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Pour une montée nationale derrière le mouvement syndical revendicatif organisant l’unité des forces du salariat

par Évariste

 

Contre les ordonnances Macron, après le lancement du mouvement social par le mouvement syndical revendicatif les 12 et 21 septembre 2017 mobilisant plusieurs centaines de milliers de manifestants, la France insoumise et ses alliés ont réussi leur montée nationale avec plus de 100.000 personnes le 23 septembre. Déjà le secteur syndical des transports lance une reconductible dès le 25 septembre, puis toutes les organisations syndicales de retraités se mobiliseront le 28 septembre.
Au-delà, l’appel à la grève est lancé par toutes les organisations syndicales de la fonction publique pour le 10 octobre. Tout cela doit converger vers une montée nationale à Paris de toutes les organisations du salariat derrière le mouvement syndical revendicatif soutenu par l’ensemble du mouvement social et politique.
Voilà ce que nous attendons de la réunion des responsables du mouvement syndical revendicatif. En attendant, organisons ici et là les débats nécessaires pour préparer cette décision. Mais aussi lançons ici et là les initiatives d’éducation populaire refondée pour convaincre ceux qui ne le sont pas encore.
Jusqu’à la victoire finale !

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Pourquoi faut-il relancer la dynamique des maisons des jeunes et de la culture ?

par Max Leguem

 

Source : L’Humanité

Rappel des faits. À l’heure où la société se trouve fragmentée et où toute une génération est en quête de repères, des MJC doivent fermer ou revoir leurs ambitions pour des raisons budgétaires.

“Une société qui n’éduque plus est une société qui ne répare plus…”

Max LeguemDirecteur de MJCPar Max Leguem Directeur de MJC.
Je suis entré dans les MJC à l’âge de 15 ans. Amoureux de rock, la MJC était pour moi le lieu dans lequel je pouvais vivre ma passion. Happé par cette passion, je ne me doutais pas que j’étais en train en même temps de me former à bien d’autres choses et à dire bonjour au reste de ma vie. Occupé à organiser des concerts, sélectionner des groupes, gérer un budget, servir au bar, ranger, négocier avec un conseil d’administration… Je n’avais pas alors idée qu’on appellerait ça un jour « l’apprentissage de la citoyenneté ». Bénévole puis animateur salarié, directeur adjoint, puis directeur de MJC, j’ai à chaque étape bénéficié de l’aide d’une société qui disait que demain était une promesse et qui tenait sa promesse. Nous sommes nombreux à avoir suivi ces parcours initiatiques. Pourquoi de tels parcours ont-ils disparu ? Qu’est-ce qui a changé dans l’époque ? La MJC se veut être un lieu d’éducation populaire. Éducation, voilà un mot qui a perdu de son crédit et dont l’esthétique laisse à désirer. Éduquer signifie transmettre des normes et des valeurs. Des normes et des valeurs… Oui, mais lesquelles ? Une société qui désire avoir une mission éducative en dehors de la cellule familiale est une société consciente des valeurs qu’elle porte et veut transmettre. C’est aussi une société qui croit que les êtres humains se transforment et, par extension, que la société peut se transformer elle aussi.

Quand il est dit partout que la marchandisation du monde est notre unique horizon, nous disons que la société n’est plus transformable. Dans ce cas, à quoi bon vouloir mener une action éducative ? Le monde se divise alors en deux : les « winners » et les « losers ». Il faut être du bon côté. Tout le monde n’a pas la chance qu’on lui offre ses costumes. La mission éducative est reléguée au seul espace familial. D’ailleurs, on prévoit désormais des sanctions pour ceux qui faillissent dans cette tâche, avec la suppression des allocations, voire du logement social.

Une société qui n’éduque plus est une société qui ne répare plus et qui ne pardonne plus. J’en veux pour preuve que, dans le même temps où l’on ferme les MJC, on revient sur l’ordonnance de 1945 sur la protection des mineurs, on ouvre des prisons, des hôpitaux psychiatriques, on crée des polices municipales et des systèmes très coûteux de surveillance vidéo. Il existe encore un système d’éducation nationale, mais de plus en plus de professeurs se définissent eux-mêmes comme des « enseignants » et disent ne plus vouloir être des « éducateurs », tout occupés qu’ils sont à transmettre « les contenus des programmes » armés de leurs « référentiels de compétences ».

