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La COVID-19 n’est pas une pandémie

par Richard Horton

 

NDLR : cette semaine, la rédaction de ReSPUBLICA en reprenant cet article de Richard Horton (paru dans la célèbre revue britannique The Lancet – dont il est depuis 1995 le rédacteur-en-chef – et traduit de l’anglais par Emmanuelle Stambach) a voulu attirer l’attention sur le terme de « syndémie », concept qui décrit bien plus globalement le problème sanitaire auquel nous faisons face en soulignant tout particulièrement sa dimension sociale, et par conséquent attire l’attention sur les limites d’une approche limitée au traitement des cas de SARS-CoV-2 et à la vaccination. Parler de syndémie n’est pas un raffinement sémantique mais un changement profond de perspective.

Alors que le nombre de morts dues à la COVID-19 dans le monde approche le million, nous devons revoir notre gestion trop restreinte de cette épidémie de nouveau coronavirus. Nous avons considéré que la cause de cette crise était une maladie infectieuse. Toutes nos actions se sont concentrées sur l’interruption de la transmission virale, cherchant à contrôler par ce biais la diffusion du pathogène. La « science » sur laquelle se fondent les décisions du gouvernement est essentiellement issue des connaissances des épidémiologistes et des infectiologues qui, et c’est compréhensible, traitent l’urgence sanitaire actuelle avec les mêmes prérequis, séculaires, que ceux qui prévalaient pour la peste. Ce que nous avons pourtant appris jusqu’ici montre que l’histoire de la COVID-19 n’est pas si simple. Deux types de pathologie interagissent actuellement au sein de populations spécifiques : une infection présentant d’importants syndromes respiratoires aigus de coronavirus 2 (SARS-CoV-2) et un panel de maladies non transmissibles (MNT). Ces maladies se concentrent sur les groupes sociaux les plus profondément touchés par les inégalités de nos sociétés. L’association de ces deux types de pathologies aux disparités socio-économiques exacerbe leurs effets néfastes respectifs. La COVID-19 n’est pas une pandémie : c’est une syndémie. La nature syndémique de la menace que nous affrontons signifie que nous devons adopter une approche plus nuancée afin de protéger la santé de nos communautés.

Le premier à conceptualiser cette notion de syndémie fut Merrill Singer, un médecin anthropologue américain, dans les années 1990. Avec Emily Mendenhall et d’autres collègues, Singer écrit dans The Lancet en 2017 qu’une approche syndémique révèle des interactions biologiques et sociales, cruciales tant pour les pronostics que les traitements et nos politiques de santé. Si nous voulons limiter les dommages causés par le SARS-CoV-2, nous devrons dorénavant prêter une attention bien plus grande aux MNT et aux inégalités socio-économiques. Une syndémie ne se définit pas simplement comme une comorbidité : elle se caractérise par des interactions biologiques et sociales entre conditions socio-économiques et état de santé, interactions qui s’entrelacent et se renforcent mutuellement pour augmenter le risque pour certains groupes sociaux de voir leur état de santé et/ou leurs conditions socio-économiques se dégrader. Dans le cas de la COVID-19, Il est nécessaire de se confronter aux MNT pour pouvoir l’endiguer. Comme le prouve notre récent Compte à Rebours des MNT 2030 (NCD Countdown 2030) publié récemment, bien que la mortalité prématurée pour cause de MNT décroisse, le changement reste trop lent. Le nombre total de personnes devant vivre avec des maladies chroniques augmente. Faire face à la COVID-19 implique de s’attaquer à l’hypertension, à l’obésité, au diabète, aux maladies cardiovasculaires et respiratoires chroniques, ainsi qu’aux pathologies cancéreuses. Par ailleurs, les MNT ne constituent pas une source de préoccupation uniquement pour les pays riches : nous ne soulignons pas assez leur importance dans l’état de santé des pays les plus pauvres. Dans leur Lancet Commission, publiée la semaine passée, Gene Bukhman et Ana Mocumbi ont décrit une entité qu’ils ont baptisé MNTB-Pauvreté, ajoutant à la catégorie des MNT des blessures telles que : morsures de serpent, épilepsie, maladie rénale et drépanocytose. Les MNTB comptent pour un tiers de la charge de morbidité du milliard de personnes les plus pauvres dans le monde aujourd’hui. La Commission a avancé que la mise à disposition d’interventions abordables pourrait prévenir près de 5 millions de morts parmi les populations les plus pauvres de la planète dans la prochaine décennie. Et cela sans prendre en considération les risques de décès liés à la COVID-19.

Considérer la COVID-19 comme une syndémie a comme conséquence majeure d’en souligner les origines sociales. Vulnérabilité des citoyens les plus âgés ; Noirs, Asiatiques, minorités ethniques ; les travailleurs essentiels, en général peu payés et dotés de couvertures santé moindres ; ces données viennent mettre en évidence une vérité trop peu reconnue : peu importe l’efficacité du traitement ou du vaccin, poursuivre une solution purement biomédicale à la COVID-19 échouera. À moins que les gouvernements ne conçoivent des politiques et des programmes enclins à s’attaquer à ses profondes disparités, nos sociétés ne pourront jamais être à l’abri de la COVID-19. Comme Singer et ses collègues l’ont écrit, « une approche syndémique permet une orientation très différente de la médecine clinique et de la santé publique, car elle montre comment une approche intégrée de la compréhension et du traitement des maladies peut être bien plus efficace qu’un simple contrôle des maladies épidémiques ou que le traitement individuel des patients. » J’ajouterais un avantage supplémentaire : nos sociétés ont besoin d’espoir. La crise économique qui nous attend ne sera pas résolue avec un médicament ou un vaccin. Nous avons besoin d’une renaissance nationale, rien de moins. Proposer une approche syndémique à la COVID-19 nous invite à travailler à une vision plus large, une vision qui engloberait éducation, emploi, logement, nourriture et environnement. Ne considérer la COVID-19 que comme une pandémie exclut cette perspective plus large mais nécessaire.

Source :
https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32000-6/fulltext
(26 septembre 2020)

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Collectivité européenne d’Alsace, vers une Europe ultralibérale des régions au détriment d’une Europe des nations

par Philippe Duffau

 

Collectivité européenne d’Alsace au 1er janvier 2021

La Collectivité européenne d’Alsace est une nouvelle collectivité territoriale : elle n’a pas que les compétences d’un département et n’a pas non plus toutes celles d’une région. Les noms des départements du Bas et du Haut-Rhin continueront d’exister après l’entrée en vigueur de la création de la Collectivité européenne d’Alsace, mais il y aura une fusion des services. Cela signifie que le découpage des 40 cantons des deux départements sera gardé après le 1er janvier 2021 et que Colmar et Strasbourg garderont leur statut de préfecture.

Compétences : risques pour le caractère indivisible de la République française et son intégrité

Le nom pose problème. N’est-il pas une illustration de la conception de certains d’une Europe composée de régions par-dessus les États-nations afin d’asseoir une organisation encore plus compatible avec l’ultralibéralisme ou le néoconservatisme et le libre-échange sans limite. Les États-nations, comme en France, disposent de droits sociaux, même fragilisés, qui sont autant de freins à une mondialisation à la fois antisociale et anti-écologique.

Lui reviendront ainsi certaines compétences normalement dévolues à l’État et d’autres dévolues à la région. Il ne s’agit donc pas d’une collectivité à statut particulier, comme c’est le cas de la métropole de Lyon, par exemple, mais bien d’une collectivité unique en France.

