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  1. chronique d'Evariste
    1. Dernière semaine de tous les dangers pour le Parti socialiste, par Évariste
  2. débats laïques
    1. Non à Villiers, non à l'offensive du voile, par Pierre Caspi
    2. Réaction laïque à une proposition de Jacques Myard, en avril 2006, voulant interdire le voile dans la rue, par Stéphane Arlen
  3. Les laïques sur le terrain
    1. Pour une rencontre laïque internationale, par Le Collectif D'initiative Laïcity
    2. "Laïques en Réseau" : le Questionnaire a "fait mouche"..., par Robert Albarèdes
  4. élections présidentielles 2007
    1. Ségolène et la vidéo pirate, par Stéphane Arlen
  5. Extrême Droite
    1. Invité de la fête du FN, Dieudonné repart sous escorte, par Christophe FORCARI
  6. Droit à la sureté
    1. Chronique de l'homophobie quotidienne, par Claire Granger
    2. A Ecquevilly (78), une poignée d'incendiaires joue avec les nerfs de la cité, par Frédéric Antoine
  7. Altermondialisme
    1. Poursuite du débat sur Attac et la laïcité, par Patrice Hemet
  8. consommation, pouvoir d'achat
    1. Pouvoir d'achat ou pouvoir de vente ?, par Louis Peretz
  9. Sexisme et barbarie
    1. Le mufti d'Australie justifie les viols, par Caroline Brancher
  10. à lire
    1. Extrême France, de Fiammetta Venner, par Caroline Fourest
    2. Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, Ministre des libertés policières, de Jean Jacques Reboux, par Jean-François Chalot
  11. À écouter
    1. Coup de pub: Émission de la Coordination nationale des libres penseurs, par Jean-Claude Richard
  12. Erratum
    1. L'Europe au Darfour, l'ultime recours ?, par ReSPUBLICA
  13. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - Dernière semaine de tous les dangers pour le Parti socialiste

Lors de ma dernière chronique, j'écrivais que François Hollande transpirait à grosses gouttes, devant le risque d'un deuxième tour des primaires de son parti, qui, après les sifflets du Zénith, finiraient de mettre son parti à feu et à sang. Et bien, j'ai été mauvais. Je pensais, comme disent les rugbymen, que la bagarre générale éclaterait entre les deux tours, et elle a commencé une semaine avant la fin du premier. Bien évidemment, tous les internautes ont reçu une dizaine de fois, tout le week-end, le scud anti-Ségolène montrant la présidente de Charentes-Poitou expliquant qu'elle allait coller les enseignants aux 35 heures, présence obligatoire dans leurs établissements, pour qu'ils arrêtent d'aller donner des cours payants à l'extérieur. Bien évidemment, les amis de Strauss-Kahn et de Fabius ont fait chauffer les ordinateurs tout le week-end.

Les partisans de Ségolène crient au coup monté. Dans ce cas, il faut qu'ils rassurent au plus vite les enseignants, dont on peut comprendre l'émotion et l'indignation à l'écoute de la cassette incriminée.

Provocateur comme je suis, j'ai voulu expliquer à mes nombreux amis professeurs qu'ils comprenaient mal Ségolène, et qu'au contraire, il fallait sauter sur sa proposition ! J'ai toujours entendu mes camarades me dire qu'une heure de cours, c'était une heure de préparation avant, et une heure de travail après, donc qu'une heure, cela faisait trois heures de travail.

S'ils en étaient donc restés au vieux calcul mental, plutôt qu'aux maths modernes, ils auraient tout de suite sauté sur l'aubaine.

Ségolène leur propose de passer de 54 heures de travail par semaine à 35 heures ! Et ils hurlent ! Car bien évidemment, si les enseignants sont consignés, tels des militaires, au collège, ils ne vont pas encore travailler quand ils auront une permission ! Non à la double journée des professeurs ! Et bien, certains de mes camarades, sans doute les nerfs un peu à vif, n'ont pas toujours apprécié mon humour, et l'ont jugé déplacé.

J'assure donc mes amis enseignants, dont le métier est de plus en plus difficile, de mon soutien inconditionnel pour défendre leurs conditions de vie et de travail. Ecrire cela ne doit occulter un vrai débat sur les causes de la baisse du niveau des élèves, notamment l'orthographe catastrophique, réalité longtemps niée. Jean-Paul Brighelli, bête noire des technocrates de l'Education nationale, donne dans ses livres quelques pistes qui constituent une meilleure réponse que la négation du problème et la politique de la citadelle assiégée.

Evidemment, après cela, le PS est à feu et à sang, et on n'a pas tout vu pour les derniers jours. Certains de ses partisans, d'une grande finesse, ont expliqué qu'il valait mieux chercher à mettre les profs au boulot que d'avoir piqué soixante plaques dans la caisse de la Mutuelle étudiante (pan pour Strauss-Kahn). Quant à Fabius, on ressort opportunément des extraits de son débat de 1985, où Chirac le traite de roquet !

Cette cassette va-t-elle coûter cher à Ségolène Royal ? Cela va sans doute lui faire perdre des voix en interne, mais la majorité des enseignants vote-t-elle Ségolène Royal, qui était l'adjointe d'Allègre ? Ce n'est pas certain du tout. En tout cas, dans l'opinion, elle va renforcer cette image de femme courageuse, qui n'a pas peur d'aborder frontalement les sujets tabous, et qui veut rompre avec la culture de la gauche de ces vingt dernières années.

Nous ne sommes pas de ces frileux qui fuient les débats parce que certains ont décidé que cela fâchait. Les sujets aussi peu consensuels que la laïcité, la croissance, l'énergie, l'école, le féminisme, le Proche-Orient ne nous font pas peur, malgré leur côté souvent conflictuel.

Mais il est symptomatique que ceux qui se sont acharné contre Ségolène Royal, quand elle s'est démarquée sur des questions comme les 35 heures, la sécurité et les jeunes délinquants, la carte scolaire, l'école aujourd'hui, soient d'une rare discrétion sur la question, pourtant fondamentale, de l'Europe.

Or, c'est pourtant bien autour de cette question que tout tournera en 2008, un an après l'élection présidentielle. C'est là que se joue l'avenir, ou la fin, de l'Etat-Nation, du modèle républicain, de la souveraineté populaire.

En quoi Ségolène Royal est-elle différente, sur cette question, de Sarkozy ou de Bayrou, puisqu'il paraît que ce dernier pourrait maintenant être le troisième homme qui perturberait le jeu ?

Quelle réponse amène-t-elle au peuple français, qui a fait savoir le 29 mai 2005 qu'il ne voulait pas de cette Europe à vingt-cinq hier, et trente demain ?

Elle est farouchement favorable à la poursuite de la construction européenne sur les bases actuelles, et a milité férocement pour le " oui ", n'hésitant pas, elle aussi, à insulter ceux qui défendaient le non.

Elle veut encore accroître le poids des Régions, et donc détricoter l'unité de la République. Cela tombe bien, à Bruxelles, ils veulent en finir définitivement avec le modèle français, empêcheur de libéraliser en paix.

Elle n'aura aucune marge de manoeuvre face aux autres chefs européens, qui lui diront, à juste titre, qu'ils ne voient pas pourquoi elle remettrait en cause un projet qu'elle a défendu à l'époque.

Elle sait se rendre populaire, en jouant les femmes courageuses qui n'a pas peur de briser des tabous. Mais si ses adversaires, au lieu de gémir à chacune de ses propositions-provocations (ce qui fait le jeu de Ségolène), lui posaient ces questions là, sans doute contribueraient-ils efficacement à éclairer LE vrai débat des prochains mois, et à faire tomber les masques.

Côté gauche du non, Marie-George Buffet vient donc d'être désigné par le PCF comme la candidate de la gauche anti-libérale. Scénario prévu, mais il serait étonnant que toute la gauche du non se range derrière cette candidature.

La division qui se prépare à la " gauche du non " est finalement la seule bonne nouvelle du week-end pour Ségolène Royal et les siens, avant des prochains jours qui promettent d'être animés.

Évariste Pour réagir aux articles,
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2 - débats laïques

2.1 - Non à Villiers, non à l'offensive du voile

L'extrême droite s'est emparée du débat, comme on pouvait le prévoir. Le candidat Villiers demande l'interdiction du voile islamiste sur le territoire français, et le maire d'Orange, Bompard, qui le soutient, demande au Préfet la même chose dans sa commune. Bien évidemment, les laïques et les républicains n'ont rien de commun avec ces nouveaux croisés, qui ne réclament des mesures contre la religion musulmane que pour mieux défendre une France aux valeurs chrétiennes.

Ils ont toujours été de farouches adversaires de la séparation des Eglises et de l'Etat, de l'Ecole publique, à qui ils préfèrent une école confessionnelle financée par l'impôt de tous les citoyens.

L'extrême droite a combattu de toutes ses forces la loi contre les signes religieux à l'école, n'oublions pas que la première manifestation contre cette loi a été appelée, en décembre 2003, non par les islamistes, mais par Romain Marie, chef des intégristes catholiques, et membre du comité central du Front national.

Mais les laïques doivent-ils, sous prétexte que la proposition vient de personnages aussi peu recommandables que Villiers-Bompard, adeptes par ailleurs de la théorie du choc des civilisations, se contenter de contester cette demande, et de plaider pour le statu quo?

