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  1. chronique d'Evariste
    1. Le dessous des cartes à Attac, par Évariste
  2. extrême-droite islamiste
    1. Je suis à nouveau menacé de mort, par Mohamed Sifaoui
  3. élections présidentielles 2007
    1. Ne nous trompons pas d'adversaire, par André Locussol
    2. Ségolène Royal par Marc Lambron, par Christian Authier
    3. La candidature de Jean-Pierre Chevènement est nécessaire pour la gauche, par Michel Sorin
    4. Réaction suite à la prise de position de Jean-Jacques Chavigné sur le "pourquoi Royal a gagné", par Jean-Charles Vescovo
  4. Les laïques sur le terrain
    1. "Je veux l'Eglise chez elle et l'État chez lui", par Philippe Tesseron
    2. Réunion publique: Le délit de blasphème au GODF, par ReSPUBLICA
    3. "Face aux menaces intégristes : défendre la liberté d'expression et la laïcité", par Corine Lepage
    4. RASSEMBLEMENTS "POUR LES LUMIERES ET CONTRE L'OBSCURANTISME", par Michèle Vianès
    5. Ploërmel, un espace de non-droit... rural ?, par Chantal Terrieux
  5. débats laïques
    1. Défense de la laïcité par la MAIF avec Henri Pena-Ruiz, par Pierre Baracca
    2. Réponses à trois questions posées dans le numéro 490, par Michel Naud
    3. Voile islamiste et laïcité, par Aimée Toulgoat
  6. combat social
    1. Humiliées, licenciées, elles se révoltent, par Alain Raynal
  7. à voir
    1. Un film en hommage aux luttes des femmes contre les intégrismes., par Jean-Paul Le Marec
  8. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - Le dessous des cartes à Attac

J'ai connu Jacques Nikonoff avant la naissance d'Attac. Je l'avais rencontré en 1997, un soir, en région parisienne, alors qu'il venait de créer une association, " Un travail pour chacun ", et écrit un livre où, chiffres à l'appui, il expliquait le coût du chômage de masse à la société. Ce soir là, j'étais dans la salle, et il animait, à l'invitation d'une organisation locale, un débat sur les retraites. J'avais apprécié la clarté de ses explications, et comment il avait démontré que la fin des retraites solidaires, par répartition, au profit du système par capitalisation, allait alimenter les fonds de pension américains, sujets aux aléas de la Bourse.

J'avais suivi, ensuite, dans un restaurant, la vingtaine de militants, dont Jacques, qui avait choisi, après le débat, d'aller se restaurer, et de poursuivre la discussion, amicalement. J'avais été séduit par la simplicité de cet homme, et sa disponibilité pour amener des précisions, en économiste qu'il est, à ceux qui voulaient tout comprendre, et plus que cela.

J'ai appris, ce soir là, en discutant avec lui, qu'il avait été métallurgiste CGT, avant de passer le concours de l'ENA, de le réussir, et d'aller travailler quelque temps aux Etats-Unis.

Quand il a été nommé président d'Attac, j'ai vraiment été content, convaincu que la maison était en de bonnes mains.

C'est pourquoi, à la veille d'une nouvelle élection à Attac, dans un climat interne délétère et haineux, j'ai été sensible au texte qu'il vient de produire, et, bien qu'il soit long, je conseille à nos lecteurs qui veulent comprendre le fonctionnement de certains gauchistes et communistes communautaristes d'Attac de le lire.

Pour résumer les choses, Jacques, qu'on sent marqué par toutes les attaques personnelles subies, explique clairement le dessous des cartes d'Attac, le rôle trouble d'une partie des collèges des fondateurs, de certaines organisations syndicales, et surtout de tout une mouvance de militants, regroupés autour de Pierre Khalfa, décrit comme le grand coordinateur d'un travail de sape de quatre ans contre la direction Jacques Nikonoff-Bernard Cassen-Michèle Dessenne.

Il démontre les intérêts politiques de ceux qui, souvent membres de fractions de la LCR ou du Parti communiste, souhaitant une recomposition politique autour de José Bové, et un pôle de radicalité, n'avaient pas intérêt à ce qu'Attac continue à devenir ce que la réussite de la campagne contre le TCE a démontré : une association de masse, forte un moment de 30.000 adhérents, capables, par la qualité de ses militants, de produire des textes et de mener des campagnes suffisamment efficaces pour troubler l'argumentation libérale et les projets européens de ses dirigeants.

Il y décrit les connivences, et les appartenances passées et présentes de certains des conspirateurs, pour mieux faire comprendre le fonctionnement de ceux qui ont passé l'essentiel de leur temps, depuis quatre années, à orchestrer des campagnes internes méthodiques, calomnieuses, souvent insultantes et haineuses, contre le trio dirigeant, et ceux qui les soutenaient.

Outre cela, Jacques insiste sur deux faits politiques qui ont profondément divisé la direction, et nous sommes ravis, mais pas surpris, de constater que nous sommes totalement en phase avec lui. Il aborde la question de la laïcité, à travers la venue de Tarik Ramadan au FSE de Saint-Denis, à celui de Londres, qui vit Bernard Cassen se faire insulter par une alliance de trotskistes du SWP anglais et d'islamistes radicaux. Il n'occulte pas les graves désaccords internes lors du débat sur la loi contre les signes religieux à l'école, et l'incroyable texte des " Indigènes de la République ", signé par une partie de la direction d'Attac qui était à l'origine d' " Une Ecole pour tous ".

D'autre part, avec les mêmes arguments que les nôtres, Jacques revient sur les émeutes de novembre 2005, et sur le délire de ceux, toujours les mêmes, qui ont vu dans les incendies des écoles, des centres de santé, des entreprises, des bus et des voitures autre chose que des actes de barbarie, pour y déceler, dans leurs phantasmes, des signes d'une révolte sociale qu'ils furent bien les seuls à voir.

Ce qui impressionne, dans son récit, est l'énergie consacrée par cette fine équipe, et l'absence totale de contrôle démocratique des mandats de quelques-uns. Nombre des dirigeants de la " tendance Khalfa ", pour faire simple, sont issus de l'extrême gauche, et souvent de la LCR, dont un certain nombre sont encore membres. Ils ont, dans leur jeunesse, dénoncé, souvent avec justesse, les agissements des staliniens, dans les structures syndicales, quand ils les contrôlaient, et les instrumentalisaient. Ils ont également, comme le nommé Cours-Salies, quand il était journaliste à " Rouge ", ou bien animateur de l'opposition interne à la CFDT, avant de devenir une des têtes pensantes d' " Alternatives citoyennes " et un " Indigène de la République ", écrit des textes remarquables sur le rôle parasitaire de la bureaucratie syndicale, et son influence dans le maintien du statu quo social.

Le moins qu'on puisse dire est qu'ils ont beaucoup appris de ces bureaucrates, et que les élèves ont dépassé les maîtres, aujourd'hui, pour le plus grand malheur d'Attac, dont ils sont les véritables fossoyeurs, pour de minables intérêts de boutiques politiciens pour certains, et d'ego pour d'autres.

Soutiens de l'extrême droite islamiste, voire les manifestations de l'été dernier avec le Hamas ou le Hezbollah, fossoyeurs d'une association de masse comme Attac, ces communautaristes de gauche et d'extrême gauche démontrent par leur pratique quotidienne ce que Respublica dénonce à longueur de colonnes depuis des années : l'alliance de libéraux et des communautaristes, contre les classes populaires (dont ils ne savent rien) et la République.

