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Préparons-nous à la prochaine crise sociale !

Une prochaine crise sociale est prévisible en France. Tout simplement parce que le logiciel du capitalisme néolibéral ne permettra pas aux dirigeants du système de l’éviter. Le redémarrage de la croissance ne correspond qu’à un effet de rattrapage de la dépression due à la crise du coronavirus, crise qui n’est de plus pas terminée. Répondre positivement à cette crise sociale demanderait une bifurcation économique, politique, idéologique et sociale. Est-ce que la gauche est en mesure de l’assumer ?

Les causes de la prochaine crise sociale

L’augmentation du coût de l’énergie, déjà importante, va s’amplifier pour plusieurs raisons :

Photo de Zbynek Burival sur Unsplash

La transition énergétique va entraîner la nécessité de nouveaux emplois et la perte massive d’anciens emplois. Il faudrait alors une révolution dans la formation primaire dispensée par l’éducation nationale et dans la formation professionnelle, révolution qui ne peut être réalisée, de par son importance, que par l’État dans notre pays. Car les compétences techniques des nouveaux emplois n’ont rien à voir avec les anciens emplois qui vont disparaître. Et ce n’est pas l’actuelle Pôle emploi et les microsociétés privées de formation qui pourront être à la hauteur des enjeux

La France est devenue une société de services vu que la bourgeoisie française a engagé un processus pour, soutenue par les électeurs qui ont voté pour les néolibéraux de gauche et de droite depuis près de 50 ans. Résultat : les créations d’emploi dont se gargarise l’oligarchie capitaliste sont des emplois à bas salaire, voire des emplois précaires déshumanisants. Sans réindustrialisation massive, la crise sociale sera créée soit par un chômage massif, soit par une précarité accrue et toujours plus grande du plus grand nombre, soit par les deux. L’actuelle diminution du nombre de chômeurs de catégorie A claironnée par les médias aux ordres ne réussira pas longtemps à masquer les catégories B, C, D et E.

La crise bancaire et financière est toujours là. Pour retarder l’éclatement des bulles financières créées, les banques centrales maintiennent une création monétaire inouïe et « gratuite » pour les banques et en second rideau pour les grandes entreprises et les couches moyennes supérieures. Résultat, les prix de l’immobilier vont flamber d’autant que l’épargne des catégories favorisées n’a jamais été aussi importante. Et comme le volume de la construction de logements neufs est faible et encore plus faible pour les logements sociaux, la classe populaire ouvrière et employée, les couches moyennes intermédiaires et la grande majorité de la jeunesse seront fortement impactées.

En conclusion de ce paragraphe, la colère sociale est pour bientôt.

Que faire ?

D’abord, disons-le tout à trac, vouloir agir pour répondre aux besoins de la classe populaire ouvrière et employée, des couches moyennes intermédiaires et de la grande majorité de la jeunesse est interdit par les traités de l’Union européenne. L’affrontement avec l’Union européenne est consubstantiel à toute politique humaniste répondant à cette prochaine crise. Et comme le slogan « l’UE, on la change ou on la quitte » n’existe plus à gauche…

Car les solutions à cette prochaine crise sociale sont connues :

Comme nous sommes partisans d’une vision holistique des politiques publiques, tout cela doit rentrer dans une politique d’ensemble avec tous les autres secteurs dont nous avons largement parlé dans des articles précédents (développement de la sphère de constitution des libertés (école, services publics, sécurité sociale, pierre angulaire de la République sociale, etc.). Mais nous avons noté dans cette chronique, les éléments prioritaires pour résoudre la crise sociale qui vient et qui semblent largement négligés dans ce qu’on entend dans cette campagne présidentielle.

C’est sur cette base que nous souhaitons participer au débat public avec nos concitoyens.

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