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L'assassinat de Chokri Belaïd et le bal des hypocrites dans la gauche française

par Évariste
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Il y a un large consensus pour condamner cet assassinat. Tant mieux. Mais la lecture de certains articles écrits sur ce sujet par des organisations de gauche en France laisse un sentiment d’amertume dans la bouche.
Soyons clair ! Chokri Belaïd était un avocat, leader d’une des organisations de la gauche laïque en Tunisie. Son assassinat fait suite à de nombreuses interventions qu’il a faites contre les injustices sociales, pour le combat social, pour la transformation sociale et politique et contre le système islamiste en place autour du parti Ennahda. La veille de son assassinat, il avait fustigé ce parti islamiste comme vecteur de violence contre les citoyens démocrates. Il est clair que localement, un des enjeux du débat était le conflit entre la gauche laïque et la violence islamiste. 
Comment interpréter le fait que les nombreux textes des organisations de la gauche française qui condamnent son assassinat, ne disent mot de cette violence islamiste (le terme n’est même pas utilisé !) qui a créé le climat qui a permis son assassinat ? Que dire de telle organisation politique de gauche qui vient de rencontrer le parti islamiste Ennahda ? Que dire des autres discours qui tressent des lauriers au président Marzouki, allié des islamistes d’Ennahda, sans qui la « takia » (le double discours) ne serait pas possible ? Que dire de la participation d’islamistes au forum social altermondialiste de Tunis ? Que dire de tous ceux qui cachent leurs contacts coupables avec telle ou telle forme de l’islam politique ?
Nous qui plaçons au poste de commande la globalisation des combats, qui inclut, entre autres, le combat social et le combat laïque, estimons que nous devons de façon concomitante lutter contre les politiques néolibérales et contre les politiques des intégrismes religieux (comme l’islam politique, l’intégrisme chrétien, etc.).
C’est pour cela que nous pouvons dire que Chokri Belaïd était des nôtres et que nous dénonçons le bal des hypocrites de la gauche « munichoise ».

Notre analyse

Le Front populaire ou Front populaire pour la réalisation des objectifs de la révolution est une coalition regroupant douze partis politiques et associations de gauche, nationalistes et écologistes, ainsi que de nombreux intellectuels indépendants.
L’assassinat de Belaïd s’inscrit comme une nouvelle étape dans la stratégie de tension mise en œuvre par la droite ultra-conservatrice tunisienne pour s’assurer le contrôle de la transition et pour déterminer son contenu. Les pressions multiformes exercées par cette mouvance sur les intellectuels, les universitaires, la presse, les partis démocrates, les milieux ouvriers et leur syndicat, l’UGTT (qui rappelons-le, a été la cheville ouvrière et l’artisan principal du « soulèvement du jasmin ») intègrent désormais l’assassinat politique.

L’assassinat de Chokri Belaïd intervient au moment où s’est cristallisée, dans la société tunisienne, une contradiction antinomique sur les perspectives de la « révolution de jasmin ». Pour la gauche laïque et républicaine, défendre les acquis de cette révolution, c’est empêcher la stratégie islamiste basée sur la violence de leurs milices officielles et sur le noyautage de l’État. Dans cette conjoncture particulière, alors que les négociations sur un éventuel remaniement ministériel perdurent, sans résultats, depuis sept mois, les ministres en poste ont procédé, dans la précipitation, à quelque 1 500 nominations à des postes décisionnels économiques, financiers, administratifs et politiques. Est-ce que le bal des hypocrites en parle ? Ennahda et ses alliés sont constamment dans un perpétuel brouillage des enjeux.

Plus généralement, le blocage persistant au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC) met en évidence l’antagonisme fondamental entre d’une part des démocrates de gauche et de droite, partisans d’un État séculier, et d’autre part des conservateurs défenseurs d’un État religieux. Il est donc erroné de prendre la transition tunisienne comme « un tout » cohérent et faire accroire qu’elle est toute entière tendue vers les mêmes objectifs. Deux contraires se confrontent en son sein. L’un œuvre à la démocratisation politique et sociale, l’autre cherche enfermer la société tunisienne dans la camisole du conservatisme religieux. Il suffit pour s’en convaincre de s’interroger sur la question particulière du rapport que chacun de ces deux pôles a à la violence. Violence, dont la quintessence est l’assassinat politique.

