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  1. chronique d'Evariste
    1. Vive nos retrouvailles, amis lecteurs, par Évariste
  2. santé
    1. EGSAM : atelier "Laïcité économique", par Lucette Guibert
    2. Créer un cadre pour les futurs services sociaux et de santé: Une contribution des Eglises et de leurs organisations affiliées, par Johanna TOUZEL
    3. Un hôpital islamique à Rotterdam, par Sabine CESSOU
  3. Les laïques sur le terrain
    1. Anas El Jazouli et sa famille sauvés, l'UFAL se réjouit !, par Nicolas Pomiès
    2. Une statue du Pape contre le statut de la République, par Robert Albarèdes
  4. Débat autour du soutien à Robert Redeker
    1. Promouvoir la liberté de conscience, par Simon Archipenko
    2. Gare à l'autocensure qui nous gagne, par Pascal Hilout
    3. Lettre à Yves Calvi, animateur de l'émission "c dans l'air", par Caroline Brancher
  5. extrême-droite catholique
    1. Dieu rachète Madagascar pour une hostie symbolique, par Fiammetta Venner
  6. débats politiques
    1. Corinne Lepage dénonce la lâcheté de la classe politique française face à l'inquisition islamiste, par Yann Barte
    2. Pierre Bourdieu appellé à la rescousse contre Ségolène Royal, par Pascal Basse
  7. débats républicains
    1. Nier la dimension nationale dans la construction européenne serait une illusion absolue, par Le Centre D'information Sur L'Europe
    2. Immigration, vous avez dit immigration ?, par Mireille Popelin
  8. courrier des lecteurs
    1. Réaction à l'édito du numéro 478, par Jean-Paul Bouchoux
    2. Hypocondriaque..., par Lydie Villemard
  9. à lire
    1. L'empire des coachs, Une nouvelle forme de contrôle social, par GEMPPI, Groupe D'Etude Des Mouvements De Pensée En Vue De La Protection De L'Individu
    2. Extrêmes gauches : la tentation de la réforme, de Christophe Bourseiller, par Jean-François Chalot
  10. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - Vive nos retrouvailles, amis lecteurs

Je vais vous faire une confidence : c'est terrible l'abstinence ! Le dernier Respublica, le 478, qui vous est parvenu, pour les plus chanceux, mercredi soir, et pour les moins veinards vendredi matin, était bouclé depuis le jeudi 12 octobre, au soir. J'ai été privé de mon adresse evariste@gaucherepublicaine.org depuis le mardi 10 octobre. Je me doute que, pendant cette période, vous avez dû vous poser des questions, pester contre moi parce que je ne répondais pas à vos courriers, ou à vos propositions d'articles. Chaque jour, j'espérais que nos techniciens allaient enfin nous donner de bonnes nouvelles. Nous n'avons pas été victimes d'une attaque de nos adversaires, mais de la mauvaise volonté de notre ancien hébergeur, qui a tout fait pour nous compliquer la vie jusqu'au bout, et de problèmes techniques de notre nouvel hébergeur, ce qui fait beaucoup à la fois !

Cette période n'était naturellement pas la plus propice, car la pétition de soutien à Robert Redeker www.petitionredeker.info s'en est trouvée ralentie. Malgré tout, nous en sommes à 3000, dont beaucoup viennent en dehors de nos réseaux habituels, et le fait que Respublica fonctionne de nouveau va relancer la dynamique, donc que les retardataires n'hésitent pas, qu'ils signent, et fassent signer, car Robert Redeker vit toujours traqué, et privé des siens, ce qui, dans une démocratie, est intolérable.

Nous avons été très touchés, et parfois bouleversés, par des messages qui nous sont parvenus, de la part d'amis qui connaissent les coordonnées de nos collaborateurs. Certains étaient inquiets, craignant que nous n'ayons victimes d'une action malveillante. D'autres nous souhaitaient bon courage, et nous disaient que nous leur manquions beaucoup, qu'il fallait que cela remarche au plus vite, cette saloperie de site ! Un petit mot de notre ami Bernard, qui nous a fait une véritable déclaration d'amour, au téléphone, un samedi matin, nous disant avec des mots simples la place que nous avions pris dans sa vie.

Confidence pour confidence, toute la rédaction était en état de frustration avancée. Moi qui ai rédigé une chronique contre les fumeurs, la semaine dernière, je me suis rendu compte de ma Respu-dépendance. Je n'avais pas de patch pour faire face à dix jours sans chronique, dix jours sans contact avec vous, amis lecteurs, dix jours sans journal à vous envoyer, dix jours sans vos textes. Plus jamais cela, pitié, c'est bien trop dur !

Il n'empêche que pendant ce temps là, les membres de la rédaction ne sont pas restés inactifs, même s'ils rongeaient leur frein. Notre collaborateur Bernard Teper s'est employé à l'organisation des Etats généraux de l'Assurance-Maladie (Egsam), qu'il organise ce week-end à Bobigny, avec notre amie Lucette Guibert. Bien sûr qu'il aura bien d'autres projets immédiatement après.

Certains ont suivi le combat victorieux des militants de Seine-et-Marne, pour empêcher l'expulsion du militant laïque marocain Anas El Jazouli.

Marie Perret suit de près, avec d'autres professeurs de philosophie et tous les démocrates, la situation de Robert Redeker. D'autres regardent et dissèquent les émissions télévisées, où les débats se multiplient, sur cette question.

Mireille Popelin a été partie prenante de la mobilisation contre la venue d'Hani Ramadan à Lyon. Jean-Claude Santana, responsable syndical Snes dans cette région, nous amène son précieux témoignage et son action pour préserver la laïcité à l'école.

Christian Gaudray, Bernard Teper, Jocelyn Bézecourt ou Pierre Cassen, répondent à des invitations à des conférences ou à des réunions publiques, sur leurs sujets de prédilection.

Jocelyne Clarke participe aux mobilisations féministes qui se mettent en place pour soutenir les femmes polonaises contre l'extrême droite catholique.

Brigitte Bré Bayle, nouvelle marseillaise, découvre la richesse des réseaux militants laïques et féministes de la région Paca, tout en demeurant mobilisée pour défendre l'école publique.

Frédéric suit de près l'évolution explosive des banlieues de la région parisienne. Philippe, spécialiste du sarkozysme, nous tient informé des différentes stratégies du ministre de l'Intérieur.

Naturellement, la situation politique du pays, les primaires au sein du PS, le feuilleton de la candidature unique de la gauche du non, les possibles autres candidatures retiennent toute notre attention.

Notre ami Kebir continue à tenir à l'oeil les irremplaçables Indigènes de la République (islamique), dont la dernière consiste, après avoir comparé Jean Moulin au Hezbollah et au Hamas, et disserter sur le thème : Novembre-décembre 2005, une suite de Mai 68 chez Renault. No comment !!!

Hubert Sage, depuis la région grenobloise, structure des réseaux laïques et républicains, partout où il le peut, avec sa légendaire opiniâtreté.

Bien évidemment, les exploits du maire UMP de Ploërmel, qui veut ériger une statue de 10 mètres de haut de Wojtyla sur sa commune, retiennent particulièrement l'attention, entre autres, de Jocelyn Bézecourt.

Nicolas Gavrilenko, président des Amis de Respublica, veille au bon fonctionnement du site, et met en place un banquet républicain, qui se tiendra à Paris, le samedi 16 décembre, au soir, sur le thème : Enjeux républicains et laïques de 2007, et nous voulons que cela soit une réussite.

Pierre Cassen (le veinard) peaufine ses contacts avec des militants réunionnais, qui l'invitent en tant que représentant de l'Ufal, mais aussi au nom de notre journal, pour y intervenir, dans quelques semaines sur le thème du combat social et du combat laïque, et des enjeux républicains de la période. Pourvu que le chik l'épargne !

Nous encourageons, partout où cela est possible, nos proches à monter des réunions publiques autour du thème : Défendre la laïcité et la liberté d'expression. C'est le moment, secouez-vous, bon sang !

Comme vous le voyez, la "machine Respublica" a tout ce qu'il faut pour tourner à plein régime, deux fois par semaine.

Malgré tout, il lui faut deux choses essentielles : un site qui fonctionne, et surtout des correspondants locaux qui appuient le travail de toute la rédaction, en nous envoyant des informations, des propositions d'articles, des réactions.

Sans vous, Respublica ne serait pas ce qu'il est devenu. Nous sollicitons, par ailleurs, votre indulgence, quand une proposition d'article est envoyée, est que nous ne la publions pas. Vous devez comprendre que nous devons faire des choix rédactionnels, et ne pas vous faire parvenir des journaux trop longs, sinon, ils ne sont pas lus. Mais ne soyez pas frustré, même si cela ne paraît pas, ce n'est pas inutile, car cela nous informe, nous aide dans notre réflexion.

Dernière chose, nous essayons, autant que possible, de répondre à tous vos courriers. Parfois, on n'y arrive pas, surtout quand ils sont très longs, parce que nous sommes débordés par nos emplois du temps (nous travaillons tous, n'avons aucun permanent). Cela nous navre, mais nous savons que vous ne prenez pas notre silence pour du mépris.

Un grand merci enfin à tous nos lecteurs, souvent anonymes, discrets, qui abonnent des amis, et qui envoient, ponctuellement, leur chèque de soutien, que notre ami René recueille, et qui nous sont indispensables pour continuer d'exister, avoir une présentation plus agréable, un site qui marche, et un nombre de lecteurs qui approche lentement des 25.000, que nous espérons aujourd'hui atteindre à la fin de l'année.

Si nous réussissons cet objectif, champagne !

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - santé

2.1 - EGSAM : atelier "Laïcité économique"

Un des ateliers des Etats Généraux de la Santé et de l'Assurance Maladie traite de la laïcité économique, des Services Publics, des Services sociaux d'intérêt général et de l'Europe.

Voici une contribution au débat : une présentation de la séparation de la sphère publique et de la sphère privée, dans le domaine économique.

Droits fondamentaux et services publics

Il est des droits fondamentaux, des droits non marchandisables, tels que la santé, l'instruction, le logement...