En plus des compétences départementales, la Collectivité européenne d’Alsace exercera des compétences dans cinq domaines : l’action transfrontalière, le bilinguisme, le développement économique, l’attractivité, le rayonnement et le tourisme, les transports, la culture et le sport.

Se pose la question du statut de certains fonctionnaires d’État comme dans l’enseignement des langues. Ainsi, la Collectivité européenne d’Alsace pourra également participer au recrutement des professeurs d’allemand. Ceux que la nouvelle collectivité va embaucher auront-ils le statut de fonctionnaire à part entière ; y aura-t-il des statuts différents pour une même profession comme l’enseignement des langues ?

La Collectivité européenne d’Alsace se verra confier des compétences normalement dévolues à l’État, dans le domaine des transports. Que deviendra dans ce cadre la SNCF ? Est-ce le prélude à son démantèlement ?

Déni de démocratie dans la prise de décision

La création de la Collectivité européenne d’Alsace fait suite à un échec au référendum sur la Collectivité territoriale d’Alsace qui s’est déroulé le dimanche 7 avril 2013. Cette consultation avait pour objectif la création d’une nouvelle collectivité unique avec la fusion de la région Alsace et des conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Le « Non » l’a emporté car la majorité des Haut-Rhinois avait voté contre.

La moindre des choses eut été de consulter les Haut-Rhinois et Bas-Rhinois sur la Collectivité européenne d’Alsace. Cela aurait permis des débats sur ses compétences et son fonctionnement. Ce défaut de consultation a mis en exergue que nombre de personnes interrogées étaient incapables de dire ce qui allait changer en janvier 2021, date de l’inauguration, et de donner le nom de la nouvelle collectivité.

Il est à souligner que ce fut le cas avec la création, sous Hollande, des Grandes régions pour lesquelles les citoyens et citoyennes ne furent pas consultés. Dans la foulée de la création de la Collectivité européenne d’Alsace, son nouveau président a initié une polémique sur son souhait de voir démanteler la région Grand Est. Cette polémique relève plus d’une querelle politicienne avec le président de la région Grand Est, querelle très éloignée de la recherche de l’intérêt général humain.

Ces entités administratives ont pour principal défaut d’éloigner les lieux de décisions des administrés.

Droit local et Concordat

Soyons :

  • pour le mieux disant social dont le régime local de Sécurité sociale à préserver
  • et pour le mieux disant sociétal avec la sortie du Concordat qui est un déni flagrant de la laïcité et de la loi du 9 décembre 1905 dite de séparation des Églises et de l’État et la fin de la loi Falloux (1850) permettant un enseignement religieux ou plutôt un catéchisme dans les écoles publiques.

Le ministre de l’Intérieur a garanti que le droit local ne serait pas touché. En effet, les dispositions législatives permettant de doter la Collectivité européenne d’Alsace de compétences spécifiques seront facilitées par le principe de différenciation territoriale. Ce principe permettra au législateur de modifier le droit local pour l’adapter aux enjeux contemporains, enjeux définis selon des critères non précisés. Parions que ces critères seront en conformité avec la logique néolibérale.

Le droit local, en grande partie issue de la période d’annexion par l’Empire allemand entre 1871 et 1918, est appliqué dans le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle et concerne de nombreux secteurs : les associations, le droit de chasse, les professions dont les entreprises ont leur siège social dans ces trois départements, la vie municipale, le livre foncier, le droit social.

Le Concordat de 1801 voulu par Napoléon 1er et encore appliqué en Alsace/Moselle n’a rien à voir avec le statut scolaire. Ce dernier est régi par la loi Falloux de 1850 et concerne l’enseignement primaire et l’enseignement secondaire avec un enseignement religieux confessionnel (catholique, protestant et israélite) obligatoire il y a encore un an et facultatif depuis. Ces statuts scolaire et concordataire, lors du retour des trois départements concernés dans la « mère » patrie, n’ont pas été abolis et sont en contradiction avec les lois laïques sur l’école et la loi de séparation des Église et de l’État votée en 1905. Ce statut, alors qu’un État laïque se doit de veiller à être neutre envers toutes les options spirituelles religieuses, agnostiques et athées, veiller à un traitement égal envers toutes les conceptions métaphysiques, ces statuts scolaire et concordataire sont en totale contradiction avec ces principes universels et républicains et coûtent, au bas mot, près de 60 millions d’€/ an au contribuable français (salaires des ministres du culte, indemnité des intervenants dans l’enseignement religieux à l’école sans compter l’entretien par les communes des lieux de cultes protestants, israélites et catholiques qui s’y rajoute…).

Il faut rappeler que cette loi Falloux établissant une sujétion de l’instituteur au curé a été rejeté par la très grande majorité des députés du Haut-Rhin en 1850.

Doit prévaloir le principe du « mieux disant social » avec notamment le régime local de la Sécurité sociale qui rembourse beaucoup mieux que le régime général (près de 100 %) et le « mieux disant » sociétal en abolissant et le statut scolaire et le Concordat. La proposition d’une Sécurité sociale remboursant à 100 % va dans ce sens.

Des évolutions nécessaires

  • Ne plus indemniser les intervenants en religion.
  • Ne plus assurer ces cours dans l’enceinte des écoles.
  • Ne plus assurer le traitement par l’État du clergé pour les nouveaux promus et le maintenir pour ceux qui en sont bénéficiaires actuellement.

Condorcet prônait un enseignement élémentaire, moral et civique qui constitue la meilleure réponse au fanatisme religieux. L’instruction pour avoir une valeur émancipatrice doit satisfaire à une condition : la séparation de la morale et de la religion, séparation qui permet de réunir les différents croyants et non croyants dans une prise de conscience que, avant toute adhésion à une foi particulière, il s’agit de comprendre que tous les hommes sont frères en humanité.

Cette nouvelle collectivité ne va-t-elle pas pérenniser ces statuts dérogatoires à la Constitution laïque de notre République ? La déclaration du ministre de l’Intérieur qui n’est pas avare de mots dans la lutte contre le séparatisme quand il s’agit de l’islam et cela est légitime mais quand il s’agit des autres religions et du Concordat il est étrangement silencieux.

Quelle organisation territoriale pour une réelle souveraineté du peuple ?

Toute modification de l’organisation territoriale doit garantir une décentralisation démocratique, l’unité nationale et les services publics :

  • démocratie de proximité :
    • des Conseils municipaux vraiment compétents ;
    • des modes de consultations tels que les RIP (référendum d’initiative populaire) ;
    • une coopération des différentes collectivités au travers de structures intercommunales opposée à la concurrence contre-productive actuelle.
  • Unité nationale : « faire nation » et promouvoir l’universalisme des principes de la République
  • Services publics locaux et nationaux de qualité :
    • Service public de l’Éducation nationale et fin du financement public des établissements privés confessionnels ;
    • Service publique de l’énergie : renoncement au projet « Hercule » qui fait de l’énergie une affaire strictement financière opposée au principe de « bien commun » qui met en œuvre le droit fondamental à l’accès à l’énergie et assure l’indépendance dans le respect du développement durable ;
    • Service public des transports dont la SNCF …

Cette nouvelle Collectivité européenne d’Alsace semble préfigurer une Union européenne fondée sur les régions en lieu et place des États-nations, États-nations qui sont des obstacles même affaiblis par les réformes régressives successives (privatisations, démantèlements divers, loi travail…) à la mise en œuvre généralisée des mécanismes de la mondialisation ultralibérale depuis Maastricht qui rendent tout contrôle démocratique, populaire national et local inopérant.

