1 - chronique d'Evariste
1.1 - Le diable et l'ange
Je ne suis pas le seul à trouver à Ségolène Royal des airs de sainte vierge. Il y a, d'abord, ce vêtement blanc qui, sur le plateau du 20h00 de TF1, nimbait de lumière les traits de son visage : j'ai cru voir sainte Marie juste avant l'assomption. Et puis son éclatante victoire lui a laissé un air "post visitation" : l'air inspiré de "l'enceinte acoustique" -vous savez, celle que l'Esprit vient d'engrosser par l'oreille. L'appel éperdu des militants socialistes a transfiguré Ségolène Royal. Disparue, cette raideur un peu militaire : sainte Ségolène a désormais la grâce d'une Madone.
Comme la sainte vierge, ségolène Royal est dépassée par ce qui lui arrive. Son corps va être le lieu d'un événement qui la sanctifie. Cette bonne nouvelle, on la murmure, on l'annonce avec crainte et respect. Elle a pour nom : "renouveau de la politique française" !
Comme la sainte vierge, enfin, Ségolène Royal relègue au rang de figurant de l'histoire le père -celui qu'on affuble du petit "p". Du petit père, elle n'en a cure, Ségolène : elle est directement branchée sur Dieu. A côté de la Madone, François Hollande a aussi peu de consistance que le pauvre saint Joseph. A tel point que, saisi par une vague inquiétude, je me suis demandé il y a deux jours : au fait, où est-il donc passé celui-là ?
Pendant que Ségolène fait l'ange, Sarkozy se démène comme un beau diable. Je ne suis pas non plus le seul à trouver à Nicolas Sarkozy un air un peu démoniaque. Le contraste entre les deux candidats colle parfaitement à l'imaginaire chrétien. D'un côté, la vierge sereine, de l'autre, le diablotin azimuté. Petit, bondissant, hargneux, Sarkozy a tout de l'énergumène. Un ange et un diable : chacune de ces deux figures a sa force. La mère aimante inspire par sa grâce. Elle a le pouvoir de rassembler en son sein les âmes égarées. Le diable, quant à lui, sait diviser : il est habile et joue très bien des peurs et des passions. Mais chacune de ces deux figures a aussi sa faiblesse. Si le diable est intelligent, il fait aussi peur. L'électorat centriste préférera peut-être donner sa voix à un Bayrou -ou à un De Villepin- plutôt que son âme à Sarkozy. A trop jouer avec le feu, à trop agiter les puissances démoniaques, à trop s'inféoder au Grand Satan, le diablotin risque de se faire "balladuriser" : sa place au second tour est, finalement, loin d'être acquise.
Quant à l'ange, on sait, depuis Pascal, à quoi il s'expose. A trop faire l'ange, Ségolène risque bien de faire la bête. Ce corps éthéré, magnifié, ne peut que déchoir lorsqu'il sera obligé de rejoindre le commun des mortels. Et puis l'inspiration ne suffit pas : il faudra bien que Ségolène consente à l'épreuve de la réfutation. Le doute ne risque-t-il pas, alors, de s'emparer des esprits ? Ségolène, mururera-t-on, est-elle une authentique vierge ? Est-elle si blanche, est-elle si pure ? Ceux qui, il y a quelques jours encore, contemplaient, éblouis, celle qui porte en son sein le projet socialiste ne risquent-ils pas alors de se souvenir que Ségolène Royal était responsable de la santé auprès de la présidence au moment de Tchernobyl, qu'elle était chargée des questions de l'environnement au secrétariat général de la préseidence au moment de l'affaire du Rainbow Warrior, qu'elle était ministre déléguée à l'enseignement scolaire lorsqu'Allègre réussit l'exploit de mettre plus de 200.000 enseignants dans la rue.
Mais je suis un mauvais esprit : c'est que j'aime bien regarder les anges tomber, et les diables se prendre les pieds dans le tapis.
Évariste
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2 - Liberté d'expression
2.1 - Appel au Président de la République
Le philosophe Robert Redeker fait l'objet d'une atteinte scandaleuse de la liberté d'expression l'obligeant à vivre caché face à des menaces de morts relevant de la barbarie intégriste.
L'UFAL rappelle que les principes laïques et républicains placent dans l'ordre des raisons le respect intégral de la liberté d'expression avant toute autre considération du contenu du message écrit ou oral. Et que toute contestation d'un discours ou d'un écrit (de Robert Redeker ou de tout citoyen) peut être réfuté dans un débat démocratique ou porté devant les tribunaux en cas de diffamation ou d'infraction à la loi.
Dans tous les cas, un gouvernement républicain doit d'abord défendre ce principe en premier dans l'ordre des raisons, ainsi que protéger tout citoyen de la barbarie intégriste en respectant l'article 2 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui assure le droit à la sûreté pour tout citoyen.
Au lieu de cela, le ministre Gilles de Robien puis récemment un autre ministre Renaud Donnedieu de Vabres semble estimer qu'une autocensure qu'il appelle " devoir de responsabilité " doit s'appliquer aux élites intellectuelles.
C'est pourquoi l'UFAL lance un appel au Président de la République pour qu'il s'exprime en tant que garant de la République Française quant au devoir de tout membre du gouvernement de respecter l'entièreté des principes laïques et républicains et de déclarer solennellement que la liberté d'expression est première dans l'ordre des raisons dans cette affaire et qu'un exécutif républicain ne peut pas se soumettre à des oukases de la barbarie intégriste.
L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org
2.2 - 200 visites d'huissiers à son domicile, 30 procédures judiciaires en cours...
C'est la réponse de Clearstream et de ses banques clientes ou des autorités judiciaires françaises et luxembourgeoises aux révélations du journaliste écrivain Denis Robert. Son seul tort, avoir dit la vérité.
Face aux moyens financiers colossaux de ses détracteurs Denis Robert ne peut opposer que son énergie, ses livres et sa bonne foi.
Ça risque de ne pas suffire.
Vu les sommes réclamées et la multiplication des procédures nous avons décidé de lui venir en aide en créant un comité de soutien, amical et financier.
Notre but est de collecter des fonds et régler pour Denis Robert les frais d'huissier et d'avocats engendrés par ce harcèlement judiciaire.
Vous pouvez nous y aider en versant 10 euros ou plus ou moins à l'ordre du "comité de soutien à Denis Robert" et en envoyant votre don à cette adresse.
Aujourd'hui après cinq années de combat en France mais aussi au Luxembourg, en Suisse et en Belgique, Denis Robert ne peut plus suivre financièrement. L'affaire du corbeau et les révélations (ennuyeuses pour le pouvoir en place) de son dernier livre "Clearstream, l'enquête" n'ont pas arrangé les choses : Clearstream a déposé de nouvelles plaintes à Luxembourg et en France réclamant des dommages et intérêts vertigineux. La firme attaque également ses interviews dans la presse. Si l'on prend en compte les plaintes déposées par la banque russe Menatep, la banque générale de Luxembourg, le cabinet d'audit Barbier-Frinault ou celle de Dominique de Villepin, 31 procédures sont en cours en ce moment. Aucune n'est prés d'être définitivement jugée puisque Clearstream ou ses alliés font appel ou se pourvoient en cassation dès lors qu'ils sont déboutés.
Au total, plus de six millions d'euros de dommages et intérêts cumulés sont ainsi réclamés à Denis Robert, ses témoins, les Arènes et Julliard ses éditeurs ou Canal plus qui a diffusé ses films.
Sur 28 jugements rendus au 1er juin 2006, Clearstream et ses alliés n'ont obtenu que 3 euros en leur faveur alors qu'ils demandaient entre 100 et 300 000 euros par procédure.
Nous ne voulons pas laisser Denis seul. C'est pourquoi nous faisons appel à vous pour soutenir concrètement sa défense face au rouleau compresseur de Clearstream et de ses alliés. Par ses livres et ses films, il nous a aidé à mieux comprendre les coulisses de l'hyper finance et les moyens mis en place visant au pillage des États grâce à des boîtes noires comme Clearstream.
Il est temps pour nous de l'épauler.
Rémi Malingrëy (dessinateur), Lefred Thouron (journaliste), Patrick Perrin (artiste), Jean François Diana (universitaire), Yan Lindingre (journaliste), Philippe Pasquet (artiste), Sidonie Mangin (responsable de communication), Marcel Gay (journaliste), Yves Colombain (directeur de MJC), François Festor (chef d'entreprise).
Le Comité De Soutien à Denis Robert
Source : lesoutien.blogspot.com/
3 - Combat contre le racisme
3.1 - Pourquoi nous quittons la LDH
Constituée pour soutenir la défense d'Alfred Dreyfus, la Ligue des droits de l'homme fut de tous les combats du XXe siècle et peut s'enorgueillir d'avoir porté haut les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité pendant plus de cent ans.
Plusieurs événements récents obligent, hélas, à constater que la Ligue a aujourd'hui bradé cet héritage. De façon aussi significative que symbolique, elle s'est ainsi abstenue de participer aux récentes commémorations du centenaire de la réhabilitation de Dreyfus. Certes, elle organise en décembre une session de rattrapage autour de "Dreyfus hier et aujourd'hui", mais il ne s'agit que d'une réponse plus ou moins adroite aux critiques formulées à ce propos contre elle.
