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Chili : la revanche de Salvador Allende

Élection historique pour une Constituante paritaire – Entretien avec Luis

par Lucho

 

Le vote pour une assemblée constituante n’est pas une formalité, il n’arrive que rarement dans la vie d’un électeur. Pour les Chiliens, c’était les 15 et 16 mai dernier qu’ils étaient appelés à élire ceux qui rédigeront la nouvelle constitution, celle qui remplacera celle qu’avait élaborée à l’époque l’équipe du dictateur Augusto Pinochet. Les Chiliens votaient simultanément pour les municipales et régionales.

Luis a accepté de faire l’analyse de la période qui a mené à cette élection historique. Qui est Luis ? Un militant chilien. Arrêté pendant la dictature de Pinochet car professeur d’université et militant communiste, frappé, torturé, emprisonné deux ans, il est chassé de son pays. Il vivra 40 ans d’exil. Il ne retrouvera le droit d’obtenir un passeport chilien pour rentrer chez lui qu’en 2015 ! Entre temps, il aura trouvé asile et refuge au Venezuela, en passant par Cuba et le Nicaragua où lui, l’immigré, a continué à réfléchir et à penser le monde.

Il revient pour nous sur l’ensemble de la période et donne son point de vue sur un Chili, qui tente aujourd’hui de se reconstruire et de tourner définitivement l’atroce page de d’une dictature. Signe des temps : le procureur général Fernando Torres, le “préféré” de Pinochet, vient de décéder le 12 mai, quelques jours avant le scrutin pour la constituante.

Lucho

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Vous m’avez demandé de vous parler de ces années noires du Chili jusqu’au moment, attendu depuis des décennies, de voter pour une nouvelle constitution. Car pour avoir une vision concrète, et la plus rationnelle possible, du Chili d’aujourd’hui, il est nécessaire de faire une brève rétrospective de l’histoire politique et sociale du pays au cours du XXe siècle.

Luttes sociales et syndicales au XXe siècle

Le début de ce siècle est marqué par un homme, Luis Emilio Recabarren. Père de la classe ouvrière chilienne, cet homme de gauche va l’organiser. Il va former des militants au niveau politique, social, culturel. En créant des écoles de formation politique et syndicale, des écoles pour l’éducation et la culture, il parvient à éliminer l’analphabétisme dans les zones où il intervient.

À ce moment, les manifestations sont nombreuses au nord du Chili : des milliers de travailleurs suivent Recabarren, malgré la brutale répression des Forces armées chiliennes. Recabarren qui, en fondant le parti socialiste des travailleurs (à l’origine du parti communiste chilien) réussit à envoyer les premiers députés et sénateurs ouvriers dans les assemblées respectives.

Recabarren arrive à cette époque à former une conscience d’organisation et de lutte sociale et politique qui aura transcendé le Chili jusqu’à aujourd’hui.

Gouvernement du Front populaire de Pedro Aguirre
Cerda (années 40-50)

Une grande coalition appelée « Front populaire » arrive alors au pouvoir. Elle se compose de plusieurs partis politiques (parti radical – parti communiste – parti socialiste) et des secteurs de la maçonnerie. Un jeune médecin est nommé ministre de la Santé : il s’appelle Salvador Allende. Pour résumer, on peut dire que le gouvernement de Pedro Aguirre Cerda a impulsé la modernisation et l’industrialisation du Chili, et il a surement donné plus de force encore à la capacité de la classe ouvrière à s’organiser tant au niveau politique que syndical.

Ce gouvernement met au centre des priorités l’éducation publique et gratuite. Des milliers d’écoles voient le jour partout dans le pays, des écoles normales, des instituts pédagogiques, des écoles d’art, des écoles techniques… Le secteur de la santé avec à sa tête Salvador Allende voit la création de dizaines d’hôpitaux et de centre de soins. Le secteur de la construction prévoit l’octroi d’un toit pour les classes moyenne et les ouvriers. Le secteur industriel se construit dans les domaines de l’acier, du charbon, du cuivre. De grandes sociétés de services publics (électricité et transports) voient le jour.

Gouvernement d’unité populaire de Salvador Allende
(1970 -1973)

En 1970, Salvador Allende triomphe à l’élection présidentielle à la tête d’une coalition d’union populaire qui rassemble les partis de centre gauche et quelques secteurs de la maçonnerie ainsi que des catholiques progressistes (parti radical – parti communiste – parti socialiste – le mouvement d’action populaire unitaire (Mapu) – gauche chrétienne). Le programme politique et économique de l’union populaire prévoit le développement d’un pays socialiste et démocratique, tel qu’il a été initié par le gouvernement Aguirre (accent sur la santé, l’éducation, le logement, l’industrie), avec en plus la nationalisation des secteurs du charbon et du cuivre, celle de la banque privée, et une réforme agraire.