Posons concrètement la question : contre qui s’exerce les différentes formes de violence ? La réponse est sans équivoque : contre les intellectuels, les forces de gauche, et particulièrement l’UGTT et aujourd’hui le Front Populaire. Le comble de tout, dans cette situation, est la droite réactionnaire assène l’argument de la « montée d’une violence verbale » pour banaliser la violence tout court, dédouaner ses auteurs, et disqualifier les protestations des démocrates tunisiens, et mettre à l’index ceux qui subissent cette violence.

Ennahda, développe une stratégie d’accaparement du pouvoir, et de confiscation de la transition démocratique. Elle brouille continuellement les enjeux. Elle a cherché à dénaturer l’objet de l’élection de l’ANC, ses candidats à la constituante se sont présentés sur la base d’un « programme socio-économique », mais au sein de l’assemblée, ils se battent pour la sharia. Alors que s’élargit le consensus au sein de la société tunisienne pour la mise hors la loi de la violence, Ennahda dévoie le débat public et monte de toute pièce une polémique sur la question de la légitimité et celle des attributs du gouvernement, qui « diviserait » ses rangs.

Mais, des milieux de plus en plus larges s’interrogent sur les visées réelles d’Ennahda, sur ses rapports avec les milieux salafistes. L’inquiétude grandit, au sein de la société, au sujet de l’existence des « Ligues des comités de défenses de la révolution », milices dont l’apparition “spontanée” serait liée, d’après Ennhada, à l’affaissement partiel des appareils de sécurité, mais qui sont en fait des milices partisanes promues à dessein en vue de l’hégémonie de l’islam politique en Tunisie. La vigilance se fait plus grande concernant la politique mise en œuvre au sein des ministères de souveraineté (ministère de l’intérieur, ministère de la justice et celui des affaires étrangères). D’aucuns soupçonnent le parti de Ghannouchi de s’employer à noyauter ces ministères, d’où l’accord quasi-unanime au sein de la classe politique tunisienne pour établir le principe de la nomination de personnalités neutres à la tête de ces ministères.

Nos camarades du Front populaire (FP), qui ont vu leur leader assassiné, soulignent que la pertinence du gouvernement ne se trouve pas dans son caractère partisan ou transpartisan, ou encore technocratique, mais qu’elle est à chercher dans son assise politique, son programme. Le FP appelle à l’organisation d’un congrès national, qui aura à recentrer la transition actuelle sur son objet : la rédaction et l’adoption de la constitution, suivi de l’organisation des élections. Ils n’en soulignent pas moins l’urgence de l’adoption de règles transitionnelles devant régir, la justice, la presse, etc.

De façon immédiate, voici les exigences pressantes du Front populaire de Tunisie :

  • Élucider, au plus vite, l’assassinat de Chokri Belaïd, confondre ses assassins et leurs commanditaires.
  • Élucider les agressions dont ont été victimes les militants politiques, les intellectuels, les artistes, les journalistes, la destruction des mausolées consacrées aux « saints » (lieux de cultes traditionnels) et les sépultures. Confondre ceux qui y sont impliqués et les sanctionner.
  • Dissolution des organisations désignées sous la dénomination « ligue des comités de défense de la république », ainsi que tous les services parallèles.
  • Interdiction de l’instrumentalisation des mosquées à des fins de propagande politique ou d’influence partisane, tout en y interdisant tout appel ou incitation à la violence
  • Revenir sur la criminalisation du « takfir » (accusation d’apostasie).
  • Anulation de l’ensemble des nominations et promotions effectuées sur des bases partisanes.

