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Un appel à la création de comités "La Sociale" dans tous les départements !

par ReSPUBLICA

 

Un succès grandissant

Cinq mois après sa sortie en salle, la diffusion de “La Social”e se poursuit avec succès, alors que des dizaines de salles et des milliers de spectateurs s’ajoutent encore au nombre des citoyens sensibles à la sauvegarde de nos conquis sociaux et des valeurs du CNR1. Leur nombre approche les 150 000. Parallèlement, de très nombreux collectifs et syndicats nous sollicitent pour organiser des projections et porter le débat au sein des entreprises, des administrations, des écoles. Ce n’est donc pas l’heure du bilan. La grande nouvelle de cette semaine, c’est qu’à l’approche d’élections cruciales pour l’avenir de notre modèle, nous relayons un appel à la création de comités citoyens, afin qu’au delà du film, ce sursaut citoyen soit garant de notre futur solidaire.

Appel à la création des comités ” La Sociale”

Plus de 150.000 spectateurs ont vu le film réalisé par Gilles Perret. Plus de 500 débats ont eu lieu à l’issue d’une projection du film. Ce film démontre que la Sécurité sociale doit être défendue face à ses prédateurs, mais aussi développée comme pivot indispensable pour passer des droits formels aux droits réels de tous les assurés sociaux. Cette mobilisation cinématographique ne peut pas rester sans lendemains. Nous appelons donc à créer partout, dans les 101 départements français autant de comités locaux “La Sociale” que possible. Ces comités auront deux fonctions. D’abord de continuer à faire vivre le film en le programmant partout où il ne l’a pas été(1). Puis, le débat citoyen pour continuer l’œuvre d’Ambroise Croizat et des “poilus” de la Sécurité sociale. Nous devons impulser la Sécurité sociale du 21ème siècle en allant encore plus loin sur le chemin de l’émancipation et de la solidarité.

La menace aujourd’hui est moins les maladies infectieuses que les maladies chroniques ce qui doit nous porter à passer d’une logique de soins à une logique de santé incluant la prévention et la préoccupation de la santé environnementale. Les problèmes d’éthique et de démocratie sociale doivent être réévaluées. Les inégalités sociales grandissantes de santé, de retraite, de logement, de la petite enfance, d’espérance de vie deviennent inadmissibles. Le sursaut citoyen doit devenir un impératif catégorique.

Le Réseau Education Populaire (REP), partenaire du film “La Sociale”, assurera la mise à jour régulière de la liste des comités locaux “La sociale” dès que vous aurez adressé ses coordonnées sur le courriel du REP : reseaueducationpopulaire@gmail.com

  1. Pour découvrir le film, retrouvez toutes les séances proches de chez vous []
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Laïcité : une raison de plus de voter Mélenchon le 23 avril !

par Henri Pena-Ruiz

 

La laïcité est un principe de droit politique qui assure indissociablement la liberté de conscience, l’égalité de traitement des convictions spirituelles, et l’orientation de la puissance publique vers le seul intérêt général. En phase avec le triptyque républicain, elle garantit la liberté de culte, mais aussi la liberté de pensée de tous les êtres humains, égaux en droits. Surtout elle fonde une émancipation individuelle et collective universelle en découplant la loi civile et la loi religieuse. Une loi religieuse trop souvent solidaire du patriarcat qui opprime les femmes et de traditions rétrogrades qui réduisent la sexualité à la procréation, véhiculent l’homophobie et stigmatisent l’ humanisme athée ou maçonnique. La défense et la promotion de la laïcité doivent donc prendre toute leur place dans les choix déterminants que nous avons à faire dès le 23 avril.

 Charlie Hebdo a demandé à tous les candidats de s’engager par écrit à « ne pas modifier la loi du 9 décembre 1905 sur la laïcité », à ne pas introduire des « aménagements particuliers à l’égard d’une communauté religieuse » et à ne pas tenter de rétablir le « délit de blasphème » aboli en France depuis 1789. Tous ceux qui ont répondu ont promis de défendre la laïcité. Mais nous ne sommes pas tenus de les croire sur parole car parfois leurs programmes et leurs actes contredisent leurs engagements écrits, que nous saurons rappeler à l’occasion.