Lorsqu’Allende arrive, c’est la guerre froide et les États-Unis ont tout fait pour empêcher cette victoire. Malgré leur échec, les services d’intelligence chiliens ont pris le relais avec un appui total des Etats-Unis qui cherchent par tous les moyens à boycotter le gouvernement Allende et provoquer sa chute. Le problème pour les Américains, c’est que, malgré le boycott, malgré les problèmes politiques, économiques et sociaux qu’il rencontre, Allende remporte tout de même les élections législatives de 1973. Le compte à rebours commence donc pour la mise en place d’un coup d’état militaire.

Salvador Allende – DR

Pourquoi ? Parce que l’opposition et ses alliés américains ont bien compris que malgré les problèmes économiques occasionnés par les différents boycotts, la population était consciente, formée et organisée, et cela depuis l’époque du gouvernement Aguirre. Or, à l’intérieur de la coalition de gouvernement, des dissensions voient le jour ; certains accusent Salvador Allende d’être un bourgeois qui ne voudrait pas radicaliser la lutte. L’extrême droite, la démocratie chrétienne et la droite s’emparent de ces dissensions pour tenter affaiblir le gouvernement d’union populaire. Et le 11 septembre, c’est le coup d’État. Entouré d’une vingtaine de proches, Allende succombe dans un palais présidentiel assiégé et bombardé. Gracia Marquez dira de lui : « Il tombe dignement au combat, en défendant fusil à la main l’héritage de la constitution démocratique du Chili ».

Dans son dernier discours, prophétique, Allende avait dit : « Sachez que tôt ou tard, les grandes avenues s’ouvriront pour laisser passer l’homme libre ».

Coup d’État militaire – Dictature Pinochet
(1973 – 1990)

Le 11 septembre 1973, Les forces armées chiliennes, les Carabiniers chiliens appuyés par la droite politique, la démocratie chrétienne, les patrons, les médias, l’église, la CIA, et le gouvernement des Etats-Unis arrivent à renverser le gouvernement de Salvador Allende dans le feu et le sang. Un coup d’État qui commence par l’assassinat et l’arrestation de milliers de Chiliens de tous les âges, de tous les secteurs de la société, et qui a pour objectif d’en terminer avec la gauche chilienne, et de faire disparaître tous ses appuis politiques, sociaux et culturels.

Ce jour fatidique du 11 septembre 1973, Salvador Allende avait prévu une grande manifestation sur le campus de l’université technique de l’Etat (UTE). Il voulait s’adresser au peuple chilien, lors d’un discours relayé en direct par les médias, et l’inviter à un référendum qui déterminerait la poursuite, ou non, de son mandat présidentiel dans cette période de graves dissensions politiques.

Informés de ce projet, la CIA, la droite chilienne et les États-Unis décident alors d’avancer le jour du coup d’État et d’intervenir le 11 septembre. À deux heures du matin, un commando de l’infanterie de marine, armé de fusils M16 et d’explosifs, prennent les installations de la radio de l’Université, coupent les antennes de diffusion. C’est la première action de ce coup d’Etat, qui a été mis en place pour, non seulement faire disparaitre physiquement Allende et les membres de l’union populaire, mais également tous les dirigeants des mouvements étudiants et des syndicats en particulier, avant de s’en prendre au peuple chilien. L’idée est d’en finir pour toujours avec ce Chili de Luis Emilio Recabarren, de Pedro Aguirre Cerda et de Salvador Allende.

Les premières mesures de Pinochet, vous les connaissez certainement : persécutions, disparitions, tortures. Des milliers de chiliens ont disparu à cette époque, principalement des militants et sympathisants des mouvements étudiants, des membres d’organisations sociales proches de la gauche chilienne. La dictature de Pinochet a transformé le Chili en camp de concentration et cela jusqu’au premier gouvernement de la concertation. Il fallait « débarrasser » le Chili de tout élément marxiste révolutionnaire, faire disparaître toute trace du Chili « d’avant » et développer un nouveau modèle.

Augusto Pinochet et Henry Kissinger – DR

C’est là que le sénateur Jaime Guzman, l’idéologue de la dictature, entre en scène. Il va changer la constitution.

Constitution de Pinochet

Pour donner à ce plan fasciste une figure démocratique, il était en effet fondamental de changer en profondeur la constitution. Le sénateur Guzman est aidé dans cette tâche par un groupe de jeunes d’extrême droite, très liés à l’Opus dei, ainsi que par des adeptes de l’école de Chicago, laboratoire du néolibéralisme. Ensemble, ils créent les fondations d’un nouveau Chili sur les bases d’un néolibéralisme économique mais avec à sa tête un dictateur. Guzman a un plan machiavélique : blinder le modèle néolibéral pour qu’il résiste en cas de défaite politique. Il disait : « si un jour nos adversaires venaient à gouverner, ils seraient contraints de suivre un modèle économique très proche du nôtre ».

