Chronique d'Evariste
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Vers une nouvelle crise encore plus forte !

par Évariste
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Dès l’été 2007, la crise des subprimes démarrait aux USA suite à l’accroissement phénoménal du crédit bancaire à taux variable comme substitut à la trop grande faiblesse des salaires directs et de l’assistance publique. Le 15 septembre 2008, Lehmann Brothers déposait le bilan et la menace d’un effondrement généralisé du système bancaire et financier mondial entraîna une croissance exponentielle de l’endettement public, celui-ci prenant la place de l’endettement privé. Comme rien n’a changé sur le plan institutionnel, la marche vers le défaut de paiement des États les plus fragiles fut alors engagée. La crise est donc pour bientôt !
Les banques et institutions financières continuent à ne travailler que pour leurs actionnaires à court terme. Résultat, l’accès aux liquidités des banques devient de plus en plus difficile, car les fonds du marché monétaire et le crédit interbancaire ont fermé les robinets des liquidités. Seule la Banque centrale européenne fournit en liquidités les banques privées à but lucratif pour les actionnaires. Jusqu’à quand ?
Par ailleurs, la chute des actions des banques européennes en 2011 est une prémisse de cette nouvelle crise financière qui cache derrière elle la crise de profitabilité du capitalisme elle-même.
Enfin, il convient de prendre en compte les CDS (Credit Default Swaps, titres de couverture contre le défaut de paiement) dont personne ne sait combien ont été souscrits. Et sur les CDS, il faut comptabiliser aussi le marché OTC (marché de gré à gré). L’opacité des CDS est telle que ce sont des bombes à retardement, car son importance sera probablement très nettement supérieure aux défauts de paiement eux-mêmes eu égard aux règles d’utilisation des CDS.
Si nous rajoutons que nos apprentis sorciers néolibéraux viennent de réautoriser les ventes à découvert, on peut donc prévoir des faillites en série.
Dexia n’est qu’en fait que le signe avant-coureur de cette nouvelle crise ou plutôt de l’amplification de la crise actuelle.
La question politique centrale est donc, non de proposer des mesures techniques surplombantes à froid, mais bien de s’organiser pour savoir ce que nous devrons faire dans les secondes qui suivront ce krach, puis de définir les propositions immédiates de temps court, mais aussi les propositions immédiates de temps long, car c’est bien autour d’un nouveau modèle politique alternatif (que nous appelons République sociale) que toutes ces propositions feront jaillir la nouvelle cohérence globale qui seule peut venir à bout de cette économie de prédation.

Présidentielle 2012
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Entretien avec Jean-Luc Mélenchon (1/5)

 

Voici les 2 premiers extraits de l’entetien exclusif qui a été accordé par Jean-Luc Mélenchon à la rédaction de ReSPUBLICA. Nous publierons 2 extraits par semaine.

Quelle serait ta définition du modèle politique de la République laïque et sociale ?

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Entretien réalisé par Bernard Teper.

Que penses-tu de l’utilisation par l’extrême droite du mot laïcité ?

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Entretien réalisé par Bernard Teper.

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Opération hollande : attention danger

par Jean ESTIVILL
Conseiller Municipal, Président des élus du Parti de Gauche de Savigny, Président de l’Essonne de l’UFAL (Union des Associations des Familles Laïques)
http://www.savigny-egalite.com

 

