n°914 - 11/11/2019
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La gauche à la dérive ?

par Évariste

 

Du jamais vu ! Plusieurs responsables du PCF, de la France insoumise, de la CGT, des Verts (même si certains ont depuis exprimé des réserves sur leur participation), signataires de l’appel pour la manifestation du 10 novembre 2019 « contre l’islamophobie » s’allient avec des prédicateurs intégristes1)« Cet appel a été initié par Madjid Messaoudene (élu de Saint-Denis) ; Le Collectif contre l’islamophobie (CCIF) ; Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ; Le Comité Adama ; La Plateforme L.E.S Musulmans ; L’Union communiste libertaire (UCL) ; L’Union Nationale des Étudiants de France (Unef) ; Taha Bouhafs (journaliste). » Et dans les premiers signataires : Abou Anas Nader, le prédicateur salafiste qui justifie la soumission de la femme à l’homme ! ! Cette gauche-là s’unifie en se tirant une balle dans le pied…

C’est une victoire pour les indigénistes et les communautaristes que de diviser les forces de transformation sociale et politique avec un texte2)lisible en ligne sur le site de Libération : https://www.liberation.fr/debats/2019/11/01/le-10-novembre-a-paris-nous-dirons-stop-a-l-islamophobie_1760768 qui contient des propositions inacceptables, par exemple suggérer que l’islamophobie ferait des musulmans « des terroristes potentiels ou des ennemis de l’intérieur ».

Cette tribune dénonce aussi des « projets ou des lois liberticides » vis-à-vis des musulmans (lesquelles ? Sauf à considérer les lois laïques comme le font les indigénistes !) Nous considérons qu’il y a du racisme anti-musulman en France mais pas de racisme d’État. Quels sont les signataires qui accepteraient un débat à ce sujet ? Nous considérons qu’il y a un racisme anti-musulman à combattre en France et que l’utilisation « racisme anti-musulman » est clairement à mettre en avant alors que l’utilisation du mot « islamophobie » mis dans le débat par la confrérie intégriste des Frères musulmans a comme fonction d’empêcher la liberté de conscience, celle de penser ce que l’on veut de toute idée, toute philosophie, toute religion et de l’exprimer. Pour résumer, nous étions d’accord avec Jean-Luc Mélenchon lorsqu’il disait le 21 novembre 2015, après les attentats du Bataclan : « Je conteste le terme d’islamophobie quoique je le comprenne… Moi, je défends l’idée qu’on a le droit de ne pas aimer l’islam, on a le droit de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos libertés… ». Nous étions d’accord avec Eric Coquerel quand il disait en 2015 que la FI ne pouvait pas apparaître avec des signatures de l’islam politique antiféministe et antilaïque. Sur ces deux sujets, comme sur d’autres, ils prennent la position contraire en 2019…

Pour comprendre comment le courant indigéniste et communautariste comprend la séquence, il faut voir comment Houria Bouteldja justifie que le PIR n’apparaisse pas dans les signataires de l’appel à manifester : https://www.facebook.com/houria.bouteldja.9/posts/2939345492747082

Vous noterez que ceux qui seront là le 10 novembre mais pas le 8 décembre (une marche d’un collectif de mamans de Mantes-la-Jolie) seront considérés comme ceux qui « sabotent le mouvement ». Quand les responsables syndicaux et politiques qui se sont mis à leur remorque comprendront-ils la stratégie des indigénistes ?

Que des éléments représentatifs d’une partie de la gauche de transformation sociale, pour la première fois, se rangent derrière ce centre politique ouvertement antilaïque et antirépublicain pourrait avoir comme conséquence, vu l’attachement des Français à la laïcité, une « italianisation » de la vie politique française» (un processus d’élimination de la gauche institutionnelle par des directions coupées des aspirations du peuple et surtout de ses couches populaires. Ne pas oublier que l’Italie a eu le plus important PC de l’Europe de l’Ouest et que du temps de Berlinguer, le PCI avait dépassé lors d’une élection la démocratie chrétienne). Et là, la révolution citoyenne serait renvoyée aux calendes grecques !

