Chronique d'Evariste
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Quelle filiation politique pour penser l'alternative ?

par Évariste
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Contrairement à ce qu’affirme le chant de l’Internationale, on ne fait jamais « table rase » du passé. D’abord parce que toutes les transformations culturelles, sociales et politiques s’appuient toujours sur un « déjà là » dans l’ancien monde. Puis, parce que l’évolution de la pensée politique s’effectue toujours par des abondements et des ruptures par rapport à des pensées précédentes.

Pour le premier point, la doctrine néo-libérale, qui s’est mise en ordre de bataille dans la période qui va de 1938 (Colloque Lippmann) à 1947 (Société du Mont-Pèlerin), n’a pas eu de mal à convaincre la bourgeoisie que ce que le prolétariat avait pu obtenir à travers la mise en œuvre du programme du CNR était un « déjà là » pour le socialisme et la démocratie sociale et que son mot d’ordre devait donc être la reprise des « acquis », notamment sociaux. À travers ses relais au sein de l’État, la bourgeoisie a donc engagé une bataille gigantesque sur tous les fronts de la lutte contre l’émancipation des travailleurs, notamment celui de la Sécurité sociale de 1945, pour la détruire petit à petit : 1967, 1983, 1987, 1993, 1995, 2002, 2003, 2004, 2007, 2009, 2014, etc.1 Le prolétariat ayant perdu son hégémonie et les organisations de la gauche ayant soit trahi, soit jeté leur pensée marxiste en même temps que l’eau polluée du bain stalinien, les travailleurs n’ont pu résister efficacement. Nous reviendrons ultérieurement sur ce point.

Pour le deuxième point, via les opérateurs que sont les grands médias, l’Université, les politiciens néolibéraux, les formes institutionnelles d’insertion dans le capitalisme, « l’insûreté » organisée promise aux opposants sérieux, etc., les politiques de la bourgeoisie en matière idéologique, tantôt violentes, brutales et sauvages, tantôt subtiles, graduelles et suggestives, ont pour fonction de « casser » la chaîne de filiation des forces émancipatrices.

Aujourd’hui, depuis la chute du communisme soviétique, la bourgeoisie et ses alliés ne craignent plus Lénine, Trotsky, Staline ou Mao-Tsé-toung, tant ils sont persuadés que ces pensées n’ont et n’auront plus de prise sur les salariés des pays développés. Pas plus que les pensées de Guesde, de Pelletan, de Bourgeois, etc. Elle ne craint pas non plus les innombrables idées simplistes censées à elles seules résoudre tous les problèmes complexes : le revenu universel à la place de la bataille sociale et politique, le tirage au sort à la place de la démocratie, le micro-crédit à la place de la croissance du salaire direct ou socialisé, la croyance à la possibilité d’une meilleure répartition des richesses dans le capitalisme en lieu et place d’une stratégie marxienne et jaurésienne de l’évolution révolutionnaire, etc.

Par contre, elle s’est acharnée et s’acharnera toujours contre ceux qui peuvent remettre efficacement en cause son hégémonie, qu’ils soient morts ou vivants. Ainsi des attaques incroyables subies par Jean Jaurès de 1905 à 1914, y compris celle du « grand Péguy », et encore en 20142.

De même, elle s’est acharnée dans les années 70, en Italie, contre la stratégie des dirigeants italiens du PCI : travail intense de la diplomatie étasunienne3, travail de division du PCI, financement secret de la Démocratie chrétienne, stratégie de la tension, assassinat d’Aldo Moro, etc.

Que fait l’Autre gauche pour travailler, comprendre, développer l’éducation populaire sur ces sujets stratégiques ? Il y aura bien un colloque sur le 30e anniversaire de la mort d’Enrico Berlinguer au début 2015, mais c’est peu. Pourtant, nous avons bien besoin de travailler sur les pensées et les faits politiques du milieu du XIXe siècle à nos jours, aux fins de faire le « Bilan du XXe siècle », à l’instar de Jean Jaurès qui a produit en son temps l’excellent « Bilan du XIXe siècle ».

Sur le plan idéologique, l’extrême gauche des années 1960-70 légitimait sa lutte contre le communisme révisionniste du camp soviétique en mettant en avant sa filiation à Marx et Engels, mais cela opposait deux camps. D’un côté, celui des divers trotskysmes qui remontaient à Marx via la critique que fit Trotsky de la déviation bureaucratique du communisme initial de Lénine. De l’autre, celui des « marxistes-léninistes », qui, dans leur retour à la source, ne jetaient pas Staline aux oubliettes : de Marx et Engels, en passant par Lénine puis Staline, le flambeau était désormais dans les mains de Mao.