Le temps où il fallait prendre mille précautions pour rassurer ceux qui avaient peur d’un 21 avril 2002 est révolu. Le vote dit utile doit être considéré pour ce qu’il est. Une manœuvre pour limiter dès le départ le choix aux élections présidentielles entre deux candidats qui, ayant appelé à voter oui aux référendum de 2005 sur la constitution européenne et ayant ensuite trahi le peuple français en se mettant d’accord sur le traité de Lisbonne copie conforme de celui qui avait été rejeté par la nation, sont disposés à se soumettre à la logique politique et économique imposée par Bruxelles en collaboration avec le FMI.
Le capitalisme industrialo-financier a besoin de politiciens aux ordres. Avec eux, il peut tout exiger des peuples. Sans eux et contre eux, il ne peut rien. D’où son appui aux dictateurs Ben Ali et Moubarak jusqu’au moment où les peuples tunisiens et égyptiens les ont chassés, et son parfait accord, dans les régimes démocratiques, avec tout naturellement la droite, celle de Sarkozy et de Berlusconi, ce dernier qu’ils jettent quand il est trop déconsidéré et impuissant ou comme Sarkozy qu’il s’apprête à lâcher, si malgré ses efforts d’extrême droitisation politicienne pour conserver son électorat, il n’arrive pas à se maintenir opérationnel.
Au Portugal, en Espagne, en Grèce, alternativement droite et socialistes ont joué le jeu du FMI et de l’Union européenne. Le chaos et la souffrance engendrés par leur politique sont là sous nos yeux, trop évidents et insupportables pour qu’ils soient envisageables en France. En Espagne, Zapatero, après avoir pris toutes les mesures d’austérité mandatées par le capital industrialo-financier et avoir trahi le mandat que le peuple espagnol avait donné aux socialistes depuis la chute de la dictature, démissionne, désavoué par son échec aux municipales et la défaite historique du parti socialiste (le PSOE) aux législatives qui a perdu 4,5 millions de voix, en laissant la place à nouveau à la droite qui « termine le travail » faisant reculer socialement l’Espagne à l’époque franquiste. Inutile de s’étendre sur la Grèce martyrisée, son sort était scellé et annoncé depuis des mois par Jean-Luc Mélenchon dans ses entretiens avec des journalistes autistes, et le Front de Gauche dès que le président de l’Internationale socialiste Papandréou s’est couché devant les injonctions de la troïka (FMI, BCE, UE) lors de sa prise de fonction.
Pour les peuples qui connaissent une régression qui les ramène au 19e siècle, en détruisant la législation sociale qui les protège et qu’ils ont acquise, souvent dans le sang par des luttes séculaires, la peine est double : ils perdent, avec l’autodestruction des partis socialistes et sociaux-démocrates au plan politique, le dernier instrument de lutte contre l’implacable volonté du Capital de tout reprendre. Ce dernier n’aura de cesse dans sa volonté de se sauver malgré les crises qu’il engendre lui-même, d’exiger toujours plus. Les propos de Mme Parisot semblaient sortis d’une patronne d’une Compagnie des Charbonnage de Germinal, irréels tant ils étaient réactionnaires, pourtant ils sont mis en œuvre : « la liberté s’arrête où commence le droit du travail ».
Régression totale de la société en France et en Europe, « tiers-mondisation » c’est-à-dire réduction jusqu’à plus soif des salaires (en Grèce, le salaire minimum vient d’être amputé de 25 à 35 %), privatisation et marchandisation de tous les services publics qui peuvent faire de l’argent (école, santé..), chômage massif (en Espagne, 5 millions de chômeurs auxquels s’ajoutent sans interruption les pertes d’emplois dans les services publics ; en Grèce, compte tenu du nombre d’habitants, les dernières mesures, rapportées à la France, équivalent à 100 000 fonctionnaires en moins). Décisions approuvées par Hollande dont, faut-il le rappeler, la première initiative de candidat socialiste a été d’aller se faire adouber par le socialiste Zapatéro sur le départ.
Cette catastrophe ne tombe pas du ciel, ce sont des hommes et des politiques qui prennent ces décisions, pas des agences de notations qui ne sont que » des tigres de papier » qu’ils créent eux-mêmes, destinés à faire peur, mais qu’on peut brûler si on le veut.
Seule la reconstruction d’une gauche de résistance peut, en France comme en Europe, arrêter le chaos qui s’installe dans tous les pays. Car on peut si on s’en donne les moyens mettre un terme à cette politique mortifère comme l’explique l’économiste Jacques Généreux, membre de la direction du Parti de Gauche, dans son dernier livre, « Nous, on peut ». Pour lutter contre cette perspective, la troïka conserve une carte en France, elle s’appelle Hollande et les responsables d’un parti socialiste qui ne doivent leur légitimité qu’à la rente de 1981 dont ils abusent sur le plan électoral. Que proposent-ils d’autre que la politique de Zapatero et de Papandréou ? Rien de différent. C’est si vrai qu’ils ont retardé le plus possible de rendre public un programme, qui ne devait être « dévoilé » que progressivement, tant l’absence de politique alternative était manifeste.