La gauche française ne peut pas, décemment, se permettre de parler de transition tunisienne sans tenir compte des clivages qui la traversent. La vocation de la gauche Française est d’être aux côtés de tous les démocrates tunisiens dans leur lutte pour la sécularisation, la laïcisation et la démocratisation de l’État et des institutions, et particulièrement aux côtés des militants sociaux qui lient le combat social au combat laïque, car ce sont ceux-là qui sont porteurs de la vision la plus radicalement démocratique de la transition en cours. Ce sont eux qui traduisent avec le plus de conséquence les intérêts du peuple tunisien. La gauche française doit aider à ce que le soulèvement du jasmin se couronne par une révolution démocratique !

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Face à l’internationale islamiste, construisons l’internationale laïque !

par PLD Parti pour la Laïcité et la Démocratie

 

L’Algérie, une résistance détournée

Le 5 juillet 1962 l’Algérie arrachait de haute lutte son indépendance nationale, faisant l’admiration des peuples de la planète.

Malheureusement, l’Algérie du cinquantenaire n’est pas à la fête. Elle met en scène un pays meurtri par plus de 25 années de terrorisme islamiste et qui ne connaît ni l’essor socio-économique, ni la démocratie. La société est paralysée. Elle est écrasée par un système dictatorial. Au lieu de mettre l’Algérie sur les rails de la modernité et du progrès, le pouvoir en place n’a qu’une seule obsession : louvoyer pour perdurer et se reproduire.

N’étaient-ce les immenses sacrifices et la vigilance de ses patriotes, le pays aurait basculé dans l’état théocratique pendant la déferlante islamiste des années 90. Les conséquences en ont été funestes : des dizaines de milliers de victimes et des milliards de dollars d’infrastructures partis en fumée. Au lieu de s’appuyer sur l’extraordinaire sursaut de la société dans son combat contre l’islamisme politique, le pouvoir a préféré brader les intérêts de la République et pactiser avec les assassins.

Rente et corruption, les deux mamelles de la paix sociale

La situation économique et sociale se dégrade de jour en jour. Notre jeunesse a ses horizons obstrués. Pourtant les réserves de change du Trésor s’élèvent à plus de 200 milliards de dollars et le pays n’est plus endetté. C’est pourquoi, celle-ci a toujours vocation à l’exil en Europe pour un hypothétique travail sinon elle est condamnée à grossir les rangs des « hittistes » si bien qu’un jeune sur deux environ souffre du chômage.

Faute de pouvoir faire face à leur responsabilité familiale, des parents poussés vers une pauvreté extrême, se délestent de …leurs enfants pour ne pas les voir crever de faim sous les yeux et on ne compte plus le nombre de fugues !

Au lieu de créer des richesses pour s’inscrire dans une dynamique de développement et de l’emploi, le pouvoir importe une large partie de ses besoins alimentaires et de consommation et n’exporte rien d’autre que …les hydrocarbures !

L’Algérie est devenue un immense réceptacle de marchandises livré à l’informel et l’anarchie est telle que les transactions, petites ou grandes, qui s’y font sont ternies par l’ombre portée de la corruption.

L’Algérie est un pays carbonisé par un système prédateur dont le seul souci est de se repaître du confort de la rente pétrolière et de l’utiliser « généreusement » pour éteindre le feu des explosions populaires qui se comptent par milliers par an sur tout le territoire national et gérer la paix sociale.

La double rupture : Dégager le système en place et l’islamisme politique

Le pouvoir est réfractaire au changement et tourne carrément le dos à la nécessité des mutations. Il fait tout pour sauver un système frappé d’obsolescence en rappelant de vieux chevaux de retour et en faisant croire à la sornette du démiurge qu’il rêve d’introniser à vie au fauteuil présidentiel. Non content de convertir les instances politiques en chambre d’enregistrement, il falsifie les résultats électoraux pour s’y assurer l’hégémonie politique.

Le pouvoir algérien s’arcboute sur un statu quo suicidaire et au lieu de préparer l’avenir, il est dans la dilapidation effrénée de nos réserves en hydrocarbures.