Du côté de la lutte des classes pratique, cela n’a pas donné de grands résultats, l’extrême gauche s’est rabougrie, la plupart de ses militants d’alors en mal d’action ayant rejoint, soit le PS pour les trotskistes entristes, soit le monde des affaires et/ou médiatique, y compris le Medef, pour des maoïstes qui ne croient plus en rien hors leur personne.

Reste alors le romantisme révolutionnaire d’une partie de la bourgeoisie intellectuelle radicalisée des pays développés, qui, désespérée par un peuple anesthésié par le consumérisme, mais impatiente d’agir et de peser sur le destin du monde, préfère miser sur le Tiers Monde de la lutte anti-impérialiste. Marx revient alors par Lénine, Trotsky ou Mao-Tsétoung, Ben Bella, Nasser, Ho-Chi-Minh, le sous-commandant Marcos, Chavez, etc.
Il s’agit là d’une critique externe du capitalisme, petite-bourgeoise au sens ou elle substitue le peuple au prolétariat, une critique qui oublie le principe de base de la dialectique matérialiste, principe selon lequel l’ancien meurt essentiellement sous l’effet de ses contradictions internes. Nous devons plutôt revenir aux « déjà là » au sein des pays développés, seuls à même de préparer le renversement de la société du capital. En France, il y a eu le CNR, qui renvoie à Jaurès, en Italie, il y a eu les expériences des années 70, qui renvoient à Gramsci, ailleurs, bien d’autres, qu’il faudra répertorier et systématiser.

Notre position est nette. Dans les pays développés, l’élaboration de la pensée révolutionnaire, de la ligne, de la stratégie, est plus fonction des conditions économiques, sociales, culturelles et politiques environnantes, que de la passion pour des histoires sociales et politiques des pays sous-développés ou émergents dont les stratégies ne sont pas transposables ici (Ce point n’est pas l’objet du présent texte mais d’analyse qu’il faut entreprendre afin de bien situer le problème national dans la dynamique impérialiste.)).
C’est pourquoi nous jugeons prioritaire de travailler la filiation des pensées qui ont été élaborées dans les pays développés, de Marx et Engels à Jaurès et/ou Gramsci, puis celles qui ont théorisé les diverses luttes d’émancipation, là où les positions de la bourgeoisie des années 70 étaient les plus faibles, notamment en Italie, mais aussi dans les pays de l’Est, etc.

Peu d’intellectuels s’y attachent. Notons parmi ceux-là André Tosel, qui a produit une étude sur la filiation entre Jaurès et Gramsci4, ou Jean-Paul Scot qui propose, face à la désinformation que nous subissons aujourd’hui sur la pensée de Jaurès, une contre-histoire du socialisme de Jaurès5. Rien ne nous sera épargné pour nous éviter de penser la filiation ci-dessus.

À part quelques allusions sous forme de slogans, quels sont les responsables organisationnels :

  • qui se rappellent que dans les années 70 en Italie, les conseils d’usine sont devenus la structure de base du syndicat CGIL ? N’était-ce pas une avancée considérable en matière de démocratie syndicale ?
  • qui privilégient, aujourd’hui, la bataille concrète pour l’hégémonie culturelle et la constitution d’un nouveau bloc historique, théorisées par Antonio Gramsci, sans laquelle aucune transformation sociale et politique n’est possible ?
  • qui engagent le débat sur le processus de socialisation des entreprises, largement théorisé en son temps par Jean Jaurès ?
  • qui travaillent à « l’expansion de la démocratie politique, c’est-à-dire sur la combinaison progressive de la démocratie représentative et de la démocratie directe, de façon à développer toutes les libertés et toutes les formes de participation »6 ?
  • qui développent une stratégie de prise du pouvoir de l’État concomitante à l’investissement dans des bases d’appui qu’Antonio Gramsci appelait « forteresses » et « casemates »7 ?

A-t-on beaucoup avancé sur les rôles autonomes et respectifs des partis et des syndicats depuis Jaurès dans sa dernière période de vie et Trentin dans les années 70 ?
Peut-on être aujourd’hui crédible sans proposer en même temps l’action immédiate et le modèle politique vers lequel on souhaite tendre ?
Bien sûr, de nouveaux défis existent aujourd’hui : « comment réindustrialiser de façon concomitante avec une transition écologique et énergétique », « comment recréer du lien social et un espoir pour tous », etc. Mais ces nouveaux défis ne viennent qu’abonder les anciens, qui sont toujours présents, notamment celui de penser des rapports de production nouveaux, d’engager l’application des principes de la République sociale, de ses ruptures nécessaires et de ses exigences indispensables.

Savoir d’où vient sa pensée, comprendre comment elle nous permet d’analyser le présent, quelles anticipations nous permet-elle, voilà le cadre des questions que nous devons nous poser.

