ses membres actuels. Dans le chapitre consacré aux "questions économiques, sociales et environnementales", dès la première phrase, il est rappelé que "la poursuite du renforcement" (sic) de la libre circulation des capitaux continuait de "revêtir une importance capitale".

Est-ce à dire que nous nous contenterions de prendre acte de cette réponse officielle à la question sur la" concurrence libre" et que nous refermerons la parenthèse de l'opération - Sarkozy? A mes yeux, nullement! J'y reviendrai dans un instant.

2. Autre question sensible durant nos débats de 2005: la place des services publics dans les textes européens. Il n'y aura rien de changé sur ce point non plus, par rapport à l'ex-traité constitutionnel, si ce n'est là encore, l'ajout d'un "protocole" soulignant, sans plus de précision, "la grande marge de manouvre des autorités nationales, régionales et locales dans la fourniture, la mise en service et l'organisation des services d'intérêt économique général d'une manière qui réponde autant que possible aux besoins des utilisateurs". Comme vous voyez, il ne s'agit pas vraiment d'une révolution culturelle... Les S.I.E.G. (services "d'intérêt économique général") continueront de ne bénéficier que d'un statut dérogatoire, dûment surveillé, aux règles de la concurrence et aux lois du marché.

3. En ce qui concerne la charte des droits fondamentaux, trois remarques:

  1. Son texte ne figurera pas dans le futur traité, mais il y sera fait mention et sa valeur juridique contraignante sera soulignée.
  2. Un "protocole" annexé au traité précisera que la Charte en général et, tout particulièrement, "pour dissiper tout doute, rien dans le titre IV de la Charte (les droits sociaux et le droit du travail) ne crée des droits justiciables applicables au Royaume Uni".
  3. La version de la charte qui sera retenue est bien celle qui figure dans l'ex-projet de traité constitutionnel, avec ses passages très controversés (exemple: le traditionnel "droit au travail" y est remplacé par "le droit de travailler") et ses "explications établies sous l'égide du Praesidium de la Convention européenne" qui, ajoutées, à l'époque, à la demande de la Grande Bretagne, vident certains articles de toute substance.1
  4. Je m'arrête enfin sur la "politique de sécurité et de défense commune" dont les développements prévus dans l'ex-projet de traité constitutionnel avaient également soulevé de nombreuses objections. Or, toute cette partie est reprise dans le mandat des négociateurs du futur traité. Citons en particulier:
    "la politique de l'Union (...) est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans (le) cadre (du traité de l'Atlantique Nord)".
    Ce passage avait été sévèrement critiqué comme l'expression d'une allégeance à priori à l'OTAN (On ne sait pas quelle sera la politique que l'OTAN dans l'avenir, mais on s'engage, les yeux fermés, à ne jamais avoir de politique en rupture avec elle...);
    "les Etats membres s'engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires". Cette injonction à augmenter les dépenses d'armement a souvent été fustigée dans les débats de 2005;
    "le Conseil peut confier la réalisation d'une mission (...) à un groupe d'Etats membres afin de préserver les valeurs de l'Union et de servir ses intérêts" (sic)
    "les Etats membres (...) qui ont suscrit des engagements plus contraignants en la matière en vue des missions les plus exigeantes, établissent une coopération structurée permanente dans le cadre de l'Union"

Ce type de dispositions nouvelles avait alimenté la crainte d'une dérive militariste de l'Union et consolidé le NON (de gauche).

II-Autres "innovations" tirées de l'ex-projet de traité constitutionnel qui figurent dans le mandat des négociateurs du futur traité

Enumérons brièvement, ensuite, les autres "innovations" tirées de l'ex-projet de traité constitutionnel qui figurent dans le mandat des négociateurs du futur traité. Je dis "brièvement", non parce qu'il s'agirait de questions secondaires, mais parce que certaines d'entre elles sont plus connues, ayant été mises en exergue dans les commentaires officiels. Je pense notamment à:

D'autres réformes sont moins connues et devront être explicitées - j'y suis prêt, si vous le souhaitez, tout à l'heure -. Par exemple:

un léger assouplissement des conditions permettant à un minimum de 9 Etats membres de conclure entre eux une "coopération renforcée";

la réaffirmation de la primauté du droit communautaire sur le droit national, sous la forme d'une annexe au traité rappelant les arrêts (la jurisprudence) de la Cour de Justice sur le sujet;

Le simple énoncé, non exhaustif, de ces "innovations" institutionnelles, extraites de l'ex-traité constitutionnel, mais qui n'avaient pas fait l'objet d'une large information ni confrontation d'idées en 2005, renforce encore la conviction qu'un débat public d'envergure ainsi qu'une consultation effective des citoyens et des citoyennes, mis en situation de pouvoir se déterminer en connaissance de cause, s'impose comme une exigence démocratique incontournable. Ce qui me conduit au 3ème point que je souhaitais aborder.

III- La gauche européenne a un triple défi à relever.

1.Je disais que le marathon décidé au Conseil européen pour adapter le texte du futur traité faisait complètement abstraction des sentiments des Européens eux-mêmes à l'égard des politiques menées sous l'égide de l'Union. C'est pourquoi le premier devoir de la gauche européenne me semble être de contribuer à leur expression.

La première étape - décisive à mes yeux - de ce travail d'appropriation des enjeux de cette bataille par les citoyennes et les citoyens, c'est la clarification du contenu et de la portée du texte en cours d'élaboration. A ce stade, c'est à cela que nous devrions consacrer nos efforts.

Ce vendredi, par exemple, le Parti de la gauche européenne (PGE) organise, à Salzburg, une rencontre européenne sur ce sujet dans le cadre de son "université d'été". J'y interviendrai. Ce type d'initiative gagnerait à être multiplié et à s'adresser à quiconque aspire à voir changer le cours de l'Union européenne.

2.De pair avec cet effort de pédagogie politique, la gauche européenne doit, selon nous, porter l'exigence d'un grand débat public et pluraliste, dans chaque pays et à l'échelle européenne, conclu par un référendum.

