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  1. chronique d'Evariste
    1. Le PCF osera-t-il présenter Aounit aux législatives de 2007 ?, par Évariste
  2. laïcité
    1. Réunion internationale laïque, par Le Collectif D'initiative Laïcity
    2. Le Monde met Xavier Ternisien au placard, par Jocelyn Bézecourt
    3. Laïcité : un héritage en péril, par Daniel Lefeuvre, Michel Renard
  3. débats républicains
    1. Manifeste progressiste pour la défense de la langue française, par Georges Hage, Georges Gastaud
  4. débats politiques
    1. Démission de Michel Husson de la LCR, par Michel Husson
    2. France-Echos : les amalgames de France-Echos (partie I), par Caroline Brancher
  5. combat social
    1. Le dernier rapport du COR prépare une nouvelle attaque de la droite contre nos retraites, par Jean-Jacques Chavigné
    2. Mais que fait Sarkozy ?, par Mireille Popelin
  6. énergies
    1. Les énergies renouvelables : Mythes et réalités, par Jean-Marie Berniolles
  7. combat féministe
    1. Solidarité avec les femmes portugaises : OUI à la dépénalisation de l'avortement., par ANCIC, CADAC, COORDINATION FRANcAISE DE LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES, MFPF
  8. à lire
    1. Une radiographie méticuleuse de la droite extrême, par Jean-François Chalot
  9. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - Le PCF osera-t-il présenter Aounit aux législatives de 2007 ?

Dans un communiqué de son conseil d'administration, daté du 13 janvier, le Mrap nous apprend que Mouloud Aounit se met en réserve de son rôle de porte-parole jusqu'aux prochaines législatives. Au-delà de l'ambiguïté sur la fonction (à notre connaissance, Aounit est président, et non porte-parole), ce communiqué ne fait que confirmer ce que nous savions depuis longtemps : celui qui a dilapidé l'héritage d'Albert Levy depuis qu'il dirige le Mrap, transformant cette organisation qui luttait contre le fascisme et le racisme en officine au service de l'intégrisme islamiste, se verrait bien sévir au Palais Bourbon, et lorgne une circonscription dans le 93.

Jusqu'à ce jour, ce défenseur inconditionnel du voile à l'école publique avait un mandat électif, celui d'élu de la Région Ile-de-France, obtenu en 2004, sur la liste du Parti communiste français, qui avait accueilli les membres du groupuscule communautariste " Alternatives citoyennes ", noyauté par les " Indigènes de la République " et leurs alliés.

Aussitôt élu conseiller régional, Mouloud et les siens voulurent mettre la pagaille à la Région Ile-de-France. Jugeant que sa personne méritait un statut à la hauteur de la haute considération qu'il se porte, le colérique président du Mrap exigea d'être nommé vice-président de la Région (avec tous les avantages qui suivent) et alla jusqu'à organiser une manifestation, soutenue par " Alternatives citoyennes ", devant les locaux du président socialiste Jean-Paul Huchon. La dizaine de manifestants qui répondit à son appel ne l'aida naturellement pas à obtenir satisfaction, pas plus que certaines rumeurs que ses proches laissèrent courir : si le PS lui refusait ce poste, c'était parce qu'il était noyauté par le lobby juif !

Le PCF, qui avait passé des accords avec le PS qui ne prévoyait que trois vice-présidents communistes, et absolument pas un quatrième poste pour Aounit, fut discret sur cette affaire, et ne bougea pas une oreille.

Il n'empêche que, sur cette affaire, la responsabilité du Parti communiste est écrasante, et montre l'absence de boussole politique de la direction de ce parti, dont les contradictions ont éclaté lors des derniers collectifs antilibéraux, quand il s'est agi de soutenir la candidature de Marie-George, au nom des collectifs unitaires du " non de gauche ".

Comment le PCF a-t-il pu oser présenter un tel personnage, et surtout lui donner des moyens pour mener l'action politique contre la laïcité que relaie Aounit depuis des années, au sein de la gauche, contre les valeurs de la République ?

Faut-il rappeler que ce personnage fut en première ligne, à Aubervilliers, quand les filles de l'avocat du Mrap, les deux soeurs Lila et Alma Levy, entendaient imposer leurs tenues iraniennes et leur prosélytisme religieux à l'ensemble des enseignants et des élèves du lycée Henri Wallon ? Avec le noyau de gauchistes et d'islamistes qui allait donner naissance à " Une Ecole pour tous ", puis aux " Indigènes de la République ", il multiplia intimidations, menaces et pressions contre les enseignants qui refusaient que l'école publique doivent continuer à subir de telles provocations. La persévérance et le courage de ces laïques (nous pensons, entre autres, à ces militants de Lutte ouvrière, qui surent répondre présents, et à notre collaboratrice Jocelyne Clarke), infligèrent une défaite décisive aux islamogauchistes, et fut déterminante pour la suite du rapport de forces, avant le discours de Chirac le 11 décembre 2003, et la loi du 15 mars 2004.

Personne n'a oublié cette photo du forum social de Saint-Denis, où les gauchistes et les communautaristes déroulèrent le tapis rouge à Tariq Ramadan. On y voit le président du Mrap, souriant béâtement aux côtés du prédicateur islamiste (qui se distinguera, entre autres, en établissant dans la presse une liste de personnalités juives, attirant leur attention sur leur origine, sans que cela n'émeuve notre président antiraciste).

Quelques semaines plus tard, Aounit se retrouvera, sur un plateau de télévision, face au secrétaire national de l'Union des Familles Laïques, Jean-Yves Vayssières. Des millions de téléspectateurs l'entendirent éructer contre les laïques, coupables de s'opposer à la viande hallal dans les écoles publiques, que bien sûr l'ineffable Mouloud défendait au nom de sa conception anglo-saxonne du multiculturalisme.

Personne n'a oublié qu'il alla jusqu'à réclamer, sur France 3, le retour du délit de blasphème, pour protéger la religion musulmane, bien sûr, de toute critique. Gênée, la direction du Mrap dut, au lendemain des " exploits radiophoniques " de son président, pondre un communiqué atténuant les propos de la veille.

Bien sûr, cette même direction (que nous ne confondons pas avec tous les militants et dirigeants de cette association) sautera sur l'occasion, au lendemain de l'article de Xavier Ternisien, dans " Le Monde ", en octobre 2004, où Respublica était accusé ignoblement d'antisémitisme, et où l'ami de Tariq Ramadan, osait écrire que l'Ufal recyclait des militants d'extrême droite. Dans un style digne des pires traditions staliniennes, l'organisation présidée par Aounit voulut apporter sa pierre à l'édifice du lynchage orchestré contre les laïques, et se fendit d'un communiqué particulièrement nauséabond, accusant, selon son habitude, de racisme les laïques, républicains et féministes qui combattaient, en fait, l'intégrisme islamiste et ses attaques contre la laïcité, la République et l'égalité hommes-femmes.

Cohérent avec ses dérives, Aounit, et son compère de la LDH Tubiana ridiculisèrent le mouvement antiraciste en organisant une manifestation, le 7 novembre 2004, soutenue par plus de cent associations, partis et syndicats de gauche, contre tous les racismes, en invitant... l'extrême droite islamiste, l'UOIF et la FNMF, à défiler ! Signe du malaise, à peine 3.000 manifestants dans des manifestations appelées dans toute la France !

Dans ce même esprit, bien sûr, lors de l'affaire des caricatures, super-Mouloud, comme l'appellent avec ironie certains de ses détracteurs, ne pouvait que se retrouver du côté de ceux qui remettaient en cause la liberté d'expression, les islamistes et leurs complices, contre les dessinateurs danois, et les journaux français qui choisirent de les soutenir.

Aounit, en annonçant sa volonté de poursuivre devant les tribunaux " Charlie Hebdo " et " France-Soir ", provoqua une crise grave au Mrap, où certains dirigeants estimèrent que cette fois, la dérive islamisante de leur président les embarquait trop loin. Même Jean Ferrat ne supporta plus cela, et fit connaître publiquement sa décision de quitter le Mrap.

Contesté en interne, il ne devra sa réélection qu'à l'afflux de militants " Indigènes de la République ", comme Tévanian, un temps président du Mrap Paris 20, dont l'appui lui sera nécessaire pour rester aux manettes du Mrap. Dernièrement, lors de l'affaire Redeker, sur un plateau de télévision, il se distingua encore, alors que le professeur de philosophie toulousain vit toujours traqué, pour qualifier ses propos de racistes (bien sûr !) et le comparer à Ben Laden, provoquant une réaction indignée de Henri Pena Ruiz.

La rhétorique du président du Mrap a été longtemps efficace pour relayer et faciliter l'offensive de l'extrême droite islamiste au sein de la gauche : toute attaque contre l'action réactionnaire et anti-laïque des fondamentalistes musulmans était assimilée à de l'islamophobie, et donc, selon le Mrap, à du racisme. Menaçant de poursuivre devant les tribunaux quiconque osait dénoncer les pratiques des islamistes, Aounit sera beaucoup plus discret quand un prêcheur de l'UOIF, Hassan Iquioussan, se fera prendre les mains de le pot à confitures, tenant des propos ouvertement antisémites sur une de ses cassettes. On attend encore la plainte du Mrap ! De même sera-t-il étonnement discret quand sa protégée, Lila Levy, auteur d'un livre où elle justifie, entre autres, la lapidation des femmes, tiendra sur un plateau de télévision des propos expliquant que son nom était un atout quand on était devant un banquier ! On imagine ce qui se passerait si un collaborateur de Respublica, même sous l'alibi d'un humour douteux, tenait de tels propos !

Aujourd'hui, les intimidations de la direction du Mrap ne marchent plus. Aounit et sa petite cour ont discrédité totalement leur association dans les milieux militants, et nombre de militants antiracistes sincères ne supportent plus leur discours, leurs pratiques et leurs alliances.

Voilà, rapidement résumée, l'action politique de ce triste personnage, par ailleurs fort peu sympathique au quotidien, où il se comporte, selon des témoignages internes au Mrap, en petit chef colérique parvenu, apparemment très fier de son parcours et de sa réussite personnelle.

Le PCF, par clientélisme, par calcul électoraliste à court terme, osera-t-il laisser une circonscription, en Seine-Saint-Denis, à Aounit ? Cela serait une faute politique, pour plusieurs raisons.

Certes, dans quelques bureaux de vote, le président du Mrap, en menant une campagne communautariste, en insistant de manière démagogique sur un discours victimaire auquel certains peuvent être sensibles, en répétant de manière obsessionnelle que la France est un pays peuplé de racistes, peut espérer, autour de son nom, capter un nombre de voix non négligeable, les résultats des dernières régionales l'ont démontré. Mais, sur ce terrain du communautarisme et du différentialisme, la gauche peut-elle se laisser embarquer dans une surenchère dans laquelle les organisations religieuses et communautaristes la pousseront à aller toujours plus loin, en reniant ses valeurs et ses convictions ?

D'autre part, présenter Aounit serait envoyer un message terrible à la majorité des électeurs de culture arabo-musulmane, surtout les femmes, qui comptent sur la gauche et sur la République pour les aider à devenir des citoyens à part entière, protégées du repli identitaire dans lequel veulent les enfermer les fondamentalistes religieux de l'UOIF et les communautaristes comme Aounit et les Indigènes de la République.

Surtout, sur ce terrain, Aounit et toute la gauche trouveront plus bien plus fort qu'eux : le discours de Nicolas Sarkozy lui-même !

Les " Indigènes de la République ", dont Aounit est proche des thèses, peuvent déjà compter sur les Verts, qui ont envoyé Alain Lipietz au parlement européen et Alima Boumedienne au Sénat. Côté communiste, Patrick Braouzec, à la mairie de Saint-Denis, puis à la tête du l'agglomération des communes limitrophes, n'est pas le dernier à leur donner des moyens politiques totalement disproportionnés à leur réelle influence. N'oublions pas, d'autre part, Halima Bensadia, élue elle aussi grâce au PCF à la Région Ile-de-France, qui a développé à la télévision la thèse des " Indigènes " voyant dans les émeutes de novembre 2005 une révolte légitime contre les injustices sociales, et dans les incendiaires d'écoles et de voitures d'ouvriers les héritiers de mai 68 !

Les Verts, qui ont l'air sensibles à la laïcité ces derniers temps, grâce à l'action de leurs laïques de Lea, et le PCF vont-ils continuer à envoyer des élus " Indigènes " dans les instances électives de l'Etat ? On sait que cette mouvance, outre sa responsabilité dans l'éclatement prévisible d'Attac, a tout fait pour empêcher la candidature de Marie-George Buffet, soutenant notamment une Clémentine Autain qui se disait plus légitime avec ses 10 % que la secrétaire du PCF avec ses 60 % !

Alors, que la direction du PCF sache tirer les leçons de la crise qui la traverse (au moment où les communistes Indigènes, comme Pierre Zarka, ont démissionné de leurs responsabilités pour protester contre la candidature de Marie-George Buffet), et ne continue pas à confondre son Parti avec une auberge espagnole, où on peut tout dire et son contraire, du moment qu'on a des élus.