  1. Lire à ce sujet Les prédateurs de la santé, de Christophe Prudhomme, Catherine Jousse et Bernard Teper, chez 2ème Edition. []
  2. Voir l’article intitulé ]
  3. Le récent ouvrage intitulé Le péril rouge, Washington face à l’eurocommunisme, de Frédéric Heurtebize, publié aux PUF en avril 2014, en porte témoignage. []
  4. Textes choisis d’Antonio Gramsci, par André Tosel, Le Temps des cerises []
  5. Voir l’article intitulé ]
  6. « Existe-t-il une science politique marxiste » d’Umberto Cerroni, Mondoperaio, n°4 (1976), p. 46. []
  7. « L’Etat n’est qu’une tranchée avancée, derrière laquelle se tient une solide chaîne de forteresses et de casemates » Antonio Gramsci, Cahiers de prison, Tome II, page 866. []
Débats politiques
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Présage ou mirage ? Réflexions à propos d’une époque charnière (1774-1789)

par Jacques Duplessis

 

Un roi plein de bonnes intentions qui monte à vingt ans sur un trône trop grand pour lui, symbole d’une monarchie usée, héritage des grandes familles régnantes qui l’accaparent depuis plusieurs siècles.
Deux pauvres diables sous l’uniforme, et dont l’histoire n’a pas gardé le nom, qui s’arrêtent dans une auberge pour y mettre volontairement fin à leurs jours. Aucun motif particulier, sinon la lassitude d’un monde figé, qui leur interdit pratiquement tout, jusqu’à la possibilité même d’un avenir.
Une valse de ministres dont l’ambition n’a d’égale que leur impéritie, et qui se disputent l’oreille du souverain, sitôt installé, pour mieux le manipuler.
Une reine étrangère, au centre de toutes les cabales, qui complote contre un prince dont elle est la femme et qu’elle méprise, qui piétine un peuple dont elle est la souveraine et qu’elle déteste, et qui se pique de politique ou s’ingère dans les affaires de l’Etat par défi, ennui ou par dépit tout simplement.
Une Europe aux mains de quatre ou cinq grandes dynasties, minée par les conflits d’intérêts et qui, pour éviter de se faire la guerre, préfère la porter à l’autre bout du monde, reniant jusqu’à ses vieux réflexes, tellement ses propres peuples n’en peuvent plus de devoir la subir et la financer à domicile.
Une élite aristocratique jalouse de ses privilèges, qui fait chaque jour la preuve de son incompétence, de son arrogance et de sa cupidité.
Une bourgeoisie arriviste et impatiente de participer au festin, très soucieuse cependant des importuns venus du peuple dont elle veut récupérer les esprits brillants et les sujets les plus méritants.
Un peuple crédule et résigné, pour qui tout est prétexte à s’ébaubir, s’étourdir ou ripailler : naissance d’un héritier royal, supplice en place de grève, nouvelle coiffure à la cour, visite d’un empereur ou d’un pape, débauche de luxe chez les puissants dont on se dispute les miettes et la charité ostentatoire sur fond de flatteries et de promesses d’allégeance au plus offrant.
Mais à quoi bon cette description d’un monde aujourd’hui disparu à moins que, sous le trait grossier du pastiche et de l‘ironie facile dont je vous donne acte bien volontiers, elle ne fasse naître à nos oreilles quelque impression de résonance avec l’actualité du nôtre ? Un passé totalement révolu ?
Tenez, laissons-nous aller au petit jeu des devinettes : Qui seraient aujourd’hui ces jeunes inconnus et sans avenir faisant leurs premiers pas dans la vie, idéalistes et maladroits, ambitieux et frustrés, mais déjà prêts pour l’aventure sous des dehors bien conformes : Robespierre jeune avocat de province discourant en défenseur mondain du paratonnerre, ou Danton assistant, obéissant et fasciné, au sacre du nouveau souverain en récompense de ses bons résultats scolaires ? Vous commencez à situer ?
Et que diriez-vous, sinon que nous en connaissons tous quelques-uns, de ces trublions rentrés, comme à l’époque Marat, futur « ami du peuple » mais homme installé, stipendié par le frère du roi lui-même et cachant mal son désir de reconnaissance ou de notoriété sous un délire de recherches pseudo-scientifiques et de découvertes toutes plus fumeuses les unes que les autres ? L’auriez-vous imaginé ?
Alors peut-être avez-vous déjà confusément perçu, sous les pas décidés de nos Rastignac post-modernes, les mêmes destins en marche que ceux d’un Fabre qui n’est pas encore d’Eglantine ou d’un Brissot, déjà professionnel de la révolution dans l’âme, « montés » de leur province pour chercher fortune à Paris, et qui, à peine débarqués de Carcassonne ou de Chartres, n’ont qu’une idée bien en tête, se faire un nom, exister, percer un jour, percer enfin ! Eh oui, vu sous cet angle, pas grand-chose de nouveau sous le soleil depuis la période pourtant charnière de ce dix-huitième siècle finissant.
