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Chronique d'Evariste
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5 juin 2016 : une nouvelle étape politique

par Évariste

 

Il est de plus en plus clair que la seule réponse de l’oligarchie capitaliste et de ses gouvernements à toute demande sociale et politique est, d’une part, l’intensification des politiques d’austérité et, d’autre part, la tentative de criminalisation de toutes les contestations : essayons de comprendre les réactions possibles à cette situation.

Comprenons d’abord que le capitalisme n’est plus capable de maintenir des taux de profit élevés grâce aux innovations, à des hausses de productivité, à l’intensification du travail, ou même à la destruction de capital par la guerre. Sa seule survie possible réside donc dans le maintien des taux de profit par la baisse de la masse des salaires et donc par l’intensification des politiques d’austérité. Et que la globalisation financière et les associations régionales (de type Union européenne) ne servent qu’à cela.

Comprenons ensuite que la criminalisation des contestations n’est qu’une suite logique de ce qui précède. Les politiques actuelles de la police et de la justice doivent être mesurées à cette aune-là. On ne rappellera jamais assez qu’une partie des lois scélérates utilisées par le régime de Vichy ont été votées par la Chambre des députés élue au moment du Front populaire. Neuf mois fermes pour les Goodyear, l’utilisation des nouvelles techniques guerrières par la police (les grenades de désengagement entre autres) sont des symboles qui préfigurent malheureusement le régime qui risque de suivre. Si on ajoute – d’après la dernière étude du Cevipof – que les gardiens de la paix sont passés des années 80-90 à aujourd’hui d’une majorité « gauche républicaine » à 70 % de votants pour le FN aux dernières régionales, on voit clairement les dégâts des politiques néolibérales de droite et de gauche au ministère de l’Intérieur dans cette période.

Le spectacle politicien se met en place

La droite néolibérale croit son heure venue. Pour gagner la présidentielle, vu la poussée du FN et l’écroulement actuel du soutien populaire aux solfériniens, il suffit d’être présent au second tour et d’appeler les socialistes à faire ce qu’ils ont fait aux régionales (qui n’auraient été qu’une répétition générale pour la présidentielle) en PACA et dans les Hauts de France, c’est-à-dire voter pour la droite néolibérale. Alors que la droite néolibérale dévoile un programme pire pour les travailleurs que celui du gouvernement Hollande-Valls !
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les amendements votés par le Sénat à la loi El Khomri et les projets des candidats à la primaire de la droite, Bruno Le Maire, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon. La tendance s’affirme dans la période pour chaque gouvernement néolibéral, de droite ou de gauche, de devoir être plus dur que le précédent.

Alors le dispositif Hollande-Valls se précise ; le mot d’ordre réel devient : « Attention, la droite revient ! ». Le meeting du 8 juin à Paris à la cour Saint-Émilion en est l’illustration. Bien évidemment, ils oublient de dire qu’eux, ils ont fait pire que Sarkozy-Fillon (ce qui explique leur écroulement). Et le dispositif Hollande-Valls ne dit pas quel serait leur programme s’ils étaient réélus, d’autant qu’ils sont adeptes de la règle de Pasqua : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient »… Ils comparent de façon hypocrite leur politique 2012-2017 au programme 2017-2022 de leurs concurrents électoraux de droite. Alors que nous pensons que la ligne de plus grande pente est que, quel que soit le vainqueur du duel PS-LR, le prochain gouvernement sera pire encore, car c’est une des lois tendancielles de la période.

Le FN poursuit son développement électoral et attend son heure si l’alternance PS-LR ne permet plus à l’oligarchie capitaliste de maintenir des hauts taux de profit et si une nouvelle gauche refondée n’arrive pas à rassembler le peuple autour des couches ouvrière et employée.

Et la gauche de transformation sociale et politique dans tout cela ?

Dans la gauche de transformation sociale, la gauche de la gauche politique s’est décomposée ; le Front de gauche n’attend plus qu’une modeste mention dans les livres d’histoire, les formations marginales d’extrême gauche n’ont d’influence que dans des portions délimitées du mouvement syndical revendicatif. Par contre, le mouvement syndical revendicatif du secteur privé de la CGT, de FO et de Sud a renouvelé l’ardeur de la lutte syndicale. C’est une des caractéristiques importantes de la période.
Une autre est l’accroissement des demandes d’interventions extérieures dans des initiatives d’éducation populaire des structures de base politiques et syndicales au détriment des dirigeants nationaux de ces organisations.