Ainsi, Azar Majedi, militante féministe d'origine iranienne, présidente de l'Organisation pour la Libération des Femmes en Iran, dans un texte publié par Respublica 485, pose elle aussi la question : " Faut-il interdire le voile en Grande-Bretagne ". Cette femme, dont les militants parisiens ont pu entendre à plusieurs reprises le discours hostile aux fascistes islamistes, mais aussi à Bush, a des valeurs progressistes qui la situent aux antipodes de l'extrême droite chrétienne, incarnée par Bompard-Villiers.

D'où la nécessité, pour les laïques, plus de deux ans après la loi de 2004, d'examiner sans tabou la situation.

Les insuffisances de la loi du 15 mars 2004

Vaincus par l'opinion publique, les fondamentalistes religieux n'ont pas désarmé, et entendent, selon la formule de Tariq Ramadan, utiliser tous les interstices de la République pour faire reculer la laïcité. La loi a été obtenue après un débat d'une rare violence, où les travaux de la commission Stasi ont permis de briser la loi du silence. Les travaux ont permi de constater, à l'école, dans les hôpitaux, dans certains quartiers, l'ampleur de l'offensive intégriste, principalement contre les jeunes filles. La loi pêche, malgré tout, par nombre d'insuffisances, qui font le jeu de tous les cléricaux.

Ainsi, l'école privée n'est pas touchée par ces dispositions. La République ne peut s'opposer à l'ouverture d'écoles privées musulmanes, quand elle finance des écoles privées confessionnelles catholiques. Mais elle ne peut avoir protégé les jeunes filles de l'offensive du voile dans l'école publique, et les abandonner à d'autres règles dans les écoles privées. Le code de l'Education concerne tous les établissements scolaires. Le port de signes discriminants par les filles uniquement ou de tenues qui empêchent d'identifier les élèves est contraire au principe d'égalité.

Les signes religieux à l'université, c'est non !

Les universités continuent d'accepter tous les signes religieux, dont le plus visible est, là encore, le voile. Des candidates peuvent passer des examens avec cette tenue. Comment peut-on accepter ce symbole de soumission de la femme dans un lieu où se délivrent des diplômes publics ? Comment peut-on justifier qu'on ne puisse pas porter de signes religieux dans les lycées, ni dans la fonction publique, et qu'il puisse y avoir une exception dans l'université ? Rappelons que la Turquie y interdit cette tenue, et que la Cour Européenne de Justice a désavoué une militante islamiste qui poursuivait ce pays pour cela. Des enseignants, dans les universités, font part de leur malaise devant la tenue de certaines élèves.

Il est donc légitime de demander à ces étudiantes de respecter la neutralité d'un lieu où se transmettent des savoirs et des diplômes, et donc de retirer leur voile, ou tout autre signe prosélyte, et seule une loi pourra les y contraindre.

Les Belphégor dans la rue, c'est non !

Tout citoyen vivant dans des quartiers populaires exprime de plus en plus souvent son exaspération devant la multiplication, ces deux dernières années, de tenues recouvrant totalement les femmes, et empêchant leur identification. Comment un enseignant doit-il se comporter quand une mère ainsi affublée vient récupérer son enfant ? Comment un postier doit-il faire face à cette présence devant un guichet ? Il est indispensable de rappeler qu'on ne peut circuler dans la rue en abordant des tenues qui empêchent l'identification du citoyen, pour une simple raison d'ordre public, et donc d'interdire ces accoutrements qui n'ont pas leur place dans le pays des Lumières.

Ne pas subir dans des lieux publics des tenues incompatibles avec la dignité des femmes

Il convient d'avoir une réflexion, et surtout des réponses législatives, devant plusieurs incidents récents, dont celui qu'on appelle " l'affaire du gite des Vosges ".

Rappelons les faits. Un groupe de cinq personnes réserve, dans un gîte de montagne, une chambre. A leur arrivée, le couple Truchelut, propriétaires du gîte, constate que deux des cinq personnes sont voilées. Fanny, la patronne, demande à ces deux personnes, par respect des autres occupants, de retirer ce voile quand ils seront dans des lieux communs, et de le garder si elles le veulent quand elles seront dans leur chambre. La plus virulente crie au racisme, avec l'appui du Mrap local, et poursuit le couple devant les tribunaux. Ce qui arrive à ce couple peut arriver, demain, à des restaurateurs, qui peuvent également, légitimement, ne pas vouloir accepter de telles tenues dans leur établissement. Quelle réponse législative face à de telles situations ?

La complexité de la question du voile dans la rue

Certaines amies féministes réclament, en France, elles aussi, l'interdiction du voile dans la rue. J'avoue, bien que je me sente agressé par cette tenue, faire partie de ceux qui ne tranchent pas sur cette question, considérant les différences qui existent entre le voile intégrale, certains voiles à l'iranienne dont la vue est insupportable, et d'autres foulards. Cependant, on ne peut poser ce débat, en dehors du contexte national et international, et raisonner comme si nous étions encore dans les années 1980.

Il nous faut prendre la mesure de l'offensive que subit la République depuis les années 1990. La société civile avait vaincu le cléricalisme par le combat acharné des laïques et des féministes. Depuis les années 1990, le voile est le signe le plus visible d'un harcèlement permanent. Les organisations religieuses musulmanes, soutenues par des forces de gauche communautaristes, veulent nous amener à abandonner les principes laïques.

Ils estiment que la République doit s'adapter à la spécificité supposée de " la deuxième religion de France ".

Nous avons vu lors de l'affaire des caricatures, la lâcheté du pouvoir politique sur la liberté d'expression. Nous avons constaté que certains députés UMP réclamaient une loi contre le blasphème. Aujourd'hui, Robert Redeker vit cloîtré depuis plusieurs semaines, menacé de mort, comme l'avait été Theo Van Gogh avant son meurtre.

Laïques et féministes du monde entier regardent la France

Les principales victimes de ce retour à l'ordre moral, de ce marquage des femmes, de leur cloisonnement, et du contrôle social exercé par les religieux, sont les jeunes hommes et femmes de culture arabo-musulmane, à qui on veut empêcher toute possibilité d'intégration. Les religieux veulent les enfermer dans un ghetto communautariste, sous leur coupe. Nicolas Sarkozy est leur relais politique. Il ne cache pas, en effet, sa volonté de remplacer le modèle social issu de la Résistance par un Etat communautariste, où la charité des religions remplacera la solidarité républicaine. C'est ainsi qu'on doit comprendre les résultats des travaux de la commission Machelon, qu'il entend appliquer s'il était élu en 2007.

La loi du 15 mars a été vécue dans nombre de pays rongés par l'islamisme, comme un appui pour les femmes qui, souvent au risque de leur vie, se battent pour ne pas porter cette tenue humiliante. La France, qui a donné l'exemple en 2004, ne peut échapper à la réflexion engagée en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Tunisie.

Les laïques et les féministes doivent donc s'emparer de ce débat, qui est au coeur de beaucoup de conversations animées, et ne pas l'abandonner à l'extrême droite.

Pierre Caspi

2.2 - Réaction laïque à une proposition de Jacques Myard, en avril 2006, voulant interdire le voile dans la rue

Visiblement, à l'UMP, on a un sérieux problème avec les religions. D'un côté, certains veulent modifier la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905 afin de financer les cultes (ce qui est déjà honteusement fait mais sans oser le dire) ; d'un autre côté on veut rétablir le délit de blasphème afin que les pauvres croyants ne se sentent plus blessés par une simple caricature ou des propos critiques sur leurs dogmes ; et maintenant on veut interdire tout port du voile dans les rues.

Cette proposition de loi n'a plus rien à voir avec la laïcité, et malgré les propos liminaires de Jacques Myard, elle prive la femme adulte de sa dignité puisqu'on l'empêche de se vêtir comme elle le souhaite.

Je dis adulte, car il va de soi qu'on aurait dû depuis longtemps interdire en France le port du voile aux mineures. Mais aussi la circoncision, le port de la kippa, du turban ou du kirpan (couteau) sikh, etc. On doit protéger les enfants de nos délires mystiques. Quand les parents ne le font pas, c'est à la société de le faire. D'où une loi sur les signes religieux à l'école, mais aussi la nécessité d'une nouvelle loi qui interdirait les artifices religieux précités.

En revanche, quand un humain atteint la majorité lui permettant de voter, on ne voit pas de quel droit on lui interdirait de porter les objets qui lui font plaisir (pour le kirpan et les femmes entièrement couvertes, on peut tout de même se poser la question de la sécurité publique).

Malheureusement, on l'aura compris, la loi que j'appelle de mes voeux ne verra jamais le jour, car elle serait ingérable (on ne va pas interpeller toute fille voilée pour vérifier si elle a dix-sept ou dix-huit ans) et surtout dangereuse vu les violences et les appels au meurtre auxquels on a eu droit dans l'affaire des caricatures de Mahomet : aucun homme politique, de gauche comme de droite, n'aura le courage de reparler de signes religieux avant longtemps...

L'UMP ne sait pas comment faire : se laisser aller à sa xénophobie ordinaire ou flatter les communautarismes afin de gagner des voix en 2007. Pourtant, les questions qui se posent sont simples : Veut-on protéger la République ? Veut-on protéger les enfants ? Considère-t-on tous les citoyens comme égaux ? Les réponses sont simples mais elles demandent du courage. Or, mis à part le courage de faire des "réformes" liquidant jour après jour les acquis sociaux, ceux qui nous dirigent n'en ont pas lorsqu'il s'agit de défendre la liberté, l'égalité, la fraternité et la laïcité.