Au chapitre des rapprochements audacieux, vous ne vous laisserez pas abuser par le rappel troublant de la disparition en cascade d’une illustre cohorte de grands philosophes libres penseurs, consacrés et respectés par toutes les cours d’Europe, hormis celle de leur propre pays.
Aucune allusion évidemment à Sartre ou à Camus, pas plus qu’à Lévi-Strauss ou à Comte-Sponville, encore moins à Lévinas ou Derrida, Foucault ou Bachelard, tous aujourd’hui disparus mais pourtant très en cour (et en cours) à Princeton, Stanford ou à Oslo alors qu’ils restent nettement moins choyés au sein de l’Université française où ils se sont forgés.
Non, il s’agit de géants plus illustres encore, et parce que les premiers, qui expirèrent en file indienne en moins de dix années (Voltaire puis Rousseau, d’Alembert et Diderot, d’Holbach, …) au pied du monument politique qu’ils contribuèrent à penser par la seule force de leur esprit critique empreint d’universalité, et que, mis à part l’abbé Reynal, ils ne verront pas de leur vivant, quand qu’il se profilera sous la rumeur, les désordres et le tumulte de l’époque. Encyclopédie n’est pas Wikipedia.
Etonnante tout de même cette profusion d’intrigants, d’artistes ou de créateurs de génie, parfois les trois à la fois, qui pullulèrent à la même période ! Aventuriers ou charlatans tel Mesmer, faux nobles et vrais chansonniers, auteurs de théâtre ou baladins comme Collot d’Herbois, hommes du peuple écrasés par leur condition tel Carnot, diplomates parallèles comme d’Eon, affairistes tel Grimm, tous affligés d’être mal nés mais tellement désireux de compter, d’étudier, d’exister au grand jour et de porter des coups rageurs contre l’ordre établi, en mode masqué toutefois, pour mieux éviter la Bastille.
Car quoi de commun au final, du point de vue de la témérité, entre nos publicitaires débridés, nos bateleurs insolents et nos intermittents frileux, et le cran de ces vrais publicistes, éditeurs, pamphlétaires et dramaturges d’alors, si souvent isolés et tellement démunis, obligés de se vendre au plus offrant ou de trouver protecteur pour survivre, tels Diderot ou Beaumarchais, grandes gueules iconoclastes assoiffées de liberté, mais toujours sur le qui-vive d’une lettre de cachet ?
Quoi de commun également entre ces journalistes modernes et si installés, professionnels et satisfaits d’eux-mêmes, à la recherche du moindre scoop de pacotille, et les pauvres scribouillards et gazetiers d’alors ; Ah si ! Tout de même, leur plume très acérée et déjà si prompte à vendre du papier en créant l’évènement, en traquant le scandale ou en colportant la rumeur de Paris à travers toute l’Europe ?
Curieux aussi ce tropisme des ambitieux bien-nés, en route pour l’Amérique afin d’y faire leurs classes et d’y cueillir leurs premiers lauriers, comme La Fayette ou Fersen, dotés de caractère et capables d’élévation, ou, malgré leur rang, d’indépendance d’esprit et de courage, parfois même de discernement politique et d’engagement sincère, mais si prompts de retour à Versailles à verser dans la bagatelle, ou à vouloir briller dans les salons, pour la faveur de quelque jolie femme en vue.
Il y eut pourtant d’autres dames autrement plus agissantes pour se débattre, seules ou presque déjà, au milieu des conventions sociales et des interdits religieux, bravant l’obscurantisme pour l’audace d’une vie indépendante, d’égal à égal avec leur conjoint.
Ou même d’une vraie carrière d’intellectuelle reconnue, à l’instar des plus beaux esprits dont elles furent souvent les compagnes : Nos féministes laïques tiennent-elles donc plutôt de Julie de Lespinasse, Mme du Châtelet et Germaine de Staël ou bien de Manon Philipon, future Mme Rolland ?
Comment ne pas être frappés enfin, par ces libertaro-libertins en vogue aux deux époques, dans la lignée de leurs pionniers maudits, pourtant issus tous deux de la petite noblesse ?
Où irions-nous aujourd’hui débusquer d’autres marquis authentiquement rebelles, qu’ils s’appellent Sade ou Mirabeau, coincés entre leurs pulsions exubérantes mais parfois fécondes ou prophétiques, et leurs origines sociales si convenables, avant d’être finalement broyés par la tyrannie de l’arbitraire et de l’ordre moral réunis ! Mais qu’ont-ils donc à voir avec nos petits bourgeois obnubilés de sexe nombriliste, chevaliers de la triste jouissance, sinon peut-être la même contemplation morbide d’un monde en train de s’effondrer ?