La date du 5 juin a vu coïncider la fin du congrès du PCF et le premier rassemblement de la « France insoumise » autour de Jean-Luc Mélenchon, place Stalingrad à Paris.
Du congrès du PCF, nous pouvons retenir la proposition d’un Front populaire et citoyen, qui ferait suite à des « centaines de milliers de rencontres citoyennes  » organisées par les militants communistes et tous ceux qui le souhaitent à gauche, avec en conclusion « une votation citoyenne ». Quant au choix du candidat à la présidentielle soutenu par le PCF, la décision est renvoyée à une convention le 5 novembre prochain.
Pour le premier rassemblement de la « France insoumise », on peut dire que ce fut une réussite. Vu le temps nécessaire pour quitter les lieux, on a pu compter plus de 10.000 participants. Et des participants galvanisés. Le discours de Jean-Luc Mélenchon fut en trois temps : d’abord un positionnement favorable aux mobilisations sociales contre la loi El Khomri, puis un plaidoyer pro domo pour que la nécessité de la rupture écologique soit intégrée dès le départ dans la campagne électorale et enfin un appel à ce que tous les électeurs de 2012 fassent campagne autour d’eux pour fortifier et développer le rassemblement de la « France insoumise ».
Son discours est crédibilisé par le fait qu’en 2012 il est passé de 3 % des intentions de vote à 11,1 % des votants et qu’aujourd’hui, il est crédité par les instituts de sondage d’environ 12 % en début de campagne. Pour l’instant, c’est bien le rassemblement de la « France insoumise » qui a le vent en poupe dans la gauche de transformation sociale et politique.
Restent bien sûr de nombreux autres sujets à traiter comme le modèle évolutif de la République sociale, la sphère de constitution des libertés (école, protection sociale, services publics), les nécessaires ruptures démocratique, laïque et sociale, les indispensables exigences sur la politique de l’immigration et de la nationalité, la nécessaire industrialisation, une égalité hommes-femmes toujours trop lointaine, la nécessaire refondation européenne ou euro-méditerranéenne, la nécessaire socialisation des entreprises. Mais à chaque jour mérite sa peine.

En attendant, rassemblons contre la loi El Khomri, développons des initiatives d’éducation populaire… Hasta la victoria siempre !

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Recul et crise des gouvernements progressistes d’Amérique latine : quels enseignements ?

par Bernard Teper

 

Autant l’enthousiasme a été fort chez les militants européens dans les premières années de ces pouvoirs progressistes latino-américains, autant l’analyse de la cause principale de leurs reculs et de la crise que traversent tous ces régimes est masquée par la présentation de causes justes mais secondes.
Pour expliquer la crise des gouvernements progressistes, diverses arguments ont été présentés : « campagnes sauvages de la droite », « coup d’Etat », « guerre économique » menée par l’impérialisme étasunien, « nouveau plan Condor en Amérique latine », etc. Tout cela est juste. Mais prévisible. Peut-on concevoir que le patronat, les néolibéraux de droite ou de gauche, les impérialismes, vont accepter, beaux joueurs, une victoire électorale progressiste par amour soudain de la souveraineté populaire ? C’est ce qui se passe uniquement dans les contes de fées produits par la médiacratie néolibérale.

Dégager la contradiction principale

En fait, ces gouvernements ont pris le pouvoir dans une conjoncture de prix élevés des matières premières. Au lieu d’en faire bénéficier l’oligarchie, ces gouvernements en ont fait profiter le peuple. Il y a eu modification de la répartition des richesses. Tout cela n’est pas critiquable. Mais il n’y a pas eu suffisamment de changements structurels notamment dans l’aval des matières premières ou dans un processus d’industrialisation. Et quand les prix des matières premières ont baissé pour des raisons géopolitiques à l’instigation des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, les politiques d’austérité sont apparues. Avec des structures de base du capitalisme rigoureusement intactes. On a pu voir alors se créer un fossé entre le gouvernement et les classes populaires. En 2010 en Bolivie, en 2012 en Argentine, en 2013 au Brésil, en 2014 au Venezuela1, mais aussi dans d’autres pays. Bien évidemment, les forces réactionnaires ont instrumentalisé ce mécontentement. Car au départ, il y a l’insatisfaction d’une partie des classes populaires qui avaient porté au pouvoir les gouvernements progressistes.

Que faire ? Abandonner les impasses et pratiquer « la double besogne » !

Comme, nous le disons souvent dans ReSPUBLICA, les lois tendancielles du capitalisme ont petit à petit poussé à l’intensification des politiques d’austérité. Sauf pour les pays à fort potentiel de matières premières, et uniquement lorsque les prix de celles-ci sont élevés. Quand l’oligarchie fait baisser ces prix au détriment de la Russie et de l’Amérique latine, ils ne reste alors à ces pays que les politiques d’austérité. On peut d’ailleurs analyser l’actuelle situation grecque avec la même grille, sauf que cela a été plus rapide, la Grèce ne disposant pas de matières premières importantes.

Voilà pourquoi on doit s’habituer à penser « la double besogne » pour la pratiquer dès la prise du pouvoir, sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets. Répétons-le : le solipsisme, le seul volontarisme, le communautarisme, les politiques de l’offre, le néo-keynésianisme visant à ne pratiquer qu’une politique de la demande avec seulement une autre répartition des richesses, sont des impasses.

