- Chronique d'Evariste
- Histoire
- Laïcité
- Politique
- Politique française
- ReSPUBLICA
- République
Le Grand Orient refuse d’initier les femmes : retour sur l’analyse de la franc-maçonnerie
par Évariste
Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org
La franc-maçonnerie existe depuis près de 3 siècles. Elle est née en 1717 à Londres consécutivement à la décision de 4 loges de créer la Grande loge de Londres. Cette décision philosophique et progressive advient dans une ambiance de guerre civile religieuse et de reconstruction de Londres suite à l’incendie qui ravagea la plus grande ville du monde de l’époque à la fin du 17ème siècle.
Durant ces trois siècles, trois courants principaux existent en son sein : le courant philosophique et progressif, le courant conservateur et rétrograde et le courant visant à transformer les organisations maçonniques en appareil idéologique de l’Etat dans ses versions progressiste, conservatrice ou réactionnaire. En France, l’arrivée de la franc-maçonnerie dans les années 1720 permit l’action et le regroupement de la bourgeoisie éclairée par les Lumières dans une logique philosophique et progressive. Ce regroupement participa à la bataille pour l’hégémonie idéologique nécessaire à la transformation sociale comme l’a théorisé plus tard le grand philosophe communiste italien Antonio Gramsci. Ce regroupement fut concrétisé par la création du Grand orient de France en 1786. Son influence sur la révolution française fut importante, tant par les idées que par le nombre de parlementaires qui en sont membres. Toutes les factions en possèdent, jusqu’aux girondins et montagnards. Après la réaction thermidorienne, le Grand Orient de France devient sous Napoléon un appareil idéologique de l’Etat napoléonien. La chute de l’empereur et le retour de la monarchie cléricale et réactionnaire est une période de reflux de la franc-maçonnerie largement contrôlée par le pouvoir qui, dans les faits, nomme les grands maîtres. L’arrivée de Napoléon le Petit (n°III pour les historiens) change la donne. Voulant faire comme son aïeul, il redonne du faste à la franc-maçonnerie qui paradoxalement devient à sa base, surtout après 1860, un foyer de rassemblement républicain. Malgré cela, elle est divisée. Des loges entières prennent fait et cause pour la Commune pendant que d’autres soutiennent les massacres de la réaction regroupée autour de Thiers. Karl Marx en prendra acte dans ses œuvres et dans son action. Puis, pour la deuxième fois de son histoire, elle joue un rôle philosophique et progressif pendant la Troisième République, contre l’activité de la restauration monarchique, contre le cléricalisme catholique et pour des avancées sociales et institutionnelles. Tous les partis de gauche (parti radical-socialiste et parti socialiste) et d’extrême gauche ont des francs-maçons en leur sein jusqu’à Cachin et Marty, membres du PC en 1920, qui démissionneront de la franc-maçonnerie à cause de la 22ème condition (non officielle mais appliquée) de la Troisième Internationale interdisant le cumul franc-maçon et communiste. 1901 (la loi portant légalité des associations) et 1914 (la guerre) sont, pour la franc-maçonnerie comme pour l’histoire de France, un tournant dont on n’a pas fini de parler. La Deuxième Guerre mondiale voit ses « meilleurs » membres partir dans la résistance et ne plus revenir. Il est à noter que sur demande de Marcel Paul (ministre communiste à la Libération, qui organisa avec des francs-maçons un réseau de résistance pendant la guerre) le Grand Orient reçut à la Libération une lettre signée de Léon Mauvais, ès qualité du bureau politique de PCF, mettant fin à l’application de la 22ème condition de Zinoviev. Les communistes reprirent le chemin des loges. Le renouveau de la franc-maçonnerie à la Libération voit, néanmoins, son centre de gravité déplacé à cause de ses « meilleurs » morts au champ d’honneur. Malgré cela, dans les trente années qui font suite à la Libération, le courant philosophique et progressif est toujours majoritaire, jusqu’à avoir une grande influence dans les lois favorables à la contraception et à l’IVG. Disons-le sans ambages, la bataille sur la loi de 1975 est votée par l’ensemble de la gauche et une fraction de la droite. Les parlementaires francs-maçons de gauche et de droite jouent un rôle décisif autour de Pierre Simon, militant du planning familial, qui animent les parlementaires activistes dans l’hémicycle et relaient ainsi le combat des féministes dans le mouvement social. Puis, c’est le trou noir. Le développement de la mondialisation néolibérale dans les années 1970 modifie la donne. Le courant conservateur et rétrograde de la franc-maçonnerie se développe. Les intellectuels et acteurs sociaux largement intéressés par la franc-maçonnerie dans le passé privilégient d’autres organisations. Un dernier chant du cygne a lieu quand le Grand Orient organise le lancement de la bataille pour une loi contre les signes religieux à l’école par le banquet républicain de Créteil regroupant 1500 personnes le 21 octobre 1989. Au tout début de l’année 1992, le Grand Orient abandonne ce travail militant en sabordant sa propre initiative de commémoration du bicentenaire de la République qui fut organisé « petit bras ». Puis en 1995, le Grand Orient de France, se met à autoriser les candidats à la présidentielle à venir faire leur campagne électorale au sein du Grand Orient de France. Au lieu d’être un lieu d’émission des idées nouvelles comme il l’a été par le passé, il devient un lieu de réception de l’ensemble des confusions intellectuelles de la société. Aujourd’hui, la franc-maçonnerie française se partage entre la Grande Loge Nationale Française (2ème obédience française affiliée au Vatican maçonnique anglo-saxon) qui vise à devenir un appareil idéologique de l’Etat au service du néolibéralisme et la franc-maçonnerie adogmatique animée par le courant conservateur. C’est dans cette ambiance que le vote du convent du Grand Orient, cité ci-dessus, peut être analysé. Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Le courant philosophique et progressif qui est une forte minorité a pour lui l’engagement historique du Grand Orient largement cité dans les constitutions et rituels de la franc-maçonnerie adogmatique. L’avenir nous dira ce que deviendra ce mode organisationnel maçonnique, fort aujourd’hui de plus de 130.000 membres en France. |
- Economie
- Lutter contre le néo-libéralisme
- Politique
- Politique française
- ReSPUBLICA
- Reconstruire la Gauche
Face à la crise, le projet alternatif de la gauche est dans l'audace !