Je gage en revanche que vous serez plus convaincus si je vous dis guerre des farines ou querelle d’économistes à propos de la libéralisation du prix du blé, les uns y voyant déjà la clé de la régulation du marché des grains pour le plus grand bien de tous, les autres comme Condorcet, pas encore théoricien de la démocratie mais déjà homme de cabinet, réaliste et avisé, clamant que c’était là pure folie menant tout droit à la révolte générale.
Et si je vous montre en outre que c’est à Gonesse, Aulnay et Senlis que les émeutes éclatent et que le peuple pille les entrepôts parce qu’il refuse de chercher à comprendre et désespère de manger à sa faim devant l’inanité des mesures prises pour faire baisser les cours ?
Mais que cela ne fait que renforcer le ministre de l’économie dans sa résolution de continuer à imposer la « liberté » intégrale du commerce pour mieux régler la crise, même si cela finit par lui coûter son poste, tout physiocrate et tout Turgot qu’il est ? Etonnant non ?
Si je vous dis encore que la censure morale règne en maître, que les gazettes réellement « libres » sont financées par l’étranger ou les puissants, que l’on se cache derrière des pseudonymes pour éditer le moindre libelle, que les pamphlets et les noms d’emprunt font florès d’un bout à l’autre du royaume, que ce sont les imprimeurs étrangers qui monopolisent et canalisent le flux des idées nouvelles ainsi que les supports papier qui servent à les faire circuler, Hum ? Ça ne vous évoque rien ?
Si je vous montre aussi que la police est omniprésente, espionnant jusque dans les bidets le moindre trouble à l’ordre public, arrêtant sans motif et mettant au secret sur simple présomption, que la justice est le jouet des intérêts privés, au point que les jeunes renoncent à rester et ne voient d’issue pour eux-mêmes que dans une lointaine expatriation (Dupont de Nemours en Pologne, Barras aux Indes, Gilbert Romme en Russie, La Fayette aux Amériques, …) ? Ah, je vous vois enfin réagir !
Si l’on considère au surplus qu’il faut, pour rassurer tout ce petit monde, nommer d’urgence aux affaires un banquier suisse très réputé, M. Necker, issu de l’espèce même de ceux qui, de Genève, prêtent à tous les souverains d’Europe et dont la femme, déjà citée, personnifie les idées nouvelles ?
Ce qui ne l’empêche pas, pour assurer le remboursement de la dette (déjà) et assainir les finances du pays, de lui administrer une potion telle qu’elle lui vaudra son renvoi, ne serait-ce que pour l’audace, tout réformé qu’il est, d’avoir voulu s’en prendre au train de vie de la Cour et du clergé de référence, qui avait ses propres idées en matière d’économies.
Sommes-nous donc au final, en train de nous aveugler d’actualité ? Assurément pas quant au contexte, même si l’issue du dernier épisode, eut au moins le mérite d’être plus radicale et plus rapide à la fois.
Et puis enfin pardon, l’anglomanie aussi, dans les jeux de société, les distractions et parfois même le « sport », à tout le moins équestre, importé d’Outre-Manche et déjà synonyme de compétition, de paraître et haut lieu de la vie sociale ; mais aussi de mirage et de piège pour les déshérités par le biais des paris et des courses ; Sans compter le retour à la nature et les parties de campagne, les jardins en désordre mais tellement plus charmants, et les tenues plus floues et déjà excentriques. Eh oui !
Voyez, vous aviez mille fois raison de vous interroger sur le sens du propos. Cette réminiscence du XVIIIe finissant, ne peut nous laisser insensibles et encore moins indifférents, nous autres citoyens d’un XXIe débutant, à la lecture de cette fresque extrêmement riche, peinte avec talent et gourmandise au milieu des années 70 par l’écrivain historien Claude Manceron.
Les années 70 ? Oui, les dernières de l’insouciance avant les années de fer que nous venons de vivre et dont nous ne savons toujours pas à quoi elles nous préparent, étranges et incertaines, parce qu’à la fois si différentes, mais aussi parfois si proches d’une autre pré-révolution.
Hier en effet, vingt années de frustrations, de troubles latents et de convulsions souterraines d’où jaillissent subitement la Lumière et l’éclair inédit d’un bonheur humain extensible aux siècles à venir.
Aujourd’hui, quarante années de grisaille et de doute succédant à trente « glorieuses » sans véritable idéal mais qui restent probablement les plus joyeuses qu’ait connues le pays depuis longtemps.
La perspective a diablement changé : présage, ou mirage ? Ou se situe la différence ? Dans les forces de l’Histoire ou dans les hommes qui les mettent en mouvement ?
A propos, comment l’auteur les appelait-il déjà ? Ah oui, bien sûr : les « hommes de la liberté » !