Pour qu’une organisation territoriale démocratique soit opérante et efficace, il faudra bien remettre en cause la puissance des multinationales et l’ordre commercial libre-échangiste taillé pour elles. Cet ordre, pour aller au bout de la logique ultralibérale, a besoin d’abolir les derniers garde-fous sociaux que sont les lois sociales nationales.

Cette Collectivité européenne d’Alsace est un leurre et, bien pire, un premier coin enfoncé dans la nécessaire unité nationale. Aux compétences nouvelles accordées s’en ajouteront d’autres et seront revendiquées par d’autres collectivités.

Dans le nouveau logo, il est à noter qu’apparaissent l’Europe et l’Alsace mais que la France est absente. De manière subliminale, n’y a-t-il pas un projet exclusivement européen sans jamais dire de quelle Europe il s’agit et un éloignement de la nation malgré les affirmations contraires des élus locaux ?

La République française est une nation fondée sur un projet universel notamment celui de la « Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyens », Homme entendu comme homme et femme et citoyen comme citoyenne et citoyen. S’engager dans la voie d’une concession aux identités régionalistes restreintes voire ethnique conduira à terme à la disparition de la République française tout comme les concessions aux identités religieuses. Les citoyens sont avant tout considérés, dans notre République, comme des individus à égalité de droits et de devoirs quelles que soient leurs options spirituelles, leurs origines sociales et culturelles. L’éclatement de la République aboutirait, certainement, à assigner les uns et les autres, les unes et les autres, à résidences spirituelles, sociales, culturelles, régionales, à telle ou telle communauté.

La seule communauté légitime est la communauté des citoyens et citoyennes. Cela n’interdit pas de se sentir proche d’une communauté plus restreinte religieuse ou non tant que la communauté nationale et ses principes universels fondamentaux dont la laïcité ne sont pas remise en cause.

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Une année d’élections sur le sous-continent latino-américain : 2019-2020 – 3e partie

Venezuela

par Lucho

 

NDLR – Ingérences américaines et complicités européennes

Ces vingt dernières années, les États-Unis ont continué à peser sur les pays d’Amérique latine, et ils sont à présent suivis par une Union européenne bien silencieuse. Mais ils ont aussi rencontré une résistance nouvelle qui n’est pas près de céder : 2002 : coup d’État au Venezuela ; 2007 : coup d’État au Honduras ; 2016 : coup d’État « institutionnel » au Brésil ; 2018 : Lula est empêché de se représenter aux élections présidentielles brésiliennes ; 2017 : début du blocus économique au Venezuela ; depuis 1962 : blocus sur Cuba.

C’est la raison pour laquelle la Rédaction est heureuse de saluer la collaboration d’un excellent connaisseur de l’Amérique latine, Lucho, pour une série d’articles articulés autour des principales élections ayant eu lieu dans les principaux pays d’Amérique latine depuis octobre 2019 ou devant se tenir début 2021.

Le premier article de la série sur l’Argentine et l’Uruguay est à retrouver ici et le second sur la Bolivie, la Colombie et le Brésil ici.

À suivre dans les prochains numéros du journal :

  • Quatrième et cinquième partie sur l’Équateur.

 

Venezuela – Élections parlementaires du 6 décembre 2020

Participation : 30 %

Il y a 20 ans, le Venezuela a inversé le cours de son histoire – et d’une certaine manière celle de la région – sous le regard stupéfait des États-Unis et de l’Europe qui n’ont toujours pas compris ce qui s’est réellement passé.

Hugo Chavez arrive à la tête du pays en 1999. Élu démocratiquement, il succède à Rafael Caldera et met ainsi fin à un long cycle de pouvoirs successifs qui donnaient une large place aux investisseurs étrangers, suivaient de près les règles imposées par le FMI, faisaient peu de cas des citoyens vénézuéliens. Chavez inverse la tendance : dans ce pays pétrolier, l’or noir qui jusque-là faisait prospérer les compagnies étrangères et les proches du pouvoir, devient le nerf d’une guerre qui vise à donner au peuple ce dont il manque.

À l’aide de « missions » ciblées, Hugo Chavez s’attaque à l’analphabétisme (mission « Robinson »), met en place un système de santé (mission « Barrio Adentro »), place dans tous les quartiers pauvres des centres où officient des médecins cubains, livre aux plus défavorisés des maisons ou des appartements avec leur titre de propriété (mission « Vivienda » qui comptabilise en 2020 un total de 4 millions de biens remis aux plus défavorisés).

Alepho ©

Chavez sait que tous les pays de la région ont souffert de la même politique libérale et que leurs populations en ont payé le prix, enregistrant un déficit de services publics notamment en matière de santé et éducation. En accord avec ses homologues, il crée en 2005 Petrocaribes : la société pétrolière vénézuélienne PDVSA fournit à des conditions très avantageuses les pays d’Amérique centrale et des Caraïbes, qui peuvent ainsi financer des hôpitaux et des écoles.

Puis naît l’Alba (« traité de commerce entre les peuples ») qui rassemble le Venezuela, la Bolivie d’Evo Morales, le Cuba des Castro, le Nicaragua de Daniel Ortega, qui seront rejoint ensuite par la Barbade, Saint Vincent et Grenadine, Sainte Lucie. À cette organisation économique et sociale, Chavez et les leaders progressistes qui arrivent au pouvoir dans les années 2000 ajouteront un pendant politique avec l’UNASUR et la CELAC. Ce qui permet de construire un bloc économique et politique indépendant des États-Unis.

Mais ces réalisations n’auraient jamais vu le jour si le coup d’État monté contre Chavez en 2002 avait réussi. En février de cette année-là, un groupe de militaires installe pendant 48 heures Pedro Carmona, un patron appuyé par l’opposition, dans le palais présidentiel. Le peuple vénézuélien descend de ses « barrios » et hurle, collé aux grilles du palais, « rendez-nous Chavez !». Une partie de l’armée réalise une contre-offensive ; le président « éclair » Carmona a juste le temps de s’enfuir en Colombie par hélicoptère avec les militaires responsables du coup d’État.

Lorsqu’il reprend ses fonctions, Chavez ne met pas en prison ceux qui, accompagnés des représentants de l’Eglise, s’étaient réunis pour proclamer Carmona président lors d’une audience solennelle et voter la dissolution de l’assemblée nationale. Or ce sont ces putschistes qui ont continué à le combattre pendant des années et combattent aujourd’hui Maduro son successeur. Il faut bien avoir cela à l’esprit si l’on veut comprendre le Venezuela d’aujourd’hui, les rapports qu’entretiennent l’opposition et les chavistes et l’attachement viscéral d’une partie de la population au chavisme.

Source : radio Alba Ciudad.

Chavez meurt en mars 2013 sans que l’opposition – et les États-Unis – n’ait pu mettre fin à son mandat par coup d’État (2002), par conflit social (grève générale 2003) ou par referendum révocatoire (2007). De quoi les faire enrager…

Ces mêmes acteurs (opposition/États-Unis) ne perdront pas une minute en avril 2013 au moment de l’élection de Nicolas Maduro (qui bat Enrique Capriles avec 1,5 % de voix d’avance) pour la contester. Capriles déclare ainsi que les Vénézuéliens ont de quoi être mécontents et que leur colère doit se manifester. Bilan : 43 morts. Maduro est président, mais le décor est planté. L’opposition ne lui laissera aucun répit.