J’oubliais l’essentiel : l’acte éducatif est profondément un acte d’amour. Eh bien, une société qui n’éduque plus est une société… qui n’aime plus. Dans cette société, on s’aime soi, on n’aime plus les autres. Plus on s’aime soi, moins on aime la vie. Comment la vie qui nous traverse, qui vit à travers nous, se prolonge après ?

Oui, on ferme les MJC. Qui est au courant, qui en parle dans la campagne électorale ? Un élément ferait bien toutefois d’être pris en compte par tous les candidats aux élections : l’abstention. Le jour approche où ces élus pourraient bien ne plus être légitimes au regard du suffrage universel, ne parvenant même plus à atteindre 50 % de votants parmi les inscrits sur les listes. La question est alors la suivante : où sont les lieux où l’on apprend cette fameuse citoyenneté dont tout le monde nous rebat les oreilles ? Pourquoi ces mêmes élus qui ont dit qu’ils « étaient Charlie » et ont défilé pour protéger notre « modèle de société », notre liberté d’expression, suppriment les financements des MJC dès lors qu’elles osent interroger un tant soit peu les politiques publiques qu’ils mènent au plan local ? Je ne plaisante pas ; parmi ces élus il y en a même qui lisent ce journal. Comme disait Coluche : « J’ai les noms. »

Être un citoyen, n’est-ce pas pourtant apprendre à gouverner et à être gouverné ? Sans cet apprentissage des responsabilités, la démocratie renvoyée au vote tous les cinq ans n’est que la façon, la méthode, l’art de gérer l’impuissance et la détresse du peuple.

Nous fêtons en avril l’anniversaire de Nuit debout. Il y a un an, je m’étais rendu moi aussi place de la République, pour voir. J’y ai vu des personnes qui jouaient de la musique, qui dessinaient, qui chantaient, qui dansaient, qui faisaient de la cuisine, du jardinage et qui discutaient politique. Bref, j’y ai vu une MJC en plein air ! Eh les gars, y en a 85 en région parisienne ! J’y ai vu quand même une différence : dans nos MJC, on n’a plus le droit de parler politique, dans le sens de créer du débat public autour de nos vies. À part ça, on est tous Charlie.

Le monde, c’est ce qui existe là, sous une certaine forme. Le monde existe dans chaque MJC. La MJC pourrait être ce lieu dans lequel les personnes osent réduire leur écart de compréhension et de puissance d’agir entre la réalité et leur action. Que chacun puisse questionner la société en dehors des lieux d’experts, en partant de son expérience personnelle, est un véritable enjeu démocratique. Abolir la distance entre société civile et société politique, faire que la société civile soit irrémédiablement politique. Les MJC devraient être ces lieux de fabrique citoyenne. Elles ont été pensées et inventées pour ça au sortir de la Seconde Guerre mondiale.

J’ai appris dans les MJC qu’éduquer à la citoyenneté consistait à encourager la croyance des personnes en leur capacité d’agir sur la société pour la changer. Quand cette croyance s’éteint, s’éteint aussi la démocratie. La fédération régionale des MJC d’Île-de-France va devoir demander sa mise en redressement judiciaire et risque d’être liquidée. Jusqu’ici tout va bien.

Retrouvez la suite de l’article sur le site de l’Humanité avec les contributions d’Agnès Martin, bénévole, secrétaire au conseil d’administration de la MJC de Limours et Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste.

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De la société civile et autres réjouissances

par Saül Karsz

 

Source : http://www.pratiques-sociales.org/de-societe-civile-autres-rejouissances/

Dans son numéro de début juin dernier, L’Humanité des débats publie des extraits d’une table ronde à propos de l’appellation société civile. Document court et intéressant, comme celui de Libération du 17 mai qui va dans le même sens.

Deux versants principaux caractérisent cette appellation de plus en plus usitée, l’un officiel et auto-proclamé, l’autre effectif. Premier versant : elle s’oppose à société politique, société des hommes et des femmes politiques, Etat, appareils institutionnels. Même si, par le passé, elle a été un synonyme de l’une ou de l’autre de ces expressions. Aujourd’hui, société civile entend désigner la société réelle, hors considérations partisanes et idéologiques [sic], la société des gens concrets aux prises avec des problèmes concrets, en opposition à la société des hommes et femmes politiques traditionnels, de gauche et de droite, empêtrés dans des décadences certaines, pas toujours ragoûtantes. A ce titre, elle symbolise une volonté de renouveau. L’illustrent les députés du parti de l’actuel président français : ceux-ci compensent leur inexpérience des rouages institutionnels et politiques grâce à leur qualité essentielle de porte-parole attitré, supposé pragmatique et a-idéologique, de ladite société civile.