Article complet

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

3 - Les laïques sur le terrain

3.1 - Pour une rencontre laïque internationale

Cinéaste assassiné (Théo Van Gogh), caricaturistes danois physiquement menacés, professeur de philosophie contraint de vivre dans la clandestinité (Robert Redeker) : ce ne sont plus des menaces qui se multiplient et s'ajoutent les unes aux autres, mais bien des actes de terreur que l'islamisme fait planer sur le monde libre. La terreur, elle, fait déjà partie du quotidien du monde musulman en Iran, en Afghanistan, au Nigéria, au Soudan, dans la Somalie des Tribunaux islamiques. Sans oublier l'horreur moyen-âgeuse de l'Arabie saoudite, de l'Irak en guerre civile et de bien d'autres contrées sous lois religieuses d'un autre temps. Sans oublier, surtout, l'Algérie résistante où le GSPC, qui a fait allégeance à Al-Qaida, poursuit ses meurtres terroristes.

Dans les pays où elle existe, la laïcité est désormais menacée, certes par les islamistes, mais aussi par tous les intégrismes et leurs suppôts prêts à toutes les concessions et soumissions.

La laïcité, dans ses fondements les plus profonds, est un principe universel. La séparation du religieux et du politique représente un progrès de l'humanité vers le respect de l'individu, de ses libres choix, de ses croyances ou de son absence de croyance, et de son droit d'en changer. La primauté de la citoyenneté sur l'appartenance communautaire (ethnique, religieuse) demeure la condition indépassable du vivre ensemble.

La laïcité se voit attaquée à la fois par tous les fanatismes religieux et les fanatiques d'une dérégulation du monde qui, sous couvert de loi du marché, vise à asservir les plus faibles .

L'intégrisme islamique, est cependant le plus élaboré, le plus meurtrier et le plus menaçant sur le marché des idéologies mondialisées.

L'islamisme, en tant que projet de société, a de nombreux masques, dont celui du néo-communautarisme Or, le communautarisme, dans la mesure où il essentialise les différences, fait le lit du racisme, du sectarisme, de l'intolérance, et remplace le nécessaire combat contre les injustices sociales par une lutte ethno-religio-raciste. Les castes communautaristes enferment l'individu dans le carcan du repli et de la haine des autres .Elles sanctuarisent les ghettos et ravivent les vieux démons.

Ainsi, le communautarisme islamiste a réactivé l'antisémitisme dans les " quartiers " et les banlieues françaises en invoquant le douloureux prétexte de la situation au Proche-Orient. En réalité, pour les fanatismes, le conflit israélo-palestinien n'est qu'un faux nez qui justifie toutes les violences et couvre un racisme à masque religieux.

Les défenseurs des islamistes se gargarisent de l'existence, dans l'Histoire, d'un islam des Lumières. En omettant de préciser que les tenants de cet islam-là sont toujours marginalisés, persécutés, voire décimés, pour des raisons politiques ou philosophiques..

. Il n'en demeure pas moins que les populations sous lois musulmanes aspirent, elles aussi, à une liberté et à une démocratie incompatibles avec une hégémonie religieuse. Véritable laboratoire d'expérimentation dans la stratégie de Reconquête de l'islamisme politique, l'Algérie a payé d'un lourd tribut de sang sa résistance au fascisme islamiste. Et nombreux sont aujourd'hui celles et ceux qui, à travers le monde musulman, refusent de plier sous la botte totalitaire.

D'évidence, la résistance dans un seul pays ne suffit plus. D'autant que l'islamisme, fils bâtard d'une mondialisation " néo-libérale ", a décrété l'occident " Terre de témoignage ", c'est-à-dire de conquête. Dans un mode interdépendant, il est désormais impossible de séparer la liberté de conscience en pays musulmans de la notion universelle de laïcité, et de celle d'égalité entre les hommes et les femmes.

Une mobilisation mondiale est donc indispensable. C'est pourquoi nous entreprenons d'apporter notre contribution pour fédérer tous ceux et toutes celles qui ont compris que pour lutter contre des organisations mondiales intégristes, la réponse doit être une organisation laïque universelle. C'est le voeu exprimé, à travers le monde, par des femmes et des hommes de toutes origines

Cette entreprise doit être à la mesure du défi qui nous est lancé, et sera une oeuvre qui s'inscrira dans la construction et la durée.

. Une rencontre internationale se tiendra à Paris les 10 et 11 février 2007, pour poser un premier (et important) jalon de ce long chemin.

Un Appel, qui déjà rejoint et répond à plusieurs initiatives, est actuellement en préparation, qui proposera les fondations de ce mouvement

Un collectif d'initiative s'est créé à Paris, le 27 septembre 2006, impulsé par des militants de Tousensemble (AlgériEnsemble), et de l'UFAL et de divers amis (notamment d'Algérie), collectif qui, bien sûr, reste en cours d'élargissement. Nous en rendrons compte dans les tout prochains jours.

Vous pouvez le contacter notamment en écrivant à contact@laicity.info ou à tousensemble@9online.fr

Le Collectif D'initiative Laïcity c/o UFAL - 27, rue de la Réunion - 75020 PARIS - France
Tél. : 01.46.27.09.25, 06.73.03.37.89

3.2 - "Laïques en Réseau" : le Questionnaire a "fait mouche"...

" Les Laïques en Réseau " (qui regroupent une trentaine d'associations de défense de la laïcité soit directement, soit en liens de soutien) sont en train de diffuser auprès de tous les candidats déclarés ou potentiels à l'élection présidentielle un questionnaire d'interpellation publique sur leur conception de la laïcité et leur volonté de la voir être renforcée en un moment où se développent les menaces de " toilettage " de la loi de 1905 et les dérives communautaristes de toutes sortes .

Il faut croire que la question est d'importance (ce dont nous n'avions jamais douté) et qu'il devient difficile de la contourner ( ce que nous nous évertuons à empêcher ) car, si l'on peut admettre que les réponses d'Yvan Bachaud ( candidat " pour le référendum d'initiative citoyenne " qui sera forcément éphémère ), pour intéressantes qu'elles soient, ne sont pas celles qui étaient attendues avec le plus d'impatience, celles apportées par Madame Corinne Lepage révèlent un intérêt pour la question " laïque " qui ne nous surprend pas et nous conforte dans notre volonté d' imposer cette question dans le combat électoral. Quant à celles fournies par Madame Ségolène Royal, elles attestent de la portée de notre démarche et de l'impact qu'elle commence à avoir.

Si nous ne partageons pas entièrement ce que développe madame Royal (qui a pris la peine d'argumenter autour de chacune de ses réponses, même si notre souci était la concision et la précision), nous voyons là s'ouvrir un axe d'analyse et d'action qui se précisera dans les semaines à venir.

Qu'on nous entende bien : " les laïques en réseau " ne " roulent " pour personne, ils ne feront l'apologie d'aucun candidat, n'en dénigreront gratuitement aucun. Leur objectif est d'imposer le débat démocratique autour de questions aussi cruciales que celle de l'altération de la loi de 1905 ou la montée des discours et comportements communautaristes ; leur volonté est de porter à la connaissance des citoyens de ce pays ce que sont vraiment les positions de ceux qui se présentent à leur suffrages à propos de l'application stricte des articles 1 et 2 de la loi de 1905, du respect de la liberté de conscience ( et de celle d'expression , qui en est le corollaire), de la primauté de la loi générale dans l'espace public face à toute autre loi (religieuse, communautaire, coutumière), de l'obligation de réserver l'argent public à l'espace public, de la reconnaissance de l'égalité de droit de l'homme et de la femme .

Le questionnaire est dans le camp de tous les candidats, déclarés et/ou potentiels.

" Les laïques en Réseau ", au fur et à mesure des réponses, les analyseront pour ensuite les présenter aux citoyens de notre pays, tout en les commentant et en les mettant en " comparaison ". Ainsi chacun sera à même de se faire sa propre opinion sur un enjeu majeur qui est au coeur du combat électoral et du devenir de notre République : celui du maintien et du confortement de son socle laïque, face à toutes les tentatives - venant de tous bords- de l'éroder avant de le détruire .

L'action est lancée : elle demande l'implication de tous !

4 - élections présidentielles 2007

4.1 - Ségolène et la vidéo pirate

Je suis prof. En fait, je suis plutôt professeur, mais même le mot d'origine a perdu le respect qu'il mérite et plus personne ne l'emploie : ni les élèves, ni les parents, ni même les enseignants.

Ce matin, les infos ont parlé de la vidéo "pirate" montrant une Ségolène Royal décidée à mettre les profs aux 35 heures. Tout le monde est choqué de l'utilisation d'un tel procédé à quelques jours de la désignation du candidat socialiste et à quelques mois de l'élection présidentielle, et tout le monde pense que ce sont ses ennemis qui ont diffusé le document afin de lui nuire.

Mais non, tout le monde se trompe, et je le sais grâce à ma femme.

Ce matin, en effet, après que nous eûmes pris connaissance de l'affaire, ma femme lança : " Vas-y Ségolène, je voterai pour toi ! "

Eh oui, on n'y avait pas pensé : si mettre les profs aux 35 heures peut dissuader ceux-ci de voter pour elle, cela peut donner l'envie contraire aux millions de jaloux, à tous ceux qui voudraient que ces fainéants d'enseignants travaillent enfin comme les autres, les fameuses "forces vives" si appréciées par Raffarin et Villepin. La vidéo, présentée comme une menace pour Ségolène, pourrait être un avantage. C'est donc elle-même qui l'a diffusée. Je plaisante.

