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  1. chronique d'Evariste
    1. La rumeur qui monte qui monte qui monte..., par Évariste
  2. Les laïques sur le terrain
    1. Après l'"Université Populaire Laïque" du Toursky, à Marseille, le mardi 10 avril, par Robert Albarèdes
    2. L'image floutée de Mahomet soulève la polémique au collège Léonard de Vinci d'Ecquevilly, par Frédéric Antoine
    3. Explication sur mon texte sur Sant'Egidio, par Mireille Popelin
    4. Le projet d'un lycée sikh ne fait pas l'unanimité dans la communauté, par Stéphanie Le Bars
    5. Islamisme : la lente capitulation, par Henryk M. Broder
  3. Elections présidentielles 2007
    1. Frère Tariq et Frère Bové sont en bateau..., par Marie-Clotilde De Saint-Apollon
    2. La société des phobocrates !, par Guillaume Desguerriers
    3. Violences des jeunes ... et Sarkozy, par Mireille Popelin
    4. Il n'y aura pas de session de rattrapage après les 22 avril et 6 mai, par Gérard Filoche
    5. Les députés UDF hésitent à rompre avec l'UMP, par Jean-Baptiste De Montvalon
    6. Assujettissement aggravé, par Claude Barratier
  4. débats républicains
    1. La nation, un concept républicain (4ème partie) : nation et citoyenneté, par Valentin Boudras-Chapon
    2. Réaction à votre débat sur le nucléaire, par Henri Acounis
  5. A lire
    1. " L'allumette et la bombe, jeunes : l'horreur carcérale " de Bernard Ollivier, par Jean-François Chalot
  6. Agenda

1 - chronique d'Evariste

1.1 - La rumeur qui monte qui monte qui monte...

Le petit monde des internautes a été saisi d'une rumeur qui a affolé les plus fragiles. Cela s'est répandu comme une traînée de poudre. On annonçait un sondage du Cevipof (centre de recherches politiques à Sciences Po) qui donnait Le Pen en tête avec 20 % des voix, Sarkozy deuxième avec 19% des voix, Royal éliminé à 18 % et Bayrou scotché à 11 %.

Immédiatement, certains agités des listes commencèrent à appeler " aux armes ", rien de moins. D'autres, affolés, interpellèrent tous les électeurs communistes et d'extrême gauche, en leur disant d'arrêter leurs bêtises, et de voter utile dès le premier tour. Le démenti, survenu 24 heures plus tard, a calmé momentanément les angoisses, la vie a repris, les " armes " ont été remballées.

Cela ne pourra que rappeler à certains les quelques jours qui ont précédé le 21 avril 2002. Dans les sondages, un double phénomène voyait le jour. Jospin fondait comme neige au soleil, pendant que Le Pen s'avérait, après qu'on ait mis un moment Arlette à 10 %, puis plus tard Chevènement à 15 %, le véritable troisième homme.

Je me souviens de cette conversation avec un militant de gauche, qui souhaitait voter à l'extrême gauche, pour envoyer un message fort à Jospin, et qui ne savait plus quoi faire, à 48 heures du premier tour. Il ne savait pas si c'était une manipulation des socialistes, pour faire un vote utile dès le premier tour, ou bien si le danger était réel. Il me demandait mon avis.

Je lui dis très clairement que je n'avais jamais voté socialiste au premier tour, dans ma vie, et toujours au deuxième, contre la droite, et que je ne me laisserai pas influencer par la " rumeur ".

Il y eut le 21 avril 2002. On assista alors à un double phénomène. Une repentance très chrétienne de nombreuses personnes, par ailleurs fort sympathiques, qui s'étaient encanaillées à voter pour le facteur, ou pour Arlette, ou pour un autre à gauche. Ceux-là commencèrent à regretter publiquement leurs choix, à s'excuser, à s'insulter, pour un peu, ils seraient descendus en procession pour se fouetter le dos jusqu'au sang ! Et, dans le même esprit, une agressivité invraisemblable de certains socialistes, qui n'hésitèrent pas à dire que les irresponsables qui n'avaient pas voté utiles (Lionel) au premier tour étaient coupables du désastre. Les chevènementistes payèrent au prix fort ce sentiment de revanche, et furent livrés en victimes expiatoires à toute la gauche.

J'ai été, comme de nombreux électeurs de gauche, souvent interpellé sur mon vote du premier tour du 21 avril. Je n'ai jamais baissé les yeux, ni exprimé la moindre repentance, et j'ai toujours dit que si cela était à refaire, je voterai de la même façon, ne supportant plus la fuite en avant du Parti socialiste sur l'Europe, le communautarisme que révélait les accords de Matignon sur la Corse, l'aveuglement sur la sécurité des classes populaires, la politiques libérale de Fabius aux Finances, sans oublier les Lang, Aubry, Guigou, Strauss-Kahn et Moscovici dont la simple apparition suffisait à me mettre de mauvaise humeur. Et je ne baisse pas les yeux en disant que j'ai écrit " ni facho ni escroc " sur mon bulletin de vote au deuxième tour, me permettant même, de manière provocatrice, de dire à mes contradicteurs donneurs de leçons que je n'ai jamais voté à droite, moi !

Bien évidemment, la pression du vote utile va de nouveau être très forte, ces prochains jours. La peur d'un deuxième tour Sarkozy-Le Pen va agiter le landernau médiatique et militant, durant cette dernière semaine. Le " tout sauf Sarko " va en amener quelques-uns à élaborer de savantes stratégies. Bayrou est-il un meilleur candidat que Ségolène Royal, au deuxième tour, contre l'épouvantail Sarkozy ? Qui peut dire que Ségolène n'a aucune chance face à Sarkozy ? En quoi Bayrou en aurait-il davantage ? Faut-il sauver la gauche, lui éviter une nouvelle Bérézina, et voter utile, donc Royal, dès le premier tour ?

Mais posons la vraie question. Pourquoi y a-t-il un risque que Le Pen soit au deuxième tour ? Tout simplement parce que le phénomène de diabolisation, mené par des gauchistes qui en font leur fonds de commerce, depuis vingt-cinq ans, ne fonctionne pas, au contraire, et que les stratèges du Front national l'ont remarquablement compris. Pour beaucoup de militants d'extrême gauche, le combat contre le Front national s'est cantonné à dire blanc quand il disait noir, et à une dénonciation du peuple, accusé de se " lepéniser " dès qu'il faisait référence à des demandes de sécurité. La gauche bobo, coupée des masses, pour son plus grand drame, a suivi ce discours.

Résultat : on a laissé Le Pen incarner le vote anti-système, le vote protestataire et traduire avec des mots simples une souffrance des classes populaires totalement niée ou sous-estimée par les autres formations.

Ainsi, un parti qui, il y a vingt ans, était composé d'anciens collaborateurs de nazis, d'anciens OAS, de nostalgiques de l'Algérie française, qui tenait un discours ouvertement raciste, avec un programme économique ultra-libéral et un discours rejetant les idéaux égalitaires de la révolution française est en train d'incarner aux yeux de milliers d'électeurs, y compris chez des ouvriers syndiqués, le vote anti-système, voire le vote révolutionnaire. Son nouveau discours sur l'intégration, sur la République, et l'apport idéologique d'une Marine Le Pen est aux antipodes de ce qu'il disait il y a quelques années, où le FN annonçait clairement qu'il remettrait en cause l'obtention de la nationalité française dans de nombreux cas.

Marine Le Pen donne même des leçons républicaines au couple Sarkozy !

Nul ne peut prévoir quelle sera l'évolution des derniers jours, avec le nombre d'hésitants. Nul ne peut savoir si la stratégie de Sarkozy, consistant à séduire l'électorat du Front national, va porter ses fruits, ou si au contraire, les votants préféreront le modèle original.

Mais il est évident que les problèmes de sécurité, le ras-le-bol d'une grande partie de la population de ce pays devant l'impuissance des différents gouvernement devant la montée de la délinquance juvénile, qui pourrit le quotidien de millions de Français, aura sans doute au moins autant d'importance dans les choix des électeurs que les problèmes sociaux, bien que les deux soient liés.

Un journal comme " Le Monde ", qui a longtemps fait partie des cerbères du politiquement correct sur cette question, se livre, sous la plume de Luc Bronner et de Piotr Smolar, à des remarquables enquêtes, montrant l'ampleur du malaise, dans tous les milieux.

Les conditions objectives d'une présence de Le Pen au deuxième tour, surtout après les émeutes de 2005 et l'aggravation de la crise sociale, sont plus fortes qu'il y a cinq ans. Ce n'est pas pour autant qu'il y sera, tout dépendra des choix, souvent effectués au dernier moment, des millions d'électeurs indécis, et de dynamique de la dernière semaine.

Cela peut dépendre surtout de la capacité de Ségolène Royal d'être plus convaincante que ne l'a été Lionel Jospin, en 2002, pour convaincre les électeurs de gauche que le vote utile n'est ni Bayrou, ni à gauche de la gauche, mais bien celui qui se portera sur son nom.