Guzman inclut donc dans la constitution plusieurs sécurités : le conseil de sécurité nationale, les sénateurs désignés, le système binominal, les quorums qualifiés et le tribunal constitutionnel. Mais aussi le veto de l’Église catholique et des grands pouvoirs économiques.  Concrètement cela doit permettre d’éviter toute altération des préceptes constitutionnels d’un Chili néolibéral.

Certains de ces préceptes ont été éliminées lors des premiers gouvernements de concertation, comme les sénateurs désignés, le système binominal et le pouvoir de l’Église catholique. Mais malgré cela, la constitution de Pinochet a fonctionné et fonctionne encore. Le vote des 15 et 16 mai devrait cependant permettre de mettre un terme à cette histoire.

Le Chili actuel

Le néolibéralisme a conduit le Chili à une « oligarchisation» de la société avec dix grandes familles qui contrôlent les richesses du pays. Cette évolution vers l’oligarchie a créé des inégalités et des déséquilibres gigantesques dans la société chilienne, produits du modèle néolibéral « absolu » depuis la dictature de Pinochet. Toutes les avancées sur l’éducation, la santé, le logement, le travail, la sécurité sociale, le bien-être du peuple qui avaient été mises en place jusqu’à Allende se sont évaporées.

Avec leur pouvoir absolu, les tenants de cette politique néo libérale ont laissé s’installer la corruption, le lobbying, les monopoles dans les médias, la concentration de la richesse entre ces dix familles (dont celle du président en exercice, Sébastian Pinera). Lorsque je parle d’« oligarchie », je parle d’un régime politique dans lequel les riches utilisent leur influence (que leur permet leur richesse) pour servir des intérêts privés contre les intérêts publics. Je sais que « l’oligarchisation » n’est pas l’apanage de sociétés « retardataires », la démocratie libérale, elle aussi se montre impuissante face au pouvoir de la richesse. Le résultat pratique de ces régimes politiques, c’est qu’ils sont toujours favorables au capital.

Au Chili, l’oligarchie est arrivée à pénétrer la classe politique, à tel point que malgré toutes les réformes exigées par les manifestions d’étudiants et des syndicats, qui auraient pu apporter un petit changement au modèle, les oligarques sont toujours arrivés à manœuvrer auprès des organisations politiques, des parlementaires, des fonctionnaires du gouvernement pour que rien ne soit touché. Un seul exemple : le cas de trois réformes importantes du gouvernement socialiste de Michele Bachelet sur le travail, l’éducation et les impôts. Toutes trois ont échoué !

À partir de 2011, des manifestations importantes ont eu lieu, mais il aura fallu encore presqu’une décennie pour qu’en octobre 2019, la jeunesse chilienne se rebelle. Le déclic : l’augmentation du prix du ticket de métro. Depuis lors, et malgré la pandémie, tout est remis en cause. De nombreuses manifestions, violentes, prennent le relais de la rébellion estudiantine. D’autant que la police reprend ses comportements du bon vieux temps de la dictature, tue, éborgne, ou même viole dans ou en dehors des commissariats.

La pression de la rue réussit à imposer le vote pour une nouvelle constituante, que le pouvoir est contraint d’organiser. C’est vraiment le peuple qui exige ce vote face à un pouvoir, des élites, un pouvoir économique et une partie de la classe politique qui n’en veulent vraiment pas.

Un grand nombre de listes et de candidats les plus divers, de toutes les catégories, de tous les couleurs, se sont présentés comme pour défier les partis traditionnels. Certes, les organisations politiques traditionnelles (gauche – droite – centre droit) participent ; mais l’on peut voir également quantité de candidats indépendants, représentant par exemple les féministes ou la « gauche rebelle ».

Nous approchons du chapitre fin : la disparition de la constitution de Pinochet devrait sonner la fin du néolibéralisme au Chili. Un Chili plus égalitaire devrait naître, un Chili plus solidaire, comme celui qui se construisait au début du XXe siècle jusqu’au coup d’Etat contre Allende.

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Résultats de la consultation

Les 15 et 16 mai, les Chiliens étaient donc appelés à voter pour l’assemblée constituante, mais aussi pour les municipales et les régionales. Luis a regretté que la participation qui était de 50,90 % en 2019 lorsqu’il a fallu répondre oui ou non à l’organisation d’une constituante, passe à 42,50 % cette année. Mais la pandémie est passée par là.