La dérive vient de loin : sans doute du moment où, sous la présidence de Madeleine Rebérioux, elle décida d'épouser de façon acritique l'engagement aux côtés des plus démunis de nos concitoyens. La Ligue n'eut plus seulement pour ambition d'être à côté du mouvement social, elle se mit à en faire partie. De même, les débats, provoqués par l'arrêt du processus électoral en Algérie en 1992 ont introduit au sein de la LDH cette culture de la repentance postcoloniale.
La LDH a cru pouvoir répondre au racisme dont sont victimes les jeunes issus de l'immigration en faisant preuve de complaisance à l'égard des organisations religieuses qui prétendent les représenter. La dérive s'amplifie. Après avoir affirmé qu'il s'agissait de discuter avec l'islam politique, on a insensiblement glissé vers le débat libre avec l'islamisme radical, comme lors de ce colloque à l'Unesco sur le féminisme musulman coorganisé par la Ligue en septembre. La Ligue donne ainsi une suite logique au fait qu'elle n'a jamais pris de position publique contre l'expression politique de l'intégrisme musulman. Dans le même mouvement, elle a tergiversé en hésitant à réagir lors de la recrudescence des actes antisémites en 2003.
Combien de fois n'avons-nous pas entendu dans son comité central des proclamations suspicieuses, hostiles à d'autres organisations de défense des droits de l'homme : la Licra, SOS-Racisme, Ni putes ni soumises, systématiquement taxées de communautaristes. Si la Ligue des droits de l'homme ne voit plus d'inconvénients aujourd'hui au dialogue avec l'extrémisme islamiste, elle se refuse à le pratiquer avec des organisations dont l'identité même est le combat antiraciste. La place qu'elles accordent à la lutte contre l'antisémitisme, à l'absence de complaisance vis-à-vis de l'islamisme, suffirait donc à en faire des adversaires.
Mais, ces dernières semaines, deux événements sont venus s'ajouter à nos désaccords. La Ligue a créé en son sein l'Observatoire de la liberté d'expression. Nous lui avons soumis nos protestations contre la manière dont les organisateurs des Etats généraux du documentaire de Lussas, en Ardèche avaient, cet été, censuré des cinéastes israéliens. Certains de ceux-ci, dont les films étaient ouvertement critiques envers la politique de leur gouvernement, étaient invités et furent déprogrammés à la fin du mois d'août parce que, selon les organisateurs, "ils ne pouvaient être vus avec la bonne distance". Aussi les remplaça-t-on par des films libanais et palestiniens. D'une part, on excluait des Israéliens du fait de leur seule identité nationale, et non de leurs pratiques ou de leurs actes - cela s'appelle du racisme -, mais, plus encore, on leur substituait des films venus de pays arabes voisins d'Israël laissant libre la rampe des préjugés. A ce jour, aucune protestation publique de la Ligue des droits de l'homme ou de son observatoire devant cet acte de censure.
Est-ce à cause d'un engagement acritique aux côtés du peuple palestinien ? En tout cas c'est ainsi que, pendant la guerre du Liban, la LDH demandait légitimement que soient sanctionnés les crimes de guerre contre les populations civiles libanaises, mais oublia les populations civiles israéliennes victimes de bombardements. On peut aussi se demander pourquoi le Proche-Orient sollicite un tel engagement de la Ligue, qui ne dit presque rien à propos du Darfour ou de la Tchétchénie, ou se tait devant les discours négationnistes et antisémites du président iranien !
Mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase de nos désaccords concerne l'affaire Redeker. Au lieu de défendre avant tout la liberté d'expression d'un philosophe menacé de mort pour avoir critiqué l'islam, la Ligue a d'abord fait état de son rejet d'"idées nauséabondes", avant de concéder : "Quoi que l'on pense des écrits de M. Redeker, rien ne justifie qu'il subisse un tel traitement..." Mais l'ambiguïté et la timidité de ce soutien s'accommodent mal avec l'intransigeance qu'exige le combat pour la liberté d'expression. La Ligue a également refusé d'évoquer le nom de Salman Rushdie pour faire comprendre la situation de Robert Redeker, car elle estime que le fait d'être menacé par des organisations terroristes et non pas par des Etats change du tout au tout la perspective. Pourtant, tous les observateurs sérieux s'accordent à dire que le terrorisme islamiste fonctionne désormais principalement en dehors des Etats. Et d'oublier évidemment le sort que d'autres islamistes firent subir au cinéaste Theo Van Gogh, assassiné pour ses idées "nauséabondes".
Sans distance à l'égard du mouvement social, trop souvent ambiguë ou même compromise à l'égard d'un intégrisme islamiste dangereux, et en recul sur la lutte contre l'antisémitisme ou la défense de la liberté d'expression, la Ligue a perdu sa légitimité d'autorité morale de la République. Depuis longtemps, elle n'est plus l'organisation conçue pour défendre Dreyfus. Jusqu'à aujourd'hui, nous pensions que, association pluraliste, elle pourrait, malgré sa dérive, entendre une minorité à laquelle nous participions depuis des années. Mais cette dérive continue sans garde-fous. Il ne nous reste plus qu'à la quitter. Antoine Spire et Cédric Porin sont ex-membres du comité central de la LDH.
Antoine Spire
Cédric Porin
Source : LE MONDE du 23 novembre 2006
3.2 - Diversité dans le football : Georges Frêche en phase avec l'air du temps
" Dans cette équipe, il y a neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société ". En effectuant ce constat quantitatif, le président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, s'est en tous points aligné sur le mot d'ordre de " diversité " dont on nous rebat les oreilles à longueur de temps.
On propose (ou impose) aux entreprises de signer des chartes de la diversité tendant à ce que leur personnel soit le " reflet de la société " et on demande à la CNIL l'autorisation de recenser et répertorier les origines ethniques des salariés. On dispense de concours pour l'entrée à Sciences-po les élèves issus de zones à forte densité d'immigrés. On nomme délibérément des préfets musulmans et des présentateurs noirs pour les journaux télévisés tandis que le ministre de l'Intérieur, M. Sarkozy, fait placarder sur tous les murs de France des affiches tendant à promouvoir " une police aux couleurs de la République "... c'est-à-dire " black-blanc-beur ". Le journal Le Monde vient encore de publier un " Appel pour la parité en 2007 " qui revendique ouvertement une représentation politique fondée sur l'appartenance sexuelle. Le président de la République, Jacques Chirac, a promulgué des lois constitutionnelles, prises à l'initiative des gouvernements Jospin puis Raffarin, tendant à réserver aux autochtones l'emploi en Nouvelle-Calédonie et dans les collectivités d'Outre-mer et à imposer la parité électorale. M. Borloo annonce ouvertement et sans la moindre équivoque son adhésion au multiculturalisme et son intention de faire réviser à nouveau la Constitution après 2007 pour généraliser la discrimination positive. Mme Marie-Jo Zimmermann propose aussi une nouvelle révision pour contourner la censure du Conseil constitutionnel et généraliser la parité hors de la sphère électorale. Pour avoir dit que la " corsisation " des emplois à la SNCM rappelait le port de l'étoile jaune, M. Devedjean (qui est devenu moins lucide depuis) s'était fait sévèrement remonter les bretelles par Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin.
Il est bien évident qu'en légitimant et banalisant ainsi le comptage ethnique et sexuel, c'est-à-dire en adoptant ouvertement des conceptions racialistes et sexualistes, l'ensemble de la classe politique française, ainsi que les médias et intellectuels dominants, se privent de tout fondement pour critiquer le propos de Georges Frêche, tout comme ceux d'Alain Finkielkraut sur le même sujet ou de Renaud Camus sur le nombre de journaliste juifs à France-Culture. S'il est légitime de dénoncer des " écrans pâles " en jugeant qu'il n'y a pas assez de Noirs à la télévision, il est tout aussi légitime de dénoncer des équipes de sport " foncées " et d'y constater une disproportion avec la réalité de la société française. Il sera également tout à fait normal de trouver qu'il n'y pas assez d'hommes dans la magistrature, pas assez de femmes derrière les camions-poubelle ni d'hétérosexuels au ministère de la Culture.
François Hollande a déclaré que la sélection d'une équipe de foot doit se faire exclusivement sur le talent et non pas sur la couleur de peau, mais ceci est aussi vrai pour les présentateurs de télévision, les étudiants de Sciences-po, les policiers, les députés et... les candidats à l'élection présidentielle. En 2003, Mme Ségolène Royal avait été chargée de mener l'opposition au projet de révision constitutionnelle sur la décentralisation à l'Assemblée Nationale. Son comportement hystérique et de mauvaise foi durant les débats, allié à une incompétence assez évidente, avait évidemment provoqué les exaspérations et critiques légitimes de certains députés. Ils se sont tous faits accusés de sexisme et de misogynie par l'intéressée ! On conseillera vivement la lecture de ces travaux parlementaires pour se faire une idée du poison que constituent les arguments sexuels ou raciaux en politique ou ailleurs et du malheur qui nous attend.
Voilà donc notre bien-pensance prise au piège de sa propre bêtise. Quand on joue les apprentis sorciers avec les principes républicains il ne faut pas s'étonner de l'effet boomerang.