Qu'elle s'appuie plutôt sur l'action exemplaire du député maire de Venissieux, André Gérin, dont l'action quotidienne est exemplaire, et démontre un courage politique aujourd'hui bien trop rare chez nombre d'élus. Que le Parti communiste choisisse la République qui rassemble contre le communautarisme qui divise.

Qu'il choisisse, dans les quartiers, la laïcité qui émancipe, contre l'islamisme et ses alliés qui font régresser les acquis démocratiques de toute la société.

Qu'il choisisse l'intégration qui permet de vivre ensemble, contre le repli identitaire qui encourage les ghettos et les affrontements ethniques.

Qu'il choisisse clairement la République une et indivisible, contre le modèle anglo-saxon, défendu par Sarkozy et les islamogauchistes.

C'est ainsi qu'il retrouvera la confiance des classes populaires, certainement pas en s'appuyant sur les bobos d'extrême gauche, universitaires, sociologues et autres " ogues ", qui dirigent les " Indigènes de la République ", et sur des personnages comme Mouloud Aounit.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - laïcité

2.1 - Réunion internationale laïque

10 et 11 février 2007 à Montreuil (93)

Né de l'idée de militants laïques algériens, rejoints en France des militants de toutes origines, cet appel a déja circulé dans le monde entier. Nous avons des contacts en Iran, Quebec, Etats-Unis, Espagne, Italie, Belgique, Pologne, Chili, Bénin, Sénégal, Congo, Afrique du Sud etc.

Un comité d'organisation (comité laïcity) s'est constitué autour de :

Bien au dela de son contenu déja fort riche, cet appel reflète l'immense envie de nombreux militants du Monde entier d'entrer en convergence, de se rencontrer, de tisser des liens afin d'échanger sur les situation qu'ils vivent dans leurs pays où bien souvent sur des formes parfois différentes, trop souvent violentes, les fanatismes religieux et les fanatiques d'une dérégulation du monde qui, sous couvert de loi du marché, convergent pour asservir les plus faibles.

A l'heure où sur de trop nombreux points du Globe, la condition des femmes est bafouée, où leurs droits sont ignorés, la liberté de pensée est interdite et que bien d'autres fondements de l'Humanité sont attaqués, les militants de la liberté, de la laïcité, ont beaucoup à se dire, ont beaucoup à vous dire.

Pour cela, faites en sorte que cette rencontre soit un succés à fort retentissement, contribuez à réunir sans entraves le maximum de militants laïques du Monde pour qu'enfin s'établissent les conditions d'une véritable amitié entre les peuples.

  1. Faites connaitre l'appel et faites le signer massivement sur www.laicity.info
  2. Réservez et faîtes réservez à vos amis les dates du 10 et 11 février
  3. Envoyez une contribution financière afin de permettre aux plus lointains de venir en avion 20 euros, 50 euros, 100 euros, ils seront bien utilisés !

Un programme précis vous sera d'ici peu envoyé ainsi qu'une invitation nominative.

Contacts organisationnels :

Comité d'animation laicity : c/o UFAL 27 rue de la réunion 75020 paris Site : http://www.laicity.info Courriel : contacts@laicity.info

Permanence UFAL : Tel : 01.46.27.09.25 Gsm : 06.27.17.26.91 Télécopie : 01.46.27.23.66 Courriel : ufalsiege@ufal.org

Compte de financement : Titulaire du compte : Ufal Ile De France RIP ; Etablissement 30041/ Guichet 00001 /Compte : 2928607Z020 / Clé 21 IBAN : FR / 52/ 30041 0001/ 2928607Z020/ 21

Le Collectif D'initiative Laïcity c/o UFAL - 27, rue de la Réunion - 75020 PARIS - France
Tél. : 01.46.27.09.25

2.2 - Le Monde met Xavier Ternisien au placard

Décrypté et dénoncé par de nombreux auteurs, Xavier Ternisien est, depuis longtemps, identifié comme un adversaire sournois de la laïcité et un soutien habile aux zélateurs de l'islam politique. L'hebdomadaire Marianne, la revue Prochoix, la lettre électronique Respublica, le site atheisme.org, Bernard Cassen d'ATTAC, les auteurs Michèle Vianès, Jack Alain Léger et Lydie Garreau, tous ont contribué à discréditer le personnage dans son traitement des informations religieuses au sein du Monde. Deux ans après les calomnies vomies par le journaliste à l'encontre de Respublica, et la parution de nos réponses dans Le Monde, le journal a enfin adressé une sanction cinglante à Xavier Ternisien : il a été récemment déchargé de la rubrique religion ! Celui pour qui Vincent Geisser est (était ?) un "pote" écrit désormais sur les collectivités locales et l'Outre-Mer.

Exit donc les perches tendues à Youssef al Qaradawi et Tariq Ramadan, les pseudos enquêtes sur l'UOIF, les tribunes offertes à Abdallah Milcent et aux partisans du voile islamique à l'école, et, surtout, les ignominies destinées à abattre politiquement les défenseurs de la laïcité, dont Caroline Fourest. La Nouvelle Calédonie et la Polynésie constituent maintenant son nouveau matériau de travail. Quand on sait à quel point Xavier Ternisien est imbibé de religion (il travaillait auparavant avec des Jésuites à la revue Croire aujourd'hui où l'eau bénite remplace l'encre), cette affectation est un désaveu délicieux par la direction du Monde. Une lucidité tardive, certes, mais dont on aurait tort de ne pas goûter la saveur rare... Après plusieurs années de déloyaux services au Monde, Ternisien a perdu sa tribune militante, par sa gourmandise à calomnier, alors que Respublica est toujours là, et bien là, et ne faiblira pas face aux fanatiques, aux cléricaux et à leurs alliés.

Jocelyn Bézecourt co-auteur avec Gérard da Silva de "Contre Benoît XVI. Le Vatican, ennemi des libertés"
Editions Syllepse 2006
www.syllepse.net/lng_FR_srub_37_iprod_297-Contre-Benoit-XVI.html

2.3 - Laïcité : un héritage en péril

Au pays de Voltaire, il est désormais interdit de ne pas croire. Tel est le credo des religieux fondamentalistes qui veulent imposer leurs propres règles à une République aux valeurs mises à mal.

Cela a commencé aux lendemains de la marche des Beurs, partie d'une cité de la banlieue lyonnaise, après de terribles tensions avec les forces de police. Le leader de l'association SOS-Minguettes à Vénissieux, et initiateur de la marche, Toumi Djaidja reçu par le président Mitterrand en décembre 1983, condamné puis gracié l'année suivante pour un vol avec violence qu'il niait avoir commis, semble désillusionné par une politique de gauche qui ne parvient pas à créer un véritable lien social et qui relègue les élites issues de l'immigration aux derniers rangs des appareils politiques et électifs. Toumi Djaidja transforme le local de SOS-Minguettes en lieu de prière et s'inscrit dans ce mouvement de création d'associations islamiques et de "mosquées" qui connaît une croissance exponentielle depuis la "révolution iranienne" de Khomeiny en 1979 et la libéralisation de la loi 1901 par le gouvernement de gauche en 1981. Une centaine de lieux de culte musulmans en 1977, plus de 900 en 1985. Aller prier ? Rien de répréhensible bien sûr. Mais le maillage du militantisme musulman qui se met en place pose deux problèmes : ces nouveaux militants religieux font le plus souvent allégeance aux conceptions d'un islam politique et hostile aux valeurs des sociétés occidentales, à commencer par la laïcité ; et il prolifère sur les carences d'un encadrement institutionnel qui socialisait les jeunes depuis les années d'après-guerre.

Elus sincères et sociologues lucides multiplient les alarmes : l'école n'intègre plus comme avant ; l'armée, après la suppression du service militaire obligatoire en mars 1997, n'est plus ce vecteur de patriotisme et de civilité qu'elle était ; la déshérence syndicale livre les travailleurs à eux-mêmes quand le chômage ne les abandonne pas à une assistance mentalement délétère. A cela s'ajoutent de nouveaux fléaux : la dissolution du lien familial, la ghettoïsation progressive des grands ensembles HLM, la montée d'une cohabitation conflictuelle avec les populations immigrées sur les lieux de résidence, les tensions interethniques, la prolifération d'une économie mafieuse souterraine alimentée par le trafic de drogue, la croissance vertigineuse de la délinquance et la banalisation de la violence... La France ne fait plus France. L'antiracisme moralisateur devient la seule grille de lecture des réalités sociales mais aussi politiques. L'attachement national est ridiculisé.

Désormais, l'allure et le vêtement distinguent, jusqu'à l'excès, du milieu ambiant : barbe fournie et qamis (chemise ample et longue) pour les uns, voile ceignant totalement le visage voire mu'tajibat couvrant le corps de la tête aux pieds, pour les autres. Les relais d'un " développement séparé " se mettent en place par les militants d'un islam fondamentaliste et globalisant : commerces d'alimentation halal, librairies "islamiques", associations de soutien scolaire ou d'apprentissage de l'arabe qui camouflent des lieux de mise en conditionnement idéologique et sectaire, "Congrès" annuel du Bourget organisé par l'UOIF (Union des organisations islamiques de France). Comment, dans ces conditions, le contact peut-il s'établir avec ces éléments qui considèrent toute entreprise extérieure à leurs conceptions comme menaçante pour leur intégrité, voire même pour leur salut, car "mécréante"?

Les opérateurs institutionnels n'ont plus le choix qu'entre trois attitudes : baisser les bras, composer ou résister. Comment ne pas soupçonner que le désengagement de l'Etat, désormais à la recherche de partenaires-relais à moindres frais dans les banlieues, justifiait, sans le dire, l'implication décisive du ministère de l'Intérieur dans la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) en 2002 ? Opération dans laquelle l'Etat laïque apparaissait à contre-emploi puisque générant lui-même une structure cultuelle... ! Opération au bilan négatif puisque dans le premier dossier sur lequel il intervenait, le CFCM se prononçait contre la loi interdisant le port de signes religieux ostensibles à l'école. Un tel pied-de-nez n'était pas une surprise pour ceux qui avaient suivi la genèse du CFCM. A l'automne 1999, en effet, le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, lançait la " consultation " des associations musulmanes pour organiser le culte musulman sur le territoire français dans le cadre d'une négociation avec l'Etat - même si l'on affirmait le contraire en insistant sur le fait que ce sont les musulmans " eux-mêmes " qui devaient s'organiser. Le ministère soumettait aux protagonistes un texte d'approbation des principes fondamentaux de la République, de la laïcité et des libertés - texte dont rien n'était à négocier et dont la signature constituait le préalable à l'entrée dans le processus de " consultation ". A la demande de l'UOIF, pourtant, la mention du " droit à changer de religion ou de conviction " fut effacée de la " déclaration d'intention " ! On a argumenté officiellement en expliquant que la reconnaissance globale des Droits de l'homme suffisait et qu'il n'était pas nécessaire de mentionner un élément précis de ces droits. Tartufferie ! Car, si le " droit à changer de religion ou de conviction " figurait dans la première version du texte, c'est bien parce qu'on savait qu'il s'agissait d'un point litigieux, nécessitant une reconnaissance explicite. Et si cette formule, sur pression de l'UOIF, a été retirée, c'est qu'on a cédé à une interprétation liberticide du droit musulman qui associe ce droit à une apostasie sanctionnée par la mort ! Alors même que des intellectuels musulmans modernistes réclamaient " que toute ambiguïté soit levée et que le principe du droit à changer de religion ou de conviction soit réaffirmé par une claire adhésion à la suprématie du droit commun sur tout droit communautaire ". (Libération, 26 juin 2000.)

Avec l'expérience, des élus ont modifié leur angélisme de départ. Le député et maire de Vénissieux, André Gérin, déclarait ainsi : " La loi (du 21 mars 2004 contre le port des signes religieux à l'école) sert d'alibi aux islamistes fondamentalistes, radicaux, qui utilisent le "religieux" sur le terrain politique, avec des intentions électorales, y compris par rapport au 21 mars. Ils se servent d'une certaine émotion créée chez les musulmans par une loi qui peut leur donner le sentiment d'être stigmatisés. Mais ils peuvent le faire, parce que, depuis quinze, vingt ans, notre pays a raté l'intégration de ses immigrés, (...) la question de l'islam n'a pas été traitée en correspondance avec les principes de la République, avec les principes de laïcité. (...) On peut donc s'interroger sur la responsabilité de la société, de l'Etat, qui ont abandonné, depuis une trentaine d'années (...) les grandes missions de service public, notamment en matière d'éducation. " (L'Humanité, 20 janvier 2004.)