Pendant toute l’année 2014, ce sont des manifestations, des actes de guérilla urbaine, des scènes de violences mises en scène. Et des images qui commencent à faire le tour du monde. L’opposition et les syndicats d’étudiants qui lui sont proches s’organisent, les édifices publics sont pris pour cible. Leopoldo Lopez, qui demande le départ de Maduro, est arrêté, jugé et condamné à une peine de 14 ans de prison pour son rôle d’organisateur des troubles.

En mars 2015, le président Obama déclare que le Venezuela – qui n’a pourtant envahi aucun pays – est une menace pour les États-Unis. Un signe encourageant pour l’opposition qui gagne les élections législatives de décembre. Début 2016, au moment où le président en exercice présente son rapport d’activité devant l’assemblée nationale, où l’opposition est désormais majoritaire, Maduro reconnait cette victoire de l’opposition. Celui qui lui répond, le nouveau président de l’assemblée nationale Ramon Allup, lui prédit qu’il sera renversé dans les 6 mois…

En mai de la même année a lieu une première réunion de contact entre opposition et pouvoir en République dominicaine, pour poser les bases d’une relation décente entre exécutif et législatif, dans la perspective des élections présidentielles de 2018. Pendant toute l’année 2017, des réunions de travail ont lieu, avec la médiation notamment de José Luis Zapatero, ancien Premier ministre espagnol. Les États-Unis indiquent clairement qu’ils sont contre ces discussions et que le Président Maduro doit partir. L’Union européenne, au lieu d’adopter une position neutre, demande au seul gouvernement Maduro de faire des efforts. Zapatero conseille la patience à l’opposition, qui selon lui a toutes les chances de l’emporter en 2018.

Mais l’opposition a un autre plan, calqué sur celui de Leopoldo Lopez dont les lieutenants restent influents au sein de l’opposition, et l’année 2017 est désastreuse : manifestations et violences pour un bilan de 133 morts, dont opposition et pouvoir se renvoient la responsabilité.

En 2018, à la grande satisfaction des États-Unis, les réunions en République dominicaine n’ont pas abouti. Pour mettre un terme aux violences, Maduro convoque une élection à une assemblée constituante. L’opposition qui réclamait une élection à cor et à cris décide pourtant de ne pas participer à celle-ci. Elle a donc lieu sans l’opposition, et le PSUV (parti de Nicolas Maduro) la remportent haut la main. L’assemblée constituante intègre les locaux de l’assemblée nationale, a pouvoir de légiférer et fait autorité sur toutes les autres institutions. Une date est trouvée pour la prochaine élection présidentielle (20 mai 2018). Mais la majorité de l’opposition ne veut pas y participer. Ses seuls représentants seront Henri Falcon (ex-gouverneur de l’État de Lara et ex-chef de campagne de Enrique Capriles) et Javier Bertucci (un pasteur évangélique). Maduro est réélu.

Jose Luis Zapatero accompagné de Jean-Pierre Bel (ex-président du sénat français) sont présents en tant qu’observateur. Zapatero déclare qu’il ne comprend pas du tout la position de l’Union européenne (qui, prend parti pour l’opposition qui ne souhaite pas se présenter) qui « à l’évidence, parle de choses qu’elle ne connait pas ; les élections ont été limpides et se sont déroulées en toute légalité ».

En janvier 2019, Washington a un plan : Juan Guido, jeune député du même parti que Leopoldo Lopez alors en prison, va l’appliquer. Fort de son élection comme nouveau président de l’assemblée nationale (l’opposition doit assurer une rotation annuelle à la présidence), il prend le micro lors d’une manifestation très importante, qui rassemble plusieurs centaines de milliers de personnes, on dirait qu’il improvise, et s’autoproclame président de la République. Trois minutes plus tard, Donald Trump ‘tweete’ un message de soutien. L’Union européenne suit… On comprend alors que tout a été manigancé.

Une étoile est née, baptisée « Obama latino » par la presse internationale qui se rue au Venezuela pour assister à l’ascension du héros sur le point de « détrôner l’usurpateur » comme il se plaît à le répéter. Depuis ce mois de janvier 2019, à chacune de ses interventions, il répétera comme un robot ces trois choses : « Que cesse l’usurpation – gouvernement de transition – élections libres »

Mais le problème, c’est qu’au fil des mois, son public s’éclaircit. L’Obama latino a fait des promesses, mais il ne les a pas tenues, malgré tout le soutien que lui apportent les États-Unis, l’Union européenne et ses ambassadeurs à Caracas qui n’ont yeux que pour lui. Et Maduro est toujours là.

Guaido a demandé – et obtenu – des sanctions économiques contre son pays. Il en redemande. Les comptes de la société PDVSA sont bloqués, les pays qui commercent avec le Venezuela sont sanctionnés, un blocus économique est organisé à l’image de celui organisé contre Cuba. Dans le pays, les gens souffrent. Il devient impossible de trouver à des prix décents les produits de première nécessité et les médicaments.

Guaido voyage à Davos, rencontre les grands de ce monde, les dirigeants européens ; Angela Meckel et Emmanuel Macron, comme les autres, se prononcent contre la « dictature » et pour Guaido, avalisant la mise en scène américaine.

Enfin en 2020, Guaido devient l’homme de l’année : présenté par Trump devant le Congrès américain en une apothéose qui caricature parfaitement l’ingérence américaine dans les affaires intérieures d’un pays.

La pandémie aggrave la situation au Venezuela, mais Guaido demande encore et toujours des sanctions contre son pays. Toujours tellement concernés par les droits de l’homme, les États-Unis et l’Union européenne serrent un peu plus l’étau, et le blocus s’amplifie. Mais les élections parlementaires doivent avoir lieu, c’est la constitution qui le demande.

Juan Guaido, en accord avec Leopoldo Lopez qui dirige les opérations depuis l‘ambassade d’Espagne où il s’est réfugié entre-temps, organise une opération commando, au cours de laquelle huit participants seront tués, deux autres capturés. On apprendra plus tard qu’il s’agit de mercenaires américains, enrôlés par une société de sécurité Silvercorp en Floride. L’opération « Gedeon » a tourné court mais elle illustre, une nouvelle fois, les liens étroits entre les États-Unis et Guaido et leur volonté commune de se débarrasser physiquement de Maduro (comme le stipulait le contrat qu’avaient signé la société de sécurité et Guaido)

Elles se déroulent en décembre. Une partie de l’opposition négocie depuis des mois avec le pouvoir pour obtenir toutes les garanties possibles pour des élections libres. Mais cela ne suffit pas à l’Union européenne pour qu’elle accepte d’envoyer des observateurs. Zapatero s’y rend pourtant, avec 300 observateurs venus de divers pays du monde, et indique que décidément, il ne comprend pas les Européens.

Le Venezuela se contente de l’approbation de la Chine, de la Russie, et des pays non alignés.

Le parti de Maduro retrouve la majorité à l’assemblée au sein du grand pôle patriotique : 69,3 %, viennent ensuite : l’opposition de l’Alliance démocratique : 18,75 %, l’alliance Venezuela unie : 4,20 % et le parti communiste vénézuélien : 2,7 %

La participation à ces élections législatives, dans ce contexte difficile et compliqué par l’épidémie de Covid, est à 30 %.

Un chiffre à comparer avec celui de 2005, à l’époque de Chavez, lorsque l’opposition avait boycotté les élections législatives, et que la participation avait été de… 25 %.

 

 

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Tribune sur le projet de loi sur les principes républicains : « Le sérieux, l’ambition et la responsabilité font défaut »

par Collectif

 

En débat au Parlement, ce texte élaboré en réponse à la menace islamiste comporte des dispositions inutiles et des concessions hors de propos aux associations cultuelles, estime un collectif de personnalités connues pour leur attachement à la laïcité.