3.Et surtout, la gauche européenne doit, à mes yeux, se hisser à la hauteur de la nouvelle bataille idéologique engagée par un certain nombre de responsables politiques européens qui, tels Nicolas Sarkozy, sentent bien que le discours "bruxellois" traditionnel et la pensée unique qu'il véhicule ne passent plus. Et ce qui est vrai pour la question des "déficits publics" vaut pour la politique industrielle, les mesures de protection ou les dogmes de la BCE. Pour tenter de canaliser les aspirations de plus en plus fortes au changement du "logiciel européen" - pour reprendre une expression à la mode -, ils brisent certains tabous, évoquant à haute voix les contradictions jusqu'ici commentées sous le manteau. C'est la rançon de l'effet du 29 mai 2005 !

Ainsi, le ministre allemand des finances, M. Peer Steinbrück, évoquait-il récemment le risque d'une "crise de légitimité du modèle économique et social européen". De son côté, le ministre italien de l'économie, M. Padoa-Schioppa, pourtant connu de longue date comme un partisan de la rigueur dans les comptes publics, a fait scandale le mois dernier en s'écriant: "nous refusons la camisole de force européenne"...

Il serait, selon moi, aussi incohérent de nier la réalité des problèmes qu'ils évoquent - qui étaient souvent au cœur du débat français de 2005 - que naïf de s'illusionner sur leur volonté d'y apporter des solutions répondant à l'attente de nos concitoyens. Une vraie confrontation sur les options politiques s'impose donc, au grand jour, à partir des expériences concrètes vécues par les gens et des contradictions de moins en moins contestables des politiques actuelles de l'Union.

Ainsi le Président de la République dit-il vouloir combattre le dogme de la "concurrence libre" ? Chiche ! Alors, quelles mesures la France envisage-t-elle de prendre pour enrayer l'absurdité économique, écologique et bien sûr sociale de l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence ? Et quelle attitude le gouvernement français va-t-il adopter sur la libéralisation totale des services postaux, discutée cette semaine au Parlement européen ?

C'est dans le concret et au travers d'actions multiformes pour rompre avec les orientations et les structures actuelles de l'Union que la gauche européenne devrait, à mes yeux, élaborer et faire vivre sa vision alternative.

Beaucoup de frustrations seront donc sur la table. Je me réjouis de constater que le PCF accorde à cette dimension majeure des combats politiques de notre temps la place qui lui revient.

Je vous remercie.

Francis Wurtz Président GUE/NGL

4 - Au royaume des tricheurs , c'est ceux qui trichent le plus qui gagnent ... le plus !

Métro de Lyon : Ils sont huit, mignons d'ailleurs, le plus petit a 7 ans et le chef de bande 11 ans environ. Ils me suivent à la station de métro, dimanche de juillet, il fait chaud, ils échangent quelques mots à voix basse, le chef donne l'ordre. J'ai compris. Ils se précipitent derrière moi quand je passe avec ma carte, ils m'ont choisie, mais je refuse, explique: " C'est de la triche, il ne faut pas tricher, vous êtes tout seuls? C'est dangereux, le métro, vous êtes des enfants... " Un homme arrive, très fort , il tient les portes et toute la petite bande passe, l'adulte rit en me regardant et les enfants aussi. Un autre jour, deux jeunes, 16 à 18 ans, me poussent carrément et entrent derrière moi. Il y a sur le quai deux "amis" avec leur Tee-shirt jaune, employés TCL chargés et payés pour faire la surveillance. Ils ont vu et ne disent rien. Un autre adulte est entré aussi frauduleusement, mais plus tranquille, les employés se dirigent vers lui et le contrôlent. Je m'étonne de cette discrimination dans l'application de la loi. " Nous intervenons en sécurité " me répond-on . Quand la situation est dangereuse, et que nous ne sommes pas en force, on laisse filer"
C'est ainsi que des commandos de plusieurs employés TCL barrent la sortie du métro et contrôlent souvent, avec la police parfois. Les agressions envers les employés étant fréquentes, ils ont exigé de se protéger ( et je les soutiens). -" Certes, dis-je, mais vous ne croyez pas que les usagers qui respectent les règles et paient leur transport peuvent légitimement penser qu'ils sont victimes( le mot est à la mode) de leur honnêteté?". Les regards se font fuyants et on ne m'en dit pas plus. Alors, en républicaine que je suis, je me pose des questions sur ces deux cas :

  1. est-il normal de laisser ainsi vagabonder une bande de huit gosses, avec un petit chef de bande de 11 ans?
  2. L'adulte lui-même resquilleur qui a laissé entrer les gosses, quel exemple donne-t-il à ces enfants? Qu'il y a deux sortes de citoyens :
    - ceux (les pauvres c... ) qui paient leur titre de transport
    - et ceux qui trichent et ne le paient pas, les plus malins, quoi ?

On peut même penser que ces enfants sont en danger, et la responsabilité des parents est manifeste, mais aussi les adultes, les usagers qui favorisent la triche. ( cette fois , il n'y avait pas de contrôleurs, ni employés)

Comment peut-on apprendre aux enfants le respect des lois si les adultes ne les respectent pas eux-mêmes ?

Dans le Rhône, on a ouvert une nouvelle prison pour mineurs, à Meyzieu.
Ouvrir des prisons, c'est un échec de la famille, de l'école, de toute la société ! Ces mineurs emprisonnés, sont 27 pour le moment. Mais déjà, il y a des "incidents": c'est ainsi qu'on appelle une violente révolte, qui a causé d'importants dégâts, il a fallu faire appel aux ERIS ( équipe régionale d'intervention ). D'autres mineurs viendront s'ajouter, de Villefranche/sur/Saône. Les nouvelles lois sur la récidive vont augmenter le nombre des détenus, majeurs ou mineurs. Mais le premier délit n'est souvent pas encore sanctionné, la justice manque tellement de moyens ! que les mineurs commettent le deuxième délit sans avoir "payé" pour le premier! Et l'on croit que les "peines-planchers" vont arrêter les délinquants? Les délinquants ne pensent pas à cela quand ils commettent leurs délits. Ils ne pensent qu'à une chose : ne pas se faire prendre.