Vu la détermination des forces de la gauche de la gauche, les trois B, Schivardi et Voynet, à exister, et à convaincre les électeurs du contraire, et les calculs des stratèges du vote révolutionnaire Bayrou, on lui souhaite bien du courage !

Évariste Pour réagir aux articles,
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2 - Les laïques sur le terrain

2.1 - Après l'"Université Populaire Laïque" du Toursky, à Marseille, le mardi 10 avril

On aurait pu espérer plus de monde : mais les trois cent cinquante marseillaises et marseillais qui avaient répondu à l'appel des organisateurs de cette manifestation "d'illustration, de défense et de promotion de la laïcité" en sont repartis régénérés et gonflés d'espoirs pour le devenir de ce qui est l'un de fondements essentiels du socle de notre République...

A construit cette confiance Richard Martin, directeur du théâtre, ouvrant la rencontre par la lecture dynamique d'un discours de Jean Jaurès honorant la démocratie et la laïcité... Le ton était donné, et Pierre Cassen, animateur de Respublica, inspiré par l'éloquence du grand tribun historique, pouvait montrer combien notre pays, dans le combat qu'il menait pour conserver le mode d'organisation et de fonctionnement laïque qui est le sien représentait un " phare " pour tous les autres pays tant ce concept de laïcité est-il de plus en plus ressenti comme universel... Michèle Vianès, présidente de " Regards de Femmes ", incisive et percutante à souhait, pouvait alors dénoncer méticuleusement les méfaits des communautarismes religieux (et notamment du communautarisme islamique) , en particulier pour tout ce qui relève de la liberté de la femme, de son égalité "en droit" avec l'homme, de la reconnaissance de son identité. Il appartint alors à Henri Pena-Ruiz, dont on connaît la rigueur de l'analyse, la précision de la pensée et la force de conviction, de démontrer combien ce principe de laïcité, qui fonde la concorde et l'équilibre de l'ordre social, est consubstantiel des trois "valeurs-devises de la République" et a force d'universalité...

Le débat fut alors riche et vigoureux, que ce soit à travers les interventions des associations engagées dans la préparation de cette " université populaire " que par les prises de parole individuelles... conduit avec souplesse et justesse par Brigitte Bré-Bayle (Ufal 13) et Raymond Mallet ("Rencontres de la Cité"), associations organisatrices en liaison avec "Les Laïques en Réseau". 3 heures d'horloge s'étaient écoulées quand, en guise de conclusion (provisoire...) Richard Martin souleva l'assistance par un texte de Léo Ferré ("Le Chien") dont il projeta la richesse jusqu'au coeur de la ville !

On aurait pu espérer plus de monde, oui, car l'initiative, originale et engagée, était -aussi- la réponse des citoyennes et des citoyens de cette ville aux multiples atteintes portées à ce principe fondateur de laïcité... un moyen de dire, à tous ceux qui se présentent aux fonctions électives, à tous ceux qui - dans quelques jours - entreprendront leur démarche électorale qu' il est temps de réaffirmer notre attachement aux principes de la laïcité construite par notre histoire et institutionnalisée par les lois de Jules Ferry sur l'école et par la loi de séparation des églises et de l'Etat... qu'il est temps d'imposer aux élus et candidats le respect de la laïcité et le renforcement du socle laïque de notre république, indivisible, démocratique, sociale... qu'il est temps de se rassembler face à tous les intégrismes (et en particulier face à l'intégrisme islamique), à tous les communautarismes, à toutes les manoeuvres politiciennes, à tous les reniements, pour dire "non" au retour des religions dans l'espace public, à la remise en cause des principes universels de la laïcité, aux restrictions de la liberté de conscience et d'expression !

Car là est l'important, dans ce rassemblement pour agir : c'est ce qui sous-tendait l'initiative prise par les organisateurs de cette rencontre conçue comme un point de départ. C'est ce que rappela Raymond Mallet en clôturant la réunion.

Dès demain, il faudra, à Marseille, construire la structure de rassemblement de tous ceux qui veulent porter haut et victorieusement le " combat " pour la défense et le renforcement de la laïcité, sans exclusive ni esprit de " boutique ", sans volonté de domination ni pratiques de compromission, sans dérives politiciennes ni " humanitarisme " de façade... C'est ce défi qu'il faut relever car, que ce soit à travers les volontés affirmées ici ou là de " déstructurer " la Nation, de " parcelliser " l'espace sociétal, de construire une Europe politique sécularisée et concordataire, les dangers sont partout... et le besoin de réunir les forces des " laïques et républicains " urgent.

2.2 - L'image floutée de Mahomet soulève la polémique au collège Léonard de Vinci d'Ecquevilly

Etudiant un document en cours d'histoire de civilisation musulmane avec une classe de cinquième, un professeur a été surpris de découvrir que le manuel des élèves contenait le visage de Mahomet flouté.

L'éditeur Belin explique avoir voulu ménager les susceptibilités. Une autocensure dénoncée par les enseignants attachés à la défense de la laïcité à l'école.

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Est-ce le début d'une autocensure en matière d'enseignement des civilisations à l'école ? Un professeur d'histoire du collège Léonard de Vinci d'Ecquevilly est tombé des nues, lorsqu'au cours d'une leçon sur la naissance de l'islam, un élève lui fait remarquer qu'il n'a pas, dans son manuel, le même document que lui. En effet sur la miniature du XIIIe siècle représentant un prêche aux fidèles, le visage de Mahomet a été flouté par l'éditeur Belin.

C'est l'animateur du site Internet www.atheisme.org, Jocelyn Bézecourt qui a dévoilé l'affaire, puis l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

Autocensure

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Selon l'éditeur, la décision de flouter le document a été prise à l'été 2005, soit bien avant que l'affaire des caricatures de Mahomet n'éclate, et sur recommandation d'enseignants d'histoire-géographie.

Dans un courrier adressé aux enseignants du collège d'Ecquevilly Belin donne en effet l'explication suivante : " À la suite de la présentation de notre nouveau manuel à vos collègues professeurs d'histoire et géographie, dans de nombreux établissements, plusieurs d'entre eux nous ont fait part du caractère perçu comme provocant aujourd'hui d'une telle représentation du prophète Mohammed et par conséquent, de la difficulté d'enseigner sereinement dans des classes très hétérogènes (...) Nous sommes bien conscients des difficultés du contexte de l'enseignement de l'histoire dans les collèges aujourd'hui, et la seule chose que nous ayons cherchée, c'est de ne pas l'augmenter... " Les trois professeurs d'histoire du collège, Alexandra Dilet, Claude Martinez, Olivier Brenner, ont d'abord demandé le remboursement des manuels à l'éditeur, mais Belin a refusé. En guise de réponse, il a envoyé pour chaque livre acheté par l'établissement une page de manuel avec le visage du prophète non flouté !

Le président de l'association des professeurs d'histoire-géographie Jacques Portes, professeur à l'université de Paris VIII saisi de cette affaire, s'est déclaré " scandalisé ". Selon Alice Cardoso en charge du groupe histoire-géographie au Snes, principal syndicat des enseignants du second degré, dont les propos ont été rapportés par l'AFP : " c'est injustifiable de manipuler une source. " " Sur le fond on ne peut que condamner la procédure, c'est une démarche contraire à la démarche de l'historien ", ajoute-t-elle.

" Cette histoire d'autocensure montre comment les courants intégristes de l'islam parviennent à peser sur l'école ", analyse Alain Bonet professeur d'anglais au collège Léonard de Vinci, qui a lui aussi dénoncé la manipulation. " L'autocensure de l'éditeur est d'autant moins compréhensible qu'il y avait matière en montrant ce document que l'islam est varié, que l'islam a produit des chefs-d'oeuvre. Au lieu de cela, pour ne pas vexer les fidèles d'une religion, l'éditeur choisit de se soumettre à sa frange la plus obscurantiste. " Le professeur souligne enfin que l'école doit rester un espace " neutre, ouvert, tolérant, universel par définition ". Et que son rôle est aussi d'enseigner toutes les civilisations et tous les courants d'idées. " La censure à l'école montre qu'on est déjà sur une pente un peu totalitaire... ", s'inquiète Alain Bonet. Les enseignants précisent que les comportements revendicatifs à caractère religieux sont extrêmement marginaux au collège d'Ecquevilly, et que dans tous les cas tout a toujours pu être réglé par le dialogue avec les élèves.

Frédéric Antoine

2.3 - Explication sur mon texte sur Sant'Egidio

De nombreux lecteurs écrivent à Respublica et demandent des explications sur le texte que j'ai écrit sur sant'Egidio.