 ◊        Marine Le Pen, qui n’a eu la révélation laïque qu’en 2011, prétend non seulement défendre mais encore « promouvoir la laïcité … et l’étendre à l’ensemble de l’espace public ». Méfions-nous des ouvriers de la vingt-cinquième heure ! Que dit le programme du Front National ? « Laïque, la République n’accepte aucune religion ni aucune idéologie d’Etat dans l’espace public. » Marine Le Pen est-elle donc prête à interdire les messes en plein air, les processions catholiques et les manifestations des intégristes chers à sa nièce qui ne se prive jamais d’affirmer en public ses convictions religieuses ? Non, car le programme du FN précise : « Laïque, la République […] reconnait le rôle du christianisme en général et du catholicisme en particulier dans l’histoire de France et la construction de la civilisation française ». La contradiction est ici flagrante. Au passage une confusion de taille semble faite entre l’espace public civil et la sphère publique officielle de l’Etat. En réalité sous le nom de laïcité, idéal universaliste qui ne saurait privilégier une civilisation et une religion en les opposant aux autres, le FN cultive l’opposition entre le « eux » et le « nous » chère à Carl Schmitt, penseur d’un nationalisme d’exclusion que cultiva l’extrême droite allemande en 1930. Il reprend aussi à son compte le thème du prétendu « choc des civilisations » dont le penseur américain Samuel Huntington affirme la fatalité. Deux sources idéologiques hélas banalisées et totalement contradictoires avec l’universalisme laïque. Oublier les bûchers de l’Inquisition et la chasse aux sorcières pour ne s’en prendre qu’à un islamisme politique mal distingué de la religion musulmane ce n’est pas être laïque mais pratiquer l’histoire et la politique de façon discriminatoire. Une discrimination érigée en idéologie compensatoire qui flatte le peuple plutôt qu’il ne le défend. C’est tourner le dos à l’émancipation laïque et à la paix qu’elle rend possible. Champion des « racines chrétiennes de la France » le FN est si peu laïque qu’il réunit encore des intégristes hostiles au Concile Vatican II. Marine Le Pen a justifié sur France 2 l’installation d’une crèche chrétienne dans la mairie de Béziers par son ami Robert Ménard, qui simultanément interdit les paraboles sur les balcons! Privilège d’un côté, discrimination de l’autre ! Voilà bien l’usurpation que constitue l’invocation purement verbale de la laïcité ! Marine Le Pen prétend garantir la laïcité en faisant inscrire dans la Constitution la formule : « la République ne reconnait aucune communauté ». Ici l’ignorance le dispute à l’imposture ! En droit français, ne sont reconnus que des individus libres pouvant former des associations, y adhérer ou s’en retirer : en France, aucune « communauté », aucun corps intermédiaire, n’a d’existence légale depuis… 1789 ! Le paradoxe est que le FN dénonce sans cesse « toute forme de communautarisme qui favorise l’extension de modes de vie étrangers à la civilisation française » alors que lui-même entend imposer un modèle communautariste pour la France. Il dit rejeter « toutes les formes de discrimination positive » en faveur des « minorités » ; mais est-il prêt à abolir les subventions publiques aux écoles privées confessionnelles ? Il prône ouvertement l’« assimilation », et la « préférence nationale » en condamnant « la diversité, nouveau nom de la préférence immigrée ». Contradiction à nouveau. La laïcité dite « identitaire » du FN est le contraire de l’authentique laïcité fondée sur l’universalisme égalitaire des pères de la Loi de 1905. A force d’exalter un nationalisme d’exclusion, ne risque-t-on pas de nourrir le racisme et la xénophobie ? Jean Marie Le Pen a d’ailleurs vendu la mèche en indiquant que selon lui l’invocation de la laïcité par sa fille était purement « contingente », donc sans nécessité pour l’idéologie du FN. Il est grand temps de dire haut et fort qu’il n’y a pas parti plus antilaïque que le Front National !

◊          François Fillon admet que la loi de 1905 est « une loi de liberté » et qu’elle fonde la neutralité de l’Etat. Mais pour lui, le principe de laïcité « s’est forgé tout au long du XXe siècle » : pas question donc de remettre en cause le Concordat d’Alsace-Moselle, ni la loi Debré de 1959 qui seraient le fruit d’un « consensus au bénéfice de tous » ! Bigre ! A croire que pour lui la « protection apportée aux religions par la République » est plus importante que la liberté de conscience des agnostiques et des athées. L’égalité n’est pas respectée! Drôle de conception de la laïcité pour un candidat soutenu sans gêne par  « Sens commun » et affichant sans retenue sa catholicité érigée en référence identitaire ! Il n’est pas sûr qu’il accorde les mêmes égards aux citoyens de confession musulmane. Il a beau jeu de dénoncer aujourd’hui, autant que Marine Le Pen, un « fondamentalisme musulman particulièrement préoccupant »! Mais dans cet esprit ses excellentes relations de naguère avec les Frères musulmans, l’UOIF, et les monarchies du Golfe paraissent bien paradoxales. Il est vrai que le néolibéralisme peut oublier les droits humains lorsque des marchés juteux se présentent. Soucieux de marquer son ancrage chrétien, François Fillon aspire à une démarche concordataire  de collaboration entre l’Etat et les « religions reconnues », comme sous Napoléon, car supposées d’utilité publique pour leur contribution à l’éducation, à l’intégration, à l’assistance, voire au maintien de l’ordre moral et politique. Tout le contraire de la laïcité, incompatible avec l’octroi de privilèges aux croyants.