Alors que laïcité progresse dans les pays arabo-musulmans et recule en France

Et pourtant, nous avons montré dans notre dernière chronique (voir ici), en nous appuyant sur un large sondage de la BBC, que toutes les contestations de masse dans les pays arabes et/ou musulmans ont une forte connotation laïque avec une globalisation des combats très importante. Au Liban et en Irak, l’énorme mouvement social suscite la formation de nouvelles organisations qui condamnent le faible niveau social de la grande masse des salariés en général et des couches populaires en particulier, la communautarisation confessionnelle de la société, la corruption des élites politiques et leurs soumissions à des puissances politiques extérieures.

Le recul de la laïcité dans le pays qui a inventé ce principe d’organisation sociale qui donne le plus haut niveau de liberté pour tous, quel paradoxe ! Dernier exemple, le livret sur la laïcité que la CGT vient de produire (https://www.cgt.fr/actualites/france/legislation-discriminations/cessons-de-devoyer-la-laicite)3)La CGT invoque l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme. En fait, elle présente l’article 9.1 et oublie l’article 9.2 qui autorise les restrictions au port de signes religieux à condition que cela soit transcrit dans une loi ou la constitution et que cela soit conforme à l’ordre public. C’est l’application de cet article 9.2 qui défend le principe de laïcité en corrigeant le principe général de l’article 9.2. Cet « oubli » central obscurcit le discours du syndicat. Ensuite, ce livret ne précise pas concrètement ce qui est séparé dans la loi de séparation de 1905 et ne dit rien sur l’école pourtant centrale dans le débat actuel, ne mentionnant pas les circulaires Jean Zay des 1er juillet et 31 décembre 1936 et du 15 mai 1937, ni la loi du 15 mars 2004. Il est vrai que le syndicat vise surtout les relations dans l’entreprise et que, dans ce domaine, il ouvre la porte avec ambiguïté à des revendications communautaires susceptibles de « présenter un risque de division du collectif de travail, [mais qui] peuvent également constituer une marque de respect et de reconnaissance pour les salariés concernés et finalement favoriser le « vivre-ensemble » »..

Les directions des organisations de la gauche veulent-elles travailler aux conditions de la révolution citoyenne ?

L’une des conditions de la révolution citoyenne et donc de l’alternative politique est la globalisation des combats. Le moyen d’y arriver est de travailler à la convergence. Trop de militants mènent un mono-combat (social seul ou laïque seul ou démocratique seul ou écologique seul ou féministe seul ou antiraciste seul, etc.) et cela conforte malheureusement l’oligarchie néolibérale qui en profite pour diviser le peuple. Notre tâche est de montrer que dans toute l’histoire de France, les avancées et les reculs ont été concomitants sur tous ces combats. Et dans la phase d’intensification néolibérale, c’est encore plus vrai. Voilà pourquoi nous sommes pour la globalisation des combats pour la République sociale.

Au moment où paraît cette chronique, comment ne pas comprendre que la date du 5 décembre 2019 doit devenir la date à partir de laquelle tous les efforts doivent concourir à créer le rapport de force décisif par la grève reconductible et par le blocage économique le plus intense ? Avec les organisations syndicales de lutte à côté des gilets jaunes : une première. Comment ne pas comprendre qu’en plus, il est nécessaire, il faut, multiplier les initiatives d’éducation populaire refondée pour faciliter la compréhension des causes de cette politique néolibérale notamment en matière de retraites et donc in fine de renforcer la lutte ? Comment ne pas comprendre que le ciment du peuple ne peut être que dans le développement concomitant de la laïcité et de l’antiracisme radical ? Car la laïcité et l’antiracisme radical permettent le plus haut niveau de liberté pour tous et assure la possibilité de fédérer le peuple ? Comment ne pas comprendre que la lutte féministe est indispensable au moment où les inégalités hommes-femmes sont de plus en plus criante (taux de féminicide élevé, élargissement des inégalités de toutes natures et notamment en matière de retraites) ?

