Mode d'emploi

Soutenir et financer

Bien que le journal électronique soit rédigé par des contributeurs non rémunérés, nous devons faire face à des frais (notamment informatique). C'est pour cela que votre aide financière est la bienvenue pour nous permettre de continuer à vous informer sur les combats de la Gauche Républicaine et Laïque. Pour ce faire vous pouvez faire une adhésion de soutien en vous inspirant du barème ci-après et en nous envoyant sur papier libre vos Noms, Prénoms, Adresse et courriel à :

Les Amis de ReSPUBLICA
27, rue de la Réunion
75020 PARIS

Barème indicatif :
Chômeurs, RMIstes, Etudiants : 10 €
SMIC et au-delà : entre 25 € et 100 €

 
A la une
Rubriques :
  • A la une
  • Chronique d'Evariste
  • 19 avril 2018
  • conquis sociaux
  • lettre 873
  • SNCF

Le capitalisme est aujourd’hui obligé de casser les conquis sociaux. Voilà donc l’ennemi : le capitalisme 

par Évariste

 

Quand le sage montre la lune, beaucoup regarde le doigt ! Quand on est mécontent de Sarkozy, on choisit Hollande, puis mécontent de Hollande on vote Macron. Bientôt Macron deviendra impopulaire. Est-ce que la solution sera de voter pour un autre représentant de l’oligarchie capitaliste ? La question devient la suivante : « Est-ce que les citoyens, les travailleurs ont intérêt à se bouger uniquement pour changer de gérant du capital ?  »La société du spectacle souchée sur le dispositif médiatique du mouvement réformateur néolibéral tente toujours de nous pousser à changer de gérant du capital dès que celui qui est au pouvoir n’a plus assez de soutiens populaires. Et pour l’instant, il réussit à nous diviser.

D’abord, en attaquant le principe de laïcité. Jean Jaurès disait que sans la laïcité, il y aurait une division entre ouvriers catholiques et ceux qui ne le seraient pas. Et qu’avec la laïcité et la loi de séparation, la religion était reléguée dans la sphère privée des citoyens et que cela unifiaient le prolétariat en vue de satisfaire les revendications ouvrières (repos du dimanche-1906, retraites ouvrières et paysannes-1910, impôt sur le revenu-1914). En développant le relativisme culturel inhérent au mouvement réformateur néolibéral, le dispositif Macron réussit, pour l’instant, de diviser le camp progressiste sur ce thème mais en même temps, il développe le communautarisme religieux pour lui faire jouer certaines missions de service public qui lui sont transférées suite au processus de privatisation des services publics.
Mais aussi, en réussissant ici et là, à diviser le salariat en faisant rentrer dans les têtes que le malheur des chômeurs et des salariés sans statuts spéciaux sont dus à ceux qui ont des statuts spéciaux (salariés de l’énergie, de la SNCF, des trois fonctions publiques, etc.). Alors que le but du mouvement réformateur néolibéral est en fait de baisser le ratio de tous les salaires par rapport à la somme des richesses produites. Tout simplement parce qu’il a besoin de plus de dividendes pour alimenter la spéculation immobilière, seule possibilité d’avoir pour l’oligarchie des taux de profits élevés (but du capitalisme) depuis que les taux de profits dans l’économie réelle sont très bas (période néolibérale).
Aucune innovation technologique n’a réussi à faire remonter les taux de profits de l’ensemble de l’économie capitaliste contrairement aux innovations précédentes (électricité, machine à vapeur, automobile, train, avions, etc.). La guerre, moyen d’augmenter les taux de profits grâce à la destruction du capital ne peut avoir lieu qu’en dehors du monde développé vu les capacités de destruction massive des grands pays impérialistes en concurrence entre eux. L’intensification et la déshumanisation du travail a entraîné des nouvelles maladies professionnelles (surmenage, stress, troubles musculo-squelettiques, etc.) voire une augmentation du nombre de suicides sur les lieux du travail y compris dans la fonction publique. Il ne reste donc, pour les dirigeants du système, que la baisse des salaires directs et socialisés. D’où l’attaque contre le salariat et pour l’auto-entreprenariat, contre le Code du travail, l’attaque contre les statuts, contre la Sécurité sociale, l’école et les services publics. Et qu’il faut un autre modèle politique basé sur un nouveau mode de production pour retrouver le chemin de l’émancipation par l’augmentation du niveau de vie du plus grand nombre avec le développement de la sécurité sociale, de l’école et des services publics.
Comprenons également que pour faire baisser les salaires socialisés, il faut faire baisser toutes les retraites. Pour ce faire, le projet est de mettre tous les salariés et indépendants dans une caisse unique fonctionnant par points ou en comptes notionnels. Mais cela demande de casser préalablement les statuts spéciaux (type SNCF par exemple) et remplacer des fonctionnaires par des contractuels de droit privé.
Voilà pourquoi la résistance de tous les travailleurs à l’attaque contre les cheminots, contre la privatisation des services publics, contre les fonctions publiques est nécessaire. Si nous perdons cette bataille, ce sera encore plus dur pour tous après.