Mme Bachelot et M. Devedjean se sont précipités, tout souriants et imbéciles heureux, à l'inauguration du CRAN (Conseil représentatif des associations noires). Il ne faudra pas qu'ils oublient de faire de même à celle du CRAB (Conseil représentatif des associations blanches), question d'équité !
Anne-Marie Le Pourhiet Professeur de droit public
4 - débats laïques
4.1 - Alors, je ne suis pas laïque !
J'ai toujours eu du mal à accepter que l'on me dicte ma façon de penser même si, comme tout le monde, ma façon de penser dépend de la pensée d'autres.
Quand je lis, par exemple, sur des sites athées, je ne sais plus précisément lesquels et j'ai la fainéantise de les rechercher, quelle doit être la façon d'être d'un Athée, un vrai, comment il doit réagir par rapport aux croyances et aux croyants, ça m'agace car l'athéisme prend alors les allures d'un dogme. On n'est alors pas loin d'une religion et par conséquent de ce qu'il devrait combattre. Il y aurait donc des athées " supérieurs " qui savent comment l'athée lambda doit réagir et qui le guident sur le bon chemin de la non croyance ! Je dis niet. Je suis pour un athéisme personnel, un athéisme que chacun vit à sa façon même, et surtout, quand il est intransigeant, critique sans complaisance envers toutes les religions, leurs livres sacrés et leurs fidèles. La religion est bouffeuse d'intelligence et le dire aux croyants ne peut pas les rendre plus mous du cerveau. L'athéisme est salutaire.
De la même manière, j'ai du mal à accepter que l'on me dise comment être laïque comme le fait Jérôme Manouchian dans Respublica 488, Brigitte Bré Bayle lui fait, heureusement, une réponse qui va dans le sens de ce je pense. D'après lui, être laïque serait respecter les principes de la loi de 1905 et donc faire la distinction entre sphère privée et sphère publique soit, mais quand, pour lui, la rue est " un espace public relevant de la sphère privée de chacun " ça devient compliqué et peut justifier alors que l'on baptise, à Paris, une place Jean-Paul II et qu'à Ploermel on installe, sur la grand-place de la commune, une statue en l'honneur du même Jean-Paul. Ou que l'on laisse divaguer des femmes emprisonnées dans du textile aveugle et qui sont, comme le dit .B.B.B., " une offense à toutes celles qui se battent au quotidien pour leur émancipation ...". Si c'est ça être laïque alors non, je ne le suis pas.
Il faut, à mon avis, reconnaitre que la loi de 1905 n'est sans doute pas la loi la plus aboutie que l'on ait pu rédiger pour bouter hors de la République les dogmes religieux qui voulaient/veulent tout régenter, le public comme le privé. Elle a d'ailleurs été toilettée à plusieurs reprises pour faire plaisir aux cléricaux.
Tout comme, et il a raison, la loi de mars 2004 est insuffisante mais nécessaire, la loi de 1905 s'avère trop ambiguë et donc sujette à moult interprétations, c'est bien le problème, et trop molle face au prosélytisme religieux avec comme figure de proue l'islam et ses foulards. Tant pis si De Villiers pense la même chose. La différence réside dans le fait que je ne me limite pas à critiquer l'islam, mais que je mets toutes les religions dans le même panier car je les estime néfastes pour les individus et les sociétés.
René Petitprêtre
4.2 - Utiliser un concept (la laïcité) sans le définir est une impasse théorique et pratique
Le texte de René Petitprêtre est symptomatique, à mon avis, de l'impasse théorique et pratique dans le quel se trouve le mouvement social et la gauche en général.
Son idée est que chacun peut se revendiquer d'un mot et d'un concept avec sa définition bien à soi, différente voir contradictoire aux autres. René Petitprêtre ne se rend pas compte mais il a la même pratique (quoique inversée) que les communautaristes qui utilisent le mot laïcité mais avec un contenu anti-laïque.
Penser les concepts uniquement en terme problématique et jamais en terme axiomatique permet la confusion dans laquelle le mouvement laïque a sombré. René Petitprêtre ne m'a pas lu avec soin. Je n'ai jamais dit que la revendication d'interdire les signes religieux dans la rue ne méritait pas d'être discuté. Ce que je dit, c'est que cela ne peut pas se faire au nom de la laïcité. Certains camarades défendent cette position au nom du trouble à l'ordre public.
Cela mérite débat comme toute autre proposition. Mais cela ne peut pas se faire au nom du concept de laïcité à qui on dénaturerait son contenu.
Un certain nnombre de camarades estime que ce qu'ils estiment bien est laïque par essence, et ce qu'ils estiment mal est anti-laïque. Ce mode de pensée entraîne la confusion et ne permet pas d'élaborer des alternatives au turbocapitalisme et de rassembler sur longue période les militants pour y parvenir.
En ce qui concerne la laïcité ,sa définition historique est d'être un principe de séparation de la sphère publique et de la sphère privée et non d'être pour le bien contre le mal et ne peut pas se définir uniquement par rapport à des adversaires. Au contraire, on détermine les adversaires à partir du concept et pas l'inverse. Et de ce fait, il ne faut pas confondre un espaces public (définition juridique de possession) avec la sphère publique (définition politique liée à l'utilisation du lieu). Bien sûr toute sphère publique doit être un espace public mais l'inverse est faux.
Si nous voulons reconstituer le mouvement laïque,il est nécessaire de combattre la confusion qui est aux prémisses de sa récente désintégration histtorique.
Jérôme Manouchian
4.3 - Le voile, c'est l'asservissement de la femme, et je contre son autorisation
Je ne suis pas du tout du même bord que Myard, loin de là. Il n'empêche, n'en déplaise à Stéphan Arlen, que je suis d'accord avec lui sur la nécessité, un jour ou l'autre d'en arriver à interdire totalement le port du voile des femmes musulmanes dans la rue. Il s'agit d'un signe religieux ostensible qui veut dire : moi j'ai ma religion, j'en suis fier, et si ce n'est pas la vôtre, tant pis pour vous. Moi qui suis athée, je me sens agressé chaque fois que je rencontre une femme voilée.
Pourquoi ne respecte-t-elle pas ma libre pensée ? Lorsque mes parents ont émigré de Pologne, en France en 1923, ils étaient étonnés de voir que les hommes étaient tête nue. Ils ne comprenaient pas non plus, que les gens, pressés, courraient dans la rue à Paris. Ils ont retiré leur chapeau, et malheureusement, se sont mis à courir dans la rue, comme tout le monde. on ne les prenaient pas pour des voleurs !
Etre accueilli dans un pays donne des droits et aussi des devoirs, dont celui de se plier aux règles aux moeurs qui sont traditions comprises, celles du pays d'accueil. Que dirait-on si toutes les femmes catholiques se promenaient en cornette ? On tomberait dans le folklore, Pourquoi pas au fond ? Mais Dieu n'y reconnaîtrait plus les siens. Alors les cornettes et les chapeaux à l'Eglise, les voiles à la Mosquée, et les kipas à la synagogue. Les adultes dit Stephan Arlen sont en droit de s'habiller comme ils veulent.
Je ne crois pas que cela aille jusqu'à affirmer haut et fort son identité, ses croyances intimes. Il s'agit d'une véritable provocation. La tolérance dans ce cas, tourne au laxisme, au détriment d'un minimum de discrétion qui est une façon de ne pas porter atteinte à la conscience de l'autre, donc à sa liberté. Depuis mai 68, la révolution des moeurs a eu du bon par rapport à l'hypocrisie ambiante, et à l'asservissement de la femme. (on sait que ça a commencé à l'université de Nanterre où le concubinage entre étudiants était interdit). Mais on en voit maintenant les effets pervers : le manque de respect généralisé (juqu'à l'école bien entendu), qui est une atteinte à la dignité de l'homme, à sa liberté de conscience que justement la laïcité bien comprise est en droit d'imposer. Tant pis s'il le faut , par la loi !
La loi sur l'interdiction du port du voile dans les lycées mis en avant par les médias a été votée par une forte majorité à l 'Assemblée nationale. La République l'aura emporté sur la démocratie. Les groupes de pression, religieux entre autres, se sont fait entendre ouvertement, démocratiquement donc, par médias interposés. Mais la même démocratie d'opinion s'est appuyée sur les valeurs républicaines pour contrer les valeurs libertaires de la démocratie, en l'occurrence le droit de s'habiller selon ses convictions !
Quel paradoxe ! Mais qui montre que parfois des limites sont atteintes dans le sens démocratique. Quand la démocratie d'intérêts (loi des marchés) et/ou la démocratie " communautariste " (Liberté) va trop loin, la République s'unit pour faire respecter les mots Egalité, et Fraternité inscrits à son fronton. Toutefois, en l'occurrence on peut se demander si le remède n'est pas pire que le mal.
On voit en effet, de plus en plus de femmes voilées, comme enhardies, et peut-être encouragées à porter le voile, comme si elles se vengeaient d'être brimées à l'école. Il me semble qu'il aurait fallu soit l'interdire totalement, soit les laisser progressivement s'auto-réguler, sur le long terme, se fondre dans les moeurs vestimentaires environnantes. Les adolescentes n'auraient peut-être, pas longtemps supporté d'être montrées du doigt par leurs collègues de classe.