Tout d'abord, je n'avais guère envie de faire ce texte, mais je suis laïque, profondément (eh oui!) et j'ai considéré qu'il me fallait surmonter mes réticences car cette victoire de la libre Pensée était aussi une victoire de la laïcité, comme l'a dit très bien la journaliste. Nous, en tant qu'Union des Familles laïques, avons participé aux réunions pour Sant'Egidio et avions donné notre signature, avec d'autres associations et un parti, qui avait révélé l'affaire des subventions, le PRG. Mais notre histoire avec la Libre Pensée remonte à la loi sur les signes religieux.

Quand nous avons créé l'UFAL du Rhône, Jean-Claude Santana passait à la télé, sur les radios, on était en plein débat sur " le voile" à l'école.

Je lis un article sur le Monde où les professeurs de la Martinière disent leur colère et leur entrée en résistance contre l'entrée, à l'école républicaine laïque de ce signe religieux, le voile. Il leur a fallu du courage pour lutter ainsi, contre leur hiérarchie et souvent contre la tendance gauchiste communautariste qui était contre la loi (on allait stigmatiser les pauvres filles voilées, et la religion musulmane)

Nous prenons contact avec JC Santana, et avec quelques laïques, nous créons l'UFAL du Rhône. Les autres associations laïques ne sont pas du tout décidées, pour des raisons diverses, à lutter pour une loi contre les signes religieux à l'école. Avec qui nous allier? Mon grand ami libre penseur est intéressé par notre démarche et nous prenons contact avec la Libre Pensée du Rhône. J'assiste à plusieurs réunions, je fais beaucoup d'efforts, et nous retenons , ensemble, une salle pour un débat sur la laïcité. Dernière réunion, nous y sommes, Jean-Claude Santana et moi pour préparer le débat (Bron). Mais un "dirigeant" arrive et dit que l'UFAL, sur le plan national, n'est pas sur la même "ligne" que la Libre Pensée. Et donc, il est impossible que nous fassions le débat prévu ensemble. Nous avons compris, à nos dépens, que la Libre Pensée a un contentieux avec l'UFAL nationale, depuis longtemps d'ordre politique aussi.

Mon vieil ami libre penseur a adhéré à l'UFAL du Rhône! Assez écoeuré de ces méthodes. Et nous avons gagné ! La loi sur les signes religieux a été votée et les enseignants disent merci à ceux qui ont lutté pour que soit votée cette loi, qui a bien donné les limites et arrêté l'offensive des islamistes ! Et l'UFAL est fière d'avoir été dans celles des organisations laïques qui ont bataillé ferme pour cette victoire. Et il y en avait bien peu pour nous soutenir..

Arrive Sant'Egidio. Nous sommes contactés par la LP du Rhône : un élu PRG a dénoncé les subventions versées pour ces journées, et nous sommes tout autant indignés. (articles sur Respu) Nous y allons en tant qu'UFAL du Rhône. Nous signons en tant qu ' Ufal du Rhône". Dans tous les communiqués internes, notre signature avait disparu, au contraire des autres. Certes, c'est la Libre Pensée qui a esté en justice mais d'autres associations ont participé et ce sont les contribuables qui ont payé les subventions. Il fallait donc informer, c'est ce qu'a fait le Progrès dont j'ai repris l'article (que j'ai gardé). " C'est un triomphe de la laïcité" a déclaré la libre Pensée. Mais les subventions seront-elles remboursées aux contribuables ?

Voilà donc pour rétablir les faits. C'est l'UFAL du Rhône qui a fait les efforts pour militer avec la LP.

Depuis, nous organisons des débats avec les autres associations ou mouvements féministes et laïques, l'an dernier avec Regards de Femmes, puis " Femmes solidaires" et cette année, le 31 Mai, avec NPNS. Sans problèmes.

Et nous continuerons, avec " Femmes contre les intégrismes". Nous avons donc d'autres partenaires, qui ont bien compris la nécessité pour les laïques de s'unir pour défendre la laïcité !

Mireille Popelin

2.4 - Le projet d'un lycée sikh ne fait pas l'unanimité dans la communauté

A SON ENTRÉE en seconde, le fils cadet de Gurdial Singh, chef d'entreprise à Bobigny (Seine-Saint-Denis), a refusé de retirer le turban qui, ainsi que l'exige la tradition sikhe, enserre sa longue chevelure. Conformément à la loi du 15 mars 2004 interdisant le port de signes religieux dans les établissements scolaires, l'adolescent a été exclu de son lycée. Un choc pour Gurdial Singh, installé en France depuis dix-sept ans. Le chef d'entreprise a alors décidé de créer un établissement privé pour permettre aux jeunes garçon concernés de poursuivre leur scolarité. Il pourrait ouvrir dès la rentrée de septembre.

Chaque année, depuis trois ans, une poignée de lycéens de confession sikhe restent à la porte des établissements scolaires publics et rejoignent, pour la plupart, l'enseignement privé catholique.

" Notre établissement sera ouvert à tous ", précise Gurdial Singh, qui se défend de promouvoir la création d'un " lycée sikh ". " J'envisage d'ouvrir trois classes et d'accueillir 60 élèves maximum ", annonce l'entrepreneur en bâtiment, dont l'ambition est d'accoler le lycée à la pépinière d'entreprises qu'il compte créer dans les mêmes locaux, à Bobigny.

Les cours, limités à une filière scientifique, seraient dispensés en français et en anglais et suivraient le programme de l'éducation nationale ; ils seraient complétés par des cours facultatifs sur la culture et la religion sikhes. " Nous visons l'excellence et un fort taux d'encadrement, comme dans le privé catholique ", assure Martial Guillet, l'un des porteurs du projet.

Mais ce projet ne fait pas l'unanimité au sein d'une communauté forte de 10 000 personnes, dont la majeure partie est installée en région parisienne. " Nos enfants ne doivent pas être scolarisés dans un lycée particulier ; ils doivent continuer à fréquenter tout le monde, estime Chain Singh, membre du bureau de l'association qui gère le temple sikh de Bobigny. Même si nous avons été choqués par cette loi, qui montrait une méconnaissance totale de notre manière de vivre, nous préférons que nos enfants restent dans le public, avec des arrangements. "

Certains chefs d'établissement leur ont proposé d'adopter un filet, plus discret, sans succès, la plupart du temps. " La communauté ne souhaite pas se replier sur elle-même, assure M. Guillet. Nous pensions qu'il y aurait une exception sikhe dans l'application de la loi et qu'il n'y aurait pas d'amalgame entre les sikhs et les musulmans ; cela n'a pas été le cas. Le projet répond à cette crispation ; une crispation qui risque de s'aggraver."

La municipalité de Bobigny a informé Gurdial Singh de son opposition à l'ouverture d'un lycée privé sur la commune. " Officiellement, nous n'avons pas d'avis à donner, mais nous lui avons répété que, le cas échéant, nous préférons proposer une médiation entre les élèves et l'éducation nationale ", indique-t-on à la mairie.

Au-delà de l'opportunité pédagogique d'ouvrir un établissement pour un public a priori restreint, ce projet pose la question du communautarisme induit par la loi de 2004. Ainsi, les établissements musulmans existants ont beau afficher leur volonté d'accueillir des élèves de toutes origines, ils fonctionnent de fait sur un mode communautaire, plus proche des écoles privées juives, en expansion, que des établissements catholiques. Et, malgré les assurances des promoteurs du lycée sikh, leur établissement risque d'être confronté aux mêmes limites.

Stéphanie Le Bars

Source : Le Monde, 11 avril 2007

2.5 - Islamisme : la lente capitulation

Le 15 février 1987 était un jour ordinaire d'hiver allemand, froid, humide et brumeux. Il n'y aurait aucune raison de se souvenir de cette journée si elle n'avait marqué une scission, pour tous imprévisible il y a vingt ans. La fatwa contre Salman Rushdie n'avait pas encore été prononcée, la polémique sur les caricatures n'avait pas encore éclaté, mais une sorte de prélude aux scandales à venir avait déjà lieu. Ce qui ne dura que quelques secondes déclencha un séisme politique et culturel dont les ondes de choc se ressentent aujourd'hui encore.

Rudi Carrell (célèbre animateur de show télévisé), fixant la caméra, lut d'une voix posée une information fictive : "On a fêté cette semaine en Iran le huitième anniversaire de la révolution islamique. L'ayatollah Khomeiny est acclamé par le peuple." L'information fut suivie d'une brève séquence filmée montrant le leader de la révolution iranienne bombardé de soutiens-gorge et de slips par une foule d'admiratrices. Un bon gag audiovisuel, innocent, inoffensif, sympa. Mais ce qui allait suivre n'était ni innocent ni inoffensif, et moins encore sympa.

Quinze minutes à peine après l'émission, l'ambassadeur de la République islamique se plaignit auprès de la chaîne TV, et communiqua l'incident à Téhéran. Puis tout s'enchaîna coup sur coup. Téhéran convoqua l'ambassadeur allemand et exigea que la "monstrueuse offense" ne reste pas sans suite. Des manifestants défilèrent devant l'ambassade d'Allemagne à Téhéran, scandant "Mort au régime fasciste allemand". Les diplomates allemands en Iran furent invités à quitter le territoire, Iran Airlines suspendit ses vols vers l'Allemagne, et l'Institut Goethe toutes ses activités à Téhéran.