Avec ce que nous venons de dire, on comprend pourquoi le nouveau gérant du capital, Emmanuel Macron, soutenu par les dirigeants de la finance internationale, de l’Union européenne, du grand patronat, de la haute technocratie administrative, de la quasi-totalité des médias, des intellectuels organiques du capital, et des artistes également organiques du capital, veut aller vite. Car il doit faire cela avant la mi-mandat.
Voilà pourquoi le dispositif macronien s’est sorti du bourbier de Notre-Dame-des-Landes pour se concentrer sur l’attaque contre les cheminots et pour développer la privatisation massive des services publics et la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires (50.000 dans la fonction publique d’Etat et 70.000 dans la fonction publique territoriale) via le Comité Action Publique 2022 (CAP 22). Le premier ministre a annoncé le 13 octobre dernier que le but était d’organiser « des transferts au secteur privé, voire des abandons de missions ». Il devrait annoncer en mai 2018 les mesures précises. Outre les suppressions de postes de fonctionnaires et la déstructuration des missions de service public, on aura des embauches de contractuels de droit privé, la totale dématérialisation électronique d’ici 2002, la rémunération à la rentabilité, le renforcement du pouvoir des directeurs technocrates et la généralisation du « nouveau management public » (avec son lot de harcèlement, de stress, de maladies professionnelles nouvelles, de suicides sur les lieux de travail, etc.). Et là cela va impacter la vie quotidienne vu que tous les services publics y compris les services de proximité seront impactés.

Et nos tâches dans tout cela ?

Pour l’instant, suite aux manifestations du 22 mars, nous avons le conflit des cheminots qui perdure avec un début de solidarité financière par collecte électronique, la journée interprofessionnelle de la CGT le 19 avril et la montée parisienne pour une marche le 5 mai 2018 lancée par Ruffin et Lordon avec une partie des forces syndicales le 4 avril dernier à la Bourse du travail de Paris, marche soutenue par la France insoumise. Notre première tâche est de faire converger l’ensemble de ces forces syndicales et politiques car sans convergence pas de victoire possible.
Notre deuxième tâche consiste à mener dans un moment de luttes sociales la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle pour combattre la division populaire comme notée en début d’article. Refusons la division du peuple et ciblons nos vrais adversaires qui participent de l’oligarchie capitaliste et de leurs alliés. Rassemblons le salariat et refusons le recul des conquis sociaux. Développons le lien entre le combat laïque et le combat social pour rassembler et promouvoir la souveraineté populaire. Le tout en utilisant toutes les méthodes d’éducation populaire refondée (réunions publiques, conférences populaires sans conférenciers, cinés-débats, débat théâtral, ateliers de lecture, etc.
Notre troisième tâche est de prendre le temps de la formation politique pour ne pas déléguer le processus décisionnaire à des élites même populaires.

Si le combat social est une priorité immédiate pour lutter contre la politique mortifère et destructrice d’Emmanuel Macron, deux enjeux demeurent que nous aurions tort de mettre en seconde priorité. La crise écologique (climat, biodiversité, pollutions) demeure n’en déplaise au silence de Nicolas Hulot et la planification écologique est une exigence par rapport à l’appétit sans limite des tenant du néo-libéralisme. Raison de plus pour soutenir également le versant écologique de la lutte des cheminots dans la période car un politique écologique appelle le transfert programmé de la route vers le train tant pour les voyageurs que pour le fret. C’est-à-dire tout le contraire de la politique du gouvernement et de la direction de la SNCF. Cette dernière a développé des filiales privées de transport par route pour concurrencer le rail !
Le second enjeu est la crise migratoire que l’on peut résumer par ces deux chiffres, 25 millions de réfugiés climatiques en 1998, 250 millions à l’horizon 2050. Le bouleversement attendu de nos sociétés ne sera pas réglé par la loi Asile et Immigration telle qu’elle est présentée par Gérard Collomb, le sinistre d’Etat, au nom du gouvernement actuel.