Renouveau sans doute nécessaire. Lourdeurs et ankyloses font aujourd’hui florès. Superflu cependant de remarquer que ce grief ne concerne ni toutes les institutions ni tous les politiques. Le renouveau peut se faire selon différentes directions, en vue d’objectifs bien hétérogènes. Il y a des renouveaux parfaitement régressifs et réactionnaires.

Deuxième versant : ladite société civile n’a rien d’un bloc indivis et sans failles. Ceux qui la composent ne se trouvent pas en état d’apesanteur politique et idéologique, nantis d’une sorte d’abstinence socio-historique. Si les gens réels sont bien aux prises avec des problèmes réels, ces problèmes ne se laissent pas déchiffrer sans lunettes, interprétations, orientations jamais neutres – sans prises de parti. De fait, les représentants attitrés de cette société civile appartiennent, pour la très grande majorité, aux classes moyennes et supérieures, diplômées, commerçantes ou industrielles aisées. Employés et ouvriers brillent par leur absence. Et Le Monde de remarquer que le langage des grandes écoles de commerce est devenu habituel à la Chambre des députés. Les rangs des élites de toujours s’en trouvent davantage étoffés. Autant dire que la société civile, loin de remplacer le supposé ancien régime, l’actualise en lui faisant franchir des obstacles qui semblaient insurmontables. A la droite décomplexée succède le néolibéralisme sans états d’âme, et même sans âme.

Société civile : formule superflue pour penser la société existante, idéale pour l’imaginer comme un tout sans clivages. Voilà un slogan pour agir sans trop se poser de questions, c’est-à-dire pour perpétuer l’état des choses. Ce n’est pas un concept pour réfléchir, argumenter et agir en conséquence. Cette formule fait allusion à un certain réel : accumulation des pouvoirs, prise en compte a minima des intérêts et besoins des classes populaires, consolidation d’un régime de démocratie approximative. Mais ce réel, elle ne permet nullement de l’analyser, bien que ses enjeux s’avèrent particulièrement consistants et visibles. Elle y fait allusion tout en faisant illusion sur la connaissance de ce réel qu’en fait elle s’emploie à escamoter. A la fois aporie et impasse : poudre de perlimpinpin.

Mais elle ne manque pas d’intérêt, en raison du défi qu’elle comporte. Celui d’obliger à définir hic et nunc ce que les vieilles et toujours actuelles notions de « droite » et de « gauche » veulent précisément dire. Non pas en termes de vœux plus ou moins pieux mais de pratiques effectives. Et si c’était là le renouveau à affronter ? Chantier immense, auquel s’adonner de toute urgence. Et pas seulement dans le champ politique et institutionnel.

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Le projet de loi « Plan climat » de Nicolas Hulot

par Michel Marchand

 

Le projet de loi de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, présenté le 6 septembre à l’Assemblée nationale, vise à faire sortir d’ici 2040 la France de l’ère du pétrole en « mettant fin à la recherche et à l’exploitation des hydrocarbures ». L’ambition est louable sur le papier. Quatre points émergent du projet de loi : mettre fin à la production d’hydrocarbures en France d’ici 2040, en finir à la même échéance avec les voitures à essence et diesel, lutter contre la précarité énergétique et réduire de 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025.

Production d’hydrocarbures en France.

Cette production était de 0,8 million de tonnes (Mt) en 2016, chiffre bien modeste comparé à la production de la Russie (451 Mt) ou du Canada (215 Mt). La production française d’hydrocarbures ne représente que 1% de la consommation nationale. Malgré la portée symbolique du projet de loi au vu de l’urgence climatique, son décryptage par les associations Attac, 350.org, Les Amis de la Terre et le Collectif du Pays Fertois « Non au pétrole et au gaz de schiste » (http://www.amisdelaterre.org/Mettre-fin-aux-energies-fossiles-Decryptage-de-la-loi-Hulot.html) met en évidence le décalage entre  la communication du gouvernement et ses effets d’annonce  avec le contenu réel du projet.