Pourtant, pendant des mois, on n’a parlé que des « primaires ». Nous avons assisté à un véritable matraquage médiatique. Pour accoucher d’une souris. H. Désir, sans honte, n’hésitant pas à parler d’« événement historique ». La réalité est que tout est fait par l’oligarchie et les médiacrates pour s’assurer que le partenaire de rechange qu’ils ont choisi sera bien au rendez-vous, et que l’élection n’échappera pas à un tenant de la politique qu’ils mettent en œuvre, fort du soutien de la troïka.
Pour cela, ils possèdent trois armes principales, la première, nous l’avons vue, la peur d’un 21 avril 2002, pour cela, « le diable de confort » des Le Pen dont, dans un premier temps, on ne cesse de parler, peu importe qu’on ne joue pas impunément avec l’extrême droite, d’ailleurs, elle peut être un recours (en Grèce, elle gouverne avec la droite et les socialistes). La seconde est « l’invention du meilleur candidat », ce fut le cas avec Ségolène Royal dont on fit une icône et qui n’a désormais même pas eu le droit d’être citée au meeting socialiste du Bourget, puis DSK, battu par S. Royal en 2007, les sondages en firent lui, le candidat de Sarkozy et de Hollande au FMI, le sauveur paraît-il attendu des Français. À peine sa chute consommée, celui qui pendant dix ans à la tête du parti socialiste a connu deux échecs présidentiels, raillé par ses propres camarades, Fabius ne voyant en lui qu’un président de Conseil général, Hollande du jour au lendemain survole les intentions de vote.
Mais il faut aussi empêcher la Gauche qui se reconstruit d’apparaître. C’est le troisième moyen utilisé pour que l’élection présidentielle se déroule selon leur objectif. Le Front de Gauche ne doit pas dépasser 10 % dans les sondages, cela pourrait constituer un signe fort dans l’électorat de gauche, d’autant plus qu’on ne peut plus avancer la multiplicité des candidatures de gauche comme un danger.
Pour qui ne comprend pas que les sondages ne sont que des instruments de propagande et qui aurait oublié comment ils furent utilisés lors du référendum sur la Constitution européenne, un élément de réflexion : le monde.fr met en ligne un sondage « qui fait la meilleure campagne ? » 17 600 internautes répondent (20 fois plus que dans les prétendus sondages), ils jugent qu’il s’agit de Jean-Luc Mélenchon, 43,6% loin devant Hollande, Bayrou et Le Pen qui font de 12 à 15%. La réponse ne convient pas au Monde, on n’en saura rien ou presque. Pendant des jours, on va cacher le nombre de participants aux meetings du Front de Gauche, 6 000 à Nantes, 2 500 à Metz, 4 500 à Besançon, le plus grand quotidien français, Ouest France, n’en dira rien, de même pour les Dernières Nouvelles d’Alsace ou l’Est Républicain. Il faudra attendre qu’avec 10 000 personnes à Villeurbanne et 9 000 à Montpellier, la réalité des succès des assemblées du Front de Gauche ne puisse plus être occultée.
Si Sarkozy est battu, Hollande doit être élu comme l’ont été Zapatero et Papandréou. Quant à Hollande qui accepte qu’on dise qu’à son meeting du Bourget il y ait eu 25 000 personnes dans une salle de 10 000, qui donne des accents de gauche quand apparaît trop visiblement son engagement contre-productif électoralement au centre-droit, peu lui importe s’il connaît en quelques semaines le sort de Papandréou, qui n’est plus connu par la population grecque que comme « le traître » ou « l’américain », de Zapatero, qui, bien qu’il ait marché aux ordres, a démissionné avant d’être balayé comme son parti, et peu lui importe que l’oligarchie et tous les médiacrates l’aient indécemment porté : il aura été élu…, pour combien de temps ? Nul ne peut le dire, pour quoi ? Hélas oui !