Il y a encore loin de la coupe aux lèvres mais l’espoir demeure. Hauts les cœurs et échangeons entre nous.

Service Public
Rubriques :
  • Combat social
  • Service Public
  • grève
  • lettre 873
  • SNCF

C’est l’intérêt général que défendent les cheminots

par Henri Pena-Ruiz

 

Les hommes du rail ne sont pas des privilégiés, mais l’avant-garde d’un mouvement de préservation des biens communs. Les Britanniques peuvent témoigner des effets de l’ouverture à la concurrence, et à la privatisation.

A la Libération, la France a choisi de lier la reconquête de sa liberté au souci de justice sociale. D’où le programme du Conseil national de la Résistance. La Sécurité sociale s’est construite sur l’admirable principe qui veut que l’on cotise selon ses moyens et que l’on reçoive des soins selon ses besoins. Délivré de la loi du marché, le sens du bien commun a prévalu. L’idée de service public, déjà incarnée en 1937 par la SNCF avec le Front populaire, permet à chaque personne d’accéder aux biens de première nécessité. Santé, instruction et culture, accès à l’eau et à l’énergie, au transport doivent être à la portée de tous sans que pèsent les inégalités géographiques et sociales. D’où la nécessité de services publics de caractère national, tournés exclusivement vers l’intérêt général. La France a ainsi montré la voie d’une société solidaire et juste, soucieuse des biens communs, et de la solidarité redistributive. L’Europe aurait pu faire de même.

Malheureusement, c’est l’homme d’affaires atlantiste Jean Monnet qui en a impulsé la construction par le biais d’une économie dissociée du social. L’ultralibéralisme a vu tout le parti qu’il pouvait tirer d’une telle Europe, y compris sur le plan idéologique : la paix entre les peuples a servi de prétexte et de travestissement à la dure loi de la dérégulation. Le capitalisme n’assure la compétitivité qu’en externalisant ses coûts écologiques, humains et sociaux. Il les abandonne à la puissance publique dont il critique pourtant toute intervention. L’assisté, c’est donc lui, puisqu’il ne prend pas en charge ces coûts alors que son idéologie prétend se fonder sur la responsabilité individuelle. Quant à l’idée d’une Europe fraternelle, elle a été dévoyée au point d’écœurer les peuples. On a voulu faire croire que la concorde nationale et internationale impliquait la concurrence libre et non faussée, assortie du moins disant social. D’où la privatisation à marche forcée des services publics, impulsée par la directive européenne 91/440.

Le Medef, par la voix de Denis Kessler, a fixé le cap le 4 octobre 2007 : «Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de le défaire méthodiquement.» L’Europe a exaucé ce vœu. Le sort réservé à la SNCF par Emmanuel Macron s’inscrit dans ce sillage. Au prix de préjugés honteux concernant les cheminots et le service public, hélas trop souvent colportés par certains médias. Des exemples. Les pannes et dysfonctionnement des trains ? Les cheminots n’y sont pour rien. La réduction drastique des dépenses de maintenance et de renouvellement du matériel pèse autant sur eux que sur les usagers, au passage rebaptisés «clients». Marché oblige. Chacun sait ce que fut le désastre de la privatisation du rail en Angleterre. (voir le film de Ken Loach, The Navigators).

Les «privilèges» prétendus des cheminots ? Ridicule et mensonger. La «prime charbon» a disparu dans les années 70. Rien d’arbitraire n’existe en la matière : on a jugé normal de prendre en compte les contraintes effectives du métier. Ne nous trompons pas de cible. Le régime des frais déductibles et des stock-options, les défiscalisations et les paradis fiscaux, les parachutes dorés sont quant à eux de vrais privilèges. La dette ? Les cheminots n’y sont pour rien. Le service public, non plus. Ce sont les politiques successives qui l’expliquent. Le tout-route a pris la place du rail, au détriment du fret ferroviaire et des lignes dites non rentables, mais aussi de l’environnement. La priorité aux TGV s’est conjuguée avec le délaissement des trains de proximité, délégués aux régions. Elle a coûté très cher. L’oubli de l’aménagement du territoire et de la nécessaire égalité de tous les citoyens, où qu’ils habitent, a rompu le principe de solidarité nationale. La péréquation qui fait que les régions riches aident les régions pauvres est un principe républicain, et structurant du service public. Il en allait ainsi des lignes qui dégagent des profits par rapport à celles qui ne le font pas.