Penser et pratiquer « la double besogne » consiste à articuler, dès le lendemain d’une arrivée au gouvernement, la satisfaction de revendications immédiates et l’entré dans un processus de moyen et de long terme visant à construire un modèle politique alternatif au capitalisme avec les transitions industrielles nécessaires ainsi que la refondation démocratique indispensable dans le champ politique, dans le champ social et dans l’entreprise. Si les deux termes de cette double besogne ne sont pas engagés dès l’arrivée au gouvernement, la déception reprendra le dessus. Dit autrement, ne pas vouloir s’attaquer dès le début, via un processus de transition long et dialectique (et non par le grand soir !), au cœur du pouvoir de l’oligarchie entraîne les reculs rapides des gauches. Cette conviction doit nourrir la bataille culturelle et donc la ligne de force de campagnes refondées d’éducation populaire telles que ReSPUBLICA et le Réseau Education Populaire les proposent.

  1. Sur le Venezuela, voir, dans ce numéro, l’article de Franco Vielma intitulé « Repenser notre démocratie ». Du même auteur dans le blog VENEZUELA INFOS, on lira aussi « La contre-offensive bolivarienne et la course contre la montre de la droite au Venezuela » qui donne d’intéressantes précisions sur la politique économique du gouvernement Maduro. []
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Repenser notre démocratie

Comment le Venezuela bâtit une démocratie participative

par Franco Vielma

 

Avec les élites économiques contre eux, les médias contre eux, les institutions contre eux et même l’Église (encore très puissante) contre eux, les gouvernements de la gauche latino-américaine vont aux élections et participent à l’exercice institutionnel de la démocratie, ceci au moment où celle-ci est prise d’assaut et utilisée comme recours par ceux qui ne sont pas parvenus pendant des années à s’imposer ni par des coups de force ni par le vote. Paradoxes de notre temps.

Pour parler du Venezuela, il suffit de dire qu’avant Chavez la gauche était une minorité électorale repliée sur elle-même, réduite et décimée. Atomisée, pendant des années elle a participé à des élections en ayant contre elle les pouvoirs économiques, les institutions et les médias, livrant une bataille tellement inégale qu’elle en était aberrante contre l’establishment social-démocrate. Il a suffi du leadership de Chavez et de l’épuisement du modèle néolibéral miné par sa propre opulence pour que cela rende possible une victoire de forces sociales de type alternatif.

Après, l’affaire s’est compliquée. D’inspiration profondément démocratique, le chavisme n’est pas parvenu à remettre en question dans son ensemble le concept de démocratie. Nous ne l’avons pas remise en cause. Nous l’avons aménagée avec des formules nécessaires sur la participation et le protagonisme politique mais c’est tout. Nous n’avons pas consolidé des formes qui la « blinderaient » pour générer une démocratie qui ait sa propre vitalité, avec des assises institutionnelles d’un autre genre qui ne soient pas aussi malléables par ceux qui ont toujours voulu détruire notre processus.

Nous n’avons pas remis en cause l’idée « politiquement correcte » que l’élite économique ait les mains libres pour sponsoriser, financer et promouvoir son pouvoir politique électoral, sans considérer la possibilité qu’elle puisse gagner des élections. Nous n’avons pas assez mûri, nous ne nous sommes pas organisés suffisamment, nous n’avons pas créé assez d’instances nouvelles ni d’institutions nouvelles, populaires, cohérentes avec le modèle du pouvoir citoyen.

Nous n’avons pas eu le temps ? Nous n’avons pas voulu ? Nous n’avons pas pu ? Chacun choisira sa réponse. Le fait est que nous avons lutté pendant des années en nous sentant à l’aise dans un parlement classique qui est maintenant entre leurs mains.

Il faut repenser la démocratie pour repenser notre société

Nous avons participé aux élections du 6 décembre 2015 en nous inscrivant dans la logique électoraliste, comme si l’Alpha et l’Omega du chavisme était de participer aux élections et non pas de faire la révolution. Et nous avons perdu.  Et le fait est que si aujourd’hui le Tribunal Suprême de Justice n’avait pas la consistance constitutionnelle qu’il a, il serait difficile de parler du destin de Maduro et de la révolution dans son ensemble.

Nous dépendons tellement de vieilles formes démocratiques que nous continuons de dépendre d’une vieille instance juridique pour assumer le fait que nous sommes toujours en révolution. Les subterfuges, les formalismes institutionnels, l’imposition pratiquement sacrosainte des « règles du jeu démocratique », n’ont pas été remis en cause.

Nous devons comprendre que « la démocratie » est une pacotille vendue au plus offrant si ses mécanismes servent à imposer une élite qui n’est pas autre chose que le gouvernement des riches. Si les institutions et les votes finissent par être au service de l’élite, la démocratie perd son sens. Aucune force de droite en Amérique latine n’a d’autre but que de tout soumettre à l’emprise d’un pouvoir économique et telle sera la destinée de tout gouvernement progressiste qui se ferait démanteler dans le cadre actuel.