Protection sociale
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L'actualité en matière de santé et protection sociale

par Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire.
Auteur avec Michel Zerbato de « Néolibéralisme et crise de la dette ».
Auteur avec Catherine Jousse et Christophe Prudhomme « Contre les prédateurs de la santé ».

http://wwww.reseaueducationpopulaire.info

 

Nous vivons une période formidable ! Alors que le manque de personnels dans le secteur de la santé et de la protection sociale devient évident, que le management des personnels par le stress devient la règle, que la gabegie de la gestion hospitalière au profit des directeurs devient patente… les inégalités sociales de santé progressent de plus en plus, l’accès aux soins n’est plus égalitaire. La déformation du partage de la valeur ajoutée au détriment des salaires directs et des prestations sociales s’accélère, seules les personnes à partir du 8ème décile de revenus et les actionnaires tirent leur épingle du jeu.
Est-il fou de souhaiter que cela change et que l’on parte vraiment des besoins sociaux, sanitaires et médicaux ? Pourtant, de nombreux sujets liés à la santé et à l’assurance-maladie sont toujours dans l’angle mort de la campagne présidentielle, même si des questions comme la T2A ou le rôle des complémentaires émergent, nous allons le voir.

Il n’est jamais trop tard pour bien faire : la FNMF a enfin pris la décision de s’opposer au secteur optionnel !

Alors que le nombre de spécialistes émargeant au secteur 2 est passé de 30 % à 41 % de 1985 à 2010, le secteur optionnel1 menaçait de faire baisser le nombre des médecins restés en secteur 1. En fait, le secteur optionnel, outre qu’il légalise en dehors du secteur 2 le dépassement d’honoraires, est une arme des néolibéraux pour tuer petit à petit le tarif opposable de la Sécurité sociale. Le président de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF) Jean-Pierre Davant avait tour à tour cautionné le protocole d’accord sur la chirurgie française en 2004, la convention médicale de janvier 2005 et signé le sinistre protocole de juillet 2008.
Sous la présidence d’Etienne Caniard, la FNMF semble fermer cette période d’amour entre la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), structure à but lucratif pour les actionnaires financés par le salaire socialisé, et la FNMF au sein de l’Union nationale des organismes complémentaires à l’assurance-maladie (UNOCAM). Le gouvernement néolibéral ayant sur ce dossier perdu le soutien de la FNMF dit vouloir légiférer contre tout le monde en s’appuyant sur l’article 56 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2012.
La FNMF propose une “réforme alternative” avec un encadrement des dépassements d’honoraires avec une revalorisation des actes à tarifs opposables. Donc la FNMF a encore du chemin à parcourir pour aller vers une santé et une sécurité sociale solidaires (avec la suppression des dépassements d’honoraires). Le CISS (regroupant les associations de malades et familiales) serait d’accord sur le secteur optionnel s’il se substituait au secteur 2.
Même s’il y a loin de la coupe aux lèvres, saluons la modification de ligne de la FNMF sur ce dossier.