Une autre condition de la révolution citoyenne est la nécessité de construire un bloc historique incluant les couches populaires et non comme en France aujourd’hui avec la majorité des couches populaires en dehors de la fédération du peuple. Encore faut-il que la théorie politique sur laquelle se construit les analyses et les politiques puisse intégrer cette condition. Il faudra sans doute de grandes campagnes d’éducation populaire refondée pour tourner la page de la séquence précédente où « le bébé fut jeté avec l’eau sale du bain ». Il faut retrouver le bébé…

Notes de bas de page   [ + ]

1. « Cet appel a été initié par Madjid Messaoudene (élu de Saint-Denis) ; Le Collectif contre l’islamophobie (CCIF) ; Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ; Le Comité Adama ; La Plateforme L.E.S Musulmans ; L’Union communiste libertaire (UCL) ; L’Union Nationale des Étudiants de France (Unef) ; Taha Bouhafs (journaliste). » Et dans les premiers signataires : Abou Anas Nader, le prédicateur salafiste qui justifie la soumission de la femme à l’homme !
2. lisible en ligne sur le site de Libération : https://www.liberation.fr/debats/2019/11/01/le-10-novembre-a-paris-nous-dirons-stop-a-l-islamophobie_1760768
3. La CGT invoque l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’Homme. En fait, elle présente l’article 9.1 et oublie l’article 9.2 qui autorise les restrictions au port de signes religieux à condition que cela soit transcrit dans une loi ou la constitution et que cela soit conforme à l’ordre public. C’est l’application de cet article 9.2 qui défend le principe de laïcité en corrigeant le principe général de l’article 9.2. Cet « oubli » central obscurcit le discours du syndicat. Ensuite, ce livret ne précise pas concrètement ce qui est séparé dans la loi de séparation de 1905 et ne dit rien sur l’école pourtant centrale dans le débat actuel, ne mentionnant pas les circulaires Jean Zay des 1er juillet et 31 décembre 1936 et du 15 mai 1937, ni la loi du 15 mars 2004. Il est vrai que le syndicat vise surtout les relations dans l’entreprise et que, dans ce domaine, il ouvre la porte avec ambiguïté à des revendications communautaires susceptibles de « présenter un risque de division du collectif de travail, [mais qui] peuvent également constituer une marque de respect et de reconnaissance pour les salariés concernés et finalement favoriser le « vivre-ensemble » ».
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« Nous le peuple »

par Jean-Jacques Mitterrand

 

Le film de Claudine Bories et Patrice Chagnard nous conte l’initiative d’une association – Les Lucioles du Doc – qui, prenant pour prétexte l’élaboration lancée par le chef de l’État d’une réforme constitutionnelle et le travail de l’Assemblée Nationale sur ce sujet, organise trois groupes de travail en banlieue parisienne sur ce projet. Ce sont donc des femmes de l’association Femmes Solidaires de Villeneuve-Saint-Georges, des élèves du lycée Jean-Jacques Rousseau de Sarcelles et des détenus de Fleury-Mérogis qui vont échanger, s’interpeller, mettre en commun les textes produits. Ces débats sont passionnants et mettent chacun en mesure d’écouter l’autre. Il s’agit tout à la fois d’étayer son propos mais aussi de comprendre l’autre dans sa différence. Il faut élaborer une stratégie : comment se faire entendre ? Comment ne pas être rejeté parce que l’on est de la banlieue ? Cliché ou pas, question de légitimité surtout quant au parlement Nicole Belloubet le 7 février 2018 interpelle les parlementaires par ce principe : « En tant que pouvoir constituant, il n’est pas toujours nécessaire de faire appel au peuple. »

Le tournage de ce film prit fin deux mois avant que ne commence l’occupation des ronds-points par les gilets jaunes (qui ne concerna pas prioritairement la région parisienne) et pourtant nous retrouvons dans ce qui les anime les mêmes préoccupations. Elles et ils écriront : « c’est le désir de comprendre la société dans laquelle on vit, le désir de se faire entendre et de prendre la parole, le désir de justice, le désir d’agir, le désir de lutte, de transmettre, de changement de nos quotidiens et pour un meilleur avenir. » Ainsi se traduit l’espoir né de cette mobilisation de l’esprit à la recherche d’une écoute, d’une reconnaissance, d’une possibilité participative au commun.