Il n'est pas trop tard pour modifier cette demi-mesure. On en arrivera peut-être un jour à une interdiction totale, malgré le tollé des intégristes à prévoir. Ce signe d'asservissement de la femme de la part des religieux n'est pas unique. A-t-on oublié, que, en France, jusqu'après la dernière guerre, les femmes n'osaient pas sortir dans la rue " en cheveux " ? C'était mal vu : elles étaient considérées comme femmes de mauvaise vie. On peut comparer la " mode ", de cette époque, porter un chapeau, au port du foulard pour les musulmanes, même si ce n'était toujours ressenti comme un asservissement.
Or, pour la religion catholique, la femme, la plus assidue à l'Eglise, était souvent femme au foyer. Il était évident pour le clergé de fonder son pouvoir sur elle. Jugée inférieure à l'homme, elle pouvait être consolée de ses malheurs, de ses faiblesses, par la religion. L'émancipation de la femme n'a été possible que grâce à son émancipation notamment sexuelle. C'est pourquoi le clergé islamiste continue à s'y opposer. Notre rôle à nous attachés à la laïcité traditionnelle qui est l'un des piliers les plus importants de la République, est de lutter sans arrêt pour que se principe ne nous échappe pas progressivement, sous le prétexte généreux en soi de la liberté. C'est-à-dire, à nous laïques, musulmans catholiques, protestants, juifs, de faire passer nos messages en permanence, jusqu'à l'interdiction ou au moins la disparition quasi totale des signes religieux manifestes.
Louis Peretz www.pierrebelle.org
4.4 - La bourka et la statue de Ploërmel
Il me semble que R. Petitprêtre confond deux choses : l'usage qu'on fait de son corps, et l'usage qu'on fait de cet espace commun qui est la rue.
L'usage qu'on fait de son corps est un usage qui relève de la liberté de chacun, et à propos duquel la loi doit être la plus silencieuse possible. Quelques exemples : le législateur n'a pas le droit de me contraindre d'arrêter de fumer dans la rue, il n'a pas à le droit de me contraindre à porter un uniforme quand je vais faire mes courses, il n'a pas le droit d'interdire le piercing, il n'a pas non plus le droit d'interdire à celles qui ont opté pour la servitude volontaire de porter la bourka dans la rue. Je serai radicale : je pense que le législateur ne doit poser aucune interdiction concernant l'usage privé du corps (quand il y a usage marchand du corps, on sort de l'usage privé, et là, bien sûr, le législateur doit poser des interdits) : par exemple, dans l'absolu, la loi ne doit pas m'interdire de me mutiler. Tel est d'ailleurs le cas dans le droit français : aussi choquant que cela puisse paraître, la législation française ne m'interdit pas de me mutiler. Si je décide de le faire, je sortirai de la logique du droit pour entrer, de facto, dans une autre logique, celle de la pathologie (j'irai faire un tour en hôpital psychiatrique).
En revanche, lorsque mon corps acquiert une visibilité (c'est le cas quand je sors dans la rue), l'usage que j'en fais n'est plus totalement privé : c'est la raison pour laquelle le législateur intervient pour poser une limite, à savoir l'interdiction de la nudité. Je pense qu'il faut s'en tenir là : outrepasser cette limite, c'est être liberticide, c'est verser du côté de l'ordre moral, c'est tomber dans l'écueil du dogmatisme. Par exemple, je trouve que les discours de S. Royal sur le port du string relèvent davantage de l'ordre moral que de " l'ordre juste ". Au nom de ce même principe, même si je supporte mal la vue de la bourka, je pense que l'interdire serait liberticide. Car défendre le principe de laïcité, cela ne signifie pas vouloir abolir la liberté individuelle. Je suis, au fond, une libérale farouche, et plus conséquente que ceux qui se targuent de l'être : je pense que la loi doit être la plus silencieuse possible lorsqu'il s'agit de tout ce qui touche à l'usage que chacun fait de son corps et de sa pensée. Ce n'est qu'à la condition du silence de la loi que la liberté individuelle peut exister. Pour que la loi reste silencieuse, il faut -ce qui peut sembler a priori paradoxal- que le législateur énonce le plus grand nombre de droits-libertés (ce sont tous les droits de : le droit de se déplacer librement, d'exprimer ses opinions, d'exercer le culte de son choix, de faire commerce de ses talents, etc.) -vouloir le plus de droits-libertés possible, c'est ça être un libéral farouche ; mais je pense aussi que, pour que la liberté individuelle ne soit pas seulement formelle, il faut que le législateur produise le plus grand nombre de droits-créances (ce sont tous les droits à : le droit à la sécurité sociale, à l'instruction, à la retraite, etc.) - vouloir le plus grand nombre de droits-créances possible, c'est ça être un libéral conséquent. Si j'habite dans un petit village de Creuse où il n'existe aucun service public, aucune bibliothèque municipale, aucun dispensaire, etc. eh bien ! je suis moins libre que le parisien qui peut en avoir l'usage. La République sociale, c'est donc le libéralisme (au sens premier du terme : le libéral étant celui qui promeut la liberté) poussé jusqu'au bout !
Pour en revenir au texte de Petitprêtre, je pense que l'usage qu'on fait de cet espace commun qu'est la rue ne relève pas du même principe que l'usage que chacun fait de son corps. "La rue" est une notion ambivalente, car elle peut être pensée à partir de deux logiques juridico-politiques distinctes. C'est un lieu dans lequel des corps individuels peuvent se croiser (et dans ce cas, c'est le principe de tolérance qui doit prévaloir, limitée par la seule obligation de porter un vêtement et de ne pas provoquer de désordres), mais c'est aussi un espace dont les citoyens peuvent décider de faire un usage commun. La rue est alors moins un lieu de passage, qu'un lieu d'exposition. Dans ce cas, deux principes doivent prévaloir : le principe démocratique d'abord. C'est à la majorité des contribuables de déterminer quelles seront les oeuvres qu'on y exposera (comme c'est aux contribuables de déterminer quel sera l'usage que l'on fera de tel terrain municipal.). Mais le principe de laïcité doit venir, le cas écheant, faire limite aux visées hégémoniques des communautés : c'est ce qui sa passe à Ploërmel. A partir du moment où un objet exposé dans la rue ne reflète qu'un lien communautaire (c'est le cas de la statue de Jean-Paul II), il est légitime que les citoyens le refusent. Voilà pourquoi je ne suis pas certains de mes camarades dans leur combat pour l'interdiction de la bourka dans la rue. Voilà pourquoi je soutiens le comité qui refuse la statue de Jean-Paul II à Ploërmel.
Marie Perret professeur agrégée de philosophie
5 - services publics
5.1 - Élus et citoyens défilent ensemble
Plus de 2 000 personnes ont manifesté, samedi, à Paris, à l'appel des élus communistes, pour réclamer de nouvelles ressources fiscales pour les collectivités.
Ils sont 2 000 élus à avoir répondu, samedi, à Paris, à l'appel à manifester pour les finances locales, lancé par l'Association nationale des élus communistes et républicains (ANECR). Une mobilisation pour exiger de l'État les moyens de dégager des ressources nouvelles pour les collectivités, en prélude au congrès des maires de France qui s'ouvre demain. Soutenu par la fédération " Convergence " des collectifs de défense et de développement des services publics, et l'Union des familles laïques (UFAL), le défilé comptait des militants politiques, des citoyens et des syndicalistes.
En tête du cortège, composé d'une soixantaine de délégations départementales d'élus locaux, ont pris place, aux côtés d'André Chassaigne, président de l'ANECR et de son secrétaire général, Serge Hulot, maire-adjoint de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet, la présidente du groupe communiste au Sénat Nicole Borvo-Cohen-Seat, Yannick Langrenez, élu de Nouzonville travailleur en lutte chez Thomé-Génot, et des parlementaires dont les sénatrices Hélène Luc et Marie-France Beaufils, auteure d'une proposition de loi pour élargir l'assiette de la taxe professionnelle aux actifs financiers des entreprises, revendication centrale de la manifestation.
"L'État a une dette envers la Seine-Maritime de 85 millions d'euros", explique Michel Barrier, vice-président du conseil général. Il entend interpeller Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités, lors de sa venue cette semaine à Rouen. "Nous sommes capables d'assumer des compétences, nous le démontrons au quotidien. Mais à la condition d'en avoir les moyens", explique-t-il. Élue municipale à Saint-Ouen, Françoise Arnaud se fait la porte-parole de la Seine-Saint-Denis en lutte au côté du conseil général pour obtenir des moyens "dans un département qui se paupérise alors que la richesse économique existe" : "La discrimination des jeunes du 93 est forte. Que les gouvernants ne viennent pas pleurer sur l'embrasement des banlieues s'ils ne font rien pour résoudre les maux qui les rongent."
Les élus protestent contre le transfert de compétences non financé, et la réduction de la fiscalité locale sur les entreprises et le foncier non bâti. " Faire financer nos besoins par les ménages est impossible, constate Jean Chatelais, président du groupe communiste de la région de Basse Normandie. Un point d'impôt en plus représente à peine un million d'euros. Pour dégager des marges, il faudrait augmenter les impôts d'au moins 80 points!"
Élus socialistes à Saint-Leu-d'Esserent et à Montataire (Oise), Louise Schmitt et Stéphane Godard expliquent leur présence "naturelle" dans la manif. "Socialistes ou communistes, nous sommes tous concernés par l'étranglement des collectivités que nous dirigeons dans l'union. C'est doublement le cas à Montataire, note Stéphane Godard, où s'ajoute le problème de la réduction de l'emploi, comme à Arcelor. Comment faire face, alors que nous faisons déjà des économies sur le remplacement des personnels en congés pour ne pas augmenter les impôts?"