 

Le projet de loi, hier contre le « séparatisme », aujourd’hui « confortant le respect des principes de la République » est en débat au Parlement. Ce texte n’est pas réellement une réponse à la menace islamiste, comme le prétend le gouvernement. Loin de renforcer les principes de la République, il ne promeut pas la liberté de conscience, et apparaît comme une remise en cause de la séparation des Églises et de l’État telle qu’elle est instaurée par la loi de 1905.

Bavard, rappelant certaines dispositions existantes, purement déclaratif sur d’autres points, ce texte est inapplicable et parfois dangereux. Il semble avoir pour but d’étendre à toute la France l’esprit du Concordat, cet accord signé entre la France et le Vatican, encore en vigueur en Alsace-Moselle et qui fait peser sur l’État la charge de l’entretien de l’Église.

Renforcement des avoirs des cultes

Si le texte affirme la soumission des associations cultuelles à la loi de séparation de l’Église et de l’État de 1905, au lieu de celle de 1901 relative au contrat d’association, cela ne se fait pas sans que le gouvernement ait lâché une contrepartie importante : la possibilité pour les associations cultuelles d’avoir des immeubles de rapport, à condition que ceux-ci soient acquis gratuitement par dons et legs. Ce qui va permettre à certains cultes déjà bien dotés en immobilier (notamment l’Église catholique) de renforcer leur position patrimoniale et financière et d’en distribuer à volonté les bénéfices.

Cette nouvelle disposition va permettre aux écoles privées confessionnelles, très majoritairement d’obédience catholique, de faire don aux associations loi de 1905 de leur patrimoine immobilier. Largement financées par l’argent public depuis la loi Debré (1959) et la loi Carle (2009), ces écoles contribueront au financement des cultes.

Corrélativement, des transferts pourront être effectués des biens immobiliers de l’Église, jusqu’ici exclusivement réservés au culte, en faveur des écoles privées catholiques. Celles-ci vont pouvoir se multiplier au détriment de l’école laïque. Tout cela en bénéficiant des exonérations de taxe foncière et de taxe d’habitation prévues par la loi de 1905.

Instaurée par la loi Blanquer de 2019 et rappelée dans ce texte, l’obligation d’instruction dès l’âge de 3 ans, dans le contexte actuel et du fait des dispositions de la loi Carle, est également favorable à l’Église catholique.

Certaines dispositions sont bienvenues, comme le contrôle du caractère réellement cultuel des associations, la déclaration des dons éligibles à des déductions fiscales, et la nécessité de faire certifier, chaque année, les comptes de l’association par un commissaire aux comptes, ainsi que l’accroissement des moyens et pouvoirs donnés à l’organisme ministériel Tracfin pour contrôler la provenance des dons.

« Haine en ligne » et port du voile

Mais d’autres mesures sont dangereuses : la création du délit de haine en ligne n’est qu’un réchauffé de la loi Avia retoquée par le Conseil constitutionnel. La définition juridique de ce délit est toujours vague et, surtout, ce dernier pourra être jugé en comparution immédiate. Il s’agit d’une dénaturation de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Le gouvernement prétend néanmoins qu’il ne s’appliquera pas aux journalistes, au mépris du principe d’égalité de tous les citoyens devant la loi.

Par ailleurs, le débat parlementaire a été trop longtemps accaparé par la proposition d’interdiction du port du voile par des fillettes. Cette disposition – en apparence nécessaire puisque le voilement de petites filles se rattache à une pratique sectaire compromettant gravement l’épanouissement et les conditions d’éducation d’une enfant – est cependant inutile. Le dispositif légal de protection de l’enfance en danger (article 375 du code civil) octroie en effet au juge des enfants de larges pouvoirs lui permettant d’ordonner qu’une fillette voilée soit confiée à d’autres référents (personnes physiques ou institutions) qu’à ses parents.

Discrimination filles garçons

Enfin, certaines mesures sont soit cosmétiques, soit inapplicables. Les mariages forcés existent, mais sont très rarement célébrés sur le territoire national. Or le dispositif de vérification de la réalité du consentement par un entretien préalable avec un officier d’état civil ne s’appliquerait qu’en France.

Le projet de loi veut empêcher les discriminations entre filles et garçons en matière d’héritage. Mais cela est interdit depuis longtemps en France : on ne peut plus déshériter totalement un de ses enfants, même si on peut limiter sa part à la portion réservataire. Dans ce contexte légal, comment un dispositif de contrôle accru (qui, de toute façon, ne pourrait s’appliquer qu’aux biens immobiliers se trouvant en France) pourrait-il être efficace ?

La création d’un nouveau délit de « mise en danger de la vie d’autrui par divulgation d’éléments concernant sa vie privée dans le but de porter atteinte à sa vie ou à son intégrité physique ou psychique ou à celle des membres de sa famille » pose une difficulté majeure : comment un juge pourra-t-il caractériser l’intention de nuire ?

Enfin, la simple déclaration administrative des sources de financement des associations cultuelles ne suffit pas pour contrôler la réalité de la provenance des fonds. Ce manquement de la loi indique assez clairement que la lutte contre l’islamisme radical est utilisée comme prétexte.

Vaste opération de communication

Une loi élaborée sous le coup de l’émotion est rarement une bonne loi. Décidé dans la foulée de l’assassinat de Samuel Paty, ce projet de loi comporte trop de dispositions inutiles, inapplicables. Au final, ce texte n’est qu’une vaste opération de communication du gouvernement. Si la République est affaiblie, c’est que les services publics sont laminés par des politiques néolibérales, que des territoires sont relégués par des politiques d’austérité économiquement inefficaces et socialement injustes, et qu’une partie toujours plus grande de la population ne peut plus voir dans la République la promesse d’émancipation qu’elle devrait représenter.

La destruction de l’école, l’impossibilité d’une intégration aux valeurs républicaines sont le terreau fertile des menaces que nous connaissons. D’ailleurs, aucune disposition positive visant à lutter contre les discriminations au logement, à l’embauche, ou contre les contrôles d’identité au faciès n’est prévue dans le texte. De telles mesures auraient pourtant été de nature à « conforter les principes républicains ». Non seulement le gouvernement ne règle pas les questions auxquelles il prétendait s’atteler, mais il ne souhaite pas changer de politique. Par défaut de sérieux, d’ambition et de responsabilité, il manque largement le but qu’il prétend atteindre.

Signataires : Flavien Chailleux, fonctionnaire au ministère du travail ; François Cocq, essayiste ; Romain Dureau, agroéconomiste, Gauche républicaine et socialiste (GRS) ; Hélène Franco, magistrate et syndicaliste ; Christophe Gache, Mouvement des citoyens (MDC) ; Jean Gatel, ancien secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire (1984-1986) ; Manon Le Bretton, membre des Constituants ; Sacha Mokritzky, rédacteur en chef de la revue Reconstruire ; Henri Peña-Ruiz, philosophe ; Nicolas Pomiès, membre du bureau national de l’Union des familles laïques (UFAL) ; Bernard Teper, coanimateur du Réseau éducation populaire ; Frédéric Viale, essayiste.

Service Public
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Pour les 75 ans de la Sécu 75 personnalités du monde associatif, syndical et politique signent « Pour que vive la Sécurité Sociale ! »

par Convergence nationale des Collectifs de défense et de développement des Services Publics

 

Malgré la crise sanitaire, la politique de destruction de la sécurité sociale et des services publics se poursuit : report de la dette COVID avec un taux d’intérêt supérieur à celui auquel l’État a droit, fermetures de lits, urgences menacées et leur gratuité supprimée… et Bruno Lemaire annonce une attaque en règle sur le régime des retraites !

