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Courrier des lecteurs

1/ Quel bonheur que l’édito de Respublica de ce jour !!!

Chaque mot, c’est ce que je vis et ressens. Dans les quartiers populaires où je vis, la gauche de la gauche a perdu, depuis le premier virage de 1983, les 2/3 de ses voix. Une partie des électeurs PCF se sont mis à voter LCR et LO… Puis, maintenant, c’est l’abstention. Contrairement à des idées reçues et sans fondement, le FN n’a rien gagné en voix. Un peu en pourcentage, parce qu’il y a moins de votants… et encore ! Ces électeurs (enfin, une partie d’entre eux) avaient repris espoir lors de la dernière Présidentielle. Sentiment de trahison…..
Viva Respublica !

Yves Pras (15/01/14)

2/ La société de consommation

Je pense que quand on parle de la situation économique actuelle dans les pays les plus développés (chômage, précarité, conditions de travail dégradées), on oublie quelque chose : la société de consommation et ses attraits.
Les outils de communication : internet, téléphone ; l’audiovisuel, les TV géantes, les écrans couleurs ; les jeux, des heures passées à cela, même les adultes. Du temps et de l’argent évidemment ! dans ces domaines, il y a toujours des « nouveautés ». Pour cela on dépense, mais les places de spectacles, de cinéma, les CD, les DVD, c’est trop cher !
Je ne méprise pas ce qui ne m’intéresse pas, mais je pense que ces ‘activités’ ont un poids, des conséquences, et voir les « messages » diffusés, martelés par les systèmes audiovisuels : les peurs, la promotion de l’économie ultra libérale, la dérision permanente sur de vraies questions… Et les jeux ultra violents pendant des heures…
Vitesse pour tout, couleurs, sans interruption : cela fait aussi rêver des millions de gens dans les autres pays.
Mélenchon s’est laissé « ensorceler » par les médias, Marine Le Pen les maîtrise bien mieux ! Malheureusement !

Hélène Rouvet (15/01/14)

NDLR – Vous avez raison… Ainsi que je l’ai dit, notamment à propos des classes moyennes, la « société de consommation » a une double fonction d’intégration des salariés, assurer des débouchés pour la production et anesthésier la conscience de classe. Et c’est une vieille histoire, Marx et Engels en faisaient déjà l’explication de la faiblesse du socialisme en Angleterre ou aux États-Unis. Ainsi, dès 1851, dans une lettre à Engels, Marx anticipait la stratégie de la mondialisation actuelle : “les libres-échangistes utilisent la prospérité ou la demi-prospérité pour acheter le prolétariat”. Et Engels, autre exemple, dans une lettre à Marx (1858), notait que « le prolétariat anglais s’embourgeoise de plus en plus », et plus tard, dans une lettre à Sorge (1889), que « socialement, la répartition de la société en une infinité de degrés reconnus et admis sans contestation […] est fixée de façon si solide que les bourgeois ont toujours assez facilement des moyens d’appât” » Aujourd’hui, les libres-échangistes continuent à assurer la consommation populaire via les importations de produits industriels, high tech ou textiles, venant des pays à bas salaires pour la production délocalisable, et via les importations de salariés intra-européens via la directive détachement pour les productions non délocalisables (bâtiment, travaux publics, …). Mais quand la crise atteindra la Chine, ou le Bengladesh, etc., quand les hausses de prix y déclencheront des revendications salariales, reviendra la possibilité du socialisme dans les pays consommateurs : « À présent que le monopole [de l’Angleterre] s’est écroulé, la classe ouvrière va perdre cette position privilégiée et sera amenée au niveau des ouvriers des autres pays. Et voilà pourquoi il y aura de nouveau du socialisme en Angleterre » (Engels, préface à La situation des classes laborieuses en Angleterre, 1885). Voilà pourquoi, quand la dette ne permettra plus de maintenir le modèle social, et on y arrive, il y aura des réveils douloureux qui obligeront les classes moyennes à choisir leur camp, et la classe politique le sien.

Michel Zerbato

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