n°909 - 02/09/2019
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Les conditions de la révolution citoyenne

par Évariste

 

Comprendre la complexité et les contradictions du réel politique, être capable de les clarifier sans tenter l’impossible simplification, définir son but politique (le bout du chemin), penser la stratégie agonistique (avec ses principes constitutifs, ses ruptures nécessaires et ses exigences indispensables) pour y parvenir (le chemin lui-même), et engager la transformation du réel dans un processus de transition 1)Il faut placer cette terminologie dans la perspective de constitution d’un « bloc historique » – au sens de Gramsci – de différentes classes sociales (dont les couches sociales mobilisées lors du mouvement des gilets jaunes : ouvriers et employés et les couches moyennes en voie de paupérisation) rassemblées pour la transformation sociale et politique. Comme dans toutes les révolutions, cette stratégie exige que triomphe une nouvelle hégémonie culturelle. Mais quand le bloc historique prendra le pouvoir, il y aura une période de transition durant laquelle il faudra renforcer ce bloc historique alors que nos adversaires essayeront de le fissurer. Si la stratégie agonistique doit permettre la constitution d’un bloc historique culturellement majoritaire au moment de la prise du pouvoir, la lutte des classes et les tendances à l’élargissement ou au rétrécissement du bloc historique continueront lors de la période de transition. Il n’y aura jamais de fin de la lutte car le paradis n’existe pas., voilà l’ensemble du travail politique à effectuer si l’on ne veut pas être un simple spectateur du moment qui passe.

Mais tout cela répond d’abord aux contradictions inhérentes du réel (objectives et subjectives) déterminantes en dernière instance, puis aux conditions qui, elles, sont à travailler par les militants politiques, syndicaux et de l’éducation populaire refondée. Encore faut-il ne pas se contenter d’un simple programme politique, somme toute nécessaire mais pas suffisant pour « renverser la table ».

Ces conditions doivent répondre aux questions politiques de la période concrète (liste non exhaustive):

  • Pourquoi l’intensification des politiques néolibérales a-t-elle suscité un mouvement social important (les gilets jaunes) surgissant hors du mouvement syndical et politique ?
  • Pourquoi cette intensification des politiques anti-sociales a-t-elle entraîné un recul de la mobilisation politique et syndicale dans la séquence 2017-2019 ? Période qui a consacré le passage de la CFDT comme premier syndicat public et privé confondus et qui a vu un développement des forces « autonomes » de la jeunesse dans le carré de tête des manifestations, carré de tête situé devant la manifestation syndicale !
  • Pourquoi le couple néolibéral (d’une part la stratégie macroniste et d’autre part la stratégie de l’union des droites avec le RN), est-il toujours, et de loin, en tête des élections malgré un soutien faible parmi les électeurs inscrits? ce qui en creux en dit long sur l’analyse que nous pouvons faire du camp progressiste (voir pour cela notre analyse des élections du 26 mai 2019).

Nous avons esquissé une première liste des conditions de la révolution citoyenne dans notre précédente chronique du début juillet. Cette liste n’est pas plus exhaustive que la liste des questions ci-dessus, mais nous la soumettons au débat, auprès de vous lecteurs, et lors des réunions populaires organisées ici et là d’ici la fin de l’année 2019.

Nous en reparlerons bien sûr aussi lors de la réunion des correspondants de l’Appel « Combat laïque – Combat social – Fédérer le peuple » du 12 octobre à Paris (l’adresse exacte sera transmise à tous ceux qui se seront inscrits préalablement sur combatlaiquecombatsocial@gmail.com ou sur evariste@gaucherepublicaine.org).