Il est normal qu'ils soient bichonnés par le système, qui leur offre des conditions militantes et des postes qui devraient interroger nombre de militants syndicaux et associatifs qui ne bénéficient pas de telles largesses.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - extrême-droite islamiste

2.1 - Je suis à nouveau menacé de mort

Je tiens à informer l'opinion publique que je viens de saisir la section antiterroriste du Parquet auprès du Tribunal de Grande Instance de Paris pour porter plainte pour menaces de mort, appel au meurtre et incitation à la haine. Ma plainte vise trois sites Internet francophones sur lesquels je suis clairement désigné comme "apostat", ce qui équivaut à une condamnation à mort dans l'idéologie islamiste. Il est d'ailleurs clairement écrit : "Sifaoui: on t'aura...Tu ne pourras pas retarder ton heure".

Sur un autre site francophone, un internaute lançait " il n'y a personne qui veut lui donner une balle dans la tête ". Ce message a été posté au lendemain de ma participation au meeting organisé à Toulouse pour le soutien au philosophe Robert Redeker. Ce genre de messages est inacceptable dans une République. Raison pour laquelle outre une condamnation, je demande à la justice d'interdire ces sites Internet qui propagent des idées de haine et de violence. Pour plus d'informations : mohamed-sifaoui.over-blog.com

Mohamed Sifaoui

3 - élections présidentielles 2007

3.1 - Ne nous trompons pas d'adversaire

Le PCF n'est ni à droite ni dans le giron du PS

Je crois que l'on est en train de se tromper de combat et de cible. Le parti communiste n'est à ce que je sache ni dans le camp de la droite ni même allié au PS. Je le dis d'autant plus facilement que je suis non-encarté, que je n'ai jamais appartenu à aucun parti politique ni organisation syndicale, mais j'ai été touché par la grâce quelques mois avant un certain 29 mai.

Nous avons besoin du parti communiste, ne nous voilons pas la face, non seulement pour obtenir les 500 signatures mais aussi pour la conviction de leurs idées mise au service des travailleurs et des citoyens.

Ils nous apportent leur aide sous toutes ses formes, leurs moyens, leur expérience politique et du terrain. Sans les militants communistes nous ne sommes rien. Il est donc tout à fait légitime qu'ils revendiquent une place dans le rassemblement, il est logique que compte tenu de ce que je viens de dire qu'ils postulent à l'investiture du rassemblement antilibéral. Pour avoir discuté avec plusieurs d'entre eux, ils n'ont pas de velléités d'imposer leur candidate, Marie-George Buffet, même si certains peuvent mener un combat d'arrière-garde. Je pense qu'une majorité d'entre eux est prête - on l'a vu dans les votes de collectifs locaux - à accepter le choix d'un autre candidat, conscients de la difficulté de la situation. Je crois qu'ils veulent juste être respectés pour tout ce qu'ils ont fait depuis des décennies pour la cause et la condition ouvrière et tout ce qu'ils ont apporté au mouvement social. Acceptons leur attitude, comprenons-les plutôt que de tirer à boulets rouges sur leurs dirigeants. Je sais qu'ils sont assez grands pour se défendre tout seuls mais ne les humilions pas comme certains tentent de le faire actuellement dans la plus grande irresponsabilité.

Je voudrais savoir parmi tous ceux qui les critiquent, quels sont ceux qui ont eu le courage il y a vingt, trente ou quarante ans, d'aller défendre les libertés au-delà du rideau de fer, en affrontant le communisme dans son fief. J'ai eu cette audace au cours du Printemps de Prague en 1969, mais cette époque est révolue. Le monde a changé. Il faut faire table rase des erreurs du passé qui ont fait l'objet d'autocritiques, et que celui ou celle qui n'a rien à se reprocher dans sa jeunesse ou son parcours politique leur lance la première pierre.

Si certains n'ont pas compris cela, c'est qu'ils n'ont pas encore atteint l'âge de raison et qu'ils ne sont pas mûrs ni prêts à participer à un rassemblement de toutes les forces antilibérales de gauche.

André Locussol Coordinateur Collectif Rueil Garches St Cloud

Source : www.alternativeagauche2007.org

3.2 - Ségolène Royal par Marc Lambron

On sait que les écrivains sont souvent les meilleurs observateurs et conteurs de la comédie politique. Avec un récit écrit sur le vif, Mignonne, allons voir..., Marc Lambron donne sa version du phénomène Royal. Entretien avec l'auteur des Menteurs...

On vous connaît pour vos romans. Pourquoi vous intéresser aujourd'hui à Ségolène Royal ?

Marc Lambron. Ce qui m'étonne c'est que les écrivains français ne soient pas plus attirés ou amusés aujourd'hui par la comédie politique. Il y a une tradition littéraire de l'intervention politique qui remonte au XVIIIe siècle avec le libelle, le pamphlet ou l'apologue. Pour ma part, j'ai été très intrigué au premier semestre 2006 de voir que chaque fois que Ségolène Royal prenait une position se démarquant du dogme nécrosé du parti - de l'encadrement militaire des délinquants à la remise en cause des 35 heures - les sympathisants du PS comme l'opinion en général applaudissaient. Je ne croyais pas cela possible. Ensuite, durant l'été dernier, en parlant avec des socialistes de plus ou moins haut rang, j'ai été impressionné par la violence et la haine qu'elle suscitait chez "ses amis". Royal a procédé à une sorte de putsch en faisant bouger le vieux PS. Or, cette mutation ne s'est pas faite au nom d'un programme, mais sur le profil d'une personne. D'où l'idée de faire une radiographie de Ségolène : d'où vient-elle ? Qui est-elle ? Pourquoi elle ?

"Elle joue le pays réel contre le pays légal", peut-on lire dans votre livre. Cela a-t-il été l'une des clés de son succès ?

Marc Lambron. L'une des clés de son succès réside dans les gueules de bois répétées de la gauche en France. Il y a eu d'abord la chute du Mur en 1989, en ce sens que la révolution soviétique était la fille de la révolution française. Dans un pays où le PC a représenté jusqu'à 25% de l'électorat, la fin de l'utopie communiste a été rudement ressentie. Le deuxième événement est la révélation du passé de François Mitterrand, de sa francisque et de ses relations avec René Bousquet. Les chaisières de la vertu sont tombées de leurs chaises. Puis, il y a eu 2002 et ce résultat inouï qui a vu le PS devenir le troisième parti français derrière le FN. Enfin, il faut citer la fracture interne au PS lors du référendum sur la Constitution européenne. Cela fait beaucoup. Si François Hollande, garant de la culture politique du PS, a tenté de maintenir les morceaux du parti et son architecture pyramidale, sa compagne s'est mise à parler une autre langue, plus pentecôtiste que socialiste. Elle prend le parti sans chercher à conquérir la base, mais en passant par les marges : les sondages, les blogs, la démocratie d'opinion, la personnalisation... Dans ce paysage dévasté de la gauche, Ségolène n'a pas cherché à raisonner, mais à rayonner. Elle ne s'est pas située dans un discours de compétence, mais de transcendance. Cette femme en tailleur blanc immaculé, sur lequel chacun peut projeter ses doléances ou ses "désirs d'avenir", pose entre la Vierge et la mère consolatrice. Elle évoque aussi des archétypes très anciens simplement avec son nom qui nous renvoie aux rois et reines guérisseurs. Je crois que tout cela opère autour de Ségolène Royal. Elle parle comme un chrétien charismatique et un évangéliste pentecôtiste. Elle use d'un langage secrètement religieux à un pays en mal de croyance. Le secret du succès de Ségolène est plus à chercher dans les vitraux de la cathédrale de Reims que dans les écrits de Jules Guesde.