Les prisons surpeuplées sont dangereuses

Les prisons pour mineurs coûtent plus cher que les prisons pour adultes. Et la prison , c'est l'école de la récidive

L'exemple américain devrait pourtant nous ouvrir les yeux : la loi des 3 coups( le 3e conduit à une peine très longue, même s'il s'agit du vol d'une pizza ) Et la délinquance n'a pas du tout baissé !

Au cours des débats que nous avons organisés, à Lyon, sur "les jeunes et la violence" nous avons apprécié l'intervention d'un commissaire de police, secrétaire de l'UNSA qui a martelé, à chaque fois, que la prévention était indispensable, avec les parents, l'école; les éducateurs. Et que la même école républicaine doit continuer en prison, si prison il y a .

Revenons à nos resquilleurs du métro à Lyon. Voilà de la petite "triche" mais la triche, la fraude existe au plus haut niveau de l'État, même si ce n'est pas l'enrichissement personnel , il y a utilisation frauduleuse de l'argent public:

Bien entendu, je n'oublie pas la fraude aux Assedic, au RMI etc..
Et dans le privé, les parachutes dorés ( pour J.Marie Messier, 20 millions d'€, pour Daniel Bernard 29 millions d'€ ( Carrefour) . Pour ce dernier, je suis allée soutenir les employés qui réclamaient une augmentation, au même moment. Et elle leur a été refusée ! Et je ne parle pas des stock-options etc... C'est immoral de gagner autant d'argent comme prime de licenciement, quand on a parfois bien mal géré l'entreprise et que l'on a licencié sans remords.

Le sport aussi, qui devrait être un exemple pour les jeunes, mais la triche est là aussi , le dopage et le fric gâchent tout. Les sommes les plus folles sont versées aux joueurs, qui deviennent millionnaires très vite, alors que des citoyens peinent pour faire augmenter leur misérable SMIC... Sans oublier la violence des joueurs, par les plus grands parfois, n'est-ce pas Zizou ?

Quelle image donne-t-on à nos enfants ?

Quand les délinquants en cols blancs s'en tirent "blanchis" et riches ?
La prison pour mineurs me touche particulièrement : en tant qu'enseignante, je considère que c'est un échec .
Il faut réclamer des moyens pour la prévention, pour la justice .
Je suis de l'avis de Maryse Lebranchu, ancienne ministre de la Justice ( Libération du 18:7/2007)
" C'est une loi pénitentiaire rétablissant la République dans les prisons qu'il faut " Permettre aux détenus, mineurs ou majeurs, soit une formation soit un emploi en vue d'une insertion ou d'une réinsertion .

Mireille Popelin

3 - combat laïque

1 - Gaudin akbar !

Le maire UMP de Marseille la veut à tout prix, sa grande mosquée, à moins d’un an de la prochaine élection municipale. En 2006, son conseil municipal, à la quasi-unanimité (bravo la gauche !) avait voté un bail emphytéotique des plus avantageux à l’association « La Mosquée de Marseille ». Ce contrat comprenait la jouissance, pour 99 ans, d’un terrain municipal de 8.600 mètres carrés pour la somme de 300 euro par mois ! Saisi par trois partis d’extrême-droite (en juin 2005, la "FNLP-Libre Pensée" annonçait un recours, dont on est sans nouvelle depuis), le tribunal administratif, à la grande fureur du maire de Marseille, avait annulé la délibération. Ce tribunal notait que "la ville de Marseille n'apportait aucune explication probante sur les modalités de calcul du loyer fixé" et la première estimation locative du terrain était de 140 000 E.

Ce 16 juillet 2007, le conseil municipal de Marseille était donc amené, pour la deuxième fois, à se prononcer sur la construction de la Grande Mosquée. Les règles avaient un peu changé depuis le premier revers cinglant subi l’année précédente.

Le bail ne courait plus que pour cinquante ans, et le loyer était passé à 24 000 euros par an (nouvelle estimation des Domaines). Le grande mosquée occupera un espace de 3 500 m2, sur un terrain municipal de 8 600 m2. Elle sera équipée, d’un minaret de 25 m de haut, et pourra recevoir la visite de 5 000 fidèles. Gaudin akbar !

Déjà 62 mosquées

Il faut savoir que Marseille compte déjà 62 mosquées, pouvant accueillir 13 140 musulmans. Il y aura, d’autre part, la construction d’un espace commercial et culturel (doit-on comprendre de la nourriture halal et des librairies Tahwid ?) dans ces quartiers nord de Marseille.

Ce qui pourrait entraîner une autre subvention municipale pour l'espace "culturel". Rappelons que cette municipalité a déjà payé la mise aux normes des lieux de cultes musulmans (moyennes mosquées de la ville), et qu'un autre bail emphytéothique est prévu, sur le même terrain, pour une école catholique, sans oublier que les fondamentalistes de l'UOIF ont un projet d'école musulmane dans ces mêmes quartiers.

Les arguments du maire de Marseille, pour justifier son acharnement, sont souvent curieux.

« On ne peut pas avoir une ville où on brûle moins de voitures qu'ailleurs si l'on ne tient pas compte de l'équilibre des communautés ». Mamma Galledou, cette jeune étudiante brûlée à 80 % dans l’incendie criminel d’un bus appréciera sans doute à sa juste valeur les propos du maire de Marseille. De même que les habitants de Strasbourg, qui ont le double privilège d’avoir une grande mosquée, et, tous les ans de réveillon, le record du nombre de voitures brûlées (à Marseille, on préfère le 14 juillet, notait un quotidien local).

On compte les croyants "au pif"

Gaudin estime à 200 000 le nombre de musulmans qui habitent sa ville (soit un quart de la population). Tout comme ceux qui affirment qu’il y aurait 5 millions de musulmans en France, il n’a pas l’air de concevoir qu’une personne de culture arabo-musulmane puisse être athée, ou membre d’une autre religion. Un sondage récent indiquait qu'il y avait en France 4 % de musulmans (et 3 % de protestants), ce qui donne 2 millions 400 000 fidèles de l'islam (sur 60 millions de Français). Une fois encore, à Marseille, comme à Paris, on estime "au pif", sans aucune donnée scientifique, le nombre de croyants d'un culte, ce que dénonce la démographe Michèle Tribalat, de l'INED !