 ◊         Emmanuel Macron, dans sa réponse à Charlie, reconnaît que le principe de laïcité « a offert à notre société jusqu’à aujourd’hui 110 ans d’apaisement » grâce à la séparation des Eglises et de l’Etat. Son programme prétend l’appliquer strictement. Cela reste à voir ! Pour lui, une laïcité bien comprise suppose de développer « la connaissance des différentes religions à l’école en prévoyant un enseignement spécifique du fait religieux ». Un tel projet traite la spiritualité de façon discriminatoire, car il laisse de côté la connaissance des humanismes athée et agnostique, qui concernent aujourd’hui un Français sur deux. Mais surtout cet homme qui se dit nouveau et prétend moraliser le capitalisme renoue par son néolibéralisme avec le capitalisme débridé des origines, en faisant de la religion le supplément d’âme d’un monde sans âme. Ministre des finances attentif aux intérêts des capitalistes, cet ancien banquier ne proposa pas d’autre idéal à la jeunesse que celui de « devenir  milliardaire ». Farouche partisan de la Loi El Khomri qui rature le Code du travail, il veut d’ailleurs l’aggraver par ordonnance. Dans cet esprit il nie la lutte des classes, jugée stérile et dépassée, pour favoriser les religions qui seraient seules capables de ré-enchanter le monde et de donner une espérance! Il affirmait en quittant son poste de ministre : « Les religions, notamment l’islam, offrent un accès à l’absolu ; elles proposent du sens … ». Libre au croyant d’affirmer ainsi sa foi, mais il est abusif de suggérer que sans la vertu théologale de l’espérance en l’au-delà le monde perd son sens. Un peu de considération pour celui qui ne croit pas au ciel et cultive l’espoir d’être heureux sur terre grâce à la justice sociale ! La maxime d’Emmanuel Macron, en somme, est typique du couplage propre au dix-neuvième siècle français : exploitation libre et charité ici-bas, compensation dans l’au-delà. Messieurs Rothschild et ses amis de la finance peuvent dormir tranquilles !

◊          Benoit Hamon, curieusement, est optimiste : « je ne crois pas que la laïcité soit en danger ». Mais il fait fausse route dès lors qu’il veut voir dans la loi de 1905 un « riche compromis » entre les religions et l’Etat et non un principe de séparation et de neutralité. Aussi peut-on lui demander à quoi il s’engage quand il dit refuser « tout accommodement avec les pratiques culturelles ou cultuelles qui supposeraient de modifier la loi de 1905 ». Le fait est qu’il n’a pas dénoncé deux propositions antilaïques du groupe de travail « Cohésion républicaine » validées par le parti socialiste le 30 janvier 2015 : « recenser les besoins en lieux de culte et examiner les moyens de répondre aux manques dans certaines parties du territoire » et, « développer les établissements scolaires privés sous contrat. L’enseignement privé confessionnel musulman doit pouvoir se développer dans le respect des principes républicains ». Ce n’est pas le rôle de la République laïque de financer des lieux de culte, ni d’encourager le développement de l’enseignement privé sous contrat alors que l’Ecole publique manque de moyens pour assurer sa mission d’intérêt général. IL ne remet pas en cause les privilèges financiers de l’école privée confessionnelle, financée sur fonds publics alors que les religions n’engagent que les croyants. Il va même jusqu’à introniser l’enseignement privé comme partie prenante reconnue du service public d’éducation en prônant un partenariat privé-public ! Et il ne trouve pas grave l’interdiction de la présence féminine dans certains bars de Seine Saint-Denis ! Benoit Hamon serait-il un adepte inavoué d’une curieuse « laïcité multiculturelle » ?