par Guillaume Desguerriers
Oui, il est possible de le dire : la crise a bon dos ! Elle est le prétexte à tout. Et en cette rentrée, il est même possible de dire qu’elle est opportune tant les décisions et les directions poursuivies par les tenants du néolibéralisme n’ont pas bougé d’un iota !
La casse des services public se poursuit donc et après EDF, GDF, France Télécom, La Poste se profile à son tour dans le collimateur. Le passage en Société Anonyme cotée en bourse est le premier pas vers ce que « les privatiseurs » nomment pudiquement « l’ouverture de capital » ; entendons par là une simple passation de pouvoir et l’irruption de la nécessité de faire des bénéfices pour des actionnaires rentiers. Comment en effet ne pas vouloir se partager ce gâteau, comment ne pas vouloir le rendre « efficace », c’est à dire concrètement « rentable » en terme d’argent (c’est à dire capable d’assurer une rente financière). Logique du don et du lien contre logique de rente et de pillage Toute la logique du productivisme se retrouve dans la privatisation, et c’est à travers elle l’affrontement de deux blocs. Pour l’un, le service public est une manière de tisser du lien social, de créer du patrimoine commun, de créer une communauté de destin au sein du Pacte Républicain tel que des penseurs comme Épicure et plus tard Rousseau ont pu nous le proposer. Pour ce bloc, le service public est l’occasion d’une dépense, d’un don, d’une ouverture vers le futur et vers le mieux être (bien entendu, à condition que le service public soit géré en ce sens, et non pas comme une firme privée, ce qui est hélas le cas de La Poste depuis des années… ). Pour l’autre camp, le paradigme bourgeois comprend la totalité du réel. Ce paradigme, l’économisme, n’est rien d’autre que l’impossibilité de concevoir le monde autrement qu’en terme de production, de rapport au travail, de gain d’argent, d’exploitation du monde vivant. Il s’agit donc de rationaliser en termes économiques : c’est à dire en terme de gain d’argent qui est alors le but, la finalité, l’objectif éthique de cette politique, nommée néolibérale. La dépense ne se conçoit que dans l’objectif éthique du gain d’argent, rien d’autre. Une telle conception de la dépense est la signature d’une névrose. Car de fait, l’économisme dirige bien plus que la seule sphère économique, il est le fondement d’une culture et d’une éthique de vie dont l’activité économique, mais également le rapport à autrui, les conceptions du monde, du corps, du travail, du temps, et même les arts ou les sciences ne sont que des mises en pratique concrètes de son orientation profonde, de sa conception du monde et de l’existence. Dans le paradigme bourgeois, tout, absolument tout, ne peut être pensé en termes autres que de rentabilité, de gain d’argent, de possession, de production, de travail… Névrose caractérisée, le paradigme bourgeois s’entête dans sa logique propre et la crise actuelle crispe ses défenseurs et les renferme sur eux-même. La Poste, l’hôpital sont aujourd’hui ses cibles. Mais à cela il convient d’ajouter les prises de position de Laurence Pariso qui, à l’université d’été du MEDEF, appelle à « être moderne en terme de retraite » en précisant que, déjà partout en Europe, la capitalisation est une réalité, et qu’il convient de suivre cela comme un exemple ! (à ce compte personne n’aurait jamais été le premier à prendre position contre l’esclavage… ). Être gros, pour être encore plus gros. Posséder pour posséder davantage. Produire pour produire davantage. Accumuler pour accumuler davantage. Travailler pour travailler davantage. Telle est la logique du paradigme bourgeois qui construit une société à sa mesure. L’économisme est une plaie de l’Humanité. Il borne l’horizon des individus à des finalités veines et fait payer sa logique dévastatrice à des millions d’êtres humains (qu’il pense en esclaves), et même à l’écosystème tout entier. La crise actuelle est celle d’un système qui s’autodévore Car il est idiot de croire que la crise ne profite à personne. Nous sommes dans une crise de l’endettement, qui, faute de répartition des richesses, faute de réduction du travail, faute de rompre avec l’exploitation illimitée du monde vivant, se retrouve dans une situation où des millions de personnes sont transformés en individus producteurs-consommateurs pour simplement soutenir la machine de l’ère industrielle : produire, gagner. Mais cette machine produit de l’inégalité (toutes les sociétés basées sur la rente et le taux d’intérêt en produisent… ), et cette inégalité, qui ne peut que croître dans un système rentier, finit par endetter des millions de personnes alors que seuls quelques uns