Utiliser la démocratie pour imposer le gouvernement de l’élite est l’une des choses les plus absurdes qui se produisent en démocratie et en son nom. L’oligarchie financière est la forme de gouvernement qui correspond le moins aux personnes et ce n’est pas l’expression du  « gouvernement du peuple ». Or, c’est ce qui est en train de se produire.

Leçons depuis le Brésil

Voyons l’exemple du Brésil. Le coup d’état institutionnel a lieu dans ce pays dans le contexte d’une furieuse contre-offensive de la droite transnationale sur tout le continent avec comme objectif de démonter les aspirations populaires et les prémisses d’une nouvelle carte régionale qui avait permis que quelques pays assument une position différente quant à l’ordre hégémonique mondial. Après les coups d’état parlementaires au Honduras et au Paraguay, l’avancée électorale de la droite s’est produite en Argentine, en Bolivie et au Venezuela.

Nous sommes dans une situation dans laquelle les acteurs de ces raccourcis que sont les coups d’état emploient à présent les « règles du jeu démocratique » : ils participent aux élections et utilisent les institutions. Au nom de la démocratie (et même en utilisant quelques-uns de ses mécanismes) ils imposent l’expression qui lui est la plus opposée. Le coup d’état au Brésil illustre ce principe de façon emblématique.

Au Brésil, l’élite s’est à nouveau imposée de façon ouverte bien que les gouvernements de Dilma et de Lula aient développé des relations de « coexistence » avec eux. L’élite ne se contente pas d’avoir la moitié du pouvoir, elle le veut tout entier et c’est pourquoi elle s’en empare par toutes sortes de manœuvres. Elle a opéré par des mécanismes viciés, mais légaux. C’est-à-dire qu’ils ont trouvé les mécanismes institutionnels, les ont violentés et 55 sénateurs ont destitué Dilma, ceci contre le suffrage de 54 millions de brésiliens aux élections présidentielles.

Plus de la moitié des sénateurs qui ont « jugé » Dilma se trouvent sous le coup de procès pour corruption et sont couverts par leur immunité, fait étrange dans une démocratie. Que des règles « légales » permettent d’assassiner l’aspiration populaire, au nom du peuple, représente une monumentale incongruité.

« Si la tyrannie devient loi, la rébellion est un droit » a dit Pancho Villa

Bien que présentant des vices de nullité, le procès contre Dilma est « légal » et rien ni personne ne remet en cause la sacrosainte institution démocratique, ni ses méthodes, ni ses formes, ni ses formalités. Dilma livre le pouvoir, Michel Temer assume, tel est le processus, le contraire de cela « serait le chaos total » et tout ceci se produit dans le calme.

Les pouvoirs de facto se félicitent et s’imposent, l’élite fait un coup d’État et reprend le pouvoir de ses propres mains, pour faire ce que bon lui semble. En démocratie « c’est bien », car « c’est légal » même si, à présent, le peuple doit réclamer justice, démocratie et s’il doit lutter pour reprendre ce qu’on lui a arraché.

Tout comme le christianisme, cette vieille institution idéologique, la démocratie peut devenir un dogme rarement critiqué. Peut-être que repenser la démocratie est l’un des défis essentiels dans le besoin que nous avons de repenser notre société, car s’il est quelque chose que doit faire une révolution, c’est aller au fond des choses et transformer le fait social en remettant tout en cause, en refaisant tout. Et la forme de la démocratie ne peut échapper à ce nécessaire débat.

Si l’idée est de construire des formes sociales, des consensus et des modalités de gestion sociopolitiques plus proches des personnes, tout doit être soumis à la révision la plus profonde, tout doit être repensé, tout doit être remis en question. Si l’idée est de renforcer la démocratie (ou les formes de gouvernement du peuple) il faut repenser les règles, sans sourciller et sans soigner les formes et les apparences.

Pour commencer, ce qui est important c’est de dépasser l’idée fausse de la démocratie telle que nous la connaissons aujourd’hui, et plus encore si elle sert à donner le vernis légal à l’anti-démocratie de minorités privilégiées. Pancho Villa l’a dit un jour « Si la tyrannie devient loi, la rébellion est un droit ». Commençons par la rébellion des idées.

Source: http://misionverdad.com/la-guerra-en-venezuela/superar-el-dogma-de-la-democracia
Traduction: Sylvie Carrasco

Du même auteur dans le blog VENEZUELA INFOS, on lira aussiLa contre-offensive bolivarienne et la course contre la montre de la droite au Venezuela” qui donne d’intéressantes précisions sur la politique économique du gouvernement Maduro.