Une preuve d'un tel abandon est fournie par cet extrait hallucinant des commentaires officiels du programme d'Education civique, juridique et sociale (ECJS) dans les lycées, signé de Jean-Paul de Gaudemar, directeur de l'enseignement secondaire, en 2002 : " Le débat doit reposer sur le respect d'autrui et donc n'autoriser aucune forme de dictature intellectuelle ou de parti pris idéologique. Il est une occasion d'apprendre à écouter et discuter les arguments de l'autre et à le reconnaître dans son identité. " Mais quand son " identité " véhicule des préjugés, faut-il encore le " reconnaître " ? Derrière le louable refus de la " dictature intellectuelle ", risque de s'insérer un relativisme coupable. Que faire lorsque, dans un collège de Pantin, en 2004, des élèves garçons cherchent à imposer aux filles une tenue conforme aux normes des fondamentalistes musulmans ; lorsqu'ils agressent une élève qui portait des bagues aux doigts en lui disant qu'elle est " une pécheresse ", tandis qu'une professeure s'est également entendue dire qu'elle n'était qu'une " pécheresse " et qu'elle " irait en enfer " ? Faut-il encore les reconnaître dans leur identité ? Que faire lorsqu'à une élève de collège d'origine maghrébine qui questionne son professeur, un élève garçon, lui aussi d'origine maghrébine, lance : " Tu es musulmane ? Alors il ne faut pas parler avec un homme ! " ? Faut-il encore reconnaître dans son identité ce pauvre garçon qui crierait sûrement à la dictature intellectuelle si on lui disait que l'égalité entre filles et garçons est un principe intangible des écoles françaises ? Faut-il, toujours pour reconnaître les différentes identités, revenir sur la loi pénalisant l'excision ou l'infibulation des filles ? Accepter la polygamie ou bien encore les mariages forcés ?

Le 7 octobre 2006, quatre mineurs, élèves du collège Jean-Mermoz à Lyon, sont mis en examen. Selon Le Progrès, une élève de troisième, d'origine maghrébine, a été agressée dans la cour de récréation par quatre garçons, âgés de 12 à 16 ans. Son crime ? avoir mangé un sandwich, en plein ramadan. Pour le principal de l'établissement, les faits relèveraient d'un " phénomène de violence dans un petit collège de ZEP ". Bref, un incident presque banal qui ne justifierait qu'un rappel au règlement et une campagne de sensibilisation pour que " les élèves comprennent que les violences doivent rester aux portes du collège ", selon ses propos rapportés à la télévision sur la chaîne LCI.

Violence ordinaire ? Certainement pas. Le geste des quatre garçons incriminés manifeste que, dès lors qu'on est maghrébine, on se doit d'être musulmane et de manifester sa foi en respectant les rites religieux. Incident isolé ? Hélas ! Le rapport sur " Les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires ", discrètement remis en juin 2004 au ministre de l'Education nationale par Jean-Pierre Obin, Inspecteur général de l'Education nationale - et tardivement rendu public -, n'autorise pas un tel optimisme. Au fil de ces pages, on mesure l'ampleur et la polymorphie des atteintes et des attaques dont la laïcité est la cible. Ici à la page 14, c'est le responsable local du Culte musulman " d'un important département urbain " qui demande à l'inspecteur d'académie l'ouverture de vestiaires séparés dans les salles de sport car " un circoncis ne peut se déshabiller à côté d'un impur ". Là, c'est le refus, dès l'école primaire voire dès la maternelle, de participer à certaines " activités corporelles et artistiques ", comme chanter, dessiner un visage ou jouer de la flûte.

Désemparés, soucieux d'éviter des conflits, ou déjà gagnés aux vertus d'un multiculturalisme dissolutif de la culture française et de la nation, trop de responsables renoncent déjà à faire respecter les règles de la laïcité : " certains " établissements scolaires ferment pendant les fêtes musulmanes et donnent congés à leurs personnels, tandis qu'un proviseur autorise un des employés de son lycée " à faire ses prières sur son lieu de travail ". Au lycée professionnel Lavoisier de Roubaix, sur décision du chef d'établissement, la cantine scolaire ne sert plus que de la viande halal, au nom de cette " République de demain, tolérante et multiculturelle ". Si l'on veut conserver une école formant l'esprit libre, une école assurant la transmission de savoirs rendant compréhensible l'héritage culturel qui est le nôtre ainsi que celui d'autres civilisations, une école délivrant des repères face à la complexité et à la pluralité du monde et permettant un recours critique face aux obscurantismes, il ne faut pas transiger avec la laïcité.

Dans bien d'autres secteurs de la vie collective, la laïcité est remise en question, notamment par le refus de mixité. Dans son rapport " Femmes et sports ", remis le 21 avril 2004 au ministre des Sports et à celui de la Parité, Brigitte Deydier relève à la fois le recul des pratiques sportives parmi les jeunes filles " d'origine méditerranéenne " et la quasi-disparité de la mixité, les installations sportives de proximité étant presque exclusivement utilisées par les garçons. Or, un certain nombre de municipalités, loin de combattre ce phénomène, l'ont encouragé.

A Mons-en-Baroeul (Nord), une association musulmane - l'Association pour la culture et l'éducation à Mons - a obtenu, en 1999, que les hommes soient interdits de piscine le samedi soir (décision rapportée en décembre 2003). A la rentrée 2002, la mairie de Lille décidait à son tour de réserver, dans les piscines de Lille-sud, des créneaux horaires aux seules femmes. A Sarcelles, la municipalité a mis la piscine à la disposition d'une association religieuse juive qui organise des sessions spécifiques aux hommes et aux femmes. Selon le rapport remis au ministre de l'Intérieur en août 2005, par Louis Le Gouriérec (IGA), " dans le gymnase de Villiers-le-Bel, des animations prétendument "ouvertes" n'accueillent que des garçons. Cette situation se retrouve dans plusieurs structures socio-éducatives à Deuil-la-Barre, Jouy-le-Moutier, Ermont "...

L'hôpital n'est pas épargné. Le rapport Le Gouriérec présente les résultats d'une étude statistique réalisée dans le secteur hospitalier de la région lyonnaise, en 2004, auprès de 1 378 sages-femmes et gynécologues obstétriciens exerçant dans les maternités de 72 établissements privés de la région, dans le but d'analyser " les obstacles physiques ou verbaux que peut rencontrer, dans le cadre des examens et des accouchements, le personnel soignant des maternités en raison de la religion des patientes ou de leurs conjoints ". Parmi les 404 réponses qui ont été recueillies, " plus de la moitié de ces praticiens déclarent avoir dû adapter leurs pratiques médicales aux convictions religieuses des patientes ". Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), dans un texte pour la défense des " femmes contre l'intégrisme musulman ", dénonce les agressions commises contre " deux gynécologues-obstétriciens qui donnaient leurs soins à des femmes musulmanes qui mettaient au monde leurs enfants " par " les maris de ces patientes, au motif qu'en tant que médecins hommes ils ne devaient pas examiner leurs femmes ". Dans sa diversité, le constat est accablant. L'offensive menée par ces militants religieux a pour premier objectif d'empêcher l'intégration des musulmans de France dans cet espace national laïc qu'ils rejettent et qu'ils veulent redéfinir à partir de leurs propres normes.

Une longue " guerre de trente ans " a été nécessaire aux Républicains de la IIIe République pour imposer, à l'Eglise catholique, que les convictions et les pratiques religieuses se cantonnent dans la sphère privée (la loi de séparation des Eglises et de l'Etat a été adoptée le 3 juillet 1905). La même fermeté de l'Etat, légitimé par le suffrage universel, doit aujourd'hui se manifester. La France est placée devant le défi de sauvegarder ou de renoncer à cet héritage. Si l'on souhaite le pérenniser et le faire vivre, alors, comme nous y invite Elie Barnavi dans ses Religions meurtrières (Flammarion, 2006), il faut réaffirmer " quelques règles simples, dont l'application ne doit souffrir aucune discussion, aucune compromission, aucune dérogation (...). Ici, la conscience est autonome et la religion relève du libre choix de l'individu. Ici, on ne tolère aucune manifestation de sectarisme religieux. (...) La République est bonne fille, elle doit apprendre à sortir ses griffes. Elle ne doit pas seulement interdire qu'on enfreigne ses lois, elle doit exiger qu'on embrasse son éthique. "

Daniel Lefeuvre Professeur d'histoire économique et sociale à l'université de Paris VIII-Saint-Denis, Daniel Lefeuvre vient de publier Pour en finir avec la repentance coloniale (Flammarion)

Michel Renard Historien, Michel Renard a collaboré à l'Histoire de l'islam et des musulmans en France (Albin Michel, 2006).

3 - débats républicains

3.1 - Manifeste progressiste pour la défense de la langue française

Georges Hage, député du Nord, doyen de l'Assemblée nationale, et Georges Gastaud, philosophe, auteur de la Lettre ouverte aux bons Français qui assassinent la France (Temps des cerises, 2005) et 145 militants politiques et syndicaux, anciens résistants, écrivains, ouvriers et employés, artisans, étudiants, écrivains, enseignants, ingénieurs, chercheurs... appellent les travailleurs manuels et intellectuels, les étudiants et les démocrates à la résistance sociale, politique et... linguistique !


Défendons la langue française contre la langue, la pensée, la politique et l'économie uniques!

Si incroyable que cela paraisse, la langue de Molière et de Racine, de Descartes et de Pascal, de Diderot et de Rousseau, de Victor Hugo et de Rimbaud, de Proust et d'Aragon, de Jeanne d'Arc et de Louise Michel, de Prévert et de Brassens, de Lavoisier et de Langevin, de Piaget et de Lacan, d'Aimé Césaire et de Mouloud Feraoun, la langue dans laquelle furent écrits le Discours de la méthode et la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, la langue native de la Marseillaise et de L'Internationale, la langue française est en danger.

Non seulement elle est de plus en plus privée des moyens nécessaires à son rayonnement international, mais elle est assiégée en France, en Europe et dans nombre de pays francophones par des groupes politiques, économiques et idéologiques liés au grand patronat; c'est que ainsi le Baron Seillière, l'ex-patron du MEDEF devenu président de l'UNICE (le syndicat patronal européen) a fait officiellement part à Bruxelles de sa décision de promouvoir l'anglais comme unique " langue des affaires et de l'entreprise " ; relayant ce choix patronal, des forces puissantes, qui ont la haute main sur la direction de l'UE, s'acharnent à faire de l'anglais la langue officielle unique de l'Europe des 30. En France même, cer-tains états-majors du CAC 40 communiquent en anglais " à l'interne "... en attendant de pouvoir imposer la chose à l'ensemble de leur personnel !

Le français est menacé par l'industrie américaine de la chanson et du spectacle qui impose ses normes unilingues jusque dans les titres jamais traduits des films made in Hollywood avec l'objectif d'unifier linguistiquement le marché mondial de la culture et d'en éliminer les productions non anglophones.

Le français est menacé par une bonne partie de la " France d'en haut ", qui répudie la nation républicaine, déchire son " modèle social " et vomit tout ce qui évoque les luttes passées et présentes pour une République sociale, laïque et démocratique. Fascinée par ce que le monde anglo-saxon a de pire, cette " élite " méprise son peuple, coupable de garder au coeur l'héritage des Lumières et de la Révolution, de la Commune et du Front populaire, de la Résistance et de Mai 68 ; en adoration devant l'Europe supranationale et la mondialisation néo-libérale, ladite " élite " veut anéantir tout ce qui, de la langue nationale à l'histoire commune, permet aux travailleurs et aux citoyens de s'unir pour résister au néolibéralisme prédateur.

Le français est menacé par un Conseil constitutionnel qui autorise les transnationales à submerger le marché français de produits dont l'emballage et le mode d'emploi sont exclusivement rédigés en anglais.

Le français est menacé par un Conseil Supérieur de l'Audiovisuel complaisant, qui laisse les chaînes publiques et privées ignorer la création française et internationale non anglophone tout en multipliant les publicités en anglais destinées à la jeunesse.

Le français est menacé par la direction de l'Education nationale qui réduit les horaires de français, marginalise les langues anciennes et régionales et qui impose de fait l'anglais utilitaire comme unique langue étrangère première.

Le français est menacé par le snobisme de ceux qui cherchent à se placer au-dessus de leur peuple en faisant parade de ce qu'ils croient être de l'anglais et qui n'est en fait que du globish ou pire, du franglais, ce sabir qui ridiculise ceux qui l'emploient auprès des vrais anglophones. Le français est menacé par l'aliénation de nombreux consommateurs qui n'écoutent que de la chanson anglo-saxonne et qui ignorent tout ce qui se crée dans les parties non anglophones du monde.

Le français est menacé par des mouvements séparatistes qui prennent prétexte de la défense des langues régionales (lesquelles peuvent jouer un rôle, à côté du français, pour résister à l'uniformisation culturelle) pour promouvoir " l'Europe des régions " au détriment de la République une et indivisible.

Cette menace n'est pas seulement linguistique : elle est idéologique et politique puisqu'elle sape ces valeurs progressistes que sont la souveraineté des peuples, la liberté de pensée, la pluralité des cultures, l'attachement au progrès social, la coopération pacifique entre peuples égaux : ainsi, laisser assassiner le français, et avec lui la littérature, le théâtre, la philosophie, la chanson, le cinéma et la science d'expression française, c'est capituler devant l'idéologie insidieusement totalitaire de la mondialisation néo-libérale qui règne encore plus " naturellement " quand elle est portée " spontanément " par la prétendue " langue de l'avenir ".

Quand demain tous les jeunes Français ne baragouineront plus que le basic english à l'entreprise, quand ils ne répon-dront plus dans nos rues qu'en globish aux étrangers européens (auxquels on n'enseignera plus dans leurs pays que cet idiome en guise de langue étrangère), le français sera réduit au rôle de langue domestique ; l'heure aura sonné de son extinction ou de sa momification sous la forme d'une langue morte, dite " de culture ", réservée à cette même " élite"... qui l'aura assassinée ! Que restera-t-il alors de la France et de l'idéal républicain qui l'inspire depuis deux siècles ? Quelle déchéance, quelles humiliations subira alors, cette majorité de Français et d'immigrés qui continueront à parler français en France, soit par choix, soit parce que leur situation sociale les exclura de tout accès au nouveau code mondialisé de la domination?