Il est des biens communs qui sont indispensables à la vie, des biens communs à l'Humanité : l'eau, l'air, l'énergie...

Ces droits fondamentaux sont universels, quels que soient les aléas de la vie, la fortune, les origines géographiques et sociales.

Garantir l'universalité, préserver les biens communs dans une économie néolibérale turbocapitaliste nécessite que ces droits fondamentaux soient soustraits à la loi du profit: ils doivent être servis dans le cadre de services publics. Seule dans l'environnement concurrentiel que nous connaissons, la séparation de la sphère privée marchande, de la sphère publique des services de cohésion nationale permettra l'égalité des citoyens pour l'accès à ces droits fondamentaux et la préservation des biens publics.

Services publics, Services d'intérêt général (SIG) et concurrence

Voir sur le site de l'UFAL:

Un ensemble de règles de concurrence déterminées à l'échelle mondiale par l'OMC (organisation mondiale du commerce), dans le cadre de l'AGCS (accord général du commerce des services), veulent empêcher toute entrave à la liberté de marchandiser les droits fondamentaux, même au détriment de la cohésion sociale d'un état.

Le 26 avril 2006, la Commission européenne a adopté une communication proposée par le commissaire à l'emploi, aux affaires sociales et à l'égalité des chances créant les Services Sociaux d'Intérêt Général, les SSIG.

Les SSIG couvrent tous les champs de la protection sociale : sécurité sociale, aide sociale, services de santé ; les SSIG sont, dans le cadre du livre blanc, de nature économique, donc soumis à concurrence ; les SSIG obéissent au principe de subsidiarité selon lequel les états arrêtent les principes d'organisation, les obligations ou les missions, mais doivent se soumettre aux exigences du droit communautaire pour les modalités d'application des objectifs et des principes.

Les SSIG sont soumis à concurrence, non universels, marchandisent des droits fondamentaux, échappent au contrôle des citoyens. Les SSIG ne sont pas des services publics.

En mai 2006, en France, les acteurs de l'économie sociale réunis au ministère de la santé pour un colloque Quel cadre communautaire pour les services sociaux d'intérêt général ? ont accepté que l'essentiel de leur activité étant de nature économique, le droit communautaire leur soit applicable.

Ils ont acté que le risque de dérégulation de leur secteur d'activité est réel ; ils demandent juste une régulation publique, et font semblant de croire que l'universalité d'accès aux différents services sera maintenue, sachant que n'importe quelle entreprise privée pourra porter plainte dans ces domaines particulièrement lucratifs, si elle s'estime lésée par les restrictions (la régulation) et réclamer des compensations.

En juin, ces acteurs de l'économie sociale réunis dans le collectif SSIG-FR appuient la démarche politique du ministre belge Demotte qui demande une directive sectorielle commune aux services sociaux et de santé (sanitaires et médicosociaux), dans toute la communauté européenne.

Concurrence dans tous les domaines de la protection sociale et dans toute l'Europe !

Financement public et laïcité économique

Dans leur revendication commune, ces acteurs de SSIG rappellent que conformément aux dispositions du droit communautaire, ce n'est pas l'existence ni la nature du financement des activités qui induit la qualification de SSI, mais au contraire la qualification de SSIG qui permet aux autorités publiques de leur accorder des financements public, notamment sous la forme de compensation des charges liées à l'accomplissement de la mission et/ou des droits exclusifs ou spéciaux. Voir site : http://www.ssig-fr.org

Ce n'est plus financement public pour le public, financement privé pour le privé. C'est financement public pour le privé ; privé à but non lucratif, dans un premier temps sachant que n'importe quel privé à but lucratif peut s'estimer lésé par une concurrence faussée.

Parmi les 14 acteurs du collectif SSIG-FR, il y a:

La France aura la présidence de la commission européenne en 2008.

Défendre la laïcité économique pour l'universalité des droits fondamentaux est notre responsabilité nationale et internationales de citoyens.

Les partenariats publics privés PPP ou la laïcité économique ouverte.

Le gouvernement a crée les partenariats de l'Etat de ses établissements publics avec le secteur privé, par ordonnance le 17 juin 2004.

Le but présenté de ses partenariats public-privé (PPP) est de faire financer par le privé l'investissement public et ainsi de réduire la dette publique : c'est le secteur privé qui s'endette à la place de la collectivité publique pour le financement et/ou la construction et/ou l'exploitation de structures publiques telles des hôpitaux, des canceropôles, mais aussi des écoles, des commissariats, des prisons, des universités.

Mais l'addition, de toute manière, ce sont les citoyens qui tôt ou tard la payent

Cette caution de l'Etat et la contractualisation ont aboutit à l'aménagement de la propriété publique. En France les principes d'inaliénabilité et d'insaisissabilité constituent les deux principales contraintes juridiques limitant la possibilité de constituer des sûretés (équivalent d'hypothèques). sur des biens appartenant au domaine public. La légalité du déclassement des biens et de leur transfert à une personne privée est conditionnée par la nécessaire existence de garanties permettant d'assurer la continuité du service public auquel les biens sont affectés. Cela aboutit à une dissociation radicale du régime de propriété et de l'affectation. Qu'est ce que la continuité du service public quand ce n'est plus le financement public qui le définit, ni l'égalité des citoyens, ni l'universalité d'accès ?

Tout est en place pour le pillage : les PPP permettent la spoliation de notre patrimoine commun. C'est une dénationalisation des biens d'Etat, un déni de propriété de la collectivité de ses bâtiments publics.

Lucette Guibert

2.2 - Créer un cadre pour les futurs services sociaux et de santé: Une contribution des Eglises et de leurs organisations affiliées

Les Eglises et leurs organisations affiliées, comme Caritas et Diaconie, sont des prestataires de services sociaux et de santé de premier plan en Europe. Au cours d'un Séminaire de dialogue avec la Commission européenne, elles ont rappelé que leur engagement dans la prestation de Services sociaux et de santé a pour objectif de servir les citoyens européens et le bien commun de l'UE.

Suivant une pratique bien établie, la Commission européenne, la Commission Eglise & Société de la Conférence des Eglises d'Europe (CEC) et le Secrétariat de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) ont organisé Mercredi 18 octobre 2006 un séminaire de Dialogue sur Les services sociaux et de santé : Une contribution des Eglises et de leurs organisations affiliées au modèle social européen. La rencontre a réuni quelques 50 participants représentant la Commission européenne, le Parlement européen, les Eglises d'Europe et leurs organisations affiliées.

Le séminaire était consacré à la discussion de la Directive Services actuellement au Parlement européen (2e lecture), à la récente Communication de la Commission européenne sur les Services sociaux et à la Consultation en cours de la Commission européenne sur les Services de santé. Les représentants de la Commission ont évoqué le contenu de ces initiatives, tandis que Heide Rühle (MEP) a fait état des discussions au Parlement européen.

Les Eglises et leurs organisations affiliées ont insisté sur le fait que leur activité de prestataires de services sociaux et de santé représentait un aspect essentiel de leur identité. Elles ont par conséquent réitéré leur appui à l'exclusion des services de santé du champ d'application de la Directive Services. Elles supposent que les services sociaux prodigués par les Eglises et leurs organisations affiliées sont couverts par la clause d'exclusion des Services sociaux de la Directive Services.

Concernant la discussion actuelle des initiatives de la Commission, les participants ont mis l'accent sur la difficulté de séparer les services sociaux des services de santé, et ont encouragé une approche plus globale. Les Eglises attendent de ces initiatives qu'elles se préoccupent autant de la qualité des services que de leur viabilité financière. Elles demandent également que la Commission prenne en compte les critères éthiques dans toute élaboration de politiques futures.

Les Eglises, Caritas et Diaconia ont salué l'invitation que leur a faite la Commission européenne de contribuer aux Consultations en cours, en vertu de leur expérience et de leurs compétences particulières.

La Commission Eglise & Société (CSC) est l'une des commissions de la Conférence des Eglises d'Europe (CEC). La Commission Eglise & Société regroupe les 125 Eglises membres de la CEC à travers l'Europe et leurs organisations affiliées et sert d'interface avec les Institutions de l'UE, du Conseil de l'Europe, de l'OSCE, de l'OTAN et des Nations Unies (sur des sujets européens).

La Commission des Episcopats de la Communauté européenne (COMECE) est composée d'Evêques délégués par les vingt-deux Conférences épiscopales de l'Union européenne. Son Secrétariat permanent suit et analyse le processus politique de l'UE, informe et aide à la prise de conscience de l'Eglise et de la société face aux développements politiques de l'UE.

Johanna TOUZEL

2.3 - Un hôpital islamique à Rotterdam

A priori, Rotterdam n'a rien contre la construction du premier hôpital islamique du pays. Le conseil municipal de la deuxième ville des Pays-Bas a rejeté, le 29 septembre, une motion de la droite populiste visant à interdire ce projet.C'est un pas en arrière vers le Moyen Age, a protesté le parti Leefbaar Rotterdam (Rotterdam vivable, LR), aux commandes de la municipalité de 2002 à mars dernier. Désormais dirigé par une majorité travailliste, Rotterdam n'y voit rien de plus qu'une initiative privée.

Halal. C'est un Néerlandais de souche, Paul Sturkenboom, qui est à l'origine du projet. Ancien patron de Slotervaart, l'un des plus grands hôpitaux d'Amsterdam, cet homme d'affaires de 55 ans, spécialisé dans le sauvetage d'hôpitaux déficitaires, veut construire d'ici à 2008 un centre hospitalier où tout serait conçu pour les musulmans (1 million aux Pays-Bas, 5% de la population). La nourriture sera halal et la présence d'un imam permanente, a-t-il annoncé. Hommes et femmes seront séparés, les femmes étant soignées par des femmes et les hommes par des hommes. Le personnel, 45 médecins et 275 infirmiers, n'aura pas nécessairement besoin d'être musulman, a précisé Sturkenboom, mais devra naturellement se montrer respectueux de cette religion.