Mais rien ne peut cacher la réalité du terrain. Le terrorisme islamiste revient avec force et fracas sur la scène politique comme nous venons de le vivre à In Amenas. Comment peut-il en être autrement quand le pouvoir se compromet avec l’islamisme politique et en fait un partenaire fréquentable sur la scène politique. En jouant avec le feu de l’islamisme politique il a mis à genou le pays, l’a conduit à la ruine et les infrastructures nationales sont en sursis comme vient de le prouver le carnage de Tiguentourine de la mi-janvier ou la dernière attaque sur le gazoduc de Bouira.

Après les massacres collectifs et les attentats ciblés contre les démocrates des années 90, le terrorisme n’a pas baissé les armes. Au lieu de le combattre, les apprentis sorciers du pouvoir, en échange d’une paix illusoire, lui ont déroulé le tapis rouge pour l’absoudre de ses crimes et le réhabiliter en sonnant les trompettes de la « réconciliation nationale » et « la concorde civile ». Où en sommes-nous aujourd’hui ?

L’escalade du terrorisme n’a pas connu de répit en dépit de toutes les concessions politiques qui lui ont été faites. En effet, ses cibles sont devenues stratégiques et sa machine de guerre s’est perfectionnée à un point tel qu’il met en péril aujourd’hui des armées classiques et l’existence des États nationaux comme le démontre l’exemple du Mali.

L’islamisme « modéré » est le marchepied de la violence

Le terrorisme ne s’est pas éteint. Il ne peut pas s’éteindre. La doctrine de l’islamisme politique est son carburant et la violence est son essence politique. Bien que se présentant sous des étiquettes diverses et des apparences souvent lisses, tous les détachements de l’islamisme sont en fait du même acabit et fournissent la preuve que l’islamisme « modéré » est une véritable  fumisterie.

Promulgué voilà un quart de siècle, le code la famille inspiré de la charia, rebaptisé à juste titre code de « l’infamie » , impose un carcan de souffrance et d’humiliation aux femmes, en en faisant des mineures à vie et des sous-citoyennes. Les Algériennes sont des citoyennes à part entière, et elles aspirent à vivre dans les valeurs de la laïcité, de l’égalité et de l’universalité des droits fondamentaux au même titre que les femmes du monde entier.

Nous ne pouvons qu’être stupéfaits de la sympathie qu’a l’islamisme pseudo « modéré » en Europe et ailleurs au nom de la « diversité », le « dialogue » inter religieux, la tolérance, le respect des « cultures », l’islamophobie, etc. Nous ne pouvons qu’être scandalisés du soutien politique, matériel et moral avéré qu’a ce courant totalitaire dans les médias occidentaux, la société civile occidentale, ses milieux démocrates, ses courants écologiques, jusques et y compris dans les milieux de gauche. L’histoire nous a enseigné et enseigne toujours que de telles compromissions sont porteuses de dangers gravissimes et peuvent conduire à un retour de flammes sans précédent.

La collusion de l’occident et de l’islamisme : une forte odeur de pétrole

Hier, l’Occident portait aux nues des dictateurs arabes, aujourd’hui ses nouvelles marionnettes sont drapées d’oripeaux islamistes. Il s’en accommode pour préserver ses intérêts mais qui peut garantir que cette peste fasciste ne le touchera pas encore une fois à un moment où les voix du fascisme se font entendre  de plus en plus fortement dans ses territoires ?

La pseudo « armée libre de Syrie », ramassis d’islamistes n’a pas réussi à abattre l’allié occidental d’hier, le régime dictatorial de Damas. Mais celui-ci ne semble pas avoir tiré les leçons de l’histoire après pratiquement deux ans de guerre et s’enfonce dans un aveuglement politique qui le condamne à brève échéance à l’effondrement s’il persiste à ignorer les revendications essentielles de son peuple et à différer la mise en place d’une alternative démocratique.  