Vous évoquiez son tailleur blanc. Face à son apparence BCBG, simple mais sans ostentation, on a Sarkozy et ses lieutenants - Estrosi, Hortefeux...- qui évoquent plutôt les Soprano ou Les Affranchis de Scorsese...

Marc Lambron. La mode joue évidemment en politique. Sarkozy a abandonné les blazers à boutons dorés pour se faire habiller en Dior par Heidi Slimane. Même si c'est lié en partie à son fonction de ministre de l'Intérieur, Sarkozy n'apparaît jamais qu'entouré d'hommes : gardes du corps, lieutenants, conseillers... C'est une sorte de GIGN politique avec un gros parti derrière et un programme. En face, il y a une femme qui séduit les Français par son allure svelte, élégante et simple. Il ne faut pas sous-estimer cela.

Ségolène Royal semble marier la tradition et la modernité, des valeurs de droite et des valeurs de gauche...

Marc Lambron. L'un des angles d'attaque du virus Ségolène est son rapport avec la tradition et la droite. La gauche socialiste, lorsqu'elle se choisit des champions susceptibles de gagner comme François Mitterrand ou Ségolène Royal, va chercher des gens nés dans la droite catholique la plus conservatrice. Tandis que les protestants comme Rocard ou Jospin n'y arrivent pas. C'est comme si le socialisme passait un pacte avec le conservatisme. Ségolène a une structure de pensée assez indemne de culture marxiste comme de culture libertaire. C'est pour cela que la droite s'inquiète des empiètements de Ségolène sur ses terres. Elle a une "façon d'être de droite", comme le dit Pierre Bourdieu dans cet entretien de 1999 récemment exhumé.

Votre livre s'ouvre sur une rumeur qui faisait de Ségolène Royal une fille cachée de François Mitterrand. En revanche, on peut sans doute affirmer qu'elle est sa fille politique.

Marc Lambron. La rumeur est fantaisiste, mais la filiation politique est probante. Au-delà de leur origine conservatrice commune et du fait qu'elle travailla à l'Élysée sous Mitterrand, tous deux ont une vocation de rassemblement. Enfin, la chose la plus importante qui les relie est leur capacité à raconter une histoire. Ils s'inscrivent dans la fable nationale. Ce sont à certains égards des personnages de fiction. On a envie de tourner avec eux la page suivante pour découvrir la suite du roman national. Ce que ne suscitaient pas Fabius, DSK, Martine Aubry ou Jack Lang. Or, la politique repose aussi sur des récits anciens...

Toujours dans cette filiation, le slogan de "l'ordre juste" peut sembler la version 2006-2007 de "la force tranquille".

Marc Lambron. "L'ordre juste" est une formule de Saint Thomas d'Aquin qui fut reprise dans une encyclique de Benoît XVI... Je crois que la succession des mots induit une hiérarchie : l'ordre vient en premier. En effet, cela renvoie à la formule de François Mitterrand et à un certain enracinement alors même que, par ailleurs, on loue sa modernité.

Comment voyez-vous la suite ?

Marc Lambron. Mon livre spéculait sur la victoire de Ségolène au sein du PS. Je pensais qu'elle massacrerait les éléphants du PS à la manière d'Uma Thurman dans Kill Bill. Pour la suite, je suis partagé entre deux possibilités. Soit elle se laisser reprendre et emprisonner par les tentacules du vieux parti ; soit elle continue son échappée déliée de tout engagement. Le flou opportun qui l'a servie jusque-là peut-il se maintenir face à un Sarkozy qui, lui, sera un candidat de programme qui opposera le réel et l'expérience au charisme de Ségolène ? L'électorat restera-t-il dans cet état d'hypnose providentialiste un peu ludique ou bien le principe de réalité l'emportera-t-il sur le principe de plaisir ?

Mignonne, allons voir..., Grasset, 195 p, 14,90 euros.

Christian Authier

Source : www.lopinion.com Article paru dans l'édition du Vendredi 24 Novembre 2006

3.3 - La candidature de Jean-Pierre Chevènement est nécessaire pour la gauche

Bonjour Evariste !

Pourquoi écrire qu'il n'y a personne, à gauche, pour représenter le combat républicain et laïc de ReSPUBLICA ?

La candidature de Jean-Pierre Chevènement est bien réelle et repose sur des bases beaucoup plus claires et solides qu'il y a cinq ans. Je m'associe pleinement à ce qu'a écrit Michel Pillier (avec qui je souhaite échanger) et je pense que les conditions sont réunies, cette fois-ci, pour que le candidat de l'espoir républicain puisse rassembler la gauche républicaine.

C'est l'intérêt de la gauche dans son ensemble qu'il y ait, à côté de la candidate du PS, et en bonne entente avec elle, un candidat de la trempe de Chevènement qui ait une capacité d'exercer les responsabilités du pouvoir, et qui puisse indiquer clairement le chemin qui conduit au redressement national et républicain du pays, lequel passe nécessairement par la réorientation de la construction européenne.

Le PS et la gauche ont besoin de Chevènement et de son logiciel républicain antilibéral pour affirmer leur crédibilité politique aux yeux du peuple français. C'est pourquoi je suis persuadé que c'est autour de Royal et de Chevènement que la gauche, forte de ses diverses sensibilités, peut se rassembler, gagner en 2007 et réussir ensuite, car c'est bien le seul véritable objectif.

Je te renvoie à l'article, ci-joint, que chacun peut trouver sur http://mrc53.over-blog.com.

J'y ajoute le texte de présentation de ses trois priorités et de ses vingt chantiers, lors de la conférence de presse du candidat républicain le 13 novembre dernier.

Merci de signaler aux lecteurs de ReSPUBLICA l'existence de ce blog de la gauche républicaine en Mayenne.

Avec mes encouragements pour continuer et faire vivre ce journal en ligne si vivant et intéressant que tu animes fort bien.

Amitiés.

Michel Sorin

3.4 - Réaction suite à la prise de position de Jean-Jacques Chavigné sur le "pourquoi Royal a gagné"

Sans remonter jusqu'à la chute du mur de Berlin (quoique nous pourrions également y trouver des raisons), la victoire de Mme Royal, en interne (cela ne vous rappelle rien... en interne la victoire du OUI et dans le cadre d'une élection - souveraineté populaire - victoire du NON) est avant tout du à la non volonté de nombreux responsables socialistes du NON (dont Emmanuelli, Filoche, et en l'occurrence ici notre ami JJ Chavigné) de ne pas s'unir dans une et même motion.

"Fabius est de droite" entendait-on de la part de ces "gauchistes" de NPS.

"Ne soutiens pas Fabius, car la vrai gauche au PS c'est NPS" ai-je même entendu de la part d'un ancien président de l'UNEF maintenant membre suppléant du CN du PS.

De plus attendre le dernier moment pour in fine soutenir Fabius n'a pas crédibiliser l'argumentaire développé - vous me direz, avec raison, que mieux vaux tard que jamais - ... et que dans ce cadre le non choix d'Henri Emmanuelli a été catastrophique pour tous les camarades de son entourage. Lui même s'en sortant bien puisque qu'il avait négocié avant sa place et son territoire.