Geert Wilders, un député indépendant ultraconservateur, a demandé des explications au gouvernement sur un projet qui relève à ses yeux de l'apartheid. Sturkenboom, lui, entend exploiter une demande insatisfaite sur le marché. Il existe aux Pays-Bas une centaine d'hôpitaux fondés sur des principes chrétiens, justifie-t-il, mais aucun pour les musulmans. Ces patients sont souvent confrontés à des problèmes, notamment de nourriture.

Dans le royaume batave, l'intégration des immigrés fait l'objet d'un intense débat depuis la montée de la droite populiste, après les attentats du 11 septembre 2001. Cette intégration repose largement sur le principe du communautarisme : à chacun ses écoles, ses chaînes de télé, ses syndicats et ses hôpitaux, sur le modèle qui a prévalu pour les catholiques, les protestants et les athées jusqu'aux années 60. Les immigrés turcs et marocains sont arrivés dans le pays au moment où cette organisation en trois piliers commençait à se défaire. Ils ont malgré tout pu construire 450 mosquées, ouvrir une quarantaine d'écoles islamiques et lancer d'innombrables associations, avec l'aide de l'Etat.

Préceptes. Aujourd'hui, le secteur privé courtise la clientèle allochtone. La société nationale de télécommunications KPN a ainsi lancé, le 26 septembre, la marque Ay Yildiz, un service de téléphonie mobile pour Néerlando-Turcs avec bas tarifs vers la Turquie, l'Allemagne et la Belgique. La banque Rabobank planche, elle, sur une formule de crédit immobilier qui respecterait les préceptes de l'islam. De son côté, la société éditrice des quotidiens De Volkskrant et NRC Handelsblad a annoncé, le 28 septembre, un projet de journal spécialement destiné aux immigrés.

3 - Les laïques sur le terrain

3.1 - Anas El Jazouli et sa famille sauvés, l'UFAL se réjouit !

Le tribunal administratif de Melun (77) a, dans un délibéré daté du 18 octobre 2006, donné injonction à la préfecture de Seine-Et-Marne d'octroyer des titres de séjour à Anas El Jazouli et sa famille.

L'Union des Familles Laïques (UFAL) se réjouit de cette décision car elle va ainsi pouvoir retrouver son camarade El Jazouli et sa famille afin de continuer ensemble à œuvrer pour l'amitié entre les peuples, la laïcité, le droit des femmes et la justice sociale.

Mais notre satisfaction ne sera totale que lorsque toute la famille El Jazouli aura dans ses mains les papiers lui stipulant ses droits. En attendant, nous restons vigilants et nous demandons à tous les soutiens de l'être également.

L'UFAL tient à remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées en faveur d'Anas El Jazouli et sa famille.

Nous tenons particulièrement à saluer Sylviane Chavany Conseillère Régionale Ile De France qui fut la première à animer le comité de soutien et qui manifesta une constance à toute épreuve.

Nous remercions les militants de RESF 77 pour leur opiniâtreté.

Nous remercions tous les citoyens et citoyennes qui en quelques semaines se sont mobilisés.

Enfin, nous saluons et remercions les élus au parlement, les conseillers régionaux, les maires et autres élus municipaux, les représentants d'organisations politiques et de mouvements laïques, les militants syndicalistes et associatifs qui ont tous prêté main forte à la mobilisation.

Ce sont dans ces moments difficiles que se révèlent les véritables résistants à l'arbitraire.

Cette mobilisation en faveur d'Anas El Jazouli prouve que la société du spectacle que nous propose la réaction au pouvoir n'est pas conforme aux réalités de la France.

La France, terre d'asile, pays des Droits de l'Homme, fidèle aux Lumières face à l'obscurantisme, ayant pour boussole l'égalité face à l'égoïsme est incarnée par toutes ces forces qui se sont soulevées pour Anas El Jazouli.

L'affaire Anas El Jazouli a démontré des dérives importantes dans l'application des principes républicains , dans la gestion du droit et dans le respect, en France, du principe fondamental du droit d'asile.

L'UFAL appelle à un état des lieux du droit d'asile en France.

Nicolas Pomiès Pour l'UFAL de Seine et Marne

3.2 - Une statue du Pape contre le statut de la République

La petite ville bretonne de Ploërmel se serait sans doute bien passée de la notoriété (sulfureuse ?) que lui confère la décision saugrenue de son maire qui se propose d'installer , aux frais des contribuables, au beau milieu d'un carrefour spécialement aménagé, une immense statue de feu Jean-Paul II surmontée d'une croix culminant à dix mètres, dans le plus pur style du réalisme socialistede fâcheuse mémoire, élaborée par un artiste russe nostalgique apparent d'un temps révolu.

Outre qu'une telle érection (il ne fallait surtout pas manquer le mot) viole l'article 28 de la loi de 1905, elle ne peut se réaliser que parce que la commune dirigée par Paul Anselin, apparenté UMP, a voté les sommes nécessaires à la construction du socle chargé de l'accueillir (100 000 euros !), à l'aménagement spécifique de l'espace-carrefour récipiendaire, sans oublier les 30 000 euros dégagés pour assurer l'inauguration de l'ensemble à la fin de ce mois... Et là, c'est l'article 2 de la loi de 1905 qui est bafoué.

Rendons grâces aux citoyens laïques et républicains de cette commune pour l'action engagée contre une telle initiative, à travers une pétition populaire (à signer sur le site : www.mesopinions.com , ou par le biais de l'adresse : guillaume.veguer@wanadoo.fr ) et en saisissant le Tribunal Administratif de Rennes pour faire annuler les délibérations municipales prises... Et remarquons, pour finir sur une note humoristique, que l'Institut religieux des Frères de La Mennais, installé dans la commune, a refusé l'installation de cette oeuvre d'art dans le jardin privé de son établissement !!!

La décision de ce maire zélé -pour violation de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat qu'elle soit- s'inscrit dans la longue liste des contournements de cette loi que s'autorisent les élus locaux et territoriaux de tous bords quand ils financent,ici,une mosquée cachée, là une structure d'enseignement confessionnel déguisée... Mais elle préfigure surtout ce qu'il adviendrait dans nos communes si le rapport Machelon, remis au ministre de l'intérieur le mois dernier, venait à accoucher d'une loi de toilettage de la loi de 1905 car il ne prévoit ni plus ni moins que la disparition de l'article 2 de la loi organique .

En conséquence, les impôts locaux pourraient servir à financer la construction des mosquées comme celle des églises presbytériennes ; l'édification des écoles coraniques comme celle des associations confessionnelles de toutes sortes ; la mise en place d'espaces d'assistanat social soumis à une croyance quelconque ou une communauté particulière. D'une manière plus générale, les impôts locaux pourraient servir à satisfaire les intérêts particuliers de certains au détriment de l'intérêt de tous...

Quand on sait que nos communes ont des besoins considérables en tous domaines, il y a de quoi s'indigner de savoir qu'elles pourraient les sacrifier au profit de demandes émanant de communautés fermées , religieuses ou non...

Quand on sait combien le poids de l'impôt local devient de plus en plus important chaque année qui passe, il y a de quoi s'indigner quand on apprend qu'il pourrait s'alourdir encore plus pour des besoins privés, confessionnels ou non...

Quand on sait que les élus locaux passent une partie de leur temps à se plaindre des charges indues qui pèsent sur les budgets communaux et territoriaux, tout en déplorant la faiblesse de leurs ressources, il y a de quoi s'indigner quand on devine qu'ils pourraient se voir imposer là un nouveau poste d'accroissement de leurs dépenses de fonctionnement et d'investissement...

Toiletter la loi de 1905, c'est -selon le rapport Machelon et l'attitude commune de trop d'élus- la vider de sa substance par la suppression de son article 2 : La République ne reconnaît aucun culte, elle n'en salarie ni ne subventionne aucun et ouvrir la voie à la déstructuration de notre société qui s'émietterait en ensembles communautaires concurrents. Quelles que soient les motivations cachées qui poussent le personnel politique de ce pays, cela demande -au moins- un débat public et une initiative référendaire.

Les campagnes électorales qui s'ouvrent doivent être utilisées par tous ceux qui ont à coeur de défendre et de conforter le principe fondateur de laïcité pour intervenir,avec force, sur la Place Publique.

4 - Débat autour du soutien à Robert Redeker

4.1 - Promouvoir la liberté de conscience

Il n'y a pas de vérité sacrée, c'est à dire interdite à la pleine investigation de l'Homme. Ce qu'il y a de plus grand au monde, c'est la liberté souveraine de l'esprit.

Jean Jaurès. Discours sur l'enseignement laïque, 11 février 1895.


Trois faits importants dans leur gravité et leur conséquence viennent de se produire dans notre pays. Ils se rejoignent quant à leur socle commun et doivent interpeller les tenants de l'esprit des Lumières pour un combat en faveur de la liberté de conscience.

Le premier fait, et de loin le plus emblématique, est la fatwa prononcée à l'encontre de notre ami, de notre frère Redeker. J'écris ami et frère car, tant que durera l'épreuve que subit Robert Redeker de la part des tenants de l'obscurantisme le plus crasse et le plus lâche, les hommes[1] libres doivent s'honorer du titre d'ami et frère. Ils souligneront de la sorte, une fraternité de combat que rien au monde et surtout pas la fatwa d'un clerc autoproclamé, ne saurait entraver. La liberté de conscience ne souffre d'aucune fatwa, à commencer par celles que nous instillons dans notre propre tête.

Des citoyens pensent-ils que la laïcité et les fondements de la République sont des acquis irréversibles ? A moins, mais je n'ose le croire, que les susdits pensent qu'il faut introduire un peu de spiritualité dans le champ du politique. Quant aux benêts compassionnels, il suffit de lire leur prose sur les sites du MRAP, voire sur les sites officiels de l'extrême gauche, pour savoir qu'ils sont passés avec armes et bagages du côté des tenants des fatwas.

