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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°543 - vendredi 8 juin 2007

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1 - chronique d'Evariste

1 - Ingrid Betancourt, ou la fin justifie-t-elle les moyens ?

Après plus de cinq années, Ingrid Betancourt serait-elle proche de la libération ? Dès le soir de son élection, Nicolas Sarkozy laissait entendre que cela serait une de ses priorités. Depuis, il a l’air de consacrer beaucoup de temps à ce dossier. Il a convaincu, sans qu’on sache la nature de la tractation, le président colombien Alvaro Uribe, de la nécessité de libérer le principal dirigeant des Farc, Rodrigo Granda.

Nul n’a le droit de douter de la sincérité de l’engagement de Nicolas Sarkozy. Mais nul ne peut non plus être naïf. Pour le président de la République, au sommet dans les sondages, et pour l’UMP, si une telle libération intervenait avant le premier tour, voire avant le second tour des législatives, cela ne pourrait qu’avoir des retombées positives pour une élection législative ou une vague bleue de grande ampleur s’annonce.

Si Ingrid Betancourt était libérée alors que le gouvernement Sarkozy vient d'être mis en place, cela serait d’abord accablant pour Chirac, même si on peut s’interroger sur l’ensemble des concessions faites par le nouveau président.

Cette fois, Nicolas Sarkozy n’aurait pas à craindre la mésaventure qui lui est arrivée lors du référendum corse, où l’arrestation, à quelques jours du vote, d’Ivan Colonna, n’avait pas eu l’effet escompté.

Dans le même registre, les duettistes Pasqua-Marchiani avaient eu beau obtenir la libération des trois otages français du Liban, quelques jours avant le scrutin de 1988, cela n’avait eu aucune retombée favorable pour le RPR lors de cette élection.

Mais au-delà de ces calculs politiques aux retombées parfois incertaines, il y a l'humain. Nul ne doit sous estimer le côté dramatique d'une prise d'otage, car c'est toujours un événement qui bouleverse des vies et brise les individus. Qui peut mesurer les séquelles qui demeurent sur une femme qui, à la quarantaine, a été séquestrée dans des conditions difficiles, pendant plus de cinq ans de sa vie ? Je connais bien l’épouse d’un des trois otages français du Liban. Elle me disait que son mari n’était plus le même homme, que ses repères avaient beaucoup changé, qu’il était déstabilisé à jamais, et que, bien sûr, ce drame avait bouleversé leur existence à tous les deux.

Souvent, des militants révolutionnaires expliquent que la fin justifie les moyens, et qu’il ne faut pas s’arrêter au cas d’une seule personne, mais à la globalité de la question. Pourquoi pas ? Mais avec cette logique, l’engrenage peut vite s’emballer. On commence à justifier la prise d’otages, puis on justifie des assassinats, puis le recours au terrorisme.

Exemple, les attentats aveugles, comme ceux des terroristes palestiniens fanatisés, qui tuent en se faisant exploser des civils et des enfants israéliens, sont parfois justifiés, voire encouragés, au nom de l’injustice faite à leur peuple. J’ai un peu du mal quand j’entends des militants qualifier de « combattants » les kamikazes islamistes.

De même, l’indulgence de certains courants avec les poseurs de bombes ethno-régionalistes corses, ou avec les nationalistes basques ou bretons, m’a toujours laissé perplexe. Je vois mal une société démocratique dirigée par des gens pareils.

Mais l’histoire a aussi montré l’usage que l’extrême droite et les manipulations policières pouvaient faire des attentats aveugles, comme celui de la gare de Bologne, dans les années 1970.

Souvent, l’argument de la Résistance est utilisé par les groupes violents minoritaires pour justifier leur action et brouiller les cartes. On ne peut pas comparer l’occupation nazie, et la riposte qu’elle nécessitait, avec la manière de lutter sous des régimes démocratiques. Sous l'occupation nazie, les résistants ont employé la lutte armée, mais ils avaient des cibles précises, et ne cherchaient pas délibérément à tuer ou à maltraiter des victimes innocentes. Les résistants étaient enracinés dans le peuple, et étaient porteurs d’un projet démocratique pour leur pays.