Chaque personne doit pouvoir se déplacer pour un coût raisonnable. Comparons ce qui est comparable, au lieu d’agiter des images d’Epinal. Les Anglais paient leur transport trois à quatre fois plus cher que nous. Voulons-nous vraiment cela ? Le «service privé au public» qu’on nous propose comme alternative au service public authentique est une mystification. L’intérêt général n’y est pas aussi essentiel car il doit composer avec l’intérêt particulier. La mise en concurrence prépare inéluctablement la privatisation, et il n’est pas vrai que le maintien de capitaux publics nous préserve d’un tel processus. L’ouverture au capital privé, à terme, fera éclater le service public du rail, et, à travers lui, l’égalité des usagers, qui deviendront financièrement tributaires des limites de leurs lieux de vie. Aux uns, les TGV, aux autres, les autocars. Qui peut oser dire que le confort est le même, sinon les nantis qui ne souffriront pas des inégalités régionales et sociales ? Et tout cela au détriment de la responsabilité écologique.

Amis cheminots, tenez bon, car votre combat est de portée universelle. Au-delà de vos conditions de travail et de vie, qu’aucun prétexte ne doit permettre de négliger, vous défendez l’intérêt général. A rebours du dénigrement médiatique, nous sommes de plus en plus nombreux à vous soutenir, car votre mouvement est exemplaire. Vous portez l’idéal solidariste du service public. Votre lutte est un gage d’avenir. Celui d’une société qui préserve le sens du bien commun.

Société
Rubriques :
  • Combat social
  • Société
  • DAL
  • ELAN
  • lettre 873
  • Logement

Vers une aggravation de la crise du logement avec le projet de la loi ELAN

par Michel Marchand

 

Malgré les engagements du précédent gouvernement de François Hollande concernant le logement (loi ALUR, loi relative à la mobilisation du foncier public, loi pour la transition énergétique, etc.), le nombre de personnes confrontées à la crise du logement n’a pas cessé d’augmenter : 143 000 personnes sans domicile fixe (une augmentation de 50% en 10 ans), 4 millions de personnes mal logées (pas de logement personnel, conditions de logement très difficiles), et plus de 12 millions de personnes fragilisées par rapport au logement (locataires en situations d’impayés, précarité énergétique, effort financier excessif, etc.). Les expulsions locatives (plus de 15 000 personnes) surviennent toujours avec le concours de la force publique, soit trois plus qu’il y a 17 ans. Sur les 34,5 millions de logement en France, 4,5 millions sont des logements sociaux (13%) et 1,8 millions de personnes sont en attente d’un logement social.

Depuis plus de 40 ans, les gouvernements successifs se sont désengagés du financement du logement social, le réservant aux plus défavorisés développant ainsi les ghettos. Avec l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la casse du modèle social s’accélère et s’amplifie, et le secteur du logement n’y échappe pas.

Le dispositif ultra-libéral s’est rapidement concrétisé après les élections et la mise en place du nouveau gouvernement. Le ministère du Logement est supprimé et la politique du logement est reléguée à un simple sous-secrétariat d’Etat. La première décision prise a été la diminution des aides personnelles au logement (APL) de 5 € pour tous les allocataires au 1er octobre 2017. La seconde attaque a pris forme par la diminution de 60 à 100 € par mois de l’APL pour les locataires du parc social, diminution compensée obligatoirement sur les fonds propres des organismes de logement social, chiffré à 1,8 milliard €, se traduisant par des effets sur le quotidien des habitants avec la diminution de l’entretien et des travaux, par la non-construction de nouveaux logements sociaux (évalué à 54 000) et la non-réhabilitation, notamment la rénovation énergétique de 103 000 logements qui ne ne se feront pas faute de moyens suffisants. Le dernier dispositif du gouvernement est le projet de loi dit « Evolution du Logement et Aménagement numérique » (ELAN) qui porte un coup fatal au logement social :

  • vente imposée de logements sociaux au secteur spéculatif (1% du parc des bailleurs sociaux, soit plus de 40 000 logements HLM),
  • baisse des normes qui garantissent la qualité de la construction du logement, entraînant la mise à mal des normes environnementales et la quasi disparition des normes handicap (cette obligation est limitée à 10% des logements neufs contre 100% actuellement),
  • concentration des bailleurs sociaux, conduisant à la disparition des bailleurs locaux et éloignant les organismes HLM du terrain,
  • examen de la situation du locataire tous les 6 ans, prélude au bail HLM en CDD, attaque directe contre le droit à un logement stable,
  • instauration d’un bail de 1 à 10 mois (bail mobilité), aubaine pour les marchands de sommeil de pouvoir louer de courte durée, autre attaque contre le droit à un logement stable puisque ce sera le bailleur qui fixe la durée de la location,
  • durcissement à l’égard des locataires les plus modestes en situation d’impayé,
  • absence de mesures pour les sans abris, etc.