possèdent la quasi totalité de l’argent (par quasi totalité, il faut comprendre qu’ils ne possèdent que des chiffres dans les ordinateurs des banques). La logique de « drainage » qui est celle du paradigme bourgeois conduit les états à s’endetter pour compenser leurs dépenses. Mais auprès de qui empruntent-ils ? Auprès de ceux qui ont déjà drainer la totalité des gains, car seuls ceux-là ont des fonds ! Et de fait, l’endettement des individus produit l’endettement des états, qui endettent encore les individus en tant que citoyens. Dans cette logique, le sursaut actuel des bourses n’est dû qu’aux prêts des états consentis pour sauver les banques, et en réalité il n’y a ni rebond, ni de changement de logique économique : les banques recapitalisées sont reparties dans la « titrisation », les produits dérivés, le trading et la spéculation (d’où un semblant de regain… qui n’en est pas un). Pour preuve, les énormes provisions constituées par BNP-Parisbas pour rémunérer ses traders, et pressurer les entreprises en leur demandant des taux de rente de 15%, 20%, voire 30% ! Et cela se termine sur le dos des millions d’individus tous « employés du libéralisme », qu’ils soient ouvriers, employés de bureau, cadres pressurés, salariés indépendants, etc. La nécessité de revoir le logiciel de la gauche Une des sources du problème est dans la nécessité de revoir les perspectives. Le MEDEF appelle à l’ambition, la gauche doit en avoir aussi. Le gouvernement veut des réformes, la gauche doit en proposer aussi. Car un projet de société n’est pas une question d’immédiateté dans les combats à mener, mais une question de perspectives. Si le combat immédiat est impératif pour endiguer la misère et les douleurs quotidiennes, la projection politique vers le futur est impérative pour montrer la possibilité d’un changement de société, et construire l’action politique en ce sens. Sans perspectives vers le futur, sans horizon, le combat se résume à un baroud d’honneur face à un rouleau compresseur. Inutile de préciser qu’une telle option décourage les individus, leur fait perdre toute motivation (« à quoi bon se battre si l’espoir de bâtir un autre monde n’est pas là ?! »). Et de fait, la gauche doit proposer un projet réellement alternatif. Car il n’y a plus de place pour l’état providence, et nous allons vers une logique d’affrontement total. Il convient donc d’armer les individus, d’en faire des individus-citoyens capables de défendre ce projet alternatif dans la perspective républicaine. Vouloir bâtir un autre monde, c’est proposer d’autres rapports au travail, aller vers la réduction du temps consacré à l’activité qui éloigne de soi, et surtout rompre avec le salaire comme fruit du travail individuel au détriment des autres. Il s’agit de rompre avec les passe-temps de la société de consommation qui entretiennent les individus dans l’illusion du plaisir, alors qu’ils ne font que consommer et oublier leur travail (pour mieux y retourner… ). Il s’agit de rompre avec la confusion du tout consommable : car il y a le nécessaire et ce superflu qui ruine des millions d’individus et n’apporte rien d’autre que de la rente pour quelques uns. Il s’agit de rompre avec la fabrication d’individus consommateurs-producteurs, et de fait, il faut en finir avec le PIB comme indicateur politique et avec la sacro-sainte « nécessité de croissance » comme horizon du bonheur social. L’économie au centre de la culture et de l’éthique de notre civilisation : voilà ce qu’il convient d’enterrer. Le rêve des trente glorieuse est en réalité un cauchemar car l’ère industrielle, qui est en crise, se caractérise par la réduction de la totalité du réel à la sphère de l’économie, et il n’y aura donc aucune possibilité d’alternative tant que le logiciel programmatique de la gauche tournera dans ce giron. Travail, individu, temps pour soi, santé, logement, lien social, lien avec l’écosystème, la bonne mesure d’un grand projet politique alternatif est l’audace ! Nous devons être audacieux. |
- Europe
- International
- Politique
- ReSPUBLICA
Les gauches néolibérales en recul en Europe
par Zohra Ramdane
Alors que la crise du capitalisme bat son plein depuis l’été 2007, renforcé par le krach bancaire et financier de septembre 2008, les partis de gauche dominants auraient pu se renforcer comme ce fut le cas après le déclenchement de la crise de 1929-1931. Il n’en est rien et cela permet aux droites néolibérales d’accélérer le rythme des contre-réformes. Ces droites néolibérales remplaçant petit à petit les anciennes équipes néolibérales par des équipes ultra-libérales qui organisent l’attaque dans l’attaque profitant du recul des gauches néolibérales.