Voici ce qu'on peut lire sur un site dit progressiste :

...Avant eux (les nouveaux intellectuels) la Laïcité se contentait d'être la garante de la séparation de l'Eglise et de l'Etat mais, moderne démocratie oblige, elle est devenue un instrument de propagande aux mains de ceux qui savent racler au fond des peurs ancestrales pour obtenir le pouvoir ou la notoriété. Désormais être laïque c'est aller à l'encontre des valeurs de tolérance et de mesure transmises par les Lumières et être polémiste c'est blesser A DESSEIN une communauté en se fondant sur sa propre xénophobie, c'est valoriser la culture judéo-chrétienne au détriment de la culture musulmane, c'est devenir le chantre d'une morale édictée à coups de chandelier à 7 branches et de goupillon, ô paradoxe !

Nous pouvons constater que ce benêt là a tout compris de la laïcité. Afin d'être objectif, ce même site, dit progressiste, héberge le discours intégral d'Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah.

Le deuxième fait récent, est la venue à Lyon d'Hani Ramadan, en qualité d'enseignant dans une madrassa, école coranique, appelée centre de formation et qui, plus prosaïquement est une SARL dont le nom commercial est la librairie Tawhid.[2]

Le centre islamique Tawhid fait ainsi sa promotion sur le site www.ujm.fr.

Le centre Islamique Tawhid a été fondé en 1986, attenant à la librairie Tawhid, se veut un pôle d'enseignement de la spiritualité et un lieu d'échanges pour tous notamment par la mise à disposition d'activités culturelles et éducatives. Le centre Tawhid est composé : d'une salle polyvalente (salle de prière et de conférence avec un espace de rencontre convivial), d'un espace lecture, d'une salle de cours.

Hani Ramadan, quant à lui, dirige le Centre islamique de Genève et donne régulièrement des conférences en France, est le frère aîné de Tariq Ramadan et le petit-fils du fondateur des Frères musulmans égyptiens Hassan al-Banna.

En septembre 2002, Hani Ramadan avait effectivement défrayé la chronique intolérance en défendant dans une tribune publiée dans Le Monde l'application de la charia et la lapidation des femmes adultères. Il avait été ensuite licencié de son poste d'enseignant de Français par le gouvernement genevois pour propos contraires aux valeurs démocratiques et aux objectifs de l'école publique.

Il doit intervenir dès le 14 octobre à Lyon pour donner des cours en sciences islamiques au sein de ce centre de formation fondé par l'Union des Jeunes musulmans (UJM). Selon le site Internet de l'UJM, il doit encadrer cinq séances de travaux dirigés, dont la première, consacrée à la foi musulmane et aux noms divins, aura lieu le 14 octobre.

L'association Regards de femmes a adressé une lettre à Nicolas Sarkozy, pour lui demander d'interdire l'accès au territoire d'Hani Ramadan.

Pour Regards de Femmes, les propos d'Hani Ramadan légitiment les violences envers les femmes et diffusent l'homophobie. L'association a transmis à M. Sarkozy une pétition, signée par mille personnes au 11 octobre 2006), parmi lesquelles les anciennes ministres Yvette Roudy et Corinne Lepage, pour demander son interdiction d'entrée en France. Concomitamment, l'association organise un rassemblement devant la madrassa Tawhid, le jour du premier travail dirigé d'Hani Ramadan...

Dans sa lettre-pétition, Regards de femmes, présidée par Michèle Vianès, demande également l'interdiction d'entrée sur le territoire ou l'expulsion des savants en religion, qui transmettent l'idéologie totalitaire de la charia.

Le troisième fait est la lapidation d'une adolescente dans un collège de Lyon, pour cause de rupture du ramadan.

Les faits ont eu lieu mercredi 4 octobre à la récréation de 10h00 dans un collège de Lyon. Des garçons ont jeté des pierres sur une adolescente de l'établissement, sous prétexte qu'elle n'observait pas le jeûne du ramadan. La collégienne a été blessée et très choquée. Le principal a signalé cet acte à l'inspection académique. Il a incité les familles à porter plainte, ce qui a été fait. Les deux élèves ont été exclus pour une semaine.

Le principal a rassemblé tous les enseignants et tous les élèves fait un rappel à la loi. Pour lui, il s'agit de violences de collégiens. Il a rappelé aux enseignants leur devoir de réserve. La thèse de non-respect du ramadan est cependant confirmée par le Parquet de LYON.

On peut légitimement s'interroger sur la notion de violences de collégiens. A partir du moment où l'Ecole de la République doit transmettre les savoirs en faisant des élèves des citoyens en devenir, on dépasse largement l'aspect chahut que l'on trouve communément au moment de chaque récré. Mais la frilosité de l'inspection académique du Rhône, lors d'affaires similaires, en dit long sur le fait républicain dans l'administration, quand bien même elle est l'Education nationale, sans évoquer également la lamentable prise de position du ministre Robien.

Pour Azzedine Gaci, président du conseil régional du culte musulman et UOIF, le ramadan est une obligation pour tout musulman. En sont exemptées les personnes âgées, les femmes enceintes et les femmes indisposées.

Azzedine Gaci continue ainsi :

Je rappelle que nous sommes dans un pays laïque. Certains jeunes n'ont aucune connaissance de l'Islam. Il faut revoir IMPERATIVEMENT la façon dont l'islam est enseigné à l'école.

On relèvera la duplicité du président du conseil régional du culte musulman qui avance fort heureusement tel l'éléphant dans un jeu de quilles en voulant faire entrer l'islam dans les salles de classe. Je note au passage, que ce monsieur a oublié, dans son antienne sur les exemptions au ramadan, le fait que dans notre pays chacun est libre de croire en un dieu en plusieurs dieux, à la soupe à l'oignon et au filet mignon ou de ne pas croire. Mais, sans doute, est-ce beaucoup pour cet esprit étréci.

Contre l'esprit de Munich : la liberté de conscience.

Aujourd'hui, une impérieuse nécessité : ALLER PLUS LOIN.

Il est symptomatique de dire que nos sociétés sont entraînées dans un vertigineux tourbillon moyenâgeux. Je ne sais pas si le 21ème siècle sera ou ne sera pas religieux. Ce que je sais, en revanche, c'est que si l'on ne promeut pas la liberté de conscience, dans notre pays mais aussi dans le monde, on s'engage rapidement vers un 21ème siècle obscurantiste pour TOUS, du Nord au Sud et de l'Occident à l'Orient. Car, loin s'en faut, les intellectuels éclairés d'Orient, comme d'Amérique ou d'Europe, si nous ni prenons garde, sont appelés à être happés par les tenants des fascismes religieux.

La liberté de conscience, au-delà de la liberté d'expression.

La base du pacte Républicain en France, c'est le passage pour l'individu de l'état de sujet dépendant en totalité de son roi, lequel détient lui son pouvoir de Dieu (sphère publique), à l'individu maître de sa propre pensée, acteur de sa destinée qui pousse Dieu dans la sphère privée. Sortir de ce principe c'est donner raison aux spiritualistes qui rêvent de réintroduire un peu (beaucoup ? passionnément ?) de religion dans l'espace public. C'est donner raison aux islamistes et intégristes de tout poil (je pense là aux créationnistes états-uniens)[3].

Ce serait un extraordinaire recul de nos montres qui nous ramènerait au 13 juillet 1789. et, comme Arx tarpeia Capitoli proxima, la roche tarpéienne n'est pas loin du Capitole, on ne serait plus loin de 1231[4].

La liberté de conscience est universelle.

Promouvoir la liberté de pensée dans le monde, c'est à dire la liberté de conscience, c'est remettre l'Homme au centre et maintenir Dieu là où il n'aurait jamais dû cesser d'être depuis 217 ans, dans la sphère privée, n'en déplaise aux sieurs Ramadan frères et autre Gaci. C'est proclamer que chacun a son libre arbitre, à commencer par tous les laïques et ceux qui dans leur religion sont les captifs des auteurs de fatäwa, d'excommunications, de lapidations ou de discours psalmodiés dans des madrassas, comme aujourd'hui à Lyon par notre savant en religion, Hani Ramadan. C'est dire, qu'en conservant son libre arbitre, l'Homo laïcus a la possibilité, à tout moment, de l'introspection spirituelle à son bon vouloir non à celui des clercs et chamans de toutes sortes.

La liberté de conscience est un acte anti-raciste.

C'est parce que l'Homme conserve sa liberté de conscience, son libre arbitre, le respect des autres, rejette aux poubelles les fascismes religieux qui laissent accroire par une rhétorique de bas art, que les tenants de la liberté de conscience sont des racistes, islamophobes voire arabophobes (2). C'est un acte anti-raciste car, la liberté de conscience subsume la liberté d'expression.

Ce que je veux signifier ici, c'est que les intégristes de tous horizons et leurs affidés, les benêts compassionnels, ne veulent qu'avancer sur le concept de liberté d'expression et ses limites. Il est vrai que, pour raison de liberté d'expression, nous ne pourrions tolérer le racisme, l'antisémitisme. Les islamistes jouent sur ce concept de limite de la liberté d'expression pour faire accroire que poser le problème de l'islamisme est un acte raciste.

Comme l'écrit Robert Redeker :

{{Est-il raciste de se poser la question: un Islam à visage humain est-il possible, comme on se demandait naguère si un socialisme à visage humain est possible? (2)

Les individus du monde veulent adorer Dieu, Allah, Yahvé, Vishnu, Bouddha, Manitou, la Pacha Mama, les esprits de la forêt, ou Brocéliande. D'autres ne le veulent pas mais y sont contraints. Aujourd'hui nous avons l'ardente obligation d'être tous solidaires dans leur droit d'inventaire, d'introspection, le droit d'adorer ou de ne pas adorer pour tout individu, de l'Afghanistan au Zimbabwe, des Etats-Unis à la Chine.

Nous devons promouvoir la liberté de conscience.

Dernière minute. Un rassemblement Républicain devant la madrassa Tawhid a eu lieu le samedi 14 octobre à 11h00 à l'appel de l'association Regard de femmes. Ce rassemblement a été d'une dignité exempte de tous reproches, particulièrement par l'intervention de Michèle Vianès. Il en fût autrement des vociférations de quelques, savants en gesticulation qui s'en sont notamment pris aux élus présents, Christian Philip et André Gérin, députés du Rhône qui ont eu un comportement républicain. André Gérin a notamment rappelé, suite à une question d'un journaliste lui demandant si nous étions présents pour mettre de l'huile sur le feu, que le feu était bien allumé, non pas par nous mais bien par les islamistes.