A lire, à voir ou à écouter
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Des outils d'éducation populaire, des ouvrages militants

 

Mis à votre disposition pour alimenter le débat démocratique et pour armer les citoyens éclairés, les militants et les cadres dans la bataille politique qui s’annonce, sept livres pour la transformation culturelle, sociale et politique, dont plusieurs nouveaux. A noter que ces livres sont politiquement cohérents entre eux car ils s’organisent tous dans le cadre d’un modèle alternatif au modèle réformateur néolibéral et ont pour auteurs des membres ou des proches du Réseau Education Populaire (REP).

1/ D’abord celui sur la crise économique et sur le « que  faire? » : Néolibéralisme et crise de la dette, par Michel Zerbato, universitaire, et Bernard Teper, éducateur populaire. Commande en ligne

2/ Puis celui sur la santé, les attaques qu’elle a subies, une critique des complémentaires santé, et un projet alternatif de santé : Contre les prédateurs de la santé, par Catherine Jousse, ancienne secrétaire générale de la fédération CGT des organismes et sociaux et actuellement directrice de mutuelle, Christophe Prudhomme, porte-parole des médecins urgentistes et membre de la direction de la Fédération CGT de la santé, et Bernard Teper, éducateur populaire. Commande en ligne

3/ Pour réfléchir sur l’avenir des retraites, Retraites : l’alternative cachée, par un collectif de 8 co-auteurs dont Bernard Teper dans la collection Attac Editeur/Syllepse, 5 euros (en librairie).

4/ Un livre sur la présentation du principe de laïcité, son histoire, ses paradoxes, ses liens avec les autres combats et des exemples concrets, des recensions d’autres livres sur le même sujet, pour organiser vos débats: Laïcité: plus de liberté pour tous, par Bernard Teper (nouveau; octobre 2014). Commande en ligne

5/ Une présentation du modèle alternatif au néolibéralisme, une proposition pour un GPS de la gauche de gauche, pour lever les tabous notamment sur la démocratie et la propriété dans l’entreprise, la présentation des principes constitutifs, des ruptures nécessaires, des exigences indispensables et surtout de la stratégie marxo-jaurésienne de l’évolution révolutionnaire : Penser la République sociale pour le XXIe siècle, par Pierre Nicolas et Bernard Teper (2 tomes – nouveau; novembre  2014). Commande en ligne Tome 1  et Tome 2

6/ Et enfin, œuvrer à la reconquête du droit social et de la Sécurité sociale pour qu’elle redevienne un pivot du « déjà là » d’un modèle politique alternatif au modèle actuel néolibéral : Pour en finir avec le trou de la Sécu, repenser la protection sociale au XXIe siècle, d’Olivier Nobile avec la collaboration de Bernard Teper (nouveau; novembre 2014). Commande en ligne

Brèves
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Elections dans la fonction publique

par Zohra Ramdane

 

Pour la fonction publique hospitalière, la CGT reste la première organisation avec 32,1 % mais perd 1,5 points par rapport à la dernière consultation.

La CFDT progresse à 24,8 %(+ 0,4 point), FO à 23,8 % (+ 1 point), Solidaires Sud Santé perd 0,4 point à 8,5 % et l’UNSA fait 4,6 % (+ 0,3 point).

Pour la fonction publique territoriale, la CGT reste la première organisation avec 29,5 % mais perd 3,5 points par rapport à la dernière consultation.

La CFDT progresse à 22,3 % (+ 0,4 point), FO à 17,7 %(+ 0,3 point), l’UNSA à 8,2 % (+ 1,9point). La Fédération autonome perd 0,1 point à 6,7 %.

Pour l’enseignement maternelle et primaire, la FSU reste la première organisation en CAPN mais perd 4 points à 44 % dans le 1er degré, l’UNSA restant stable à 25 %, FO progresse de 4 points à 13 %.

Pour les certifiés, la FSU perd 7 points à 44 %, FO progresse de 3 points à 12 %, le SNALC progresse de 2points à 11 %, l’UNSA et le SGEN sont stables avec 9,6 %.

Chez les agrégés, la FSU perd 6 points à 45 %, le SNALC gagne 1 point à 19 %, le SGEN reste stable à 11 % et FO progresse de 3 points à 9 %.

Dans l’enseignement professionnel, FO gagne 1 point à 29 %, la CGT perd 2 points à 23 %, la FSU gagne 1 point avec 16 %, l’UNSA reste stable avec 10 % et le SGEN perd 1 point à 9 %.

Chez les CPE, la FSU perd 4 points à 40 %, l’UNSA gagne 3 points à 23 %, le SGEN et FO restent stables avec respectivement 17 % et 9 %.

Chez les professeurs d’éducation physique, la FSU recule de 2 points à 82 % au profit de l’UNSA.