L’État syrien ne survivra aux visées de la partition programmée et ne mettra en échec l’agression militaire qu’il subit que le jour où il décidera d’un aggiornamento ouvrant la voie à une Syrie laïque, démocratique et plurielle.

De la même manière, l’objectif de l’islamisme politique en Afrique est clair : semer la terreur parmi les populations pour s’imposer comme une force politique incontournable dans la région et ouvrir un boulevard à un état islamiste dans le sahel dont le but est de déstabiliser les États et faire de l’Afrique une nouvelle poudrière.

Pour autant que pourrait être efficace l’intervention militaire française au Mali dans la destruction des bases du terrorisme islamiste, elle n’aura d’incidences positives dans la région du sahel qu’à la condition d’exclure l’islamisme, aussi modéré soit-il, de toute solution politique et d’ouvrir la voie à un processus réellement démocratique.

L’Algérie court le risque de l’implosion !

L’expérience algérienne à cet égard est éloquente. Il est vain de lutter contre le terrorisme quand ceux qui l’alimentent siègent aux plus hautes instances de l’État sinon comment expliquer les complicités dans l’attentat du complexe gazier de Tiguentourine. Il est autant illusoire de croire à une paix durable aussi longtemps que la mosquée reste une tribune politique, le porte-voix de mots d’ordre assassins et que l’Ecole continue d’être sacrifiée sur l’autel du dressage pour faire de nos enfants les kamikazes de demain, sans parler de l’abrutissement des citoyennes et des citoyens par des médias lourds caporalisés.

Voilà 10 ans que le plan américain du « Grand Moyen_Orient » est en marche. Son objectif est clair : garantir à l’Occident les voies d’accès aux sources d’énergie et assurer la sécurité d’Israël. Pour ce faire, celui-ci n’hésitera pas à détruire les États susceptibles de contrarier sa stratégie pour atomiser le monde arabe et y créer de toute pièce des micro-états islamiques à la solde de ses sous-traitants : la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar.

L’islamisme prétendument « modéré » turc, les capacités de nuisance du wahabbisme saoudien et les milliards du Qatar sont déjà mobilisés pour déposséder l’Algérie des acquis arrachés grâce au victorieux mouvement de libération nationale algérien. Nous refusons cette colonisation qui n’avoue pas son nom.

Face à l’internationale islamiste construisons l’internationale laïque

Il nous appartient à toutes et à tous, il est du devoir de toutes les forces démocratiques dans le monde de s’unir dans une internationale démocratique et laïque face à l’internationale islamiste pour mettre un terme au chaos dans lequel l’islamisme politique veut plonger la planète.

Voilà plus d’un quart de siècle que l’islamisme a déclaré une guerre sans merci au peuple algérien. Le danger est en la demeure et aux portes de nos frontières.

Le nœud central de la crise focalise dans le choix du projet de société. Hors de question de l’ajourner sinon il y va du devenir des derniers bastions de résistance de l’État. Ou les horizons de l’Algérie seront modernistes dans la perspective de la République laïque, démocratique et de progrès social ou l’Algérie disparaîtra dans le chaos de la partition et l’éclatement.

Seule la disqualification de l’islamisme politique et celle du système seront les premiers jalons d’une sortie de crise. La situation politique exige des mutations radicales pour libérer les potentialités révolutionnaires de notre peuple et créer les conditions de la mise en place d’une transition nationale démocratique comme l’avançait déjà le PLD dans ses « 10 propositions » en date du 4 février 2011. La place n’est ni aux atermoiements, ni à la politique de la courte vue et de l’opportunisme.

Fidèles aux traditions de lutte des progressistes et des communistes du monde entier, réagissons ensemble avant qu’il ne soit trop tard en synergie avec toutes les forces démocratiques et laïques pour stopper la progression de l’islamisme politique et l’éradiquer faute de quoi la planète entière risque de basculer dans une nouvelle guerre mondiale.