Conformément à la parole du président Mao : "Punis-en un, tu en éduques cent", Rudi Carrel, qui ne risqua plus jamais une blague à propos d'un mollah, ne fut pas seul à être mis au pas. Le message fut entendu par l'ensemble des milieux socio-culturels : lorsque deux ans plus tard, en 1989, fut proclamée la fatwa contre Salman Rushdie, et que l'ayatollah Khomeiny appela à la peine de mort contre l'auteur des Versets sataniques, l'attitude de l'opinion publique allemande était déjà partagée. Alors qu'une partie des milieux culturels se solidarisait avec Salman Rushdie, l'autre partie jugeait qu'il "était allé trop loin", qu'il avait "provoqué inutilement" et ne méritait donc aucune solidarité.

En 1995, alors que la condamnation à mort planait toujours sur la tête de Salman Rushdie, le Prix pour la paix décerné par les libraires allemands fut attribué à la spécialiste en études islamiques Anne-Marie Schimmel. Les jurés louèrent l'oeuvre consacrée au soufisme par cette experte, s'empressant d'ignorer que cette "fondamentaliste convaincue" avait justifié théologiquement la fatwa contre Salman Rushdie : "D'après la plupart des écoles de droit islamiques, l'offense au prophète est un crime susceptible de la peine de mort".

La pièce "les musulmans offensés et nous" continue d'être jouée depuis vingt ans, avec une distribution changeante, mais un scénario invariable : d'un côté les croyants blessés et outragés qui ne peuvent réagir qu'en incendiant des ambassades pour défendre leur honneur, et de l'autre les relativistes de l'Occident, embarrassés et repentants, qui mettent en scène le "dialogue des cultures" comme un soliloque thérapeutique : Günter Grass, dans un geste de bonne volonté envers les musulmans vivant en Allemagne, propose de transformer une église en mosquée; Hans-Christian Ströbele suggère d'échanger un jour férié de fête chrétienne contre une fête islamique; Oskar Lafontaine, lui, a découvert "un grand nombre de dénominateurs communs entre la politique de gauche et la religion islamique"; et à Berlin, un tribunal autorise un islamiste à nommer son fils "Djihad" (guerre sainte).

On assiste à un lent processus de capitulation devant ce qui semble inévitable. "Ne pas provoquer surtout", dit le mot d'ordre, "les fanatiques pourraient devenir méchants". Le débat à propos des douze caricatures de Mahomet publiées dans le journal danois Jyllands Posten le 30 septembre 2005 montre combien ce processus a déjà pris des allures de routine. Pendant que les ambassades danoises brûlaient à Beyrouth et à Damas, et que de Londres à Islamabad des manifestants exigeaient la mort des offenseurs, les représentants de la société civile occidentale réagissaient comme des promeneurs surpris par la tempête.

L'éternel Günter Grass, toujours au premier rang quand il s'agit de condamner l'Ouest pour ses méfaits, caractérisa ces exactions de "réponse fondamentaliste à un acte fondamentaliste". Un score d'un contre un donc dans la rencontre internationale de deux équipes de "fondamentalistes", dont l'une avait livré au monde quelques caricatures, et l'autre avait réagi en répandant à travers le village global comme une traînée de poudre. Fritz Kuhn, chef des Verts, déclara que le moment était venu de parler "du rapport entre la liberté d'opinion et la responsabilité qui en résulte", car "certaines personnes se sentent stigmatisées par les caricatures. Moi, elles m'ont rappelé les dessins anti-juifs de l'époque d'Hitler avant 1939".

Une phrase par laquelle Fritz Kuhn, né en 1955, démontre surtout qu'il n'a jamais regardé assez attentivement les dessins antisémites d'avant 1939. Et le député CDU Eckart von Klaeden mit en garde à son tour, après que des manifestants de Téhéran avaient attaqué la représentation diplomatique autrichienne avec des bombes incendiaires : "Nous ne devons pas contribuer à une aggravation de la situation." Toute l'Europe était en proie à une épidémie de folie : la firme dano-suédoise Arla-Foods, qui exporte une part de ses produits dans les pays musulmans, déclara dans une campagne d'annonces lancée dans vingt-cinq des plus importants journaux arabes se dissocier des caricatures de Mahomet. Le ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne, Jack Straw, qualifia la publication des caricatures d'"inutile, insensible, irrespectueuse et fausse".

Le message fut entendu : lorsqu'on demanda à l'artiste Hans Haacke pourquoi il n'existait de lui aucune oeuvre "traitant du rôle de l'islam", il déclara : "Ce n'est pas près d'arriver. La relation à l'islam me semble si complexe et explosive que je n'ose l'aborder." Et il ajouta que son attitude n'était pas "lâche", mais "sage".

L'artiste Gregor Schneider, quant à lui, après s'être vu interdire la présentation de son "cube", qui rappelle la Kaaba de La Mecque, à Berlin et Venise parce que les organisateurs redoutaient la terreur islamiste, prit d'emblée toutes les précautions à Hambourg. Dans l'émission "Kulturzeit" sur la chaîne 3Sat, on commenta ainsi la démarche de Gregor Schneider : "Afin de prévenir toutes protestations éventuelles, l'exposition a été préalablement préparée avec les représentants des communautés musulmanes." Sur quoi le présentateur de "Kulturzeit" demanda, sans le moindre froncement de sourcils, s'il fallait admettre une obligation de bénédiction "préalable" par les représentants des religions concernées pour tous les objets d'art traitant de la foi. La réponse était si claire que la question s'avérait superflue.

Henryk M. Broder

Source : Le Monde, 9 avril 2007

3 - Elections présidentielles 2007

3.1 - Frère Tariq et Frère Bové sont en bateau...

Le sympathique paysan à la bouffarde est soutenu par le collectif "Immigration et Banlieues", dont les références figurent sur son site officiel, qui l'accompagne et le promotionne en banlieue.

Il nous a pris la curiosité de voir de qui était constitué ce collectif, voici donc la liste des signataires de l'appel constitutif :

Banlieues et Immigration avec José Bové !

Le 1er février 06

Premiers signataires :

Julien Akif (JCR / Collectif Jeunes 95, Sarcelles), Corinne Angelini (Maire adjointe, Saint-Denis), Yassine Ayari (Veto ! Garges), Karim Azouz (Collectif des Musulmans de France), Hocine Bardi, Tarek Ben Hiba (Conseiller régional IDF), Hamida Ben Sadia, Amine Benmansour, Alain Bertho, Youssef Boussoumah (membre du MIR), Abdelaziz Chambi (Divers-cité), .Adrian Cossic (militant associatif), Christine Delphy (membre du MIR) , Norredine Iznasni (militant associatif, Nanterre), Sadri Khiari (membre du MIR), Adjera Lakehal-Brafman (militante associative, Saint-Denis), M'Baireh Lisette (membre du Mouvement des Indigènes de la République), Mehdi Meftah (membre du MIR ), Julien Lusson, Yamin Makri, Fernanda Marrucchelli, Nasr-eddine Mehadji (CMF, Bagneux), Madjid Messaoudène (militant associatif), Abdel Ghani Moussalli (Nantes), Ramzi Oueslati (Militant associatif Val de Marne), Eros Sana (Veto, ! Zones d'Ecologie Populaire), Omeyya Seddick, Mourad Slimani (Union d'Associations pour la Diversité et l'Egalité), Liman Wajdi (Veto ! Garges-Sarcelles)...

La première adresse mail pour rejoindre ce collectif était celle des Indigènes de la République.

Plein de charité chrétienne :-) vous direz peut-être "Oui, mais José Bové n'est pas responsable de ceux qui le soutiennent". Si l'organisation de Tariq Ramadan, les communautaristes des Indigènes de la République, etc le soutiennent, qu'y peut-il ?

Eh bien ces gens ne se trompent pas. Pour preuve son interview de début avril 2007 sur oumma.com (déjà le choix du site des islamistes propres sur eux...) En voici un extrait brut de décoffrage, dans lequel Bové réaffirme son opposition à la loi sur les signes religieux ostensibles à l'école, et condamne les caricatures des musulmans (celles de Charlie Hebdo ?), extraits:

L'islamophobie est un phénomène dont la gravité est attestée par des études de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l'Homme), ainsi que par diverses organisations de défense des droits de l'Homme. Quelles dispositions comptez-vous prendre pour lutter contre l'islamophobie ?