Cette façon de contorsionner les faits pour en récrire l'histoire est particulièrement peu "rigoureux" et manque cruellement d'une ligne politique directrice et stable.

Privilégier les intérêts de sa petite boutique ("voter NPS c'est mieux et on est de gauche nous) hier, sont des arguments du même ordre que ceux qui consistent à ne pas participer maintenant aux collectifs unitaires et populaires de la gauche anti-libérale sous prétexte que l'on va faire changer Mme Royal.

"Vous aller voir, ce que vous aller voir, ... nous la vraie gauche du PS - sous entendu, vous de Trait d'union , de PRS, ... vous n'en êtes pas - on va lui en faire voir"... peut-on entendre maintenant.

C'est une aimable plaisanterie... autant Jean Jacques Chavigné et Gérard Filoche d'ailleurs aussi sont de très bon "techniciens" et développent un argumentaire précis et rigoureux sur les retraites, ... autant ils sont incapables de s'extrairent de leur querelles boutiquières (et de personnes d'ailleurs) et d'adopter une ligne politique et stratégique claire et audible par le plus grand nombre.

Oui le PS a été transformé par cette campagne d'adhésion, à Paris et en province, le nier est contre productif dans la prise en compte des rapports de force actuels

Mon sentiment à cette heure est que nous (les socialistes anti-libéraux et républicains, celles et ceux qui ont soutenu en conscience L. Fabius) devons avant toutes choses poser des actes de résistance. La reddition sans délai ni combat de ce qui reste de la "gauche du PS" (ici représenté par JJ Chavigné) ne peut qu'aggraver les choses en encourageant les vainqueurs d'hier à poursuivre la mutation brutale du PS en parti blairiste.

J'appelle donc les socialistes antilibéraux et républicains à résister à cette tentation du découragement et à participer activement dans le cadre des collectifs unitaires de la gauche antilibérale aux renouvellements des pratiques politiques et des objectifs de la gauche.

n.b. effectivement Jean-Luc Mélenchon et les autres camarades de Trait d'Union présent au BN et au CN du PS se sont abstenus lors de vote sur le projet.

Jean-Charles Vescovo prs67.over-blog.com/

4 - Les laïques sur le terrain

4.1 - "Je veux l'Eglise chez elle et l'État chez lui"

Mercredi 29 novembre, à Sainte Suzanne (la Réunion).

Troisième conférence de Pierre Cassen, porte Parole de l'U.F.A.L (l'Union des FAmilles Laïques)

Pour sa troisième conférence dans notre île, Pierre Cassen avait choisi le thème : " Lier le combat laïque au combat social ". Après nous avoir résumé les grandes lignes du combat laïque et les raisons d'exister de l'UFAL, Pierre Cassen a tenu à démystifier l'idée que la laïcité serait un grand chaudron où les religions vivraient en bonne harmonie et ensemble. Il a rappelé à plusieurs reprises la phrase célèbre que Victor Hugo fit "Tonner" le 15 janvier 1850 du haut de la tribune de l'Assemblée National lors de la discussion sur le projet de loi Falloux[1] sur l'enseignement :

"Je veux l'Eglise chez elle et l'État chez lui" (la citation exacte de Victor Hugo étant "En un mot, je veux, je le répète, ce que voulaient nos pères, l'Église chez elle et l'État chez lui".)

C'est ainsi que Pierre Cassen résume le mot "laïcité", en appuyant sur l'évidence qu'il ne peut exister plusieurs laïcités.

Pour le porte-parole de l'UFAL, on ne peut pas dissocier le combat laïc du combat social sauf à accepter de vivre à la façon anglo-saxonne. La laïcité est basée sur la solidarité et le système de retraite français en est le meilleur exemple. Ce sont les générations les plus jeunes qui payent pour les anciens. Il est évident que c'est grâce à la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat que le système français a su développer les services publics. C'est sur cette base où l'on ne parle plus "charité" mais "partage" que s'est construit le programme du Conseil National de la Résistance. Pierre Cassen appuie son argumentation en une phrase-choc : "On ne peut pas jouer sa retraite en bourse ! ". Le programme politique de l'UMP et la politique menée par son président Nicolas Sarkozy est claire. En voulant réformer la loi de 1905, le Ministre de l'Intérieur ne pense qu'à une chose, faire tomber le premier bastion du système républicain français basé sur la solidarité. La première offensive des ultra-libéraux de l'UMP a été de renforcer par décret en 2004 le Concordat[2] appliqué en Alsace Moselle. Le décret précise que désormais tout comme l'étaient déjà les prêtres, les Imams seront des salariés de l'État. Le grand rêve de Nicolas Sarkozy est de pouvoir rendre applicable le système de Concordat d'Alsace Moselle dans toute la France. Ce serait le premier pas vers une déréglementation de l'ensemble de notre système basé sur l'égalité des chances. Les laïques, qui ont jusqu'à présent, laissé faire, doivent s'organiser pour faire front au démantèlement de notre République et ce sera un des enjeux des prochaines échéances électorales. Le combat laïc doit être mené sur deux fronts, Philosophique et social. La base de l'anti-laïcité c'est l'inégalitarisme. On le voit très bien avec le Ministre de l'Intérieur qui est un grand admirateur du système Américain où plus de 50 millions de personnes vivent sans aucune protection sociale. Nicolas Sarkozy s'appuie sur toutes les religions pour mettre en place son ordre nouveau. En métropole, c'est sur l'islamisme qu'il compte pour revenir aux valeurs d'avant 1905. L'Eglise Catholique a vu l'opportunité de revenir dans les écoles et dans le jeu politique par le truchement de la porte entrebâillée par le président de l'UMP. On ne compte plus les entailles faites à notre communauté d'esprit et de fraternité. L'Eglise tente de récupérer les fondements de la laïcité qui ne lui appartiennent pas, elle voudrait imposer le "vivre entre religions" plutôt que le "vivre ensemble", excluant ainsi de fait tous les athées, libres penseurs et agnostiques. Pierre Cassen a abordé la problématique du groupe de dialogue interreligieux.

Il pense qu'il est toujours préférable de voir des religions parler entre elles, c'est toujours mieux que de les voir s'entretuer comme au Liban. Mais il ne faut pas que les religieux oublient que si leur organisation existe, c'est parce qu'un jour des hommes ont décidé de la séparation des Eglises et de l'Etat. Dans les pays où la religion est d'Etat, seule la pensée religieuse a droit de citer.

Il a mis en avant l'exemple de la Pologne où l'avortement est interdit et où sur les murs fleurissent à nouveau comme aux pires temps, des images de foetus avec écrit dessous "Assassins". Il a rappelé que c'était en Europe et pas ailleurs ! Il a été également fait mention du Portugal et de l'Irlande, mais aussi de la Turquie, fausse république laïque ainsi que de l'Arabie Saoudite où tout particulièrement les femmes sont le plus visées par la religion d'Etat. Car personne ne peut ignorer que les premières victimes de toutes les religions, ce sont avant tout les femmes et seule une société laïque peut empêcher les dérives et injustices faites aux femmes. L'UFAL reçoit régulièrement des encouragements des femmes de ces pays qui sont autant d'oppresseurs. Le voile et la Burka ne sont pas, et il faut le marteler, des signes religieux mais bien des outils d'asservissement des femmes. Cassen s'en est pris à la commission voulue par Nicolas Sarkozy "La commission Machelon" qui est à l'origine du plan du président de l'UMP pour démanteler la loi de 1905. N'oublions pas que monsieur Machelon, fervent partisan de Nicolas Sarkozy, est de ceux qui voudraient que soit inscrit dans les textes le rôle positif de la Colonisation. Cela rentre dans la même politique d'un libéralisme débridé et sans vergogne. Il est tout de même étrange que notre département soit le seul des DOM TOM à prétendre que "vivre ensemble" c'est "vivre entre religions", alors que les attaques répétées contre la laïcité à La Réunion sont porteuses d'inégalités et d'un retour en arrière, le temps où la décision politique se prenait à l'Eglise.