Si on globalise toute la fonction publique d’Etat, FO gagne 0,4 points à 17 % suivi de la FSU qui perd 0,2 points à 15,6  %, l’UNSA gagne 0,8 % à 14,8 %, la CFDT perd 0,6 points à 14 %, la CGT perd 2,4 points à 13,4 %, Solidaires progresse de 0,4 points à 9 %.

Sur le total des 3 fonctions publiques, la CGT reste en tête avec 23,1 % mais perd 2,3 points, suivi de la CFDT 19,2 %(+ 0,1point), FO 18,6 % (+ 0,5 %), l’UNSA 10,3 % (+ 1 point), FSU 8 % (- 0,2 point), Solidaires 6,8 % (+ 0,2 point).

Commentaires

Les responsables de la CGT Fonction publique estiment que Thierry Le Paon est le principal responsable du recul de la CGT dans la fonction publique.Ils ont d’ailleurs réussi avec d’autres structures de la CGT à faire convoquer le CCN de la CGT en janvier.

La FSU, avec ce recul chez les enseignants, paye son attitude de conciliation avec le gouvernement au départ des réformes sur les rythmes scolaires pour le primaire et sur les décrets de 1950 pour le secondaire, sans avoir rien obtenu de positif pour les enseignants. Pourtant, il est clair comme le nez au milieu de la figure que cette réforme des rythmes scolaires s’inscrit dans le cadre du mouvement réformateur néolibéral qui cherche à diminuer les salaires en voulant à terme remplacer certains enseignants par des animateurs titulaires du BAFA.

Par contre, la CFTC et la CGC ont perdu leur siège au conseil de la fonction publique. Il va être de plus en plus difficile pour ces deux syndicats de conserver leur représentativité bien qu’ils aient bénéficié du soutien des partis néolibéraux au pouvoir lors du calcul de leur représentativité.

Courrier des lecteurs
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Jaurès et la guerre

par Michel Zerbato
Universitaire.
Auteur de "Néolibéralisme et crise de la dette, aux éditions "Osez la République Sociale"

 

Un lecteur (M. Duhem) nous écrit : « Je me permets de vous signaler une erreur communément faite concernant la phrase de J. Jaurès contenue dans l’article Commentaire de la rédaction sur l’entretien avec E. Todd ; en effet dans son discours à la chambre le 7/3/1895, il déclare  » Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle est à l’état d’apparent repos porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage » (source Jean Rabaut, Jaurès assassiné, p. 20, Ed. Complexe)… donc cela n’a rien à voir avec la guerre. J. Jaurès se situe donc dans une perspective interne et non externe ! »

Monsieur, Jean Jaurès n’a en effet jamais prononcé les mots que l’on lui attribue généralement, mais bien ceux que vous reproduisez, incomplètement d’ailleurs : « Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand… etc. » Mais cela ne permet pas d’en tirer la conclusion que cela ne concerne pas la guerre, ne serait-ce que parce que ce discours du 7 mars 1895, à la Chambre des communes, est consacré à la question de l’armée, l’idée générale pouvant être que la guerre « interne » entre classes induit la guerre « externe » entre nations.

Cette idée apparaît bien dans cette belle tirade qui précède l’extrait que vous donnez dudit discours :

 Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possédera les grands moyens de production et d’échange, tant qu’elle possédera ainsi et gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociétés qu’elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitée, la lutte incessante pour la vie, le combat quotidien pour la fortune et pour le pouvoir ; tant que cette classe privilégiée, pour se préserver contre tous les sursauts possibles de la masse, s’appuiera ou sur les grandes dynasties militaires ou sur certaines armées de métier des républiques oligarchiques ; tant que le césarisme pourra profiter de cette rivalité profonde des classes pour les duper et les dominer l’une par l’autre, écrasant au moyen du peuple aigri les libertés parlementaires de la bourgeoisie, écrasant ensuite, au moyen de la bourgeoisie gorgée d’affaires, le réveil républicain du peuple ; tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera les guerres armées entre les peuples. C’est de la division profonde des classes et des intérêts dans chaque pays que sortent les conflits entre les nations. […]

La même thématique est reprise dans de multiples autres discours et longuement développée 15 ans plus tard dans L’Armée nouvelle. Et le 25 juillet 1914, cinq jours avant son assassinat, Jaurès prononce à Vaïse un discours, son dernier, pour appeler les socialistes à s’unir pour la paix, et il reprend la même métaphore : « Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe [la guerre]. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé. »

J’ai donc repris cette phrase communément utilisée, parce quelle résume parfaitement la pensée de Jaurès, si on comprend que la « société violente et chaotique » à laquelle il fait allusion est celle-là même que le capitalisme a faite telle. Cette interprétation, qui ne peut qu’être totalement légitime aux yeux de qui veut bien lire Jaurès dans la continuité, est cependant contestée, de droite comme de gauche, tant on fait souvent référence à un auteur du passé pour y chercher, non ce qu’il a dit ou écrit, mais ce qui conforte une position présente.