Mais ce n'est pas seulement pour défendre le peuple de France et la francophonie, gravement menacée en Wallonie, en Suisse romande, au Québec, etc., qu'il faut que se développe un mouvement populaire de défense du français. Si le français, l'une des langues les plus " reconnues " au monde, est attaqué en France même, quelle autre langue n'est-elle pas en péril de mort, notamment dans le tiers-monde ? A travers le français, c'est le droit à la différence culturelle, politique et idéologique que met en cause mondialement une entreprise totalitaire qui menace l'humanité d'un appauvrissement sans précédent. D'ailleurs, la langue anglaise et ses prolongements américains périraient à leur tour si le français finissait par sombrer ; car le globish est moins une langue, porteuse d'histoire, de poésie, de sentiments, de pensée, d'expérience humaine en un mot, qu'un code commercial idéologiquement chargé dont le rôle insidieux est de normaliser le marché des idées.

C'est pourquoi nous appelons notre peuple et sa jeunesse à la résistance linguistique.

Cet appel s'adresse d'abord au monde du travail, car l'éviction programmée du français de la sphère économique prépare et accompagne le démontage de l'industrie nationale, des entreprises nationalisées et des conquêtes sociales. Notre appel s'adresse donc aux travailleurs salariés, à leurs organisations politiques et syndicales, dont certaines mènent déjà l'action collective contre les tentatives d'évincer la langue française de la communication interne des entreprises.

Le présent appel interpelle les jeunes, " précaires ", chômeurs, étudiants, lycéens, qui ont montré leur capacité de résistance sociale et idéologique, mais qui restent la cible privilégiée des ennemis de notre héritage linguistique.

Le manifeste s'adresse aux agriculteurs, artisans, petits commerçants et membres des professions libérales dont la responsabilité est d'obliger les marques à respecter la clientèle francophone et à travers elle, l'existence même d'un marché national et local dont dépend l'existence même de la petite et moyenne entreprise.

Le manifeste interpelle également les intellectuels, enseignants, chercheurs, ingénieurs, créateurs, écrivains, journalistes, producteurs d'émissions audiovisuelles, qui ont la charge de transmettre notre héritage en l'ouvrant sur l'avenir. En particulier, nous demandons aux chercheurs de publier et de communiquer en français, a fortiori s'ils exercent leur métier en France, quitte à exiger de l'Etat qu'il fournisse les moyens nécessaires pour traduire et de diffuser, si nécessaire, les articles scientifiques en anglais.

Nous interpellons aussi les travailleurs immigrés qui nous font l'honneur de vivre en France, de parler français ou d'apprendre cette langue. Pas plus que nous n'opposons la défense du français à la langue anglaise en tant que telle, nous n'opposons le français aux langues arabe, berbère, swahili, wolof, etc.: certes, le français est, ou a pu être utilisé comme une arme de ségrégation par les colonisateurs et certains Etats néo-coloniaux; par principe, nous soutenons donc tout effort visant à permettre aux peuples anciennement colonisés d'étudier, d'écrire et de créer dans leurs langues maternelles respectives ; nous ne sommes pas non plus hostiles aux efforts pour diffuser une langue internationale indépendante telle que l'espéranto. Mais d'abord, ce n'est pas la langue française qui est coupable de l'usage qu'en ont fait les colonisateurs ; et aujourd'hui, ce n'est pas le français, lui-même assiégé par l'anglo-américain, qui menace la diversité linguistique dans le tiers-monde ! Au contraire, il nous est insupportable que le " l'usage domestique " du français serve de critère au ministre de l'Intérieur pour chasser de France des familles africaines pauvres... alors que le pouvoir en place laisse les conseils d'administration de grandes sociétés françaises (et même de certains états-majors militaires !) se tenir en anglais sur notre sol !

Nous appelons aussi les citoyens étrangers épris d'humanisme à soutenir notre action ; cela concerne ceux qui pratiquent le français, ceux qui, sans parler français, veulent défendre une langue qui appartient au patrimoine de l'humanité, ceux qui voient dans la défense du français un rempart contre la langue mondiale unique.

Enfin, nous invitons les amoureux de l'Europe des échanges culturels à défendre le français sans confondre la " construction européenne ", triste résultat des traités néo-libéraux et supranationaux, avec le projet universaliste initialement porté par l'" Europe des Lumières ".

Pour défendre le français, les signataires du présent manifeste constitueront un Collectif populaire de résistance linguistique ; il recensera, analysera et dénoncera les agressions politiques, économiques, publicitaires, médiatiques, contre la langue française (il ne s'agit pas de pointer les " fautes de français ", la création verbale, les parlers régionaux ou argotiques... nous ne sommes pas des puristes !). Il proposera et promouvra des expressions françaises là où la domination commerciale des Etats-Unis impose des expressions américaines.

A partir de son objet propre, ce Collectif interviendra auprès des travailleurs en lutte contre les délocalisations et les dénationalisations... De même, dans l'esprit unitaire du 29 mai 2005 (date du référendum qui permit au peuple français de refuser la constitution européenne), ce Collectif interviendra de manière non politicienne dans les débats sociaux, politiques, culturels et sociétaux. Il soutiendra toute action visant à empêcher l'anglo-américain de s'ériger en langue unique " des affaires et de l'entreprise ". Il interpellera et au besoin, dénoncera, les décideurs politiques, économiques, médiatiques, qui " accompagnent " le déclin planifié du français.

De même, ce comité militera-t-il pour que la francophonie, d'outil néo-colonial qu'elle fut (et reste pour une part ?), devienne un outil international de résistance en alliance avec tous les peuples qui veulent défendre leur langue sans opprimer d'autres groupes linguistiques.

Le comité dénoncera les publicités en anglais, exigera que les titres des films américains soient, sauf cas particuliers, traduits en français ainsi que la dénomination et le mode d'emploi de tout produit importé; il pourra appeler au boycott des marques et des magasins qui privilégient l'anglais dans leur intitulé ou leur communication en direction du public francophone.

Le comité exigera également que l'enseignement des langues étrangères, mais aussi, celui des langues régionales et des langues anciennes, soit élargi et diversifié à l'école, dans le Second degré et à l'Université.

Enfin, le comité militera pour que l'enseignement du français soit rétabli dans toute sa force, car la maîtrise par tous de la langue nationale est la clé de la citoyenneté.


Je soutiens ce MANIFESTE - à renvoyer à Georges Gastaud, 10 rue Grignard, 62300 Lens


Les 150 premiers appelants

Adrienne Achilli, PRCF (13), Georges Aillaud, ingénieur (93) ; Henri Alleg, journaliste communiste, écrivain, mil. Anticolonialiste (91) ; André de Andrade, dessinateur-projeteur SNCF (93) ; Daniel Antonini, anim. Internat. PRCF ; Albert Aoust, prof. de lettres classiques (43) ; Henri Aprin, dessinateur et caricaturiste, PRCF-13 ; Françoise Bachelard, prof. de lettres (43) ; René Ballet, écrivain, a. grand reporter à L'Humanité ; Simone Ballet, universitaire ; Claude Beaulieu, pdt Comité Valmy (06) ; Ali Bendris, ouvrier, CGTE-Dalkia (93) ; Marcel Beziau, agrégé de lettres; Danielle Bleitrach, sociologue, Univ. Aix-Marseille ; Abdel Bouazzi, ouvrier, Tunis ; Jacqueline Boutine, pdte Com. sociale AG2R, admin. Crédit Mutuel Provençal, ex-vice-pdte du Grand Conseil de la Mutualité (13) ; Michelle Belot, cons. munic. Loos-en-Gohelle (62) ; Roger Bordier, écrivain ; Pierre Bouis, maire-adjoint de Florensac (34) ; Etienne Broillet, Neuchâtel, Suisse ; Stéphanie Brulin, prof. de lettres (62) ; Philippe Capdeville, ouvrier, CGT-E-Dalkia ; Joëlle Carpentier, bibliothécaire ; Jean Carassus, secr. gén. de la Gauche républicaine, maire de Vaux-le-Pénil (77) ; Jean-François Chalot, président de l'UFAL 77 ; Annette Charpentier, enseignante, syndicaliste CGT ; Jean-Pierre Chevènement, a. ministre, Paris ; Evariste Chiorri, commerçant (83) ; Robert Clavijo, militant écologiste et souverainiste (34) ; Jacques Coignard, a. ouvrier métallurgiste, co-pdt du Pôle de Renaissance Communiste en France (22) ; Marcel Collet, mil. CGT retraités (53) ; Jean-Pierre Combe, ingénieur, a. élève de l'Ecole polytechnique (19) ; Jean-Marc Coppola, secr. fédéral PCF-13 ; Francis Combes, poète, éditeur, mil. communiste (93) ; Michèle Crovisier, prof. de mathématiques (03) ; Rémi Cusinier, avocat, docteur en droit ; Lionel Damaretz, employé, secr. UL-CGT d'Arras ; Gérard Damiens, ouvrier chaudronnier, syndicaliste (62) ; Jean-François Dejours, prof. de philosophie, syndicaliste (62) ; Christian Delepine, ouvrier, syndicaliste (62) ; Didier Delpierre, employé, syndicaliste (62) ; Jacques Desmoulins, assistant parlementaire, a. prof. lettres classiques ; Gérard Cohen, médecin généraliste (13) ; Aurélien Djament, agrégé, docteur ès mathématiques, a. élève ENS (44) ; Alain Dubois, opérateur de production, syndicaliste (62) ; Lucie Dumont, étudiante (59) ; Gilbert Enaud, fonctionnaire A.S.S., retraité (44) ; Roland Enard, instit. retraité (94) ; Françoise Douchin, ingénieur au Centre National d'Etudes Spatiales, syndicaliste (31) ; Madeleine Dupont, prof. d'anglais (62) ; Michel Facon, manoeuvre, syndicaliste (62) ; Jacques Fabre, viticulteur (34) ; Jean-Claude Facquez, syndic. cheminot (62) ; Georges Galgayrac instit. retraité (81); Eric Fatoux, ouvrier, syndicaliste Cegélec (62) ; Pierre Favier, ouvrier, CGT-E-Dalkia ; Denis Fernandez-Recatala, écrivain ; Anne Flament, agrégée de lettres, syndicaliste (59) ; Vincent Flament, prof. de lettres, rédac. en chef d'Initiative communiste ; Benoît Foucambert, prof. d'histoire, syndicaliste (28) ; Jean Foucambert, a. chercheur INRP ; Caroline Fossier, prof. d'espagnol, syndicaliste ; Marion Gandiglio, syndicaliste, prof. de philosophie (43) ; François Fourès, instit., FSU (81) ; Georges Gastaud, philosophe, direct. d'Initiative Communiste ; Marc-Olivier Gavois, prof. d'histoire (13) ; Charles Gilbert ; prof. de philo., retraité ; Yves Goudet, prof. de SES (97) ; Sylvie Guduk, instit., syndicaliste (81) ; Georges Hage, député du Nord, doyen de l'Assemblée nationale ; Odile Hage, prof. retraitée EPS, PRCF-59 ; Muguette Hapiette, cons. munic. Bully-les-mines ; Georges Hassoméris, poète (69) ; Jean-Pierre Hemmen, co-pdt PRCF, fils de Fusillé de la Résistance (80) ; Yves Hénocq, syndic. ens. (59); Frédérique Houseaux, agrégée de socio., a. élève ENS ; Jean-Claude Houseaux, méd., cons. munic. Auchy-les-Mines ; Anne-Claude Iger, compositeur ; Jean-Paul Israël, secr. nat. Fédé. maritime CGT, mil. PCF ; Brigitte Jacquet, infirmière, syndic. ; Robert et Danielle Jean, prof. retraités, PCF (Cap-Corse) ; Jeanne Junck, prof. de lettres (28) ; Pierre Juquin, agrégé d'allemand; Alain Labarre, ouvrier de l'auto., délégué CGT FM (62) ; Georges Labica, philosophe, universitaire ; Annie Lacroix-Riz, prof. d'histoire contempo. Paris VII ; Léon Landini, a. FTP de la Main-d'oeuvre immigrée, officier Légion d'honneur, co-pdt du PRCF ; Jacques Lambalais, juriste ; Bernard G. Landry, écrivain ; Patricia Latour, écrivain, maire-adj. d'Aubervilliers, Gauche com. du PCF ; Ivan Lavallée, prof. d'Univ., docteur ès sciences, promoteur de l'usage du français en informatique ; Michel Leblond, ens., CGT (02) ; Jacques Leclercq, secr. UL-CGT, Douai ; Jean-Paul Leroy, postier, mil. syndical (75) ; Pierre Lévy, rédac. en chef de Bastille République Nation (94); Natacha Lohat, prof. d'anglais, mil. féministe (59) ; Jean-Pierre Menuge, ouvrier du bât., mil. syndical (62) ; Jean-François Maison, assistant social (62) ; Jacques Lacaze, médecin santé publique, cons. munic. Liévin ; Linaïk Malbranque, prof. de lettres (59) ; Désiré Marle, prêtre-ouvrier, a. dél. CGT des Laminoirs de Lens ; Richard Martin, direct. théâtre Tourski (Marseille) ; Dominique Mazire, prof. de lettres classiques, mil. communiste ; Michel Mélinand, ingénieur (95) ; Jean Metellus, écrivain ; Jean-Claude Meuriot, médecin-inspecteur général de Santé publique honoraire (06) ; Dany Mismacque, médecin, cons. munic. Lens; Frédéric Moncomble, prof. d'anglais (62) ; Aymeric Monville, traducteur, éditeur, mil. communiste (75); Laurent Nardi, prof. de lettres, syndicaliste (74) ; Simone Nicolo-Vachon, a. résistante, dir. du journal Le Citoyen (44) ; Monique Nivet, a. prof. d'EPS (59); Marc Ogeret, chanteur ; Jacky Omer, syndic. cheminot (92) ; Christian Orlovier, ouvrier, syndic. (62) ; Jean-Michel Padot, cons. munic. Bully-les-mines ; Bernard Paillot, cons. munic. de Gauchy, a. cons. régional de Picardie (02) ; Bernard Parquet, syndic. EDF (94) ; Christophe Patte, prof. EPS, a. international de Volley (34) ; Gaston Pellet, mil. anti-impérialiste (30) ; André Picciola, écrivain, historien, pdt des Amis d'Henri Barbusse ; Serge Piedplat, dél. CGT-métallo abusivement licencié par la multinationale Hawker (62); Pierre Pranchère, a. FTP de Corrèze, député honoraire, a. eurodéputé (19) ; Nicolas Pomiès, secr. nat. de l'Union des Familles Laïques ; Nicole Remmery, méd. hospitalier (62) ; Jean Réveillac, ouvrier marbrier, mil. internationaliste (32) : Marie Ribbens, inspectrice du travail (59) ; Jean de Rohan-Chabot, syndiqué SNES (58) ; Françoise Roncheray, prof. agrégée d'anglais en classe prépa. (59) ; Alain Ruscio, historien, spécialiste histoire coloniale ; Gilberte Salem, prof. de lettres retraitée, milit. anticolonialiste (91); Janny Sanfelieu, prof. de lettres classiques, maire-adj. Dannemoine ; Bruno Sinagoga, syndic. CGT-E/Dalkia ; Laurent Secco, prof. d'allemand (43) ; Guillaume Suing, agrégé de biologie-géologie (59) ; Roger Sylvain, ouvrier retr., ex-administrateur salarié, ex-resp. CGT Renault ; Bernard Teper, pdt de l'UFAL ; Patrick Tort, direct. Institut Charles Darwin, lauréat Acad. des sciences ; Franck Vandeputte, instit., syndic. (15) ; Pierrette Varéa, artisan du bât. (34) ; Yves Vargas, philosophe (93) ; Nicole Vaur, prof. de math., syndic. (81) ; Marc Vieillard, journaliste ; Maxime Vivas, écrivain ; Théo Vogt, géomorphologue, chercheur CNRS retr. ; Robert Vossion, infographiste, a. secrét. PCF Harnes ; Jean Vottero, infirmier D.E. (73) ; Karine Van Wynendaele, syndic., milit., agrégée d'histoire ; Amaury Vazé, ouvrier, syndic. (62) ; Berthe Weinstein, fille de déporté à Auschwitz, mil. PCF et Secours populaire ; Max Weinstein, a. résistant de l'Union de la Jeunesse Juive-zone Sud, PCF ; PS/ pour mesurer le siège que subit la langue française, il est conseillé de lire le livre de Cl. Hagège, Combat pour le français (O. Jacob 2005) ainsi que le compte-rendu de ce livre dans Initiative communiste sous la signature de Vincent Flament, juillet 2006 (199 rue Zola, 62800 Liévin).