La tarification à l’activité en débat pendant la campagne présidentielle

L’association Dessein (Dauphine éco-santé social entente et nouvelles idées) a organisé un débat avec Philippe Juvin (UMP), Gérard Bapt (député PS), Jean-Luc Préel (député Nouveau centre) et Jean-Luc Véret (EELV).
Notons d’abord que ce débat est un débat limité aux partis dits de gouvernement et qu’il n’est donc pas représentatif de l’offre politique globale.
Le député PS propose à court terme de “réformer le système de la T2A sans le remettre en cause sur le fond mais en faisant en sorte que les missions de service public spécifiques à l’hôpital public comme les urgences et la prise en charge sociale (…) échappent à la T2A”. Il souhaite également mettre fin à la convergence tarifaire public-privé.
Le délégué de l’UMP souhaite continuer dans la voie suivie par Sarkozy-Fillon-Bachelot. Il a déclaré qu’il souhaitait « continuer dans cette voie d’efficience de gestion et faire en sorte que cette organisation du soin soit la plus performante possible.
Le député Nouveau centre a défendu la T2A mais souhaite «revoir la T2A en prenant en compte notamment la prévention et l’éducation thérapeutique”. Il souhaite “redonner du pouvoir au conseil de surveillance et à la commission médicale d’établissement (CME) ».
Par contre, ils veulent aller plus loin dans la néolibéralisation du secteur en voulant “renforcer les coopérations entre les établissements publics et privés» et “favoriser les passerelles entre les médecins hospitaliers et les libéraux” en favorisant chez les premiers le contrat en lieu et place de leur statut.
Europe écologie-Les Verts (EELV), Jean-Luc Véret a souhaité “un moratoire sur la T2A pour évaluer son impact et l’adapter aux missions” et la suppression de la convergence tarifaire.
En résumé, nous voyons la gauche PS-EELV reprendre en fait les positions positives de la Fédération hospitalière de France (FHF) sans remettre en cause la base des politiques néolibérales qui ont façonné le secteur santé et assurance-maladie.

Les complémentaires santé dans la bataille présidentielle

Grâce à une initiative de la Fédération nationale de la mutualité française (FNMF), nous en savons un peu plus sur la position des uns et des autres.
La socialiste Marisol Touraine, responsable du pôle social de l’équipe de campagne du candidat François Hollande, a affirmé vouloir faire des organismes complémentaires, et surtout des mutuelles, des acteurs de santé “mieux reconnus”.
Elle déclare vouloir “limiter, voire supprimer la sélection des risques et des patients” par les complémentaires. Elle a souhaité que les complémentaires santé aident le futur gouvernement à réduire les dépassements d’honoraires.
Elle s’est déclarée favorable à ce que certains contrats puissent ” ne pas être taxés parce qu’ils encouragent la qualité et la proximité” des soins. Mais devant tant d’audace, elle a ajouté que cela ne pourrait pas se faire tout de suite.
Philippe Juvin, député européen et secrétaire national de l’UMP en charge des fédérations professionnelles, a soutenu la politique du gouvernement Fillon eu égard à la crise de la dette.
Comme le parti socialiste, il a souhaité le concours des complémentaires santé pour la refonte du système de santé.
A la différence du PS et de l’UMP, Michel Limousin, directeur d’un centre de santé et qui parlait pour le Front de gauche où il est co-responsable de la santé, a émis l’objectif d’un remboursement à 100 % des frais de santé par l’assurance-maladie. Il a rappelé que la coalition plaidait pour un tel remboursement intégral, les mutuelles étant réorientées sur les questions de prévention. Il a donné comme axe de travail pour les mutuelles de devenir le « principal mouvement populaire public » dans la représentation des usagers de la santé. Il a développé l’idée d’interdire aux sociétés cotées en bourse d’intervenir dans le champ des complémentaires et de la protection sociale.
Geneviève Darrieussecq, membre du bureau national du Mouvement démocrate (Modem) et conseillère régionale d’Aquitaine, a déploré que le rôle des complémentaires ait été “dévoyé” et qu’elles soient “sollicitées en appui de ce que ne fait plus le régime obligatoire”.
Elle estime non-pertinent les cotisations actuellement versées aux complémentaires dans la mesure où ceux-ci ne sont pas fonction des revenus.
Aline Archimbaud, sénatrice de Seine-Saint-Denis et représentante d’Europe écologie-Les Verts (EELV), a affirmé que les mutuelles devaient redevenir de “vraies complémentaires”, sans se « substituer au régime de base ». Elles doivent “réinvestir le terrain de la prévention” et “les soins de proximité”, notamment en confortant les centres de santé.
En fait, sur ce dossier, force est de constater qu’il y a peu de différences entre l’UMP et le PS, des idées réformatrices indéniables au Modem et chez EELV et une politique de rupture pour le Front de gauche.