◊         Jean-Luc Mélenchon n’a pas de brevet de laïcité à présenter, mais c’est pourtant lui qui répond avec le plus de clarté et de précision à Charlie Hebdo. Pour lui la loi de séparation des Eglises et de l’Etat doit être appliquée sur tout le territoire, en Alsace-Moselle comme Outre-mer. Puisque tous les citoyens sont égaux devant la loi, « il ne peut être  question d’aménagement particulier pour telle ou telle religion ». Ce serait créer des discriminations entre croyants et non croyants et même entre croyants eux-mêmes. « Je m’engage donc, déclare Jean-Luc Mélenchon, à refuser les financements publics pour la construction des édifices religieux, des activités cultuelles et des établissements confessionnels. » Un engagement net, conforme à l’idéal républicain. Le principe laïque est clairement réaffirmé : consacrer l’argent public aux services publics de portée universelle. A notre sens cela implique de réserver l’effort de la nation à l’école publique. Ce qui suppose une remise en cause progressive de la loi Debré, non pour nuire à la liberté d’enseignement, mais pour réaffecter l’argent public à sa destination légitime : l’intérêt général, commun aux croyants et aux athées. Par ailleurs le candidat de la France Insoumise est le seul qui fasse ouvertement le lien entre la laïcité et les droits des femmes victimes des « prescriptions à caractère sexuel » de toutes les religions. Il considère donc à juste titre la laïcité comme un  principe d’émancipation » et pas seulement comme une simple sécularisation. « Aucune prescription religieuse, écrit-il, ne doit être imposée par la loi ». La religion relève de la sphère privée : elle ne doit donc engager que les croyants et eux seuls. La laïcité leur permet au demeurant de vivre librement leur éthique de vie dans le respect du droit commun. Voila pourquoi il entend « combattre tous les communautarismes et l’usage politique des religions ». Emancipatrice, la laïcité l’est à plusieurs titres. A chaque personne humaine, elle assure la  liberté de conscience  qui englobe entre autres la  liberté de culte, la liberté d’avoir une religion et d’en changer, ou de choisir un humanisme athée, et la liberté de pensée. Plus radicalement, elle permet à chacun la libre disposition de son corps et de ses actes, de son style de vie et de son être même. Comme elle lui assure le droit de mourir dans la dignité. Ainsi le cadre laïque rend possible la libre construction de l’identité individuelle. En fondant l’ordre public sur les droits humains et non sur les particularismes coutumiers et religieux la laïcité vaut principe de paix, d’intérêt général et d’émancipation.    

Dès le 23 avril, pour défendre la laïcité en même temps que la justice sociale et la refondation écologique, votons Jean-Luc Mélenchon !

 

Henri PENA-RUIZ, philosophe, auteur du Dictionnaire amoureux de la laïcité, Plon, 2014 et 2017 pour la dernière édition revue et augmentée.

Jean-Paul SCOT, historien, auteur de « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle ». Comprendre la loi de 1905, Points Histoire, Seuil, 2005 et 2015, et de Jaurès et le réformisme révolutionnaire, Le Seuil, 2014.

Humeur
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Fin de règne du roi Hollande Ier

par Bernard Teper

 

Notre monarque termine mal.

La Guyane en ébullition est une vitrine de la « réussite hollandaise ». C’est un département français d’une superficie de 83 534 km2 pour 252 000 habitants, soit trois habitants au km2.

Département d’un pays englué dans le néolibéralisme qui promeut l’augmentation des inégalités sociales au mépris de la devise de la République : « Liberté, égalité, fraternité », la Guyane vit dans un dualisme saisissant entre Kourou, vitrine d’Ariane Espace et la majorité du département. C’est dans ce  département qu’existe encore un décret de Charles X qui finance la seule église catholique. A noter que lorsque le conseil départemental en a demandé la suppression, le gouvernement, dans lequel siégeait Christiane Taubira, ministre de la Justice, a demandé l’application du décret !

Le PIB guyanais annuel est de 16 057 euros par habitant alors que celui de la France métropolitaine est de 32 736 euros. Du simple au double ! Le chômage de la catégorie A est de 23 % contre 9,8 % pour la France entière. Du simple à plus du double !

44,3 % de pauvres contre 14 % sur tout le territoire français. Du simple au 1/3 ! 17,2 homicides pour 100.000 habitants contre 1,2 en métropole ! Plus de 14 fois plus d’homicides en Guyane ! 0,96 vols avec violence contre 0,5 en métropole. Le double ! Les deux jeunes ministres dont tout le monde a préféré oublier les noms n’ont pas fait florès sur place avec leurs propositions de 100 millions par an pendant 10 ans alors qu’ils vont quitter le palais dans quelques semaines !