Assemblée générale des signataires, samedi 3 février 2007 à 16 h précises à l'Assemblée nationale, Paris 7ème

Entrée au 126 rue de l'Université. Se munir d'une carte d'identité et de cet Appel. Exactitude de rigueur !

contact Georges Gastaud, 10 rue Grignard, 62300 Lens, gg.ic@wanadoo.fr

Georges Hage député du Nord, doyen de l'Assemblée nationale

Georges Gastaud philosophe, auteur de la Lettre ouverte aux ''bons Français'' qui assassinent la France (Temps des cerises, 2005)

4 - débats politiques

4.1 - Démission de Michel Husson de la LCR

Michel Husson est "l'économiste officiel" (depuis de nombreuses années) de la LCR, rédacteur en vue de la revue de la IVe Internationale (Inprecor) et pilier du conseil scientifique d'ATTAC et de la Fondation Copernic.

Michel Husson possède un site où il met en ligne ses contributions et qui offre un grand nombre de liens militants: http://hussonet.free.fr/


Chers camarades,

C'est après mûre réflexion que je vous adresse cette lettre de démission. La raison en est assez simple : la direction de la LCR l'a entraînée sur une voie sectaire qui lui fait tourner le dos au mouvement de masse. Surenchères programmatiques, analyses unilatérales, sous-estimation du potentiel des collectifs unitaires se sont multipliées au cours des mois.

La LCR porte une lourde responsabilité dans l'échec prévisible du processus en ayant choisi de faire cavalier seul et de laisser ainsi le champ libre au PCF. Et elle sera durablement considérée comme co-responsable de cet échec. Croire que la nouvelle force anti-capitaliste pourra se faire sans les hommes et les femmes engagés dans les Collectifs est une fuite en avant qui ne pourra être redressée facilement.

D'un point de vue plus personnel, enfin, mon mode d'intervention est devenu incompatible avec l'appartenance à une organisation qui fait le contraire de ce que je peux raconter.

Cette démission est donc une mise en conformité intellectuelle qui entraîne d'autres choix plus concrets, destinés à rendre la rupture effective :

Bien unitairement

PS. J'adresse ce courrier à lcr@lcr-rouge.org ainsi qu'à quelques camarades (GTE, section Paris20, etc.) mais on peut le faire suivre à d'autres pour information.

Michel Husson

4.2 - France-Echos : les amalgames de France-Echos (partie I)

France-Echos un site résistant ?

Présenté comme site résistant sur la toile du net, France-Echos s'est fait comme devoir de dénoncer, et cela à juste titre, la politique clientéliste de Sarkozy avec l'UOIF, le double discours de Tariq Ramadan, la gauche obscurantiste formée autour de personnalités comme Pierre Tévanian, le MRAP ou la LDH qui se sont détournées du combat anti-raciste pour embrasser la cause islamiste, les indigènes de la République et, plus généralement, la dictature du politiquement correct qui a considérablement appauvri tout débat sur l'immigration et la délinquance en France.

Mais, si France-Echos traite pour partie des mêmes sujets que ProChoix c'est malheureusement pour en faire une grille de lecture radicalement différente. En effet, France-Echos arrive toujours à des conclusions diamétralement opposées à celles de ProChoix , conclusions notamment contredites par les thèses développées dans le livre " Tirs Croisés " co-écrit par Caroline Fourest et Fiammetta Venner.

Partie 1 : les amalgames de France-Echos

Islam = islamisme = délinquance = traditions archaïques

Pour France-Echos, l'islam c'est l'islamisme. C'est exactement la même chose. Francis Percy Blake, le responsable du site, dira sur le forum: " nous devons lutter contre l'ennemi commun, qu'on l'appelle islamisme, islam politique ou islam tout court. "[1] Une autre rédactrice de France-Echos, plus catégorique, ne souhaite pas lutter contre l'islam mais bel et bien l'abattre : " Ca n'est pas l'islam radical que l'on doit abattre mais l'islam tout court. Car il n'existe AUCUNE différence entre les deux "[2]. Selon France-Echos, l'islamisme est simplement l'islam pur et originel, le véritable islam c'est à dire un islam politique devant régir tous les aspects de la vie d'un pays (social, économique, culturel)[3] A noter que ce raisonnement est exactement le même que celui des islamistes eux mêmes. Si l'islam était un système politique à part entière, pourquoi Mahomet n'a-t-il pas prévu sa succession, première des choses dont on se préoccupe quand on met en place un système politique ? A cette question, France-Echos n'apportera guère de réponse. Selon France-Echos, l'islam, qui n'est rien d'autre que l'islamisme, est donc un totalitarisme comparable au nazisme et au communisme. L'argumentaire anti-islam précise que l'islam est une " idéologie qui instrumentalise une religion et qui vise à soumettre l'humanité au même titre que le nazisme ou le communisme " [4]. Outre le fait qu'on aimerait bien rappeler à France-Echos que la Shoah n'a eu lieu ni du temps de Mahomet, ni en terre d'islam mais bel et bien en terre chrétienne, l'amalgame entre islam et nazisme méprise à ce point l'histoire de l'islam, pourtant riche en courants et interprétations diverses et subtiles, qu'il en est absurde.

Citons quelques uns de ces courants :

Moralité : l'islam n'est pas plus une religion de haine que d'amour. L'islam, tout comme le christianisme et le judaïsme, est simplement ce que choisissent d'en tirer les hommes : le meilleur comme le pire.

Selon un rédacteur, l'Histoire " nous apprend qu'aucun système totalitaire n'a perduré "[5] Dans ce cas, pourquoi l'islam existe-t-il depuis 14 siècles alors que le nazisme et le communisme n'ont perduré que quelques décennies ? France-Echos réduit le Coran à une idéologie de haine envers les juifs et les chrétiens[6], ce serait un " manuel de pillage "[7] qui " ordonne NOIR SUR BLANC les atrocités de l'inquisition "[8] Si France-Echos se contentait seulement de blasphémer ou de critiquer ainsi le Coran, ce ne serait, après tout, pas si grave. Faire de telles affirmations sur le Coran est en soi un blasphème et relève donc de la liberté d'expression. Sauf que France-Echos, comme nous le verrons plus bas, utilise bel et bien l'amalgame Coran / violence et islam / nazisme à des fins de pure haine envers les musulmans en tant qu'individus. Comment pouvait-il en être autrement d'ailleurs ? Des propos tels que : " Mahomerde l'ordure, un dieu tellement sous-merde que son chef d'oeuvre est un navet, un ramassis d'insanités juste bon à se torcher le cul, écrit pour des dégénérés, et des détraqués sexuels, mode d'emploi pour terroristes, pédophiles et désaxés en tout genre " [9] sont tellement orduriers qu'ils dépassent, par la haine qu'ils dégagent, le cadre du simple blasphème.

France-Echos amalgame culture arabo-musulmane, délinquance, barbarie et islamisme. André Waroch dit à propos de la délinquance dans les banlieues : " En France, on fait passer pour de la délinquance de droit commun les tournantes, les caillassages de pompiers dans les cités, les voitures brûlées, les attaques de commissariats au cocktail Molotov ; rien de plus faux. ; c'est un comportement insurrectionnel, un refus des populations musulmanes, se sachant en augmentation exponentielle, d'admettre plus longtemps les lois et l'autorité d'un pays dirigé par des infidèles, ainsi que la présence de ces mêmes infidèles à coté de chez eux. Le mépris absolu, qui va jusqu'au viol collectif, des femmes osant exhiber leur corps (parfois, cette exhibition peut juste signifier la tête découverte si le visage de la femme est avenant) n'est que l'application sauvage de la Charria, la loi islamique, par la population musulmane " [10]

La culture arabo-musulmane serait une " inculture "[11] Un article titre que la " culture arabo-musulmane serait source de l'Intifada en France "[12]. Elle serait génératrice de frustration, de sauvagerie et de barbarie. Un rédacteur dira en effet : " J'ai tenté ci-dessus d'en expliquer les raisons à savoir que cette sauvagerie et cette barbarie que nous constatons tous les jours a pour origine une " culture arabo-musulmane " génératrice de frustration et de violence qui fabrique des sauvageons schizophrènes " [13] Si la délinquance est à la fois le résultat du chômage, du laxisme et de l'incapacité de l'Etat à sanctionner durablement la violation des lois, l'islamisme, diffusé dans les banlieues françaises, sort au contraire durablement des jeunes de la délinquance. C'est d'ailleurs malheureusement pour cela que des prédicateurs islamistes comme Tariq Ramadan ou Hassan Iquioussen sont vus comme les " nouveaux travailleurs sociaux " ... ou que des politiques comme Sarkozy aimerait laisser aux imams de l'UOIF le soin d'exercer leur influence dans les quartiers difficiles pour y rétablir l'ordre et se débarrasser ainsi de la patate chaude.

