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Mireille Knoll, notre grand’mère à tous

par Évariste

 

Rescapée de la rafle du Vél’ d’hiv organisée par une partie des forces de police au service de la collaboration et du nazisme, voilà qu’elle est assassinée parce qu’elle est juive, en 2018. Cet assassinat raciste révulse tous les universalistes républicains. Car c’est parce que nous manquons de principes de la République sociale (liberté, égalité, fraternité, laïcité, solidarité, démocratie, universalité, souveraineté populaire, droit à la sûreté, développement écologique et social) que ce racisme ordinaire est encore possible.

Qu’elle fut digne, universaliste, la position de Daniel Knoll, le fils de la victime assassinée appelant tous à participer à la marche blanche pour le souvenir de sa mère Mireille Knoll !

Honte au CRIF

Mais le président du CRIF, l’ancien membre du Betar (extrême droite sioniste) Kalifat, a permis à la Ligue de défense juive (autre organisation d’extrême droite sioniste) d’avoir une attitude inqualifiable vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon à la marche blanche d’hommage à Mireille Knoll. D’ailleurs des personnalités en désaccord politique avec Jean-Luc Mélenchon comme Laurent Joffrin (directeur de la rédaction de Libération), Alain Jakubowicz (ancien président de la Licra),  Raphaël Glucksman, Natacha Polony, Raphaël Enthoven ont notoirement critiqué l’attitude inqualifiable du président du CRIF. Preuve que si la Ve République n’est plus républicaine, il y a encore des réflexes républicains dans notre pays.

Quel communautarisme étriqué que de ne pas faire la différence entre le combat radical contre le racisme vis-à-vis des juifs1 et la critique du gouvernement de l’Etat d’Israël.

Nous persistons et nous signons : les partisans universalistes de la République sociale que nous sommes, nous lions le combat laïque au combat social, nous pratiquons un anti-racisme radical et global mais nous critiquons le gouvernement d’extrême droite israélien.

  1. Pour notre part, nous préférons parler du racisme anti-juif ou du racisme anti-musulman plutôt que d’antisémitisme et d’islamophobie. []
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La critique de la religion doit être liée à la critique sociale et à la critique de l’État

par Bernard Teper

 

Si nous baignons encore dans l’idée que les rapports juridiques et  les formes de l’État ne peuvent être compris  que par eux-mêmes ou « par la prétendue évolution générale de l’esprit humain » (alors qu’ils prennent racine dans les conditions d’existence matérielle des hommes), de même, ignorant l’analyse marxienne (NOTE), nous pouvons ignorer que « c’est l’homme qui fait la religion et non la religion qui fait l’homme ». Or c‘est bien le mode de production de la vie matérielle qui conditionne le processus de la vie sociale, politique et intellectuelle en général. Ce n’est donc « pas la conscience des êtres qui détermine leur être, c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience »

Voilà pourquoi l’athée stupide ne peut pas engager une critique de la religion, qui va servir ensuite à la critique de la politique, de l’État et de l’économie politique. Car il ne suffit pas de nier la religion, encore faut-il expliquer dialectiquement pourquoi, à un moment ou à un autre, une société se donne une expression idéologique sous telle ou telle forme de religion. Dit autrement, sans comprendre les causes des formes religieuses, y compris intégristes voire djihadistes, on ne peut pas en faire une critique et donc les combattre. Ainsi, dans le chapitre du Livre I du Capital consacré au « fétichisme de la marchandise », Marx analyse le travail humain exactement comme il analysait le rapport de l’homme à la religion. Le double caractère de la marchandise produit un mystère. Ce mystère contribue à voiler les rapports sociaux qui sont à l’œuvre derrière l’acte productif, tout comme le mystère religieux contribue à voiler l’essence humaine de l’homme :

 « Car la misère religieuse est tout à la fois l’expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’un état de choses où il n’est point d’esprit. Elle est l’opium du peuple. »

Or c’est le même type de démonstration que Marx utilisera quand il engagera la critique de la politique, de l’État et de l’économie politique. Pour cela, il montre que nous avons besoin d’une théorie. Il dira par exemple : « l’analyse des formes économiques ne peut s’aider du microscope ou des réactifs fournis par la chimie : l’abstraction est la seule force qui puisse lui servir d’instrument ».