Le résultat des gesticulations de l’hypermédiatique ministre de la santé, Marisol Touraine, est affligeant. 3,2 millions de Français vivent dans un désert médical. Et le projet néolibéral promet d’agrandir ces déserts médicaux. Déjà dans plusieurs endroits de la France métropolitaine, des médecins refusent les malades atteints de pathologies lourdes faute de temps pour pouvoir les suivre. Les internes sont en grève contre le projet de raccourcissement d’un an de leur formation au moment où celle-ci se complexifie. L’espérance de vie n’a pas augmenté du 31 décembre 2014 au 31 décembre 2016. Les réformes néolibérales ont fait croître comme jamais les dépassements d’honoraires. Ils sont aujourd’hui de 14,5 milliards d’euros avec 2,8 milliards pour les médecins, 5,9 milliards pour l’optique, 4,8 milliards pour les dentistes et 1 milliard pour les audioprothésistes. Sans compter certains actes techniques.

Tout cela s’ajoute à la croissance des inégalités sociales, spatiales, de santé, scolaires, de retraite, de services publics (suivant que l’on habite un quartier huppé ou pas), etc. Mais aussi à la croissance de la pauvreté, de la misère, de la désespérance, etc. Mais aussi au traité budgétaire, au CICE, au pacte de responsabilité, aux lois Macron et El Khomri, aux privatisations des biens publics et communs, etc.

Que le PS semble revive le syndrome de 1969 est en fait bien compréhensible. Même si ce n’est pas pour les mêmes raisons. Aujourd’hui, la majorité  de l’ancien électorat socialiste n’accepte plus l’austérité galopante promue par le Parti socialiste. Or ce triste tableau n’est pas dû à un simple manque de volonté mais principalement à la crise structurelle du capitalisme, à sa crise du profit et donc du capital. Et comme la gauche solférinienne est un des agents du néolibéralisme, elle ne peut gouverner autrement que selon la contrainte du néolibéralisme. Voilà pourquoi elle s’oblige à se « moderniser » en se fondant dans la mondialisation néolibérale.

Ecole publique
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Appel du Réseau pour une École Émancipatrice et Laïque (R.E.E.L.)

par un collectif

 

1. Qui ?

Ce réseau se donne pour objectif de rassembler des enseignant-e-s, des parents d’élèves, mais aussi et plus largement tous ceux et celles qui, engagé-e-s professionnellement dans l’Éducation nationale se proposent de partager et de faire connaître ce qu’est la laïcité, d’un point de vue juridique, historique et philosophique en la posant en principe d’organisation sociale et politique.

Nous appelons à être plus nombreux-ses pour résister aux attaques dont elle fait régulièrement l’objet et contrer toute forme d’interprétation de ce qu’est la laïcité.

2. Pourquoi ?

Nous sommes inquiet-e-s de constater depuis quelque temps au sein de l’espace public et médiatique la minoration des débats politiques et économiques au profit des questions religieuses et communautaires. Nous sommes confronté-e-s à deux dérives symétriques. D’une part, un véritable détournement des principes de laïcité par l’extrême droite, la droite dure et une partie de la gauche libérale à des fins de stigmatisations et de récupérations des peurs. Les populations musulmanes ou supposées telles, les Roms, les réfugiés sont tout particulièrement visés par ces attaques régulières.     D’autre part, la formulation par certains courants de la gauche progressiste de revendications cultuelles et communautaristes présentées comme des instruments incontournables de lutte contre le racisme et les discriminations subies par les populations issues de l’immigration postcoloniale.

Nous ne pouvons accepter qu’un principe de combat social, universaliste, égalitaire et profondément émancipateur puisse être ainsi récupéré et sacrifié au nom d’une prétendue guerre de civilisation entre les peuples et les cultures.

Nous ne pouvons accepter que des revendications « cultuelles » prétendument « culturelles » puissent prendre le pas sur le combat pour l’égalité et l’émancipation de toutes et tous. Le communautarisme, le relativisme culturel, les singularismes traversent le mouvement social et politique de gauche dans des proportions inquiétantes, conduisant à des alliances mortifères avec des organisations qui font de la religion ou de l’identité ethnique une idéologie politique au cœur de leur projet de société. Miné par la précarité, le chômage, la montée des inégalités, le salariat achève de se diviser sur des questions identitaires, dévoyant ainsi la lutte pour des droits collectifs et le partage de valeurs communes au profit de la satisfaction de revendications particulières et segmentaires.

3. Qu’est ce que la laïcité ?

* La laïcité n’est pas une opinion ni une valeur, c’est un principe d’organisation sociale et politique qui assure la liberté de conscience, la liberté des cultes et l’égalité des droits entre tous les citoyen-ne-s. Elle définit la communauté politique des citoyen-ne-s par-delà les appartenances religieuses ou idéologiques et attribue la souveraineté à ce corps constitué. Elle ne souffre pas que l’égalité homme-femme puisse être remise en question par des dogmes religieux qui fondent l’organisation sociale sur des rôles particulièrement genrés.