Le mot de la fin, c'est un des intervenants à cette grande réunion contre l'obscurantisme qui me l'a suggéré. Un chrétien d'origine Malbaraise a dit en substance ceci : "Je n'ai pas besoin des contribuables pour renforcer ma foi et il faut sortir les élus des lieux de culte!".

Ne serait-ce pas là la plus belle définition de la laïcité ? Qui de plus est apportée par un homme de foi.

Notes

[1] 1850, la loi Falloux impose l'instruction religieuse dans le programme de toutes les écoles et une prière précède et termine chaque journée de travail des élèves.

[2] 1801, Concordat qui annule la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

Philippe Tesseron www.espaceblog.fr/teletesseron/

Source : Témoignages, journal du Parti communiste réunionnais

4.2 - Réunion publique: Le délit de blasphème au GODF

Hôtel du Grand Orient de France, Temple Arthur GROUSSIER, 16, rue Cadet - 75009 Paris (Metro Cadet ou Grands Boulevards), Mardi 5 décembre 2006

avec la participation du Comité Laïcité-République, de l'U.F.A.L. , du Mouvement Europe et Laïcité - CAEDEL, des Cahiers de l'Orient et de l'Association Chevalier de la Barre.

Ouverture : Daniel Morfouace, Premier Grand Maître Adjoint du Grand Orient de France,

Animation des débats : Daniel Bénichou, Président de l'association du Chevalier de la Barre,

Conclusion : Jean-Michel Quillardet, Grand Maître du Grand Orient de France.

Contact reservations : En raison du nombre de places limitées, il est préférable de réserver auprès de : Nicole REVIDON au 01.45.23.74.49 ou nicole.revidon@godf-asso.com

ReSPUBLICA

4.3 - "Face aux menaces intégristes : défendre la liberté d'expression et la laïcité"

Mercredi 6 décembre 2006 20 heures Cercle Républicain, 5 avenue de l'Opéra 75001 PARIS

Cap 21 et Madame Corinne LEPAGE ont le plaisir de vous inviter à participer à la soirée débat sur le thème :

"Face aux menaces intégristes : défendre la liberté d'expression et la laïcité"

Participeront au débat :

Participation aux frais : 5 euros Pré-inscription obligatoire pour des raisons de sécurité auprès de Sylviane TROPPER

Corine Lepage ancienne ministre

4.4 - RASSEMBLEMENTS "POUR LES LUMIERES ET CONTRE L'OBSCURANTISME"

Samedi 9 décembre A LYON

  • 14h devant la librairie Tawhid, 8 rue Notre Dame Lyon 6ème
  • 15h à 17h Mairie du 6ème arrondissement

Hani Ramadan a choisi le 9 décembre, jour anniversaire de la loi de séparation des églises et de l'Etat, pour venir donner son 2ème " cours " du cycle de 3 ans de sciences islamiques sur le thème de la "purification" organisé par l'Union des Jeunes Musulmans, à la librairie Tawhid dans le 6ème arrondissement de Lyon.

Laisser de tels prédicateurs enseigner, dans une mosquée ou un centre coranique, l'idéologie totalitaire de la sharia, contraire aux principes constitutionnels de laïcité et d'égalité en droit des hommes et des femmes, c'est abandonner nos compatriotes et les personnes vivant sur le territoire, de confession ou de filiation musulmane, à subir leur endoctrinement.

Dans le même temps, en France, un philosophe Robert Redeker est obligé de se cacher en raison de menaces proférés contre lui par le cheikh Qaradawi, dont les écrits sont publiés par la librairie Tawhid. Le rédacteur en chef de Charlie Hebdo est poursuivi pour avoir publié des caricatures de Mahomet.

Nous appelons toutes les personnes qui ne tolèrent pas l'intolérable à participer le 9 décembre à un rassemblement à 14h devant la librairie Tawhid, 8 rue Notre dame 69006 Lyon où se déroulera un évènement artistique, une réunion publique de 15h à 17h "Pour les Lumières, contre l'obscurantisme" à la mairie du 6ème arrondissement 58 rue de Sèze 69006 Lyon,

La lettre pétition au ministre de l'Intérieur a reçu plus de 1 500 signatures. Les intervenants exprimeront ce vaste mouvement, notamment :

Yvette Roudy, Corinne Lepage, Salika Wengler, (Présidente des femmes parlementaires de Genève et présidente de Ni putes ni soumises Genève), Mohamed Sifaoui, (journaliste, écrivain), Sabiha Ahmine, (adjointe au maire de Lyon), Pierre Cassen (Respublica), Fabien Pic, (Jeunes radicaux de gauche), Esther Fouchier, (Forum femmes méditerranée), Mohamed Kanchi, (universitaire, militant laïque), Alia Sebti Moschetto, (écrivain), Philippe Granarolo, philosophe, Simon Archipenko, République Moderne, Nicole Thuet, Collectif 13 droit des Femmes, Robert Albarèdes, Les laïques en réseau, Monique Bouaziz, association de femmes de l'Europe méridionale, Marc Howitcz, Egale, Véronique Callut, MRC, Messaoud Bourras, militant laïque, auteur, Mireille Popelin (Ufal), Philippe Namias Laïcité Ecologie Association...

En lien avec la manifestation de l'après-midi, Pierre-Yves GINET et l'association Femmes ici et ailleurs organisent une visite guidée et commentée de la superbe exposition de photos "Elles : exister, résister, ici et ailleurs" le 9 décembre à 10h30. (Inscription nécessaire regardsdefemmes@chello.fr).

Michèle Vianès Présidente de Regards de Femmes
Auteur de " Un voile sur la République " Stock, et " Les islamistes en manoeuvre Silence, on manipule "
Editions Hors Commerce

4.5 - Ploërmel, un espace de non-droit... rural ?

Le projet du Maire de Ploërmel, Paul Anselin, d'ériger une statue du défunt pape Jean Paul II sur une place publique (la place Jean Paul II), grâce à des financements publics (130 000 euros budgétisés)s'est concrétisé dimanche dernier.

Un camion russe est arrivé. Une statue géante a été déballée . Les blocs des piliers de l'arche se sont alignés sur le bitume. Une énorme croix destinée à surplomber l'ensemble a rejoint le tout.

Dimanche matin, les ouvriers, au mépris du respect du jour du seigneur, ont commencé les travaux. Des ouvriers russes, mais aussi les ouvriers de la Commune.

Vers 18 h, ils sont laissé la place à des vigiles, avec leurs chiens, chargés de protéger le lieu toute la nuit.

Lundi, les travaux se sont poursuivis et en soirée, l'ensemble était monté.

Qu'en est-il du respect de la loi de 1905 à Ploërmel ?

Il paraît en effet manifeste que l'article 2 de la loi précisant qu'"La République ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimés des budgets de l'état, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes." est bafoué.

