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Inde : de la sécheresse à la prostitution

Cette année, le pays a enregistré des précipitations inférieures de 29% à la normale saisonnière alors que la mousson apporte généralement les 90% des besoins annuels en eau. 177 districts sont touchés par la sécheresse. Les agriculteurs vont puiser dans les nappes phréatiques, mais le recours aux pompes à eau est coûteux. Selon le ministre indien de l’agriculture, Sharad Pawar, le gouvernement subventionnerait les tarifs de l’essence, pour sauver les plantations existantes.
Dans le district de Bundelkhand, situé dans l’Uttar Pradesh, des familles entières de paysans ont commencé à quitter leurs terres pour rejoindre New Delhi.
L’absence de récolte pousse de nombreux paysans au suicide car ils ont souvent emprunté auprès d’usuriers peu scrupuleux.
Pour certains de ces paysans endettés, vendre leur femme ou leur fille est devenu la solution de la dernière chance alimentant de la sorte un trafic d’être humains.
Il est difficile de savoir à quel prix et à qui les paysans vendent leur femme, mais selon des journaux locaux, les épouses seraient vendues entre 1 000 roupies et 12.000 roupies (14 euros à 150 euros). Certaines « transactions » sont faites sous couvert de mariages légaux, mais les travailleurs sociaux pensent que beaucoup d’épouses finissent dans des réseaux de prostitution.
Selon Ranjana Kumari, directrice du Centre de recherche sociale à New Delhi, les enquêtes montrent que le Bundelkhland est connu pour être l’une des régions les plus vulnérables à l’exploitation sexuelle. Selon elle, les paysans savent qu’ils vendent leur femme à des réseaux de prostitution mais « ils le font dans le désespoir le plus total »
De nombreux analystes demandent des réformes structurelles car les programmes d’aide aux victimes de la sécheresse sont minés par la corruption.

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