Notes de bas de page   [ + ]

1. Il faut placer cette terminologie dans la perspective de constitution d’un « bloc historique » – au sens de Gramsci – de différentes classes sociales (dont les couches sociales mobilisées lors du mouvement des gilets jaunes : ouvriers et employés et les couches moyennes en voie de paupérisation) rassemblées pour la transformation sociale et politique. Comme dans toutes les révolutions, cette stratégie exige que triomphe une nouvelle hégémonie culturelle. Mais quand le bloc historique prendra le pouvoir, il y aura une période de transition durant laquelle il faudra renforcer ce bloc historique alors que nos adversaires essayeront de le fissurer. Si la stratégie agonistique doit permettre la constitution d’un bloc historique culturellement majoritaire au moment de la prise du pouvoir, la lutte des classes et les tendances à l’élargissement ou au rétrécissement du bloc historique continueront lors de la période de transition. Il n’y aura jamais de fin de la lutte car le paradis n’existe pas.
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Leur écologie et la nôtre

par André Gorz

 

Ce texte, initialement paru en avril 1974 dans le mensuel écologiste Le Sauvage, a été repris dans lundimatin#203, le 6 août 2019

NDLR – Malgré les désaccords que nous pouvons avoir par ailleurs avec André Gorz, ce texte précurseur nous a paru très juste quant au lien entre capitalisme et écologie. Ceux qui le qualifient de père de l’écologie politique, l’ont-ils bien lu ? On est loin des prêcheurs d’une apocalyptique fin du monde et de l’extinction de l’espèce, eux qui démobilisent de nombreux militants des combats centraux de la période.
Car le capitalisme n’est pas un « état stable ». Au fil des crises de développement des forces productives, il mute et s’hybride pour traverser les tempêtes. Sur le plan du combat idéologique, tout lui va pour générer la confusion : aujourd’hui c’est l’écologie qui est promue valeur suprême du Capital, et s’en font complices ceux qui négligent la globalisation des combats pour se focaliser sur la seule défense de la Planète.

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Evoquer l’écologie, c’est comme parler du suffrage universel et du repos du dimanche : dans un premier temps, tous les bourgeois et tous les partisans de l’ordre vous disent que vous voulez leur ruine, le triomphe de l’anarchie et de l’obscurantisme. Puis, dans un deuxième temps, quand la force des choses et la pression populaire deviennent irrésistibles, on vous accorde ce qu’on vous refusait hier et, fondamentalement, rien ne change.

La prise en compte des exigences écologiques conserve beaucoup d’adversaires dans le patronat. Mais elle a déjà assez de partisans capitalistes pour que son acceptation par les puissances d’argent devienne une probabilité sérieuse. Alors mieux vaut, dès à présent, ne pas jouer à cache-cache : la lutte écologique n’est pas une fin en soi, c’est une étape. Elle peut créer des difficultés au capitalisme et l’obliger à changer ; mais quand, après avoir longtemps résisté par la force et la ruse, il cédera finalement parce que l’impasse écologique sera devenue inéluctable, il intégrera cette contrainte comme il a intégré toutes les autres.

C’est pourquoi il faut d’emblée poser la question franchement : que voulons-nous ? Un capitalisme qui s’accommode des contraintes écologiques ou une révolution économique, sociale et culturelle qui abolit les contraintes du capitalisme et, par là même, instaure un nouveau rapport des hommes à la collectivité, à leur environnement et à la nature ? Réforme ou révolution ?

Ne répondez surtout pas que cette question est secondaire et que l’important, c’est de ne pas saloper la planète au point qu’elle devienne inhabitable. Car la survie non plus n’est pas une fin en soi : vaut-il la peine de survivre [comme se le demande Ivan Illich], dans « un monde transformé en hôpital planétaire, en école planétaire, en prison planétaire et où la tâche principale des ingénieurs de l’âme sera de fabriquer des hommes adaptés à cette condition » ? (…)

Il vaut mieux tenter de définir, dès le départ, pour quoi on lutte et pas seulement contre quoi. Et il vaut mieux essayer de prévoir comment le capitalisme sera affecté et changé par les contraintes écologiques, que de croire que celles-ci provoqueront sa disparition, sans plus.

Mais d’abord, qu’est-ce, en termes économiques, qu’une contrainte écologique ? Prenez par exemple les gigantesques complexes chimiques de la vallée du Rhin, à Ludwigshafen (Basf), à Leverkusen (Bayer) ou Rotterdam (Akzo). Chaque complexe combine les facteurs suivants :

—  des ressources naturelles (air, eau, minéraux) qui passaient jusqu’ici pour gratuites parce qu’elles n’avaient pas à être reproduites (remplacées) ;

—  des moyens de production (machines, bâtiments), qui sont du capital immobilisé, qui s’usent et dont il faut donc assurer le remplacement (la reproduction), de préférence par des moyens plus puissants et plus efficaces, donnant à la firme un avantage sur ses concurrents ;

—  de la force de travail humaine qui, elle aussi, demande à être reproduite (il faut nourrir, soigner, loger, éduquer les travailleurs).