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Laïcité, la loi Carle aggravée

par Eddy Khaldi

 

Un cavalier législatif introduit subrepticement par amendement d’élus bretons1 dans la loi relative à la nouvelle organisation territoriale de la République2 a modifié la loi dite Carle pour les écoles dispensant un enseignement de langue régionale. Ainsi, « le maire de la commune de résidence dont les écoles ne dispensent pas un enseignement de langue régionale ne peut s’opposer, y compris lorsque la capacité d’accueil de ces écoles permet de scolariser les enfants concernés, à la scolarisation d’enfants dans une école d’une autre commune proposant un enseignement de langue régionale »3.

Jusqu’à présent, arguant des capacités d’accueil dans son école publique, la commune pouvait refuser de financer la scolarité de ses résidents dans une école d’une autre commune. La logique de l’usager consommateur se développe et continue de s’imposer à la relation institutionnelle historique école-commune. Ainsi le consommateur au nom de « sa liberté d’enseignement » impose à sa collectivité publique l’obligation de financer ses choix particuliers pour se scolariser dans une autre commune.

La « liberté d’aller et venir » est tout aussi fondamentale que la « liberté d’enseignement », cependant, ceux qui refusent les transports en commun ont, au moins, la décence citoyenne et le sens de l’intérêt général en ne revendiquant pas le financement public de leur course en taxi.

Avec cette nouvelle entorse aux principes républicains, échappant à la vigilance laïque, les autres établissements privés, confessionnels ou non, pourront ultérieurement revendiquer les mêmes concessions au nom de l’égalité constitutionnelle des citoyens.

Ainsi progresse la marchandisation scolaire par l’aggravation de la loi Carle pourtant promise à abrogation lors de la dernière campagne de l’élection présidentielle.

  1. L’amendement 2146 présenté par Marylise Lebranchu a été préparé par Paul Molac (EELV), Nathalie Appéré (PS) et Jean-Jacques Urvoas (PS), députés du Morbihan, d’Ille-et-Vilaine et du Finistère ; il complète l’article L 212.8 du Code de l’éducation qui précise les conditions dans lesquelles une commune doit contribuer au financement des dépenses scolaires d’un enfant résidant sur son territoire et scolarisé dans une autre commune. []
  2. Loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République. []
  3. L’article L. 212-8 du code de l’éducation est ainsi modifié :
    1° Après le quatrième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
    « En outre, le maire de la commune de résidence dont les écoles ne dispensent pas un enseignement de langue régionale ne peut s’opposer, y compris lorsque la capacité d’accueil de ces écoles permet de scolariser les enfants concernés, à la scolarisation d’enfants dans une école d’une autre commune proposant un enseignement de langue régionale et disposant de places disponibles. La participation financière à la scolarisation des enfants concernés fait l’objet d’un accord entre la commune d’accueil et la commune de résidence. A défaut d’accord, le représentant de l’Etat dans le département réunit les maires de ces communes afin de permettre la résolution du différend en matière de participation financière, dans l’intérêt de la scolarisation des enfants concernés. » ;
    2° Au cinquième alinéa, la référence : « à l’alinéa précédent » est remplacée par les références : « aux quatrième et cinquième alinéas ». []
Lutter contre le néo-libéralisme
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Deux textes de Denis Kessler pour servir à l'éducation populaire

La ligne politique du mouvement réformateur néolibéral

par ReSPUBLICA

 

NDLR – Ces deux textes de Denis Kessler, ex-vice-président du Medef, datant respectivement de 2007 et 2013, sont d’extraordinaires documents de base pour une éducation populaire refondée (un grand merci à notre ami Yves pour l’envoi du second texte). Tout y est, tout est dit ! La ligne politique du mouvement réformateur néolibéral y est inscrite de façon magistrale.

Comprendre la ligne politique de notre adversaire principal – le mouvement réformateur néolibéral- est la première étape de la bataille pour reprendre l’hégémonie culturelle nécessaire pour passer des politiques d’austérité, aujourd’hui consubstantielle au capitalisme, vers le chemin de l’émancipation humaine. Il faut tout faire pour appeler les responsables d’organisations militantes à programmer des initiatives d’éducation populaire sur la base de ces deux textes pour comprendre le réel qui se cache derrière le visible. Car si on ne regarde que le visible sans comprendre le réel, on n’est pas prêt pour la transformation sociale et politique. C’est une des causes du fait que la gauche de la gauche n’est pas la gauche de gauche qu’il faudrait pour retrouver le soutien populaire pour renouer avec le chemin de l’émancipation. « Partir du réel pour aller à l’idéal », disait Jean Jaurès ! Il ne disait pas « Partir du visible » ! Comprendre la substantifique moelle de ces deux textes et les lois tendancielles du capitalisme permet de construire un avenir enfin émancipateur et un nouveau modèle politique alternatif au capitalisme producteur des politiques d’austérité. Cela permet d’éviter l’idéalisme, le solipsisme, la croyance que le seul volontarisme suffit, les politiques keynésiennes, le communautarisme, la croyance du passage direct au paradis idéalisé, autant d’impasses qui empêchent de passer de la gauche de la gauche à une gauche de gauche.