Laurence Cohen, responsable du PCF dans le Val-de-Marne et conseillère régionale d'Île-de-France, observe : " Des gens nous applaudissent au passage. Cette manifestation interpelle les citoyens sur l'utilisation de l'argent qui coule à flot dans ce pays. Elle démontre qu'on peut faire d'autres choix, que ces questions ne sont pas trop complexes pour qu'ils s'en mêlent comme ils l'ont fait sur le projet de constitution européenne. " En route, le cortège rencontre celui des travailleurs sociaux contre la loi Sarkozy sur la prévention de la délinquance. Un symbole des " intérêts convergents " entre élus et citoyens contre la politique de la droite, pour Marie-George Buffet.
Sébastien Crépel in L'Humanité
Source : www.humanite.presse.fr/journal/2006-11-20/2006-11-20-840607
6 - débats politiques
6.1 - Nos tâches politiques
C'est le sauve qui peut généralisé au PS...
Les dirigeants de la gauche du parti essayent coûte que coûte de convaincre les militants et militantes de rester dans la vieille maison...
Reviens... Reviens! C'est le rappel généralisé
Le risque réel c'est le découragement, la perte de repères, l'abandon du combat politique. Il y a peu de perspectives au sein du parti... Le populisme l'a emporté et ce n'est pas une revanche impossible de la gauche au prochain congrès qui peut donner du coeur au ventre.
Quelques uns comme Jean Luc Mélenchon semblent comprendre que seule une alternative anti libérale réelle à gauche de la gauche est susceptible de casser la dynamique social-libérale en cours.
Rester au PS ou en partir?
C'est la question que se posent des milliers de militants et de militantes...
C'est la question que je me pose aujourd'hui....
Le parti n'est qu'un instrument et lorsque cet instrument est défectueux et irréparable on en prend un neuf...
Malheureusement il n'y a pas d'outil assez solide et efficace...
Il nous faut construire une force nouvelle, unitaire, ancrée à gauche.
Pour moi c'est la priorité des priorités...
La question des présidentielles se pose dès maintenant
Aujourd'hui il y a un trop plein de candidatures anti libérales... Qu'importe le nom du ou de la candidate retenue... L'essentiel reste la plateforme unitaire offensive retenue... Tous les militants et militantes qui veulent que se construise une alternative doivent se rassembler et peser de tout leur poids collectif. La carrière de tel ou tel postulant ne nous intéresse pas...
Divisés en chapelles ou sous groupes nous serions laminés et surtout notre éclatement conduirait inéluctablement à une démoralisation et un découragement des centaines de milliers de travailleurs, de jeunes, de chômeurs, de sans papiers qui en ont assez de cette société duale où la pauvreté et la précarité côtoient le tout sécuritaire...
Pendant que les spéculations vont bon train sur le nombre de divisions à gauche de la gauche, on entend déjà le bruit des bottes! J'exagère ? A peine... la chasse aux immigrés et aux jeunes des quartiers est ouverte!
Comme nous l'avons fait pour dire non au projet constitutionnel européen, rassemblons nous dans l'unité pour exprimer une orientation clairement anti libérale...
C'est possible et indispensable.
Certains et certaines veulent nous jouer l'air connu du vote utile....
Si c'est du vote Ségolène Royal dont il s'agit... Eh bien parlons en de ce vote... Segolène et tous les caciques du PS, bien unis nous mijotent un plat dont nous connaissons le goût amère:
- une gestion loyale du système
- une séparation des églises et de l'Etat malmenée si ce n'est pas pire
- une remise en cause des acquis au nom de la modernité
- une maîtrise des dépenses c'est à dire la non remise en cause des privatisations
- une politique financière et économique qui s'inscrit dans les directives de Bruxelles...
La liste n'est pas exhaustive... Les plus vieux d'entre nous se rappellent amèrement des lendemains qui ne chantaient pas en 1982 et surtout à partir de 1984...
Une candidature franchement anti capitaliste unitaire au premier tour n'est pas là pour témoigner.
Elle participe au regroupement de toutes celles et de tous ceux qui veulent battre la droite et aboutir à une politique de rupture avec le système en place...
C'est le premier tour des présidentielles qui compte avec l'apparition d'une force alternative car, en ce qui concerne le deuxième, il est clair qu'aucune voix de gauche ne doit manquer à celle ou à celui qui affrontera la droite...
Une alternative se construit avec la population, toute la population et notamment ceux qui sont de fait exclus.
Il est essentiel que nous redonnions corps aux associations d'éducation populaire et que nous intervenions partout et surtout dans les quartiers populaires qui ont été désertés par les grands réseaux...
Ne laissons par le terrain à l'extrême droite, qu'elle soit lepéniste ou religieuse, développons partout à la fois une solidarité de classe et à la fois une action politique de proximité...
La politique ne se fait pas dans les colloques, en vase clos, entre spécialistes. Le changement ne peut naître que d'un double mouvement de rassemblement au-delà des divergences de tous les anti capitalistes et de l'appropriation du politique par le plus grand nombre.
Jean-François Chalot
7 - Les limites du communautarisme
7.1 - Quand la gauche communautariste "soutient" Sarkozy
Comme on le sait, la gauche, l'extrême gauche, plus largement le monde politique dans son ensemble sont confrontés au problème du communautarisme. On sait aussi comment ça procède : un groupuscule d'islamistes (il faudra bien les nommer) ou de communautaristes s'autoproclame représentant de tous les musulmans ou de tous les noirs, etc. Les médias et les politiques tombent dans le piège et pensent qu'en satisfaisant ces gens là, ils obtiendront le vote communautaire qui leur fera gagner les élections. Les communautaristes nous font un chantage à l'antiracisme : nous sommes les noirs, nous sommes les musulmans, nous sommes les banlieues : si vous êtes contre nous, vous êtes racistes.
Heureusement, Dieu nous a fait un cadeau : Nicolas Sarkozy. Car Nicolas Sarkozy, c'est pour nous, laïques et républicains de gauche, l'ennemi par excellence : la droite pure et dure, la droite néo libérale, la droite qui flirte avec l'extrême droite, la droite karsheriste et racaillière, la droite amoureuse de la politique extérieure de George Bush... Bref, tout ce qu'on aime... Mais Nicolas Sarkozy, c'est aussi le communautarisme : le toilettage de 1905, la liberté des religions... Nous sommes cohérents : nous rejetons en bloc tout son programme, et l'homme et ses idées. Mais en ce qui concerne nos " frères " de la gauche ou de l'extrême gauche communautariste, les choses sont beaucoup moins claires. C'est la raison pour laquelle nous leur adressons les questions suivantes :
Comment les Indigènes de la République, qui prétendent combattre les expulsions, le racisme et soutenir la Palestine peuvent-ils, sur la modification de la loi 1905 et le retour des religions dans les banlieues, être d'accord avec Nicolas Sarkozy, l'expulseur, qui tolère les violences fascisantes de la Ligue de Défense Juive (qui est encore plus à droite que le BETAR) ? Comment peuvent-ils être d'accord avec Tariq Ramadan et l'UOIF quand ceux là, en accord avec Sarkozy, entendent rétablir et réislamiser les banlieues et conseiller Tony Blair sur sa politique étrangère?
Comment José Bové, antilibéral convaincu (du moins le croyait-on) peut-il être sur les mêmes positions que Nicolas Sarkozy quand il déclare, sur oumma.com " C'est très important et ça me choquerait si telle ou telle communauté devait se sentir obligée ou si elle était contrainte à s'intégrer ". Merci José, d'amener des voix à celui qui a créé le CFCM pour y mettre l'UOIF en bonne place.
Comment la direction du MRAP peut-elle, en attaquant Charlie Hebdo pour avoir publié les caricatures, être ne serait-ce qu'une seconde sur le même terrain politique que le ministre de l'intérieur ? Car le ministre de l'intérieur qui nous endormait par un " je préfère l'excès de caricature à l'excès de censure " est aussi cet homme qui pense que la solution aux problèmes que connaissent les banlieues populaires consiste à résoudre le " déficit religieux " plutôt que le déficit laïque, républicain et social. Le ministre de l'intérieur est aussi cet homme qui souhaite installer en France le communautarisme anglo-saxon par la religion. Merci à ces dirigeants du MRAP d'attaquer Charlie Hebdo et surtout pas Dieudonné qui manifestait à leur coté contre les caricatures du Prophète (mais qui depuis porte fièrement un " Le Pen président " sur sa poitrine).
Comment Tévanian et ses amis ultra-communautaristes peuvent-ils nous attaquer comme laïcards, intégristes de la laïcité (ce qui est un non-sens car la laïcité n'est pas une opinion) et se taire face au rapport Rossinot et Machelon ? Vous seriez donc, monsieur Tévanian, pour une réforme de la loi 1905 ? Sarkozy n'aurait donc pas tout à fait tort sur tout, au fond. Il ne dirait pas que des âneries, ce type là. Monsieur Tévanian, avouez que vous rêvez que Sarkozy applique son programme dans son versant communautariste ?