Dans mon collège, les élèves sont, disons, énergiques : on crie souvent, on s'insulte, on s'interpelle pour faire rire, on intervient sans autorisation. Ce n'est pas méchant, mais c'est très pénible. Dans les couloirs, d'autres élèves passent, hurlent, font entendre leurs téléphones portables, appellent des élèves qui sont en classe, jouent à cache-cache entre les bâtiments, tout cela sans que l'on voie jamais un surveillant, car il n'y en a pas beaucoup et parce que le chef d'établissement, qui n'a rien fait pour que ça change, semble se moquer des conditions de travail invivables pour les enseignants, certes, mais surtout pour les élèves (étonnamment encore nombreux) qui essaient de se construire un avenir.

Il y a quelques années, un parent d'élève qui était venu aider à surveiller un examen m'avait confié qu'il ne pourrait pas tenir plus de deux jours dans ces conditions. Pourtant, nous tenons. Nous tenons parce que nous ne passons "que" 18 heures en classe, et que nous pouvons souffler, décompresser quand nous n'y sommes pas.

Bien sûr, ma femme faisait ce matin de la provocation, car elle sait très bien qu'elle deviendrait folle si elle devait être confrontée en permanence aux bavardages des uns, au manque de respect des autres, à cette perte de reconnaissance qui fait que " le professeur " est d'abord devenu " le prof " et finira par être " celui qui occupe les élèves et essaie avec les moyens du bord de compenser les défaillances des familles ".

Aujourd'hui, grâce à nos horaires aménagés, qui ne tiennent pas compte des préparations de cours, des corrections, des réunions, des conseils de classe, etc., nous tenons. Et une bonne partie de la société tient grâce à nous et à ce travail que nous aimons malgré les difficultés quotidiennes.

À 18 heures nous tenons, mais à 35, tiendrons-nous ? Alors que bon nombre de parents ont baissé les bras, lorsque nous aurons nous aussi lâché prise, quel sera l'état d'une société qui a attribué à l'école le rôle principal d'éducation de sa population ? Il ne restera plus que le refuge de la communauté et de la religion, chères à Sarkozy pour apporter la paix sociale, avant que tout explose.

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

5 - Extrême Droite

5.1 - Invité de la fête du FN, Dieudonné repart sous escorte

La preuve par Dieudonné. Poignées de main directes, sourires engageants, la présence de l'humoriste, samedi, à la fête du FN, aux côtés de l'ancien conseiller régional d'Ile-de-France frontiste, Farid Smahi, ne déconcerte absolument pas Jean-Marie Le Pen.

Cette visite surprise avait été préparée de longue date par quelques responsables frontistes. "Je suis venu pour voir. Je suis partisan de tout ce qui peut apaiser les communautarismes en France", lâche le comique controversé, affublé d'un pin's "Le Pen Président", qu'il retire prestement. Dieudonné, toujours accompagné de Farid Smahi et de l'écrivain Alain Soral, se rend ensuite sur le stand de l'association SOS Enfants d'Irak, présidée par Jany Le Pen. C'est l'animation de cette deuxième journée de la convention présidentielle Le Pen 2007.

"Se faire de la pub".

Dans le même temps, le président de la Ligue de défense juive (LDJ), Anthony Attal, arpentait, lui aussi, les stands. Autre signe, sans doute, de "l'ouverture" du FN... "S'il me manquait une voix pour être élu à la présidentielle, et bien je serais bien content que ce soit celle de Dieudonné. C'est un Français comme les autres. Il est le bienvenu à la fête de l'union patriotique", se réjouit Jean-Marie Le Pen. "C'est très bien. Le fait qu'il soit venu nous dédiabolise", se réjouit un conseiller régional rhônalpin. Mais la présence de Dieudonné ne fait pas que des heureux parmi les militants frontistes. "Enculé !", s'époumonent quelques-uns. "Il est venu là pour se faire de la pub. Il a craché sur nous. C'est de la provocation", s'irrite une militante, qui n'a pas oublié la campagne de Dieudonné contre Marie-France Stirbois, aux régionales de 1998 en Eure-et-Loir.

"Franchement, on n'a pas besoin de ce nègre", se lâche un autre frontiste. L'attroupement autour de Dieudonné tourne au vinaigre et l'humoriste est raccompagné jusqu'à la sortie par les gros bras du Département protection sécurité (DPS). "Le résultat de tout cela, c'est que demain, on dira qu'il est venu ici parce qu'il pense que nous avons les mêmes positions que lui sur l'Etat d'Israël. On va faire l'amalgame avec ses déclarations antisémites", s'emporte une élue régionale frontiste, peu satisfaite de cette visite. "Il faut bien dire tout de même qu'Israël est le dernier état colonial au monde", juge de son côté Farid Smahi.

Le vieux leader a beau prendre soin de lisser son discours pour se poser en rassembleur de tous les patriotes, les militants, eux, restent fidèles au fond de commerce de l'extrême droite. "C'est bien celui-là, le bus des racistes", blague un vieux militant, bacchantes à la gauloise, en grimpant dans la navette qui assure la liaison entre la gare RER du Bourget et le parc des Expositions. "C'est fou ce qu'il y a comme Noirs et Arabes dans le RER", constate un autre. Tandis qu'un jeune militant, cheveux longs et treillis, ne cesse de dauber sur le "Sarkojuif". Le Pen, lui, dénonce "le mépris de la France, de la responsabilité et du travail, que nos pseudos élites qualifient avec dégoût de populiste".

"Caniche". Après s'être reposé deux heures dans un camping car, le leader du FN monte à la tribune devant plus de 4 000 militants pour dénoncer ceux qui "depuis trente ans, ont cassé la cohésion nationale et sociale, par une immigration massive, sans garantie et sans moyens d'assimilation. Ils ont cassé l'égalité républicaine par l'abandon de la laïcité, ils ont cassé la sécurité sociale, notre agriculture, la liberté d'entreprendre". En tête de ces casseurs qui "admettent enfin, du bout des lèvres, ce qu'ils ne peuvent plus cacher, ni à Marseille ni ailleurs", Nicolas Sarkozy, "caniche à Washington, puis coq gaulois à Périgueux, soudain touché par la grâce et converti par mon discours de Valmy". Puis Ségolène Royal qui, "profitant d'un physique avantageux, exhibe ses toilettes et sourit aux Français. C'est Lady Nunuche ou la fée Gribouille". Le Pen se présente, lui, comme l' "homme du changement et non de la rupture bidon". Et de détailler les grandes lignes de son projet présidentiel : référendum pour toute modification des traités européens, rétablissement de la proportionnelle intégrale, réduction des tranches de l'impôt mais aussi, bien sûr, l'instauration de la préférence nationale pour les emplois, les logements et les prestations sociales.

Christophe FORCARI

Source : Libération du Lundi 13 novembre 2006

6 - Droit à la sureté

6.1 - Chronique de l'homophobie quotidienne

Il est 22h00 dans le Marais, quartier de Paris réputé pour être fréquenté par la communauté homosexuelle. C'est un vendredi soir comme les autres où je profite de mes vacances d'été pour sortir. Il y a du monde dans les rues, les cafés sont ouverts. C'est animé, agréable. J'attends une copine en bas d'un immeuble.

Soudain, une voiture s'arrête au feu rouge en faisant crisser ses pneus. Des jeunes très bruyants sont au volant ; ils sont 5 ou 6 dans la voiture. A quelques mètres de moi, il y a un groupe de jeunes femmes en train de discuter sur le trottoir.

Les jeunes baissent leur vitre de voiture et se mettent à hurler dans notre direction : les insultes homophobes pleuvent avec une telle agressivité et une telle haine que j'en suis abasourdie. Dans la voiture, des rires font rapidement écho aux insultes. Il n'y a pourtant strictement rien de drôle.

Sur le trottoir, personne ne dit mot: les insultes n'en sont en retour que plus violentes. Les jeunes sont surexcités dans la voiture. Leurs invectives redoublent de violence et de brutalité. Je comprends très vite ce qu'ils attendent : que quelqu'un leur réponde pour descendre de la voiture. L'un des agresseurs, à genoux sur la banquette arrière, le tronc complètement sorti par la fenêtre et visiblement furieux, fait des bras d'honneur et des gestes obscènes dans notre direction.

Je me sens mal à l'aise. Un sentiment de peur se mêle rapidement à un sentiment de colère. J'aimerai avoir le courage de leur répondre, de leur tenir tête. Mais je n'en ai pas la force. Je ne me souviens que trop cruellement de ce qui est arrivé à mon frère jeté par terre et passé à tabac pour avoir oser lever la voix contre une bande de voyous ... Et je n'ai pas envie de devoir courir dans les rues parisiennes pour échapper à d'éventuels poursuivants.

Donc, je ne m'en mêle pas, je me tais pour qu'ils ne descendent pas de la voiture. En me taisant, je crois pouvoir acheter un peu de tranquillité. Mais, au fond de moi, je sais que je me trompe : un jour, ce sera à moi qu'on s'en prendra directement et, ce jour là, personne ne trouvera peut être rien à y redire ... à l'image de moi aujourd'hui qui, par peur, ne trouve rien à redire ... Je me sens minable.

Je n'ose pas les regarder. Je leur tourne le dos et j'attends que ça se passe, la tête baissée, les mains dans les poches. Ils vont bien finir par se lasser après tout ... La copine que j'attends n'arrive toujours pas ...