Au Portugal, le Parti socialiste subit une déroute avec 18 points de moins que son score européen précédent. Il obtient 26,6% des votants et 9,7% des inscrits. Contrairement à la Grande-Bretagne, cela profite à la gauche du non qui progresse de 6,9 points à 21,4%. Même en Espagne, le Parti socialiste perd 5,2 points avec 38,5%. En Italie, la gauche s’est volatilisée dans un magma “démocrate-christiano-libéral” grâce aux primaires faisant passer les candidats comme des marques de lessive avant les programmes et les analyses de ceux-ci! Et dire que le Parti socialiste français va copier les Italiens! En Hongrie, le gouvernement social-démocrate, champion de la privatisation (critiqué sur ce point par la droite conservatrice, un comble!), s’est effondré: de 34,3% en 2004, il ne recueille aujourd’hui que 17,4% des exprimés et 6,3% des inscrits! La poussée de l’extrême droite est de plus manifeste. Nous venons de voir aux élections partielles de fin août 2009, que l’effondrement du SPD est manifeste dans deux Länder sur trois avec une poussée de la gauche du non et que le recul de la CDU profite aux libéraux qui veulent une politique encore plus néolibérale que celle de la chancelière Merkel! Donc pour l’instant, on peut dire que malgré la crise du capitalisme, qui est un impensé pour la gauche néolibérale, produit un recul des gauches libérales, avec une poussée de la gauche du non, et un renforcement des droites ultra-libérales et des extrêmes droites chrétiennes et nationalistes. Et en France, comment peut-on imaginer que lors des prochaines échéances électorales, l’alliance du PS avec un centre mou, même maquillé de républicanisme de façade, puisse sauver les renonciateurs de l’idéal socialiste et républicain et imposer une alternative crédible ? Les primaires du PS, sont tout sauf une preuve de démocratie : c’est une prime à l’homme (ou la femme) consensuel(le) qu’on tentera de le faire passer pour l’homme (ou la femme) providentiel(le) sans discussion sur le programme. Quand il faudrait de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace pour tenir tête aux spoliateurs et faire respecter la volonté populaire, ils inventent une machine à perdre encore plus le contact avec les terribles réalités quotidiennes (le chômage, l’absence d’avenir, les difficultés pour accéder aux soins et pour se loger, la spoliation de notre patrimoine commun et de nos services publics…). Militants socialistes refusez de servir une armée mexicaine de chefs qui s’imaginent courageux pragmatiques alors qu’ils ne sont que de tristes marionnettes manipulées par la main invisible du marché. Réagissez ! |
- Europe
- International
- Politique
- Politique française
- ReSPUBLICA
- Reconstruire la Gauche
La stratégie du Front de gauche confortée par les élections allemandes
par Zohra Ramdane
Alors que le PS français opte pour les primaires qui, en quelques années, ont détruit la gauche italienne et que le PS chilien s’apprête à voter pour un candidat démocrate-chrétien Eduardo Frei (fils de l’ancien président qui avait soutenu la dictature au début du coup d’Etat), que de nombreux partis socialistes gouvernent avec la droite, que le Parti socialiste européen cogère l’Union européenne avec la droite néolibérale, voilà un résultat (provisoire) qui conforte la stratégie du Front de gauche en Allemagne. En Sarre, la CDU a obtenu 34,5 % des voix (contre 47,5 % en 2004) ; le SPD, 24,5 % (30,8 %) ; Die Linke, 21,3 % (PDS : 2,3 %) ; le FDP, 9,2 % (5,2 %) et les Verts, 5,9 % (5,6 %). Dans la Saxe, la CDU a obtenu 40,2 % des voix (contre 41,1 % en 2004) ; Die Linke, 20,6 % (PDS : 23,6 %) ; le SPD, 10,4 % (9,8 %) ; le FDP, 10 % (5,9 %) ; les Verts, 6,4 % (5,1 %) et le NPD, 5,6 % (9,2 %). Enfin, pour la Thuringe : la CDU a obtenu 31,2 % des voix (43 % en 2004) ; Die Linke, 27,4 % (PDS : 26,1 %) ; le SPD, 18,5 % (14,5 %) ; le FDP, 7,6 % (3,6 %) et les Verts, 6,2 % (4,5 %). Voilà qui pourrait faire basculer de droite à gauche le land de la Sarre si les socialistes du SPD décident de revenir à gauche! A lire également dans ce numéro : « Les gauches néolibérales en recul en Europe » |
- Combat social
- Consommation, pouvoir d'achat
- Ecologie
- Politique
- Politique française
- ReSPUBLICA
Oui à une politique écologique, non à la taxe carbone !
par Bernard Teper
Cela a mal commencé. Michel Rocard présente son projet de taxe carbone à 32 euros la tonne de CO2, la ministre des Finances dit que c’est deux fois trop, Dominique Voynet dit que ce n’est pas assez et Daniel Cohn-Bendit applaudit très fort ! Honte à eux ! Donc en fait, tout est fait pour que les couches populaires soient appelées à payer pour les dégâts occasionnés par les gros pollueurs industriels. |
- Combat féministe
- Combat social
- Politique
- Politique française
- ReSPUBLICA
Le salaire du labeur
par Olivier Cabanel
« Travailler plus pour gagner beaucoup moins que d’autres » est une équation que certains ont de la peine à accepter. Commençons par l’incongruité des écarts de salaires entre femmes et hommes: Dans l’Union Européenne, les femmes gagnent en moyenne 17,4 % de moins que les hommes, et la campagne que vient de lancer l’Europe n’y changera manifestement pas grand chose. En France cet écart est de 25%, et il n’a guère changé depuis les dix dernières années. Pourtant en 1983, Yvette Roudy avait posé les bases d’une loi visant à supprimer ces injustices salariales entre hommes et femmes suivant le critère « à travail égal, salaire égal ». Depuis plus de vingt ans on attend en vain que la loi soit appliquée. Mais les écarts de salaires les plus problématiques sont ceux constatés entre les patrons et les ouvriers, et cette situation manque de justifications. lien A l’évidence, ceux qui ont passé de longues années en université trouvent normal que leurs salaires soient plus élevés que ceux