Notes

[1] N.B. J'ai ici écrit Homme dans son acception la plus large.

[2] Les informations relatives à la venue d'Hani Ramadan en France sont extraites du livre de Michèle Vianès, <em>Les islamistes en manoeuvre</em>, éditions Hors de moi pages 154 et suivantes.

[3] Voir à ce propos l'article de Robert Redeker, publié dans le numéro 475 de Respublica.

[4] Année de fondation de l'Inquisition

Simon Archipenko

4.2 - Gare à l'autocensure qui nous gagne

L'affaire Redeker, par son dosage provocateur, fait de vérités brutes et d'excès dans le jugement de valeur, a eu le mérite d'ouvrir un débat qui ne demande qu'à être clarifié.

A la question de Redeker, clairement posée : " Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? ", chacun apporte sa réponse. L'Opéra de Berlin et France 5 donnent, chacun à sa manière, la même réponse : obtempérer avec prudence. C'est cette réponse-là qui a toujours prévalu dans le monde musulman sans déboucher, pour autant, sur la paix. Autrement dit la soumission ne garantit absolument pas notre tranquillité. Même en pays musulmans, toute la société modérée doit rester sur le qui-vive.

Il y a une autre réponse possible : dire NON et dénoncer toutes les reculades et tous les marchands d'illusions et de diversions ; depuis ceux bénéficiant de la prestigieuse enseigne "Le Monde des bienveillants !", jusqu'au allumeurs des feux de diversion, tout en ayant une pensée pour Babakeur & Halal-Compagnie. Tout ce beau monde forme des chaînes humaines concentriques qui nous empêchent d'examiner le coeur du problème : l'islam = coran+Mahomet.

C'est bien cela que Redeker a osé nous désigner comme maladie de l'islam et non pas les musulmans eux-mêmes, qui ne sont rien d'autres que de pauvres humains parmi les humains. Mais ceux qui anguillent dans les eaux troubles ne cherchent même pas à discerner islam et musulmans. Pour les hameçonner, je rappelle que la dignité humaine est sacrée, pas les religions. Et justement, pour conquérir la dignité des musulmanes et des musulmans, il est aujourd'hui plus que nécessaire de mettre à nu les carences éthiques de l'islam classique = coran+Mahomet.

Merci M. Redeker de n'avoir pris aucun gant pour nous désigner l'abcès que nous supportons au fond de notre intimité et que nous essayons de dissimuler génération après génération !

Et voici quelques faits religieux d'Ici et Maintenant dont il faut faire la chronique.

Si l'autocensure de l'Opéra de Berlin ne nous suffit pas, France 5 nous donne un exemple des plus probants d'une régression de la liberté d'expression dans notre espace public, culturel et intellectuel. Pour illustrer cette mondialisation rampante de l'autocensure qui est dans l'air du temps, l'excellente émission C dans l'air en donne une preuve supplémentaire, Ici et Maintenant.

Allez consulter 'Le temps des fatwas' et voir comment à partir de la 4ème minute du reportage un grand chercheur de l'EHESS, un Français arabisant, est censuré avec un grand sourire aux lèvres.

Les fatwas, peu importe les définitions théoriques qu'on leur donne, ont un effet pratique qui nous fait raser les murs, ici en France et en Europe et plus seulement dans les pays musulmans.

Voilà la meilleure définition des fatwas que l'Europe est en train d'apprendre au quotidien et que toutes les finasseries langagières et les hypocrisies du monde soi-disant libre et du monde pas libre du tout n'arriveront jamais à masquer.

Voici le lien permettant de voir la vidéo : LE TEMPS DES FATWAS

Avec tous mes respects,

Pascal Hilout nouvel-islam.org

4.3 - Lettre à Yves Calvi, animateur de l'émission "c dans l'air"

Bonjour Monsieur,

Je suis une fidèle téléspectatrice de l'émission C dans l'air, émission que j'ai toujours appréciée pour la qualité des débats et des intervenants.

Néanmoins, en tant que Présidente de l'UFAL 92 nord, je souhaite aujourd'hui protester contre les propos de monsieur Mahmoud Doua qui représentait l'UOIF (Union des Organisations Islamiques de France) lors de l'émission Le temps des fatwas diffusée le 6 octobre 2006 sur France 5 et qui y a qualifié les laïques de talibans et d'intégristes

J'aimerais vous expliquer en quelques lignes quelle est la vraie nature de l'UOIF pour que vous preniez conscience de qui exactement vous invitez sur votre plateau télévisé.

Les informations ci-dessous sont vérifiables dans le livre OPA sur l'islam de France : les ambitions de l'UOIF (éditions Calmann-Levy) écrit par Fiammetta Venner, politologue et journaliste.

L'UOIF est la filiale Française des Frères Musulmans, confrérie islamiste fondée en Egypte dans les années 20 par Hassan Al-Banna (le grand-père du prédicateur islamiste Tariq Ramadan)

Obsédé par la pudeur et les bonnes moeurs, Hassan Al-Banna, n'a rêvé de son vivant que d'instaurer une théocratie musulmane à l'échelle mondiale et de voir le drapeau vert de l'islam flotter d'un bout à l'autre de la planète. A l'heure actuelle, les Frères Musulmans continuent d'inspirer des mouvements intégristes ou terroristes à travers le monde.

L'UOIF, conformément à l'islam des Frères Musulmans, est porteur d'un islam radical, liberticide et expansionniste.

Youssef Al-Qaradhawi, un des islamistes les plus puissants de la planète et héritier de la pensé de Hassan Al-Banna, sert de référence idéologique aux cadres de l'UOIF. Al-Qaradhawi prétend que l'Europe est une terre à conquérir au nom de l'islam par le prosélytisme et les prêches.

Al-Qaradhawi a émis une fatwa autorisant les attentats kamikazes visant les civils israéliens. Dans son livre Le licite et l'illicite en islam disponible aux éditions Tawhid, Al-Qaradhawi encourage un mari à corriger sa femme lorsque celle ci montre des signes de fierté Al-Qaradhawi y compare également l'homosexualité à un péché répugnant

Al-Qaradhawi considère d'ailleurs que la seule question à se poser concernant les homosexuels est de savoir si il faut les tuer en les brûlant ou en les jetant du haut d'un mur

Pour revenir à l'affaire Redeker qui a justement fait l'objet de l'émission Le temps des fatwas, Al-Qaradhawi a désigné Robert Redeker à la vindicte le 20 septembre sur la chaîne al-Jazira. Cette déclaration sur al-Jazira est loin d'être anodine vu l'influence que peut exercer Al-Qaradhawi sur certains islamistes toujours prêts à passer à l'acte.

Hassan Iquioussen, jeune prédicateur vedette de l'UOIF qui prêche auprès des jeunes des quartiers, a déclaré dans une cassette de conférence à propos des Juifs : Ce sont des ingrats, un peuple qui a besoin d'être rappelé à l'ordre vingt-quatre heures sur vingt-quatre. (Cassette La Palestine histoire d'une injustice commercialisée aux éditions Tawhid puis retirée de la vente) Hassan Iquioussen y affirme également que la Shoah est un complot entre les Juifs et Hitler pour occuper la Palestine.

Hani Ramadan, qui intervient chaque année au congrès de l'UOIF au Bourget, est un fervent défenseur du droit à la polygamie, compare les laïques à des tortionnaires Dans les tribunes du Monde (10 septembre 2002), Hani Ramadan a même justifié la lapidation des femmes adultères comme une forme de purification et le sida comme un châtiment divin ne touchant que les personnes au comportement déviant

Au vu du résumé que je viens de vous faire et qui en terme de faits et d'anecdotes est loin d'être exhaustif, j'estime que l'UOIF, par son idéologie, n'a pas sa place dans votre émission.

Lorsqu'on connaît le discours de l'UOIF et qu'on entend un de ses représentants condamner la violence et les menaces de mort (comme l'a fait Mahmoud Doua au cours de votre émission), sachez déjà que c'est à mourir de rire.

Comparez les laïques à des intégristes (ou des talibans rien que ça !) est également à mourir de rire venant de la bouche d'un représentant de l'UOIF. Monsieur Doua, en plus de rougir de honte, devrait commencer par faire preuve d'un minimum de rigueur intellectuelle avant de prétendre à débattre :

Les plus ardents défenseurs de la laïcité ne souhaitent au final qu'une stricte application de la loi de 1905 et la stricte séparation du politique et du religieux. Les laïques n'égorgent pas des innocents sur des terrains de football pour atteinte à la pudeur comme les talibans l'ont fait en leur temps.

Croyez bien que les intégristes, quant à eux, veulent bel et bien détruire les libertés individuelles, détruire la démocratie en imposant leur loi divine à tous par la force. Les laïques ne sont en rien comparables à des soi disant intégristes

En invitant systématiquement l'UOIF pour parler en tant que représentant de l'islam de France (et donc des musulmans de France), non seulement vous banalisez la présence et le discours de personnes qui revendiquent un islam radical mais, par la même occasion, vous donnez du grain à moudre à tous les racistes qui affirment que les musulmans sont absolument inintégrables dans la société française. Je vous rappelle que l'UOIF a encouragé les jeunes filles de confession musulmane à enfreindre la loi contre le port des signes religieux à l'école dès la rentrée 2004 (Voir Lettre aux musulmans de France dans LE MONDE publié le 03 Juillet 2004)

Les musulmans qui ont au contraire pleinement leur place dans votre émission sont les véritables musulmans libéraux comme Soheib Bencheick le mufti de Marseille.

Eux ont un discours sans ambiguïté sur la laïcité à la française. Eux affirment haut et fort l'égalité homme femme ainsi que l'égalité entre tous les croyants quelque soit leur religion. Eux condamnent avec force les châtiments corporels. Eux revendiquent clairement le droit à la libre critique de toute religion (contrairement à l'UOIF qui milite pour instaurer une loi anti-blasphème en France ! voir le communiqué de l'UOIF sur son site)

Vous comprendrez donc que les musulmans libéraux, contrairement aux intégristes de l'UOIF, sont les seuls dignes représentants de l'islam de France, cet islam moderne et éclairé qui lui a toute sa place au sein de votre émission.