La sécurité sociale, bâtie par Ambroise Croizat à l’après-guerre dans la droite ligne du programme les jours heureux du Conseil National de la Résistance, n’a jamais été aussi directement et frontalement attaquée. Face à cette volonté manifeste de destruction de notre bien commun, nous devons redonner vie et sens en ce 21e siècle aux principes fondateurs de la Sécurité sociale : unicité (institution unique et obligatoire), universalité (couverture de tous les citoyens), l’uniformité des prestations, solidarité (en cotisant selon ses moyens et en recevant selon ses besoins) et démocratie.

Dans la continuité du colloque du 2 octobre 2020 à l’École Nationale Supérieure de la Sécurité Sociale à St Etienne initiée par la Convergence Nationale des Collectifs de Défense et de Développement des Services Publics pour les 75 ans de la Sécurité Sociale, 37 organisations syndicales (CGT, Confédération paysanne, FSU, UNEF, Solidaires), associatives (Alternative mutualiste, ATTAC, CNAFAL, CNL, Collectif des associations citoyennes, DAL, Convergence services publics, Coordination nationale des hôpitaux publics et maternité de proximités, Fondation Copernic, Les économistes atterrés, People Health Mouvement France, Réseau éducation populaire, Résistance Sociale, UFAL, Union Syndicale de la Psychiatrie, UNRPA Ensembles & Solidaires,) et l’ensemble des partis de gauche et écologistes lancent un appel « Pour que Vive la Sécurité Sociale ! » et demandent à nos concitoyens de le signer.

Liste des 75 premiers signataires :

Pierre CAILLAUD-CROIZAT petit-fils d’Ambroise Croizat, Michel ETIEVENT historien, Anne GERVAIS Hépatologue AP/HP, Claire GIARDELLI artiste musicienne, André GRIMALDI Professeur émérite, Jean-Noël LAURENTI universitaire, Gilles PERRET réalisateur-, Fréderic PIERRU chercheur, Christophe PRUDHOMME Urgentiste Samu 93 porte-parole AMUF, Fréderic STAMBACH médecin généraliste, Daniel WALLACH médecin honoraire des Hôpitaux de Paris, Rémi AUFRERE PRIVEL Syndicaliste FGTE CFDT Transports, Marinette BACHE présidente de Résistance Sociale, Francis BALAY président Alternative Mutualiste, Michel BAROU porte-parole de la Confédération Paysanne, Julien BAYOU secrétaire EELV, Olivier BESANCENOT porte-parole NPA, Frédéric BOCCARA Economiste PCF membre CESE, Jean-Claude BOUAL Collectif des Associations Citoyennes, Marylène CAHOUET FSU, Mireille CARROT membre de la direction confédérale de la CGT, Jean-Claude CHAILLEY secrétaire de Résistance Sociale, Marlène COLLINEAU adjointe à la maire de Nantes élue métropolitaine GDS, Alain COULOMBEL porte-parole EELV, Nathalie COUTINET Economistes atterrés, Marc Méric DE BELLETON Co-secrétaire Jeunes Ecologistes, Anne DE HARO GDS, lanceuse d’alerte et conseillère municipale de Combs-la-Ville, Arnaud DE MORGNY coordonnateur GRS IDF, Jean-Marc DEVAUCHELLE, Secrétaire Sud Santé Sociaux, Alexandre DI CIOCCIO Administrateur Mutuale, Nelly DI GIOVANNI Administratrice UNRPA, Gérard FILOCHE GDS, Francisco GARCIA président UNRPA, Christian GAUDRAY président UFAL, Alain GAULON secrétaire confédéral CNL, Delphine GLACHANT présidente de l’Union Syndicale de la Psychiatrie, Murielle GUILBERT Codéléguée générale de Solidaires, Aneth HEMBERT Cosecrétaire Jeunes Ecologistes, Eddie JACQUEMART président CNL, Michel JALLAMION président de la Convergence nationale des services publics, Régis JUANICO député Génération.s, Christian KHALIFA président de l’INDECOSA-CGT, Jean LAFONT cofondateur PEPS, Jean-Luc LAURENT président MRC, Pierre LAURENT vice-président du Sénat PCF, Michèle LEFLON présidente Coordination des Hôpitaux et Maternités de proximité, Claire LEJEUNE Jeunes Ecologistes, Marie-Noëlle LIENNEMAN Sénatrice GRS, Benjamin LUCAS coordinateur Génération.s, Jean-Claude MAMET Ensemble !, Emmanuel MAUREL député européen GRS, Jean-Luc MELENCHON député président du groupe LFI à l’AN, Corinne NARASSIGUIN secrétaire nationale du PS, Evelyne NGO secrétaire nationale de Solidaires, Vladimir NIEDDU Peoples Health Movement Europe, Olivier NOBILE délégué national UFAL, Mathilde PANOT députée FI, Catherine PERRET secrétaire confédérale CGT, Nicolas POMIES UFAL, Raymonde PONCET sénatrice EELV, Christine POUPIN porte-parole NPA, Philippe POUTOU porte-parole NPA, Raphaël PRADEAU porte-parole ATTAC, Adrien QUATENNENS député coordinateur FI, Claire RABES secrétaire nationale PS, Sandrine ROUSSEAU porte-parole EELV, Fabien ROUSSEL député secrétaire du PCF, Frédéric SANCHEZ secrétaire CGT-FTM, Patrice SIARD Secrétaire général R&S, Sophie TAILLE-POLLIAN sénatrice coordinatrice Génération.s, Bernard TEPER Co-animateur Réseau Education Populaire, Benoît TESTE secrétaire général FSU, Aurélie TROUVE porte-parole d’ATTAC, Evelyne VAN DER HEYME Notre Santé en Danger, Pierre ZILBER Président Mutuale.

 

Energie
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Constitution du Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! »

Communiqué de presse du 26 janvier 2021

par Collectif

 

Les organisations signataires de ce communiqué s’opposent au projet destructeur « Hercule » de scission du groupe EDF en 3 entités.

 

Le projet « Hercule », inspiré par des banques d’affaires, ne s’inscrit absolument pas dans une logique d’intérêt général mais dans une logique strictement financière. Logique initiée avec la déréglementation imposée par l’Union européenne et conduite par les gouvernements successifs : la facture des usagers a flambé, les investissements nécessaires sur l’outil productif ne sont plus assurés, la péréquation tarifaire est menacée alors que c’est un élément essentiel à notre démocratie. Nous exigeons que soit effectué le bilan financier, humain, écologique des directives de déréglementation du secteur de l’énergie.

 

À l’unisson de l’ensemble des fédérations du secteur de l’énergie et des personnels du groupe EDF, ainsi que de plusieurs confédérations, nous demandons au Président de la République de renoncer au projet « Hercule ».

Puisque l’avenir énergétique du pays est intimement lié à celui d’EDF, il nous paraît indispensable que son avenir et sa mobilisation au service des enjeux énergétiques et climatiques du pays fassent l’objet d’un véritable débat social et démocratique avec l’ensemble des citoyens : que l’on soit usager, salarié du secteur ou élu, l’énergie est notre bien commun !

Toutes et tous doivent se mobiliser avec l’ensemble des organisations associatives, syndicales et politiques (aux niveaux national et local) pour la défense et le développement du service public et la promotion de ses valeurs.