France-Echos confond bien sûr les traditions archaïques (traditions très anciennes qui existaient bien avant l'islam comme les mariages forcés, l'excision, les crimes d'honneur) et ce qui est réellement prescrit dans le Coran pour les femmes (c'est à dire la polygamie, le fait qu'un mari batte sa femme, l'héritage d'une femme égale à la moitié de l'héritage d'un homme) A propos des crimes d'honneur, très ancienne tradition arabe, un rédacteur écrit : " le mot Islam n'est cité, alors qu'il est à la source de ces pratiques inhumaines ! " [14] FP Blake semble, quant à lui, penser que seule " l'idéologie musulmane est responsable de la condition exécrables des femmes sous loi islamique "[15] Si une lecture littérale des sourates infériorisant les femmes est évidemment source de violences envers les femmes, c'est oublier le poids des traditions archaïques qui perdurent dans les pays musulmans comme non musulmans à cause de la pauvreté et de l'absence d'éducation. En Inde, pays pourtant en majorité hindouiste, la naissance d'une fille y est considérée comme une malédiction : foeticide, infanticide, prostitution des fillettes à l'âge de 6 ans, mariage forcés à partir de 10 ans, viols collectifs, traite des femmes, tourisme sexuel, assassinat de femmes par leur époux lorsque que la dot de la fille est insuffisante, immolation des veuves. Voici la liste non exhaustive des monstruosités perpétuées au nom de vieilles traditions indiennes qui elles n'ont strictement rien à voir avec l'islam ou la culture musulmane. Rappelons que parmi les six grandes tendances de l'islam, seul le salafisme traditionaliste (ou talibanisme) s'inspire des traditions archaïques non islamiques (mariages forcés etc.) En affirmant que les traditions archaïques prennent leur source dans l'islam, France-Echos souffre de la même tare que celle des talibans eux mêmes.

La haine des musulmans poussée à son paroxysme

Selon France-Echos, comme par définition un musulman est une personne qui se réclame de la religion islamique, un musulman est donc un islamiste. Toujours selon France-Echos, aucune distinction ne doit être faite parmi les musulmans : tout musulman, qu'il soit pratiquant ou non pratiquant, dont le lien avec l'islam soit cultuel ou simplement culturel, est condamnable. En effet, les musulmans seraient tous " promoteurs de l'instauration de la charia ".

Chico Ray dit "Les musulmans sont une civilisation déchue, ils en conçoivent une profonde humiliation, celle du cancre face au premier de la classe. Et c'est bien pire encore en ce qui concerne les musulmans issus de la décolonisation, réduits à devoir fuir leur propre pays, à admettre leur propre incapacité à réussir, et subir l'humiliation suprême de travailler pour et chez ceux qu'ils ont chassés (...)Vous connaissez des musulmans qui sont opposés à l'Islam, vous ? Vous connaissez des musulmans qui dénoncent la barbarie du Coran ? Vous connaissez des musulmans qui avouent que Mahomet fut un criminel psychopathe, pédophile et obsédé sexuel ? il n'y en a pas un seul, PAR DEFINITION. Ils ne seraient pas musulmans sinon (..) Les musulmans pratiquants ou non pratiquants sont TOUS les artisans de la conservation du Coran.(...) il y aura application de ce Coran quand les musulmans seront majoritaires, qu'ils en soient conscients ou pas. DONC : oui, tous les musulmans sont, HELAS POUR EUX, tous à mettre dans le panier de ceux qui participent ou participeront VOLONTAIREMENT OU INVOLONTAIREMENT à l'instauration de la charia dans un futur proche ou lointain, voire très lointain. LES MUSULMANS SONT TOUS, CONSCIEMMENT OU PAS, PROMOTEURS DE L'INSTAURATION DE LA CHARIA."[16]

Un musulman est par définition un être violent[17], un batteur de femmes, un voleur, un polygame, qui aime d'ailleurs s'adonner au viol collectif des occidentales[18] (n'en déplaise à Samira Bellil). L'islam serait " un ramassis d'abrutis nés, de voleurs, de brigands, d'assassins, de demeurés " [19] Les musulmans seraient des " animaux sexuels de premier rang "[20], " des dégénérés, des détraqués sexuels, des pédophiles et désaxés en tout genre "[21] Les musulmans seraient des " parasites " et il n'y aurait " aucune exception à cette affirmation "[22] Ce serait dans " leurs gènes "[23]

Un article on ne peut plus explicite précisera sur les garçons musulmans grossièrement amalgamés à des violeurs en puissance pour l'occasion : " En Islam, le mâle est dominant et puissant, puisqu'il est créé pour servir Allah (..)La peur, la frustration, la violence sont enseignées dès l'enfance, puisque l'enfant voit sa mère battue et vilipendée. Il est lui-même battu. Ceci est monnaie courante dans les foyers musulmans. Le viol se situe dans cette continuité et reste dans la norme de la violence. Cette dynamique familiale engendre la rage, la volonté de puissance et l'agressivité qui se répercutent dans un acte sexuel, devenu un moyen de lutte et de défoulement et non une fin de plaisir. "[24] La sexualité d'un musulman est évoquée en ces termes : " La forme "normale" de l'acte sexuel est l'agression anale et la tendance du macho est de préférer la relation homo ou pédo, le viol, les tournantes, incapable d'une relation sexuelle homme-femme sublimée ".[25]

Si la culture arabe peut être machiste, la culture nippone ou russe l'est également tout autant : ça ne fait pas pour autant de tout Japonais ou Russe un mâle frustré, enragé, agressif et violeur ne pratiquant que la sodomie avec ses partenaires. Dans un éditorial, voici ce que conseillent les responsables du site en cas de rencontre avec des femmes musulmanes : " S'en prendre aux bâchées que l'on croise, et dire des trucs genre : coran répugnant , Mahomet pédophile, islam, secte de merde " ..... J'engueule mon chien quand il n'obéit pas en lui disant qu'il a les oreilles pleines de merde coranique , quand il y a des coranisés pour entendre bien sûr. (..) La semaine dernière, il y a un mec qui a réagi qu'est que t'as dit ? et moi j'ai répliqué tu veut un synonyme ? vomissures mahométanes (..) Mahométanes est un adjectif dont nous pouvons donner deux acceptions. a) Synonyme de musulmanes , qui est à prendre ici dans le sens relatives à l'islam et non qui professe l'islam . b) Relatives à Mahomet : les vomissures mahométanes sont des vomissures produites par Mahomet (versets coraniques ou paroles rapportées dans des hadith). "[26]

L'amalgame musulman = terroriste

Comme le terrorisme prend effectivement sa source dans l'islamisme, l'amalgame islam / terrorisme arrive également bien vite. A propos d'actes terroristes en Indonésie, un article titrera " Coran=Islam=Violences=Barbaries=Terreur=Totalitarisme "[27] L'amalgame musulman / terroriste suit tout naturellement : tout musulman (qui est un islamiste selon France-Echos) doit être considéré comme un terroriste potentiel. Sur le site d'Occidentalis, collaborateur actif de France-Echos, on peut lire parmi les réactions des internautes que " tout musulman en France est un terroriste potentiel "[28] Selon FP Blake, le djihad d'attaque serait une prescription coranique. En effet, il dit sur le forum : " Ben Laden est un "bon" musulman au sens où il applique le dogme coranique du jihad, partie intégrante de l'islam "[29] Si FP Blake connaissait un tant soi peu le terrorisme et la littérature djihadiste qui abonde sur le net, il saurait que le djihad d'attaque a été théorisé par Zawahiri, le second de Ben Laden[30] Zawahiri a transformé le djihad de défense (autorisé effectivement par le Coran) en un djihad individuel fondé sur le martyr.

L'origine divine du Coran (musulman = idiot)

FP Blake dit que : " Pour les mahométans, le Coran est la parole incréée de leur divinité sadique Allah, et par conséquent ils ne peuvent ni en changer ni en critiquer ne fusse qu'un iota. "[31]

Chico Ray dit que : " Le Coran, par contre, ordonne NOIR SUR BLANC les atrocités de l'inquisition, il s'agit d'ordres directs de Dieu dictés par l'ange Gabriel et diffusés par Mahomet. Diffusés et MIS EN APPLICATION par Mahomet par pur intérêt personnel : pouvoir et argent (en en plus sexe dans le cas de Mahomet : la totale !) Mahomet, Le beau modèle à suivre par tous les musulmans QUAND LES MUSULMANS SONT EN POSITION DE FORCE ET PEUVENT APPLIQUER CE MODELE. (...) Les instructions du Coran, les musulmans les appliquent dès qu'ils le peuvent s'il n'y a pas d'opposition car TOUT le Coran est ordre DIRECT ET ABSOLU DE DIEU LUI MEME. AUCUN MUSULMAN, et une musulmane encore moins, NE PEUT RENIER CE POINT"[32].

Chez France-Echos, le Coran étant d'origine divine, un musulman est condamné à prendre le texte du Coran dans son intégralité. Un musulman n'est donc plus un individu doué de libre arbitre, capable de rejeter les sourates caduques, de ne prendre que le meilleur de sa religion et de s'émanciper comme tout autre croyant : c'est par définition un décervelé, un idiot congénital incapable de faire une lecture contextualisée du Coran, incapable de rejeter les sourates infériorisant les femmes ou encourageant à la violence. La démarche de France-Echos est donc aussi acéphale que celle du salafisme littéraliste qui fait une lecture littérale du Coran et de la Sunna pour l'appliquer au pied de la lettre. Les rédacteurs de France-Echos auront bien sûr oublié un détail : le Coran est peut être d'origine divine mais il n'en a pas moins été écrit par des scribes sur ordre de Mahomet. Enfin, il ne faut pas se leurrer : la soi disant origine divine du Coran ne sert que de prétexte fallacieux pour justifier et asseoir davantage la haine de l'autre. France-Echos pourra bien ânonner que si on déteste le nazisme il est normal de détester les nazis et que, en conséquent, il doit en être de même avec l'islam et les musulmans. Oui sauf qu'il y a une différence de taille : l'islam n'est pas le nazisme.

Une phrase de l'argumentaire anti-islam en téléchargement sur le site de France-Echos est loin d'être anodine et est très révélatrice. Cette phrase précise, à propos des Français qui considèrent que l'islam est une religion comme les autres, que ce sont des : " Français ignares en islamologie (...) qui affirment que l'islam est une religion comme les autres et donc que les musulmans ont les même droits que les adeptes des autres religions " [33] Passons sur l'accusation d'ignorance en islamologie qui est plutôt amusante de la part d'un site qui caricature aussi grossièrement l'islam dans son ensemble, sans tenir compte de ces différents courants et de son histoire, et voyons plutôt la question que l'on se pose légitimement à la lecture de cette phrase : Doit-on comprendre par là que les musulmans ne devraient pas avoir les mêmes droits que les juifs, les chrétiens ou les athées ? Qu'il faut retirer ses droits aux musulmans et les traiter comme des sous citoyens voir des sous hommes ?.Un peu comme l'a fait Hitler dans les années 30 avec les Juifs ? C'est cela qu'il faut comprendre ?

Le détournement du mot takia (musulman = menteur)

Toujours selon France-Echos, si le musulman est par définition un islamiste, c'est également par définition un menteur ! Les musulmans pratiquent allégrement le double discours pour tromper les Européens. La takia, c'est à dire le droit de mentir aux non musulmans, serait une " prescription coranique ". L'argumentaire anti-islam précise : " Ne soyez jamais étonné qu'un musulman mente par omission ou par action, dissimule ou falsifie car c'est une prescription coranique. Quand il s'agit de développer l'islam, tous les coups sont permis. La taqqya, qui s'écrit aussi takia (dissimulation), est un devoir pour les croyants en situation d'infériorité (= de minorité). " [34] France-Echos, qui se pose toujours en grand islamologue et traite quiconque n'est pas d'accord avec lui d'ignare, ne sait même pas que la takia, c'est à dire le droit de mentir, était à l'origine utilisée par les chiites (qui étaient minoritaires) pour échapper aux persécutions sunnites. La notion de takia a été ensuite reprise par Hassan Al-Bannah, le fondateur des Frères Musulmans en Egypte, qui a autorisé les membres de sa confrérie à mentir pour ne pas être démasqués[35]. Si, dans un livre de plus 400 pages avec 800 références à l'appui, Caroline Fourest a démonté le double discours d'un musulman à savoir Tariq Ramadan, l'ambassadeur des Frères Musulmans en Europe[36], France-Echos a repris la notion de takia pour accuser l'ensemble de la communauté musulmane ... mais cette fois ci sans autre démonstration que leur propre mauvaise foi.

Si Tariq Ramadan, l'ambassadeur des Frères Musulmans en Europe, ou les intégristes de l'UOIF, filiale française des Frères, n'hésitent effectivement pas à mentir pour se tirer d'affaire sur les plateaux télé[37], ce n'est pas le cas des véritables musulmans libéraux qui souhaitent refondre la pensée islamique pour l'adapter à la modernité. Les musulmans libéraux (qui sont véritablement laïques et démocrates) sont traités par les islamistes de " faux musulmans " voir, pour certains d'entre eux, menacés de mort . Malgré cela, France-Echos accuse également les musulmans libéraux d'être des menteurs[38] et d'avoir en réalité les mêmes objectifs que les intégristes .