Après ce qui m'aura semblée une éternité, le feu passe (enfin !) au vert. Mais la voiture ne repart pas ... Les injures continuent de pleuvoir. Elles me résonnent dans la tête. Elles m'agressent autant que si c'étaient des coups portés avec les mains et non plus des mots. Une autre voiture, qui attends juste derrière, n'ose même pas klaxonner pour les faire avancer ... Après une minute tout au plus qui m'aura semblée une éternité, les casseurs de pédés, vraisemblablement lassés par notre apathie, repartent dans un grand concert de hurlements, de crissements de pneus et de klaxons ...

Peut être iront-ils, quelques rues plus loin, jeter leur dévolu sur d'autres boucs émissaires plus enclins à réagir au quart de tour. Je ne le saurais jamais. Pour le moment, je suis seulement indignée et révoltée. Une amie m'a racontée que les agressions physiques envers les homosexuels sont fréquentes dans le Marais. Elle n'aura pas besoin de me convaincre.

Les jeunes qui nous ont pris à partie étaient majoritairement issus de l'immigration maghrébine. A leur accent des cités et leur langage en verlan, j'en conclu qu'ils sont probablement issus des quartiers difficiles.

Je me projette et j'essaye d'imaginer ce que serait ma vie si j'étais née dans une banlieue pauvre. Peut être serais-je tombée, pour survivre, dans la petite délinquance, le vol, les trafics en tout genre ... Peut être me serais-je battue avec des bandes rivales pour défendre un territoire ... Tout cela est fort probable. Il est également fort probable qu'une main tendue m'aurait aidée à me détourner de la délinquance et de la violence.

Mais si j'étais devenue un monstre de haine n'hésitant pas à passer à l'acte à l'image de cette minorité ultra violente des cités ? Qu'est-ce que je serais devenue ? Ma rédemption aurait-elle été possible ?

Pourquoi certains minimisent-ils systématiquement des actes très graves du fait d'une origine ethnique et sociale ? Pourquoi toujours prôner le " dialogue " et la " prévention " avec des individus qui, par leur volonté assumée de nuire, rendent de ce fait tout dialogue impossible ?

Les adeptes du " politiquement correct " sont-ils aveugles pour ne pas simplement voir ce qu'ils ont sous les yeux ?

Ces jeunes qui nous ont ce soir si violemment pris à partie, qu'ont-ils de différent avec les skinheads qui ont noyé Brahim Bouraam en marge d'une manifestation FN en 1995?

Qu'ont-ils de différent avec les racistes du Ku Klux Klan qui lynchaient des noirs ?

Qu'ont-ils de différent avec les fascistes des années 30 qui brutalisaient des juifs ?

A-t-on osé parler de " prévention " ou de " dialogue " lorsque des skinheads ont noyé Brahim Bouraam ? Serait-ce seulement convenable ?

Quelles seraient les réactions si aujourd'hui des historiens invoquaient la précarité pour excuser les blancs qui, en leur temps frustrés par le chômage, rejoignaient les rangs du Ku Klux Klan ?

Ce n'est pas des beurs discriminés ni des banlieusards défavorisés que j'ai vus ce soir là. La seule chose que j'ai vu (et qui restera à jamais gravée dans ma mémoire) ce sont des individus indésirables aux comportements d'une extrême violence, des individus dévorés d'une haine et d'une intolérance sans égale, des néo-fascistes qui, par cruauté, bêtise ou ignorance, ne se complaisent qu'à agresser les autres sans raison, simplement parce qu'ils sont différents ou ont eu le malheur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Comment devient-on extrémiste ? Comment tombe-t-on si bas dans l'échelle de l'humanité ? Une rédemption est-elle seulement possible ?

Croit-on pouvoir réellement tirer quelque chose d'un " dialogue " avec cette minorité ultra violente qui, loin de la délinquance ordinaire (qui existe elle aussi et qui peut être enrayée par un travail de prévention), est radicalement misogyne, homophobe et raciste anti-français comme j'ai pu le constater à plusieurs reprises à travers mon vécu, celui des autres et l'actualité encore toute brûlante ?

Quelques années plus tard, une connaissance me rapportera comment des bandes, spécialement montées des banlieues pour se rendre aux manifestations contre la guerre en Irak et portant à cette occasion des t-shirt à l'effigie de " vive Ben Laden ", sont allés y tabasser des étudiants juifs.

Faut-il faire de la " prévention " avec cette minorité également violemment antisémite qui nous fait revivre les pages noires de l'Histoire ? Est-ce seulement possible ? Ne marche-t-on pas sur la tête ?

Croit-on réellement pouvoir négocier une accalmie avec cette minorité ultra violente qui n'a que haine pour les autres, qui ne cherche qu'à nuire et détruire et qui avancera quand nous nous reculerons ?

Pourquoi un tel aveuglement aujourd'hui ? Le monde est-il redevenu fou ?

Peut-on dialoguer avec des racistes, des fascistes ? L'Histoire ne nous a-t-elle rien enseignés ? Pour notre plus grand désespoir, l'Histoire n'est-elle faite que pour se répéter ?

Au fait, qu'est ce qui est " politiquement incorrect " ? Dialoguer avec des racistes et des fascistes ? Ou condamner leurs actes et les réprimer avec la plus grande fermeté comme ils le méritent ?

Si les bien pensants voulaient vraiment promouvoir les habitants des cités, pourquoi ne mettent-ils jamais en valeur les jeunes de banlieues qui, s'en sortant par la seule force de leur poignet, renvoient une image très positive de leur quartier ?

Mon ami est d'origine algérienne, né français. Il a subi les discriminations à l'embauche. Pourtant, travaillant dur, il s'en est sorti la tête haute. Par les difficultés qu'il a su surmonter, il en a d'autant plus de mérite. Pourquoi ce n'est jamais à lui qu'on donne la parole ? Pourquoi a-t-on choisi à la place de chercher des justifications à des comportements fascisants qui n'en ont aucunes ? Pourquoi ?

C'est pourtant des gens tel que mon ami qui fait que l'immigration est une véritable richesse contrairement à ceux, issus de cette même immigration, qui, par l'adoption de comportements extrêmes, n'en finissent plus de dégoûter les français, chaque jour davantage, des bienfaits de l'immigration tant vantés par nos médias bien pensants.

A qui profitera l'aveuglement de nos élites bien pensantes si ce n'est malheureusement au Front National lui même ?

Nul doute que le Front National, partie d'extrême droite fascisant, profitera de la situation et attirera à lui les mécontents de tout bord.

Ces mécontents, pourtant pas racistes pour un sou, Français comme parfois immigrés, qui ne supportent plus la violence gratuite et l'angélisme comme seule réponse pour y faire face.

Ces mécontents qui n'aspirent qu'à vivre en paix au côté de leurs voisins, Français comme immigrés, dans un pays de fraternité et de liberté.

Ces mécontents révoltés et ulcérés comme moi je l'étais en juillet 2001 dans le Marais; moi qui, moins d'un an plus tard après ce soir là, donnera par désespoir et par colère ma voix au leader de l'extrême droite française au 1er tour des Présidentielles ...

Aujourd'hui, novembre 2006, Le Pen recueille 12 % d'intention de vote contre 6 % en novembre 2001, six mois avant l'échéance électorale. La leçon du 21 avril 2002 n'a-t-elle servi à rien ? L'Histoire n'est-elle faite que pour se répéter ? Parfois, j'aimerai me tromper. Vraiment.

Claire Granger

6.2 - A Ecquevilly (78), une poignée d'incendiaires joue avec les nerfs de la cité

À quatre jours d'intervalle, par deux fois, des faits graves se sont déroulés cette semaine à la résidence du parc. Des voitures ont été incendiées au bord des immeubles d'habitation.

En proie à la folie d'une poignée de jeunes, les habitants de la résidence du parc disent au grand jour leur exaspération. Dans l'édition précédente du Courrier de Mantes, nous relations les incidents survenus à la résidence du parc dans la soirée du dimanche 29 octobre. Deux voitures avaient été incendiées, notamment une au pied d'un bâtiment, juste à l'endroit où passe une colonne de gaz. Comme chaque soir, quatre escadrons de gendarmeries étaient mobilisés en prévention.

" Situation catastrophique "

Un habitant inquiet note que c'est la seconde fois depuis l'été dernier qu'une voiture est projetée contre une façade d'immeuble. Chaque fois les incendiaires, souvent jeunes, ne prennent pas en compte les risques qu'ils font courir à la population.

Jeudi dernier, la soirée a encore été agitée. Trois voitures ont été incendiées dont une, à quelques centaines de mètres de la cité, devant la mairie d'Ecquevilly. Elle a été retirée vers 11 heures le lendemain. Mais dans la cité, au même moment, les habitants discutaient autour d'une autre carcasse restée au milieu de la rue Jules-Ferry. Six interpellations pour "outrage" ont eu lieu cette semaine à la résidence du parc, et l'enquête de gendarmerie se poursuit pour retrouver les auteurs des incendies.

Avec le regain de tensions de ces derniers jours, les familles dénoncent une " situation catastrophique " et s'inquiètent pour l'avenir du quartier.