« Dans cette ville et tant que je serai maire, tout le monde a droit à un lieu de culte significatif. C'est la dignité, le respect des valeurs de la République », ajoute le maire de Marseille. Pourtant, le maire de Marseille a pris depuis longtemps des libertés avec les valeurs de la République. Quand il ne se fait pas prendre la main dans le sac par le tribunal administratif, sur son premier projet de grande mosquée, il finance l’association communautariste « Marseille Espérance » (locaux fournis, tous frais payés, ainsi qu'un conseiller municipal délégué à Marseille Espérance, et aux relations avec les communautés !). Fondée par Vigouroux, en 1990, et institutionnalisée par Gaudin lui-même, depuis, cette association, constituée de responsables de sept cultes (Arméniens, Bouddhistes, Catholiques, Juifs, Musulmans, Orthodoxes grecs et Protestants), est totalement subventionnée par la mairie, au détriment de l’article 2 de la loi de 1905, qui affirme que « l’Etat ne salarie, ne subventionne ni ne reconnaît aucun culte ».

Le préfet des Bouches-du-Rhône, un certain Michel Sappin, vole au secours du maire de Marseille, en se permettant de qualifier de « relents racistes » toute attitude de celles et de ceux qui entendraient s’opposer, encore une fois, au projet de Jean-Claude Gaudin, qui se dit décidé, s’il le faut, à aller défendre devant le conseil d’Etat, son projet.

Au-delà de l’épisode marseillais, plusieurs questions mériteraient d’être approfondies.

En France, jusque dans les années 1980, il n’y avait aucune demande de construction de lieux de culte, et la foi reculait régulièrement devant la Raison.

Des mosquées pour les croyants ou pour les politiques ?

Pourquoi, depuis une vingtaine d’années, y a-t-il une recrudescence de demandes de constructions de mosquées (et par qui sont-elles formulées : croyants ou politiques) ? Combien ont-elles été construites ? Quelles sont les conséquences, dans la vie quotidienne, de la construction d’un nouveau lieu de culte, et notamment d’une mosquée ? Faudra-t-il, après les demandes de constructions de mosquées, accéder à celles de temples évangéliques protestants, de synagogues, et à d’autres cultes qui réclameront, eux aussi, leur place dans l’espace public ? La conception laïque peut-elle se satisfaire de cette multitude de demandes, et du marquage de l’espace public que cela occasionne ? N’y a-t-il pas une meilleure utilisation des terrains publics, pour l’ensemble de la population, que d’en céder la gestion pour cinquante ans à un culte (et qu'ensuite cela devienne propriété de la collectivité municipale qui aura la charge financière de l'entretenir) ? Depuis 1930, des baux emphytéotiques (officialisés par un texte public de 2006, dans le code de propriété des personnes publiques) sont conclus avec de nombreux cultes pour la construction d'édifices cultuels, d'abord avec l'église catholique, puis avec la plupart des cultes - discrètement. En 1960, des prêts bonifiés de la Caisse des dépôts et des consignations ont été accordés à divers cultes. Etc. Des entorses à la laïcité répétées, justifiées au nom de la "liberté du culte" par la direction du bureau des cultes du ministère de l'Intérieur ! Lors d'un débat de la campagne électorale, Mme Pécresse (actuelle ministre UMP des universités), défendant le candidat Sarkozy, voulait en finir avec ce "bricolage" qu'elle considérait comme "hypocrite", et voulait un financement officiel des constructions des lieux de culte (c'est à dire sans limite) : révolutionnaire ! Le socialiste (et réformiste) Glavany préférait s'en tenir à ces "grignotages" cléricaux de la laïcité. Méthode dure contre méthode douce.

Mais Gaudin, ancien prof de l'école catho, est bien loin de ces réflexions. Il y a bien longtemps qu’il se moque des idéaux républicains, qu’il bafoue en les évoquant, lui qui avait déjà passé un accord en 1986 avec le Front national pour prendre la Région Paca. Gaudin est la caricature de ces élus qui confondent, pour des raisons clientélistes, la laïcité avec l’égalité des religions, et qui instrumentalisent l’islam pour en finir avec la loi de 1905, le non financement des cultes, et la séparation du religieux et du politique.

Une gauche digne de ce nom, et de ses idéaux, à Marseille, au lieu de voter les yeux fermés tous les projets de Grande Mosquée du maire de Marseille, ferait bien de lui rappeler ces quelques fondamentaux de la République.

 

Sources & Bibliographie:

Philippe Isnard LAIQUES 44, av. E. Herriot 13200 Arles
www.laicite.biz - tél. 06 19 58 40 84
laiques3(a)yahoo.fr (pas d'arobaze contre les spams)
Ecrire directement : laicite.free.fr/formulaire.html

Pierre Cassen

2 - La religion doit-elle se mêler à la science? Vif débat en Allemagne

(De Berlin) Tollé en Allemagne à la suite de la proposition de la ministre de l'Education du Land de Hesse, Karin Wolff, qui a suggéré que les questions théologiques concernant l'origine du monde soient abordées dans les écoles lors des cours de biologie.

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L'Origine du monde de Courbet.

Cette remarque d'une ministre CDU (conservateurs) dans un Land très influent fait craindre que le mouvement créationniste ne cherche à pénétrer le système scolaire régional pour ensuite gagner le reste du pays. Ce débat fait aussi des vagues parmi les islamistes radicaux turcs qui refusent la théorie de l'évolution. Très implanté aux Etats-Unis dans les milieux fondamentalistes protestants, le mouvement créationniste dit du "dessein intelligent" ("intelligent design" en anglais) entend fonder scientifiquement les affirmations de la Genèse. La théorie du "dessein intelligent" postule un univers conçu pour l'homme selon une intention divine et il remet en question un principe cardinal de la théorie de Darwin: l'adaptation à l'environnement est la cause principale de l'évolution humaine.