Chico Ray dit : " Les musulmans intégristes sont ceux qui piquent les sacs, les musulmans modérés sont ceux qui se pacsent avec les nations, qui obtiennent une procuration, qui labourent les autochtones et qui LE JOUR OU LES MUSULMANS SERONT MAJORITAIRES SERONT OBLIGES de vider le compte en banque !Remplacez "vider le compte en banque" par "établir la charia" et perdre des "euros" par perdre des "droits", et voilà, vous avez le programme de l'Islam "[39]

Sur le forum Francis Percy Blake dira des musulmans libéraux que: " ce sont des musulmans "incomplets", ou tout simplement des adeptes de la takia. "[40] Un certain Tariq Ramadan dit exactement la même chose des musulmans libéraux : pour Tariq Ramadan, les musulmans libéraux sont des musulmans " sans l'islam "[41]

Notes

[1] Copie d'écran du forum: http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/ennemicommun.jpg

[2] L'email que j'ai envoyé à Sarkozy http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=6320

[3] Voir l'argumentaire anti-islam : " L'islam est un système religieux, politique, juridique et social initié au VIIe siècle par Mahomet " http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=9723

[4] Voir l'argumentaire anti-islam : http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=9723

[5] Ya d'la joie ! http://www.france-echos.com/editorial.php?cle=11118

[6] Au fil du Coran b)Haine contre les juifs, les chrétiens et les infidèles http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=9723

[7] Correspondance avec Chico Ray un rédacteur (novembre 2005)

[8] Idem

[9] Agressée par une mahométane voilée : le sang d'une islamophobe a coulé. En France. http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=10047

[10] Pour une renaissance gauloise http://www.france-echos.com/editorial.php?cle=6971

[11] Copie d'écran du forum : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/arabomusulman.jpg

[12] Perpignan et Clichy : la " culture arabo-musulmane " source de l'intifada et du racisme anti-français http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=7433

[13] Perpignan et Clichy : la " culture arabo-musulmane " source de l'intifada et du racisme anti-français http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=7433

[14] Le poids de la "tradition"http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=10487

[15] Mail de Francis Percy Blake novembre 2005

[16] Correspondance avec Chico Ray rédacteur de France-Echos (novembre 2005)

[17] Correspondance avec Chico Ray un rédacteur (novembre 2005) : " les musulmans n'arrivent majoritairement pas à se débarrasser de la violence et de l'archaïsme inhérent au Coran et à l'Islam "

[18] Les viols collectifs des femmes occidentales par des musulmans http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=7807

[19] Copie d'écran du forum : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/ramassis.jpg

[20] Copie d'écran du forum http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/converties.jpg

[21] Agressée par une mahométane voilée : le sang d'une islamophobe a coulé. En France. http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=10047

[22] Copie d'écran du forum : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/ramassis.jpg

[23] Copie d'écran du forum : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/ramassis.jpg

[24] Viols en Europe http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=8760

[25] Idem

[26] Il faut que la peur change de camp http://www.france-echos.com/editorial.php?cle=6720

[27] Copie d'écran d'un article: http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/coranbarbarie1.jpg Copie d'écran d'un article: http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/coranbarbarie2.jpg

[28] http://www.occidentalis.com/blog/index.php/faut-il-interdire-lislam-dans-nos-societes-laiques-et-democratiques

[29] FP Blake sur le forum. Copie d'écran du forum : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/benladen.jpg Voir également le message d'un internaute : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/djihad.jpg

[30] Al-Qaida dans le texte, Gilles Kepel, éditions Puf

[31] Copie d'écran du forum : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/benladen.jpg

[32] Correspondance avec Chico Ray un rédacteur (novembre 2005)

[33] Argumentaire anti-islam http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=9723

[34] Argumentaire anti-islam http://www.france-echos.com/actualite.php?cle=9723

[35] Frère Tariq, Caroline Fourest, éditions Grasset

[36] Idem

[37] Voir l'émission Campus du 04/12/2003 avec Tariq Ramadan et avec Caroline Fourest http://www.dailymotion.com/prochoix/video/xgs5b_campus-ramadanfourest

[38] Voir également Le vrai faux peu mensonge de Soheib Bencheick http://www.france-echos.com/pda-actualite.php?cle=8422

[39] Correspondance avec Chico Ray (novembre 2005)

[40] Copie d'écran du forum : http://www.prochoix.org/cgi/blog/images/benladen.jpg

[41] Frère Tariq, Caroline Fourest, éditions Grasset

Caroline Brancher

Source : www;prochoix.org

5 - combat social

5.1 - Le dernier rapport du COR prépare une nouvelle attaque de la droite contre nos retraites

Le rapport du Conseil d'orientation des retraites de janvier 2007 présente des aspects positifs. Notamment, il ne reprend pas à son compte le projet sarkozyen d'instauration d'une Tva sociale pour financer les retraites par répartition. Il insiste, au contraire, sur un financement prioritaire des régimes de retraites par des cotisations assises sur les salaires.

Mais, malgré de multiples précautions oratoires, ce rapport est appelé à jouer le même rôle que le " rapport Charpin " au début des années 2000 et à préparer le terrain à une nouvelle offensive contre nos retraites. La Cgt et Fo ont d'ailleurs pris leurs distances avec les conclusions de ce rapport.

41,5 ou 42 ans de cotisation en 2012

L'article 5 de la loi Fillon de 2003 prévoit qu'un décret puisse, en 2008, ajuster le calendrier d'allongement de la durée de cotisation nécessaire à l'obtention d'une retraite à taux plein. Prenant appui sur les déficits anticipés du régime général de retraites de la Sécurité social de 2006 et 2007 (2,5 puis 3,4 milliards d'euros), le rapport du Cor prépare l'opinion à la publication d'un tel décret. La régression programmée par loi Fillon s'accentuerait. L'allongement de la durée de cotisation (dans le secteur privé et la fonction publique) d'un trimestre par an de 2009 à 2012 ne serait plus suffisant. Ce n'est plus 41 ans de cotisation pour bénéficier d'une retraite complète en 2012 mais 41,5 ou 42 ans qui serait nécessaires. L'exigence du Medef de 45 années de cotisation serait ainsi en voie de réalisation...

Ne pas toucher au taux des cotisations retraites ni au partage des richesses

Le rapport note l'évolution du déficit de la Cnav (le régime général des salariés du secteur privé) mais il n'évoque que marginalement la possibilité d'augmenter les ressources des régimes de retraite de répartition. Tout ce passe pour le Cor comme si le problème du financement des retraites n'avait rien à voir avec l'évolution du taux des cotisations retraites. C'est pour lui un sujet tabou : il peut bien constater que la masse salariale a augmenté moins vite que prévue depuis 2003 mais l'augmentation du taux des cotisations retraites n'est évoqué que très marginalement et sans qu'en soit tirée la moindre conséquence pratique. Pourtant, le problème du financement de nos retraites par répartition est, avant tout, le problème de ses recettes. En effet, ces dernières ont cessé de croître alors que le nombre de retraités augmentait : comment peut-on alors s'étonner de l'apparition d'un déficit ?

Surtout, le Cor ne propose à aucun moment la possibilité d'augmenter prioritairement les cotisations retraites patronales. Une telle augmentation commencerait pourtant à compenser la perte, au cours des 23 dernières années, de 10 points de Produit intérieur brut (160 milliards d'euros annuels) subie par les salaires et bénéficiant aux seuls profits. Mais le Cor ne voit pas dans une autre répartition des richesses la solution au financement de nos retraites.

Pour le Cor, le salarié aurait le choix de prendre sa retraite quand il le désire

Le rapport du Cor fait dépendre le maintien dans l'emploi du libre choix des salariés. Pour le Cor, les départs en retraite dépendraient en effets des comportements des salariés et de leur " prise de conscience ". Comme si un salarié avait le choix de rester dans l'entreprise où il travaille alors que les employeurs licencient à tour de bras les salariés de plus de 50 ans. Le rapport signale pourtant que se développent des " modes de rupture du contrat de travail, plus souples et moins onéreux pour les employeurs " qu'une " rupture liée à l'âge ". Le rapport note également, au passage, que " seulement 40 % des salariés qui liquident leur retraite étaient en emploi l'année précédente ". mais il n'en tire aucune conclusion et surtout pas celle que les 60 % de salariés qui ne sont plus au travail ne peuvent de toute façon pas y rester. Le Cor suggère de faire sauter les " bornes " des 60 et des 65 ans qui limiterait l'efficacité de l'allongement de la durée de cotisation. Il reprend ainsi à son compte, dans un autre registre, la fable de Sarkozy selon laquelle les salariés qui veulent travailler plus se heurteraient au " mur des 35 heures ".

Les régimes spéciaux de nouveau dans le collimateur

En 1993, Balladur s'était attaqué aux seules retraites des salariés du secteur privé. En 2003, Fillon avait continué cette politique de division du salariat en s'attaquant prioritairement, sous prétexte d'équité, aux retraites de la Fonction publique. Aujourd'hui, c'est les retraites des salariés des régimes spéciaux (Sncf, Ratp, Edf-Gdf, Banque de France ...) que le Cor suggère fortement de niveler par le bas, en appelant à un " examen différencié ", entreprise par entreprise.

Les transferts de cotisations au détriment des régimes de salariés et au profit des régimes de non-salariés (agriculteurs, professions indépendantes, commerçants, professions libérales...) ne sont pas remis en cause par le Cor. A terme, l'enjeu des retraites des régimes spéciaux est pourtant dérisoire : en 20025, les retraites relevant des régimes spéciaux ne représenteront plus que 1,6 % des retraités. Alors pourquoi s'attaquer à ces régimes spéciaux si ce n'est pour aller au-delà de l'allongement d'un trimestre par an dans le secteur privé et la fonction publique ? En effet, une telle augmentation serait impossible tant que subsistera le verrou symbolique des 37,5 années de cotisation dans les régimes spéciaux.

L'acceptation des mesures prises contre les salariés " âgés "

Le Cor entérine la suppression, par le gouvernement de Villepin et la majorité de droite, de la contribution Delalande qui pénalisait le licenciement de salariés de plus de 50 ans. Le Cor adopte ainsi la vision du Medef qui veut que tout obstacle au licenciement soit un obstacle à l'embauche. C'est cette vision qui avait conduit le gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy à essayer d'imposer le Cpe en 2006 avec le succès que l'on sait. Dans la même veine, le rapport note positivement la création par le gouvernement de Villepin " d'un Cdd d'une durée maximale de 18 mois renouvelable une fois, pour les chômeurs de plus de 57 ans en recherche d'emplois depuis plus de trois mois. " Ces emplois-vieux ne feront qu'accroître la précarité des salariés âgés en entraînant le licenciement de salariés en Cdi pour les remplacer par d'autres en Cdd (ce qu'on appelle communément un " effet d'aubaine "). Mais c'est là encore la logique du Cpe qui est reprise à son compte par le Cor : la précarité crée l'emploi !

Augmenter le taux d'emploi des salariés de 60 à 65 ans

Dans les statistiques, un salarié a 59 ans jusqu'au jour de ses 60 ans et 64 ans jusqu'u jour de 65 ans. La solution préconisée par le Cor est donc d'augmenter le nombre de salariés de 60 à 65 ans au travail.

Cela peut paraître une simple question de simple logique : moins il y aura de retraités, moins il y aura de problème de financement. Mais c'est une logique d' " experts " qui découpe la réalité en en sphères d'expertise cloisonnées : l'emploi des jeunes d'un côté, celui des " seniors " de l'autre. Il est vrai qu'avec près de 5 millions de chômeurs (toutes catégories de l'ANPE confondues) une vision d'ensemble du problème de l'emploi ne pourrait que mettre en évidence l'absurdité d'une augmentation de la durée de travail pour les salariés de plus de 60 ans alors que des centaines de milliers de jeunes ne trouvent pas d'emploi.

L'indexation des retraites

Le rapport se refuse à envisager une indexation des retraites sur les salaires et non sur les prix.

Pire, il estime que, sans mesures de financement complémentaires, une revalorisation des retraites indexée sur les salaires et non sur les prix " conduirait à doubler le besoin de financement des régimes de retraites obligatoires en 2050 ". Mais il n'en tire aucune conclusion sur la signification du maintien d'une indexation sur les prix en termes de paupérisation des retraités par rapport aux salariés encore au travail.

L'indexation sur les prix a, en effet, une fonction bien précise : elle prive les retraités du droit de profiter des gains de productivité réalisés chaque année dans les entreprises. La part qui devrait leur revenir ne va pas pour autant aux salariés au travail, elle est tout simplement confisquée par les profits.

Gaël Dupont et Henri Sterdyniak écrivaient déjà en 2000 (" Quel avenir pour nos retraites " La Découverte " : " De 1995 à 2020, les salaires nets augmentent de 2,2 % l'an ; les retraites de 0,3 % l'an. Le niveau de vie relatif des retraités diminue de 36 % ". Or, la pauvreté est une notion relative. Ainsi, pour beaucoup de personnes âgées, vieillesse et pauvreté redeviendront-elles synonymes, comme il y a une trentaine d'années, si les lois Fillon de 2003 et Balladur de 1993 ne sont pas abrogées.

La CGT et FO n'acceptent pas les conclusions du Cor

La Cgt n'a pas donné " son aval aux conclusions du rapport du Cor ". Elle refuse, en effet les " principales suggestion du rapport visant à durcir un peu plus les conditions d'obtention des retraites ". Elle met en évidence les conséquences réelles de l'allongement de la durée de cotisation : la baisse du niveau des pensions. Elle propose d'agir en réformant les cotisations retraites des employeurs et en donnant le priorité à l'emploi. Fo affirme qu'en matière de retraite comme dans d'autres, " le diagnostic partagé n'existe pas ". Elle souligne que, pour elle, "l'augmentation de la durée de cotisation n'est pas acceptable " et conclut que le problème de l'équilibre financier des régimes de retraite " relève d'un meilleur partage des richesses produites ".