La liberté de penser, la gourmandise d’un monde meilleur, l’obligation d’être universel, nous assistons à la mise en place d’une démocratie directe pleine de retenue, d’espoir et de gravité.

La Présidente de la commission parlementaire chargée de cette réforme refusera en définitive de les entendre, ils et elles ne seront donc reçus que par quelques député-e-s. Les groupes pour la première fois réunis (la correspondance entre eux se faisait par l’intermédiaire de la vidéo) ne rencontreront dans une ambiance chaleureuse que quelques député-e-s. L’élan collectif est rompu et personne ne s’y trompe, surtout pas eux, qui voulaient éviter de devenir un enjeux politique donc « objet » d’un groupe mais bien être « le peuple » présentant aux élus de la nation leur projet de Constitution.

Un film posant simplement la place du citoyen face à toutes ces hiérarchies.

Le titre du film Nous le peuple implique une volonté participative : Pourquoi Nous le peuple ne prendrions-nous pas nos responsabilités devant l’incurie de nos gouvernants ?

Nous sommes renvoyés à un des grands principes de l’éducation populaire : TOUTES et TOUS CAPABLES.

 

Nous le peuple, un film de Claudine Bories et Patrice Chagnard, France, 2019, 1 h 39, distribution : Epicentrefilm, production : Ex Nihilo et les Films du Parotier.

 

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Numérique : comment réduire son impact environnemental ?

par Rachel Haller

 

Aujourd’hui, l’usage du numérique est devenu le plus souvent quotidien, que ce soit via nos ordiphones (smartphones) ou via nos ordinateurs et s’avère de plus en plus indispensable à la vie courante : pour un usage professionnel, pour les démarches administratives mais aussi pour nos loisirs. Or, pour que nous puissions en permanence accéder à nos données et naviguer sur le web, le numérique consomme énormément d’énergie1)Sur cet aspect, voir également « Numérique : le grand gâchis énergétique », Laure Cailloce, Le journal CNRS, 16/05/2018 [en ligne].. De plus, cette consommation est amenée à s’accroître, en raison des nouveaux utilisateurs (notamment dans les pays en développement) mais aussi à cause de notre usage qui s’intensifie : les logiciels deviennent de plus en plus perfectionnés et nous stockons toujours plus de données grâce aux nuages informatiques ou clouds. Ainsi, d’après le rapport Clicking Clean datant de 2017, le secteur informatique représente déjà environ 7 % de la consommation mondiale d’électricité (avec une croissance estimée à 12 % par an). La pollution générée par l’industrie du net et son impact sur le climat seraient également équivalents à ceux du secteur de l’aviation. Pour ce qui concerne la France, l’infrastructure numérique consomme actuellement neuf réacteurs nucléaires, soit 13 % de l’électricité nationale. Quelques chiffres illustrent également l’impact de notre utilisation du web : une simple recherche sur le moteur de recherche Google nécessite la même dépense énergétique que ce qu’il faut pour faire bouillir un demi litre d’eau ; le volume de tweets (plus de 500 millions) envoyés chaque jour génère 10 tonnes de CO2 (soit la dépense énergétique d’un Français chaque année pour se chauffer, se déplacer, s’équiper et manger) et à lui tout seul, le visionnage des vidéos sur Youtube représente 1,2 % de la consommation électrique mondiale (en 2015, le streaming vidéo captait 63 % du trafic mondial et c’était avant le grand boom de Netflix !). Voilà pour ce qui est de l’impact caché ou en tout cas moins visible du numérique, mais il ne faut pas oublier non plus que la place du numérique dans nos vies se répercute aussi physiquement : 930 000 kilomètres (ce qui équivaut à 2,5 fois la distance Terre-Lune) de câbles maillent le fond des océans pour faire transiter nos données dans le monde entier. Par ailleurs, la fabrication de nos équipements informatiques est très polluante : l’exploitation minière pour extraire les métaux rares nécessaires à la conception des nouveaux téléphones (une quarantaine de métaux pour la génération actuelle d’ordiphones contre une vingtaine à peine il y a dix ans !) entraîne déforestation, pollution de l’eau, déchets miniers etc. Les besoins sont tellement grands que même en France, on songe à relancer l’industrie minière 2)Voir à ce sujet : Mauvaises mines. Combattre l’industrie minière en France et dans le monde, Mathieu Brier et Naïké Desquesnes, Z, 2018, 150 p.. Face à ce constat, il existe cependant des solutions et des bonnes pratiques pour réduire son impact environnemental dans le domaine du numérique. En voici quelques unes :