Créationnistes contre évolutionnistes

Pour les adeptes de ce mouvement, le monde a été créé en six jours comme le dit la Bible. Les espèces ont été créées par Dieu sur une Terre vieille de 6000 ans et non pas de 4,5 milliards d'années comme l'estime la science actuelle. Les créationnistes critiquent la théorie évolutionniste de Charles Darwin qu'ils estiment être incomplète et insuffisante notamment sur la question de l'origine de la vie.

Ils cherchent à promouvoir les "nouvelles découvertes" qui ont été faites depuis Darwin, à savoir le créationnisme scientifique et le "dessein intelligent". La thèse centrale: la vie est trop complexe pour résulter d'une évolution guidée par un processus aveugle de mutation-sélection. Principalement défendu par les protestants conservateurs, le créationnisme a également une version islamique en Europe soutenue par des musulmans intégristes d'origine turque.

Les partisans de la théorie de l'évolution de Darwin considèrent que le créationnisme est une fausse science mais ils s'inquiètent surtout du soutien qu'apporte le puissant mouvement créationniste américain (Discovery Institute, Seattle) aux idées antidarwiniennes qui apparaissent dans des mouvements religieux en Europe.

"Moderniser" l'enseignement de la biologie

En Grande-Bretagne, le ministère de l'Education a publié une directive indiquant que ce débat devait avoir lieu dans les cours d'éducation religieuse plutôt que dans les cours de biologie comme le voudraient les partisans du créationnisme. Mais pour la ministre Karin Wolff –qui réfute l'accusation de promouvoir les idées du mouvement du "dessein intelligent"– sa proposition ne vise qu'à "moderniser" l'enseignement de la biologie car elle voit des points communs entre les sciences naturelles et la religion.

"Concernant l'origine du monde, je ne vois pas de contradiction entre l'évolution biologique et l'explication biblique", a-t-elle déclaré dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Cette audacieuse affirmation lui a valu l'appui de quelques personnalités religieuses en Allemagne, dont celle de Walter Mixa, l'évêque d'Augsburg. Dans le camp des rivaux politiques de la ministre, les Verts et les sociaux-démocrates (SPD) ont stigmatisé ses prises de position et ont qualifié la ministre de "chrétienne fondamentaliste".

Questions théologiques et théorie scientifique

L'émoi suscité par les déclarations de Karin Wolff tient au fait que les régions (Länder) sont responsables de l'éducation mais aussi qu'elle a fait voler en éclats la question de la séparation traditionnelle dans les écoles allemandes entre les questions théologiques et la théorie scientifique. Les représentants des églises protestantes et de l'Eglise catholique se sont empressés de minimiser la portée des déclarations de la ministre. "Mme Wolff ignore les différences qu'il y a entre les sciences, la religion et la philosophie", a indiqué Michael Beintker, un membre de l'église protestante EKD. Un porte-parole de la Conférence des évêques a souligné que "le cours de biologie n'était pas le bon endroit pour discuter des thèses créationnistes".

Remous dans la communauté musulmane

Ce débat suscite également des remous dans la communauté musulmane en Allemagne (environ 3,2 millions de personnes), dont la majorité est d'origine turque. Mais pour Safter Cinar, membre de l'Alliance turque de Berlin, cette question ne mérite même pas débat: "La Loi fondamentale Constitution stipule que la religion et la science doivent être séparées. Seule une minorité de musulmans intégristes est tentée par les idées créationnistes, mais la plupart des musulmans turcs en Allemagne ne les soutiennent pas." La théologie déguisée en science a donc peu de chances de passer.

Source

Pierre Rouchaléou Journaliste

3 - LA MOSQUEE SALAFISTE DE CHAMPS/MARNE CONDAMNEE

Depuis le 23 février 2007, une mosquée salafiste clandestine s’est installée en toute illégalité, au pied de nos immeubles, dans un local à but professionnel ou commercial.

Le Maire de Champs sur Marne a esté en justice contre les responsables :

Le 18 Juillet 2007, le Tribunal Correctionnel de Meaux a rendu son verdict.

A première vue il semble clément mais à bien y regarder il est en fait très probant.

Mrs KENZOUA et CHEUTIN sont déclarés coupables pour la réalisation de travaux sans permis de construire et en contrariété avec le Plan d’Occupation des Sols et condamnés à 3000€ d’amende avec sursis.
La SCI a été condamnée à 10 000€ d’amende avec sursis.

Le Tribunal a considéré qu’il y avait changement de destination et que ce détournement était illégal et condamnable.
Le Juge ordonne la remise en l’état des lieux dans les 3 mois, à compter du 18 juillet, avec astreinte de 75 € par jour de retard.

Il n’en demeure pas moins que c’est une première étape pour obtenir la fermeture de cette mosquée qui continue à recevoir du public en toute illégalité et insécurité (la Commission Départementale de Sécurité a donné un avis défavorable à l’ouverture de ce local au public).

Les personnes qui fréquentent ce lieu sont des islamistes radicaux, tenue appropriée pour les hommes – kamis et barbe- et burka ou tchador pour les femmes.

L’élément essentiel est la condamnation mais nous avons quand même l’impression que le juge a fait preuve de mansuétude envers des individus qui personnifient l’obscurantisme, qui prônent la polygamie, qui pratiquent du prosélytisme, qui bafouent le droit des femmes, qui ne dénoncent pas la lapidation reconnue par la charia et qui se moquent éperdument des lois de la République ; nous en avons pour preuve leur absence au tribunal lors de l’annonce du délibéré.

La prochaine étape aura lieu dans 3 mois (date butoir de la remise en l’état des locaux tels qu’ils étaient à l’origine).

Nous interpellerons les autorités publiques, notre député Mme Chantal BRUNEL, notre nouveau préfet Mr Michel GUILLOT pour obtenir l’application de ce jugement.Il ne faut pas que cette situation perdure trop longtemps au risque de provoquer des tensions intercommunautaires,

N’oublions jamais que nous sommes dans un état laïc.