JB - La stigmatisation des Musulmans et des populations de culture islamique est devenue un des principaux véhicules de l'idéologie et des pratiques racistes en France et dans le monde. C'est un phénomène extrêmement dangereux qui met à l'index une partie importante de l'humanité et de la population française. Ce discours favorise en plus la crispation et le repli identitaire de chacun des "camps" qu'il définit, compromettant de plus en plus les possibilités de vie commune pacifique. Il doit être combattu vigoureusement, comme doivent être combattues toutes les formes de racismes, de discrimination et d'incitation à la haine sur la base de l'origine ethnique ou culturelle, des convictions religieuses ou philosophiques, des choix et orientations sexuelles ou existentielles, du sexe ou des caractères physiques. Il est par ailleurs impératif de défendre la séparation de l'Etat et de la religion, d'imposer le respect des droits et libertés des individus quelle que soit leur origine ou leur orientation philosophique ou religieuse, de garantir la liberté de croire ou de ne pas croire ainsi que la possibilité de pratiquer ses convictions dans des conditions dignes, d'égalité entre les cultes et de respect des droits de chacun-e. Parmi les droits les plus fondamentaux nous mettons aussi les droits à la libre expression, à la liberté de la presse, à la liberté de critiquer y compris les croyances et religions. C'est pour cela que je tiens à ce qu'un sérieux effort soit déployé pour distinguer ceux-ci de l'incitation à la haine, de la stigmatisation et de la mise à l'index de parties de la population. Je peux dire d'ores et déjà que les caricatures des années trente présentant les juifs au nez crochus et aux airs sournois ne relèvent pas de la critique inoffensive, elles ont contribué à faire le terreau d'un racisme aux conséquences fatales. De la même manière, représenter les musulmans systématiquement comme des terroristes, des violents et des abrutis ne relève pas de la simple liberté de la presse.

La loi de mars 2004 qui bannit les signes religieux ostensibles de l'école a eu pour conséquence la déscolarisation de dizaines de jeunes filles et leur éviction du monde du travail. Quelles mesures pourrez-vous prendre pour faciliter leur réintégration dans la société ?

JB - J'ai toujours été clairement contre cette loi. Il est évident que c'est une loi qui est principalement préjudiciables aux musulmanes, en plus d'un certains nombre de Sikhs. C'est une loi discriminatoire qui doit être abrogée. Je suis, plus largement, pour une législation qui se donne les moyens de défendre effectivement le libre choix des femmes, entre autre de porter le foulard ou de ne pas le porter. Cela signifie de se donner de réels moyens d'interdire toute discrimination et tout préjudice lié au port du foulard, de se donner également les moyens d"interdire toute contrainte faite aux femmes, notamment de le porter. Les filles déscolarisées doivent bien entendu avoir à nouveau accès à l'école publique.


Présidentielles : Soeur Marie-George est moderne

La revue "la Vie" a interviewé les candidats aux présidentielles. Or qu'apprenons-nous de la bouche de MG Buffet :

Question de La Vie: "Pensez-vous que la religion est une affaire privée ? Doit-on transmettre sa foi?"

Réponse de Buffet: "Je ne crois pas qu'on puisse séparer sphère privée et sphère publique. La Laïcité ne doit pas consister en une séparation factice, voire schizophrène, entre l'espace public et l'espace privé, cantonnant l'espace de la liberté d'expression là où elle n'est pas visible. Croire n'est pas tabou..."

A force de fréquenter des islamo-gauchistes cela déteint.

Bises Laïques et républicaines,

Marie-Clotilde De Saint-Apollon

3.2 - La société des phobocrates !

Distillés, sélectionnés, purifiés par les aléas historiques, les fondements psychologiques du protestantisme outre-atlantique sont certainement ce que la haine chrétienne face à la vie réelle a produit de plus grand en matière d'inconscient et de prédisposition négative à l'égard de l'existence. La peur, la crainte, sont des conditionnements d'autant plus puissants qu'ils sont enfouis, ancrés, injustifiés, impensés, comme autant de filtres interprétant le monde autour de nous, ceux dont sur lesquels se fonde l'éducation donnée à nos enfants.

L'infiltration de ces valeurs anglo-saxonnes est un poison. S'en faut le regard sur la peur que les média, la presse, les services dits " publics " (au service du public ?) et TF1 en tête, matraquent à longueur de temps. Insécurité, crainte du danger, angoisse permanente, sentiment rendu tout puissant, car justement impalpable et sans fondements. Mais là ne sont pas tant les dégâts même s'ils sont déjà considérables ! Le pire est de voir l'évolution du regard porté sur la peur, autrement dit ce avec quoi on éduque un enfant. Longtemps, la peur a été posée comme devant être affrontée, elle était perçue - et à juste titre ! - comme une émotion qui diminue, paralyse, affaiblie celui ou celle qui s'y soumet. Devenir grand demandait de savoir maîtriser sa peur, de lutter contre elle, de sortir vainqueur, de ne pas lui céder notre réflexion. Là se trouvait une des marques de ce que l'on nomme " maturité ", une frontière entre l'enfant et l'adulte, un enseignement dispensé partout.

Aux antipodes de cette conception, le déversoir médiatique trahit chaque jour son idéologie anglo-saxonne : la peur est respectable, elle nous grandit, il est bien d'avoir peur, d'être craintif, de se méfier de tout. A longueur d'audience, les JT matraquent la peur et l'angoisse, les gravant dans les esprits comme des repères qui font et constituent l'adulte consciencieux, respectable. Avoir peur est désormais une marque de maturité, du sens des réalités, une valeur à inculquer. Valeur misérable... pour des gens que l'on rêve humbles et misérables.

Le choix de vie et d'éducation est d'abord un choix - une lutte !? - entre ce qui rapetisse et ce qui élève. Le dira t'on assez : le courage élève, le savoir grandit, la joie fait croître l'individu. La crainte rapetisse, la peur rabaisse, l'ignorance rend bête - voire haineux ! -, la lutte contre les plaisirs révèle comment on estime soi-même sa propre vie.

Plus que des propos de campagne, Nicolas Sarkozy livre à grandes lignes sa psychologie en affirmant sa conviction intime d'un lien entre génétique et suicide, entre génétique et pédophilie. Le besoin de trouver de la preuve, de l'indiscutable, de " l'écrit dans le marbre " - de l'écriture sainte ?! - confesse au grand jour l'insécurité perpétuelle que nourrissent certains à l'égard de la vie. Avoir des certitudes est une chose, chercher constamment à en avoir davantage en est une autre. Dans un cas, c'est une fondation et un terreau pour croitre et s'épanouir ; dans l'autre, le psychologue diagnostique une recherche sans fin et un mode vie compulsionnel qui trahit la crainte à l'égard de l'existence, car l'existence... c'est le risque ! Risque de tomber amoureux, risque de perdre, risque de pleurer, risque d'être surpris, risque de la différence, risque d'être malade, risque de ne pas savoir, risque de découvrir quelque chose d'autre, risque de se faire critiquer, risque de changer, risque de souffrir, risque de vieillir, risque de voir disparaître, et enfin - et surtout... - risque de mourir. La prétendue magie de la science génétique offre à ces craintifs de l'existence le recours à une prétendue certitude pour pouvoir éliminer " les risques " qu'ils encourent à vivre. Ils sont légions, ces misérables qui ignorent tout de la science... En son temps, un autre mis les risques et les angoisses d'un grand peuple dans une prétendue génétique juive...

Contre qui Sarkozy et autres phobocrates tourneront leurs angoisses existentielles ?

C'est une réalité : le risque est intimement lié au fait d'exister. Mais force est de constater que ce risque inhérent au fait même de vivre accapare la psychologie outre-atlantique. Il la conditionne, la torture, la guide au point d'en justifier la peur comme valeur qui élève. du protestantisme des premiers colons aux néoconservateurs de Bush, le lignage psychologique est une ligne droite.

Entre plaisir de découvrir, voir, toucher, jouer, percevoir, savoir, sentir, rire, voyager... et la peur des risques à vivre... le christianisme a tranché, le protestantisme a enfoncé la lame au paroxysme. La peur et son cortège de méfiances, de violences et de rancoeurs, voilà le lit de la morale anglo-saxonne qui déferle aujourd'hui sur le monde occidental, terre de Spinoza, Nietzsche ou Deleuze ; tous hérauts du courage, du savoir et du rire.

Aujourd'hui, le choix de vie est devenu une lutte. Loin des religieux et des métaphysiciens que " Pourquoi vivre ? " obsède, la question de l'existence est bien " Comment vivre ? ". Dans ce choix et cette lutte, choisira-t-on pour faire un adulte de vanter le courage, ou bien la peur ? Tel est le choix à faire pour nous, pour l'enfant à éduquer.