Il en est de même pour l'article 28 qui mentionne : " Il est interdit à l'avenir, d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelques emplacement public que ce soit (...) ". La croix culminant à presque 9 m en est la preuve flagrante.

Nous avons créé un Collectif à Ploërmel pour tenter d'empêcher l'installation. Depuis plusieurs semaines nous oeuvrons pour que la loi s'impose, et multiplions les actions médiatiques et juridiques.

Une première manifestation contre l'installation de la statue a été organisée le 18 novembre à Ploërmel.

Nous nous sommes entourés d'avocats et d'avoués pour que nos actions juridiques soient conformes aux codes de procédures, et devrons donc engager des frais.

L'urgence caractérisée par la matérialisation rapide de ce projet nous incite à en référer aux organisations soucieuses, comme nous, du respect de la loi et de la liberté de conscience.

Nous ne doutons pas que cette violation du principe de Laïcité heurtera votre sens de la Laïcité.

Nous souhaitons voir s'afficher la volonté nationale de combattre ce genre d'exaction et demandons donc que votre organisation se prononce sur :

D'autres mobilisations seront nécessaires, très rapidement, et le Collectif espère une forte implication de tous.

Le 10 décembre 2006, à 15 h (lieu à préciser, proche de Ploërmel), rassemblement / débat :

Pour signer la pétition en ligne : http://www.mesopinions.com

Contact : guillaume.veguer@wanadoo.fr

Chantal Terrieux UFAL-29
www.ufal29.infini.fr

5 - débats laïques

5.1 - Défense de la laïcité par la MAIF avec Henri Pena-Ruiz

Après avoir déjà organisé en 2005 une tournée française de conférences avec Pena-Ruiz sur "la loi de 1905", la Société d'assurance mutuelle La MAIF récidive actuellement avec une série de conférences sur "L'école laïque, l'école de la liberté".

Jeudi 30 novembre, Henri Pena-Ruiz animait donc une conférence-débat à la salle du Gymnase à Lille, devant 500-600 personnes.

Le représentant de la MAIF a signalé que la MAIF fait tourner cette conférence en France parce que la laïcité fait partie de sa charte constitutive. En somme la pub disant que "la MAIF est une mutuelle militante" est donc confirmée !

H. Pena-Ruiz a montré que l'Ecole publique laïque était la seule Ecole de la liberté parce qu'elle protégeait les enfants des pressions spirituelles (religions, athéisme), que la liberté y enseigne et y est enseignée.

laïcité et Université

Lors du débat, j'ai demandé à Henri Pena-Ruiz s'il était favorable à l'extension de la loi de mars 2004 à l'Université. Il a dit OUI. Il a signalé que, lorsqu'il siégeait à la Commission Stasi, il avait demandé l'extension de la laïcité à l'Université, mais qu'il avait été minoritaire sur ce point. Il en a conclu qu'il y avait donc encore du travail à faire.

Rapport Machelon

H. Pena-Ruiz a insisté sur les dangers du rapport Machelon qui, s'il était appliqué, supprimerait l'article 2 de la Loi de 1905, donc mettrait fin à la séparation de l'Etat et des Eglises. En effet, ce rapport préconise que l'Etat finance les cultes. Il a signalé que Sarkozy était favorable à ce rapport.

Les islamo-gauchistes se trompent

Il a montré aussi comment les islamo-gauchistes, une partie de l'extrême gauche, se trompent en ne défendant pas la laïcité parce qu'ils postulent que les ennemis des Etats-Unis sont forcément ses amis.

Pena-Ruiz s'est dit moyennement optimiste:

Pierre Baracca

5.2 - Réponses à trois questions posées dans le numéro 490

Cher Pierre Cassen,

Tu considères qu' "il faudrait que les camarades qui contestent le côté laïque de ces revendications répondent précisément aux trois questions" ; je pense avoir compris que je fais partie de ces camarades, je répondrai donc avec plaisir à ton appel à éclaircissement.

Question 1 : " Pensent-ils que s'opposer au voile intégral dans la rue, comme le réclame certaines féministes, est une position non laïque, et liberticide ? "

Deux questions en une ; mes réponses personnelles sont :

Oui c'est une revendication qui n'est pas du champ de la laïcité.

Oui c'est une revendication liberticide.

Je rajouterai qu'il est légitime et nécessaire de dénoncer la position d'être humain de seconde classe que réserve l'église catholique romaine à la femme, tout comme le judaïsme, et plus encore - c'est vrai - l'islam. Mais ce n'est pas " au nom de la laïcité " que ce combat est mené.

Je rajouterai également que quelques expériences malheureuses devraient avoir suffi à faire comprendre qu'on ne fait pas le bonheur (supposé) des gens contre eux. C'est par la bataille des idées que l'on gagnera mais on ne rappellera jamais assez que la laïcité c'est d'abord la liberté de conscience - et donc d'expression de cette conscience sous la seule limite du respect de l'ordre public -.

Dans ma lettre à Respublica j'évoquais qu'effectivement je me réjouissais de la convergence de Lutte ouvrière dans l'action (défense de l'école publique, lutte contre le concordat, etc.) tout en étant pleinement conscient que, de leur point de vue, ce combat n'est pas mené au nom de la " laïcité républicaine " mais au nom de la lutte contre l'obscurantisme (et son financement public). Je citais Sophie Gargan, et je vais la citer de nouveau car je suis d'accord avec elle dans ce passage ou elle s'exprime (et donc son mouvement) à propos du port du voile dans la rue :

" Certaines jeunes filles affirment que cela représente leur choix personnel. Mais même si cela est vrai, ce choix contribue à l'oppression de celles qui voudraient résister et il est tout aussi inacceptable. Bien sûr, on ne peut l'interdire dans la rue, mais il faut le combattre partout par la propagande et par la pression. Il faut penser aussi que l'Islam n'est pas la seule religion réactionnaire. Toutes les religions le sont. " (Source)

Question 2 : " Pensent-ils que le voile à l'université est légitime, sous prétexte que les étudiantes sont majeures ? "

Oui le port du voile à l'université (par les étudiantes qui le souhaitent) est légitime, effectivement parce que les étudiantes sont majeures. Même motif même punition : " on ne peut l'interdire (...), mais il faut le combattre partout par la propagande et par la pression. "

Question 3 : " Pensent-ils, après l'affaire du gite des Vosges, qu'un lieu où des citoyens souhaitent se retrouver en paix (gite, restaurant, hôtel, etc.) doit tolérer des tenues qui sont une offense pour la dignité de la femme ? La propriétaire, Fanny Truchelut, a-t-elle eu tort de demander aux locataires de retirer leur voile ? "

Oui, un gîte (comme un restaurant ou un hôtel) est une entreprise commerciale et à ce titre est explicitement dans le champ d'application de la loi du 25 février 2003 qui précise sans ambiguïté :

Art.2

Paragraphe 1er. Il y a discrimination directe si une différence de traitement qui manque de justification objective et raisonnable est directement fondée sur le sexe, une prétendue race, la couleur, l'ascendance, l'origine nationale ou ethnique, l'orientation sexuelle, l'état civil, la naissance, la fortune, l'âge, la conviction religieuse ou philosophique, l'état de santé actuel ou futur, un handicap ou une caractéristique physique.