L’objectif du gouvernement est de privatiser le logement social pour l’offrir aux actionnaires et mettre fin à l’institution HLM en permettant la vente en bloc de logement sociaux à des personnes morales. Le gouvernement veut faire passer l’idée que la production massive de logements fera spontanément baisser les prix de l’immobilier, or c’est l’inverse qui se produit : plus on construit, plus les prix montent, jusqu’à la crise. Le gouvernement a fait le choix de défendre les intérêts à court terme des milieux de l’immobilier, de la spéculation et de la finance.

La Confédération nationale du logement (CNL) apporte des contre propositions au projet de loi ELAN, se basant sur les enjeux sociaux et écologiques d’une véritable politique du logement en France. Le logement doit être un droit qui ne relève pas de la législation ordinaire , ni être réduit à une « valeur constitutionnelle » mais être inscrit au sommet de la hiéarchie des normes de la République.

Si le droit au logement est un droit fondamental, il s’inscrit dans un service public du logement et seuls les organismes de logement social sont en capacité de répondre aux besoins et non leur privatisation. Les HLM constitue un modèle de société et le relèvement du plafond de ressources (actuellement de 10,3%) permettrait l’accès des ménages à revenu moyen au logement social, évitant la mise en ghetto des plus défavorisés (projet gouvernemental) et permettant une réelle mixité sociale. Cette mixité est également conditionnée à l’élaboration de nouvelles disposition pour la stricte application de l’article 55 de la Loi SRU (respect du seuil de 25% de logement social d’ici 2025).

La politique du logement passe par un habitat rénové et accessible. L’encadrement des loyers est un outil pour réguler le marché et les sanctions devraient être strictes. Lutter contre l’habitat indigne (risques de saturnisme, d’incendie, d’intoxication au plomb) qui est un des grands fléaux du parc locatif privé (entre 400 000 et 500 000 logements concernés) est un moyen de lutter contre les marchands de sommeil et non leur donner la possibilité de faire des location sur courte durée comme le prévoit le projet de loi ELAN. Il est par ailleurs inacceptable que l’expulsion de familles soit toujours une réalité. Un moratoire doit être adopté ; ces expulsions pour cause d’impayés locatifs sont liés à 47% à la perte d’un emploi et à 15% à une perte de revenu suite à un divorce. Les mesures prises par le projet de loi ELAN s’avèrent insuffisantes pour répondre à l’urgence. Au niveau écologique, le secteur du logement est mis à contribution pour limiter le réchauffement climatique. La réhabilitation des logements anciens est indispensable avec l’objectif d’amener le parc ancien à un niveau de performance énergétique de catégorie A ou B d’ici 2025. Quant à la construction de nouveaux logements, les normes environnementales seront mises à mal avec l’application du projet de loi ELAN.

Enfin, une politique du logement doit donner la parole aux habitants en renforçant la démocratie locative : chaque habitant doit avoir son mot à dire sur ses conditions de vie et d’habitat, la création d’un statut d’élu associatif doit permettre à la personne d’effectuer son mandat de représentant dans les instances où il siège dans les conditions satisfaisantes (congés rémunérés, congés de formation, prise en charge des frais de garde des enfants, ..), l’accès à des salles pour les réunions d’habitants doit être gratuits,…

Une politique du logement passe nécessairement par l’aide financière de l’Etat et non l’inverse comme le montre les subventions versées par l’Etat au Fonds national des aides à la pierre (FNAP) qui passent de 160 millions € en 2017 à 40 millions € en 2018, alors que 1,8 millions de personnes sont en attente d’un logement social !

Le printemps 2018 montre bien la nécessité de la convergences des luttes sociales dans tous les domaines de la société.

Références

Fédération du Droit au logement (DAL) Analyse sommaire et survol du projet de loi ELAN (5 avril 2018) https://www.droitaulogement.org/2018/04/analyse-sommaire-et-survol-du-projet-de-loi-elan/

Confédération générale du logement (CNL) (2018) Plan Logement 2018. Crise du logement : on ne demande pas la lune, on a la solution. www.lacnl.com



Si vous ne souhaitez plus recevoir cette lettre, désinscrivez-vous en cliquant ici.

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association :
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27, rue de la Réunion
75020 PARIS
Courriel : respublica@gaucherepublicaine.org
Site: gaucherepublicaine.org