Guillaume Desguerriers

3.3 - Violences des jeunes ... et Sarkozy

  1. Des engins incendiaires ont été lancés dans la cour d'un collège de Vénissieux, dans le Rhône (2/4/2007) : cinq adolescents voulaient venger un camarade qui devait passer en conseil de discipline. Ils ont lancé des canettes remplies d'essence et enflammées. C'était une opération bien préparée, les jeunes étaient âgés de 13 à 15 ans.
  2. Incendie à la gare Saint-Clair à Caluire (Rhône) : les installations électriques gérant la signalisation automatique des voies SNCF ont été incendiées. L'origine de l'incendie est criminelle. Conséquences : des dizaines de trains retardés, ou supprimés, une foule angoissée a envahi la gare de la Part-Dieu à Lyon " Les dégâts au poste de Saint-Clair sont tels qu'il faudra plusieurs jours pour réparer. Le retour à la normale ne pourra intervenir qu'à la fin de la semaine. Des voyageurs ont ainsi perdu une journée de travail. Le service de la SNCF a dû distribuer des tickets d'autobus, de cars, il a dû renseigner des voyageurs désemparés, et essuyé des insultes.
  3. A Villeurbanne, une école primaire a été victime d'incivilités (le terme doux pour désigner des violences des élèves) et même des violences à l'entrée de l'école entre les parents, violences telles que le directeur a dû sortir pour séparer les belligérants. Et qu'il a fallu organiser une réunion avec les parents d'élèves, avec un "psy" appelé pour apaiser l'atmosphère et rassurer les parents.

Ainsi, on ne peut plus nier que les violences commencent à l'école, violences envers les professeurs, violences des élèves entre eux. Dégradations, incendies de bâtiments publics, de matériel SNCF." Les délits sont de plus en plus graves (bus incendiés, avec une femme grièvement brûlée à Marseille. "La violence a-t-elle envahi l'école ?" (émission de ce soir - mercredi 11 avril - France 2 )

Mais tout d'abord, Sarkozy n'a RIEN changé et ne changera RIEN s'il est élu (les violences envers les personnes ont augmenté de 13%), les voitures brûlent toutes les nuits, les agressions et les vols continuent.

Le discours de l'Extrême Gauche est à peu près celui-ci :

" Certes, ces violences existent et nous les condamnons. Mais ce qui alimente cette violence, "c'est la discrimination qu'ils subissent ", c'est la colère qu'ils éprouvent lorsqu'ils sont injustement punis ( le Conseil de discipline) Et c'est bien sûr la répression policière qui provoque la colère des jeunes.; C'est l'insécurité sociale qu'il faut combattre, etc.

La condamnation est courte et aussitôt, le réquisitoire contre le pouvoir, la police, les institutions, le système capitaliste. Les incendiaires, les voleurs, les violeurs sont des victimes et les victimes de ces incendiaires, qui les soutient?? Le rapport de l'INSERM préconisait la détection des facteurs de risques comme "l'irritabilité GENETIQUE" et suggérait de dépister dés la petite enfance les troubles susceptibles " d'alimenter des faits de délinquance"

Devant les protestations, Sarkozy a dû reculer. Mais il maintient, même en campagne électorale, des discours dangereux sur les "gènes " de la pédophilie et de l'homosexualité.

Les nouveaux contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) devraient permettre un croisement des renseignements (police et gendarmerie )avec l'Education Nationale, les associations , les services publics." les CUCS avalisent un processus de surveillance généralisée "(M. Michel Faujour, éducateur au service de la Protection Judiciaire de la Jeunesse) La loi du 31 Mars 2006 donne aux maires des compétences comme celles d'un juge. Et le président de l'assemblée départementale peut demander la suspension de tout ou partie des prestations familiales (ces présidents, à 52 sur 102 ont refusé ce décret d'application!)

En fait, il s'agit de démanteler l'ordonnance de 1945.

Ordonnance impulsée par le PCF qui était à ce moment-là à 29% ! Il fallait "un régime spécifique pour les mineurs" avec une valeur forte que j'approuve totalement : la primauté de l'EDUCATION sur la PUNITION

Mais si la méthode Sarkozy n'a AUCUN effet sur la délinquance maintenant, elle n'aura toujours AUCUN effet si Sarkozy est élu !


Mireille Popelin

3.4 - Il n'y aura pas de session de rattrapage après les 22 avril et 6 mai

Il y a deux classes sociales fondamentales. Il y a deux camps sociaux aux intérêts opposés. L'un est celui des actionnaires, des rentiers, du Medef, de la droite, de ceux qui possèdent près de 50 % du patrimoine. L'autre est celui du salariat, de 9 actifs sur 10 qui produisent les richesses de ce pays et n'en reçoivent pas la part qu'ils méritent.

Le premier camp, celui des possédants et de la droite, dispose de trois candidats majeurs et dangereux : Le Pen, Sarkozy, Bayrou. Il n'y a pas de centre. Bayrou n'est qu'un supplétif que les médias de Bouygues-Dassault-Lagardère-Rotschild ont essayé de pousser, un moment, pour embrouiller les lignes de force, tenter d'empêcher cet affrontement clair entre les deux camps. En fait, plus de 80 % des médias, du Medef, des puissants sont unis derrière Nicolas Sarkozy. Le deuxième camp, le nôtre, dispose de sept candidats : Olivier Besancenot, José Bové, Marie-Georges Buffet, Arlette Laguillier, Ségolène Royal, Gérard Schivardi, Dominique Voynet. Il n'y a pas pu y avoir d'unité et c'est terriblement dommage. Les responsabilités en sont largement partagées.

Alors que la gauche est majoritaire sociologiquement dans ce pays, alors que depuis quatre ans, toutes les mobilisations (2003, 2006) et toutes les élections (2004, 2005) ont poussé fortement à gauche, les sondages actuels hésitent encore et indiquent que la gauche pourrait avoir un retard dans les intentions de vote en sa faveur. Faute d'avoir tiré toutes les leçons du précédent, il y a le risque que se reproduise un nouveau 21 avril 2002.

C'est pourquoi la situation, l'enjeu du scrutin ne sont pas " ordinaires " mais " extraordinaires ", et il faut faire des choix exceptionnels, trancher avec vigueur. Nous respectons chacun des sept candidats de gauche, chacun incarne une partie de notre camp, de notre classe sociale, le salariat. Nous ne voulons écraser personne, ne mépriser ni sous-estimer personne. Toutes les voix de l'éventail de la gauche sont respectables. En 2002, il y a eu beaucoup de socialistes et sympathisants qui ont voté pour l'extrême gauche, pour " donner un signe " aux dirigeants socialistes qui ne les écoutaient pas assez. Cette fois, en 2007, il y a beaucoup d'électeurs d'extrême gauche qui vont voter " socialiste " dés le premier tour pour ne pas courir le risque d'être battu avant le 2ème tour. Ils auront raison : cette élection-là, en 2007, ne souffre pas la nuance, elle est binaire.

Une seule candidate de gauche, tout le monde le sait à cette heure, est en position de gagner face au candidat des puissants. Il n'y aura pas de session de rattrapage. Il faut donc écarter Le Pen et Bayrou, à coup sûr, et placer le mieux possible dés le premier tour la candidate qui est en position de gagner au deuxième. Pas d'erreur : 5 minutes d'orgueil, 5 ans de malheur.

Pour exister, pour résister, pour s'unifier, pour se refonder, il faut d'abord que la gauche gagne. Aprés, il y aura une dynamique qui a manqué avant : mais pas en cas de défaite. Cela ne voudra pas dire que les scores des six autres candidats seront diminués dans la réalité : tous ensemble, nous devons et devrons le reconnaître, ils valent de 15 à 17 % sans doute, et il y a aussi une gauche socialiste. Les sociaux-libéraux ne sont pas majoritaires dans la gauche, c'est sûr. Mais on est dans une situation de fait qui exige du réalisme, pas du rêve. Nous aussi, on préférerait une campagne et un programme nettement plus à gauche et on a mené toutes les batailles en ce sens.

Mais en face, il n'y a pas un candidat ordinaire : pour la gauche, pour toute la gauche, Sarkozy, c'est Attila, c'est Thatcher-Berlusconi, après ce sera le désert, la violence du coup ne doit pas être sous-estimée avant, même si on se bat encore après. Sa victoire serait cruelle pour toute la gauche, il ne faudra pas verser des larmes tardives, dire " ah si j'avais su... " C'est pour cela qu'il faut surmonter immédiatement dans l'urne nos réticences éventuelles et nos divisions. Seule l'indécision de la gauche peut empêcher sa victoire : à nous, militants, de tout faire d'ici au 22 avril et 6 mai pour la lever !

3.5 - Les députés UDF hésitent à rompre avec l'UMP

Après avoir souvent mis en doute la stratégie de François Bayrou, les députés UDF profitent de sa percée. Mais restent prudents face à certains mots d'ordre du candidat, comme la " rupture " avec l'UMP et l'effacement du clivage droite-gauche. Des thèmes qui passent mal auprès d'un électorat anciennement ancré à droite.

Certains ont préféré mettre entre parenthèses leur propre campagne. " Sur le terrain, personne ne s'intéresse aux législatives ", souligne Rudy Salles, député des Alpes-Maritimes. " Les candidats investis dans le département augmentent leur notoriété en faisant campagne pour François Bayrou, et ça suffit à notre bonheur ", ajoute-t-il. Une césure confirmée par Jacques Rocca Serra. " On a pris le parti de ne pas s'occuper des législatives. On concentre tout sur la présidentielle. Pour le reste, on verra après ", indique le conseiller régional UDF et adjoint au maire (UMP) de Marseille, Jean-Claude Gaudin.