En économie capitaliste, la combinaison de ces facteurs, au sein du processus de production, a pour but dominant le maximum de profit possible (ce qui, pour une firme soucieuse de son avenir, signifie aussi : le maximum de puissance, donc d’investissements, de présence sur le marché mondial). La recherche de ce but retentit profondément sur la façon dont les différents facteurs sont combinés et sur l’importance relative qui est donnée à chacun d’eux.

La firme, par exemple, ne se demande jamais comment faire pour que le travail soit le plus plaisant, pour que l’usine ménage au mieux les équilibres naturels et l’espace de vie des gens, pour que ses produits servent les fins que se donnent les communautés humaines. (…)

Mais voici que, dans la vallée du Rhin notamment, l’entassement humain, la pollution de l’air et de l’eau ont atteint un degré tel que l’industrie chimique, pour continuer de croître ou même seulement de fonctionner, se voit obligée de filtrer ses fumées et ses effluents, c’est-à-dire de reproduire des conditions et des ressources qui, jusqu’ici, passaient pour « naturelles » et gratuites. Cette nécessité de reproduire l’environnement va avoir des incidences évidentes : il faut investir dans la dépollution, donc accroître la masse des capitaux immobilisés ; il faut ensuite assurer l’amortissement (la reproduction) des installations d’épuration ; et le produit de celles-ci (la propreté relative de l’air et de l’eau) ne peut être vendu avec profit.

Il y a, en somme, augmentation simultanée du poids du capital investi (de la « composition organique »), du coût de reproduction de celui-ci et des coûts de production, sans augmentation correspondante des ventes. Par conséquent, de deux choses l’une : ou bien le taux de profit baisse, ou bien le prix des produits augmente. La firme cherchera évidemment à relever ses prix de vente. Mais elle ne s’en tirera pas aussi facilement : toutes les autres firmes polluantes (cimenteries, métallurgie, sidérurgie, etc.) chercheront, elles aussi, à faire payer leurs produits plus cher par le consommateur final. La prise en compte des exigences écologiques aura finalement cette conséquence : les prix tendront à augmenter plus vite que les salaires réels, le pouvoir d’achat populaire sera donc comprimé et tout se passera comme si le coût de la dépollution était prélevé sur les ressources dont disposent les gens pour acheter des marchandises.

La production de celles-ci tendra donc à stagner ou à baisser ; les tendances à la récession ou à la crise s’en trouveront aggravées. Et ce recul de la croissance et de la production qui, dans un autre système, aurait pu être un bien (moins de voitures, moins de bruit, plus d’air, des journées de travail plus courtes, etc.), aura des effets entièrement négatifs : les productions polluantes deviendront des biens de luxe, inaccessibles à la masse, sans cesser d’être à la portée des privilégiés ; les inégalités se creuseront ; les pauvres deviendront relativement plus pauvres et les riches plus riches.

La prise en compte des coûts écologiques aura, en somme, les mêmes effets sociaux et économiques que la crise pétrolière. Et le capitalisme, loin de succomber à la crise, la gérera comme il l’a toujours fait : des groupes financiers bien placés profiteront des difficultés de groupes rivaux pour les absorber à bas prix et étendre leur mainmise sur l’économie. Le pouvoir central renforcera son contrôle sur la société : des technocrates calculeront des normes « optimales » de dépollution et de production, édicteront des réglementations, étendront les domaines de « vie programmée » et le champ d’activité des appareils de répression. (…)

Direz-vous que rien de tout cela n’est inévitable ? Sans doute. Mais c’est bien ainsi que les choses risquent de se passer si le capitalisme est contraint de prendre en compte les coûts écologiques sans qu’une attaque politique, lancée à tous les niveaux, lui arrache la maîtrise des opérations et lui oppose un tout autre projet de société et de civilisation. Car les partisans de la croissance ont raison sur un point au moins : dans le cadre de l’actuelle société et de l’actuel modèle de consommation, fondés sur l’inégalité, le privilège et la recherche du profit, la non-croissance ou la croissance négative peuvent seulement signifier stagnation, chômage, accroissement de l’écart qui sépare riches et pauvres. Dans le cadre de l’actuel mode de production, il n’est pas possible de limiter ou de bloquer la croissance tout en répartissant plus équitablement les biens disponibles.