Comment la Ligue des droits de l'homme peut-elle militer pour le ministre de l'intérieur en soutenant son projet de droit de vote aux immigrés pour les élections locales ? Croyez vous vraiment qu'on puisse, dans le pays des droits de l'homme et du citoyen, être un électeur sans être éligible ? Croyez vous vraiment qu'un seul point du programme de Sarkozy soit en accord avec les Droits de l'Homme dont vous vous revendiquez ?
Comment Martine (socialiste) Aubry peut-elle, dans sa mairie de Lille, devancer à ce point les projets de loi du ministre de l'intérieur en encourageant les écoles et universités intégristes, en reniant le droit à la mixité et à l'égalité hommes/femmes dans les piscines, qui sont pourtant des lieux publics ? Comment ose-t-elle peser de tout son poids pour qu'un citoyen de la République, Amar Bergham, soit enterré contre sa volonté selon le rite musulman ?
Vous êtes-vous posés la question de savoir quel était le projet politique de Sarkozy, lorsqu'il veut modifier la loi de 1905 pour permettre à l'Etat de financer les religions et lorsqu'il soutient les islamistes de l'UOIF ? Ne voyez vous pas qu'il entend résoudre les problèmes sociaux en renforçant les liens religieux et communautaristes ? Plus de problèmes de tournantes dans les caves : il suffit de laisser les intégristes voiler les femmes. Cette concession, loin de faire honneur aux intégristes, sous-entend que ces gens sont des animaux : qu'ils sont incapables de contrôler leurs pulsions comme des êtres humains normaux, qu'il faut laisser les intégristes voiler les femmes pour apaiser les banlieues. Ces gens sont des animaux, en conséquence, ils ne sauraient comprendre l'enseignement républicain : il leur faut un enseignement religieux, simplifié, adapté à leur esprit simple d'arabe et de noir. Avez-vous pris la peine de lire le magnifique opus du ministre de l'intérieur " la république, les religions, l'espérance " ? Avez-vous compris, vous, antilibéraux communautaristes, défenseurs des opprimés, militants de gauche, combien Sarkozy a en droite ligne l'ambition de rétablir l'opium au peuple en lieu et place d'une politique sociale ? Je te file ta mosquée, je te paye ton imam et tu me lâches avec ton chômage, ton intégration, ta cité qui crame...
Enfin pourquoi dépensez-vous tant d'énergie à attaquer Respublica pendant que Dieudonné, qui a droit à vos ménagements, sert la main de Le Pen et que Sarkozy place des projets odieux et orwelliens sur la répression de la délinquance ? N'avez-vous pas encore compris que le communautarisme et l'intégrisme sont les principaux alliés du néolibéralisme ?
Antoine Grégoire
8 - International
8.1 - Le prix de la liberté
Nous nous sommes habitué-e-s à toutes ces effroyables statistiques, mais la souffrance perdure en Irak.
Selon le journal médical The Lancet, le nombre de morts en Irak - soit le nombre de personnes tuées depuis 2003 - a atteint les 655 000.
Le plus horrible, c'est que ce type de chiffres est devenu on ne peut plus familier. Voilà le constat de trois années d'invasions, d'occupation et de conflits sectaires liés à l'aventure militaire états-unienne.
Voilà donc le prix humain à payer en échange de la "libération" et du renversement d'une dictature. De tels sacrifices en seulement trois ans font partie des chapitres les plus sombres de l'histoire moderne. Le fait que l' Humanité autorise encore une telle barbarie au 21e siècle est un véritable crime.
Quand j'ai su tout cela, j'ai pensé à ces nombreuses femmes devenues veuves, à tous ces enfants qui ont perdu leurs parents et tous ceux qu'ils aimaient. Et ce ne sont pas les seules atrocités qui se déroulent en Irak. La population entière, victime de l'occupation, a été réduite à une série de chiffres et de graphiques.
Au cours de ces trois dernières années, des journalistes m'ont demandé de leur communiquer le nombre de femmes tuées, violées et kidnappées afin d'étoffer leurs articles. Mais je me demande parfois d'où nous vient cette manie de réduire l'étendue des souffrances humaines à de simples statistiques. N'est-ce pas assez de savoir que l'Irak est une zone de guerre, déchirée de toutes parts par la rancune des milices islamistes, pourvue d'une force d'occupation coupable d'innombrables crimes contre l'Humanité, laquelle a abusé de nos droits les plus fondamentaux ?
Lorsqu'on apprend les nouvelles quotidiennes sur les attentats-suicides, sur les affrontements religieux, on est comme anesthésié-e-s, et on garde notre calme. C'est ce que l'occupation a donné : la vie du peuple irakien en est réduite à des statistiques publiées dans les journaux.
Nous sommes pourtant témoins du "nettoyage" ethnique et religieux. Des milices islamistes qui tuent les femmes et attaquent quotidiennement les civils, pour faire leur preuve de leur puissance contre l'occupation et contre les groupes islamistes rivaux. Des viols, des enlèvements et des meurtres des personnes qui ne sont tout bêtement pas nées dans la bonne famille, soit Sunnite soit Chiite. C'est l'occupation qui a laissé place à une atmosphère dans laquelle toutes ces atrocités règnent impunément, et pour cela elles ne peuvent être réduites à de simples séries de chiffres.
La raison fondamentale annoncée par les gouvernements des USA et du Royaume Uni au moment de l'invasion de l'Irak, c'était que leur guerre apporterait la liberté. Pourtant, elle a juste donné la liberté aux milices sectaires de terroriser les civils, d'abuser des femmes et de tuer à volonté. Donner aux sociétés américaines la liberté de piller les ressources de l'Irak. Donner la liberté aux troupes occupantes d'apporter à des villes et villages entiers, tels Falluja et Haditha, un arrêt des raids aériens et des sièges. Tout cela n'a non seulement pas permis la liberté, mais cela a donné le contrôle d'un pays à une bande de voleurs, de chefs de guerre et de tribus dont le seul intérêt est de renforcer ou d'étendre leur propre pouvoir.
Aucune étude statistique ne peut réellement nous dire l'ampleur des douleurs humaines que l'occupation a infligées à l'Irak. Pour mettre fin à ces souffrances, il faut en finir avec l'occupation, avec les criminels qui ont engendré ce lot de catastrophes humaines et avec le système qu'ils représentent.
à Londres
Traduction : Charlotte Ricard
Une interview de Houzan Mahmoud, sur sa jeunesse en Irak, son exil, son engagement pour les femmes irakiennes, se trouve dans le livre de Nicolas Dessaux "Résistances irakiennes / contre l'occupation, l'islamisme et le capitalisme", Éditions l'échappée, collection Dans la mêlée, 124 pages / 10 euros / Isbn 2-915830-10-X.
Houzan Mahmoud
porte-parole de l'Organisation pour la liberté des femmes en Irak,
membre du Conseil central du Congrès des libertés en Irak.
Source : www.solidariteirak.org
Agenda
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jeudi 23 - samedi 25 novembre 06
Rencontres Internationales pour le Droit d'accès à l'eau
Hôtel de région - Place Jules Guesde - Marseille
Programme des journées
Jeudi 23 Novembre
Thème : Vers une gestion publique, sociale et participative de l'eau
Pour cette première journée des Rencontres, les réseaux d'ONG et les régies publiques - avec le soutien de la région PACA - se sont associés pour faire venir en France des acteurs importants de la gestion de l'eau dans le monde. Après le succès des forums parallèles au Forum Mondial de l'eau du Mexique, la société civile cherche à concrétiser un nombre significatif de demandes auprès des institutions nationales et internationales concernant le droit à l'eau et le renforcement des services publics. Des représentants de plusieurs pays ont accepté de venir témoigner de leur expérience et de leurs défis dans les domaines de la gestion de l'eau.
- Atelier 1 : Porteurs d'Eau
- Ateliers 2 : Education à l'eau - Maison régionale de l'eau de Barjols (Var)
- Atelier 3 : Les enjeux mondiaux de l'eau. Cartographie de l'eau
Salle de projection : Projection du Film " Soif ".
Programme des Plénières
9 :00 - Accueil des Participants
9 :15 /10:00 Introduction aux rencontres internationales pour le droit à l'eau par Danielle MITTERRAND et Michel VAUZELLE.
Session 1 - 10:00 / 11 :30 - Succès et défis de la gestion publique Ricardo Petrella - Président de l'aqueduc des Pouilles, Italie Silvano da Costa - Président de l'ASSEMAE, Brésil (Association des régies municipales du Brésil) Paul Raoult - Sénateur, président du SIDEN, France Oscar Olivera - Coordinadora del Agua y de la Vida, Bolivie Vincent Fristot - Président de la Régie des Eaux de Grenoble, France
Session 2 - 11 :30/13 :00 - Participation citoyenne et contrôle social
Maria das Graças - Présidente de la régie de Alagoinhas, Brésil V. Suresh - Conseiller de l'état du Tamil Nadu, Inde Adriana Marquisio - Présidente de la CNDAV, commission pour l'eau et la vie, Uruguay David Barkin, chercheur à l'UNAM - Université Autonome de Mexico Rafael Colmenares - Directeur de Ecofondo, Colombie
Déjeuner
14 :00 /15 :00 - Conférence de Presse
Session 3 - 15 :00/ 17 :00 Partenariats public-public et coopération décentralisée
Olivier Hoedman - CEO - Corporate Europe Observatory David Boys - Responsable section Eau et Assainissement - Internationale de Services Publics Antonio Miranda - Conseiller auprès du Sec. Général de l'ONU sur l'eau et assainissement Jacques Perreux - Vice président pour l'eau et assainissement - Conseil général du Val de Marne Abrahan Grandidyer - Président d'Asica Sur - Association des Comités d'eau de Cochabamba.Bolivie Adam Al Hasan - NCAP - Ghana
18 :00 / 19 :00 - Propositions, agenda et conclusion.