Rencontré jeudi dernier, Ciré Diallo, président de l'association des locataires, relate une situation devenue " impossible à vivre ". " Mercredi 1er novembre, on a réuni les jeunes pour comprendre les raisons de ce regain de violence. On ne sait pas pourquoi ils font ça. Ce sont des très jeunes sans doute poussés par des plus grands... Les habitants n'en peuvent plus. Il faut que les parents fassent leur travail avec leurs enfants. On croyait qu'après le déploiement de force de gendarmerie de dimanche, les choses s'apaiseraient... ", soupire Ciré Diallo.

Selon ce militant du logement bien connu, " la violence aurait pu diminuer avec des agents de prévention ou le maintien des éducateurs de rue ".

Rappelons qu'il y a quelques années, il y avait des éducateurs de rue à Ecquevilly. Aujourd'hui, la municipalité considère que cette expérience a été un échec. " Ce n'est pas parce qu'on va mettre trois personnes dans la rue que ça va arranger les choses ", estime Rémy Tréhot le premier adjoint au maire d'Ecquevilly.

Les habitants, eux, n'en démordent pas, ils veulent des médiateurs : " Il faut tenter autre chose, il fait qu'on nous écoute ", insiste Ciré Diallo. " On a autant besoin de prévention que de présence des gendarmes ", ajoute-t-il. Les habitants se demandent aussi jusqu'à quand ils devront vivre chaque soir avec une présence massive des forces de l'ordre pour protéger leurs voitures et leurs bâtiments.

De leur côté, les gendarmes confient que les choses iraient de mal en pis sans leur présence " préventive ". C'est aussi l'avis des habitants que nous avons rencontré.

Frédéric Antoine

Source : Le Courrier de Mantes, 8 novembre 2006

7 - Altermondialisme

7.1 - Poursuite du débat sur Attac et la laïcité

Le récent article que j'ai publié, intitulé "Attac et la laïcité", a suscité un très nombreux courrier. La plupart du temps j'ai répondu individuellement à ceux qui m'avaient écrit. Merci pour leur participation au débat sur le rapport délicat entre Attac et la laïcité. Certaines réactions me paraissent de nature à enrichir ce débat et je saisis donc ici l'occasion d'étoffer mon argumentation. Les paragraphes qui suivent commencent tous par un extrait de message critique.

La philosophie générale de ce courrier Avenir d'Attac est "débarrassons nous des fondateurs "... Très sincèrement : non.

Je reprendrai ici de façon simplifiée l'analyse d'Hannah Arendt sur le religieux et l'autorité en la transposant sur la démarche politique.

Le religieux est étymologiquement ce qui relie au passé (re-ligare) et aussi ce qui relie à la fondation. Par définition, le religieux ne peut donc pas être anti-fondateur. Simplement, le religieux dissocie le fondateur du pouvoir. Il confère l'autorité aux fondateurs et le pouvoir à une structure exécutive. C'est cette dissociation qui assure la pérennité de l'édifice.

Autrement dit, pour reprendre la métaphore du navire, le fondateur (le philosophe, le sénat...) montre le trajet à prendre et l'instance de pouvoir (le roi, le peuple...) est aux commandes. A mon sens, aucun mouvement politique (donc avec une dimension " religieuse " s'il veut s'inscrire dans le temps) ne peut s'affranchir de cette dichotomie.

Pour résumer je suis donc, à Attac, pour augmenter l'autorité des fondateurs en leur retirant leur pouvoir. Inversement je pense que si les fondateurs s'accrochent au pouvoir, ils perdront toute forme d'autorité et Attac sera un navire sans boussole ou sans gouvernail.

Beaucoup d'adhérents auront remarqué que, depuis quelques mois, ce processus " mortifère " est malheureusement déjà engagé...

Il n'est nul besoin d'être laïque pour s'opposer à la sphère financière...

Et pourtant.

Je vais ici modestement être le relais de la pensée laïque et républicaine concernant les dérives actuelles du libéralisme : nous devons nous rendre compte qu'il y a convergence d'intérêt entre les tenants de l'ultra-libéralisme et ceux du néocommunautarisme.

Les libéraux ne sont pas aveugles ; ils savent que l'envahissement de la sphère publique par l'intérêt privé conduit mécaniquement à des injustices sociales graves et à des troubles. Il leur faut substituer au principe de solidarité qui caractérise les services publics, la Sécurité sociale et la citoyenneté, d'autres principes qui sont ceux de la charité, de l'appartenance ethnique, religieuse ou régionale. Le logement et l'emploi se dégradent en créant des ghettos alors, en compensation, construisons des édifices religieux avec des fonds publics et aménageons les horaires des piscines contre la mixité... ; la sécurité n'est plus assurée par manque de moyens publics alors négocions la paix dans les quartiers avec les clergés religieux ... ; l'assurance-maladie se privatise par morceaux amenant une santé à deux vitesses alors organisons des grandes messes caritatives compassionnelles et médiatisées...

Il faut être naïf pour ne pas voir cette stratégie de substitution se mettre en action. Elle est à l'oeuvre dans le modèle anglo-saxon et sert de référence au projet de société que nous promet Sarkozy. C'est le primat de l'identitaire ethnique et religieux sur le lien de citoyenneté. Un extrait, par exemple, du livre de notre cher président de l'UMP (La République, les religions, l'espérance, Edition du Cerf) : " Dans les banlieues actuelles, l'espérance d'avenir après la mort, d'accomplissement dans l'éternité peut être en effet un facteur d'apaisement, un élément calmant, un élément civilisateur (p 18) " ou " le besoin spirituel, l'espérance ne sont pas satisfaits par l'idéal républicain " (p 23).

Face à cette stratégie, la seule réponse est le modèle laïque de la République sociale théorisée par Jaurès qui posait parfaitement cette problématique par son injonction à " lier le combat social au combat laïque ". Je maintiens donc, pour résumer, que résister efficacement à la mainmise de la sphère financière, c'est aussi refuser le modèle social communautariste qui la soutient et donc affirmer son attachement au principe laïque.

La laïcité, à en croire cet article, ne serait menacée que par l'islam...

Evidemment non.

Si mon texte a laissé cette impression, c'est involontaire et regrettable.

D'une part, il faut sans cesse rappeler que la grande majorité des musulmans, qu'il faut bien évidemment dissocier des intégristes, est très attachée à la laïcité dans laquelle elle voit très justement une garantie de sa liberté de croyance et de culte.

D'autre part, l'intégrisme de l'extrême droite catholique n'est pas en reste pour menacer la laïcité : activisme anti-loi IVG, rétablissement de l'interdiction de l'IVG en Pologne, tentative de rétablissement du délit de blasphème pour censurer l'expression artistique etc.

Il faudrait aussi parler de la stratégie élaborée dans l'entourage de G.

Bush dans les années 80 pour déraciner en Amérique latine le catholicisme de libération engagé dans des combats démocratiques et laïques contre les dérives libérales et essayer de capter les souffrances populaires dans le cadre des organisations charismatiques d'une part et pentecôtistes et évangélistes d'autre part. Enfin, une partie de la classe politique, soutien des libéraux, cherche à affaiblir l'idée laïque en prônant des concepts creux de " laïcité ouverte " et de " toilettage " de la loi de 1905 qui serait en fait son abrogation (Cf. rapport Machelon).

Il n'en reste pas moins vrai que l'islamisme politique est aujourd'hui, en Europe et dans le monde, la menace la plus organisée, la plus radicale et la plus violente à s'exercer sur l'idée laïque républicaine. Faut-il rappeler ici les noms des écrivains Salman Rushdie, Taslima Nasreen, du cinéaste Theo Van Gogh, de la député Aayan Hirsi Ali, l'affaire des caricatures, et plus récemment les affaires Redecker, Jazouli... ?

Notre silence serait coupable alors que, dans le monde entier, les femmes et les hommes de culture arabo-musulmane, premières victimes de l'intégrisme islamique, se tournent vers la France et la laïcité, qu'ils considèrent comme un espoir pour le modèle républicain qu'elle représente. Si ce modèle ne prévaut pas, alors une place sera toute faite pour celui, bien plus inquiétant, du choc des civilisations, de la croisade, de l'orient face à l'occident ; une bipolarisation simpliste et guerrière façon Bush contre Ben Laden et là franchement, non merci.

L'islamisme des banlieues est la conséquence d'une république à plusieurs vitesses où se manifestent des discriminations, les inégalités et le racisme... * Je pense qu'il y a ici une regrettable confusion. Les discriminations ne se manifestent pas dans la sphère publique mais justement dans la sphère privée qui, dans la logique néo-libérale, doit discréditer et envahir progressivement la sphère publique.

Sincèrement, y-a-t-il des pratiques discriminatoires dans les concours de la fonction publique ? Dans l'accès à l'école publique de son périmètre scolaire ? Est-on soigné dans un hôpital public en fonction de son origine ethnique ? Y-a-t-il un seul service public qui soit discriminant ?

Non. Les discriminations, les inégalités de traitement, voire le racisme indéniable sont ailleurs, dans certaines entreprises (discrimination à l'embauche), dans l'accès au logement, à l'entrée de certaines boites de nuit, etc.

" La république n'est pas un dogme " (Jaurès, encore) mais un processus (pour Jaurès, le socialisme c'est la république poussée jusqu'au bout), une méthode qui vise à l'égalité en droits et, au regard de l'Histoire, c'est un modèle récent. Certes, elle a été traversée par des conflits internes (entre républicains sociaux de gauche et républicains conservateurs de droite, entre républicains anticolonialistes et républicains colonialistes, entre républicains féministes comme Condorcet dès la révolution Française et républicains sexistes). Ces conflits ont parfois débouché sur des pratiques historiques condamnables (La Commune, la colonisation) mais que les laïques et les républicains de gauche et d'extrême gauche réprouvent depuis longtemps. C'est donc à nous maintenant de nous emparer de ce modèle et enfin de le pousser jusqu'au bout !