L’Homme vit son existence capitaliste sous le signe de la séparation

Ne pouvant vivre une totalité idéale dans la vraie vie, un certain nombre de personnes vont chercher un fantasme d’une totalité idéale dans une sphère religieuse séparée. Marx réitère la même analyse concernant l’État. Il développe l’idée que l’État se justifiait par la séparation de l’homme privé – dans la société civile – et de l’homme citoyen –  dans le corps politique des citoyens -,  séparation que l’État lui-même légitime. Dans La question juive, il admet l’idée que si la religion reste dans la sphère privée de l’individu, le croyant (le juif en l’occurrence) sera émancipé en tant que croyant, mais le sera-t-il en tant qu’homme ?

« Les limites de l’émancipation politique apparaissent immédiatement dans le fait que l’État peut se libérer d’une entrave, sans que l’homme en soit vraiment libéré, que l’État peut être un État libre, sans que l’homme soit un homme libre ».

L’État est une puissance mystique

Qui dit État dit « société civile », qu’Engels  définit comme « la sphère de l’activité de production et de reproduction de la vie matérielle ». Mais pour Marx « l’État politique se comporte envers la société civile d’une manière aussi spiritualiste que le ciel envers la terre. » Dit autrement, il n’y a pas de neutralité de l’État et dans la société civile règnent  les inégalités sociales et la concurrence de tous contre tous. Dit autrement, toute transformation révolutionnaire sociale et politique passe par la destruction de l’État et par le changement des rapports de production et des conditions d’existence dans la société civile.

De même, pour que la vie de l’homme cesse d’être religieuse – et on a vu qu’elle continuait à être religieuse même dans un État seulement laïque, dès lors que l’on définit l’illusion religieuse comme le dédoublement et le masque d’une situation réelle par une situation illusoirement vécue -, nous devons lier le combat laïque au combat social et plus généralement former un projet holistique globalisant tous les combats humains. La bataille pour un État laïque n’est pas une fin en soi mais un préalable pour une conception révolutionnaire.

De même que la laïcité n’est pas une fin mais un moyen, dans la pensée de Marx, la « vraie démocratie » ne peut exister tant que subsistent les inégalités liées à la propriété privée, essence des rapports de production capitalistes. Cependant l’intensification de la démocratie au sein du capitalisme est un moyen de hâter le moment de la transformation sociale et politique.

Dit encore autrement, la transformation révolutionnaire ne peut s’opérer sans remise en cause de l’État, de la société civile, de la propriété privée, et donc passe par la socialisation des moyens de production.

Mais pour Marx, il s’agit d’engager tout cela après les ruptures nécessaires mais dans un processus de transition. Sa différence avec les anarchistes provient du fait que, pour lui, il ne suffit pas de libérer la société civile de l’État, mais aussi de libérer l’homme de la société civile capitaliste. Cela correspond à l’idée qu’une société sans État suppose une base sociale sans antagonismes sociaux dans les rapports de production, sans obligation du marché, de la marchandise et de l’argent tels qu’ils fonctionnent au sein du capitalisme.

 « Le monde religieux n’est que le reflet du monde réel. Une société où le produit du travail prend généralement la forme de marchandise, et où, par conséquent, le rapport le plus général entre les producteurs consiste à comparer les valeurs de leurs produits, et, sous cette enveloppe des choses, à comparer les uns aux autres leurs travaux privés à titre de travail humain égal, une telle société trouve dans le christianisme, avec son culte de l’homme abstrait, et surtout dans ses types bourgeois, protestantisme, déisme, etc., le complément religieux le plus convenable. »