1 – Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

Revue Challenges le 4 octobre 2007

Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie.

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme…

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !

A l’époque se forge un pacte politique entre les gaullistes et les communistes. Ce programme est un compromis qui a permis aux premiers que la France ne devienne pas une démocratie populaire, et aux seconds d’obtenir des avancées – toujours qualifiées d’« historiques » – et de cristalliser dans des codes ou des statuts des positions politiques acquises.

Ce compromis, forgé à une période très chaude et particulière de notre histoire contemporaine (où les chars russes étaient à deux étapes du Tour de France, comme aurait dit le Général), se traduit par la création des caisses de Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, l’importance du secteur public productif et la consécration des grandes entreprises françaises qui viennent d’être nationalisées, le conventionnement du marché du travail, la représentativité syndicale, les régimes complémentaires de retraite, etc.

Cette « architecture » singulière a tenu tant bien que mal pendant plus d’un demi-siècle. Elle a même été renforcée en 1981, à contresens de l’histoire, par le programme commun. Pourtant, elle est à l’évidence complètement dépassée, inefficace, datée. Elle ne permet plus à notre pays de s’adapter aux nouvelles exigences économiques, sociales, internationales. Elle se traduit par un décrochage de notre nation par rapport à pratiquement tous ses partenaires.

Le problème de notre pays est qu’il sanctifie ses institutions, qu’il leur donne une vocation éternelle, qu’il les «tabouise» en quelque sorte. Si bien que lorsqu’elles existent, quiconque essaie de les réformer apparaît comme animé d’une intention diabolique. Et nombreux sont ceux qui s’érigent en gardien des temples sacrés, qui en tirent leur légitimité et leur position économique, sociale et politique. Et ceux qui s’attaquent à ces institutions d’après guerre apparaissent sacrilèges.

Il aura fallu attendre la chute du mur de Berlin, la quasi-disparition du parti communiste, la relégation de la CGT dans quelques places fortes, l’essoufflement asthmatique du Parti socialiste comme conditions nécessaires pour que l’on puisse envisager l’aggiornamento qui s’annonce. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait aussi que le débat interne au sein du monde gaulliste soit tranché, et que ceux qui croyaient pouvoir continuer à rafistoler sans cesse un modèle usé, devenu inadapté, laissent place à une nouvelle génération d’entrepreneurs politiques et sociaux. Désavouer les pères fondateurs n’est pas un problème qu’en psychanalyse.

2-Intervention à l’université d’été 2013 du Medef 

Jouy-en-Josas, les 28, 29 et 30 août 2013, discours relevé par transcription écrite.

C’est vrai d’une entreprise, c’est vrai d’un pays, j’aime bien ce thème de la France à l’offensive, la France à la conquête, etc . Il y a 3 conditions à remplir la théorie des 3 « V » :

- D’abord, il faut une vision, il faut une vision pur un pays, il faut une vision pour une entreprise, il faut une vision : Qu’est-ce que l’on veut faire collectivement, où veut-on aller, quels choix fondamentaux de l’organisation, quels objectifs nous nous donnons. Sans vision ce n’est pas la peine de croire que l’on partira à l’offensive, à la conquête et que l’on retrouvera notre rôle dans le monde.

- La deuxième condition, cette deuxième « V », c’est la volonté, il faut une volonté de fer, évidemment il y a des obstacles, des vents contraires et les courants malins. Il faut arriver à faire en sorte – et c’est vrai d’un pays, c’est vrai d’une entreprise – du passage à l’action résolue qui est une condition sine qua non de la réussite. On ne passe pas à l’offensive si l’on n’a pas une volonté de fer, pas de fer blanc, je parle de vrai fer.

- La troisième condition, c’est d’avoir des Valeurs, des valeurs enracinées à tous les niveaux de la société comme dans l’entreprise, on a parlé tout-à-l’heure d’éthique. Sans valeur fondamentale, il ne faut pas croire que la volonté suffira et que la vision sera suffisante, ce n’est pas possible, là aussi, il faut combiner ces trois-là, voilà l’équation magique et si vous la réunissez, vous levez les troupes et vous accomplissez des destins d’entreprises ou des destins de pays absolument extraordinaire.

Il faut en permanence faire des choix, c’est ce que j’appelle la volonté, c’est ce que j’appelle l’action, il faut dire « oui » ou « non », c’est une discipline, dire « oui » ou « non » et non pas « peut-être », dire que l’on va nommer une commission comme à l’école il y a la petite et la grosse commission. Il faut trancher, il faut décider, il faut arbitrer. Dans une entreprise le temps passe vite et donc personne n’attends que l’on prenne la décision, les autres pays avancent, les autres entreprises avancent donc c’est fondamentale.