Et je voudrais, pour conclure, rappeler deux citations de nature à tempérer l'ardeur de ceux qui veulent discréditer la République en instrumentalisant une partie de son histoire.

Georges Clemenceau, Intervention à la chambre des députés, 31 Juillet 1885 :

" Selon M. Ferry, les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu'elles exercent. Ce droit est un devoir de civilisation et l'on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation... Cette thèse n'est pas autre chose que la proclamation de la force sur le droit ; l'histoire de France depuis la révolution est une vivante protestation contre cette inique prétention. " Constitution française de 1958 ; article 1 : " La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race, ou de religion. Elle respecte toutes les croyances."

Salutations.

Patrice Hemet Président du Comité local Attac 77 Pays de Meaux

8 - consommation, pouvoir d'achat

8.1 - Pouvoir d'achat ou pouvoir de vente ?

Les statistiques officielles doivent être prises avec circonspection. Parlant du pouvoir d'achat moyen des Français, le ministre des finances, se targue d'une certaine augmentation. Celui-ci dépend, on le sait, des revenus et des dépenses donc des prix d'achat. Or les relevés de prix IPC (indice des prix à la consommation) ne sont faits que sur certaines catégories de produits et seulement dans des agglomérations urbaines (INSEE). Dans le " panier de la ménagère " qui est à la base du calcul des prix, entrent en ligne de compte les matériels plus ou moins amortissables rapidement, tels que les ordinateurs ou téléviseurs. Comment admettre que ces produits fassent partie des achats courants de la ménagère ? Que ce type d'achat soit fréquemment renouvelé. Première interrogation, donc, celle de la prise en compte de la fréquence d'achat des produits. De plus, l'INSEE considère que le fait d'acheter un appareil de ce type, c'est-à-dire technique, qui aurait reçu des améliorations et perfectionnement par rapport au même modèle précédent (qui pourrait ne plus exister, donc qui oblige à l'achat du nouveau produit), s'il est vendu au même prix qu'auparavant, revient à dire que son prix a baissé, donc que le pouvoir d'achat de l'acheteur a augmenté ! Par exemple, une voiture qui reçoit des perfectionnements sur un nouveau modèle correspondant à votre précédent modèle (sans que vous n'ayez rien demandé) sera vu affectée d'une pondération baissière, son prix sera diminué de la valeur des nouveaux perfectionnements, bien que vous ayez payé le même prix qu'auparavant ! En réalité, on devrait dire que c'est le pouvoir de vente qui a augmenté ! On fait entrer un critère de qualité pour élaborer des statistiques qui ne devraient n'avoir que des critères quantitatifs. De qui se moque-t-on ? Le panier de la ménagère contient 265 variétés d'articles. Lesquels ? Secret, par pure déontologie paraît-il. Quand ma femme va faire ses achats, elle n'en achète que 20 en moyenne. Et presque toujours les mêmes. Quant à la télé ou à l'ordinateur, je les garde le plus longtemps possible, et si je paie le même prix qu'auparavant lors d'un renouvellement, et qu'ils sont plus perfectionnés, je ne vois pas où j'ai gagné en pouvoir d'achat. Si je conteste, que je me permets de dire que mon pouvoir d'achat, moi simple retraité, a baissé, on me répond que je me trompe, qu'il s'agit d'un " sentiment ".

Par ailleurs, dans le même indice, il n'est pas tenu compte du prix d'achat des logements, l'immobilier n'étant pas considéré comme une dépense importante à prendre en compte alors que c'est, avec la nourriture et l'habillement une dépense obligatoire. On ne tient pas compte, non plus du prix du tabac, des impôts directs (voir les taxes d'habitation, etc.), des cotisations de sécurité sociale, des intérêts bancaires.

Enfin, c'est sur l'ensemble des ménages que les statistiques sont évaluées, sans tenir compte évidemment des classes sociales. De quelle ménagère parle-t-on quand on dit " panier de la ménagère "? De celle qui a plus de deux enfants, ou au contraire d'un ménage sans enfants ?

Quels sont les magasins choisis pour relever les prix des marchandises ? On devrait tenir compte de la proximité des magasins. Par exemple, le prix de la baguette de pain étant inférieur dans une grande surface que dans un centre ville, il peut pénaliser ceux qui y habitent. Tout le monde ne va pas tous les jours acheter son pain dans une grande surface où ce produit est moins cher.

Certes le calcul est fait sur le prix au kilo, donc théoriquement indépendant du type de pain acheté. Mais là encore on ne tient pas compte des habitudes d'achat, souvent devenues obligatoires. On ignore ainsi tout l'aspect marketing mis en place par les fournisseurs. La concurrence qui est faussée très souvent quand il s'agit de faire ses achats dans une grande surface. En effet, ce qui est proposé à la vente pour les produits les plus courants sont des prix d'appel, mais il est bien connu que c'est sur d'autres produits que le vendeur rattrape ailleurs la faible marge qui est pratiquée sur ces produits. Or le client est captif, manipulé, car il ne sort pas du magasin pour faire ses achats ailleurs. Comment peut-il alors profiter des autres prix d'appel ? Comment est définie la ménagère ? Un robot qui est une espèce de machine à choisir selon ce que décide l'INSEE ? Cet organisme se borne à établir une moyenne du coût du Kg de pain, tous distributeurs confondus. D'autre part quand on parle de pouvoir d'achat, on devrait indiquer comment on a tenu compte du revenu par catégorie de salariés. S'il est stable et que les prix baissent, le pouvoir d'achat augmente. Si le revenu est stable ou augmente peu, et que les prix augmentent davantage, c'est le contraire. Notons par ailleurs que si le différentiel du revenu d'une catégorie sociale (retraités, chômeurs, etc.) par rapport à l'augmentation (inflation) des prix est par exemple de - 0,5 % sur une année, ce différentiel est répercuté d'année en année, l'écart se creuse rapidement.

En effet ce même pourcentage recalculé sur le passé devient exponentiel. Sollicités par des publicités auxquelles tout le monde n'est pas capable de résister, trompés par l'affichage en euros qui n'est pas encore assimilé par tous, la plupart des Français dépensent davantage, ou se restreignent, et c'est là le vrai problème.

C'est de là que vient ce soi-disant " sentiment " de perte de pouvoir d'achat. Il faut donc bien faire la différence entre l'offre et la demande. L'offre c'est le calcul de l'INSEE qui reste théorique. La demande correspond à ce que le client achète effectivement, donc la réalité. Il ne s'agit donc pas d'un sentiment, comme voudraient nous le faire croire les instances officielles. D'autre part l'indice est calculé en retranchant la moyenne de l'augmentation des prix à la moyenne de l'augmentation des revenus. II peut y avoir une amélioration du pouvoir d'achat dans la mesure pour certaines catégories de la population. On ne dit pas lesquelles. On peut donc dire qu'annoncer un chiffre globalisé, donnant une moyenne annuelle, c'est ne pas tenir compte de la réalité vécue par la plupart des Français. Quand ceux-ci voient tel ou tel produit augmenter de prix, il s'agit d'un constat qui est fréquent et qui se traduit le plus souvent, par des difficultés de fins de mois.

D'autre part, le pouvoir d'achat dépend du taux de l'inflation. C'est-à-dire de la perte intrinsèque de la valeur de la monnaie. Celle-ci pourrait être calculée en fonction de l'augmentation de la masse monétaire en circulation. Mais la plupart des achats ne se font plus en monnaie sonnante et trébuchante mais en monnaie scripturale à travers les organismes bancaires. On pourrait essayer de répertorier l'ensemble de tous les prix sur une année. Tâche quasi insurmontable. On reprend donc l'indice IPC. On notera l'évolution par rapport à leur niveau de l'année précédente. Plus l'IPC augmente, plus l'inflation se fait sentir, à ceci près qu'il s'agit toujours d'augmentation des prix mais sans tenir compte de l'augmentation des achats. On établit un pouvoir d'achat théorique : si les prix étaient stables, et que les revenus augmentent pour une catégorie sociale, il suffit alors d'en soustraire le taux d'inflation officiel pour connaître son niveau de pouvoir d'achat. Mais là encore on compare quelque chose de connu, avec une moyenne, c'est-à-dire quelque chose qui n'est pas systématiquement adaptable à sa catégorie sociale, à sa propre condition. En fait le taux d'inflation est calculé pour la zone euro (IPCH) ce qui peut encore fausser le calcul pour les Français. Dire que la population a gagné ou perdu en pouvoir d'achat restera toujours suspect. On est à la recherche d'une réalité difficile à cerner certes, mais chacun est plus près de la vérité dans la mesure où il sait ce qu'il peut ou non acheter et c'est ce qui importe, c'est la difficulté ou non de vivre.