Tout d’abord, on trouve dans le camp des perdants tous les partis qui ont participé au pouvoir avec ou après Pinochet :

  • Les partis de droite regroupés au sein de l’alliance « Vamos por Chile » obtiennent 37 postes sur les 155 de la prochaine assemblée constituante. Les héritiers de Pinochet, malgré leur unité, leurs finances et les moyens déployés, mais aussi leur enracinement depuis des décennies, n’ont pas obtenu les 30 % nécessaires pour pouvoir peser suffisamment sur les décisions qui seront prises. C’est un séisme pour le néolibéralisme chilien.
  • Arrivent ensuite les partis de la concertation, parti socialiste, parti pour la démocratie, radicaux, démocratie chrétienne. Ce sont les partis qui ont gouverné le pays depuis 1990, en alternance avec la droite depuis le départ de Pinochet. Ils obtiennent 25 sièges pour le compte de leur coalition Apruebo.

Iraci Hassler, nouvelle maire de la capitale chilienne

Ensuite les grands vainqueurs du scrutin : tous ceux qui n’ont jamais gouvernés depuis la prise de pouvoir par Pinochet, et qui totalisent 93 sièges. Parmi eux :

  • Les listes de gauche du Frente Amplio (partis de gauche et parti communiste) qui ont présenté un programme clairement antilibéral, et totalisent à eux seuls : 28 sièges.
  • Les indépendants qui l’emportent haut la main et totalisent 65 sièges en trois tendances différentes (Del Pueblo : 24 sièges, Nueva Constitucion : 11 sièges, autres listes : 30 dont 17 pour les communautés indigènes). Ils sont issus de différents milieux, travailleurs sociaux, enseignants, personnels soignants, syndicalistes, ingénieurs… Pendant des années, ils n’avaient aucune visibilité, mais ils se sont organisés et l’ont emporté.

Cette victoire de partis indépendants se réclamant du progrès et de la justice sociale se combine avec une défaite de la droite qui a perdu bon nombre de mairies et de régions (des résultats qui devraient se confirmer lors du second tour le 13 juin). Elle perd notamment la capitale Santiago du Chili, où Iraci Hassler a été élue pour le parti communiste.

Cette jeune femme de 30 ans, membre du parti communiste chilien, incarne bien la nouvelle donne du pays. En effet, parmi les nouveaux élus, 60 % sont des femmes, la plupart jeunes, animées par une envie de militer et de transformer une société trop longtemps bâillonnée.

Cette nouvelle génération va maintenant exiger, au sein de l’assemblée constituante, tout ce que les partis qui se sont succédé au pouvoir lui ont refusé : une éducation gratuite, un système de santé et des transports publics – et non plus privés -, une société plus égalitaire pour en finir avec le dictat de ces dix familles qui se sont enrichies sans jamais cesser cette répression sauvage que l’on a revue jusque dans les manifestations de 2019.

À noter également : le nombre de femmes élues, plus important que celui des hommes. Si bien que pour respecter la parité, onze d’entre elles ont dû laisser leur poste à un homme tandis que cinq hommes laissaient leur siège à une femme. Les 155 membres de l’assemblée constituante seront ainsi 77 femmes et 78 hommes.

Les « grandes avenues pour les hommes libres »  vont s’ouvrir à Santiago et dans tout le pays, comme le voulait Salvador Allende. Une étape nouvelle commence, mais les démocrates ont déjà mis à genoux les héritiers de la dictature !

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Israël-Palestine : l’humanisme bafoué

par ReSPUBLICA

 

Une fois de plus, les droits humains ont été absents des préoccupations des états-majors des belligérants. Et parmi ces droits, les droits des Palestiniens restent lettre morte. Pour l’instant, tout concourt à cet état de fait : le rapport de force géopolitique orchestré par les grandes puissances du Conseil de sécurité, les politiques des soutiens arabes et occidentaux aux belligérants, les politiques des extrêmes droites israélienne et islamiste dans la région, l’incapacité de produire un récit basé sur les faits historiques qui puisse ouvrir pour les deux parties, dans la région, une perspective d’une part de paix et d’autre part d’égalité des droits humains. L’assassinat de Rabin et la destruction d’une perspective laïque et sociale palestinienne ont ouvert la porte à l’insoutenable.

En attendant, ReSPUBLICA reste attaché à l’esprit des accords d’Ami Ayalon et Sari Nusseibeh(1)Respectivement : ancien directeur du Shin Bet (service du renseignement israélien) ; ancien président de l’université Al-Qods à Jérusalem, et depuis l’auteur d’une proposition de fédération israélo-palestinienne. et à l’initiative de Genève entre Yossi Beilin et Yasser Abd Rabbo(2)Respectivement : ancien ministre israélien ; ancien ministre palestinien et membre du comité de direction de l’OLP., réalisés au début du XXIe siècle.