Le bureau national du PLD, Alger le 06/02/2013

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Ne pas manquer « Les réseaux de l'extrême », réalisé par Caroline Fourest

par ReSPUBLICA

 

Quatre documentaires grand public réalisés par notre amie Caroline Fourest ont été programmés par France 5. Deux sont déjà passés sur le petit écran. Le 5 février a été projeté « Les obsédés du complot » montrant des personnalités aussi diverses que Thierry Meissan ou Jacques Cheminade, ayant en commun de privilégier la thèse du complot pour expliquer des événements d’actualité, niant tous les arguments contraires. Le ressort de l’anti-atlantisme y apparaît comme un trait commun permettant toutes les conjonctions entres des extrêmes de droite et de gauche, et un succès particulier à la réfutation de la version officielle des attentats du 11 septembre.

Le 12 février,  nous avons pu voir « Les radicaux de l’islam » dont certains sont largement soutenus par les forces économiques dominantes. La parole est également donné à un imam hostile à l’islam politique, Hassen Chalgoumi. Très pédagogique sur les divers mouvements, notamment salafistes et des Frères musulmans dont Caroline Fourest estime qu’ils poursuivent exactement les mêmes objectifs, le reportage décrypte le jeu des déclarations des frères Ramadan et rappelle le rôle d’un certain Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur en 2003, pour donner un rôle institutionnel à l’UOIF, dont le double langage est bien illustré. Mais le plus glaçant est sans conteste la partie consacrée au « Conseil européen de la fatwa » oeuvrant à Londres sous domination de religieux du Moyen-Orient et aux propos de Youssef al-Qaradawi.

Mardi 19 février 2013 à partir de 20h30, on pourra voir les deux derniers documentaires l’un à suite de l’autre : « Les enragés de l’identité » puis « Les naufragés de Sion ». Pour le premier, il s’agira de voir l’extrême droite identitaire, ses méthodes d’action « coup de poing » contre l’islam, ses initiatives « saucisson-pinard », leurs tentatives d’infiltration dans le mouvement social, leurs violences contre des militantes féministes, etc. Pour le second, vous y verrez ceux qui,  extrémistes antisémites ou ultrasionistes, sont obsédés par le conflit de cette région : Dieudonné, la Ligue de défense juive, les Indigènes de la république, etc.

A voir et à revoir pour déjouer les pièges tendus.

Ecole publique
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Avec la loi et le décret Peillon et l'acte III de la décentralisation, vers où allons-nous ?

par Zohra Ramdane

 

Tristan Béal a présenté les 5 raisons de la grève massive du 12 février 2013 1. Essayons de voir vers où nous allons avec ce gouvernement. Car derrière la nécessité de modifier les rythmes scolaires, nous vivons là une nouvelle attaque contre les principes républicains de l’école.

De ce point de vue, l’école devrait être un lieu d’enseignement qui  regroupe enseignants et élèves protégés des intrusions des organisations et des dogmes de la société civile mais aussi des collectivités locales et de l’État. Hollande, Ayrault et Peillon permettent aujourd’hui aux collectivités locales et donc aux maires de s’inviter dans l’école en prenant en charge une partie du temps des enfants (qui là ne sont plus des élèves !) par des non-enseignants. La brèche est alors ouverte à la privatisation de l’école une fois que les collectivités locales sous-traiteront ce temps périscolaire à des structures privées ou associatives de toutes natures.
Sur les nouveaux cadeaux consentis aux écoles privées confessionnelles dans le cadre de la politique Peillon, nous vous invitons à lire l’article de notre ami Eddy Khaldi.

Voilà pourquoi nous militons pour une refondation républicaine de l’école qui redonnerait force et vigueur au serment de Vincennes de 1960 où 11 millions de citoyens appelaient à revenir au principe des « fonds publics uniquement pour l’école publique »?  Il faut donc abroger toutes les lois de financement public des écoles privées, de la loi Debré à la loi Carle, qui forment un dualisme scolaire où les écoles privées confessionnelles sont obligatoirement financées par tous les ménages y compris par ceux qui sont hostiles au financement public des écoles privées.