L’UFAL de Champs s’associe pleinement au combat mené par les habitants du quartier, en participant activement au Collectif des Résidents du Quartier du Bois de Grâce, qui a vu le jour depuis peu et qui grossit de jour en jour .

UFAL De Champs-sur-Marne

4 - La Turquie plus islamiste que jamais

C'est presque sans surprise que l'AKP, le parti islamiste du premier ministre Erdogan au pouvoir à Ankara, a remporté massivement les élections législatives avec 47% des suffrages, lui assurant de disposer d'une majorité absolue renforcée au parlement turc.

Si on ajoute le score élevé du Parti de l'action nationaliste (MHP, extrême droite, également islamiste), hostile à l'Union européenne, et qui arrive troisième, avec 14,2 % des voix, ce sont plus de 60% des turcs qui ont voté islamiste ce dimanche (et encore n'est pas intégré dans ce calcul la multitude de petits partis religieux plus ou moins extrémistes qui ont recueillit des scores confettis).

On comprend la gêne des media européens, inquiets de voir se lever à leur frontière une Turquie dont bon nombre soutenaient avant hier encore l'adhésion à l'Union Européenne, et dont le peuple vient de montrer une puissante dérive islamiste. Après tout, comme Erdogan, Hitler, ou plus proche de nous, Ahmanidejab en Iran, ont eux aussi assis leur pouvoir sur la volonté du peuple à travers les urnes ! A ce titre d'ailleurs décernons une palme de l'hypocrisie à Libération et à France Infos qui ont le culot de qualifier de "islamistes modérés" le parti d'Erdogan qui remet en cause lentement mais fermement les bases politiques de la société turque, notamment la laïcité, les droits des femmes, et la séparation de l'état et du religieux au profit d'une emprise chaque jour grandissante des mollahs sur le pays.

Nul doute que le cas d'une adhésion de la Turquie à l'Europe est aujourd'hui totalement indéfendable, sinon par ceux dont l'aveuglement ou les intérêts voudraient conduire l'Union Européenne à sa perte. Qui peut raisonnablement vouloir encore défendre l'entrée dans l'Union d'une nation en voie d'islamisation massive ?

Restent seuls 20% des turcs qui ont voté pour le seul parti d'opposition, pro-laïque, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) dont le nombre de députés s'est réduit comme peau de chagrin avec 112 parlementaires sauvés de la déroute...

Le taux de participation, traditionnellement élevé en Turquie, n'était pas immédiatement disponible mais devrait dépasser les 80 %, ce qui renforce d'autant plus la vague islamiste qui vient d'emporter le pays... quand on sait que la Turquie rêve elle aussi de devenir puissance nucléaire, on a de quoi franchement s'inquiéter.

Bruno-José Lebeau

4 - débats politiques

1 - Crash ou clash ?

L’économie américaine est-elle à la veille d’une crise majeure d’une ampleur comparable à celle qu’elle a connue en 1929 ? La question est moins iconoclaste qu’il y paraît à première vue. Tout d’abord il n’est pas interdit de se souvenir que le crash de 1929 avait été précédé d’une période d’euphorie spéculative boursière sur les nouvelles technologies de l’époque qu’étaient l’automobile, les nouveaux médias de communications comme la radio ou le cinéma. Bien sûr les leçons de la crise de 1929 ont été partiellement retenues.

Notamment la faute commise par le gouvernement américain qui avait plongé le pays dans la récession par une politique monétaire restrictive qui avait asséché l’offre de crédit et amplifié la crise bancaire. C’est pourquoi quand en 1998 le fond LTCM avait été acculé à la faillite après avoir perdu 5 milliards de dollars dans une spéculation hasardeuse menaçant la stabilité de Wall Street, le gouvernement américain était intervenu pour convaincre les 15 principales banques américaines de le recapitaliser. C’est pourquoi surtout, lors de l’éclatement de la bulle internet en 2000, les autorités monétaires avaient inondé l’économie américaine des liquidités nécessaires au prix il est vrai d’un creusement sans précédent de leur déficit budgétaire. Néanmoins la FED en avait tiré comme conclusion que le mieux à faire lors de la formation d’une bulle était de ne rien faire et de la laisser éclater et après que le mieux encore était de laisser voir venir. Ce fut l’objet d’un discours retentissant d’Allan Greenspan en 2002 quand il exerçait les responsabilités de Prédisent de la Réserve fédérale américaine. Aussi la plupart des analystes financiers et des apôtres de la financiarisation de l’économie étaient ressortis rassurés de la gestion de l’éclatement de la bulle internet. Depuis lors la spéculation est repartie de plus belle. Pourtant de trop rares voix se sont élevés pour s’inquiéter de la formation d’une bulle plus puissante et beaucoup plus dangereuse, la bulle immobilière. Et certains de prédire que son éclatement serait beaucoup plus difficile à régler que la bulle internet.

En effet la bulle internet avait éclaté sur un marché segmenté, celui des nouvelles technologies et dont la croissance industrielle n’en est qu’à ses débuts. Selon une analyse empruntée à la fois à Kondratieff et Schumpeter, nous ne serions qu’au commencement d’une nouvelle révolution industrielle dont le pic devrait se situer aux alentours années 2040-2050. L’éclatement de la bulle serait donc intervenue au début d’un processus de diffusion de ces nouvelles technologies dans la sphère de la production et donc n’aurait finalement fait que corriger un mécanisme spéculatif issu d’une anticipation trop exagérée des potentialités de croissance des entreprises de ce secteur. Un simple mécanisme correctif en quelque sorte, qui plus est de nature à favoriser une concentration des acteurs dans le secteur. Depuis lors le marché aurait acquis une certaine maturité et serait mieux en mesure d’apprécier à leur juste valeur les potentialités de ce secteur.