Toutes et tous ont vocation à converger pour se mobiliser dans le cadre collectif créé ce jour : le Collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie ! ».

Ce collectif a vocation à sensibiliser et mobiliser les usagers, les élus et les salariés du secteur en vue d’établir de fortes convergences.

La nécessaire transition énergétique et l’accès à tous de l’énergie, imposent de structurer les services d’efficacité et de performances énergétiques permettant de gérer collectivement nos ressources dans le seul souci de l’intérêt général et de la réponse aux besoins de nos concitoyens.

Le débat public, que nous demandons a vocation à dépasser le seul cadre du groupe EDF et à intégrer l’ensemble des filières du secteur de l’énergie, au-delà de la seule électricité, en vue de jeter les bases d’un véritable grand service public de l’énergie.

Un service public de l’énergie répondant, notamment :

  • aux besoins de l’ensemble des usagers, en premier lieu les plus précaires, et des territoires, y compris les plus fragilisés ; le droit à l’énergie, droit fondamental et essentiel, doit devenir pleinement effectif pour toutes et tous, partout ; l’égalité de traitement des usagers, la péréquation tarifaire et la tarification réglementée doivent être pérennisées.
  • aux défis de la précarité énergétique qui touche près de 5,5 millions de ménages (3 500 000 ménages déclarent souffrir du froid dans leur logement),
  • aux besoins d’investissements considérables de l’indispensable transition énergétique et écologique,
  • à la nécessité d’un développement durable : assurer notre indépendance énergétique, consolider et développer un modèle énergétique pilotable et respectueux de l’environnement, diversifier nos sources d’énergie en investissant dans la recherche et le déploiement d’énergies renouvelables, répondre aux enjeux du réchauffement climatique,
  • aux attentes légitimes des personnels du secteur de l’énergie en matière de conditions de travail et d’exigence de qualité du service rendu aux usagers.

Pour atteindre ces objectifs, il faut renoncer aux politiques strictement financières de libéralisation et de privatisation mais, au contraire, faire le choix d’une maîtrise publique complète du secteur de l’énergie.

 

Signataires :

Convergence Services Publics – Droit à l’énergie SOS FUTUR – INDECOSA-CGT – Fédération Nationale Mines Energie (FNME) CGT – Fédération des syndicats SUD Energie – Union des familles laïques (UFAL) – ATTAC – CAP A GAUCHE 19 – Parti communiste français (PCF) – Ensemble ! – Réseau Education Populaire – SUD PTT – Ma Zone Contrôlée – Résistance Sociale – Générations .s – Gauche démocratique & sociale (GDS) – République & Socialisme – Emancipation collective – CV70-Comité de Vigilance pour le Maintien des Services publics de proximité en Haute-Saône – SNUP Habitat – Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires – Collectif de Défense et Développement des Services Publics en Combrailles – Convergence Nationale Rail – La France insoumise – PEPS (Pour une écologie populaire et sociale) – Coordination des Gilets Jaunes de l’Isère – Stop précarité – Les Économistes Atterrés – Union des syndicats CGT du groupe Caisse des dépôts – Syndicat CGT de l’établissement public Caisse des dépôts et consignations – Confédération Nationale du Logement (CNL) – Syndicat CGT Banque de France – Collectif Ne nous laissons pas tondre – Les Gilets Jaunes du 05 – CGT Fonction Publique – Syndicat National des Certifiés et Agrégés (SNAC) e.i.L Convergence – Fédération des syndicats e.i.L Convergence – Fondation Copernic – DAL (Droit au Logement) – Collectif « Faisons barrage » – Collectif « Changer de cap » – Fédération CGT Banques et Assurances (FSPBA-CGT) – AITEC – FSU – MNLE Réseau Homme & Nature – Union syndicale Solidaires – Parti socialiste – Gauche républicaine et socialiste (GRS) – Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) – Energie 2060 –  CGT Enseignement Privé de Paris – RPS FIERS – Syndicat CGT Cheminots du QNEMP (Quart Nord Est Midi-Pyrénées) – Confédération Générale du Travail de la Réunion (CGTR) – Parti Radical de Gauche (PRG) – Association des familles victimes du saturnisme (AFVS) – Génération Ecologie – ENSEMBLE & SOLIDAIRES-UNRPA – GLOBAL LABOUR INSTITUTE PARIS (GLI PARIS) – REACT

 

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Les passerelles de l’archipel

(Médias déconfinés 1)

par Philippe Barre

 

A l’heure où les « grands médias » privés comme publics sont le plus souvent aux mains (pour le privé) ou au service (pour le public)  des propriétaires des moyens de production, il est plus que jamais nécessaire de valoriser d’autres médias : journaux ; sites etc.

Cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord à 100 % avec tout ce que ces médias produisent. Mais que nous considérons qu’ils apportent des informations, des analyses, des contradictions, des pistes utiles à notre équipe et nous l’espérons à nos lectrices et lecteurs. Il est temps de construire des passerelles entre toutes les initiatives politiques, syndicales, associatives, citoyennes qui forment une sorte d’archipel évolutionnaire/ révolutionnaire.

Mediacritiques

Revue trimestrielle d’ACRIMED (Action critique Médias).
Le n° 37 de Janvier – Mars  2021 est particulièrement passionnant :

Misère de l’information médicale en temps de crise. Article qui revient en détail sur les inepties débitées en boucle par les « experts » de l’incompétence qui envahissent l’espace médiatique. Avec des pistes pour une information scientifique rigoureuse.

Matinales radio : à la recherche du pluralisme. Travail d’enquête qui confirme bien que la droite et l’extrême droite monopolisent la parole, ainsi que le patronat…

Islamo-gauchistes : une chasse aux sorcières. Nos critiques envers les complaisances d’une partie de la gauche envers l’islamisme ne doivent pas nous aveugler. Le traitement maccartyste qu’ont subi certains militants donne une idée des capacités de répression médiatique que nous pourrons subir à un moment.

Général, nous voilà ! Un bel exemple de la fabrication totalement artificielle d’un éventuel présidentiable (Général De Villiers- ex-chef des armées et frère du chouan vendéen).

Hommage à Jean Pierre Pernaut : Le meilleur pour la fin ! Article qui explique bien pourquoi entre JP Pernaut et Eric Zemmour,  ce qui les sépare relève de la différence entre l’implicite (Pernaut) et l’explicite (Zemmour).

Revue à laquelle il faut s’abonner et association à laquelle on peut adhérer. www.acrimed.org – info@acrimed.org

Révolution prolétarienne

Trimestriel. Eh oui, c’est bien la revue crée en 1925 par Pierre Monatte !

N°811 – Décembre 2020. Ce numéro est consacré aux suites de l’assassinat de Samuel Paty. A lire plus particulièrement :

Relever la tête et se faire entendre : la décapitation de Samuel Paty en France et l’expérience algérienne de Marieme Helie Lucas sociologue algérienne – qui participa à la fondation du réseau « Femmes vivant sous les lois musulmanes » et est depuis coordinatrice de l’organisation « Secularism is a Women’s Issue ».
Cet article devrait être lu et reproduit dans tous les réseaux qui affichent des complaisances racialistes.

La liberté n’est ni occidentale, ni orientale, elle est universelle. Ante Ilescu et Irène Pivaric rappellent le combat des Iraniennes contre le voile obligatoire. Là aussi à faire lire à celles et ceux qui pourfendent le féminisme « blanc ».