Mais croyez-vous que le gouvernement va s’arrêter là ? Que nenni ! Le gouvernement socialiste prévoit dans l’acte III de la décentralisation de soumettre l’orientation scolaire aux besoins des entreprises locales…
Les centres d’information et d’orientation (CIO), les centres de formation des apprentis, seraient décentralisés vers les conseils régionaux qui devront, d’après la loi, élaborer « en fonction des besoins locaux » (sous-entendu des entreprises) des « contrats d’objectifs et de moyens » avec les académies.

Tout cela se fait sous l’inspiration du président (Europe Écologie) de la commission jeunesse de l’Association des régions de France (ARF) qui n’est autre que le vice-président du Conseil régional Rhône-Alpes, Philippe Meirieu.
Ce n’est pas pour nous un inconnu : ancien bras droit du ministre Claude Allègre au ministère de l’Education nationale, il organisait hier au ministère la triple attaque contre les principes de l’école émancipatrice par les politiques néolibérales (contre les principes républicains), communautaristes (contre la laïcité) et pédagogiques (contre la liberté pédagogique des enseignants) ; aujourd’hui, il continue via l’acte III de la décentralisation à la soumission de l’école à l’économie locale via le nouveau « guichet unique ». La porte est ouverte à terme, sous prétexte d’économies budgétaires, à la fusion de ce guichet unique avec Pôle emploi et les missions locales. Le Medef le rêvait, les politiques néolibéraux leur servent cela sur un plateau !

  1. Article bien repris ]
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Hôpital public : communiqué du MDHP du 7 février 2013

par Le MDHP Mouvement de défense de l’hôpital public

 

Le MDHP (Mouvement de défense de l’hôpital public) a été reçu le 5 février 2013 par monsieur Denis Morin, directeur de cabinet de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, qui était accompagné du directeur adjoint, monsieur Bruno Maquart, ancien inspecteur général des affaires sociales. La délégation du MDHP était composée de René Adam (Paul Brousse), Anne Gervais (Bichat), Bernard Granger (Cochin), André Grimaldi (Pitié-Salpêtrière) et Julie Peltier (Tenon).

Nous avons été écoutés très courtoisement pendant plus d’une heure. Nous ne sommes pas sûrs d’avoir été entendus.

La demande d’une mission spécifique sur l’avenir de l’APHP, son organisation hospitalo-universitaire et son fonctionnement n’a pas reçu de réponse. De même, il n’a pas été possible de discuter du plan d’économie de 150 millions qui est à nouveau demandé à l’APHP (soit 500 millions en 5 ans). Le directeur de cabinet n’était pas informé des baisses de recettes (notamment des MIG) de l’APHP, sans baisse d’activité. C’est « l’affaire de la direction générale de l’Assistance publique », a-t-il estimé. Quant au fait que les trois groupes hospitaliers ayant le déficit le plus lourd soient ceux prenant en charge les populations les plus défavorisées (Seine-Saint-Denis, Nord et Est de Paris), cela n’a suscité aucun commentaire particulier de la part de nos interlocuteurs. L’évocation des conséquences de cette politique sur la réduction des emplois, la dégradation de la qualité des soins et la diminution de la sécurité des patients, sur la démotivation des soignants dont témoignent le taux d’absentéisme et les départs de l’institution, a été écoutée avec la bienveillance d’usage. Toutefois monsieur Morin a souligné, avec une indéniable empathie, que la dette de l’APHP était relativement moins importante que celle des hôpitaux civils de Lyon, qu’il connaît mieux en tant qu’ancien directeur de l’ARS Rhône-Alpes.

Nos propositions de modifications des modes de financement des hôpitaux, voire de simple ajustement de la T2A (notamment pour permettre la prise en charge ambulatoire de patients atteints de maladies chroniques), ont suscité un rappel des défauts historiques incontestables du « budget global » et des mérites de la T2A favorisant la redistribution et stimulant la production, expliquant son adoption internationale (bien qu’elle soit aujourd’hui largement critiquée).