Rien n’est moins sûr quand on voit les mécanismes boursiers à l’œuvre dans les entreprises de NTIC et la course haussière que leurs titres ont recommencé à effectuer quelques années après l’éclatement de la bulle. La bulle immobilière est d’une toute autre nature et son éclatement risquerait d’affecter l’ensemble du système financier américain, puis se diffuser au reste des places boursières mondiales et affecterait très fortement l’équilibre instable de l’économie américaine. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’immobilier joue un rôle essentiel dans l’économie américaine connu sous le vocable d’effet de richesse. La croissance durable de l’économie américaine repose principalement sur la consommation des ménages. Or, aux Etats-Unis, les ménages sont très fortement endettés, le taux d’épargne aux Etats-Unis étant négatif. Cela veut dire que les ménages comme le pays vit à crédit du reste du monde qui fait semblant d’y trouver son compte, les Etats-Unis représentant encore le principal débouché commercial de leurs exportations. Pour que la consommation des ménages ne diminue pas, il faut donc qu’ils aient un accès constant à un crédit et un crédit bon marché de surcroît. Or, les prêts que sollicitent des ménages américains endettés doivent être garantis. Or, la garantie la plus recherchée est celle de l’immobilier, du gage hypothécaire sur l’emprunt. Or, l’immobilier ne cessant de monter les ménages, par anticipation d’une hausse régulière de leurs biens immobiliers, n’hésitent pas à s’endetter auprès de banques disposées à leur prêter. C’est ce qu’on nomme l’effet de richesse. Or, que se passe-t-il actuellement ? La bulle spéculative immobilière américaine qui a démesurément grossie est menacée d’éclatement. Récemment deux fonds dépendants de la banque d’investissement Bear Stearns ont cessé leur activité en affichant des pertes cumulées d’un montant d’un milliard de dollars. La fébrilité et le doute commence à gagner les marchés financiers puisque l’agence de notation Standard and Poor’s vient d’annoncer qu’elle envisageait de baisser la notation de 612 obligations émises par des banques et adossées à des prêts immobiliers souscrits par les ménages plus endettés, les fameux « subprime ». Il n’en faut pas plus pour que l’inquiétude commence à gagner les marchés financiers d’autant que les chiffes commencent à circuler. Ainsi Mathilde Lemoine, Directrice des études économiques à HSBC France, évaluait ce jour dans les Echos les subprime à 14% du marché américain des emprunts hypothécaires d’un montant total de 10 000 milliards de dollars. Et d’ajouter qu’à ce jour au moins 20% de ces subprime risquaient d’être mis en défaut d’ici à la fin de l’année soit un montant astronomique de 300 milliards de dollars qui représente 60 fois le mentant des pertes du fonds LTCM. Du coup un risque de contagion de la crise existe parce que les ménages aux revenus les plus bas risquent de se voir d’un coup refuser l’accès au crédit et assécher les liquidités de l’ensemble du système financier américain si d’autres fonds connaissaient d’autres mésaventures du type de ceux de Bear Stearns. Cela obligerait le gouvernement américain et la FED à intervenir vigoureusement en baissant substantiellement ses taux d’intérêts. Y sont-ils disposés rien n’est moins sûr d’autant que le dollar ne cesse déjà de chuter.

Sommes-nous à l’aube d’un crash boursier majeur comme celui-ci survenu en 1929 ? Je ne suis pas en mesure de l’affirmer mais ce qui est acquis c’est qu’une économie fonctionnant sous la répétition de la formation et de l’éclatement de bulles boursières finit par connaître un méga crash. Il est temps de reposer sérieusement la question de la lutte contre la financiarisation de l’économie et du comportement rentier qu’elle génère. Il est temps de relire Marx et son chapitre du livre III du Capital sur le Capital fictif. Il est temps de relire Keynes et d’en tirer à nouveau les conclusions qui s’imposent. Toutes mes excuses aux libéraux et sociaux libéraux de tout poil, ce sont eux qui ont actuellement un sérieux et dangereux train de retard.

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5 - à lire, à voir ou à écouter

1 - A very British Gangster, de Donald Macintyre

A very British Gangster - de Donald Macintyre: Angleterre/ 2007/1h37/ VO

On dirait un film de gangster, un de plus, ça ressemble au "Parrain " sauf que ce n'est pas Marlon Brando qui interprète le rôle, mais le mafieux lui-même, dans son propre rôle! Et c'est ahurissant, horrible, dérangeant souvent.

Dominic Noonan, famille de 14 enfants, armoire à glace, nuque épaisse, dans la famille on est mafieux de père en fils et d'oncle en neveu . Ils tiennent les quartiers pauvres de Manchester. Ils remplacent la police, font la loi, font la charité pour les services publics, ils règlent les différends dans les familles.

La devise de Dominic Noonan peut se traduire ainsi : " surveille ceux qui te surveillent , et enc... ceux qui t'enc... "

Inculpé souvent, il s'en tire toujours. Humour parfois, cynisme quand des témoins sont introuvables : " ils ont dû avoir un prix pour un séjour touristique ? " . Le journaliste Donald Macintyre est parfois à la limite du portrait attendri et complaisant mais le meurtre du frère de Dominic, mafieux lui aussi, trafiquant de drogue, nous fait presque pousser un soupir de satisfaction tant il est odieux , se vantant de ses crimes...

Lu un entretien d'un commissaire faisant partie du jury qui a décerné le grand prix Cognac du meilleur policier 2007 à ce film :
" ce film a montré ces types tels qu'ils sont, laids, bêtes et méchants" .C'est bien mon avis! Et l'enfant du gangster, qui vit avec l'exemple de cette famille de mafieux, il a la voix cassée d'un petit vieux...C'est l'exemple de la faillite de l'état et de la politique de Tony Blair.à Manchester.

On espère que la police de Sarkozy va nous garder de connaître, dans nos quartiers" sensibles "un tel désastre, non ? Il ne peut y avoir de tels caïds, trafiquants de drogue, qui font la loi comme à Manchester, non, allons... Ils ont bien trop peur d'être "karchérisés", n'est-ce-pas ?

Je sens que je ne vais pas être appelée en commission de réflexion pour régler les problèmes de délinquance, moi...

Allez voir ce documentaire, qui est vraiment exceptionnel . Et vous aurez l'occasion de voir " en vrai" l'enterrement d'un mafieux, d'un luxe que vous n'imaginez pas, où la police protège le convoi, et tous les mafieux venus de tous les coins du monde!