* Le principe de laïcité garantit, depuis la loi de 1905, une ligne de séparation entre la « sphère publique » et la « sphère privée ». Elle organise la séparation entre d’une part la sphère publique (c’est-à-dire l’ensemble des lieux institutionnels et des services civiques où s’exerce l’autorité de l’État, garante de libertés fondamentales : école, services publics, protection sociale) et d’autre part la société civile (rue et plage comprises). La sphère publique est soumise à l’obligation de neutralité à la différence de l’espace public. Ses acteurs doivent exercer leur citoyenneté en faisant abstraction de ce qui les particularise en tant qu’individus. La laïcité protège cette sphère publique, et donc le bien commun, de la domination et de l’emprise des lobbies religieux, politiques et économiques.

* La laïcité est un outil d’unification des salarié-e-s.

Héritée de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Août 1789, la laïcité vise l’intérêt général, C’est la Révolution française qui a imposé, par la volonté générale qui s’y est exprimée, que la loi du nombre prévale sur les intérêts particuliers. La question sociale a pris en France une ampleur toute particulière car le peuple y a joué un rôle unique. Il en découle un droit social et un droit du travail les plus avancés au monde. Les révolutions (1848-1871) et mouvements sociaux (le Front populaire en 1936 tout particulièrement) qui ont nourri la dimension sociale de la République française ont participé d’un grand mouvement de laïcisation de l’État de sorte que le combat social est indissociable du combat laïque.

4. Laïcité et éducation

Le combat pour la laïcité s’est souvent focalisé sur la lutte entre l’école publique et l’école privée. La laïcité à l’école publique s’est peu à peu imposée, sans remettre en cause l’existence d’écoles privées (loi Falloux, 1850). Ces dernières décennies de nombreuses entorses au principe de laïcité ont pourtant vu le jour affaiblissant le principe de séparation établi par la loi de 1905. Nous les dénonçons et les combattons en exigeant :

L’extension du cadre laïque

– L’abrogation de la loi Debré (1959) qui autorise l’octroi de subventions publiques à l’école privée. Comment l’État peut-il affirmer sa laïcité en énonçant d’une part que “La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte” (Loi de 1905 article 2) quand il finance les écoles confessionnelles sur le budget de l’Éducation Nationale? Nous revendiquons une intégration des écoles privées sous contrat dans l’école publique et proposons à leurs personnels d’avoir accès au statut de fonctionnaires d’État.

– L’abrogation de la Loi Carle qui organise le financement public par la commune de résidence pour les enfants scolarisés dans une école privée située dans une autre commune.

– La réaffirmation du principe du monopole de l’État dans la collation des grades et diplômes en partie déléguée aujourd’hui à des établissements du supérieur confessionnel depuis les accords Vatican-Kouchner de 2008.

– L’interdiction de subventions octroyées par des élus locaux à des associations cultuelles et crèches privées.

– Le soutien aux dispositifs et programmes qui défendent et promeuvent les valeurs d’égalité homme-femme et la liberté en matière d’orientation sexuelle. A ce titre, il paraît opportun de rappeler que les intégrismes de toutes obédiences ont conflué avec les tenants de l’ordre moral de la «manif pour tous» pour obtenir le retrait des ABCD de l’égalité.

– L’abolition du concordat d’Alsace-Moselle et du statut concordataire dérogatoire en faveur de l’Église catholique dans les DOM et TOM qui en bénéficient.

Le maintien du respect de la neutralité religieuse pour les personnels et les élèves.

– La défense de l’obligation du respect de la laïcité qui est faite aux enseignant-e-s comme à tous les fonctionnaires de l’État laïque dans le cadre de leurs missions, qu’ils soient ou non face à un public. Cette obligation commence dès la formation en ESPE avec le statut de fonctionnaire stagiaire. Elle est consubstantielle aux lois fondatrices sur l’école laïque et au statut de la fonction publique que nous défendons.

– La défense de l’application du principe de neutralité religieuse aux écolier-ères et lycéen-ne-s. En 1936-7, les circulaires Jean Zay prohibèrent la propagande politique et confessionnelle à l’école.