Et nous prenons l’engagement d’apporter ultérieurement notre modeste contribution au débat général par une analyse historique argumentée.

Notes de bas de page

1 Respectivement : ancien directeur du Shin Bet (service du renseignement israélien) ; ancien président de l’université Al-Qods à Jérusalem, et depuis l’auteur d’une proposition de fédération israélo-palestinienne.
2 Respectivement : ancien ministre israélien ; ancien ministre palestinien et membre du comité de direction de l’OLP.
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L'Agent Orange devant la justice : deux poids, deux mesures

par Hai Quang Ho

 

Depuis 2014, Mme Tran To Nga, une française d’origine vietnamienne contaminée par l’Agent Orange, poursuit en justice 14 producteurs et fournisseurs de défoliants que l’armée américaine a épandus sur le Vietnam pendant la guerre. Elle a été déboutée le 10 mai 2021 par le tribunal d’Évry. Ce n’est pas la première fois qu’une victime vietnamienne est ainsi déboutée alors que des vétérans américains, présentant les mêmes pathologies associées à l’Agent Orange sont indemnisés. Pourquoi deux poids et deux mesures ? Il est utile de rappeler les faits.

Pendant la guerre du Vietnam, pour affamer les résistants et détruire leurs cachettes, l’armée des États-Unis a déversé sur les cultures et la jungle 73 millions de litres d’herbicides et de défoliants qu’ils appelaient « agents » blanc, bleu, orange… d’après la couleur des bandes peintes sur les fûts métalliques dans lesquels ces poisons étaient stockés. L’Agent Orange, de très loin le plus utilisé, contenait de la dioxine de Seveso, un poison extrêmement toxique provoquant de graves maladies, qui ne se dégrade que très lentement et qui peut se transmettre de génération en génération. C’est pourquoi aujourd’hui encore il continue à faire des victimes.

Qu’en est-il pour des anciens soldats américains contaminés par les défoliants qu’ils avaient épandus au Vietnam ? De retour dans leur pays, ils ont déposé en 1977 des demandes d’indemnisation auprès de leur gouvernement pour des maladies qu’ils associaient à leur exposition à l’Agent Orange.

Leurs requêtes ayant été rejetées, ils ont alors attaqué en justice les compagnies qui avaient produit et vendu ce poison à l’État américain. En 1984, pour éviter un procès qu’elles craignaient de perdre, ces compagnies ont accepté, à travers un arrangement amiable, de verser 180 millions de dollars à un fonds d’indemnisation des vétérans. En contrepartie, ceux-ci ont retiré leur plainte et se sont engagés à ne pas en déposer d’autres. Au total, 52 000 vétérans ont été indemnisés et les 180 millions de dollars étant totalement dépensés, le fonds a été fermé en 1997.

Par ailleurs, les vétérans américains ont fini par gagner un second combat : en 1991, le Congrès américain vote l’Agent Orange Act qui ordonne au Département des anciens combattants de demander à la National Academy of Sciences d’effectuer des études pour déterminer les effets sur la santé de l’exposition aux herbicides et défoliants utilisés pendant la guerre du Vietnam. En 1995, la NAS publie une première liste de maladies liées à la contamination par ces produits. Actuellement 14 pathologies figurent sur cette liste et l‘État américain a accepté d’indemniser ses vétérans contaminés.

 

DR

Qu’en est-il à présent pour les Vietnamiens ? Les États-Unis ayant officiellement reconnu l’existence d’un lien entre 14 pathologies et l’Agent Orange, des victimes vietnamiennes de ce poison ont fondé en 2003 l’Association vietnamienne des victimes de l’Agent Orange (VAVA) et ont  présenté, en 2004, un recours collectif auprès du tribunal de Brooklyn (New York) contre 37 fabricants de défoliants (dont Dow Chemical et Monsanto) pour crime contre l’humanité et crime de guerre.

Le tribunal a rejeté leur plainte au motif que l’utilisation des défoliants et herbicides comme armes de guerre n’était pas interdite par la loi. Mais c’est jouer sur les mots ! En effet, le 17 juin 1925, 38 États signent le « Protocole de Genève », accord prohibant « l’utilisation en temps de guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou autres, et de tous liquides, matériaux ou dispositifs analogues« .