Mireille Popelin

2 - Sarkozy connection, d’Hedwige Chevrillon

Editions Hachette Littératures
187 pages – 18 euros

Ce titre provocateur ne vient pas d’une affreuse gauchiste, mais d’une journaliste connue dans les milieux économiques. Hedwige (elle tient à son H) Chevrillon fut rédactrice en chef de « L’Expansion », puis directrice adjointe à la rédaction de « La Tribune », avant de devenir éditorialiste de BFM Radio. Ce livre est sorti fin janvier 2007, à une époque où le suspens existait encore quant au nom du futur président de la République. Il est pourtant plus d’actualité que jamais, pour qui veut comprendre la réalité et l’efficacité de la machine de guerre que Nicolas Sarkozy a su construire pour arriver à l’Elysée.

Hedwige, tout au long d’un livre qui se lit comme un roman, décortique le personnage Sarkozy, uniquement tourné vers une réussite : la sienne. Dès 1982, à l’âge de 27 ans, il demande un entretien à Jacques Attali, alors conseiller spécial de François Mitterrand, qui deviendra son ami, en se présentant comme un jeune avocat gaulliste qui souhaite devenir président de la République.

Au-delà d’un parcours que tout le monde connaît, l’intérêt de l’ouvrage est de présenter avec précision l’éventail d’atouts que le nouveau président de la République a su se construire depuis des années.

Ses relations amicales, presque fraternelles, avec Martin Bouygues et Arnaud Lagardère sont connues. Sa proximité avec d’autres grands décideurs (Arnault, Pinault, Ladreit Lacharrière, Minc, Bolloré, etc.) est également fort bien décrite. Sa méfiance vis-à-vis des intellectuels, ses liens avec le show biz, dont il copie le fonctionnement lors de ses meetings, qui se transforment de plus en plus en show à l’Américaine, sont également fort bien décortiqués. Le produit Sarkozy fait vendre, et il sait créer l’événement pour faire régulièrement la une de tous les médias, et au moins un 20 heures par semaine.

On est impressionné, au fur et à mesure que tournent les pages, par les moyens dont disposait Sarkozy, lors de cette campagne. Toute une équipe de communication, autour de l’UMP, lui fournit des fiches thématiques qui préfigurent le futur programme du candidat. Ségolène Royal sera l’objet d’une attention particulière, le fonctionnement de la Région Poitou-Charentes sera épluché, ainsi que les déclarations de Strauss-Kahn et Fabius contre elle. En face, le PS apparaissait fort démuni, et très amateur, face à une telle machine qui tourne à plein régime.

Sur ces liens avec la presse, la manière dont il intimide, voire parfois menace des journalistes, se vantant de connaître parfaitement leur patron (ce qui est vrai) ne rencontre pas souvent de résistance, tant la pression est forte et les coups de téléphone nombreux. Sa manière d’être ce que les journalistes appellent en « bouclage permanent », d’être un media à lui tout seul, est un autre aspect d’un style où il cherche à mettre en avant l’image d’un homme volontaire, préférant l’efficacité au dogme.

Il se vante, avec l’appui de tous les sondeurs, et de ses communicants, de connaître et de comprendre en profondeur les évolutions de la société française, et se flatte de la traduire dans ses discours de manière audible par le plus grand nombre d’électeurs, de toutes les classes sociales.

Il ne se réclame pas d’une idéologie, et n’hésitera pas à rejeter l’image du libéral qui lui colle à la peau, après sa rencontre avec le séguiniste Henri Guaino, qui transformera la teneur de ses discours.

Les différents cercles qui ont concouru à la victoire de Sarkozy, leur fonctionnement, parfois leur brutalité, le rôle et les noms de chacun, éclairent d’une manière plus précise l’entourage de campagne du nouveau président.

Sa capacité a rassembler tous les déçus du chiraquisme (Fillon en est le meilleur exemple), ses méthodes pour séduire les élus, son action pour démolir politiquement son rival Villepin lors du CPE montrent un homme pour qui seule compte l’efficacité, au service de sa cause et de son ambition.

On reste presque sur sa fin, à la fin de cet ouvrage. On aurait aimé une analyse que l’auteur ne pouvait pas avoir à l’époque, sur les contradictions entre les deux hommes qui ont, pour le moment, le plus d’influence sur Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, le secrétaire de l’Elysée, ancien directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, de culture plutôt droitière et libérale, et Henri Guaino, plutôt républicain et gaulliste de gauche.

De même, on aurait aimé mieux connaître les dessous des derniers jours de campagne, la stratégie pour casser Bayrou et récupérer ses députés, et les coulisses de l’ouverture qui a tant destabilisé le Parti socialiste.

Mais peut-être Hedwige Chevrillon nous donnera-t-elle à lire une suite de cet ouvrage, qui, sans être à charge contre le nouveau président de la République, explique, sur la fin, les limites d’une stratégie essentiellement basée sur la communication, quand elles se heurtera à la réalité du projet politique du candidat Sarkozy.

Pierre Cassen

Agenda

mardi 11 septembre 2007, 10:00

MOUVEMENT POUR LA PAIX ET CONTRE LE TERRORISME

A Paris

PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE DU 11 SEPTEMBRE 2007

1 - LE DROIT FACE AU TERRORISME (10 h - 12 h)

Avec

2 - LE TERRORISME CONTRE LES LIBERTÉS (13 h - 15 h)

Conséquences du terrorisme :

Avec

3 - S'UNIR CONTRE LE TERRORISME ET LES TERRORISTES (15 h - 17 h) Le rôle de la société civile Constitution de l'alliance internationale contre le terrorisme Avec

L'entrée à la conférence sera gratuite mais se fera strictement sur invitation.
Réservations ouvertes dès maintenant
Renseignements, demande d'invitation :
Mail: mpctasso@aol.com - Téléphone 06 26 66 42 23

Rassemblement en hommage à toutes les victimes d'attentats
à 19 h au Mur de la Paix (Champ de Mars)

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org