Député de la Côte-d'Or, François Sauvadet s'efforce de rester " très arrimé sur le fond ", en insistant sur le diagnostic socio-économique formulé par le candidat de l'UDF. Son collègue du Calvados, Claude Leteurtre, reconnaît que " les gens ne comprennent pas de prime abord qu'on veuille rompre avec l'UMP ". " Il faut expliquer ce qu'on veut faire, que le pays est en pleine crise, qu'il y a nécessité d'une nouvelle donne politique. Culturellement, nos électeurs fonctionnent sur une alliance avec l'UMP. Cela leur semble naturel ", poursuit-il. Un rapprochement avec le PS ? " Je ne parle jamais de ce sujet dans mes réunions. Et, on m'en parle peu. Franchement, on ne semble pas prêt à cela. Les alliances, on verra cela après le premier tour. Pour l'instant, chacun roule à fond pour son champion. "

Dans la Somme, le ralliement à Nicolas Sarkozy du maire d'Amiens, Gilles de Robien, a créé un certain désarroi. L'ancien suppléant du ministre de l'éducation nationale, Olivier Jardé, n'a pas encore exprimé de préférence entre les candidatures Bayrou et Sarkozy. L'autre député UDF du département, Stéphane Demilly, a pris position en faveur de M. Bayrou, mais souligne que son suppléant lors des élections législatives de juin sera, comme en 2002, Jean-Pierre Viénot, maire (UMP) de Péronne : " Il y a les jeux stratégiques nationaux et le travail sur le terrain. Ce sont deux choses différentes. Les bagarres à Paris, c'est pas mon truc. "

Bien qu'étant sur la ligne Robien, Isabelle Griffoin, présidente de la fédération départementale de l'UDF, a laissé les " clés " de la permanence amiénoise aux militants qui font campagne pour M. Bayrou. Signe d'un climat relativement serein entre la majorité " bayrouiste " et la minorité " robieniste " localisée à Amiens intra-muros.

Approuvant sans réserve la ligne Bayrou, le député de la Loire et président départemental de l'UDF, Gilles Artigues, se dit persuadé que " c'est le moment de sortir le pays d'un affrontement stérile entre la droite et la gauche ". Mais il reste discret sur l'éventuelle " rupture " qui pourrait l'amener à conduire sa propre liste aux municipales, face à celle du maire UMP de Saint-Etienne, Michel Thiollière, dont il est l'adjoint. " Rien n'est décidé. Rien n'est exclu, observe-t-il. Je ne le ferai que s'il y a une attente d'une offre différente au niveau local. Je ne veux pas être responsable du basculement de la ville à gauche ".

L'autre député UDF de la Loire, François Rochebloine affirme être " totalement en phase " avec M. Bayrou, mais se dit " prêt à suivre " le centriste dans la création d'un nouveau parti politique. Mais le vice-président du conseil général de la Loire reste tout aussi fidèle à son président UMP, Pascal Clément. " L'assemblée départementale, c'est très différent. On est là pour gérer ", affirme-t-il.

Député du Nord et maire de Wasquehal, Gérard Vignoble - ancien socialiste passé au Centre des démocrates-sociaux en 1988 - estime être à la tête d'une sorte de " laboratoire " bayrouiste. Pour autant, M. Vignoble relève que " les gens sont référencés par rapport au clivage droite-gauche, et ont du mal à comprendre qu'on puisse changer de système ". Également député du Nord et maire de Hem (Nord), Francis Vercamer assure que " les habitants sont moins politisés qu'on veut bien le dire ". Mais insiste sur la dominante protestataire : " Je crois que ces personnes seraient tentées de voter Le Pen pour donner un coup de pied dans ce paysage, s'il n'y avait pas Bayrou. C'est ce que quelqu'un vient de me dire : "Ils n'ont pas encore compris la leçon de 2002 !" ".

Dans les terres radicales du Lot-et-Garonne, UMP et UDF travaillent ensemble. Chahuté sur son blog par un internaute " perplexe " devant ses " retournements de vestes ", le député UDF Jean Dionis du Séjour a mis sous le boisseau les critiques formulées à l'encontre de M. Bayrou. Mais il prévient toutefois que " les élus vont rester dans leur logique d'alliance avec l'UMP ".

Jean-Baptiste De Montvalon

Source : Le Monde 11 avril

3.6 - Assujettissement aggravé

La retenue à la source nécessite que le gestionnaire du contribuable connaisse de lui des choses très personnelles, comme le quotient familial, les revenus du conjoint et donc son employeur, les pensions alimentaires, les revenus fonciers ou mobiliers, les enfants rattachés et leur situation par rapport à l'emploi (salaire, RMI, chômage...). Le salarié n'aura en contrepartie aucune réciprocité pour connaître les revenus de son employeur. Les bien connaître pourrait pourtant lui servir autant que va servir à l'employeur la connaissance de la situation personnelle de ses salariés.

Il y a là un alourdissement de l'assujettissement du salarié vis à vis de son patron, en même temps qu'une discrimination des salariés par rapport aux employeurs, artisans, commerçants et autres professions libérales qui ne seront pas concernées par la retenue à la source. Cet asservissement s'opère sous couvert d'une prétendue modernisation, comme si une discrimination pouvait être un progrès.

Actuellement l'immense fraude fiscale concerne pour l'essentiel la TVA. Une partie de l'IRPP, n'en doutons pas, sera de même détournée, et la fraude fiscale s'aggravera. De multiples entreprises n'hésitent pas à frauder également la Sécurité sociale. Un nouvel outil de détournements leur est servi sur un plateau.

La retenue à la source n'est pas une réforme, mais une destruction : pour une partie ciblée de la population, la fin du droit à l'impôt déclaratif, pour le fisc un recul favorable à de nouvelles pertes de ressources.

Claude Barratier

Source : Le Progrès de Lyon, 10 avril 2007

4 - débats républicains

4.1 - La nation, un concept républicain (4ème partie) : nation et citoyenneté

Précedentes parties:

Après avoir abordé la conception républicaine de la nation, et de la notion de peuple qui lui est indissociable, il est indispensable de savoir ce que l'on entend par citoyen et l'exercice de la citoyenneté.

Disons, pour être bref, que la citoyenneté, c'est la capacité de jouir des droits politiques dans un état-nation.

En fonction de ce que nous avons déjà formulé comme postulats, nous pouvons proclamer que dans un état-nation dans lequel prévalent les valeurs républicaines de l'égalité en droit, tous les résidents de cet état-nation forment le peuple et doivent donc avoir la qualité de citoyen (pas d'étrangers a demeure indéfinie) tous les citoyens doivent avoir les mêmes droits politiques, et qu'il ne peut donc y avoir de citoyens de seconde zone avec des droits a minima (cf: vote aux seuls élections locales), les citoyens qui ont coupé tout lien de résidence à l'intérieur de l'état-nation (notamment en ne payant plus l'impôt) n'ont plus à exercer de droits de citoyen, et donc à garder leur nationalité (mais il paraît aller de soi, qu'ils peuvent à tout moment reprendre leur place dans l'état-nation avec leur droit de citoyen et de nationalité, nous y reviendront ultérieurement))

Il n'y a donc pas à prévoir une dissociation de la nationalité et de la citoyenneté comme on l'entend trop souvent chez les intellos de la gauche bobo et communautariste, qui déboucherait tôt ou tard sur une conception de filiation ethnique du concept de nation. Nous rajoutons que c'est l'exercice des droits de citoyens de l'ensemble du peuple de l'état-nation qui constitue la souveraineté populaire ou souveraineté du peuple . En conséquence, pour que cette souveraineté populaire puisse s'exercer au nom du peuple français, il est indispensable que chaque citoyen puisse l'exercer: ce n'est donc que par le suffrage universel direct que cela peut se faire, ce qui exclut obligatoirement toute possibilité aux assemblées représentatives non élus au suffrages universel direct (sénat, communautés urbaines, communautés de communes, etc..) la légitimité de prendre des décisions au nom du peuple français.

Mais nous reviendrons dans un autre article sur les critères d'exercice de la souveraineté populaire.

Cet article sur la citoyenneté dans un état-nation aux valeurs républicaines de l'égalité en droit de tous les résidents est un article charnière rappelant certains postulats déjà acceptés, mais aussi ouvrant la voie, comme nous venons de l'évoquer, sur d'autres implications du concept républicain de nation., car tout est cohérent

(à suivre)

Valentin Boudras-Chapon

4.2 - Réaction à votre débat sur le nucléaire

Bonjour,

Je[1] voudrais intervenir sur les deux articles concernant le nucléaire : un pour, un contre avec force démonstrations et chiffres.

a) Je suis fondamentalement d'accord avec lui surtout sur les anti-nucléaires dont une des caractéristiques est de nier les lois physiques et le impératifs techniques, l'électricien Nord-Coréen théoriquement communiste, subit les mêmes contraintes physiques et techniques quand il veut produire de l'électricité et la distribuer que son collègue US forcément capitaliste!