qui n’ont fait qu’un parcours plus modeste. Un patron qui travaille 12 h par jour contre un ouvrier qui n’en fait que 8 peut justifier ainsi un écart de salaire. Il argumentera aussi que ses responsabilités ne sont pas les mêmes, et qu’en cas de faillite, il a beaucoup plus à perdre que son employé. Tous ces arguments manquent de poids, et la justice sociale n’y trouve pas son compte. D’autant que les patrons jouent rarement le rôle qu’ils devraient tenir : ils protègent rarement leurs employés ni socialement, ni du point de vue moral, psychologique ou même sanitaire. On ne compte plus les suicides en entreprise. France Télécom, Renault et tant d’autres sont les témoins de ces actes irréversibles. lien Jean Claude Delgène, expert du stress au travail entendu sur France 5 le 30 juillet 2009 estime à 500 ou 600 le nombre de suicides professionnels par an en France. lien Presque deux par jour…ce qui n’est pas rien. Entre résignation et colère, le monde du travail ne va pas bien : Les grèves se multiplient et elles ne sont pourtant pas une fatalité. Si les patrons ne laissaient pas l’injustice et l’insatisfaction s’installer, en prônant d’abord le dialogue et la concertation, elles ne devraient jamais avoir lieu. Les conséquences sont connues. Certains y ont même laissé leur tête, il y a un peu plus de deux siècles. Plus près de nous, mai 68 a généré une augmentation de salaire non négligeable, restant malgré tout encore très éloignée des vœux des contestataires. Qui se souvient que le salaires des travailleurs avait souvent quasiment doublé quelques mois après 1968 ? ce qui pourrait expliquer la volonté sarkozienne de jeter mai 68 aux oubliettes. Aujourd’hui rien ne va plus. Lors de ce que l’on a appelé « le programme commun », il avait été décidé en haut lieu que les écarts ne salaire soit de 5 au maximum. lien Ce qui reviendrait à dire qu’un patron pourrait au maximum gagner 5 fois plus qu’un smicard, soit Ce chiffre doit en faire sourire plus d’un. lien En France, une cinquantaine de patrons touche non pas 5 fois plus, mais 310 fois plus que le SMIC, soit 383 000 € par mois. lien Et on ne parle pas des autres avantages… Parachutes dorés, jetons de présence, actions, avantages en nature, stock options, bonus, etc… Franck Riboud, patron de Danone, l’un des responsables de l’obésité en France (lien), arrive en tête. Tout çà fait évidemment désordre. A l’instar de Jean François Kahn, certains commencent à poser les bases d’une moralisation du salaire, avec comme point de départ le principe d’une rémunération maximum. Bien sur la droite conservatrice aura beau jeu de mettre en avant le coût d’un nouveau doublement de salaire, arguant que la crise est là, et que des mesures sociales rééquilibrant l’écart entre les gros et les petits salaires grèverait encore plus le déficit de l’Etat. Pourtant une simple règle de trois est facile à comprendre : la diminution des salaires des patrons les plus riches pourraient compenser facilement le doublement du SMIC pour les trois millions de smicards. lien Le coût : 6 milliards, ce qui est relativement peu face au 15 milliards du bouclier fiscal offert aux plus riches par le gouvernement Sarkozy. Les salariés peuvent-ils garder l’espoir ? S’il faut en croire la dernière « une » du journal « le Point » (Sarkozy est-il de gauche ?) , La réponse pourrait être « Oui ». Mais tout le monde peut se tromper, y compris « le Point »,car comme disait un vieil ami africain : «Le monde aura beau changer, les chats ne pondront jamais ». |
- Laïcité
- Laïcité et féminisme
- ReSPUBLICA
Pourquoi faut-il se méfier du discours de « Riposte laïque » ?
par Mohamed Sifaoui
Journaliste, Ecrivain et
Réalisateur.
www.mohamed-sifaoui.com/
- Combat laïque
- Europe
- Laïcité
- ReSPUBLICA
La laïcité à l’épreuve du XXIe siècle
par Hakim Arabdiou
Notre camarade belge, Nadia Geerts, qui n’est plus à présenter aux laïques ni aux républicains français, a coordonné récemment la publication d’un intéressant ouvrage, la Laïcité à l’épreuve du XXIe siècle (Ed. Luc Pire, Bruxelles, 2009), auquel ont collaboré pas moins de 16 autres auteurs, belges dans leur quasi-totalité. Tous ces auteurs sont engagés, soit par leurs travaux universitaires, soit sur le terrain, soit les deux à la fois, ce qui est le plus souvent le cas dans la défense pied à pied de la laïcité contre les attaques incessantes des intégristes de tous poils, singulièrement des islamistes et de leurs idiots utiles au sein de la gauche. C’est ainsi que Mohamed Sifaoui a opportunément rappelé ce racisme, que les laïques de confession musulmane ou de cette origine (belges, français, néerlandais…) dénoncent depuis tant d’années. Ce racisme considère que les musulmans sont culturellement inaptes à comprendre et à bénéficier des valeurs humaines universelles et de la modernité politique, telle que la laïcité, etc. Il pr prête ainsi main forte aux agissements des islamistes qui bafouent l’islam et les musulmans. Pierre Efratas a critiqué pour sa part certains « clichés » dont les antilaïques ont injustement affublé la laïcité et ses partisans. C’est ainsi qu’ils présentent, comme incongrus, les débats démocratiques que ceux-ci souhaitent enclencher dès lors qu’ils concernent le système institutionnel belge, notamment la place indue, qu’il octroie aux religions. Il s’agit, en substance, d’aboutir par ce débat à la restauration de la signification, actuellement travestie, de la notion de « neutralité » de l’Etat telle que comprise et appliquée dans cette monarchie. Autre cliché parmi d’autres qu’évoque l’auteur : la malveillante assimilation de la laïcité au laïcisme, qui est l’entrave ou l’interdiction de la libre expression des religions dans l’espace public. Pour Guy Haarscher, les intégristes et leurs complices utilisent deux stratégies complémentaires pour tenter