École et laïcité
En introduction, il rappelle que l’école a le devoir de former des citoyens (Condorcet) dans le souci permanent de l’intérêt général et de transmettre une morale commune ou des valeurs communes. Précisons que la transmission de cette morale commune ou sa construction avec les élèves doit éviter le piège du relativisme ordinaire qui mettrait tout sur le même plan et où tout aurait la même valeur.
Ainsi est mis en exergue le préambule de la loi du 8 juillet 2013 : « La refondation de l’école publique s’appuie sur une conception du citoyen et de la République. L’École… est un lieu d’enseignement laïque, d’émancipation et d’intégration de tous les enfants. C’est notre maison commune, vectrice de promotion et de justice sociale, lieu de transmission des valeurs de la République… ». L’école laïque et gratuite n’est pas une institution lambda. Elle est le socle sur lequel repose la République, le socle qui garantit la liberté de conscience, le socle qui permet de rassembler les individus qui composent la société au-delà de leurs convictions spirituelles athée, agnostique ou religieuse. Parce que l’école s’appuie sur l’universalité, elle est par essence émancipatrice en permettant aux élèves de sortir des dépendances et déterminismes de toutes sortes.
Usage scolaire de cet ouvrage
Un schéma présente trois espaces dans lesquels s’applique le principe de la laïcité : sphère publique, sphère privée, espace civil. Les notions d’agent public et d’usager sont abordées.
Dans chaque planche de cette bande dessinée, des pictogrammes indiquent, de manière très pédagogique, si l’action concerne la sphère publique, la sphère privée, l’espace public, les discriminations, l’égalité homme-femme, la Charte de la laïcité. À tout moment, l’élève est renvoyé vers un lexique qui comprend des dizaines de mots.
Temps forts de l’histoire
De façon très ludique, différents moments des aventures de la bande de copains permettent de mettre en lumière, par le truchement de situations édifiantes, la notion de laïcité avec un « Arbre de la Laïcité » plantée à l’initiative des responsables de la mairie, la séparation des Églises et du pouvoir politique ou administratif, la diversité des individus qui composent la société, le « vivre ensemble » auquel nous préférons le « faire société » ou le « faire République », la non-reconnaissance des religions tout en garantissant la liberté de culte…
Une situation permet de débattre des discriminations basées sur l’origine ethnique ou l’apparence physique, discrimination du fait des élèves eux-mêmes. Est abordé également le port de signes religieux à l’école.
L’accueil en mairie des élèves en visite est également l’occasion de lier laïcité et justice sociale.
Des documents pour approfondir la connaissance sur la laïcité
En fin d’ouvrage, les documents sur la Charte de la laïcité avec ses 15 articles, des explications sur la France, qui est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, sur la séparation des Églises et de l’État, sur la liberté de conscience, sur l’école laïque qui protège du prosélytisme et qui assure l’acquisition d’une culture partagée, sur la liberté d’expression permettent de prolonger la réflexion et de nourrir les débats entre les élèves.
Le rôle des enseignants qui, par leur devoir de neutralité, permettent aux élèves de s’ouvrir à la diversité des visions du monde, de dépasser les clichés et stéréotypes, est également mis en avant.
Bref, cet ouvrage serait utile entre les mains des enseignants pour préparer des séances sur le thème de la laïcité sans laquelle les valeurs de la République ne peuvent être préservées et ne peuvent prospérer.
