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Communiqué des professeurs du lycée de la Plaine de Neauphle

NDLR :

Après la séquence de Trappes : menaces et pressions de l’islam politique sur Didier Lemaire, professeur de philo du lycée, sa polémique avec le maire hamoniste de la commune, sa polémique avec le préfet (ce dernier sera désavoué ultérieurement), sa mise sous protection policière par le ministère de l’intérieur, l’annulation de l’élection municipale de Trappes par le tribunal pour actions illégales du maire hamoniste pendant la campagne électorale, et enfin l’intrusion illégale du maire et des partisans dans l’enceinte de l’école pour distribuer des tracts contre l’avis de la proviseure – intrusion interdite par la circulaire du 1er juillet 1936 de Jean Zay, ministre du Front populaire –, les enseignants du lycée ont voté en assemblée le communiqué ci-après :

 

Les professeurs de la Plaine de Neauphle travaillent dans un environnement de plus en plus complexe : la crise sanitaire de ces derniers mois n’a fait qu’ajouter aux difficultés existantes. L’assassinat de Samuel Paty a exercé une pression supplémentaire en mettant au jour le positionnement de certains élèves notamment dans le rapport ambivalent qui se noue entre leur foi, la loi et la liberté d’expression. Dès le mois de novembre, nous nous sommes engagés collectivement dans une réflexion suivie d’actions à court et moyen terme pour mieux expliciter encore, au sein de notre établissement, les valeurs de la République. Notre collègue Didier Lemaire s’est exposé à titre personnel pour défendre nos élèves contre l’emprise du radicalisme, emprise dont nous percevons régulièrement les échos. La sincérité de son engagement ne fait aucun doute pour nous qui avons travaillé avec lui au quotidien.

Qu’est-ce qu’un lycée, si ce n’est un lieu protégé d’apprentissage et de transmission au sein duquel les échos de la société ne doivent parvenir qu’au travers du filtre de la raison et de l’analyse ? La récupération politique actuelle dont notre lycée fait l’objet est profondément insupportable et doit immédiatement cesser. L’utilisation d’un lieu d’éducation à des fins politiques va exactement à l’encontre de ses objectifs, à savoir permettre aux élèves de devenir des citoyens livres, maîtres de leur destin. Les interventions politiques ne font qu’exacerber les tensions : ceux de nos élèves qui ont une vision apaisée d’un Islam républicain se trouvent mis sous pression ; ceux qui trouvent dans la situation actuelle un avantage tirent les fruits d’une situation qui favorisent leurs visées et les met en position de force.

Notre mission consiste à amener nos élèves à la réussite et pour cela, nous avons besoin de temps, un temps qui n’est ni celui de la politique, ni celui des médias.

Nous demandons que cessent les intrusions d’élus et le harcèlement médiatique dont nous faisons l’objet afin de nous laisser accomplir notre travail en paix. Notre communauté éducative, par son expertise, est la mieux placée tant pour analyser les problèmes qui se posent que pour trouver les moyens de les résoudre.

Nous n’avons pas attendu le battage médiatique de ces derniers jours pour engager une réflexion de fond sur notre lycée, nos pratiques et le meilleur moyen d’atteindre nos objectifs. Aussi serons-nous heureux que ces initiatives et propositions fassent l’objet du même intérêt médiatique lorsque nous pouvons les présenter.

Merci de nous laisser les moyens de faire notre travail.

Nous vous prions de croire à la sincérité de notre engagement.

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