Ainsi, les permis actuels d’exploration des hydrocarbures pourront être prolongés et donner lieu à de nouvelles concessions qui pourront être également prolongées jusqu’en 2040. Par ailleurs,  le Code minier (qui n’est pas modifié dans le projet de loi) ne distingue pas les hydrocarbures conventionnels des hydrocarbures non conventionnels. Par conséquent, l’octroi d’une concession ouvre la possibilité à l’industriel qui la détient d’exploiter tout type d’hydrocarbures, à condition qu’il n’utilise pas la technique de fracturation hydraulique, technique qui n’est toujours pas définie par la loi. Dans le projet de Nicolas Hulot, ce qui est interdit est seulement la « prolongation d’une concession pour une durée dont l’échéance excède 2040 » (article 1). Ceci signifie que toutes les concessions actuelles pourront être prolongées. Seule la durée de cette prolongation variera : les concessions venant à échéance en 2020 pourront être prolongées de 20 ans, celles expirant en 2025 de 15 ans, etc. Et les concessions déjà octroyées pour une période excédant 2040 se poursuivront au-delà de cette date “butoir”, en raison de la non rétroactivité de la loi.

Nécessité d’une planification écologique et d’une cohérence politique.

Sortir de l’ère du pétrole nécessite pour la France d’adopter en premier lieu une position liée à ses importations de gaz et de pétrole qui représentent chaque année une facture énergétique de plus de 60 milliards d’euros (Mds €). Vouloir présenter un objectif à l’horizon 2040 signifie engager le pays dans le temps long, dans un processus nécessitant une planification écologique qui définit les priorités dans le domaine énergétique, mais également dans celui de la production et de la consommation des biens et des services. Le projet de loi de Nicolas Hulot ne prend pas cette direction puisqu’il n’engage aucun processus de transition énergétique d’ici 2040.

La sortie programmée des énergies fossiles doit évidemment commencer dès à présent et ne peut attendre cette date hypothétique de 2040, vu l’urgence écologique. Le changement climatique dont les effets se manifestent de plus en plus chaque année, montre que le modèle économique est insoutenable pour la planète, à la fois par le productivisme et le libre-échange. En mesurant l’empreinte écologique, on peut estimer le jour du « dépassement », date à laquelle les ressources renouvelables de la planète ont été consommées. Ce jour a été effectif au 2 août cette année au lieu du 1er octobre en l’an 2000. Au-delà de cette date et jusqu’à la fin de l’année, nous vivons « à crédit » de notre planète. Cette mesure globale cache évidemment les disparités qu’il y a entre les différentes régions du monde, entre les pays du Nord et du Sud.

Le projet de loi se devait de dépasser cette décision symbolique de stopper la production d’hydrocarbures en France qui n’est que marginale par rapport à la consommation nationale. C’est plutôt un grand débat sur la transition énergétique qui est attendu dans la société française autour de la sobriété et de l’efficacité énergétique, du développement des énergies renouvelables, de la place du nucléaire, et de prendre en compte l’objectif du pays à l’horizon 2050, c’est-à-dire diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre pour répondre aux engagements de la COP21. Dans un tel débat, le droit à l’accès à l’énergie est fondamental puisque 12 millions de personnes vivent aujourd’hui en situation de précarité énergétique. A ce stade, on ne peut se satisfaire de l’aide du gouvernement de proposer une aide (globalisée à 4 milliards €) pour porter un diagnostic de leur habitat, alors que c’est un vaste programme national de rénovation des logements pour les rendre conformes à la catégorie A des diagnostics de performance énergétique qui est attendu au niveau social et énergétique.  Mais en réalité, c’est à l’opposé de cette direction que le gouvernement veut promouvoir l’habitat social, en adoptant un programme de construction de logements sociaux qui ne soit pas contraint par les normes sociales et environnementales.

Pour la part de réduction du nucléaire dans la production d’électricité (50 % en 2025), la décision de savoir quelles centrales fermer n’est toujours pas prise. L’objectif d’en finir avec la commercialisation des voitures roulant à l’essence ou au diesel d’ici 2040 reste flou, précisant que des efforts seraient faits sur les transports ferroviaires et fluviaux, ce qui souligne l’incohérence des décisions prises lors du quinquennat précédent par un ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron, qui vantait les performances de l’industrie automobile française au diesel et le déplacement par bus pour les gens modestes.

 



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