« En général, le reflet religieux du monde réel ne pourra disparaître que lorsque les conditions du travail et de la vie pratique présenteront à l’homme des rapports transparents et rationnels avec ses semblables et avec la nature. La vie sociale, dont la production matérielle et les rapports qu’elle implique forment la base, ne sera dégagée du nuage mystique qui en voile l’aspect que le jour où s’y manifestera l’œuvre d’hommes librement associés, agissant consciemment et maîtres de leur propre mouvement social. »

NOTE
Les textes mis entre guillemets sont issus des œuvres de K. Marx (Critique de la philosophie du droit de Hegel ; Le roi de Prusse et réforme sociale, par un Prussien ; A propos de la question juive ; Le Capital ; Manuscrits de 1844, « Préface » de 1859 à la Critique de l’Économie Politique de Karl Marx) ou de F. Engels (L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État).

 

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« Diony coop : Des coopératives alimentaires autogérées dans le 9-3 »  

par Zohra Ramdane

 

Ce livre de Jean-Claude Richard sous-titré « Apprendre en faisant » est publié par les Editions libertaires  (2017, 79 pages pour 4,5 euros seulement ! voir le site de l’éditeur), je voudrais vous pousser à le lire, à joindre l’auteur pour qu’il vous fasse visiter leur AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) et leurs deux coopératives alimentaires de consommation (et bientôt 3 car il y a de nouvelles demandes !). Et puis aussi, leur université populaire : la Dionyversité dont les séances sont en général notées dans l’agenda du Réseau Education populaire et de Respublica que vous trouvez régulièrement sur nos sites!

250 paniers hebdomadaires pour l’AMAP et un millier de références produit pour près de 500 familles coopératrices. Et cela fonctionne depuis des années ! Les principes sont simples. C’est moins cher et meilleur qu’ailleurs. Et en plus, pour le même prix, c’est de la co-éducation populaire ! La vente se fait exclusivement qu’aux coopérateurs au prix d’achat des produits payés aux fournisseurs à la livraison. Les frais de fonctionnement sont payés par une participation financière de tous les coopérateurs, pas de salariés, plus de 70 bénévoles font tourner le dispositif tant pour les achats, que pour l’étiquetage, que pour les réceptions des produits, que pour l’entretien, que pour  l’ouverture et la fermeture des coopératives. Pas de direction, pas d’assemblée générale. Le fonctionnement se fait par des commissions thématiques : commission fournisseurs, commission administrative et financière, etc. Ces commissions sont directement exécutives et toutes les réunions sont soumises à la connaissance de tous les coopérateurs par le site et la liste de discussion. Tout coopérateur peut venir dans ces commissions. Tous les coopérateurs peuvent prendre l’initiative d’un achat fournisseur si le coopérateur-trésorier, autodésigné chaque année, lui confirme que l’argent est en caisse pour cet achat. Un coopérateur-comptable tient les comptes à posteriori. Tous les produits sont bio ou issus de l’agriculture raisonnée. Tous les fournisseurs sont des petits producteurs ou de petits grossistes. Ces derniers sont présentés dans son livre.

Les connaisseurs de ce secteur feront la différence entre l’expérience Food Coop de Brooklyn à New York et de Diony Coop à Saint-Denis (93). Comme quoi, il y a coopérative et coopérative. Si vous rencontrez Jean-Claude Richard, il vous expliquera la différence.

En fait, avec ce livre, vous avez les conseils de base et les informations pour vous permettre d’ouvrir une coopérative alimentaire dans votre ville. Par exemple, il vous sera présenté les différentes possibilités de cadre de travail avec le centre des impôts soit «  en activités non lucratives avec gestion désintéressée » soit en étant soumis à la TVA (mais dans ce cas, comme on vent au prix d’achat, c’e sont les impôts qui vous remboursent la TVA sur les matériels et les services !). Idem pour leur préférence pour les planches de coffrage pour étagères plutôt que de passer par des étagères commerciales. Idem pour le choix de la banque ou de l’assureur…

Et bien d’autres astuces.