Paragraphe 2. Il y a discrimination indirecte lorsqu'une disposition, un critère ou une pratique apparemment neutre a en tant que tel un résultat dommageable pour des personnes auxquelles s'applique un des motifs de discrimination visés au § 1er, à moins que cette disposition, ce critère ou cette pratique ne repose sur une justification objective et raisonnable. (...) Paragraphe 4. Toute discrimination directe ou indirecte est interdite, lorsqu'elle porte sur la fourniture ou la mise à la disposition du public de biens et de services;

Donc, si Fanny et Frédéric Truchelut (les propriétaires gérants de ces "grandes gouttes") sont authentiquement républicains, je ne vois guère d'autre solution pour eux que de reconnaître qu'ils ont fait une connerie ... qu'ils jugent utiles de se battre contre les religions en général, et l'islam en particulier, notamment au regard de la condition particulière qui est réservée aux femmes (un peu plus que dans les autres versions de l'obscurantisme monothéiste méditerranéen), n'est pas en soi critiquable ... mais ils n'ont pas le droit de mettre leur entreprise (car c'en est une) au service de leur engagement citoyen.

Ils ont fait une connerie au regard du droit, puisque c'est illégal; ils ont fait une connerie politique car effectivement ils font la courte échelle autant à ceux qui revendiquent la mise en oeuvre d'une telle politique - notamment, mais pas exclusivement, à l'extrême droite - qu'à ceux qui n'ont de cesse d'accréditer la thèse que toute critique de l'islam est raciste par essence - notamment, mais pas exclusivement, à la " gauche de la gauche " -.

" Dans quel type de société avons-nous envie de vivre ? ", demandes-tu en conclusion ... d'abord dans une société de liberté. Le Juge de la Cour suprême Oliver Wendell Holmes Jr. Ecrivait en 1929 en commentant le premier amendement de la constitution des Etats-Unis d'Amérique : " S'il y a un principe de la Constitution qui doit être plus impérativement protégé que les autres, c'est celui de la liberté de pensée. Pas la liberté de pensée pour ceux qui sont d'accord avec nous, mais la liberté de pensée pour ceux dont nous haïssons les pensées. " (propos cité par Jeff Jacooby). Le premier point que j'entends inscrire dans le type de société dans lequel j'ai envie de vivre est celui-là : la liberté de conscience (et donc d'expression sans laquelle cela ne saurait avoir de sens), rappelant ainsi l'exposé des motifs du décret du 2 avril 1871 de la Commune de Paris qui rétablissait, pour quelque semaines la " séparation de l'Etat et des religions " : " Considérant que le premier des principes de la République Française est la liberté ; considérant que la liberté de conscience est la première des libertés ; ...." On peut ensuite construire une suite différente, mais je persiste à penser que les prémisses n'ont pas vieilli.

Michel Naud Initiateur du réseau brightsfrance.free.fr/

5.3 - Voile islamiste et laïcité

Je me suis attardée dans votre numéro 490 sur le point 4 de Pierre Cassen.

Je lis tout particulièrement les articles ayant trait à la laïcité dans la mesure où la question du "voile islamique" sous toutes formes y est abordé.

En tant que féministe (une vieille de la vieille... qui a combattu pour l'IVG en 72...), je suis toujours étonnée de constater que cette affaire de voile est conceptualisée dans la rubrique "laïcité" alors que je la place tout simplement -bien qu'à la lecture des diverses interventions on constate que rien n'est en fait si simple- dans le domaine de la dignité de la femme, de ses droits (oui mais en fait lesquels : ceux de ne pas le porter ou de le porter...??), de son autonomie... etc...

Je suis extrêmement dérangée lorsque je me trouve face à une femme voilée surtout si elle c'est une jeune femme... car si je comprends les anciennes et leurs traditions, je suis plus qu'horripilée quand c'est une jeune femme qui s'affuble en France du fameux chiffon ou de la tenue style belphégor... et quand je dis horripilée c'est un immense euphémisme...je dois l'avouer, je suis tolérante, ouverte, non raciste....mais devant une "voilée" je me sens devenir "violente", au bord de l'insulte... JE L'AVOUE et je dois énormément prendre sur moi pour ne pas les interpeller...ce qui n'est pas mon genre... bien qu'ayant "du caractère"... je me dis qu'il faut que je me raisonne -mais je n'y arrive pas- pour arriver à ne plus me sentir agressée par ces femmes voilées... JE NE VEUX PLUS LES VOIR....

C'est pourquoi, je suis très sensible aux argumentations qui sont développées dans Respublica.... Je suis plus en accord avec Brigitte Bré Bayle qu'avec J Manouchian pour qui il ne faut pas interdire le voile dans la rue....

Les arguments diffèrent selon les sensibilités et on s'y perd...

J'étais vendredi dernier à une journée du recrutement de l'action sociale sur le stand "cohésion sociale" et une femme toute douce, toute discrète, est venue se renseigner sur le métier d'éducatrice de jeunes enfants...je n'ai pas pu m'empêcher de marmonner "sans le voile"... elle est repartie avec la fiche métier en question sans un mot...

Ma position est la suivante :

Après ces restrictions faites pour défendre les droits de l'enfant, les droits et la dignité des femmes, l'égalité hommes-femmes dans tous les domaines, celles qui veulent encore s'afficher en "soeur Belphégor"... Qu'elles y aillent ...si elles osent! Voilà je n'ai pas pu m'empêcher de me "défouler", avec mes mots...

Pour moi, jusqu'à ces affaires de voiles, la laïcité signifiait "hors de la religion"? IL Va falloir que je consulte mon dictionnaire.

ENFIN partout où cela sera possible débattre de cette question, encore et encore... pour que les femmes ne se voilent plus en France... le faire savoir, à la radio, à la télévision, dans la presse... on n'entend plus l'association "NI PUTES NI SOUMISES"... a elles de s'emparer de ce type de question si tant est qu'elles le souhaitent ??

A nous de dire dans quelle société nous ne voulons pas vivre..

Merci à vous de m'avoir lue...

Bien cordialement,

Aimée Toulgoat

6 - combat social

6.1 - Humiliées, licenciées, elles se révoltent

Dignité. Daphné, Bernadette, Chrystelle, Stéphanie et Joëlle, employées dans un hard discount du vêtement ont été licenciées après avoir subi un insupportable harcèlement moral au travail.

C'est une affaire grave de harcèlement moral au travail dont sont victimes cinq des six employées du magasin Distri-Center de Moissac. Après des mois et des mois d'insultes répétées, de pressions et de menaces diverses de la part de la responsable du site, elles décident en août dernier de porter plainte à la gendarmerie. " On ne pouvait plus travailler dans la terreur. " Toutes, ainsi que leurs entourages, craignent alors pour leur santé physique et morale. Daphné Bonnans, 33 ans et trois ans d'ancienneté, est adjointe à la responsable du magasin. Bernadette Favresse, 41 ans, un an et demi d'ancienneté, Chrystelle Chanche, 27 ans, quatre ans d'ancienneté, Stéphanie Gutierrez, 30 ans, et depuis trois ans au magasin de Moissac, travaillent comme vendeuses et responsables de rayon. Joëlle Lopez, 38 ans, est caissière avec un contrat à durée déterminée depuis un an.