Je vous prie d'agréer, monsieur, mes salutations distinguées.

Caroline Brancher Présidente de l'Union des Familles Laïques 92 Nord

5 - extrême-droite catholique

5.1 - Dieu rachète Madagascar pour une hostie symbolique

Le président de la République malgache, Marc Ravalomanana, vient d'annoncer sa décision d'instaurer une théocratie. La vraie surprise eût été que cet homme d'affaires cul béni plaidât pour la laïcité.

Cela faisait déjà un bon moment que ça les démangeait, les intégristes chrétiens, de créer une vraie théocratie. En attendant le Grand Soir, le fantasme absolu, les États-Unis, ils ont parié un temps sur la Croatie, puis sur le Salvador. Aujourd'hui c'est vers l'île de Madagascar que les regards se tournent. Le 29 mars dernier, Marc Ravalomanana a déclaré lors d'une cérémonie religieuse commémorant la Libération : Outre la démocratie, le régime roule actuellement pour l'instauration de la théocratie.

Pourtant l'article 1 de la Constitution est très clair : Le peuple malgache constitue une nation organisée en Etat souverain et laïque. Cet Etat est une République une et indivisible et porte le nom de la République de Madagascar. La démocratie constitue le fondement de la République. Une loi fondamentale que Ravalomanana s'apprête tout bonnement à rayer d'un trait, convaincu qu'il est d'être investi d'une mission divine.

Au lendemain de la présidentielle du 16 décembre 2001, une grave crise a opposé Marc Ravalomanana, officiellement élu, au sortant Didier Ratsiraka, un potentat stalino-soviétophile en place depuis près de trente ans (avec une petite pause de cinq ans entre 1992 et 1997). Après sept mois de manifs, de grèves générales, d'affrontements divers et d'état d'urgence, Ratsiraka lâche finalement le pouvoir et vient prendre sa retraite en France. Depuis, le nouveau président est persuadé qu'il est à la tête du pays par la grâce de Dieu - un symptôme déjà constaté chez un autre président, américain lui...

Ravalomanana a donc placé son mandat sous le signe de la sainteté et du sacré. Ce qui n'est pas, en soi, surprenant. Car cet homme d'affaires millionnaire, formé aux Etats-Unis, n'est pas seulement à la tête d'une chaîne de radio-télévision et du groupe agro-alimentaire Tiko, il est aussi vice-président du bureau central de l'Eglise de Jésus-Christ, une Eglise locale, et le plus généreux donateur de la très puissante Fédération des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM), qui le soutient avec ferveur.

Depuis son accession au pouvoir, l'apprenti théocrate s'est rapproché de ses modèles politiques. Bon elève, Madagascar a recu 180 tonnes de dattes de l'Arabie saoudite et 800 000 bibles ont été distribuées par les évangélistes américains. Et c'est bien entendu aux Eglises qu'on a confié la mission de restructurer le terrain social. Quant aux 9000 enfants porteurs du VIH, on leur a fourni... un aumônier. On meurt toujours de faim et du manque de soins à Madagascar, mais au moins, on reçoit l'extrême-onction...

Ce qui fait que, désormais, sur l'île, le débat politique prend des tournures surprenantes. L'année dernière, une campagne de presse, diligentée par l'opposition et certaines églises concurrentes, demandait le plus sérieusement du monde au nouveau président s'il n'avait pas conclu un pacte avec le diable. Pour preuve, l'un des opposants avançait : Jamais le pays n'a été traversé, à si petit intervalle, par deux cyclones. Curieusement, les régions les plus frappées sont quasiment celles qui ont voté en faveur de Ravalomanana...

Mais, en bussinessman avisé, Ravalomanana n'a pas l'intention de laisser la main à la concurrence, fût-elle spirituelle. Le 22 mars, quatorze pasteurs étrangers de L'Eglise universelle du Royaume de Dieu ont été explusés par le secrétariat à la Sécurité publique à Antananarivo. Leur délit : ils auraient brûlé une bible en public. Un délit en effet courant chez les missionnaires chrétiens...

Le problème, c'est qu'historiquement, Madagascar est loin d'être une terre chrétienne. Les cultes animistes y sont très présents, et près de 7% de la population se dit musulmane : des descendants de marins perdus au bout du monde qui, depuis des siècles, suivent les préceptes d'un islam originel et recopient des extraits du Coran dans un graphisme devenu incompréhensible pour tout arabophone.

Sans parler des athées ou des simples laïques, qui ne comprennent même pas de quoi il retourne.

Fiammetta Venner

Source : Article publié sur www.prochoix.org

6 - débats politiques

6.1 - Corinne Lepage dénonce la lâcheté de la classe politique française face à l'inquisition islamiste

Corinne Lepage dénonce le silence assourdissant de la classe politique française dans l'affaire Redeker. Visiblement personne ne veut se mouiller dit-elle.

Si Laurent Fabius s'est exprimé par un oui mais, aucun autre prétendant déclaré à la présidentielle n'a souhaité se prononcer sur le sujet. Peur de déplaire ? Peur de représailles personnelles ?

Les deux favoris des sondages : Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal dont on avait pour cette dernière déjà pu regretter le silence dans l'affaire des caricatures, ont prudemment évité d'aborder le sujet.

Même quand je ne dis rien, ça fait du bruit disait Ségolène Royal. Pas toujours... Peu en effet ont relevé son silence dans cette dernière affaire, Redeker.

Il est dommage regrette Corinne Lepage de laisser à la seule extrême droite Le Pen/De Villiers, la défense de la liberté d'expression des valeurs républicaines et de la laïcité.

Dans cette vidéo, Corinne Lepage appelle au sursaut républicain face à l'inquisition islamiste.

Serait-elle la seule dans la classe politique française à avoir réellement compris l'urgence?

6.2 - Pierre Bourdieu appellé à la rescousse contre Ségolène Royal

Ils n'auront reculé devant rien. Voilà maintenant que l'on fait parler les morts, et pas des moindres puisqu'il s'agit de Pierre Bourdieu, professeur de sociologie au Collège de France,référence internationale en la matière, mais aussi intellectuel engagé dans le mouvement social : bref, une figure emblématique du Panthéon de la gauche, décédée en janvier 2002, appellée à titre posthume à la rescousse pour tenter de planter une enième banderille dans le dos de la bête des sondages.

De quoi s'agit-il? D'une analyse sur le vif, sortie de son contexte, sortie d'outre-tombe même, formulée par Pierre Bourdieu interwievé par Pierre Carles et Gaby Reich en 1999 et circulant depuis quelques jours de manière exponentielle sur le net : " Ségolène Royal, pour moi, instantanément, on sait qu'elle n'est pas de gauche. (...) Elle a ce que j'appelle un habitus, une manière d'être, de parler, qui vous dit qu'elle est de droite, même si elle tient des propos de gauche (...)" déclare le sociologue, lequel nomme " habitus" l'ensemble des dispositions durables intériorisées par les individus en fonction de leur processus de socialisation et qui conditionne inconsciemment leurs actions, leur perception du monde et leur réflexion.

Cet extrait, sorti de son contexte, occulte l'étendue du concept et le circonscrit au seul habitus primaire, acquis pour l'essentiel dans le milieu familial. Car, à cet habitus primaire, se greffent, au fil du vécu, des habitus secondaires acquis à l'Ecole, durant ses études, au travail, dans sa vie de couple, au sein du milieu associatif, politique, syndical ...Ainsi, même s'il est vrai que les acquisitions les plus anciennes conditionnent les plus récentes, chaque acquisition nouvelle s'intègre à l'ensemble, en un seul habitus, lequel ne cesse de s'adapter, de se réajuster en fonction des nécessités inhérentes aux situations nouvelles et innatendues. Il n'est donc pas totalement figé.

François Mitterrand n'etait pas né à gauche mais sa trajectoire l'avait conduit à faire bien plus pour le peuple qu'un Guy Mollet, lequel bénéficiait pourtant d'un habitus initial certifié " de gauche" ( milieu modeste, boursier, pion, syndicaliste, socialiste de tradition guesdiste à l'origine...) . Si l'habitus est le produit de l'appartenance sociale, il est capable de se réajuster en fonction notamment du champ politique. Nous retrouvons là les termes de l'équation à laquelle tout candidat à l'élection présidentielle est confronté: la rencontre entre un homme/une femme et un peuple.

Vouloir spontannement évincer Ségolène Royal du champ politique de la gauche relève donc d'une argumentation digne du café du commerce.Je doute que Pierre Bourdieu eût apprécié qu'on utilisa ses analyses à des fins bassement politiques largement dépourvues de toute argumentation circonstanciée. La sociologie était pour lui un sport de combat, pas un sport de comptoir.

Aussi, si l'on doit engager le combat contre Ségolène Royal, portons le débat sur le fond plutôt que sur la forme : nous y gagnerons en crédibilité et en efficacité.

Pascal Basse Saint-Pierre,
Ile de la Réunion

7 - débats républicains

7.1 - Nier la dimension nationale dans la construction européenne serait une illusion absolue

Centre d'Information pour l'Europe : Jacques Nikonoff, président d'ATTAC, déclarait en mars 2005 qu'une victoire du non en France "encouragerait les forces sociales des autres pays européens" et "ouvrirait la voie à la négociation d'un nouveau traité européen, afin de refonder l'Union européenne sur des bases différentes". Qu'en est-il, plus d'un an après le référendum ?

Bernard Cassen[1] : Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le "non" français a eu beaucoup d'écho en Europe. En Espagne, par exemple, on a vu un regain d'intérêt pour les questions européennes au lendemain du vote. Il faut également savoir que dans certains pays, où les ratifications se sont faites par voie parlementaire, il n'y a eu aucun débat. En Allemagne, s'il y avait eu un référendum, tout le monde sait bien le "non" l'aurait emporté.

Est-ce que ce vote s'est pour autant traduit par un plan B ? Non, c'est évident. Mais il a ramené à la modération un certain nombre de gouvernements et de responsables politiques qui savent très bien que le sujet est ultrasensible. Aujourd'hui, il est clair que le traité constitutionnel est mort.

