Terra Nova précise la feuille de route du gouvernement socialiste

Le célèbre journal de référence du néolibéralisme, nous avons nommé le journal Le Monde, nous prépare aux dures réalités des prochains mois. Pour cela, il organise un débat entre deux « experts » néolibéraux tous les deux députés, Eric Woerth pour l’UMP et Olivier Ferrand pour le PS, ce dernier aussi responsable du club de réflexion néolibéral de gauche Terra Nova (voir Le Monde des 24 et 25 juin 2012).
Dans cette préparation au pire, voilà ce qu’écrit l’inimitable Olivier Ferrand :

« On est en situation de contraintes dures. On sait que l’essentiel de ce qui sera demandé aux Français sont des efforts dans les mois qui viennent, des efforts justes mais des efforts… La RGPP a porté exclusivement sur les dépenses de l’Etat – les dépenses de l’Etat c’est 300 milliards d’euros sur 1200 milliards d’euros de dépenses publiques en France. Vous avez donc mis 900 milliards de côté. Il faut aujourd’hui donc étendre la RGPP aux collectivités locales et à la Sécurité sociale. Il faut aussi cesser de réfléchir à des économies de gestion où l’on supprime des ramettes de papier, des stylos et des fonctionnaires, mais où l’on essaie de faire tout ce qu’on faisait avant, mais moins bien parce qu’on rabote, on rabote, on rabote. Il faut prioriser. Il y a des politiques publiques qu’il faut développer et d’autres qu’il faut limiter, non pas en rabotant le nombre de fonctionnaires, mais en disant ”ça on ne fait plus”. »

Nous voici prévenus : la société du spectacle organisée par l’UMP et le PS durant les campagnes électorales de la présidentielle et des législatives, c’est fini ! Passons au réel concret !
Effectivement, il y a, chez Olivier Ferrand, une différence entre le néolibéralisme de droite et celui de gauche : l’austérité du néolibéralisme de gauche sera « juste ». Mais il y a un point commun entre le néolibéralisme de droite et celui de gauche : c’est que l’austérité doit continuer en s’amplifiant !
Nous voici prévenus : la RGPP ne sera pas remise en cause mais elle doit être étendue à la Sécurité sociale, aux dépenses sociales des départements et aux investissements publics (qui constituent la majorité des dépenses des collectivités locales).
Nous voici prévenus : le gouvernement  de la France issu des élections des 6 mai et 17 juin va diminuer le périmètre du public pour continuer à privatiser les profits et socialiser les pertes.
Nous voici prévenus : après le célèbre discours de l’« expert » Denis Kessler (4 octobre 2007 dans la revue Challenges) pour fixer la feuille de route de Nicolas Sarkozy, voilà celui de l’« expert » député socialiste Olivier Ferrand pour le nouveau pouvoir politique. Nous reconnaîtrons à ces deux personnages le mérite de dire tout haut la vérité cachée par la plupart des politiciens néolibéraux de droite ou de gauche.