Et puis, Diony coop, ce n’est pas seulement un magasin, c’est un  constructeur d’amitiés et de co-éducation. Et cela n’a pas de prix pour les éducateurs populaires que nous sommes! Par ailleurs, l’histoire nous apprend que la transformation sociale et politique n’arrive pas seulement par le haut car dans ce cas-là, nous avons des exemples de transformation qui ont mal finis. Nous savons qu’il faut articuler le mouvement d’en haut avec le mouvement d’en bas. Et bien, n’oublions pas aussi de faire par le bas. A bon entendeur, salut !

 

La Dionyversité, 4 place Paul Langevin 93200 Saint-Denis
Contact : dionyversite@orange.fr – Sites dionycoop.org et dionyversite.org

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Écrivains insoumis. Une initiative à Marseille

par Danielle Gangai

 

Les auteurs sont  membres de la France insoumise, Marseille.

Les couches populaires connaissent des difficultés qui souvent empirent : pauvreté, chômage, logement insalubre, accès difficile aux services publics, fracture numérique. Une grande partie de cet électorat s’est tourné vers le candidat Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle, mais a nourri aussi une forte abstention aux élections législatives. Expliquer l’importance de voter ne suffit plus pour lutter contre l’absentéisme. Il s’agit de rétablir une confiance avec un électorat trahi depuis des décennies par des politiques de promesses non tenues et faussement qualifiées de « gauche ». Il s’agit également de convaincre de ne pas céder aux promesses du FN. Il ne faut pas non plus laisser la République en marche (LREM) récupérer une partie de l’électorat à partir des réseaux clientélistes du PS. Pour cela, la France insoumise (FI) s’adresse directement aux habitants des quartiers populaires pour leur proposer des solutions et les aider à récupérer du pouvoir sur leurs vies, en partant de leurs préoccupations. Il n’existe pas de problèmes mineurs. Tout est politique dès lors que la dignité humaine est attaquée.

A Marseille, diverses initiatives ont vu le jour dans les quartiers populaires : caravane santé, atelier législatif sur la « sécurité dans les quartiers populaires », lutte contre la pauvreté. Une permanence hebdomadaire d’écrivains publics insoumis s’est mise en place à la permanence parlementaire du député Jean-Luc Mélenchon. L’idée initiale qui a germé lors des Amphis d’été de la France insoumise à Marseille en août 2017, était simple : faciliter l’accès aux droits sociaux et si besoin guider la personne pour effectuer une démarche administrative, connaître ses droits et/ou l’orienter. L’initiative a débuté en début d’année 2018 avec deux écrivains publics bénévoles soucieux de mener une action concrète en plaçant la FI dans le quotidien de nombreux concitoyens en situation difficile, voire précaire.

L’expérience apprend qu’il existe une certaine hiérarchie des demandes. En premier lieu, du moins à Marseille, les demandes de logement social sont prépondérantes. Viennent ensuite les démarches à réaliser :

  • auprès de diverses administrations (CAF, Pôle emploi, Etat civil, Impôts), pour obtenir des prestations sociales (RSA, CMU, AME, allocation handicap) ;
  • pour orienter les personnes qui se trouvent en situation de surendettement ;
  • pour évaluer le droit des étrangers résidant en France ;
  • pour orienter les migrants demandeurs d’asile.

Tout ceci intervient aussi dans un contexte de fracture numérique où l’obligation de faire les démarches en ligne, décourage les plus démunis et les incite à abandonner des prestations auxquelles ils ont droit.

La question s’est posée naturellement de savoir quelle différence peut-il y avoir entre un écrivain public bénévole œuvrant dans un contexte associatif neutre politiquement et un écrivain insoumis ? La différence essentielle réside pour l’écrivain insoumis, dans la qualité de l’accueil de la personne, l’aide à apporter pour résoudre son problème… et en même temps avoir le temps du dialogue avec cette personne, si elle le souhaite, en parlant aussi politique. Pour illustrer le propos, voici un cas concret, pas toujours facile à faire admettre pour une personne qui vit en situation de précarité : certains imaginent que le député JLM dispose d’un lot de logements sociaux qu’il peut octroyer. Il est vrai que Marseille connaît bien cette pratique clientéliste. Il faut alors expliquer que la démarche de la France insoumise ne procède pas ainsi, elle est avant tout collective et non une réponse à une demande individuelle.