– Plus récemment la loi de mars 2004 interdit aux élèves dans les locaux scolaires le port de signes et tenues « ostensiblement » religieux. Initiée par un gouvernement de droite, sur fond de racisme anti-musulman-e-s, cette loi divisa fortement la gauche progressiste. Elle fut néanmoins perçue comme un moyen de sortir de situations traitées au cas par cas par les équipes et les directions. Face aux attaques répétées des politico-religieux de tout bord (JRE, Opérations de censures de certaines œuvres…) contre les dispositifs d’émancipation mis en place à l’école (ABCD de l’égalité), abroger cette loi serait un coup de boutoir supplémentaire dans la remise en cause des principes de la laïcité. Nous nous exprimons contre son abrogation car elle réaffirme que les convictions religieuses ne peuvent justifier le refus de certains enseignements, programmes ou remettre en question l’obligation d’assiduité. En soustrayant les écolier-e-s, collégien-ne-s et lycéen-ne-s aux   pressions de leur famille, de leur quartier et d’une partie même de leurs camarades, elle offre un espace de liberté et de protection des mineur-e-s, des jeunes et petites filles notamment en qui s’incarnent les dogmes religieux contraires aux principes constitutionnels d’égalité entre les hommes et les femmes garantis par le principe de la laïcité. L’école publique primaire et secondaire doit être soustraite à l’espace civil ordinaire parce qu’elle fait partie des dispositifs de constitution des libertés, de construction et d’émancipation des futur-e-s citoyen-ne-s.

– Dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, il s’agit de réaffirmer la priorité des savoirs sur les croyances et l’obligation de respect des modalités d’examen tout en revendiquant :

=> une prise en compte dans les programmes de la colonisation et de l’immigration du point de vue des peuples dominés.

=> la mise en place de dispositifs éducatifs institutionnels de lutte contre le sexisme et l’homophobie à l’école et les moyens pour les mettre en œuvre.

Pour autant, nous ne pouvons accepter l’instrumentalisation de la laïcité dans la sphère éducative à des fins de stigmatisation de certaines populations. Afin de lutter contre ces dérives, nous nous positionnons contre :

– L’extension de la loi de 2004 à l’université et dans les écoles supérieures car nous considérons que les étudiant-e-s font le choix ou non d’afficher des positions politiques et d’arborer des signes religieux en toute conscience.

– La circulaire Châtel interdisant les accompagnant-e-s de sorties et de voyages scolaires de «manifester, par leur tenue ou leurs propos, leurs convictions religieuses, politiques ou philosophiques lorsqu’ils accompagnent les élèves». Car les parents qui accompagnent des sorties scolaires sur la base du volontariat ne sont ni des agents ni des collaborateurs du service public. L’appel à des accompagnateurs bénévoles relève d’une politique globale de désengagement de l’État dans le domaine de l’éducation. L’accompagnement en sortie scolaire devrait avant tout reposer sur des personnels et non sur le volontariat des familles. En outre, cette circulaire, en visant implicitement les femmes voilées, contribue à banaliser un discours ambiant discriminatoire à l’égard des musulman-e-s. Nous sommes pour rappeler à toutes les personnes intervenant auprès des élèves dans le cadre d’activité scolaire l’interdiction de tout prosélytisme religieux, politique ou commercial.

– La volonté de certaines municipalités d’imposer des repas uniques. La cantine doit rester un lieu ouvert à toutes et tous avec des choix connus à l’avance.

La laïcité ne peut se réduire à une seule de ses dimensions, celle du rapport aux religieux. Elle garantit également la liberté de conscience et d’expression et se propose d’organiser la vie collective entre les êtres humains engagés sur le chemin de l’égalité et de l’émancipation. Cela implique :

– Le droit à l’éducation pour toutes et tous par l’application réelle et renforcée de la loi d’obligation scolaire aux enfants des sans-papiers, des migrant-e-s, des Roms avec les moyens nécessaires en personnel-le-s et le rétablissement des classes d’accueil à l’intention des élèves allophones à effectif limité avec enseignant-e-s formé-e-s et des mesures coercitives vis à vis des collectivités territoriales qui refusent l’inscription des enfants sans papiers, des migrant-e-s, des Roms par des moyens directs ou détournés.

– le droit au logement, à la santé, à l’emploi, etc.

Lutter pour l’application réelle de ces droits, c’est aussi contribuer à unir le prolétariat d’aujourd’hui pour un projet éducatif, social et égalitaire au-delà des divisions ethniques et religieuses.

5. Comment nous organiser ?

Une structuration à deux niveaux :

Education

Constituer un réseau rassemblant des personnels syndiqués ou non, des parents organisés ou pas (Associations de Parents d’Élèves) car la question de la laïcité et son application traversent toutes les Organisations Syndicales et les acteurs du secteur de l’éducation. Réunissons ceux et celles qui ne se reconnaissent plus dans le communautarisme défendu par certains courants au sein du mouvement syndical afin de rompre le sentiment d’impuissance et d’isolement des camarades qui condamnent le dévoiement de la laïcité, afin de débattre, de nous former et de remettre au cœur des luttes sociales l’intérêt collectif et les valeurs communes d’égalité sans pour autant rien concéder sur le terrain de la défense des minorités et de la diversité culturelle.