Donner à la population l'impression insidieusement que tout va bien puisque le pouvoir d'achat a augmenté officiellement, sans exprimer toutes les réserves qu'on vient d'évoquer est une annonce à caractère politique à la limite du mensonge et de l'escroquerie. Quand fera-t-on officiellement la différence entre ce qui est offert à la vente et ce qu'on achète réellement ? D'ailleurs ces statistiques officielles sont souvent contestées par des organismes privés, dont on peut penser qu'ils sont plus près de la vérité.

sources INSEE

Louis Peretz www.pierrebelle.org

9 - Sexisme et barbarie

9.1 - Le mufti d'Australie justifie les viols

La plus haute autorité musulmane d'Australie a justifié le viol d'Australienne non-voilée dans le journal The Australian:" Si vous placez de la viande dans la rue, dans le jardin ou dans un parc sans la couvrir et que les chats viennent la manger... qui doit-on blâmer, les chats ou la viande à l'air ? La viande à l'air, voilà le problème. Si elle (la femme) était restée dans sa chambre, chez elle, portant son voile, aucun problème ne serait arrivé. " On se souvient de la série de viols collectifs racistes qui avaient eu lieu en Autralie en 2000 et 2001 où 70 jeunes filles australiennes avaient été violé par 19 jeunes Libanais. Les propos tenus lors de ces viols sont éloquents: " tu le mérites parce que t'es australienne "," chiennes blanches ", " mécréantes ", " sales chrétiennes ", " décadentes occidentales ".

Déjà à l'époque, la bande menée par Bilal et Mohammed Skaf s'était revendiquée de l'Islam devant des policiers médusés. Il y a fort à parier qu'avec de tel propos le grand mufti ne voit aucun inconvénient à ce que ce genre de drame se reproduise.

Encore un qui justifie (une fois de plus) la barbarie au nom de sa religion et qui ne manquera pas (cela va de soi) d'hurler à "l'islamophobie" lorsque l'islam sera diabolisé .. alors qu'il ne fait lui même qu'alimenter le discours de tout ceux qui encouragent à la détestation de l'islam voir des musulmans ... Vivement que ce mufti et ses idées barbares finissent dans les poubelles de l'histoire.

10 - à lire

10.1 - Extrême France, de Fiammetta Venner

Ce livre de Fiammetta est le plus complet jamais publié à ce jour sur l'extrême droite, toutes tendances confondues (FN, nationaux-radicaux, royalistes, catholiques traditionalistes et provie). C'est le fruit de plus de plusieurs années d'enquête et surtout d'une analyse méthodique de plus de 20 000 mobilisations recensées à partir des journaux et bulletins de ces tendances, l'une des plus grosses bases de données réalisée en Sciences Politiques pour les besoins d'une thèse - dont est tiré cet ouvrage. Ce travail quantitatif permet de donner une image très précise du véritable visage de cette Extrême France, malgré les repositionnements successifs du FN pour ratisser toujours plus large : les patrons comme les ouvriers, les Juifs comme les Arabes.

Loin des illusions produites par la démagogie, Extrême France permet de plonger dans la France que nous vivrions tous si cette extrême droite parvenait un jour au pouvoir. Grâce à la découverte de sa vie communautaire l'aidant à patienter et à supporter de ne pas avoir renversé le cours de l'histoire : une vie militante passée entre messes pour l'âme de foetus, commémorations de Pétain, concertsde rock identitaire chantant Hitler et nostalgie de l'ancien régime ou de la colonisation.

Certains trouveront peut-être la lecture ardue. Contrairement à d'autres ouvrages, plus grand public, Fiammetta Venner signe ici en en effet un véritable livre de politiste et de recherche. Par-delà un nombre d'informations et de récits impressionants et inédits sur cette nébuleuse, elle dégage une véritable grille d'analyse permettant de mesurer le caractère plutôt " interne " ou " externe " des mobilisations militantes dont pourraient s'inspirer d'autres politologues pour d'autres mouvements. L'extrême droite, ainsi analysée au laser, apparaît comme un réseau militant conforme à ses rêves politiques : tournée vers le passé, la commémoration et l' " entre-soi ". Un peu " moisie " diraient certains. Un rappel salutaire à l'heure où la nouvelle garde du Front national voudrait se faire passer pour l'incarnation nationale de la modernité.

Parution le 2 novembre 2006 chez Grasset

Caroline Fourest

Source : carolinefourest.canalblog.com/

10.2 - Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, Ministre des libertés policières, de Jean Jacques Reboux

" violences policières ça n'arrive pas qu'aux autres ", le cri d'alarme d'un citoyen

Editions Après la lune

78 pages

Octobre 2006

7 Euro

Rien de plus banal qu'un contrôle policier, l'inquiétude nous vient puis si nous sommes en règle tout se termine bien...Malheureusement vous pouvez tomber sur des agents qui veulent faire du chiffre ou qui sont fatigués, énérvés.... Une simple remarque de votre part et c'est un engrenage infernal qui commence....

Jean Jacques Reboux n'a pas eu de chance ce 24 juillet 2006...Il a oublié que toute contestation d'une infraction jugée imaginaire peut se transformer en outrage à agents...

Il a eu droit au grand jeu :

les menottes aux poignets et aux chevilles, l'arrivée d'une douzaine de policiers avant d'être conduit au commissariat pour y être interrogé....Tout ceci au mépris des textes et lois en vigueur et même du code de déontologie de la police nationale qui stipule dans son article 10: " Toute personne appréhendée, placée sous la responsabilité et la protection de la police, ne doit subir, de la part des fonctionnaires de police ou de tiers, aucune violence ni aucun traitement inhumain ou dégradant "

Mais peut être n'est-il pas dégrandant de conduire avec violence un automobiliste au poste de police et de lui refuser le verre d'eau demandé... Il faisait chaud ce jour là!

Suite à ce contrôle musclé, Jean-Jacques Redoux a écrit une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, le maître vénéré de tous ceux qui jouant les cow boys savent qu'ils seront bien couverts!

Si le ministre est craint et peu aimé notamment par les jeunes des quartiers qu'il considère comme " de la racaille ", il a une côte de popularité importante dans les commissariats....

L'auteur de cette lettre ouverte, fort bien écrite et énergique nous livre d'ailleurs la remarque faite par un motard venu à la rescousse : " T'as de la chance qu' " il "soit pas président! "....

Nous avons effectivement la chance que Nicolas Sarkozy ne soit pas président et nous allons être nombreux à nous mobiliser afin que le premier policier de France ne devienne pas pour le malheur du plus grand nombre et des humbles le premier magistrat de ce pays!

Tout état est policier mais celui là, le " nôtre " l'est plus particulièrement...Tout acte délictueux spectaculaire, abominable conduit à modifier le code pénal en accentuant les peines et surtout en donnant encore plus de pouvoirs aux flics de France...Comme si l'arsenal juridique ne suffisait pas.

" Croyez-vous vraiment que le peuple français soit si peu digne de confiance qu'il ait besoin d'être constamment surveillé, déresponsabilisé? Pensez-vous un seul instant, les yeux dans les yeux, que la sécurité des biens et des personnes soit à ce point menacée qu'il faille lâcher dans les rues de Paris et de la France des troupes aguerries de policiers chauffés à blanc par des discours caporalistes, soumis à des impératifs de productivité, de surefficacité? "...

Le Ministre-candidat n'en a cure... Il n'a qu'un objectif : gagner les élections présidentielles.

Nicolas Sarkozy n'est pas le seul à choisir les dérives sécuritaires, d'autres femmes ou hommes politiques lui ont emboîté le pas, qu'ils soient de droite ou de gauche- "et tout récemment encore celle qui sera peut être la candidate du Parti socialiste aux élections présidentielles ", ils n'hésitent pas à " souffler les braises de la démagogie. "

L'auteur de ce livre ne fait pas le procès des policiers, mais de " responsables " politiques qui ne respectent pas les principes républicains auxquels ils se réfèrent " à longueur de colonnes "!

L'auteur de cette lettre ouverte, dont je vous recommande la lecture nous offre en deuxième partie un glossaire fort utile... des références, des définitions, le tout ficellé avec humour.

Jean-François Chalot

11 - À écouter

11.1 - Coup de pub: Émission de la Coordination nationale des libres penseurs

Vous pourriez annoncer sur le site de Respublica l'émission "Ni Dieu ni maître" du dimanche matin. Celle-ci est actuellement écoutable sur le net et en région parisienne sur 89.4.

Ni maître, ni dieu

dimanche de 10H00 à 12H00

La parole duale s'approche plus de la vérité que la parole unique, c'est pourquoi l'émission "Ni maître, ni dieu" laisse s'exprimer un invité ayant sa sensibilité propre, sur un thème relié à l'actualité, en interactivité avec les appels téléphoniques.

Le libre penseur n'accepte aucune idée qui ne puisse être discutée. La confrontation des idées, dans le respect des autres et de soi-même, permet de construire la pensée par recherche de la vérité. La laïcité est alors un moyen pour vivre ensemble en acceptant nos différences. L'individu n'est ni bon, ni mauvais, il est perfectible : un libre penseur n'explique pas, il préfère comprendre.

L'individu s'émancipera de tout pouvoir par la connaissance.

Tournure d'esprit, la libre pensée refuse qu'on se réfère à une appartenance, qu'elle soit religieuse, politique, philosophique. Ainsi, ni angélique libéral, ni pessimiste aigri, un libre penseur ne se satisfait pas de l'actuel. Il combat ce qui empêche d'avancer et propose l'aspiration d'un progrès infini. Il ne pose aucune limite à ses rêves les plus fous. Les utopies d'aujourd'hui sont les réalités de demain.

Jean-Claude Richard

12 - Erratum

12.1 - L'Europe au Darfour, l'ultime recours ?

L'article "L'Europe au Darfour, l'ultime recours ?" publié dans le dernier Respublica, était, outre Mahor Chiche, également l'oeuvre d'Emmanuel Dupuy.

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