Les États-Unis faisaient partie des signataires de ce texte… mais pendant 50 ans ne le ratifient pas. C’est seulement le 10 avril 1975, soit deux semaines avant la fin de la guerre du Vietnam, qu’ils ratifient enfin le protocole. Le ridicule ne tuant pas, le tribunal de Brooklyn a donc pu affirmer que l’utilisation des armes chimiques par l’armée américaine était parfaitement légale pendant la guerre du Vietnam et que les États–Unis n’avaient commis aucun crime de guerre et aucun crime contre l’humanité pendant cette guerre. Quelle est la pertinence de cet argument quand on sait que plus de 140 pays ont adhéré[1] au protocole de Genève ? Les États-Unis ne se sont-ils pas mis en marge du droit international pendant un demi-siècle ? La VAVA a fait appel devant la Cour suprême des États-Unis, mais elle est déboutée en 2009. Tout semblait alors définitivement perdu.

Mais un espoir est né en 2013 quand la France a voté une loi permettant à une victime française d’un tort commis à l’étranger, par un étranger, de porter plainte devant les tribunaux français. Mme Tran To Nga, une résistante franco-vietnamienne contaminée par l’Agent Orange a ainsi pu poursuivre en justice 17 sociétés chimiques qui avaient produit et fourni des défoliants à l’armée des États-Unis. Elle a été déboutée le 10 mai dernier. Les arguments développés par les juges du tribunal d’Évry [2], qui ont estimé que sa demande était « irrecevable », valent la peine d’être rapportés. Les juges notent d’abord que :

L’immunité de juridiction des États souverains est un principe du droit international coutumier… (selon lequel) aucun État souverain ne peut assujettir un autre État souverain à sa juridiction… Le bénéfice de cette immunité dans une procédure civile poursuit le but légitime d’observer le droit international afin de favoriser la courtoisie et les bonnes relations entre États… Une personne de droit privé est fondée à se prévaloir du principe d’immunité de juridiction lorsqu’elle intervient dans l’accomplissement d’un acte sur ordre ou pour le compte d’un État, constitutif d’un acte de souveraineté.

Or, poursuivent les juges, les sociétés défenderesses (Monsanto, Dow…) :

En fournissant et/ou produisant l’agent orange à l’armée américaine, ont été contraintes d’agir dans le cadre du programme militaire « Operation Trail Dust », approuvé en 1961 par le président des États-Unis et mis en application par l’armée de l’air américaine, au titre du sous-programme « Operation Ranch Hand »… il ressort des pièces versées au débat que les commandes d’agent orange, effectuées auprès des sociétés défenderesses, portaient la mention DO-C9 certified for national defense use, soit « certifié pour un usage de défense nationale », de sorte qu’elles n’avaient pas d’autre finalité que celle de satisfaire les besoins de la défense nationale du gouvernement américain. Cette analyse est confirmée par la note d’information déclassifiée de l’armée américaine versée aux débats, dont il ressort qu’en février 1967, le Secrétaire de la défense a donné des instructions pour que l’armée prépare des usines de production dans la perspective de détourner toute la production commerciale de l’agent orange, afin de combler les besoins militaires en Asie du Sud-Est. C’est ainsi, que, par lettre du 24 mars 1967, adressée aux sociétés Monsanto company, Diamond Alkali, Hercules Incorporated ou encore à Dow Chemical Company, le ministère américain du commerce a « donné pour instruction d’accélérer la livraison » des commandes du défoliant orange et fixé le rythme de production de chacune de ces entreprises… En l’espèce, est ainsi caractérisée, non une demande ou commande que les sociétés défenderesses avaient la faculté de refuser, mais une réquisition à laquelle les sociétés défenderesses ne pouvaient s’opposer sans risquer des sanctions, notamment pénales.

Ce raisonnement n’est guère pertinent. Tout d’abord, les forces armées américaines envoyées au Vietnam n’y sont pas allées pour « défendre » leur pays. La réalité est que les États-Unis étaient les agresseurs et que les résistants vietnamiens, en les combattant, défendaient leur pays. Il ne faut pas inverser les rôles.

Et que vaut l’argument selon lequel le tribunal d’Évry ne pouvait pas poursuivre les sociétés chimiques parce qu’elles ont été réquisitionnées par le gouvernement américain et que, de ce fait, elles bénéficient de l’immunité de juridiction s’appliquant aux États ? Pour répondre à cette question, examinons les statistiques suivantes :

Source : Thao Tran, Jean-Paul Amat et Françoise Pirot, « Guerre et défoliation dans le Sud Viêt-Nam, 1961-1971 », Histoire & mesure, XXII – 1 | 2007.

 

On voit d’abord que sur les sept herbicides et défoliants, cinq contenaient de la dioxine et représentaient ensemble les 2/3 du total des quantités déversées sur le Vietnam. On voit aussi que les épandages ont commencé en 1961 et qu’à partir de 1965, on assiste à une véritable « explosion » des quantités. En effet, la guerre devient intense à partir de cette date et les forces armées américaines ont besoin de plus en plus de défoliants. C’est bien pourquoi en 1967 le gouvernement des États-Unis a commencé à réquisitionner la production de défoliants des sociétés chimiques américaines. Dès lors, le tribunal d’Évry ne pouvait-il pas au moins condamner les sociétés chimiques pour avoir librement fourni aux forces armées américaines des quantités massives de défoliants contenant de la dioxine entre 1961 et 1967 ?