Il ne faut pas faire sans cesse des compromis boiteux, c’est l’horreur, et puis ce que je déteste aussi c’est ce que j’appelle des synthèses subtiles, non ! Il faut trancher, il y aura des contents et des mécontents mais au moins la collectivité progressera et avancera.

Il ne faut jamais donner du temps au temps, c’était sans doute la phrase la plus folle, dire à un pays qu’on peut se donner du temps. Donner du temps au temps, c’était l’amorce du déclin, on ne peut pas attendre, il faut toujours progresser, toujours aller de l’avant. Je ne vois pas comment on peut repartir, se lancer à la conquête si l’on continue de donner du temps au temps ! On n’a plus le temps !

Pour repartir à la conquête il faut avoir des principes et des règles pour les décisions, c’est encore une fois tous simple : il faut faire des choix en temps et en heure et ce sont ces principes et ces règles qui donnent du sens à l’action qui permettent justement, de concrétiser la vision, ça permet de réaliser le projet en d’autres termes, surtout un projet cohérent.

La cohérence donne la crédibilité, la crédibilité nourri la confiance, la confiance nourri la croissance, la croissance redonne de de l’espoir dans l’avenir, justifie et récompense les efforts qui ont été entrepris par la collectivité et permet à une entreprise, une nation de construire son avenir et de générer et garantir son indépendance.

Je vous propose un théorème d’une grande simplicité : sans règles claires pas de choix cohérent, sans choix cohérent pas de crédibilité, sans crédibilité pas de confiance sans confiance pas de croissance. A partir du ce moment où l’on a compris ces principes d’action, on les met résolument en œuvre.

Il faut sortir le plus rapidement, mesdames et messieurs de la patouille, de la politique de gribouille, et de la mélasse. Il faut y aller !

Il et tout à fait normal qu’une société soit composé de gens qui pousse à la roue et de gens qui mettent des bâtons dans les roues, c’est normal. En France, on s’est trompé de proportion, c’est le problème !

Je vais vous donner quelques règles de décision que je considère impératives pour retrouver une France conquérante pour gagner, il faut faire des choix, il faut à chaque fois orienter l’action.

On doit préférer la méritocratie – valeur républicaine à l’égalitarisme qui mène à la médiocratie – la récompense des efforts plutôt que l’incantation sans cesse entretenue de la notion de justice au service d’une logique de redistribution aveugle et opaque.

Il faut préférer l’accumulation à la redistribution, il faut préférer l’égalité des chances à l’égalité des situations, il faut préférer l’encouragement des talents, des entrepreneurs et des cadres plutôt que la suspicion à leur encontre et la taxation abusive du fruit de leur travail.

Il faut respecter la finance plutôt que la traiter en ennemi surtout qu’on peut éventuellement avoir besoin d’elle.

Nous devons toujours privilégier l’économique au social, le salaire direct aux prestations sociales, Le travail plutôt que la politique stupide de réduction du temps de travail, la défiscalisation des heures supplémentaires plutôt que la spoliation fiscal et social des revenus du travail de ceux qui BOSSENT.

Nous devons toujours rechercher l’équilibre entre les droits et les devoirs plutôt que l’octroi incessant et ininterrompu de nouveaux droits non financés et sans contrepartie.

Nous devons choisir sans état d’âme l’entrée dans la société de la connaissance plutôt que de laisser se propager à l’heure actuelle l’ignorance avec des générations mal formées qui rentre dans un monde qu’ils ne maîtriseront pas.

Nous devons soutenir l’innovation, nous devons soutenir le progrès scientifique plutôt que l’obscurantisme écologique.

Nous devons respecter les principes de raison et de responsabilité plutôt que le dangereux principe de précaution.

Mesdames et messieurs, nous devons investir dans le gaz de schiste plutôt que d’envisager le retour à la traction bovine. A cet égard je vous incite à relire la fable de La Fontaine intitulée, je crois,  « des lions tirés par des ânes ».

En matière de gestion publique, nous devons toujours préférer l’excédent récurrent au déficit structurel, les investissements publics aux dépenses de fonctionnement, les autoroutes droites aux 30 miles rond-point que les collectivités locales françaises ont construit depuis 30 ans en claquant 6 milliards d’euros. C’est aberrant ! La France tourne en rond, on sait pourquoi.

Privilégier les réformes de structures en profondeurs plutôt que le bricolage conjoncturel. Il faut privilégier un état qui exerce pleinement ses fonctions régaliennes plutôt qu’un état touche à tout qui intervient dans quantités de domaines dans lesquels il est inefficace.

S’agissant des entreprises et c’est notre responsabilité, nous devons préférer encourager les entreprises profitables indépendantes plutôt que les entreprises sous perfusion, les entreprises qui distribuent des dividendes que celles qui font des pertes régulières, des entrepreneurs ambitieux plutôt que de les accabler d’impôts et de réglementation.

En politique économiques nous devons aussi faire des choix – en permanence – soutenir l’offre, jamais la demande dans une économie ouverte.

