Site icon ReSPUBLICA

Pourquoi le combat social et le combat laïque ne doivent-ils faire qu’un ?

Face à un mouvement réformateur néo-libéral utilisant successivement la droite néolibérale et la gauche solférinienne tout aussi néolibérale, la confusion règne. Une partie de ceux qui se disent adversaires du néolibéralisme  de droite ou de gauche croient pouvoir le vaincre en ne globalisant pas les combats et en développant l’idée d’un consensus autour d’un socle limité de revendications pour, disent-ils, rassembler plus en rendant taboues toutes les idées qui fâchent. Ainsi ont fonctionné l’altermondialisme, les comités anti-libéraux, le Front de gauche et l’extrême gauche communautariste, entre autres. Le premier a perdu son caractère propulsif, les deux suivants ont explosé, la dernière se marginalise… C’est ce que nous appelons le processus de décomposition de la gauche de la gauche. Comme dans les années 30, cela a renforcé l’extrême droite nauséabonde. Bien sûr, les comportements qui en sont la cause sont multiples :

Nous réaffirmons que l’entièreté des principes de la République sociale sont indispensables au processus de luttes victorieuses et au processus d’une révolution citoyenne. Aucun de ses dix principes (liberté, égalité, fraternité, laïcité, démocratie, solidarité, sûreté, universalité, souveraineté populaire, développement écologique et social) ne peut être écarté. Ils sont comme les doigts de nos mains. Lors d’un meeting ouvrier, Jean Jaurès expliquait que la bataille laïque de la séparation des églises et de l’Etat permettrait en fait de rassembler le prolétariat en évitant qu’il soit divisé entre catholiques et non catholiques. Les communautaristes de la gauche de la gauche n’ont pas encore compris que, pour l’avenir de la France, le communautarisme anglo-saxon est un puissant diviseur du prolétariat du pays. Ils oublient que le capitalisme et son mouvement réformateur néolibéral développent en même temps la dérégulation de l’économie, les délocalisations, les licenciements boursiers, la destruction de toutes les protections sociales et politiques mais aussi l’individualisation des citoyens sans protection en sous-traitant le lien social aux communautés ethniques et religieuses.
Voilà pourquoi les néolibéraux de droite et de gauche, mais aussi quelques municipalités dirigées par des élus de la gauche de la gauche, ont pactisé avec les communautarismes catholique, juif ou islamiste. Et tout cela est cohérent avec la loi El Khomri et toutes les lois qui ont attaqué la Sécurité sociale de 1967 à nos jours.
Voilà pourquoi il faut articuler le combat social et le combat laïque et plus généralement articuler les 10 principes de la République sociale pour retrouver le chemin de l’émancipation contre le néolibéralisme et contre l’extrême droite. Les communautaristes de la gauche dite radicale qui croient pouvoir faire l’économie de la lutte contre les obscurantismes religieux en viennent, contre leur gré, à aider à la survie du capitalisme en divisant le peuple dans sa lutte sociale et politique.

Quitter la version mobile