L’hospitalisation privée perd son sang-froid et engage la guerre civile contre les hôpitaux publics

La Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et son syndicat de cliniques de médecine, chirurgie, obstétrique (FHP-MCO) ont demandé la mise sous administration provisoire de tous les hôpitaux déficitaires “de façon importante et répétée”, y compris l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et les Hospices civils de Lyon (HCL).
La FHP et son président Jean-Loup Durousset a utilisé les termes de “gaspillage” et de “gabegie” pour qualifier les hôpitaux publics.
Le président de la FHP-MCO, Lamine Gharbi, a souhaité “mettre fin au puits sans fond qu’est l’hôpital public avec le surcoût qu’il impose à la collectivité”.
La FHP-MCO a présenté 10 propositions pour tout améliorer qui peuvent se résumer en une volonté d’accélérer la privatisation des profits et la socialisation des pertes dans le secteur de l’hospitalisation et une plus grande part pour le privé de l’enveloppe Migac (missions d’intérêt général et d’aide à la contractualisation) sans bien sûr avoir les mêmes sujétions que le public.
Puisque l’hospitalisation privée à but lucratif pour les actionnaires souhaite l’accélération de la transformation de la santé en marchandise en donnant des conseils au public, pourquoi ne suggérions-nous pas au prochain gouvernement de s’occuper du scandale du paiement des dividendes aux actionnaires à partir du salaire socialisé !

Pourquoi est-on mieux remboursé à Metz qu’à Nancy ? Le statut de la sécurite sociale d’Alsace-Moselle dans le débat

Et voilà un exemple de plus d’angle mort dans les discours politiques (en dehors de Jean-Luc Mélenchon qui demandait pourquoi pas étendre ce statut à toute la France). Entre le régime courant en France et celui appliqué dans les trois départements de l’Est de la France, il n’y a pas photo, jugez-en !
Pour la visite médicale, le remboursement passe de 70 à 90 %, pour les auxiliaires médicaux de 60 à 90 %, pour les médicaments de 65 à 90 % pour les vignettes blanches, de 30 à 80 % pour les vignettes bleues et de 15 à 0 % pour les vignettes orange, les prothèses de 60 à 90 %, le ticket modérateur de 18 euros de 0 % à 100 %, l’hospitalisation de 80 à 100 %, le forfait journalier de 0 à 100 %. On aimerait entendre les néolibéraux d’extrême droite, de droite et de gauche nous expliquer pourquoi c’est possible à Metz, Strasbourg et Colmar et pas à Nancy, Vesoul et dans le reste du pays !
Vous savez pourquoi ils n’en parlent pas ?
Parce que leur projet est la fiscalisation de la protection sociale et que le statut d’assurance-maladie d’Alsace-Moselle s’appuie sur une cotisation sociale supplémentaire payée par les salaires (y compris les retraites et les revenus de remplacement). Et cela marche.
Parce que le régime d’Alsace-Moselle est régi par la loi du 31/12/1991 et de son décret de 1995. Ce régime est un régime obligatoire et non facultatif comme dans le système de la complémentaire santé. Il est administré par un conseil d’administration de 25 personnes dont 23 représentants des salariés, un poste pour la FNMF et une personne qualifiée. Enfin, c’est un régime sans paritarisme (paritarisme qui permet au patronat d’avoir la majorité en s’alliant avec un syndicat complaisant contre la grande majorité des salariés).De 2006 à aujourd’hui, la cotisation a baissé de 1,8 % du salaire déplafonné à 1,5 % ! Et le régime est équilibré ! Et au lieu de payer des intérêts comme les la CADES et ses 5 milliards d’intérêts payés, le régime a 9 millions de produits financiers !
De plus, la Commission des comptes de la Sécurité sociale a calculé, pour 2007, que le régime local d’Alsace-Moselle bénéficiait de coûts de gestion particulièrement bas et que la cotisation moyenne s’élevait à 175 euros par bénéficiaire, à comparer avec une prime moyenne de 454,80 euros par bénéficiaire pour les complémentaires santé dans le reste de la France.
Angle mort de la pensée quand tu nous tiens !