Il faut soutenir l’investissement productif plutôt la consommation improductive.

Il faut faire le choix d’un pays attractif pour les investisseurs pour les entrepreneurs plutôt qu’un pays répulsif qui chassent talents, capitaux et fortunes.

Nous devons donner la priorité aux exportations plutôt qu’aux importations, au libre-échange raisonné plutôt qu’au protectionnisme exalté, à la concurrence stimulante plutôt qu’au monopole stérilisant, à la flexibilité du marché du travail plutôt que de laisser prospérer le chômage de masse, nous devons défendre la responsabilité individuelle plutôt que des responsabilités collectives, la prise de risque plutôt que le maintien des rentes, la prévoyance individuelle plutôt que l’impéritie collective.

Je préfère la société civile à la société étatique. Je préfère l’entreprise privée à l’entreprise publique. Je préfère un client informé à un usager négligé.

Nous devons préférer la retraite à la carte à l’indéfendable « retraite = 62ans » et à la nouvelle hausse des cotisations réduisant le pouvoir d’achat des salariés et réduisant les marges des entreprises.

Je préfère les fonds de pension aux régimes avec des trous sans fond. Je préfère la capitalisation à la répartition. Je préfère les parts productives à la dette publique stérile.

Nous devons exiger l’alignement de tous les régimes spéciaux de retraites et publics sur le régime général. Je préfère un contrat de travail privée à un statut, je préfère un contrat à une convention, et une convention à une réglementation. On doit privilégier la sphère du contrat par rapport à la sphère de la loi.

S’agissant de la méthode nous devons préférer les décisions rapides à la procrastination généralisée, l’action résolue à la communication pesante et à langue de bois indigeste. Je ne fais pas de bain de bouche au xylophène.

Une autorité bien exercée est préférable à un pouvoir abusif.

Je veux un pacte de confiance avec des entreprises basées sur le respect mutuel plutôt que la multiplication des actes de défiances vis-à-vis du monde productif.

On doit privilégier l’incitation à l’obligation, l’autorégulation responsable à la réglementation infantilisante, la négociation équilibrée plutôt que les coups de tampons de l’administration, la gestion des hommes à l’administration des choses. On doit donner la priorité à ceux qui sont sur le terrain par rapport à ceux qui sont toujours assis dans les gradins.

Nous devons souhaiter une France moteur de l’Europe plutôt qu’une France à la remorque des autres, une France exemplaire qui fasse rêver plutôt qu’une France qui à l’heure actuelle est vilipendé.

Si l’on suit ces simples règles, tous les jours – simple – séries de décisions résolument, constamment, intelligemment, la France s‘en sortira, redeviendra un modèle, brillera de tous ses feux, j’en suis convaincu, c’est cela ce que j’appelle le retour à l’offensive maintenant si l’on fait systématiquement le choix inverse de ce que j’ai proposé, la France déclinera, déchoira et merdoira.

Mesdames et messieurs, soyez les croisés de ces valeurs, de ces choix, mettaient œuvre ces règles, battaient le fer, livrez le combat, flamberge au vent avec cors et trompettes, alors on gagnera pour l’avenir des entreprises et l’on assurera l’avenir du pays. Merci.

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Le coup du père François !

par ReSPUBLICA

 

Reçu d’un militant ayant assisté au 37e Congrès du PCF :

En ce dimanche 5 juin 2016, peu après la sortie de messe dominicale, le secrétaire national du Parti communiste français engage un discours enflammé, mettant en avant l’espoir populaire et traçant un avenir teinté de communisme ; soudain, c’est la sortie de route… Pierre le bien-nommé (l’apôtre détenant les clefs du paradis était le plus balourd des douze, c’est bien connu) se met à citer le pape comme il eût cité Marx ; on connaissait déjà l’existence d’une fracture entre laïques et communautaristes au sein du PCF, là il s’agit de la confirmation d’un parti-pris de la direction … et aussi d’un détournement de l’histoire : évoquant la main tendue aux catholiques par Maurice Thorez en avril 1936, Pierre Laurent oublie de dire que Thorez ne s’adressait pas au Vatican, ni à la hiérarchie pontificale, mais à ceux, y compris les croyants , constituant le peuple de France : “…Nous te tendons la main, catholique, ouvrier, employé, artisan, paysan, nous qui sommes des laïques parce que tu es notre frère et que tu es comme nous accablé par les mêmes soucis…”

Citer celui qui est à la tête d’un Etat qui condamne la contraception, l’IVG, le divorce, n’est-ce pas donner de grandes limites au féminisme affiché, à la pensée communiste  ?

Décidément, les hiérarchies religieuses ont aujourd’hui pignon sur rue, au mépris des intérêts des peuples ! Au moment où le rabbin Sitruck s’ingénie à vilipender les homosexuel-les, où quelques imams voudraient mettre les femmes au pas, la hiérarchie communiste en appelle au pape… Sale temps.

Robin Derien

 

 



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