d’abattre la laïcité dans son pays : l’attaque frontale et l’attaque pernicieuse. Mais c’est cette dernière que ceux-ci utilisent le plus, car elle est la plus difficile à contrecarrer. Elle consiste, pour ces fossoyeurs, à s’emparer des principes des droits de l’Homme et des valeurs humaines universelles, de les détourner de leurs sens, puis de les retourner contre les démocrates et les laïques. Les intégristes tentent également de tromper l’opinion publique en faisant l’amalgame entre « race » (pourtant invalidée par la science) et religions pour pouvoir qualifier de racisme, notamment à l’encontre des musulmans, toute tentative s’opposant à leurs agissements. Leur dessein est d’essayer d’intimider et de neutraliser les laïques, les démocratiques, les féministes, les antiracistes… et si possible de rétablir un délit aussi réactionnaire que celui du blasphème. Fatoumata Sidibe traite dans cet ouvrage de la montée en puissance des intégrismes, tant en Europe que dans le reste du monde ; une montée qui menace, selon elle, gravement plusieurs droits des femmes. Les intégristes et leurs marche-pieds se servent aussi de la notion du relativisme culturel, dont les conséquences sont dévastatrices, particulièrement pour les femmes d’origine immigrée en Europe. C’est pourquoi l’auteur souligne les effets salutaires de la laïcité, laquelle se dresse devant la prétention des intégristes à investir la sphère publique en vue de disposer du sort de ces populations, notamment. Trop de liberté tue la liberté. C’est le message que Nadia Geerts a voulu transmettre à travers sa contribution. La liberté d’expression ne peut, selon elle, véritablement s’exercer et s’épanouir que dans le cadre des lois établies qui la bornent pour mieux la garantir. Cette limitation est d’ordre institutionnel, conformément au respect du principe de l’ordre public. Les opinions et les pratiques particularistes individuelles ou collectives ne peuvent donc ni s’exprimer dans la sphère publique, qui est l’espace de la loi commune à tous les citoyens en vue de raffermir le lien social, ni contrevenir aux lois en vigueur et aux principes constitutionnels dans la sphère privée, avec son espace personnel et son espace public. Chemsi Cheref-Khan pose, quant à lui, la nécessité d’un débat national sur le financement des religions, financement incompatible avec l’esprit, à défaut que ce soit avec la lettre d’un Etat laïque digne de ce nom. Ce débat est d’autant plus pertinent que ce financement promeut les religions au détriment du vivre ensemble ; un vivre ensemble qui ne cesse de recevoir des coups de la part des communautarismes que nourrissent ces mêmes religions, ou qu’elles sont du moins incapables d’empêcher l’expansion. Nous ne pouvons, faute de place ici, donner une idée des autres contributions tout aussi riches que celle de Gisèle de Meur, Philipp Bekaert, Catherine François, Charles Suzanne, Michèle Peyrat et Lara Herbinia, Eric Cogan, Jalila Si M’hammed et Hugo Godoy, Georges Verzin et de Claude Javeau. |
- Combat laïque
- Entretiens
- Europe
- Laïcité
- Laïcité et féminisme
- Politique
- ReSPUBLICA
Nadia Geerts : « En Belgique, la confusion entre laïcité et athéisme est toujours bien présente »
par Hakim Arabdiou
Nadia Geerts, agrégée de philosophie et professseure de morale, préside, depuis sa fondation en 2000, le Cercle républicain : une association qui milite pour l’abolition de la monarchie en Belgique. Elle est membre également, depuis de nombreuses années, du comité de rédaction de RésistanceS, l’observatoire de l’extrême droite en Belgique. Nadia Geerts a écrit deux ouvrages : Baudouin sans auréole (en 2003) et l’Ecole à l’épreuve du voile (en 2006). Elle vient également de diriger un ouvrage collectif, la Laïcité à l’épreuve du XXIè siècle (en 2009) aux éditions Luc Pire (voir notre article). Elle a créé, en 2007, le Réseau d’actions pour la promotion d’un Etat laïque (R.A.P.P.E.L.) dont l’objectif principal est de faire introduire le principe de laïcité dans la Constitution belge. Hakim Arabdiou : On s’attendait à voir dans, la Laïcité à l’épreuve du XXIe siècle, l’ouvrage collectif que tu as dirigé, et qui vient d’être édité, abandonner définitivement l’expression « laïcité politique » et surtout la grande mystification, qui a pour nom «laïcité philosophique » pour désigner de surcroît l’athéisme, qui est étrangé au concept de laïcité. Cela n’a pas été fait. Pour quelle raison ? H. Arabdiou : Philipp Bekaert fait dans son article un lien pertinent entre la « laïcité positive », chère au président français, Nicolas Sarkozy, et un certain « racisme positif ». Peux-tu nous en dire davantage ? H. Arabdiou : L’article de Charles Susanne est un brillant exposé de la théorie anti-Darwinienne et antiscientifique du Dessein intelligent, que les fondamentalistes chrétiens tentent par tous les moyens d’imposer l’enseignement dans les écoles publiques d’Occident. Néanmoins, beaucoup ne voient pas suffisamment le rapport entre un tel enseignement et l’atteinte à la laïcité qu’il représente. H. Arabdiou : Michèle Peyrat et Lara Herbinia montrent dans leur contribution les tensions que provoquent chez les élèves belges le choix qu’on leur impose entre le suivi du cours de morale et le suivi du cours de religions (à ne pas confondre avec l’enseignement du fait religieux), et également les conséquences à terme sur le vivre ensemble, surtout quand nombre de ces derniers cours sont prodigués par des enseignants intégristes ou conservateurs, comme elles l’indiquent : apologie du créationnisme, justification de l’inégalité homme-femme, homophobie… La racine du problème ne se situe-t-elle pas dans l’enseignement-même de cours de religions, dans des établissements publics d’un Etat censé être laïque ?N. Geerts : L’existence des cours de religion et de morale non