La Cour des comptes dénonce la gabegie néolibérale de l’AP-HP en matière de patrimoine immobilier

Là, nous avons affaire à un festival :

  • plus de 30 % des 11.428 appartements qui devraient être à disposition des personnels sont occupés par des locataires ne travaillant plus ou pas à l’AP-HP alors que 850 emplois infirmiers n’ont pu être pourvus parce qu’ils n’ont pas trouvé de logements à prix abordables. Et ce désordre organisé par la direction de l’AP-HP a entraîné la fermeture de lits suite aux manques des 850 infirmiers !
  • sur les 233 directeurs de l’AP-HP bénéficiant d’un logement de fonction, ils sont logés hors de leur établissement, ce qui montre bien que c’est un avantage de rémunération déguisée et non pour une obligation de service.

Là comme ailleurs, la direction des hôpitaux publics gère mal, gaspille le patrimoine de l’institution, ne répond pas aux besoins sociaux et médicaux mais se voit récompensé pour sa soumission au directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), lui-même aux ordres du processus de privatisation des profits et de socialisation des pertes.

Mme Bachelot fait semblant de s’occuper de la perte d’autonomie et des personnes âgées

Elle vient de déclarer, lors d’un colloque organisé par la Fondation nationale de gérontologie, qu’elle créait en mars un comité national de coordination de la politique de prévention de la perte d’autonomie présidé par le professeur Aquino. Elle a chargé le professeur Vellas de faire des propositions au comité national. Elle a demandé au comité national des retraités et personnes âgées (CNRPA) de faire également des propositions. Tout cela pendant la campagne électorale. N’avait-elle pas 5 ans pour faire ce travail ?

  1. Le secteur optionnel consiste à réaliser un minimum de 30 % d’actes sans dépassements, en limitant à l’activité restante les compléments d’honoraires, à raison de 50 % du tarif opposable par acte. []
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Grèce. Témoignage d'une française qui y vit depuis 20 ans

par Marie-Laure Veilhan
Traductions grec-anglais-français
Aighion
Tel/Fax : 00 30 26910 24157
Mob : 00 30 697 33 600 20

 

(…) À lire la une du Monde, vous ne risquez pas la surinformation à propos de la Grèce…
Donc, les chefs des 3 partis soutenant le gouvernement non élu de Papadimos (ex-Goldman Sachs, ex-gouverneur de la Banque Centrale de Grèce…), à savoir : Papandréou (Pasok), Samaras (Néa Dimokratia, droite), Karatzaferis (Laos, extrême-droite) se sont réunis, pour faire semblant de négocier (on savait depuis le départ qu’ils diraient oui à toutes les exigences de la Troïka.
Résultat des courses (j’en oublie forcément) :