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« Une chambre en Inde », d’Ariane Mnouchkine

par Bernard Teper

 

Allez voir ce spectacle ! Original comme toutes les pièces que crée la directrice du Théâtre du Soleil.  D’abord baigné par les phrases de Gandhi dans la partie restaurant où on se régale de plats du sous-continent indien, je ne peux m’empêcher de vous en citer  une qui pourra surprendre ceux qui ne le connaissent pas bien : « Là où il n’y a le choix qu’entre la lâcheté et la violence, je conseillerais la violence ». Et  bien d’autres que je vous invite à lire en faisant le tour du restaurant.

Puis le spectacle nous conduit dans une chambre vivante en Inde, hantée par tous les désordres géopolitiques et les horreurs obscurantistes du monde (Daesh, les talibans, les mariages forcées, etc.) mais sur le mode du patchwork (un spot publicitaire de Daesh sur la bande son de « Lawrence d’Arabie » !) et de l’humour. Un spectacle contre les horreurs du monde présenté cash. Avec une troupe de théâtre composée de plusieurs dizaines de nationalités. Tout cela pour montrer que l’humanité est une et indivisible tout en étant culturellement divisée.

Puis Ariane Mnouchkine appelle à la rescousse Shakespeare, avec le roi Lear et Richard III, Tchékov, avec sa Mouette et ses Trois sœurs, pour finir avec Chaplin dans « Le dictateur ». Couplage merveilleux. Avec toujours l’idée que le théâtre est nécessaire à la vie et à l’humanisme. Une scène d’horreur où des hommes proches de la mort récitent une pièce de théâtre.

Mais tout cela est entrecoupé de scènes artistiques superbes, chantées et dansées, du Theru Koothu, vieux théâtre traditionnel tamoul évoquant les épopées du Mahabharata. En fait, comme dans Le nom de la rose Umberto Eco nous propose trois romans en un, le policier, le philosophique et l’historique, Ariane Mnouchkine nous propose plusieurs pièces de théâtre dans la même soirée, comme je viens de le suggérer. Mais en y réfléchissant plus avant, il vaut mieux dire qu’Ariane Mnouchkine nous présente un seul théâtre, le sien.

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Scolarité obligatoire à 3 ans : une aubaine pour l’enseignement privé

par Observatoire de la Laïcité Scolaire 76

 

Après l’annonce de l’obligation scolaire à partir de 3 ans à la rentrée 2019, l’OLS 76 observe un effet secondaire indésirable. La Loi Debré de 1959 sur les établissements d’enseignement privés s’applique en effet sur la scolarité obligatoire. Donc aucun paiement d’enseignant de classe maternelle privée sur le budget de l’Education Nationale ni aucun versement de forfait communal (entretien, équipement, chauffage…) n’étaient jusqu’alors exigibles pour les élèves des classes maternelles privées. Depuis plusieurs années, les communes connaissent une austérité budgétaire sans précédent et les mesures de carte scolaire pour la rentrée 2018 se soldent par la fermeture de nombreuses classes maternelles publiques en particulier en milieu rural. Habile extension du financement public, la mesure d’obligation scolaire à 3 ans est dès lors une aubaine pour l’enseignement privé à 95 % catholique qui de plus ne manquera pas de proposer ses services dans les secteurs abandonnés par le service public. L’OLS 76 souhaite que les fonds publics soient dévolus à la seule école publique, c’est pourquoi il avait remis au Préfet en 2015 une pétition demandant l’abrogation de la Loi Debré.

Le 29 mars 2018

OLS 76 est composé d’élu-e-s, de syndicats (FSU 76, Snuipp-FSU 76, Sud-Education 76, Snuep-FSU), d’associations (Comité de Réflexion et d’Action Laïque 76, DDEN de Seine-Maritime, FCPE 76) – Contact : observatoirelaicite76@laposte.net

 



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