En définitive, les victimes américaines et vietnamiennes de l’Agent Orange ne sont pas traitées de la même façon.

1 – Les firmes chimiques ainsi que le gouvernement américain reconnaissent que les défoliants et herbicides épandus sur le Vietnam sont responsables de graves maladies et indemnisent les vétérans de la guerre du Vietnam. Dans le même temps, ils refusent d’indemniser les Vietnamiens victimes des mêmes pathologies. Deux explications peuvent être avancées pour expliquer ce refus. D’une part, le nombre des victimes vietnamiennes de l’Agent Orange et les superficies contaminées étant considérables, le coût des indemnisations serait extrêmement élevé. Mais il y a aussi une raison politique. En indemnisant les Vietnamiens et le Vietnam, les États-Unis admettraient de fait qu’ils ont perdu la guerre du Vietnam : seuls les vaincus doivent verser des réparations et dédommagements de guerre aux vainqueurs. C’est pourquoi la plus grande puissance du monde refuse de reconnaître sa défaite politique, diplomatique et militaire face à un peuple de paysans.

2 – Quant au tribunal d’Évry, il n’a pas voulu condamner les sociétés chimiques américaines parce qu’il a préféré rester « courtois » avec le gouvernement des États-Unis plutôt que de rendre une vraie justice. Ce faisant, il ne s’est pas grandi aux yeux de l’opinion internationale.

 

NDLR – Hai Quang HO est l’auteur de l’ouvrage « Le Capital en toute simplicité », disponible dans la Librairie militante de ReSPUBLICA.
Pour illustrer cet article, il nous a demandé d’utiliser une photo
montrant le plaisir qu’éprouve une jeune victime à jouer de la musique (l’instrument qu’il lui a prêté est celui avec lequel lui-même se produit sur scène).
Voir aussi le site http://www.orange-dioxin.com/index.php/news/

NOTES

[1] Au lieu de signer et de ratifier ultérieurement le protocole, un État peut se lier à ce texte par un acte unique appelé « adhésion ».

[2] Cf. Tribunal judiciaire d’Evry, minute du 10 mai 2021, Affaire N° RG 14/04980 – N° Portalis DB3Q-W-B66-JT73

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La drogue : de la production à la consommation, les incantations suffiront-elles !

par Lucho

 

Gérard Darmanin s’est dit « en guerre contre le trafic de drogue » quelques jours après qu’un « soldat » (selon les termes du ministre de l’intérieur français) a été tué par un dealer dans une rue d’Avignon. Gérald Darmanin s’est ensuite rendu sur les lieux du drame, et a renouvelé sa déclaration de « guerre », avant de s’en prendre aux consommateurs qui « financent et arment les trafiquants ».

À Bogota, ces déclarations surprennent, tant on y mesure ce que sont, en réalité, des années de guerre contre le narcotrafic. La Colombie, premier pays producteur de cocaïne depuis des décennies, a connu les jours terribles d’affrontements entre les cartels de de Cali et de Medellin, d’où Pablo Escobar se fera un nom identifiable dans le monde entier.

Les déclarations du ministre de l’intérieur français rappellent donc les heures sombres d’une Colombie dévastée par cette « guerre » des cartels et la lutte acharnée que la police colombienne menait contre eux à grand renfort de dollars envoyés par les États-Unis pour éradiquer les cultures de coca.

Pourtant la Colombie est toujours le premier producteur de cocaïne au monde (talonnée par le Pérou et la Bolivie), même si les grands cartels sont aujourd’hui mexicains. Et d’ailleurs, au Mexique, la « guerre » fait rage : ceux qui tentent de barrer la route aux trafiquants, élus, ministres, journalistes, policiers ou simples citoyens sont systématiquement exécutés.

Lorsqu’on déclare la « guerre » au narcotrafic, il faut avoir conscience du danger que l’on fait courir aux forces de d’ordre mais également aux citoyens. Les enjeux financiers sont énormes et ceux qui se livrent à ce trafic quels que soient les continents où ils exercent et leur niveau hiérarchique dans la société, sont des criminels sans foi ni loi.

En France, les drames de Grigny en 2016 et celui d’Avignon en 6 mai dernier ont mis en lumière la volonté de tuer et la détermination des trafiquants, même s’ils résident dans un même quartier depuis des années.