confessionnelle dans l’enseignement public belge constitue un archaïsme, hérité des guerres scolaires du siècle dernier. Le Réseau d’action pour la promotion d’un Etat laïque (R.A.P.P.E.L) s’est prononcé pour le remplacement de ces cours par un cours commun à tous les élèves. Il y a deux raisons à cela. Tout d’abord, le rôle de l’école ne nous paraît pas être de transmettre un corpus dogmatique via des cours de religions: l’école doit viser l’émancipation par l’instruction. Ensuite, si nous voulons construire un vivre ensemble dans une société de plus en plus multiculturelle, nous avons d’urgence besoin d’un lieu où nous rencontrer, et où confronter nos idées, nos référents, nos principes et nos valeurs. Dans l’enseignement, aujourd’hui, un tel lieu n’existe pas. Le cours commun que nous proposons pourrait pallier cette lacune, tout en promouvant les principes fondamentaux d’un Etat de droit. |
- Combat laïque
- Laïcité
- Politique
- Politique française
- République
André Fortané, fondateur de l'Union des Familles Laïques, nous quitte dans sa 95e année
par L'Union des FAmilles Laïques
www.ufal.org
Agriculteur en Dordogne au début de la guerre et résistant, André Fortané a connu la déportation. Ce militant infatigable a d’abord été syndicaliste paysan à la CGA, proche du PCF. Installé en Ariège, il se tourne vers l’économie sociale et crée des coopératives. Au début des années 60, vivant à Epinay-sur-Seine (93), il milite à la Ligue de l’Enseignement. André Fortané a des intuitions remarquables. Alors que la gauche française ne pouvait pas entendre le mot famille sans penser à la triade « Travail, Famille, Patrie » de Vichy, André Fortané avait compris que la famille était un enjeu politique majeur contre l’obscurantisme et pour l’émancipation, notamment des femmes. Il fallait donc une association familiale de gauche, laïque et républicaine. Après avoir rencontré les laïques de l’époque (Ligue de l’enseignement, Fédération de l’éducation nationale, et FCPE dont la majorité refuse de devenir la principale composante de gauche de l’UNAF), André Fortané décide en 1967 de créer le Cnafal (Conseil national des associations familiales laïques). par Monique Vézinet |
- Combat laïque
- Europe
- Laïcité
- Laïcité et féminisme
- Politique
- ReSPUBLICA
Tariq Ramadan et son double
par Caroline Fourest
carolinefourest.canalblog.com
Après des mois d’hésitations, la mairie de Rotterdam a dû se rendre à l’évidence. L’orientation idéologique de Tariq Ramadan n’est pas compatible avec le poste de “conseiller en intégration et en multiculturalisme” qu’elle lui a confié. Voilà des mois que ce poste fait polémique. L’alerte a notamment été donnée par des associations gays et lesbiennes, inquiètes de ses positions pudibondes et homophobes. Comme celle où Tariq Ramadan explique que, pour l’islam, l’homosexualité “révèle une perturbation, un dysfonctionnement, un déséquilibre”. Jusqu’ici, le prédicateur s’en est sorti par une pirouette. En profitant d’une autre citation, sortie de son contexte, pour nier tout en bloc. Comme souvent, des journalistes ont recopié ses communiqués, sans vérifier. A les croire, ces propos sur l’homosexualité “n’ont jamais pu être prouvés”. Faux. La phrase qu’on lui reproche est parfaitement exacte et provient d’un livre intitulé Peut-on vivre avec l’islam ? (éditions Favre, 2004, p. 152). Dans d’autres écrits et d’autres conférences, Tariq Ramadan prend position contre les mariages mixtes entre une musulmane et un non-musulman, interdit à ses fidèles d’aller dans des piscines mixtes, fustige l’islam moderniste comme un “islam au rabais, un islam… sans islam” et glorifie Hassan Al-Banna, le fondateur du mouvement totalitaire des Frères musulmans, comme un modèle à suivre. Son positionnement, complexe à décrypter, est assez simple : faire passer l’intégrisme politique pour un juste milieu entre l’islam salafiste et l’islam moderne. Ce qui revient à faire passer l’islam progressiste pour un extrême, et à demander aux pouvoirs publics de soutenir un islam intolérant et réactionnaire en guise de moindre mal. Déjà vingt ans que cela dure. En Suisse, dans les années 1990, des journalistes l’ont porté aux nues comme un modèle d’intégration… Avant de déchanter. Notamment lorsqu’ils réalisent la sympathie dont bénéficie le Front islamique du salut (FIS) parmi ses troupes. Ramadan se concentre alors sur la France, jusqu’à ce que son “double discours” soit démonté. Depuis, il a pris sa revanche en Angleterre, en Belgique et au Canada, partout où l’intégrisme s’épanouit à l’ombre du droit à la différence. Quitte à nourrir un retour de flamme populiste et xénophobe chaque fois que la tolérance s’avère abusée. En l’occurrence, à force de faire la sourde oreille, la mairie de Rotterdam a nourri le populisme anti-islam d’un Geert Wilders. Elle a cru à des accusations racistes. Elle se réveille en découvrant que son “médiateur” anime une émission hebdomadaire sur Press TV, une chaîne anglophone financée par le gouvernement iranien. On ne trouve pas l’ombre d’une critique envers le régime dans ces émissions diffusées avant, pendant et après la fraude électorale. Le 18 juin, alors que plus d’un million d’Iraniens bravent l’interdit pour réclamer des élections libres et non truquées, Tariq Ramadan s’inquiète du score des listes populistes aux élections européennes… Son émission commence par un clip annonçant le retour du nazisme européen, comme dans les années 1930, mais tourné contre les musulmans (le mot “juif” n’est pas prononcé). Le message colle parfaitement à la paranoïa anti-occidentale de Press TV, destinée à relayer la propagande iranienne auprès du monde anglo-saxon. Notamment celle minimisant la Shoah… Visiblement, la chaîne connaît mieux le message de Tariq Ramadan que la mairie de Rotterdam, qui vient de mettre fin à son salaire. Comme à son habitude, le télé-prédicateur ne manque pas d’attribuer ses derniers ennuis en date à la montée d’un climat “islamophobe”. C’est pourtant tout le contraire. La peur du racisme lui fait gagner du temps. Si Tariq Ramadan était chrétien, son masque tomberait plus vite. Aucune mairie de gauche n’a jamais eu l’idée d’embaucher un télévangéliste réactionnaire comme conseiller en “multiculturalisme”. LE MONDE | 28.08.09 Pour écouter un extrait de ses conférences contre les piscines mixtes : http://www.dailymotion.com/video/x991sk_tariq-ramadan-contre-les-piscines-m_news |