L’équipement

Face à l’obsolescence toujours plus importante de nos appareils électroniques, il faut évidemment commencer par prolonger le plus possible la vie de nos équipements, téléphones et ordinateurs et ne pas céder à la tentation de se procurer la dernière génération d’appareils.

Lorsque celui-ci est endommagé, on peut bien sûr faire appel aux services d’un professionnel mais on peut aussi se rendre dans les « repair cafés»3)Pour trouver un « repair café » près de chez soi : https://repaircafe.org/fr/ qui ont fleuri un peu partout depuis dix ans. L’idée de ces « repair cafés » est de mutualiser et de transmettre dans un cadre associatif les savoir-faire concernant la réparation de nos objets : chacun peut y trouver sur place du matériel pour l’aider et un expert bénévole pour l’épauler.

Si on a vraiment besoin d’un nouvel appareil, on peut se le procurer d’occasion ou reconditionné ou mieux encore, le louer ! Pour la première solution, l’entreprise française Remade par exemple est spécialisée dans la réparation et le reconditionnement des célèbres téléphones de la marque à la pomme. Quant à Commow, une société coopérative strasbourgeoise, elle propose de louer des téléphones éthiques (de la marque Fairphone) qui sont conçus pour être réparés facilement et dont les composants sont soit des matériaux recyclés, soit de provenance éthique et des ordinateurs dont elle assure la réparation et le recyclage, permettant de prolonger au maximum leur durée de vie.

Enfin, quand nos appareils sont devenus inutilisables, il faut veiller à les apporter dans des points de collecte afin que les composants puissent être recyclés. En effet, l’ADEME estimait en 2018 que seulement 15 % des ordiphones mis en circulation avaient pu être collectés. Dans le même ordre d’idée, chaque Français conserverait en moyenne 58 kg d’appareils inutilisés.

La messagerie électronique

Les milliers de courriels conservés dans nos adresses électroniques mobilisent l’énergie de serveurs. Il faut donc périodiquement veiller à faire le tri dans sa messagerie et, en particulier, supprimer les courriels lourds, notamment ceux avec des pièces jointes qu’il vaut mieux télécharger et conserver directement sur son ordinateur. En ce qui concerne la transmission de fichiers, il faut utiliser des clefs USB quand c’est possible. Pour éviter d’encombrer sa boîte courriel et celle des autres, on peut également penser à se désabonner de certaines lettres d’informations et limiter le nombre de personnes en copie. Dans un échange de courriels, il n’est pas toujours nécessaire de garder l’historique des réponses (qui augmente le volume du courriel). Enfin, attention aux signatures à rallonge qui comportent des logos ! Mieux vaut adopter une signature sobre afin d’alléger le poids du courriel.