  1. suppression des conventions collectives, tout le monde à la même enseigne, élargissement de la dérégulation, emploi à temps partiel, conditions d’embauche spéciales pour les - de 25 ans (voir + bas)
  2. baisse de 22 % du salaire minimum (le portant à 600 euros bruts ; soit env. 480 nets) cela influe sur TOUTES les primes (enfants, mariage, diplômes…) qui s’ajoutent éventuellement au salaire de base et sont calculées à partir du salaire min.
  3. 10 % de baisse en plus pour les - de 25 ans (donc salaire de base à 527 euros bruts pour eux, moins de 400 euros nets, à condition bien sûr de travailler à plein temps).
  4. gel du salaire minimum pour 3 ans (jusqu’en 2015)
  5. gel des primes à l’ancienneté tant que le chômage ne sera pas à moins de 10 % (les calendes grecques, quoi)
  6. baisse de 2 % des cotisations sociales en 2012, et de 13 % en 2013
  7. baisse des grilles des salaires dans la fonction publique (et bien sûr ce n’est pas la première)
  8. baisse de 15 % des retraites complémentaires (pour toutes les retraites complémentaires, quel que soit le montant total perçu par les retraités)
  9. la question des retraites principales reste ouverte
  10. baisse de 15 % des retraites principales à DEI (équivalent d’EDF), OTE (le téléphone) et dans les banques nationalisées ou semi
  11. suppression directe de 15.000 postes dans la fonction publique, et de 150.000 (par non-reconduction de postes après retraites, etc.) d’ici 2015.

Les enfants font cours dans des écoles sans chauffage, on attend toujours les livres (mais cela paraît franchement anodin comparé à tout le reste), pour faire des examens à l’hôpital, il faut avancer les frais (et être remboursé à 70 %, si la caisse de Sécu existe encore à la date du remboursement…) et comme on ne paie pas nos impôts divers (on est imposable à partir de 5.000 euros par an…, + impôt sur la propriété, et bon nombre de Grecs, pauvres par ailleurs, sont propriétaires, etc., etc.)… on nous fait une ponction à la source sur nos salaires.

Mon dernier salaire (janvier, sans la ponction automatique d’environ 30 euros pour impôts, et avant les baisses annoncées aujourd’hui) était de 758 euros. Byzance, quoi.
Mon loyer est de 320 euros, le fuel est à 1,06 euro le litre, l’essence à 1.69 (dans le meilleur des cas), le pain à 1.60 le kg, les patates à 0.8, le lait à 1.2 …

Dans les médias, on subit une offensive de propagande incroyable (“c’est dur, mais il faut ça pour se sauver”, “c’est l’occasion de mettre de l’ordre avec tous ces tricheurs”, etc.), et ceux, pas nombreux et seulement dans les médias alternatifs, boycottés et censurés systématiquement, qui affirment qu’il faut dire non, refuser ce prêt et tout ce qui va avec, et retourner à la drachme qui nous permettrait enfin de nous remettre debout (parce que tant qu’on est ficelés par la monnaie commune, on ne peut rien faire, sinon être plongés encore un peu plus dans la récession), sont accusés de folie, communisme, enfin bref de tous les maux de l’humanité.

Le gouvernement NON ÉLU et placé là au mépris de la constitution signe un arrêt condamnant la Grèce pour les 50 prochaines années (ce n’est pas une exagération). C’est systématique, organisé, délibéré, et ça fonctionne.
Les Allemands, après avoir retiré leur demande de placer un proconsul en Grèce (ça a provoqué un tollé, même chez les Allemands !), insistent pour que soit créé un compte spécial, destiné au service de la dette, et géré… par eux (les créanciers). On ne précise nulle part qu’ils veulent, c’est un fait, que ce compte soit alimenté non seulement par le prêt à venir, mais aussi par les recettes de l’État, si besoin est.
Ça a un nom : colonisation.

On va monter à Athènes avec Christos, on ne sait franchement pas trop pour quoi faire, encore, je vous tiendrai informés. Je sais que vous faites tout ce que vous pouvez pour faire passer les infos, continuez, c’est la première chose à faire, on a vraiment besoin de votre soutien.
(…)