Le cas des Étudiants Musulmans de France avec laquelle s’allie l’UNEF. Piqûre de rappel de Nedjib Sidi Moussa

Assassinats, racismes, religions… Quelle ambiance de Christian Mahieux. Un texte passerelle entre les militants anti-racistes qui tente de remettre du raisonnement et de la raison dans le débat. Même on peut trouver  des pistes à creuser sur les laïques, ce texte a le mérite de recadrer le débat.

– Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Pierre Monatte et Fernand Loriot (syndicalistes révolutionnaires qui participèrent à la création du PCF qu’ils quittèrent face à la stalinisation de l’appareil)  deux notes biographiques utiles.

S’abonner, consulter le site : https://revolutionproletarienne.wordpress.com/

Le Monde diplomatique

On ne le présente plus. Le numéro de janvier 2021 est toujours passionnant. Très subjectivement j’ai retenu :

L’impasse des politiques identitaires de Stéphane Beaud et Gérard Noirel. Un  texte qui recadre le débat sur le terrain de la lutte des classes.

L’ère de la finance autoritaire : Quand la City faisait campagne pour le Brexit. De Marlène Benquet et Théo Bourgeron. Ou comment les libéraux sont débordés par les « libertariens » (rien à voir avoir le mouvement libertaire).

Antisémite, l’Allemagne de l’Est ? par Sonia Combe. Sans complaisance envers le régime qui a produit Honneker ; l’auteure démontre que si antisémitisme il y a, il faut aussi et d’abord chercher du côté de la RFA…

Retour sur « Les Versets sataniques » de Laurent Binet. Un rappel sur le fond de l’affaire et sur les démissions intellectuelles nombreuses et toujours actuelles.

Une lecture mensuelle indispensable : https://www.monde-diplomatique.fr/

Courant alternatif

Mensuel anarcho-communiste de l’OCL. Un fonctionnement original et autogestionnaire depuis 306 numéros. Beaucoup d’articles bien documentés sur les migrants, les sans-papiers, la santé, la COVID, l’écologie  et des initiatives locales.

Le numéro de décembre proposait un article intéressant qui dénonçait l’utilisation de l’intersectionnalité mettant au second plan l’existence des classes populaires et de l’anticapitalisme : « Pourquoi nous sommes féministes révolutionnaires »

Le numéro de janvier contient un texte intéressant à propos de l’appel des TUI contre les licenciements et suppression d’emplois… dommage que la conclusion sur le rôle de la conf. CGT et de Solidaires soit quelque peu simpliste.

On peut aussi relever le « Je hais le nouvel an » de Gramsci et une recension pour le livre La Fascinante Démocratie  du Rojava de Pierre Bance (Ed. Noir et Rouge)

http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article2449

 

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Chansons déconfinées 12

par Philippe Barre

 

Toujours sur le front, Pascal  Genneret nous propose des chansons.

Salut cher Evariste,

Apparemment tu as loupé ma reprise de Johnny à propos des dégâts psycollatéaux de la Covid :
Et j’en oublie de vivre (Pascal Genneret)

et puis la dernière, qui est carrément un cantique qui montre que dans un pays laïques, les « racines chrétiennes » ce n’est pas rien ! et qui contient une piste (!) pour les stations de sports d’hiver et éventuellement pour le spectacle vivant…
Des lumières allumées (Pascal Genneret)

Une proposition d’illustration (sonore) de l’excellent article de Ph. Duffau : Les Macron sauvent la planète :
https://www.youtube.com/watch?v=-ztqKSO3KbE

On peut par gourmandise en remettre une couche avec celle-ci :
https://www.youtube.com/watch?v=agYMiC5xiZU
sachant qu’à la question posée dans le titre, la réponse est oui !!!

Zicalement et fraternellement, Pascal, chansonnier en panne de scènes

Sud Education vs Blanquer

https://www.youtube.com/watch?v=SWccOJiMwV
Toujours d’un certain Eric bien connu de nos lecteurs et lectrices. Mais cette fois Yacine lui a donné un coup de main…

People have the power, de Patti Smith

Une merveille pour finir cette rubrique…
https://www.qwant.com/?q=pati%20smith&t=videos&client=brz-moz&o=0:60743fd7f439543e48e84d48b9c9f2ce

 

Courrier des lecteurs
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"N’oublions pas le Rojava", par Pierre Bance

par ReSPUBLICA

 

La situation est grave au Rojava. L’armée turque et ses mercenaires islamistes bombardent, chaque jour, le Nord de la région et tentent de s’infiltrer du côté d’Ayn Issa, pour prendre le contrôle de la route internationale M4. Ils préparent une quatrième invasion, après celles qui ont conduit à l’occupation du triangle Azaz-Bad-Jarablous en 2016, du canton d’Afrin en 2018 et de la bande Girê Spî-Serêkaniyê en 2019.

La grande presse s’en moque. Sans doute jugera-t-elle le sujet plus porteur quand le Rojava sera mis à sac par les barbares. Elle regrettera alors ces Kurdes qui tentèrent d’inventer un autre monde, fondé sur la démocratie directe, la commune et le fédéralisme.

Aussi faut-il remercier Reporterre , le quotidien de l’écologie, d’avoir publié la tribune « N’oublions pas la démocratie du Rojava » dont vous trouverez ici le lien : https://reporterre.net/N-abandonnons-pas-la-democratie-directe-du-Rojava.

J’en profite pour vous rappeler la sortie en décembre dernier du livre : La Fascinante démocratie du Rojava. Le Contrat social de la Fédération démocratique de la Syrie du Nord .

La présentation de ce livre, sa table des matières et son introduction peuvent être consultées sur le site Autre futur : http://www.autrefutur.net/Parution-de-LA-FASCINANTE-DEMOCRATIE-DU-ROJAVA-par-Pierre-Bance

NB – Les Éditions Noir et Rouge sont partie prenante de la campagne de boycottage d’Amazon.

Brèves
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« Combat laïque-Combat social, fédérer le peuple » en visioconférence le 6 février

par ReSPUBLICA

 

Nos colloques au Sénat ayant été annulés pour cause de crise sanitaire, nous devions nous réunir quand même. Pour s’inscrire à cette visioconférence, il suffit d’utiliser le courrier de Clcs-flp (combatlaiquecombatsocial@gmail.com) ou celui du Rep et d’Educpod (reseaueducationpopulaire@gmail.com) ou celui de Respublica (evariste@gaucherepublicaine.org).

Vous recevrez alors le lien de visionnage de la visioconférence et son ordre jour en cours d’élaboration.

La fuite en avant du mouvement réformateur néolibéral est impressionnante : reculs des conquis démocratiques, laïques, sociaux et écologiques se surajoutent les uns aux autres. Le niveau de chômage et de pauvreté est inédit depuis la Libération. L’école,les services publics, la Sécurité sociale sont remis en cause pour ne pas dire plus.La dynamique de croissance des inégalités de toutes natures se développe. La perte du contenu et du sens du travail participe de l’accroissement des injustices sociales. La gauche vacille sur ses bases, suite au développement en son sein de la gauche identitaire et essentialiste. C’est pourtant la liaison des combats laïques et des combats sociaux qui a assuré le processus d’émancipation de la Révolution française jusqu’à nos jours, alors que les revendications identitaires et essentialistes opèrent lors des périodes de reflux.

Plus que jamais, notre appel « Combat laïque-Combat social, fédérer le peuple » (Clcs-flp) est appelé à travailler aux conditions de la bifurcation sociale et politique.Venez en débattre avec les intervenants de Respublica, du Rep, d’Educpod et de Clcs-Flp !



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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association :
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