CIE : Certains dirigeants continuent pourtant de soutenir le processus de ratification.

Bernard Cassen : Tout ceci est absurde. C'est une négation totale des nations qui ont pris position pour le "non", et de celles qui feraient le même choix. Parce que si la Pologne, la République tchèque ou le Royaume Uni votaient, ce serait non à tous les coups.

CIE : Aujourd'hui certains proposent la signature d'un mini traité institutionnel, d'autres la convocation d'une nouvelle Convention. Que pensez-vous de ces différentes hypothèses ?

Bernard Cassen : Il est évident que l'Union européenne, surtout avec les adhésions roumaine et bulgare, est bloquée sur le plan institutionnel. D'ailleurs, le traité de Nice prévoit qu'à partir de 27 membres il faut changer les règles. Si le traité qui nous a été proposé avait seulement consisté en quelques dispositions institutionnelles, on ne se serait pas mobilisés. A titre personnel, je ne suis pas contre un Président de l'UE élu pour deux ans et demi, ni pour un Ministre des Affaires étrangères, même si dans les faits cela ne changerait rien, en l'absence de politique commune.

Mais ce n'est certainement pas cela qui aurait créé une Europe politique. Quand vous additionnez toutes ces mesures institutionnelles, elles sont absolument dérisoires. L'une d'elle relève même de l'imposture, c'est le fameux droit d'initiative populaire. Enfin si tout cela était reformulé dans un nouveau traité, pourquoi pas. Mais attention, il ne s'agit pas de reprendre la première partie du traité constitutionnel qui contient des dispositions scandaleuses comme la concurrence libre et non faussée ou la subordination de l'UE à l'OTAN.

Quant à convoquer une Convention ou une assemblée constituante, je suis contre chacune des deux hypothèses. La Convention n'a aucune légitimité. C'est comme si vous preniez 80 personnes au hasard dans la rue. Ce ne serait pas plus sot, d'ailleurs. Pour qu'il y ait une assemblée constituante, encore faudrait-il qu'il y ait un souverain. Et cela ne peut-être que le peuple européen. Or, ce peuple européen n'existe pas. Pour l'instant, il y a vingt-cinq peuples.

CIE : Vous défendez donc la vision de l'Europe des nations ?

Bernard Cassen : Tout ceci est un faux débat. La question est déjà tranchée. Personne ne veut d'une Europe fédérale, pas un seul gouvernement. Nier la dimension nationale dans la construction européenne serait une illusion absolue. Ce serait supposer que le problème principal a été réglé.

Toute la question est de savoir comment on combine les réalités nationales avec une ambition européenne qui est nécessaire. Car il doit y avoir un niveau supranational pour un tas de problèmes qui ne peuvent qu'être réglés à l'échelle européenne, comme l'espace aérien ou l'environnement.

CIE : Votre association se pose la question d'un débouché politique à ses actions. Ce débouché peut-il se faire au niveau des institutions de l'Union européenne ?

Bernard Cassen : Dans un document adopté par l'ensemble des ATTAC d'Europe, nous demandons une démocratisation des institutions de l'Union européenne, à institutions constantes. Nous préconisons entre autres choses le droit d'initiative populaire, à condition que les propositions législatives aillent directement au Conseil et au Parlement sans passer par la Commission. Nous demandons la suppression totale du monopole d'initiative législative de la Commission au profit des gouvernements et des parlements nationaux. Nous réclamons des référendums européens pour refuser certaines directives.

Par ailleurs, c'est de la folie de tenir les parlements nationaux à l'écart du processus de décision. Le Parlement européen a une légitimité réduite, contrairement aux parlements nationaux. Tant que l'idée européenne ne sera pas appropriée par l'ensemble des élus français, les institutions européennes resteront en lévitation au-dessus de la réalité. Certains disent que le retour au national est un retour en arrière mais, au contraire, c'est un pas un avant. Le processus actuel n'est pas légitime et il est contre-productif. Je n'arrive pas à comprendre comment les européistes ne se rendent pas compte de cela.

CIE : La proposition de directive sur les services, dite "Bolkestein", a été remaniée à la suite du débat au Parlement européen en février dernier. Comment jugez-vous la nouvelle version de ce texte ?

Bernard Cassen : Elle est néfaste et à rejeter absolument. Je ne suis pas du tout convaincu qu'il faille un marché commun des services. Je ne vois pas ce que cela apporte.

Pourquoi est-ce que l'on veut un marché commun des services ? C'est uniquement pour créer les conditions du dumping social et fiscal. Les besoins du marché du travail peuvent être parfaitement satisfaits par d'autres moyens. On nous dit que le principe du pays d'origine a été supprimé mais ce n'est pas vrai. Lorsque la Cour de justice aura à arbitrer elle s'y réfèrera, beaucoup de députés l'ont dit. C'est donc une directive totalement scélérate, même dans une forme légèrement édulcorée par le Parlement.

CIE : Lorsque vous dites que la directive a été conçue uniquement pour créer les conditions du dumping social et fiscal, cela sonne un peu comme s'il y avait un plan délibéré.

Bernard Cassen : Mais bien entendu. Et ce n'est pas un plan qui est caché, il est public.

Moi je suis pour les protections. Je crois que les protections créent plus d'emplois que l'absence de protections. Demandez-vous qui demande la libéralisation du marché des services. Cela vous indique tout de suite quels intérêts la directive sert. Et il est évident que le patronat était plus que favorable à une libéralisation du marché des services.

CIE : L'approche européenne des services publics vous semble-t-elle satisfaisante ?

Bernard Cassen : Elle me semble totalement insatisfaisante. Je suis contre toute législation européenne sur les services publics. C'est l'affaire de chaque pays. Une législation européenne serait libérale par définition. Les services publics ne tombent pas du ciel, ils ont une histoire, ils sont le produit de luttes dont la Commission voudrait faire table rase pour tout homogénéiser vers le bas.

Je suis en faveur du retrait de toute notion de concurrence dans les services publics. Les services publics ne peuvent pas être régis par la concurrence. C'est notre droit souverain de subventionner comme nous le souhaitons tel ou tel service public.

CIE : Ne pensez-vous pas qu'une directive cadre sur les services d'intérêt économique général (SIEG) telle que celle proposée par le Parti socialiste européen permettrait de protéger les services publics contre la menace que représente pour vous la concurrence ?

Bernard Cassen : La proposition du PSE était bien intentionnée. Ils se rendent bien compte de la frénésie libérale de la Commission et du Parlement, donc ils veulent sauver les meubles. Ce n'est pas du tout ce qu'il faut faire. Ce qu'il faut c'est changer complètement les règles. Il faut une directive abolissant toutes les directives précédentes, un changement de traité en quelque sorte.

CIE : Pouvez-vous nous dessiner les contours de "l'autre Europe" que vous appelez de vos voeux ?

Bernard Cassen : Premièrement, nous voulons une démocratisation radicale des institutions européennes, qui sont profondément antidémocratiques. Deuxièmement, une autre Europe se fonderait sur d'autres valeurs et d'autres normes. Il faut instaurer comme norme supérieure non plus la concurrence mais la solidarité. Cela donnerait une Europe à trois dimensions : solidaire en son sein, solidaire avec le reste du monde et solidaire avec les générations futures.

Solidaire en son sein, cela veut dire une augmentation substantielle du budget de l'Union pour permettre aux nouveaux entrants de rattraper au plus vite leur retard, mais selon des critères de convergence sociaux aussi impératifs que les critères monétaires du traité de Maastricht.

Vis-à-vis des pays tiers, il faut d'autres formes d'accords que les accords de libre-échange, qui sont des accords scandaleux car profondément inégaux. Ces pays ouvrent unilatéralement leurs marchés ce qui empêche les industries naissantes de prospérer. Moi je suis pour des barrières douanières élevées de la part des pays du Sud contre les produits industriels et les services des pays du Nord. En matière agricole, nous sommes favorables à la souveraineté alimentaire, c'est-à-dire le droit à la protection contre les importations pour tous les pays, y compris ceux du Nord.

Le libre-échange ne peut pas être un principe constitutif, ni européen ni international. Le libre-échange, c'est le déni de la politique. Ce sont seulement des flux de marchandises, de services et de capitaux sur lesquels les citoyens n'ont aucune prise. Nous demandons la réappropriation du politique par les citoyens. Le contenu de l'Union européenne doit être décidé politiquement. C'est la volonté des citoyens qui doit primer et non pas des règles dont on sait qu'elles servent les plus forts.

Notes

[1] Bernard Cassen est président d'honneur d'ATTAC France (Association pour la taxation des transactions financières et pour l'aide aux citoyens), une association qu'il a présidée de sa fondation en 1998 jusqu'en 2002. Il est également directeur général du Monde diplomatique, où il traite notamment des questions européennes. Il est l'une des figures du mouvement altermondialiste.

Le Centre D'information Sur L'Europe

Source : version audio sur: www.touteleurope.fr

7.2 - Immigration, vous avez dit immigration ?

Le nouvel internationaliste préfère les immigrés de fraîche date et sans papiers. Il affiche sa préférence "internationaliste" par haine, en fait de la Nation (qui a dit : " la nation, c'est de la m..." ?). Il souhaite la régularisation massive de tous les sans-papiers et refuse le moindre contrôle de l'immigration : puisque les marchandises circulent librement, les hommes aussi !

Ah la belle âme ! Il me fait penser à un cher voisin, que j'aimais bien malgré nos différents politiques, un cher voisin qui n'avait de coeur que pour la cause afghane et l'association qu'il présidait. Mais dans SON quartier une entreprise fermait, les travailleurs se battaient pour sauver leur emploi. Il ne les voyait pas. Mais dans SON immeuble, des Français aux origines lointaines diverses mais FRANCAIS, qui avaient donc tous leurs papiers et depuis longtemps, avec des enfants sans formation, sans travail, il ne les voyait pas. Par contre, il essayait de favoriser l'immigration de ses protégés afghans.

L'immigration, donc, parlons-en !