La navigation sur le web

Pour accéder aux sites Internet fréquemment utilisés, il faut éviter de solliciter les serveurs en passant par un moteur de recherche : soit on peut taper directement l’adresse du site, soit on peut se créer une liste de favoris dans son navigateur. La publicité elle aussi mobilise de l’énergie, ce qui donne une raison supplémentaire la bloquer grâce à un bloqueur de publicité (par exemple Ghostery).

Quant au flux vidéo (ou streaming), l’une des manières de baisser sa consommation est de visionner en basse définition (selon Greenpeace, cela permettrait de consommer quatre à dix fois moins d’énergie qu’un visionnage du même fichier en HD). On peut aussi remplacer le visionnage de clips (lorsque le but principal est d’écouter de la musique) par une plate-forme de streaming musical.

L’impression de documents

Outre l’impression recto-verso, on peut aussi penser à télécharger une police écologique comme Ecofont qui consomme moins d’encre !

Penser à l’extinction !

Il est désormais bien connu que les appareils en veille consomment une énergie qui pourrait être économisée : la box Internet, par exemple, peut être éteinte pendant la nuit.

De même, dans nos ordiphones, de nombreuses applications grignotent de la batterie alors que nous n’en avons pas en permanence l’utilité. Pour limiter cela, on peut soit supprimer les applications dont on se sert occasionnellement ou effectuer des réglages dans son ordiphone.

Finalement, n’oublions pas non plus la responsabilité en la matière des grandes entreprises du secteur, notamment les GAFA. Ces dernières pourraient par exemple améliorer les centres de données ou data centers4)Quelques idées d’améliorations dans cet article : « Les centres de données, grands pollueurs de l’ère numérique ? », 10/02/2017 [en ligne] et réfléchir à la pertinence de sauvegarder ad vitam aeternam des données sur les utilisateurs (on sait par exemple que Facebook garde en mémoire des informations supprimées par ses utilisateurs)…

Notes de bas de page   [ + ]

1. Sur cet aspect, voir également « Numérique : le grand gâchis énergétique », Laure Cailloce, Le journal CNRS, 16/05/2018 [en ligne].
2. Voir à ce sujet : Mauvaises mines. Combattre l’industrie minière en France et dans le monde, Mathieu Brier et Naïké Desquesnes, Z, 2018, 150 p.
3. Pour trouver un « repair café » près de chez soi : https://repaircafe.org/fr/
4. Quelques idées d’améliorations dans cet article : « Les centres de données, grands pollueurs de l’ère numérique ? », 10/02/2017 [en ligne]
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La feuille de route de Clcs-Flp est tracée

Circulaire de Novembre 2019

par Combat laïque Combat social - Fédérer le peuple

 

Depuis l’appel publié dans Marianne, Respublica et l’Humanité (que vous pouvez retrouver sur combatlaiquecombatsocial.net des initiatives, des réunions publiques, des cycles de formation se sont tenus. L’association CLCS-FLP a été constituée. Un conseil d’administration et une co-présidence ont été mis en place.

Des partenariats ont pu se faire, pour les publications (Respublica), pour les formations (REP), de même des échanges et des partenariats ont été entretenus au sein du mouvement social et politique.

Nous remercions le centre d’animation Paris Montparnasse pour nous avoir permis de tenir notre réunion de travail pendant toute la journée du 12 octobre durant laquelle nous avons réuni, sur la journée, près de 60 personnes dont la majorité sont responsables de groupes locaux ou correspondants. Une quinzaine d’autres se sont excusées.

Cette journée du 12 octobre dernier nous a permis de décider ensemble du départ de la longue campagne nationale que nous allons lancer et également de la stratégie pour mener à bien cette campagne intellectuelle, médiatique, qui doit nécessairement s’engager sur le terrain auprès du peuple. Elle doit être aidée par les forces classiquement organisées là où cela est possible.

Une feuille de route a été actée en fin de journée avec trois pistes :
1) Travailler la double besogne à savoir en même temps le temps court et le temps long, les tâches immédiates et l’alternative politique à construire sérieusement.

3) Monter un groupe d’action de communication en soutien aux actions locales et nationales.