5.2 Vendredi 24 Novembre
Thème : Rencontre avec les Collectivités et régies publiques de l'eau.
Cette première rencontre des Collectivités en régie publique a pour but de faire partager les différentes expériences des élus, des personnels techniques confrontés à la gestion quotidienne des services de distribution d'eau potable, mais également d'échanger avec les acteurs internationaux présents.
Ces échanges visent à poser les bases pour la création d'une association française des collectivités (communes, communautés de communes, communautés d'agglomération) qui gèrent l'eau en régie publique, à l'issue de ces 3 journées. Cette mutualisation des expériences permettra de répondre aux attentes des élus et de leur apporter une expertise dans le domaine de la gestion de l'eau. L'ASSEMAE, association brésilienne de régies publiques, qui regroupe plus de 1.700 régies, présentera son historique et ses outils de coopération.
Ateliers
- Atelier 4 - Reclaiming Public Water Network - Organisation par CEO et TNI
- Atelier 5 - Construire un réseau d'ONG européennes - Organisation par WaterAid
- Atelier 6 - D'usagers à Porteurs d'Eau - Construire une citoyenneté pour l'accès et la gestion
- de l'eau ; Maison régionale de l'eau de Barjols
- Atelier 7 - Matin : Régies : rôle des élus Réalités juridiques et financières. Apres midi : Outils de coordination et intégration entre les régies
Programme des plénières
9 :00 Accueil des invités Présentation des plénières et des ateliers
Session 1 - 9:30 - 12 : 30 - Pour une gestion publique de l'eau potable
- Quelle organisation au niveau national ?
- Quel niveau de décision ?
- Quels outils pour les élus ?
- Quelle structure d'accompagnement ?
Raymond Avrillier, Conseiller municipal, Administrateur de la Régie des Eaux de Grenoble Jacques Drapier, Maire de la commune de Neufchâteau (Vosges) Silvano Da Costa, Président de l'ASSEMAE, Brésil Jean-Luc Bennahmias, Député européen, Conseiller régional PACA Michel Partage, Maire de Varages (Var) Bernard Defaix, Président de l'association Convergences et défense services publics Christophe Castaner, Administrateur, Agence de l'eau Rhône Alpe Corse, Conseiller régional PACA
Déjeuner
Session 2 - 14 :30 - 16:30 -Le rôle et l'apport des collectivités et des ONG dans le financement de l'accès à l'eau
- La Coopération décentralisée
- Quels acteurs et quelle expertise (ONG, collectivités, Ministères) ?
Myriam Constantin, AMGVF/Mairie de Paris Laurent Chabert d'Hière, Directeur - ONG Eau vive Emilio Molinari, Président - Comité pour le contrat mondial de l'eau, Italie Christian Martin, Conseiller régional PACA Margarida Feijó - Vice présidente, Fondation pour une Nueva Cultura del Agua, Espagne
Session 3 - 17:00 - 19:00 - Une gestion sociale et participative de l'eau : perspectives.
Abel Mamani, Ministre de l'eau de Bolivie Henri Emmanuelli, Président du Conseil Général des Landes Christian Bourquin, Président du Conseil Général des Pyrénées Orientales Marcio Nunes - Président de COPASA, régie publique de l'état de Minas Gerais, Brésil Patrick Braouezec, Député, Président de la C.A de Plaine Commune (Seine Saint Denis)
19:00 - Lancement du Mouvement - " Les Porteurs d'Eau "
Intervention d'artistes, écrivains, sportifs et personnalités ayant signé la charte " porteurs d'eau " pour l'engagement citoyen dans le thème de l'eau
5.3 Samedi 25 Novembre
Thème : Eau : Droit Humain et bien commun de l'humanité
Depuis une quinzaine d'années, la problématique de l'eau émerge comme un des grands enjeux pour le futur de l'humanité et de la planète. En 1992, au Sommet de la terre de Rio de Janeiro, des objectifs ont été définis pour l'année 2000, avec comme condition la libéralisation des services d'accès à l'eau et l'assainissement. Le principe retenu, à ce moment là, était que l'eau est un bien économique. Quinze ans après Rio, le constat est terrible : les objectifs du millénaire sont loin d'être atteints, même si on considère la nouvelle date butoir de 2015. La situation de l'accès à l'eau dans les pays du sud, loin de s'être améliorée, s'aggrave et les investissements et les aides, dans ce domaine, loin d'augmenter sont, en fait, à la baisse. Les inégalités de l'accès à l'eau dans le monde ne font que s'aggraver.
Cette dernière journée des Rencontres Internationales pour le Droit à l'Eau a comme objectif de travailler sur un certain nombre de questions concernant l'action des institutions internationales : Quel rôle pour les Nations Unies ? Quels impératifs pour les financements des agences européennes ? Quel rôle pour l'Union Européenne et pour la Banque Européenne d'Investissement ? Des Fondations et des Organisations internationales comme France Libertés, Green Cross International, The Council of Canadian, ACME échangeront leurs réflexions pour parvenir à des propositions concertées en direction de l'ONU et des gouvernements.
Programme
9 :00 - Ouverture
Session 1 - 9 :30 / 11 :30 - Droit d'accès à l'eau - Rôle des Institutions Internationales
Kevin Watkins ou Représentant du bureau HDRO - PNUD Présentation du Rapport HDRO Antonio Miranda / David Boys - Conseil consultatif auprès du SG ONU pour l'eau et assainissement Présentation du WOP - Water Operator Partnership Maggie White - Collectif des ONG pour l'Eau - France Rôle des agences de coopération Européennes et des ONG européennes - Belinda Calaguas - Water Aid Quelle intégration pour les ONGs européennes - Guillermo Garcia Duchini - Avocat, rapporteur de la loi qui a inscrit l'eau comme bien public dans la constitution en Uruguay - L'eau comme bien public : question juridiques
Session 2 - 11 :30 / 13 :30 - Propositions pour une régulation internationale sur l'eau.
Emilio Molinari - Président du Comité italien du Contrat Mondial de l'Eau Présentation du Contrat Mondial de L'eau ; Italie Bertrand Charrier - Vice président de Green Cross International Présentation de propositions pour une Convention Internationale pour le droit d'accès à l'eau Maude Barlow - Blue Planet Project Présentation de la campagne Blue October, Canada William Bourdon - Sherpa - Association de juristes Propositions pour un arbitrage International - Michaïl Gorbachov - Président de Green Cross International. (Message en vidéo conférence) - Danielle Mitterrand - Présidente de la Fondation France Libertés Proposition pour une régulation internationale sur le droit d'accès à l'eau
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vendredi 24 novembre 2006
La République, face aux communautarismes
au Sénat, salle Monnerville, 15 ter rue de Vaugirard 75006 Paris (présenter une pièce d'identité à l'entrée).
Colloque de 13h à 18h, Entrée libre sous réserve de votre inscription sur ce formulaire
Avec :
- Ouverture des débats par Julien Landfried, directeur de l'Observatoire du communautarisme
- Propos introductif de Gérard Delfau, sénateur PRG
- Définition du communautarisme par Pierre-André Taguieff, philosophe, politiste et historien des idées, directeur de recherche au CNRS (CEVIPOF, Paris), auteur de La République enlisée. Pluralisme, "communautarisme" et citoyenneté (Éditions des Syrtes, janvier 2005)
- A propos des politiques de discrimination positive, par André Bellon, initiateur du groupe de réflexion République !, co-auteur du Mémento du républicain (Mille et une nuits, 2006)
- Altermondialisme et gauche radicale face au différentialisme, par Jean-Yves Camus, chercheur associé à l'IRIS, spécialiste des extrémismes politiques, auteur de Extrémisme en France, faut-il en avoir peur ?, Editions Milan (2006)
- Contre la révision de la loi de 1905, par Henri Pena-Ruiz, philosophe, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, auteur de Qu'est-ce que la laïcité (Gallimard, 2003)
- La concurrence des victimes et les lois mémorielles, par Paul Thibaud, initiateur de la pétition "La liberté de débattre", ancien directeur de la revue Esprit
- Multiplier les "phobies" pour pénaliser les débats et réduire la liberté d'expression : l'exemple de la loi dite anti-homophobie, par François Devoucoux du Buysson, co-fondateur de l'Observatoire du communautarisme, auteur des Khmers roses (Editions Blanche, 2004)
- Les ethno-régionalismes et la Charte des langues régionales et minoritaires, par Françoise Morvan, auteur du Monde comme si Nationalisme et dérive identitaire en Bretagne (Babel / Actes Sud, 2005)
- Conclusion des travaux par Patrick Kessel, président d'honneur du Comité Laïcité République
Les débats seront présentés par l'Observatoire du communautarisme et le Comité Laïcité République
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vendredi 24 novembre 2006
Complémentarité entre combat social et combat laïque
"À l'Ét@ge", à Saint-Pierre de la Réunion, angle des rues Barquissau et des Bons-Enfants.