À « droite », on encense un Jaurès réformiste, un Jaurès non pas anti-capitaliste, mais simplement épris de justice et de paix sociale. Ainsi, la social-démocratie « moderne », c’est-à-dire gestionnaire social-néo-libéral du capitalisme, peut se référer à Jaurès pour légitimer sa trahison du peuple. Elle valide objectivement les « experts » que dénoncent Bernard Teper et Pierre Nicolas1.

À « gauche », la critique n’est pas nouvelle. Déjà, en 1903, l’alors guesdiste Charles Rappoport accusait le discours de Jaurès sur le budget de la défense prononcé devant la Chambre le 23 janvier 1903, de se faire, par son pacifisme naïf, complice des menées russes en particulier et de la bourgeoisie en général2 (alors que Jaurès avait déclaré que « L’allié russe risque de nous entraîner plus loin que nous le voudrions… ».) Selon Rappoport, donc, le Jaurès nouveau de 1903, pur politicien manœuvrier, aurait, en tournant le dos au socialisme, trahi celui qu’il était en 1895, pour masquer sous un brillant verbiage anti-capitaliste un simple réformisme qui donnait en fait aux réactionnaires des armes contre les révolutionnaires.

Aujourd’hui, à l’extrême-gauche, les « héritiers » sont plus radicaux : même le Jaurès de 1895 est à jeter avec l’eau du bain.  Ainsi, par exemple extrême, les maoïstes belges du PCMLM, qui semblent faire une obsession sur Jaurès : pour eux, ce discours n’est qu’apologie du capitalisme, car Jaurès n’aurait jamais mis en cause le capitalisme, faisant de la paix qu’il appelait tant de ses vœux son produit naturel3.

Pour finir, n’oublions pas que ce sont les positions de Jaurès, qui liait la guerre au jeu international des capitalismes nationaux4, qui ont conduit l’ex-jaurésien Péguy à écrire : « Dès la déclaration de la guerre, la première chose que nous ferons sera de fusiller Jaurès. Nous ne laisserons pas derrière nous ces traîtres pour ous poignarder dans le dos » ; ou Léon Daudet, le 23 juillet 1914 : « Nous ne voudrions déterminer personne à l’assassinat politique, mais que Jean Jaurès soit pris de tremblements ! ». C’est bien le capitalisme fauteur de guerre que Jaurès a combattu jusqu’à sa mort et ses suppôts qui lui ont fermé la bouche.

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  4. Lors du congrès de l’Internationale socialiste tenu à Stuttgart en 1907, essentiellement contre le risque de guerre européenne, la motion finale, proposée par Bbel et soutenue par Jaurès, estime que « si une guerre menace d’éclater, c’est un devoir pour la classe ouvrière dans les pays concernés, c’est un devoir pour leurs représentants dans les Parlements, avec l’aide du Bureau socialiste international, force d’action et de coordination, de faire tous leurs efforts pour empêcher la guerre par tous les moyens qui leur paraissent les mieux appropriés et qui varient naturellement selon l’acuité de la lutte des classes et la situation politique générale. Au cas où la guerre éclaterait néanmoins, ils ont le devoir d’intervenir pour la faire cesser promptement et d’utiliser de toutes leurs forces la crise économique et politique créée par la guerre pour agiter les couches populaires les plus profondes et précipiter la chute de la domination capitaliste ». []
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Penser aux vacances d’été 2015 et à la colonie Laïcitad pour vos enfants et petits-enfants

Pour le 3e été consécutif, l’association européenne « Go Laïcité » à laquelle participe l’UFAL avec plusieurs associations laïques belges propose le séjour « Laïcitad » à des jeunes issus de différents pays, du 19 juillet au 2 août 2015 prochain  dans les Hautes Pyrénées,

Cette colonie de vacances, composée de 75 adolescents âgés de 13 à 15 ans et 25 adolescents âgés de 16 à 18 ans, a pour ambition de semer les bases d’un mouvement laïque de jeunes tourné vers l’Europe et l’international.

Le caractère universel de la laïcité  incite à faire en sorte que les jeunes d’ici et d’ailleurs se rencontrent, échangent et construisent ensemble ce que sera l’Europe solidaire de demain. C’est en faisant l’expérience du vivre-ensemble qu’ils prendront conscience des difficultés mais aussi des richesses d’une société solidaire, libre et interculturelle, et c’est en pratiquant au quotidien la solidarité qu’ils traceront les contours d’une Europe attentive aux citoyens les plus faibles.

Pour tout savoir : http://www.ufal.org/positions/europe/laicitad-2015/