- Débats
- Ecologie
- International
- ReSPUBLICA
En Russie : Le climat change indépendament de l'homme
par Nicolas Pomiès
Il n’y a aucune raison de penser que le réchauffement climatique actuel va se poursuivre indéfiniment, estime l’académicien Kotliakov, selon lequel l’activité humaine n’est qu’un des facteurs, et sans doute pas le plus important, qui influence l’évolution du climat, rapporte le site nkj.ru. Le réchauffement climatique global se répercute nettement sur l’état des glaciers de l’Arctique, qui reculent. Mais un tel processus s’est déjà produit à de multiples reprises sur la Terre, avant que ne reviennent des périodes plus froides. Cela a ainsi été le cas dans les années 60-70 du siècle dernier, observe l’académicien Vladimir Kotliakov, dans un rapport qu’il a récemment présenté devant le Présidium de l’Académie des sciences russe (ASR). Vladimir Kotliakov est directeur de l’Institut de géographie de l’ASR. De nouvelles études montrent que ces dernières années la glaciation terrestre de l’Arctique a, dans l’ensemble, diminué. Mais il est difficile de dire si les modifications mises au jour des couvertures glaciaires polaires sont durables ou non, car la période d’observation de ces modifications à l’aide d’instruments ne couvre que quelques années. Néanmoins, estime l’académicien, il existe de plus en plus de signes montrant que les couvertures glaciaires sont beaucoup plus variables que ce que l’on pensait précédemment. Vladimir Kotliakov souligne que les changements climatiques sont liés aux fluctuations de la circulation atmosphérique générale, qui dépendent elles-mêmes de l’état du tourbillon polaire. Durant les périodes de réchauffement, le tourbillon polaire s’approfondit, ce qui conduit à un affaiblissement de l’anticyclone arctique et au renforcement du flux zonal dans l’atmosphère des latitudes tempérées. Durant les périodes de refroidissement, on observe des modifications en sens contraire. Ces particularités de la circulation de l’atmosphère s’expliquent, à leur tour, par des modifications de l’activité solaire et la “dissymétrie du Soleil”, poursuit le chercheur. Cette dernière peut varier, avec une période d’une soixantaine d’années, dans la limite de 2,5% et a une incidence plus marquée dans les régions de latitude élevée. En outre, les fluctuations de la circulation générale de l’atmosphère sont liées à des autofluctuations dans le système “atmosphère-glace-océan”. On ne peut exclure non plus l’influence des aérosols et des gaz de serre de nature anthropogène. Mais un rôle déterminant est joué, malgré tout, par les causes naturelles. Vladimir Kotliakov a fourni des données attestant que les modifications du climat global au XXe siècle se sont produites, pour l’essentiel, sous l’influence de causes naturelles, que la modification de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère ne concorde pas toujours avec les changements du climat. Les changements climatiques revêtent un caractère polycyclique, note l’académicien. Les périodes de ses principales fluctuations dans les limites d’un siècle sont d’environ 10, 20 et 60 ans. La cyclicité du développement est l’une des principales lois de la nature. Les cycles naturels ont des origines et des durées différentes, pouvant aller d’une saison à des centaines ou des milliers d’années. Les causes mêmes de cette cyclicité sont elles aussi diverses et ne sont pas toutes élucidées. C’est la raison pour laquelle les modèles climatiques actuels partent un peu dans tous les sens, alors que les prévisions climatiques pour un proche avenir recèlent une bonne part de probabilité. Le directeur de l’Institut de géographie a souligné que l’ensemble du mode de vie actuel des habitants de notre planète est tel que tout changement climatique peut le perturber, car ce mode de vie s’est formé et s’est développé impétueusement dans un intervalle de temps très court, en gros au cours du dernier siècle. La société humaine doit édifier des projets économiques prenant en compte le réchauffement qui se produit actuellement, mais elle doit aussi être prête à d’autres changements climatiques, car le système terrestre continue de vivre selon ses propres lois naturelles, que l’action anthropogène n’a heureusement pas pu, jusqu’à présent, détruire. Bien sur, on nous dira que la Russie a du Gaz et du pétrole à revendre et qu’on peut donc mettre en doute l’honnêteté des universitaires russes. Mais la catastrophisme des prêcheurs de l’apocalypse écologique à la mode en occident ne fait il pas le jeu du nouveau marché “durable” transatlantique ? |
- Combat laïque
- International
- Laïcité
- Laïcité et féminisme
- Politique
- République
Algérie, Laïcité comme perspective démocratique
par El Watan
Le MDSL change de sigle et devient PLD Le Mouvement démocratique, social et laïque (MDSL), courant politique né d’une scission avec le MDS, a décidé de changer de sigle et devient de ce fait le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD). Ce changement d’appellation est opéré pour «assumer pleinement ses choix politiques et apparaître en toute clarté sans risque de brouillage», a indiqué le bureau national provisoire de ce nouveau parti, dans un communiqué rendu public hier. Hacen O. |