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Les femmes ont un sexe, mais pas toujours

Après la Tunisie, l’Egypte et le Yémen sont en ébullition, faisant naître l’espoir de l’instauration de sociétés démocratiques enfin respectueuse des droits des citoyens.

Tout a été dit sur les abus commis par des dirigeants enrichis, la souffrance des peuples appauvris et sans réelles perspectives de progrès, leur frustration devant l’opulence de l’Occident s’étalant sur les écrans de télévision.

La participation des femmes au soulèvement populaire, leur vaillance, ont été maintes fois soulignées par la presse..

Mais il ne s’est trouvé personne pour rappeler qu’en Egypte, au Yémen, les femmes sont encore mutilées sexuellement (97% en Egypte… où il n’y a pas si longtemps cela se faisait encore à l’hôpital) et que le combat pour leur intégrité physique est loin d’être gagné.

L’excision et l’infibulation (ablation du clitoris et des petites lèvres, barbarie à laquelle s’ajoute celle de la section des grandes lèvres puis leur suture pour l’infibulation) ne sont pas réservées aux 28 pays africains où la pratique est bien documentée.

Ajoutons que l’Europe et les pays d’immigration en général sont loin d’être épargnés mais la réprobation et les instruments juridiques y permettent plus facilement de prévenir et de combattre cette tradition remontant aux temps les plus anciens.

Tout cela pour dire que non seulement le droit des femmes devrait être au premier plan de nos préoccupations, mais qu’il faut en exiger avec force l’inscription dans les futures constitutions et se montrer vigilants quant à leur respect. Il en va de l’avenir de ces sociétés.

A cet égard et même si c’est à contre courant de la tendance actuelle, il faut rendre hommage à la courageuse initiative de Madame Moubarak et de la ministre Moushira Kattab qui ont fait depuis des années leur priorité de la lutte contre les mutilations sexuelles des filles, contre les mariages précoces et pour la limitation des naissances, au risque de froisser leur opinion publique.

Espérons que cette volonté ne sera pas abandonnée au profit de ce qui bien sûr est plus sérieux : je veux parler des droits que les hommes revendiquent pour eux-mêmes sans avoir à l’esprit d’en faire bénéficier les femmes à égalité, car chacun sait que leur place est à la cuisine.

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