Je me souviens d’un livre qui m’avait beaucoup marqué, et avait suscité de vifs débats dans mon milieu. C’était un ouvrage de Léon Trotski, « Leur morale et la nôtre »

Dans cet ouvrage, écrit en 1938, l’ancien leader bolchevik justifie que la fin justifie les moyens, et que seul compte l’objectif à atteindre, la révolution socialiste.

Pour lui, une bataille à mort était engagée entre le capitalisme et la classe ouvrière, entre la réaction et la révolution, et il fallait gagner à tout prix.

Il fustigeait durement ceux qui, comme le communiste libertaire Victor Serge, contestaient cette vision des choses, les traitant de moralistes petit-bourgeois et de sycophantes qui désarmaient le peuple face à l’ennemi de classe.

Mais en même temps, Trotski condamnait le terrorisme, et les actions individuelles des anarchistes. Il ne le faisait pas au nom de principes humanistes, il le faisait au nom de l’absence d’efficacité, expliquant que seule l’action collective payait, et qu’on ne pouvait pas se substituer au prolétariat de manière individuelle.

Jeune garçon dépolitisé, j’étais impressionné par les Brigades rouges italiennes, et la bande à Baader, dont j’admirais le courage et la détermination.

C’est grâce à la lecture de Trotski que j’ai compris l’impasse de ces mouvements, les manipulations policières dont ils pouvaient être l’objet, et l’aubaine qu’ils représentaient pour des gouvernements ravis de limiter les droits démocratiques.

La dérive d’Action Directe, en France, assassinant entre autre le président de Renault, m’a ouvert définitivement les yeux sur le type de société que promettent des actions de ce type.

J’ai rapidement compris que finalement, entre Victor Serge et Léon Trotski, sur cette question, je préférai l’homme qui a écrit « Il est minuit dans le siècle » au concepteur de la révolution permanente.

Je crois davantage à la force des mobilisations sociales, qui ne sont jamais aussi fortes que quand elles sont contrôlées démocratiquement par les salariés eux-mêmes, et ne se laissent pas infiltrer par des « autonomes » ou autre provocateurs qui cherchent à imposer des méthodes de luttes axées sur la violence minoritaire.

Force est de constater qu’aucun processus révolutionnaire, depuis les années 60, n’a abouti à la construction de sociétés démocratiques et pluralistes, sauf au Nicaragua, en 1979. Cela a même engendré parfois des catastrophes pour les populations, l’exemple le plus criant étant le Cambodge.

Il est trop simple dans certains cas d’accuser le passé colonial ou le capitalisme. La leçon de toutes ces expériences est qu’on ne peut considérer la démocratie, le droit au pluralisme et à la diversité d’opinion, la liberté de conscience comme une conception de petit-bourgeois, voire comme une option facultative, mais qu’elle doit être le socle de toute volonté de transformation sociale.

Je ne crois plus qu’on puisse faire le bonheur du peuple au nom d’une avant-garde auto-proclamée qui s’arroge le droit de parler en son nom, et surtout d’utiliser les pires méthodes pour gagner, comme les Farc en Colombie, dont je m’étonne que certaines organisations de gauche et d’extrême gauche puissent les inviter à leurs fêtes.

Ceux-ci diront sans doute que la détention d’une femme pendant cinq ans pèse bien peu à côté de la libération de plusieurs centaines de militants emprisonnés.

Mais quand on dit que la fin justifie les moyens, l’histoire a tout le temps démontré qu’on avait la fin des moyens utilisés.

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - politique française

1 - Détournements linguistiques

Pierre Cassen, un ami de l’Ufal, expliquait dernièrement lors d’une conférence donnée à la Réunion, que les opposants à la laïcité et à l’école publique laïque avaient gagné la bataille des mots quand ils avaient parlé d’« école libre » pour évoquer l’école confessionnelle n’ayant rien de libre (plus chère et liée à la religion catholique). Pour l’opinion publique, il apparaissait évident qu’on n’avait pas à priver les parents du choix de l’école pour leurs enfants. L’« école libre » semblait alors libérée du carcan rigide d’une école publique laïque liberticide. C’était bien joué : les fonds publics, fort appréciés, eux, allaient par la suite couler à flot pour cette « école libre » si utile à la société...