Tant qu’on raisonnera dans les limites de cette civilisation inégalitaire, la croissance apparaîtra à la masse des gens comme la promesse — pourtant entièrement illusoire — qu’ils cesseront un jour d’être « sous-privilégiés », et la non-croissance comme leur condamnation à la médiocrité sans espoir. Aussi n’est-ce pas tant à la croissance qu’il faut s’attaquer qu’à la mystification qu’elle entretient, à la dynamique des besoins croissants et toujours frustrés sur laquelle elle repose, à la compétition qu’elle organise en incitant les individus à vouloir, chacun, se hisser « au-dessus » des autres. La devise de cette société pourrait être : Ce qui est bon pour tous ne vaut rien. Tu ne seras respectable que si tu as « mieux » que les autres.

Or c’est l’inverse qu’il faut affirmer pour rompre avec l’idéologie de la croissance : Seul est digne de toi ce qui est bon pour tous. Seul mérite d’être produit ce qui ne privilégie ni n’abaisse personne. Nous pouvons être plus heureux avec moins d’opulence, car dans une société sans privilège, il n’y a pas de pauvres.

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Soutien à Henri Peña-Ruiz

par Zohra Ramdane

 

Lors de l’université d’été de la France insoumise à Toulouse, le philosophe Henri Peña-Ruiz, dont nous connaissons l’attachement tant à la laïcité qu’à un anti-racisme radical, fut invité à une conférence sur la laïcité. Un représentant du courant indigéniste, identitaire racialiste et ethno-religieux qui y était présent a extrait un élément d’une phrase prononcée, hors de son contexte, pour engager sur les réseaux sociaux une polémique injurieuse et mensongère, immédiatement relayée par un groupe de militants de ce même courant, agissant en meute sur Internet.

Henri Peña-Ruiz avait dit : « On a le droit d’être cathophobe, islamophobe, athéophobe, mais on n’a pas le droit de discriminer les gens pour ce qu’ils sont.» Cette phrase très juste illustre la liberté de conscience et donc d’expression et en même temps témoigne d’un anti-racisme radical.

De cette phrase, l’illustre représentant du courant indigéniste, identitaire, racialiste et ethnoreligieux, a isolé le morceau de phrase « On a le droit d’être islamophobe », ce qui a permis sur les réseaux sociaux un déferlement d’injures en rafale contre Henri Peña-Ruiz, comme si ce dernier développait une position raciste !

Ce procédé ignoble est coutumier du courant indigéniste, identitaire, racialiste et ethno-religieux dans sa pratique d’infiltration des organisations syndicales et politiques de gauche. La mansuétude, la naïveté ou le calcul clientéliste de certains responsables politiques et syndicaux de ces organisations face à ces diviseurs, véritable cinquième colonne du mouvement social, leur permet d’agir en meute pour développer leur forfait selon l’adage de l’extrême droite « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ».

Jean Jaurès avait bien montré que le développement des forces progressistes était lié à différentes conditions dont la liaison du combat social et du combat laïque, indispensable pour fédérer le peuple. A défaut de cette condition, la division du peuple fait le jeu de l’oligarchie capitaliste. Une oligarchie qui, en encourageant et en finançant le relativisme culturel à l’université et ailleurs, organise la division des forces progressistes. C’est d’autant plus nécessaire pour elle que sa base sociale diminue sans cesse. Raison de plus pour que les responsables politiques et syndicaux progressistes aient un peu plus de courage pour lui résister…

Henri Peña-Ruiz, tu as notre soutien ! Et vive la lutte laïque, anti-raciste et anti-communautariste !

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