Citoyenne

Coordonner ce réseau avec des courants associatifs, politiques et syndicaux dans d’autres secteurs professionnels qui refusent le repli identitaire et la défense du religieux comme réponse aux discriminations raciales/ethniques et à la paupérisation d’une partie grandissante de la population.

Nous appelons celles et ceux qui se retrouvent dans cette démarche, à signer ce texte et à prendre part à la construction du Réseau pour une Ecole Émancipatrice et Laïque (R.E.E.L.).

Pour nous contacter : reedemlaique@orange.fr

Sophie Asselineau, Sud Education 94 – Brigitte Barre,  institutrice – Philippe Barre, syndicaliste – Pierre-Yves Bernard , instituteur, Champigny sur Marne – Valérie Bretel , Professeure en Lycée Professionnel – Annick Champeau, Syndicaliste Sud 94 – Jean CARROY, enseignant retraité – Eric Charles, instituteur dans le 94, Sud éducation 94- Nicolas Chaudet militant SUD Education Calvados – Geneviève Guilpain, formatrice ESPE, sud Education – Liliane Guenot , Sud Education – Marie Guisnel, syndicaliste, institutrice retraitée- Fabienne Lebreton , Professeure en Lycée Professionnel – Alain Le Leuxhe, enseignant retraité – Philippe Potard, Agent Administratif, Région Île-de-France – Evelyne Rodde, Professeure en Lycée Professionnel Anglais, Lille – Philippe Tissot, enseignant 93 – Zekri Zehra  : Professeure en Lycée Professionnel, contractuelle.

Culture
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Armand Gatti est mort le 6 avril 2017

par La Parole errante

 

Gatti, Dante, Sauveur est né le 26 janvier 1924 à la maternité de l’hôpital de Monaco, fils d’Auguste Gatti, balayeur et de Letizia Luzona, femme de ménage.
Armand Gatti, c’est le journalisme qui lui a voulu ce prénom, mais Dante il est resté, aussi.
Avant il fut Don qui, résistant, arrêté, évadé, parachutiste.
Il fut journaliste, au Parisien Libéré, reporter couronné par le Prix Albert-Londres en 1954, puis à Paris-Match et d’autres journaux.
Il fut auteur, dramaturge, metteur en scène, Le Crapaud Buffle, le Poisson Noir, La Vie Imaginaire de l’éboueur Auguste G., Chant public devant deux chaises électriques, Les Treize soleils de la rue Saint-Blaise, Le Cheval qui se suicide par le feu, Rosa collective, La passion du général Franco, Le chant d’amour des alphabets d’Auschwitz, le Cinécadre de l’esplanade Loreto, Didascalie se promenant seule dans un théâtre vide, Le couteau d’Evariste Galois, sont quelques uns des titres de son théâtre.
Il fut réalisateur de films, consacré avec le premier, L’Enclos, à Cannes en 1961, ignoré dès le second, El Otro Cristobal, tourné à Cuba, suivirent Le Passage de l’Ebre en Allemagne, Nous étions tous des noms d’arbres en Irlande du Nord.
Et Gatti se fit écrivain public, vidéaste, nomade, du Brabant Wallon à Montbéliard, de Ris-Orangis à Strasbourg, en passant par Toulouse, Marseille, L’Isle d’Abeau, Avignon, Genève, Besançon, Lyon, etc.
Il prit le chemin de la Parole errante pour une longue marche dans la traversée des langages et la physique quantique. N’en finira plus d’explorer Les sept possibilités du train 713 en partance d’Auschwitz.
De Gatti, Henri Michaux disait à leur première rencontre : « Depuis vingt ans parachutiste, mais d’où diable tombait-il ? » La question reste ouverte.
Gatti est à jamais dans l’espace utopique que ses mots ont déployé, celui où le communard Eugène Varlin croise Felipe l’Indien, où Rosa Luxembourg poursuit le dialogue avec les oiseaux de François d’Assise, où Antonio Gramsci fraternise avec Jean Cavaillès, Buenaventura Durruti avec Etty Hilsum, Auguste G. avec Nestor Makhno.
Gatti, si on ne le sait déjà, on le saura bientôt, est l’un des plus grands poètes de notre temps et des autres.

Il est possible de (ré)écouter l’émission “là-bas si j’y suis”, consacrée à Armand Gatti “poète Volcan”.



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