Que savons-nous de ce qui se trame à Bruxelles, dans et sur notre dos de ressortissants français de l'UE ? Avons-nous des informations sur ce qui s'est passé à Tampère (Finlande) ? Le Conseil des ministres de l'Intérieur et de la justice s'est réuni les 21 et 22 Septembre dans cette ville. Et que savez-vous de la Frontex? Non, ce n'est pas une marque d'éponge. C'est une Commission qui a été créée en 2004, basée à Varsovie : c'est " l'agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures "

C'est à cette commission que les Etats-membres doivent faire appel pour faire face à l'afflux migratoire dans le sud de l'Europe . Le moins que l'on puisse dire , c'est que l'on n'a pas remarqué son efficacité ?

Donc, ça a chauffé à Tampère : L'Espagne (qui a fait de la régularisation massive, au début et freine maintenant) a dénoncé " le manque d'engagement de ses partenaires européens ". Réponse de l'Allemagne " Celui qui veut résoudre un problème ne doit pas compter sur l'argent des autres " Et tac !

En fait, Bruxelles veut gérer les quotas d'immigration ! Le Commissaire ne fait que répéter que l'UE doit relever " le défi démographique"

Pain bénit tout ça pour le MEDEF, qui peut ainsi disposer d'une main-d'oeuvre bon marché.

L'immigration relève de la seule coopération intergouvernementale, avec la règle de L'UNANIMITE.

Bruxelles a donc demandé de faire jouer une " clause passerelle "pour passer de l'unanimité à la majorité qualifiée"

Chirac a déjà annoncé qu'il va emprunter la passerelle.

Et Sarkozy ? Oh la la, il va faire sauter le verrou de l'unanimité ".

Voilà comment l' UE va faire entrer le TCE par la fenêtre et par petits morceaux, sans que les ressortissants français soient informés , sans qu'ils aient leur mot à dire .;

Le patronat européen était pour le OUI au TCE, tout comme il est favorable à une immigration massive : la libre circulation des hommes et des marchandises , il est pour !

Alors, une frange de l'extrême gauche et le patronat, même combat ? On peut parfois se poser la question.

Mireille Popelin

8 - courrier des lecteurs

8.1 - Réaction à l'édito du numéro 478

Cher Evariste,

L'édito de ce numéro 478 me va droit au coeur : je me suis reconnu à 100% dans ce plaidoyer pour le respect d'autrui, et aussi la nécessaire éducation des gosses afin de pouvoir en faire des adultes capables de vivre en bonne harmonie avec les autres (ou comme disait le regretté Brassens, afin de "ne pas trop emmerder ses voisins"). J'ai toujours affirmé, parfois un peu fort, qu'il n'y a pas symétrie entre ceux qui fument dans un lieu public et ceux qui ne fument pas, car ces derniers sont obligés de respirer l'air pollué des premiers. Et je suis vraiment heureux de pouvoir bientôt retourner au restaurant sans me demander si un fâcheux (ou une fâcheuse) ne va pas me gâcher ma soirée. Peut-être même que je pourrais envisager de retourner danser, mais là il faudrait aussi diminuer les décibels...

Bravo donc pour ce texte.

Puis-je seulement suggérer que "hypocondriaque" n'est pas de la famille "d'hippopotame"?

Cordialement,

Jean-Paul Bouchoux

8.2 - Hypocondriaque...

Cher Evariste,

votre article m'a fait bien rire, notamment dans votre version orthographique de de l'hypocondriaque... avec vous c'est un mal qui n'affecterait que les turfistes (hippocondriaque) ??? Je me moque mais gentiment !!!!

Non sérieusement cette fois je me reconnais tout à fait dans ce que vous énoncez, je m'énerve lorsque je vois des enfants, des ados ou des adultes manquer à la plus simple des politesses, c'est à dire qui oublient de dire "bonjour" ou "merci", je m'énerve quand je pense que c'est moi et beaucoup d'autres qui payons avec nos impôts les équipements communs dans la bus ou les métros... et surtout je fulmine quand on me traite de "réac" Tous les jours aussi les corses font sauter un bâtiment public de-ci, de-là, ben voyons, et il ne se passe rien !

Et si parfois je réagis trop fort, au lieu d'en incriminer mon penchant réactionnaire, je finis par me demander si l'on ne glisse pas doucettement faire une situation qui ne sera plus rattrapable. Quand je vois que chaque jour apporte maintenant son lot de policiers malmenés - et c'est un euphémisme - je me dis qu'il y a "quelque chose de pourri dans le royaume de" France sans doute y a-t-il des bavures, sans doute trop de contrôles systématiques dans certaines banlieues mais il ne faudrait pas oublier non plus que nous avons besoin d'une police, comme d'une justice !

Et ce n'est pas QUE la faute de la situation économique si ces violences existent, rien ne peut excuser la violence ou alors on n'est plus en démocratie mais en régime totalitaire livré aux plus forts quels qu'ils soient !

Bon je me calme, de tout coeur avec vous, cordialement

Lydie Villemard

9 - à lire

9.1 - L'empire des coachs, Une nouvelle forme de contrôle social

De Rolland GORI et Pierre LE COZ, Editions Albin Michel

Il faudrait, en France, un coach pour 50 habitants ! s'exclamait, il y a quelques années, le premier formateur de coachs français. Cet appel est en train de prendre sous nos yeux des allures d'une véritable prophétie. La culture du coaching familiarise subrepticement nos esprits avec un jargon managérial qui reflète, aux yeux des auteurs, un processus sournois d'infantilisation débilitante vis-à-vis duquel il est temps de réagir. Ce processus d'infantilisation procède d'une psychologisation des problèmes de l'existence dont on sait à quel point elle profite aux gourous et autres psychosomaticiens.

Cet ouvrage en appelle chacun d'entre nous à refuser de remettre son destin entre les mains des managers de l'âme. Il entend mettre un coup d'arrêt à la progression métastatique de l'idéologie qu'ils véhiculent et dont le point d'aboutissement est l'anéantissement de toute capacité d'esprit critique : Le coaching attaque à sa racine le sens de la révolte en lequel, aujourd'hui plus que jamais, nous voulons voir le propre de l'homme.

L'empire des coachs a été écrit à deux voix.

L'un des auteurs est psychanalyste, professeur de psychopathologie à l'Université d'Aix-Marseille I. Il a notamment publié La santé totalitaire ; essai sur la médicalisation de l'existence avec Marie José Del Volgo (aux éditions Denoël, 2005) et Logique des passions (chez Flammarion, 2005).

L'autre auteur est philosophe, Maître de Conférence à l'Université d'Aix-Marseille II, membre du Comité Consultatif National d'Ethique. Il a notamment publié Le médecin et la mort, aux édition Vuibert, 2006).

Transmis par Brigitte Bré Bayle

GEMPPI, Groupe D'Etude Des Mouvements De Pensée En Vue De La Protection De L'Individu

Source : www.ifrance.com/sectes-info-gemppi/

9.2 - Extrêmes gauches : la tentation de la réforme, de Christophe Bourseiller

Conversation avec Bertrand Richard

éditions : textuel, septembre 2006, 105 pages, 17 euros

Aujourd'hui l'extrême gauche n'est plus une marginalité que quelques archéologues étudient, mais une réalité incontournable, notamment en France.

La chute du stalinisme et la crise de la social démocratie laisse un espace qu'occupe l'extrême gauche, ses différentes composantes et notamment les trois principales branches du trotskisme.

Pour Christophe Bourseiller, ce courant politique qui a commencé à se développer en mai juin 1968 est traversé par un clivage entre les modernistes et les invariants.

Certains comme la Ligue Communiste Révolutionnaire se sont inscrits dans l'évolution du monde, n'hésitant pas à s'enflammer hier pour Cuba ou la lutte du peuple vietnamien et aujourd'hui en défense des sans papier, du révisionnisme ou du flair politique ?

D'autres, comme LO ou le Parti des travailleurs privilégient le programme et se méfient des nouvelles modes ou même des nouveaux phénomènes comme l'apparition de l'atermondialisme.

Mais comme le précise l'auteur de ce livre : le Parti des travailleurs, qui est souvent accusé de sectarisme, semble aujourd'hui tourner le regard vers la galaxie souverainiste et réhabilite désormais la nation

Le travail effectué par l'auteur, dans le cadre de ce petit livre est sérieux sans a-priori ;

Après avoir expliqué d'où vient ce tronçonnement du trotskisme français, il se risque à une analyse des évolutions en cours.

Si certaines circonvolutions comme celles du Parti des travailleurs risquent de conduire à des dérives, d'autres sont plus dangereuses.

Un courant de la LCR, représentant une tendance du trotskisme international ne va t-il pas jusqu'à soutenir des organisations qui n'ont rien à voir avec le mouvement ouvrier et démocratique !?:

"Au niveau international, les organisations trotskistes se rapprochent des réseaux islamistes, en tentant de séparer le bon grain de l'ivraie et en soutenant les tenants d'un hypothétique islam progressiste !. Jusqu'où s'arrêteront-ils ?

LO ne connaît pas du tout une telle chute, elle s'insurge avec violence contre la {{dérive communautariste : Faire la cour à un Tariq Ramadan, faire d'un des pires ennemis de la classe un allié à courtiser est un naufrage politique, écrit la revue théorique Lutte de classes."

Mais une telle régression, plus ou moins tolérée par la direction de la Ligue est combattue par de nombreux militants et militantes de la LCR... le débat fait rage dans l'organisation mais aussi à ATTAC...

Puisqu'il s'agit des extrêmes gauches, l'auteur n'oublie pas les autres courants crypto staliniens, staliniens, libertaires et même situationnistes dans un panorama qui se veut analyste.

Cette poussée de l'extrême gauche qui aux dernières élections présidentielles a atteint 10% des suffrages exprimés est-elle durable ?

Une partie de l'extrême gauche ne va t-elle pas construire ou renforcer un réformisme radical ?

Toute cette problématique est posée par Christophe Bouteiller dans cette oeuvre qui a le mérite de brosser un tableau clair et quelque peu objectif d'un courant persistant du mouvement ouvrier : l'extrême gauche révolutionnaire !

Jean-François Chalot

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