Si la droite gagne en 2007 nous savons ce qui nous attend

Sarkozy n'est pas très bavard quand il s'agit des retraites. Il sait que le sujet fâche et que le programme du Medef est encore moins porteur dans ce domaine que dans d'autres. L'Ump a, d'ailleurs, désavoué Fillon lorsqu'il se permettait de dire tout haut ce que la droite pensait tout bas et surtout ce qu'elle ferait si elle gagnait en 2007. Le rapport du Cor nous en donne un avant goût. En cas de victoire de la droite en 2007 et donc sans abrogation de la loi Fillon nous savons maintenant ce qui nous attend : un allongement à durée indéterminée de notre durée de travail ou une baisse considérable du niveau de nos retraites. François Wenz-Dumas (Libération du 11 janvier 2007) résume fort bien les conclusions du rapport du Cor : " La réforme de 2003 doit être complétée par de nouvelles mesures, tout aussi douloureuse que celles de la loi Fillon, si l'on veut préserver l'équilibre des régimes "... De Villepin a d'ailleurs déjà vendu la mèche et annoncé que les assurés devront " travailler plus longtemps " pour assurer la " pérennité des retraites ". Mais peut-être n'aime-t-il pas Sarkozy ?

Jean-Jacques Chavigné www.democratie-socialisme.org

5.2 - Mais que fait Sarkozy ?

C'est le 13 janvier qu'a eu lieu la séance solennelle de rentrée des magistrats de Lyon. Le procureur avait la lourde tâche de commenter les chiffres sur la délinquance. Las! Ils ne sont pas bons à Lyon. Les crimes et délits ont progressé de 5,51 en 2006. Ce que tous les lyonnais, sans les statistiques, avaient pu constater à la lecture de la page quotidienne du Progrès, où une page entière est consacrée aux faits divers pour la ville et la région.

Alors que le procureur et ses lieutenants s'affichent comme des exécutants convaincus de la politique sarkozienne? C'est donc un bilan peu glorieux pour Lyon.Les incendies de voitures? Les voitures qui brûlent appartiennent souvent à un voisin "qui ne FERME PAS LES YEUX" sur les trafics du quartier. Voilà qui confirme ce que l'UFAL dénonce:les délinquants brûleurs ( et ils ne brûlent pas que les voitures), ce sont les caïds de banlieue, des semi-mafieux qui imposent ainsi le silence sur leurs crimes , une véritable "OMERTA".Le premier vice président a même quelques réflexions sur la justice à deux vitesses," une justice avec toutes les garanties et une justice pour les pauvres, avec des avocats PAUVRES et des juges débordés."

C'est exactement ce que disait La Fontaine vers 1678

"Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir." "Or, la justice doit être la même pour tous" conclut le magistrat. C'est bien notre avis!

Bilan peu reluisant à Lyon donc. Qu'en est-il ailleurs?

Les policiers ont cru en leur ministre, au début. Maintenant, ils déchantent. " Aujourd'hui, on le sent surtout préoccupé par son statut de candidat"( Syndicat Synergie, proche de la droite.) Et ce n'est pas pour rien que c'est le syndicat UNSA Police (classé à gauche) qui est arrivé en tête aux élections syndicales.

Dans le rapport publié par le ministère de l'Intérieur, on compte:

Ce sont les banlieues qui affichent les moyennes les plus élevées, et les villes du Sud qui sont les plus criminogènes.

Les policiers dénoncent la manipulation des chiffres pour qu'ils parlent la langue du ministre. Ainsi, 30 voitures cassées dans un parking, on ne relève qu'un seul fait, alors que ce sont 30 procédures!

Le vrai bilan de Sarkozy sur la lutte contre la délinquance? Il n'est pas globalement positif. Mais ça, les citoyens qui subissent cette délinquance au quotidien le savent bien. Sans statistiques.

Sources:

Mireille Popelin

6 - énergies

6.1 - Les énergies renouvelables : Mythes et réalités

En théorie, tout le monde se prononce en faveur du recours à des énergies renouvelables. Sauf cas exceptionnel : comme lorsqu'une retenue d'eau vient noyer une vallée riche d'histoire et fertile, lorsque l'on veut placer une éolienne dans votre jardin, de la même manière que lorsqu'un projet de canal (par exemple pour relier le Rhin au Rhône) passe dans vos propriétés ... Là, pour se défendre on monte en général une association de défense de l'environnement !

On voit donc apparaître les limitations au rêve et à l'envie de développer des activités humaines qui préservent totalement l'environnement, que peuvent générer les réalités.

Justement, dans le cadre de la France, quels sont les mythes et réalités liées aux énergies renouvelables

Les énergies renouvelables font à appel à des sources énergétiques renouvelables. Ce sont essentiellement :

Le mythe le plus souvent utilisé consiste à faire croire qu'avec une grosse concentration de moyens de recherche les énergies renouvelables pourraient se substituer, à terme, aux autres formes de production d'énergie, - nucléaire particulièrement, mais aussi chaudières à charbon, gaz, fuel, essence.. -.

Au moins depuis les années 70, l'EDF, le CEA, le CNRS.. mènent des recherches sur les énergies renouvelables, - solaire : capteurs et chaudière, bioénergies, -... Et en ce qui concerne les actions concrètes : une part non négligeable ( > 10%) de la production actuelle d'électricité provient du renouvelable (Hydraulique : Barrages et usine marémotrice). Pour le bâtiment, des installations solaires, pour l'eau chaude essentiellement, ainsi que des procédés d'isolation par l'extérieur sont disponibles depuis au moins 30 ans. Des installations prototypes utilisant la géothermie ont été lancées il y a déjà longtemps. En France, il est vrai que l'Eolien a pris du retard par rapport aux autres pays développés, mais ce n'est pas sans raison. Et le pétrole dit " vert " va voir sa proportion portée à 10% en 2010.

Le bilan se présente donc comme suit :

l'Hydraulique, en France, est quasiment saturé à l'exception du projet de marémotrice Bretagne/ Cotentin notamment,

On peut et doit faire mieux dans la construction pour le solaire et les économies d'énergies,

Le Pétrole dit " vert " émet aussi du CO2 (en quantité moindre), demande une énergie importante au niveau de sa fabrication. Et puis on ne peut lui consacrer la majorité des terres cultivables afin qu'il puisse se substituer au pétrole fossile.

Quant à l'Eolien, sous l'action d'une directive européenne, il va être introduit de manière importante sans que cela conduise à l'arrêt des centrales nucléaires, bien au contraire.

Il est clair que les énergies renouvelables ne peuvent absolument pas remplacer la production du nucléaire et des énergies fossiles

D'ailleurs, sans parler d'une planification qui n'existe plus, le projet d'investissements pour la production d'électricité jusqu'à 2015 prévoit :

17000 MW d'Eolien, 6100 MW de Fossile et l'EPR soit 1600 MW. (Il faut souligner qu'avec cela les émissions CO2 vont augmenter)

On voit que l'on est quasiment à zéro nucléaire, en dehors du fait que l'on va devoir prolonger de 20 ans, si l'on peut, la vie des centrales nucléaires actuelles vieillissantes.

Le racket Eolien

Quelques vérités sur les éoliennes :

C'est ici qu'intervient le vaste racket éolien organisé à travers des lois et arrêtés, de 2000 à 2006, autrement dit de Cochet à Olin, qui oblige l'EDF à racheter le courant éolien de parcs inférieur à 12 MW d'abord, puis sans limites depuis 2005, à des tarifs variables mais au niveau toujours exorbitant, surtout pour l'off-shore, par rapport au coût de revient du kWh nucléaire.

Pour les abonnés EDF on a calculé que l'éolien engendrerait, dès 2016, un surcoût facturé de l'ordre de 4 Milliards d'euros par an ! Soit plus qu'un EPR.

Au total cette orientation tout " renouvelable " va coûter très cher, va paradoxalement, si l'on ne regarde pas les choses en détail, conduire à une augmentation des rejets CO2 et va conduire à des problèmes réseaux qui ne peuvent, en l'état actuel, que conduire à des coupures de courants.

Jean-Marie Berniolles

7 - combat féministe

7.1 - Solidarité avec les femmes portugaises : OUI à la dépénalisation de l'avortement.

En Europe, 6 pays refusent encore aux femmes l'accès à l'avortement, droit fondamental: il s'agit de Chypre, l'Irlande, la Pologne, Malte, le Portugal et la principauté d'Andorre Le 11 février 2007, doit se tenir au Portugal un nouveau référendum pouvant autoriser la dépénalisation de l'avortement. Par notre solidarité féministe, européenne et internationale, nous souhaitons aider les femmes portugaises à se saisir massivement de cette initiative politique pour faire avancer leurs droits et faire progresser la démocratie en Europe, car il n'y a pas de véritable démocratie sans liberté pour les femmes.

A l'appel de la coordination portugaise de la Marche Mondiale des Femmes, rassemblons-nous le 18 janvier 2007 pour soutenir le OUI au référendum portugais.

Cette date marquera le 5ème anniversaire du premier jugement rendu au Portugal contre 17 femmes impliquées dans des avortements (procès Maia).

Ambassade du Portugal, toutes et tous ensemble le 18 janvier 2007 à 18h30

Rendez-vous : Place du Chancelier Adenauer, Mo : Porte Dauphine

ANCIC, CADAC, COORDINATION FRANcAISE DE LA MARCHE MONDIALE DES FEMMES, MFPF

8 - à lire

8.1 - Une radiographie méticuleuse de la droite extrême

"Extrême France Les mouvements frontistes, nationaux-radicaux, royalistes, catholiques traditionnalistes et provie " de Fiammetta Venner

Editions Grasset, 500 pages, 21,90 Euro, octobre 2006

C'est une oeuvre complète, monumentale que nous offre là Fiammetta Venner...

Elle a décrypté, analysé plus de 20 000 mobilisations diverses de la droite extrême, n'hésitant pas à s'appuyer sur des entretiens et du travail de terrain.

Plus de 200 groupes différents sont cités, 203 pour être plus précis. Il ne s'agit pas là d'un inventaire à la Prévert mais d'un diagnostic construit et passionnant.

Encore une fois, j'ai lu le livre presque d'une traite, tant l'auteure a su me captiver et pourtant a-priori, la lecture semble ardue avec toutes ces références, ces dates, ces précisions...Eh bien non ! La lecture est facile, cette entrée dans cette France obscure, ultra réactionnaire, fascine inquiète et passionne le lecteur qui ne gregrette qu'une seule chose c'est d'arriver si vite à la 500 ème page.

Pour combattre cette droite extrême aux facettes multiples, il vaut mieux connaître sa diversité, ses objectifs, ses moyens d'actions et les ramifications. Ce livre répond à mon attente.

Les SAS sont nombreux entre l'extrême droite et la droite classique.

L'Alliance pour les droits de la vie, créée par Christine Boutin en 1994 " abrite en réalité la colonne vertébrale du lobbying provie. Son comité d'experts est en théorie composé de personnalités apolitiques susceptibles de prendre des positions sur " les droits de la vie ", c'est à dire sur " les principes moraux liés à la dignité de la personne humaine ".

Certaines pratiques pourraient prêter aux sourires comme cette invitation faite par Christine Boutin à des fidèles " à des chapelets où l'on prie pour l'âme des hommes politiques " afin qu'ils protégent et qu'ils sauvent la vie et la famille "...Derrière ce rituel, se profilent les pressions sur les parlementaires et non avouées les interventions parfois violentes contre les établissements hospitaliers qui pratiquent les IVG !

Beaucoup de militants de Droite ont été formés par l'Action française ou par le GRECE, ce Groupe de recherche et d'études sur la civilisation européenne...Certains ont rompu les amarres avec leurs origines mais d'autres ne renient pas leur passé.

Certaines grandes associations comme la Confédération nationale des associations familiales catholiques, non seulement ont pignon sur rue mais disposent d'un pouvoir institutionnel important. " Son réseau est puissant et fait partie de ceux qui sont à l'origine des mobilisations " pour l'Ecole libre " ou contre le PACS "...Cest un militant des AFC qui est secrétaire général actuel de la puissante Union Nationale des Associations Familiales (l'UNAF), ce qui montre l'influence réelle exercée par l'extrême droite... " Les nouveaux administrateurs de la Confédération familiale catholique sont presque tous des militants provie, réservés sur la contraception, anti-avortement, et qui considèrent les PMA ( procréation médicalement assistée) comme des méthodes réservées " aux femmes de petite vertu détruites par les maladies vénériennes. "!?

15 032 maires vont signer une pétition contre le CUS (Contrat d'union sociale) en octobre 1998 en ignorant dans leur très grande majorité qu'il s'agit là d'une manipulation menée par ldifférents groupes de la droite radicale, préparant par là-même leur capagne contre le PCAS...

L'analyse méticuleuse, fouillée de l'auteure nous fait mieux connaître la droite extrême, ses réseaux d'influence, son implantation , ses références, son histoire et ses modalités d'organisation...

Bonne lecture.

Jean-François Chalot

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