La direction invente une prétendue conspiration

Au retour des congés d'été, elles espèrent encore que la direction nationale de cette chaîne hard discount du vêtement et de la chaussure, dont le siège social est situé à Saint-Aubin-du-Cormier (Îlle-et-Vilaine), plusieurs fois alertée par courrier, daigne enfin les entendre et " mettre fin au management déshumanisant et violent " qu'elles subissent. La réponse franchit l'insupportable quand, le 12 et le 27 octobre derniers, elle parvient sous forme de cinq lettres de licenciement. Pour faute grave, sans préavis, ni indemnités de rupture. La direction nationale n'hésite même pas à inventer une prétendue conspiration pour motiver sa décision. " Un tel complot organisé, précise-t-elle, dans le seul but de nous contraindre à se séparer de la responsable du magasin est parfaitement inadmissible. " Contactée vendredi dernier par téléphone pour donner sa version des faits, la direction de la société Distri-Center refuse toute communication avec la presse.

Pas un mot sur les souffrances morales accumulées par les cinq femmes. Pour la plupart confrontées à des situations sociales ou personnelles difficiles, quatre sont mères de familles. Bernadette et Chrystelle élèvent seules leurs enfants à charge, respectivement trois et deux enfants.

"Incitée" à pousser sa collègue à la démission

Cela fait quatre ans que ça dure, depuis la nomination de l'actuelle responsable du magasin. Stéphanie, la plus ancienne, se souvient encore de cette insulte en présence de la clientèle parce qu'il manquait trois étiquettes sur un lot de cinquante tee-shirts. " Tu es bonne à rien, tu es incapable, ai-je entendu, je n'ai rien dit, humiliée, j'ai continué mon travail. " Plus tard, la jeune employée est " invitée " à aller ramasser des fruits. " Tu n'es bonne qu'à ça comme ta famille, ou bien mets-toi en arrêt maladie que je prenne quelqu'un de plus compétent que toi ", lui assène-t-on.

Les menaces et les provocations vont crescendo au fil des semaines. Jusqu'aux injures et à ces mots qui blessent profondément parce qu'ils visent la vie privée ou le physique des salariées. L'une des mères s'entend dire publiquement : " Si tu as des problèmes avec ta fille, tu n'as qu'à démissionner pour les résoudre. " Une autre voit ses congés d'été réduits à une semaine car " ils sont réservés à celles qui ont des enfants et toi tu ne t'occupes pas de la tienne ". Après des démissions successives de plusieurs collègues, Daphné est à son tour nommée adjointe à la responsable du magasin. Cette dernière dirige alors son agressivité contre sa nouvelle adjointe. Elle hissera l'odieux jusqu'à la traiter de " conne et de grosse ". Daphné est même " incitée " à faire craquer Bernadette en la surchargeant de travail pour la pousser à la démission. Ce qu'elle refuse et qui lui vaut les foudres de la chef. À tour de rôle, ou collectivement, les cinq employées sont dans le collimateur de la violence hiérarchique. Si elles ne la supportent pas, elles n'ont qu'à démissionner. Tel est l'intolérable chantage sans cesse exercé sur ces femmes au travail.

Dès les premiers jours d'août, au retour des congés de la responsable du Distri-Center de Moissac, les violences verbales reprennent y compris avec des menaces physiques. Bernadette, Joëlle, Chrystelle, puis Daphné et Stéphanie n'arrivent plus à reprendre normalement leur travail. Elles sont arrêtées pour état dépressif par leur médecin respectif. Elles tentent une ultime négociation avec l'employeur pour un retour à de meilleures conditions de travail. Pas de réponse, si ce n'est une demande de contrôle médical.

Pendant longtemps, Daphné était persuadée qu'au siège national ils n'étaient pas au courant du vécu réel à Moissac. " Je suis maintenant convaincue qu'ils complotent depuis le début, que notre chef avait le feu vert national pour nous faire craquer jusqu'à la démission. " Elles ne résistent que grâce à leur solidarité. " À chaque clash, on s'est soutenues. "

Rassemblement prévu le 9 décembre à Moissac

Plusieurs fois, les cinq employées alertent un responsable régional sur l'enfer qu'elles vivent au travail. Elles s'adressent à la direction nationale de Distri-Center. Rien ne change, les patrons au plus haut niveau de cette chaîne commerciale, qui compte environ 120 magasins en France et 1 250 salariés, restent insensibles aux témoignages et aux souffrances de leurs employées. Des salariées toujours payées au SMIC horaire avec des heures supplémentaires non payées. Chrystelle en a recensé 366 en deux ans. Bernadette, 305 pour une seule année.

Fortes des témoignages, des preuves qu'elles détiennent, et de leur soutien respectif, elles sont intervenues auprès de l'inspection du travail et de la médecine du travail pour demander du soutien. Elles s'avouent déçues par le peu de dispositifs prévus pour aider des salariés victimes de harcèlement au travail. Aujourd'hui, une enquête semble en cours après leur dépôt de plainte à la gendarmerie, mais elles n'en savent guère plus.

" Oui, nous voulons coûte que coûte sauver notre dignité, nous avons décidé de nous bagarrer jusqu'au bout pour cela et toutes ensemble, car seule on s'y casserait les dents.. Daphné, Bernadette, Chrystelle, Stéphanie, et Joëlle se sont rendues un jour de septembre à l'union locale CGT de Castelsarrasin. Avec leur syndicat, elles appellent la population et les clients du hard discount de la fringue à un rassemblement le 9 décembre prochain devant le magasin de Moissac.

Article paru dans l'édition du 28 novembre 2006

Alain Raynal

Source : L'Humanité

7 - à voir

7.1 - Un film en hommage aux luttes des femmes contre les intégrismes.

Dans la dernière période, le réalisateur Jean-Pierre Thorn a réalisé des films consacrés à la culture hip-hop ("Faire kifer les anges", "On n'est pas des marques de vélo"). Aujourd'hui, il nous entraîne dans le sillage d'une "Caravane des droits des femmes" venue du Sud.

Au Maghreb, ces " caravanières " vont à la rencontre des femmes pour les informer sur leurs droits, les sensibiliser à la santé et à l'éducation, leur apporter une aide juridique et matérielle.

En France, en collaboration avec l'association " Femmes contre les intégrismes ", elles cherchent à dialoguer avec les femmes originaires du Maghreb.

Musulmanes ou non musulmanes, les " caravanières " ne cachent pas leur volonté de lutter contre l'intégrisme islamiste qui veut les maintenir dans la soumission et remettre en cause leurs droits universels à l'égalité. Elles nous interpellent sur la situation en France où la lâcheté des uns et le laisser-faire des autres ont favorisé, dans certains quartiers, le développement d'un intégrisme-carcan qui pèse sur la vie quotidienne des femmes, un " intégrisme d'autant plus difficile à combattre qu'il prospère dans le huis clos du communautarisme " (" Télérama" du 25 novembre).

Avec ce film, Jean-Pierre Thorn veut briser la loi du silence et nous alerter sur ces dangers. Il appelle les femmes, quelle que soit leur religion, à prendre conscience de leur force et à engager le combat contre les intégrismes et les discriminations et pour leurs droits.

Mais ce film n'est pas seulement un hommage aux luttes des femmes, c'est aussi un poème épique, un chant d'amour pour la beauté des femmes et une grande fête où tous les âges de la femme sont célébrés . Une fête avec danses et musiques, des chants arabo-andalous de Sapho au rap de Bams.

Le film de Jean-Pïerre Thorn (durée 116 minutes), produit par Cargo-Films de Jean-Jacques Beineix, (www.cargofilms.com), est soutenu par l'ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). IL FAUT ALLER VOIR CE FILM QUI SUBIT, DES SA SORTIE, UNE VERITABLE CENSURE ECONOMIQUE.

Séances avec débat:

Jean-Paul Le Marec

Source : rougemidi.org/article.php3?id_article=1062

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