Monsieur Morin a cependant reconnu que la T2A n’est pas faite pour assurer le financement des investissements lourds. Il a convenu que la réduction des investissements telle que la connaît l’APHP ne devrait pas être un moyen utilisé durablement pour maintenir l’équilibre financier, au risque de ne pas pouvoir suivre les progrès techniques ni même assurer le renouvellement des appareils (radiographie, endoscopie…), sans parler des conditions d’accueil des patients dans des locaux vétustes, parfois indignes.

On nous a rappelé que de nombreux hôpitaux vivent heureux et équilibrés comme « l’hôpital de Chambéry, qui a gagné des parts de marché ».

Pour conclure, le directeur de cabinet a insisté sur l’importance pour les « managers » de ne pas changer en permanence les règles. Ce souci de stabilité ne lui a cependant pas paru contradictoire avec la baisse nationale automatique des tarifs quand l’augmentation d’activité entraîne un dépassement de l’ONDAM. Le fait que cette baisse appliquée nationalement pénalise non seulement ceux qui ont des coûts trop élevés, mais aussi les praticiens vertueux appliquant le juste soin et ne pratiquant pas l’ « up-coding », ne serait en somme qu’un dégât collatéral regrettable. Quant à notre proposition d’une régulation des tarifs par établissement avec une baisse au-delà d’un quota fixé chaque année contractuellement avec les ARS (comme cela se fait dans d’autres pays), elle a semblé quasi surréaliste.

Nous avons donc eu le sentiment insolite de rencontrer non pas des responsables politiques ouverts aux changements mais des gestionnaires décidés à garder le même logiciel. Après cette entrevue, nous ne pouvons que faire part de notre inquiétude sur le sort qui sera réservé au rapport d’Edouard Couty (le pré-rapport oral laissant espérer une nouvelle approche avait suscité notre approbation).

Le MDHP a décidé de demander à rencontrer officiellement les élus des assemblées en charge de la Santé, ceux de la majorité comme ceux de l’opposition, ainsi que la FHF et les grandes organisations syndicales, pour leur faire part de ses propositions.

Nous appelons les collègues de l’ensemble des hôpitaux publics à se préparer à agir dans l’unité.

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Retour sur l'affaire des exilés fiscaux : position morale ou action éthique et politique ?

par Zohra Ramdane

 

Les affaires récentes des évadés fiscaux célèbres (Johnny Halliday, Gérard Depardieu, Bernard Arnault,etc.) ont fait la une des médias.
En dehors des soutiens des privilégiés du système, on a surtout eu droit à des postions morales sans suite. Le législateur regardait ailleurs. A aucun moment, on n’a vu une proposition éthique et politique pour régler cette affaire citoyenne. A-t-on pris une décision, par exemple, pour faire en sorte que l’on ne puisse plus représenter la France si on est un exilé fiscal ? Non ! Rien de tout cela. On peut toujours représenter la France en tennis ou en football si on est un exilé fiscal.
Est-ce qu’un homme politique ou un grand média a présenté une proposition de loi pour faire en sorte que tout Français où qu’il soit dans le monde doive à l’avenir déclarer ses impôts dans son pays, comme cela existe par exemple aux États-Unis ?  Aux États-Unis, l’assujettissement à l’impôt est lié à la citoyenneté, les expatriés sont imposables aux États-Unis au titre de leurs revenus mondiaux. Et pourquoi pas en France ?
La plupart des hommes politiques et des grands médias se parent de positions morales sur ce qui est bien ou mal. Mais leur action dans la cité n’est aucunement lié à leur discours. Quelle que soit leur position morale, ils décident de ne rien améliorer au niveau de la législation. Pire, ils justifient tous les reculs sociaux qu’ils engagent. Est-ce la « société du spectacle » de Guy Debord ou la preuve de la justesse de la position de Machiavel sur la politique ?