Tout cela est à l’ordre du jour des AG des trois outils du Réseau à savoir le journal électronique Respublica, le centre de ressources du Réseau Education Populaire et bien sûr l’Appel « Combat laïque-Combat social, fédérer le peuple ». Cela se passera le 23 novembre prochain à Montreuil. Tous ceux qui sont intéressés peuvent en faire part, avant le 13 novembre dernier délai (pour la bonne organisation de l’initiative) sur combatlaiquecombatsocial@gmail.com ou sur le 06 08 10 44 52. Nous avons besoin de la mobilisation de tous nos camarades France entière pour deux raisons. La bataille médiatique sur les réseaux sociaux doit mobiliser tous les camarades qui savent se servir de cet outil et, in fine, c’est la multiplication des initiatives locales, et non les grandes messes des directions nationales des organisations, qui nous fera gagner comme cela s’est passé sur la période 1989-2003 pour la loi contre les signes religieux à l’école que nous avons menée, comme cela s’est passé quand nous avons mené cette fois-ci avec d’autres (avec Attac notamment) la bataille contre le TCE en 2005, etc.

Nous avançons « marche après marche » (step by step diraient nos amis anglophones) sans céder à l’activisme débridé, mais notre détermination est inexorable. Nos « éléments de langage » sont quasi prêts. Des slogans sont actuellement en travail suite à la journée du 12 octobre. Notre but reste de fédérer le peuple au sens donné à ce concept à la Révolution française, lors de la Commune de Paris et dans le Conseil national de la Résistance. De lier l’ensemble des combats en marchant sur ses deux jambes : les luttes sociales et politiques et notre intervention d’éducation populaire refondée. Car les adversaires de la démocratie, de la laïcité, de l’humanisme social, et de l’écologie sont les mêmes, ce qui doit nous amener à globaliser les combats et non « de mettre la poussière sous le tapis ». Tout cela pour mener la bataille pour une nouvelle hégémonie culturelle.

Pour cela, nous sommes dans le mouvement social et politique et pas à sa périphérie. Concernant la laïcité, nous mènerons de façon concomitante dans le temps long mais aussi dans le temps court la bataille contre les trois dérives de la laïcité :

– celle contre la laïcité usurpée de l’extrême droite qui ne veut se servir du concept de laïcité que contre une seule religion (hier le judaïsme aujourd’hui l’islam)

– celle contre la laïcité d’imposture, cette cinquième colonne au sein de la gauche qui est le cache-sexe du communautarisme anglo-saxon, voire de l’indigénisme racialiste identitaire, tous deux alliés du capitalisme dans sa forme néolibérale soit directement soit ce qui est pire indirectement.

– celle contre la dérive néo-concordataire de tous les dirigeants néolibéraux de puis 1983 qui financent, forment, les intellectuels et les groupes militants anti-laïques et qui mènent une politique d’alliance avec les communautarismes y compris par clientélisme électoral.

Fidèles à la philosophie d’Einstein, nous pensons que nous ne pouvons pas compter sur ceux qui ont créé un problème pour le résoudre.

Fidèles à la maxime 267 de la Rochefoucauld, nous pensons qu’il faut toujours remonter aux causes des phénomènes et donc de ne pas se satisfaire de connaître l’auteur d’un crime encore faut-il l’examiner.

Fidèles à Jean Jaurès, nous pensons qu’avant d’aller à l’idéal, encore faut-il comprendre et partir du réel. Voilà pourquoi nous avons produit des livres qui explicitent ce mode de pensée pour une transition vers une République sociale qui aille au bout de ses principes constitutifs (voir sur le site de Respublica, le lien sur la colonne de droite vers la « Librairie militante ».

La bonne ambiance du 12 octobre augure bien du début de notre campagne. Construisons tous ensemble la suite de notre agenda dans notre Réseau horizontal.

Salut et fraternité,

L’équipe d’animation de Clcs-Flp
combatlaiquecombatsocial@gmail.com
06 08 10 44 52



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