Or, l’argument pointant du doigt les consommateurs qui financeraient les achats d’armement des dealers parait bien simpliste. Et malheureusement, à l’exception du discours guerrier du ministre français, il manque à la lutte annoncée en France tout le reste : des moyens, un commandement et surtout, une stratégie.
Pourquoi le ministre français ne songe-t-il à « partir en guerre » (puisqu’il a l’air d’aimer cela) contre les pays producteurs, de cocaïne ou de cannabis, en brandissant des sanctions économiques, si rapidement invoquées en d’autres circonstances ?

En Colombie, la production ne diminue pas, le robinet reste ouvert, et des tonnes et des tonnes de cocaïne continuent de partir vers les États-Unis et vers l’Europe, c’est-à-dire vers des pays qui entretiennent tous les meilleures relations avec la Colombie. La menace de sanctions financières n’aurait-elle donc aucun effet ?

Et en France, peut-être serait-il temps de dépasser le stade des incantations pour mettre en place un véritable plan global, avec une vraie stratégie, des moyens accordés en ce sens aux forces de l’ordre, des formations adéquates, un commandement adapté. Un projet – un budget : voilà ce que devrait proposer un ministre au lieu de répéter à tort et à travers : « on est en guerre, un soldat est tombé ».

Or si des correctifs ne sont pas apportés rapidement, il est à craindre que tant la police que la population ne pâtissent ensemble des déclarations avant tout électoralistes.

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Armes nucléaires : de la nécessité d’un désarmement nucléaire et d’une action concrète de la France en ce domaine

par Philippe Duffau

 

Il n’est certes pas demandé à la France de s’engager seule dans la voie du désarmement nucléaire mais d’agir efficacement de concert avec tous les États (neuf à l’heure actuelle) disposant de cette arme de destruction massive dans l’objectif d’aboutir à son élimination complète.

Le 22 janvier 2021, le Traité d’interdiction des armes nucléaires est entré dans le droit international à l’ONU.

Propos indignes du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères

Jean-Yves Le Drian a expliqué que la France ne respecterait pas ce traité. En fait, il le considère comme un vulgaire « chiffon de papier ». Ce n’est pas faire honneur au pays de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » de s’exprimer de la sorte et de mépriser le droit international approuvé par 122 pays en 2017.
Il est urgent d’agir. En 2019, les États-Unis avaient annoncé suspendre leur participation au Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), conclu avec Moscou à la fin de la Guerre froide. Dès le lendemain, la Russie répliquait en déclarant la reprise de la fabrication de missiles. Nous sommes loin de l’espoir suscité du temps de Gorbatchev pour aller dans le sens du désarmement. Mickaël Gorbatchev avait en 1986 proposé un plan de désarmement nucléaire avec un objectif d’éradication totale en 2020.
La France retrouverait ce souffle qui donnait le vertige aux peuples épris d’émancipation et de liberté en clamant haut et fort sa volonté humaniste et en agissant pour atteindre un tel objectif.

Une double nécessité d’éradiquer l’arme atomique :

Une nécessité humanitaire et écologique : le recours à ce type d’armes aurait des conséquences catastrophiques sur le plan humain et environnemental (cf. Hiroshima et Nagasaki) et, cela, sans compter les victimes des essais nucléaires (pour la France dans le Sahara algérien et en Polynésie) directement ou par les effets induits de la radioactivité dans les sols et dans l’air.
Une nécessité économique : la recherche dans ce domaine, la fabrication de telles armes et leur entretien représentent un gouffre financier. Ces dépenses pourraient être utilisées pour contribuer au développement des pays pauvres et/ou émergents, pour financer les services publiques (éducation, santé, droits sociaux) qui leur font défaut et leur permettre d’acquérir une souveraineté alimentaire, industrielle. Cela rejoint la première nécessité car ainsi une partie de la population de ces pays pourrait ne pas être tentée de s’expatrier vers des horizons qui leur paraissent « paradisiaques », pour fuir la misère et l’insécurité dues aux conflits pour l’accès aux minerais, aux produits dont les nouvelles technologies sont friandes (cobalt, tantale, or, diamants, niobium, gaz, pétrole) souvent alimentée par les multinationales.

Ce serait là une contribution beaucoup plus efficace pour lutter contre les groupes djihadistes, fondamentalistes et obscurantistes en éradiquant l’une des causes principales de leur emprise sur les esprits.

Créer et financer un Fonds de développement humain

Une partie de ces dépenses, outre qu’elles pourraient être affectées au financement de nos propres services publiques qui se dégradent du fait des successives politiques d’austérité, pourrait contribuer à doter un Fonds de développement humain (FDH) qui n’existe pas encore et dont l’objectif serait d’améliorer le bien-être général des populations des pays pauvres en favorisant l’accès à un toit, à une nourriture suffisante, à l’éducation, à la santé, à la culture.



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