Conférence-débat, animée par Pierre Cassen, du bureau de l'Ufal, membre de la rédaction de Respublica, sur la complémentarité entre combat social et combat laïque
Tél. : 0692 09 58 01.
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samedi 25 - dimanche 26 novembre 06
"la Charte d'Amiens a 100 ans"
à Nérac (Lot-et-Garonne)
cinéma Le Margot, Place du Général de Gaulle 47600Colloque d'histoire
organisé à Nérac, lieu de naissance de Victor Griffuelhes, secrétaire général de la CGT en 1906 et rédacteur de la Charte avec Emile Pouget, par les Amis du Vieux Nérac- Editions d'Albret
Programme du colloque :
1ère séance : Samedi matin 25 novembre
8h30 à 9h : Accueil des participants, présentation du colloque.
Président de séance : Alexandre FERNANDEZ, professeur à l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux III.
9h à 12h : cinq interventions :
- Claude PENNETIER, chercheur au CNRS, centre d'histoire sociale, Université Paris I, directeur de l'édition du dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français : "Victor Griffuelhes et les hommes d'Amiens". - Michel PIGENET, professeur à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, "l'ancrage socio-politique de la Charte d'Amiens". - René MOURIAUX, Docteur d'Etat en sciences politiques, directeur de recherches à la Fondation Nationale des Sciences Politiques ou Cevipof : "le congrès de 1906 et le syndicalisme international". - Jean-Numa DUCANGE, professeur d'histoire-géographie, doctorant à l'Université de Rouen : "Socialistes français et allemands face à la Révolution russe de 1905 : la force de l'analogie à 1789". - Anthony LORRY, bibliothécaire au CEDIAS-Musée social, animateur du site Pelloutier.net : "Anarchisme et syndicalisme avant 1914"
12h à 13h15 : débat à partir des interventions et questions aux conférenciers. Conclusion de la 1ère séance.
13h15 : Repas dans un restaurant de Nérac.
2ème séance : samedi après-midi 25 novembre.
Président de séance : Michel PIGENET, professeur à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne.
14h30 à 16h : trois interventions :
- Serge BIANCHI, professeur à l'Université de Haute-Bretagne, Rennes II et Jacques MACÉ, historien draveillois et biographe de Paul Lafargue : "les grèves de Draveil Vigneux en juin 1908" - Rémy CAZALS, professeur à l'Université Toulouse-Le Mirail : " Pratique gréviste et syndicalisme révolutionnaire : Griffuelhes à Mazamet (1909)" - Jean-Paul DAMAGGIO, enseignant et syndicaliste dans le Tarn-et-Garonne : "Griffuelhes veut activer le syndicalisme du Tarn-et-Garonne 1904-1906 "
16h à 16h30 : Pause
16h30 à 17h30 : deux interventions :
- Alain BOSCUS, professeur à l'Université Toulouse-Le Mirail : "Jean-Jaurès et le syndicalisme révolutionnaire" - David HAMELIN, doctorant en histoire contemporaine à l'Université de Poitiers : "Des oubliés du consensus : les allemanistes porteurs des aspirations de la Charte d'Amiens".
17h30 à 19h : débat à partir des interventions et questions aux conférenciers. Conclusion de la 2ème séance.
19h : Repas le soir dans un restaurant autour de Nérac
3ème séance : dimanche matin 26 novembre
Présidente de séance : Céline PIOT, professeur d'Histoire et de Géographie, doctorante, présidente des Amis du Vieux Nérac.
9h à 11h30 : 5 interventions :
- Anne KLEIN, doctorante en histoire à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne : "le syndicalisme révolutionnaire en images dans la Voix du Peuple" - Jean-François TANGUY, Maître de conférences à l'Université de Haute-Bretagne-Rennes II : "le syndicalisme révolutionnaire vu à travers le roman, roman de J.H Rosny Aîné, "la vague rouge" - Jean-Claude DROUIN, maître de conférences honoraire, Université Michel de Montaigne, Bordeaux III : "Maxime Leroy et le syndicalisme au début du XX° siècle" - Gilles BAILLET, professeur d'histoire, syndicaliste : "L'idéologie anarcho-syndicaliste à travers la revue Le Mouvement Socialiste". - Pierre ROBIN, enseignant, syndicaliste : "les grèves de 1905-1906, illustrées par le durcissement des conflits sociaux dans un département à majorité rurale : le Lot-et-Garonne"
11h30 à 12h30 : débat à partir des interventions et questions aux conférenciers. Conclusion de la 3ème séance.
Repas à 12h 30 : restaurant du château à Nérac, visite de Nérac après le repas (château, maison natale de V.Griffuelhes, Vieux Nérac, bord de Baïse, Garenne...) pour ceux qui le souhaitent.
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vendredi 1 - dimanche 3 décembre 06
4ème UNIVERSITE DE NI PUTES NI SOUMISES
VVF le Normont - La croix Saint Jacques - 91000 Dourdan
Dédiée à Hina SALEEM, victime d'un crime "d'honneur" - Italie - Août 2006
Pour la quatrième année consécutive, le Mouvement Ni Putes Ni Soumises organise son université d'automne les 1 er, 2 et 3 décembre 2006 en région parisienne. Comme chaque année, ce rendez-vous, devenu désormais incontournable, regroupe l'ensemble de nos militants, de nombreuses personnalités et des acteurs de terrain qui font autorité dans le combat pour l'émancipation et l'égalité. Ces trois jours de travaux, de réflexion et d'échange permettront de dégager des propositions et des perspectives afin de lutter contre les violences faites aux femmes.
La montée des obscurantismes, la restauration des "valeurs morales", la désagrégation du contrat et du lien social font peser sur les femmes de graves menaces.
Partout dans le monde, l'égalité des sexes, la mixité, la laïcité sont battues en brèche par les tenants de l'ordre et des traditions archaïques.
En France, les élections présidentielles et législatives seront l'occasion de débattre de la place des femmes dans notre société. Il nous revient d'interpeller nos candidats tout comme l'opinion publique et de proposer des mesures qui endigueront à jamais la dégradation du statut de la femme dans la sphère professionnelle ou privée .
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mardi 5 décembre 2006
Le délit de blasphème
Hôtel du Grand Orient de France, Temple Arthur GROUSSIER, 16, rue Cadet - 75009 Paris
(Metro Cadet ou Grands Boulevards)avec la participation du Comité Laïcité-République, de l'U.F.A.L. , du Mouvement Europe et Laïcité - CAEDEL, des Cahiers de l'Orient et de l'Association Chevalier de la Barre.
- Ouverture : Daniel Morfouace, Premier Grand Maître Adjoint du Grand Orient de France,
- Animation des débats : Daniel Bénichou, Président de l'association du Chevalier de la Barre,
- Caroline Fourest, Journaliste,
- Fiammetta Vienner, Journaliste,
- Antoine SFEIR, Rédacteur en chef des Cahiers de l'Orient,
- Yves PRAS, Président du CAEDEL,
- Jean-Marie KINTZLER, Conseil Scientifique de l'UFAL, Professeur de philosophie,
- André Bellon, Ancien député,
- Conclusion : Jean-Michel Quillardet, Grand Maître du Grand Orient de France.
Contact reservations : En raison du nombre de places limitées, il est préférable de réserver auprès de : Nicole REVIDON au 01.45.23.74.49 ou nicole.revidon@godf-asso.com
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mercredi 6 décembre 2006
Face aux menaces intégristes : défendre la liberté d'expression et la laïcité
Cercle Républicain, 5 avenue de l'Opéra 75001 PARIS
Cap 21 et Madame Corinne LEPAGE ont le plaisir de vous inviter à participer à la soirée débat sur le thème :
"Face aux menaces intégristes : défendre la liberté d'expression et la laïcité"
Participeront au débat :
- André BERCOFF : Ecrivain, journaliste, Président du Press Club.
- Jean Paul BRIGHELLI : Normalien, professeur agrégé de lettres, auteur de "La fabrique du crétin".
- Pierre CASSEN : Animateur de Respublica.
- Chahla. CHAFIQ : Sociologue, et romancière.
- Alain CALLES : Ancien Président du MRAP ( Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples).
- Caroline FOUREST : Ecrivain, rédactrice en chef de Prochoix, auteur avec Fiammetta VENNER de "Tirs croisés"
- Corinne LEPAGE : Présidente de CAP 21
- Michèle VIANES : Présidente de Regard de Femmes
Participation aux frais : 5 euros
Pré-inscription obligatoire pour des raisons de sécurité auprès de Sylviane TROPPER
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jeudi 14 décembre 2006
La violence et les enfants
Salle Victor Jara, Rue Lesire bus 51 arrêt Lesire, à Vaulx-en Velin
L'Ufal du Rhône continue son cycle de conférences sur la violence et les enfants . Cette deuxième conférence aura lieu à Vaulx-en Velin
Seront à la tribune :
- Jean-Claude Santana ( président de L'Union des familles laïques )
- Dominique Ginet ( Psychologue Maître de conférence à Lyon 2 )
- Marguerite Jeger ( Femmes solidaires )
- Un représentant du syndicat des Officiers de police ( UNSA )