Je veux dire par là que la production d'électricité se caractérise par une loi fondamentale : à tout moment la production doit égaler la consommation à quelques pour cent près, au delà les sécurités jouent et le système disjoncte.

On a donc besoin d'une production de base NON ALÉATOIRE ce qui exclut les éoliennes, à moins d'avoir une liaison avec le Dieu Eole pour faire du vent ou M. Sarkozy qui en fait aussi beaucoup, ce qui exclut aussi le soleil, là il y a la nuit!

Cette donnée primordiale est systématiquement ignorée et pour cause car tout le "blabla" des anti-nucléaires est mis à bas, à la question simple : avec quoi produit-on cette électricité de base? Il n'y a pas de réponse sérieuse mis à part des centrales thermiques mais là il y a Kyoto et au delà de Kyoto la dégradation qui s'accélère de plus en plus de notre planète.

b) Sur Super Phénix le sodium n'empêche absolument pas la dégradation de la cuve par les neutrons mais on peut penser qu'elle est moins accentuée car ce sont des neutrons rapides qui à priori font moins de dégât.

Le problème de Super Phénix c'est que quand s'est posé la question , après Phénix quoi? Deux thèses se sont opposées celle du CEA qui voulait une étape intermédiaire et celle d'EDF qui voulait une tête de série, c'est EDF qui a gagné malheureusement.

J'ai participé à ces discussions car j'étais membre de la Commission Energie du PS. Le plus drôle(?) est que ceux qui ont fait arrêter Super Phenix sont ceux qui ont protesté contre l'EPR disant qu'il fallait sauter à la génération suivante, or sur les 6 types de réacteurs du futur , 4 sont des réacteurs à neutrons rapides! Cohérence, vous avez dit cohérence?

a) Au sujet de l'EPR les problèmes de retards, qui son exacts, sont liés en premier chef à ce que le système industriel qui s'était mis en place lors du programme français a été démantelé, ensuite c'est un projet regroupant plusieurs équipes techniques de différents pays et on a vu avec Airbus que cette collaboration n'est pas évidente. On a bien construit des centrales en Chine mais avec un maître d'oeuvre d'une seule nationalité.

b) Sur Super Phénix qui a connu des déboires normaux à tout prototype industriel, Jospin cédant à la pression imbécile des anti a tout arrêté alors que la logique aurait voulu que l'on continue en "brûlant" au moins la charge qui était en place.

c) Sur la pénurie d'uranium M Thierry DE LAROCHELAMBERT fait là une grande découverte, sachez Monsieur que si on a décidé de retraiter les combustibles usagés au delà de la réduction des déchets à stocker l'idée était bien d'utiliser le plutonium dans des réacteurs à neutrons rapides , d'ailleurs déjà quelques centrales PWR utilisent un mélange de combustible à base d'uranium et de plutonium le MOX et l'EPR utilisera du MOX. Et s'il y a quelques problèmes c'est que les coeurs ont été calculés pour de l'uranium enrichi à 3,5% et non pour du mixte, c'est un bricolage. Je pense qu'il en serait de même si l'on décidait de construire un moteur calculé pour utiliser du carburant Vert, on peut penser que le rendement serait supérieur au moteur calculé pour du gasoil.

d) Quand au bilan énergétique désastreux du nucléaire on peut l'appliquer à tout le processus de production industriel de notre société! Quel est le bilan énergétique de l'éolienne?

e) Sur ITER c'est bien le seul point sur lequel je sois d'accord, il faudrait mettre ces sommes énormes pour travailler sur des solutions de remplacement du pétrole dont on situe le Peak Oil (moins de ressources que la consommation) entre 2015 et 2030, 2050 pour les optimistes. ce qui est demain et après demain. . Et l'on parle toujours de la voiture mais on oublie les avions dont on a aucune solution de remplacement du kéroséne et la pétrochimie.

Cela va conduire à un bouleversement de notre société tant dans la production que la consommation, les conférences d'experts sur le climat on élaboré des thèses de développement qui toutes sont basées, à mots couverts, sur des développements locaux ce qui remet en cause la mondialisation.

Quand le baril sera à 100$ le kéroséne à je ne sais combien, produire en Chine et consommer en Europe deviendra non rentable.

Alors le pétrole il faut l'économiser au maximum et l'utiliser pour des consommations sans solutions actuelles de remplacement et surtout pas pour produire de l'électricité.

En conclusion j'attends avec impatience les propositions de M. Thierry DE LAROCHELAMBERT éliminant le nucléaire mais pour être crédibles les centrales thermiques aussi avec, bien sur, un bilan énergétique des solutions de remplacement Et surtout pas le classique " si on mettait l'argent de la recherche sur le nucléaire etc. " M Thierry DE LAROCHELAMBERT sait pertinemment qu'il y a beaucoup de recherches sur l'énergie non pas pour sauver la planète mais car il y a du fric à faire.

Rien qu'au CEA une bonne trentaine de projets de recherche non nucléaires (CLEFS CEA Numéro 44) que tout à chacun peut se procurer au siège du CEA 31 rue de la Fédération 75015 PARIS Je suis impatient.

Notes

[1] Ex CEA, pas professeur.

Henri Acounis militant CGT

5 - A lire

5.1 - " L'allumette et la bombe, jeunes : l'horreur carcérale " de Bernard Ollivier

Editions Phébus 183 pages 10 Euro mars 2007

L'auteur n'est ni un professionnel de l'enfance, si un chercheur, ni un sociologue mais un citoyen, humaniste qui observe ces adolescents sans perspectives et crie son refus du tout sécuritaire.

Cette jeunesse là, ce sont nos enfants qui vivent dans des cités inhumaines avec comme horizon le chômage et comme quotidien la misère sociale. Ce sont là des êtres souvent déchirés par la vie et non des malfaisants.

L'auteur essaye de comprendre pourquoi certains adolescents en arrivent à passer des incivilités à des violences parfois extrêmes.

Les images d'Epinal, parfois véhiculées par des médias en mal de titres pleins ont la vie dure... Une certaine forme de racisme à peine larvée s'exprime et beaucoup pensent que ces jeunes qui se révoltent ou créent de l'insécurité sont des noirs et des beurs.

Toutes les études sérieuses et les observations montrent que les adolescents qui entrent dans la délinquance sont de toutes origines, les " gaulois " constituant un contingent majoritaire.

" Les prisons n'étaient-elles donc pas vides avant l'arrivée des immigrés ? Bien sûr que non. La délinquance est fille de la misère, pas de la couleur de la peau. "

La politique Sarkoziste coûte très cher pour des résultats quasi nuls. La police intervient sans aucune mesure, multipliant les opérations coup de poing et les contrôles de certains jeunes " bien typés ".

Les prisons pour adolescents, quel que soit le nom qu'on leur donne fabriquent des délinquants et comme l'écrit le Canard enchaîné cité dans ce livre : " les centres fermés ont un effet " cocotte-minute ". Les jeunes en sortent plus violents encore qu'à leur entrée ".

L'analyse de l'auteur est pertinente, il va jusqu'au bout de la réflexion, décrivant la situation et émettant quelques hypothèses de transformation.

Il faut vraiment changer de cap, donner la priorité à l'éducation et permettre aux adolescents de mieux grandir. Si les pouvoirs publics ne prennent pas la mesure du problème qui se pose, ce sont les apprentis sorciers et notamment les islamistes qui rafleront la mise.

L'auteur n'est pas un utopiste, développant un angélisme surréaliste, il essaye avec d'autres citoyens d'apporter des réponses adaptées à la situation.

Avec l'association Seuil qu'il a fondée, il prend en charge des jeunes paumés qui au-lieu de se retrouver dans le milieu carcéral, vont participer à une longue marche à pied de reconstruction à travers l'Europe.

Il existe beaucoup d'initiatives de ce type qui permettent aux jeunes délinquants de se reconstruire... Les résultats obtenus sont étonnants... Il s'agit de se donner les moyens des ambitions éducatives qui sont les nôtres... Ces jeunes en déshérence sont nos enfants. " Il faut, dans chaque voyou, déchirer la carapace pour laisser voir l'enfant, le convaincre que ses rêves et ses espoirs ne sont pas vains. "

Une douce utopie ou une alternative réaliste ?

Cette misère personnelle et collective dans les banlieues doit être éradiquée, ce qui suppose qu'une lutte contre l'exclusion et pour l'intégration des jeunes dans notre société soit menée.

On est loin des opérations démagogiques et sans effet, autre que médiatique... Ce livre, à l'écriture soignée nous propose une autre façon de marcher et d'agir.

Jean-François Chalot

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