Depuis quelques années, et cela se précipite avec la suprématie médiatique des idées de droite, ces expressions à la Georges Orwell fleurissent dans les débats publics et contrôlent de fait notre façon de penser. J’en étudierai ici quelques-unes parmi les plus usitées : réforme, rupture tranquille, laïcité ouverte, charges patronales, dialogue social, travailler plus pour gagner plus, TVA sociale, solidarité active.

Réforme : c’est par ce mot que j’ai commencé à m’intéresser de près au vocabulaire des hommes politiques, car je me suis aperçu que « réforme », pour un homme de droite et pour les médias qui l’accompagnent tels des rémoras sur un requin, signifiait exactement au XXIe s. le contraire du sens qu’on lui donnait jadis. En effet, avant, les réformes étaient faites pour obtenir des droits supplémentaires, dans l’intérêt général, pour des acquis sociaux renforcés. Aujourd’hui, chaque réforme est faite pour casser un acquis, un droit, dans le but de permettre à quelques-uns de vivre bien grâce au sacrifice de la majorité.

Rupture tranquille : cette expression n’a pas eu beaucoup de succès, Sarkozy s’étant rendu compte assez vite que ce concept crétin était tout de même trop gros pour passer auprès des téléspectateurs de TF1. On aura tout de même essayé de faire croire aux futurs adorateurs de notre cher président qu’il était possible de liquider tous nos acquis sociaux et le droit du travail, mais tranquillement, paisiblement, sereinement, zenement. UMP-ment. Bien tenté ! Mais c’est raté pour cette fois. Laïcité ouverte, ou laïcité apaisée : eh oui, comme on le sait, les gens agressifs, les gens dangereux, les intégristes sont du côté des défenseurs de la laïcité française, cette laïcité sectaire, repliée sur elle-même et haïssant les religions au point de vouloir les éradiquer. Alors, on a inventé ce concept de « laïcité ouverte », de « laïcité apaisée » qui permet de bien faire comprendre aux crédules que les méchants, ceux qui ne savent pas s’ouvrir aux autres, ceux qui prêchent la haine, sont du côté des laïques et non de ces doux missionnaires de toutes les religions d’amour. Du coup, la laïcité « normale », la seule laïcité, apparaît maintenant comme quelque chose d’arrière-garde, de conservateur, et l’insulte suprême vaticanesque de « laïcisme » désigne dorénavant ce qu’il faut combattre quand on est un homme bien et qu’on veut simplement que les religions dominent la société.

Charges patronales : depuis des années, le leitmotiv des patrons, des amis de droite et repris comme message divin par les médias, est qu’il faut baisser les « charges patronales ». Quelles « charges patronales » ? Oui, vous comme moi ne connaissons que les « cotisations » patronales, pas les charges. Mais le fait d’appeler « charges » des cotisations aide à mieux faire passer l’idée qu’elles sont lourdes, difficiles à supporter, et qu’il est donc obligatoire, pour redonner du dynamisme à notre pays (ce qui passe inévitablement avant tout par le dynamisme des entreprises), de baisser, d’alléger des charges insupportables. Beaucoup de gens, sans s’en rendre compte, utilisent ce vocabulaire destiné exclusivement à servir l’idée d’une baisse de cotisations patronales. Après, quand on manquera de moyens pour payer les retraites, on fera une « réforme ».

Dialogue social : tout le monde veut maintenant du dialogue social, comme si l’État n’avait jamais discuté avec les « partenaires sociaux » (autre expression formidable qui laisse entendre que d’autres partenaires ne sont pas « sociaux »). Plus une « réforme » ne se fait sans qu’on en appelle au « dialogue social ». Or, cela n’empêche pas qu’à chaque fois les « partenaires sociaux » se plaignent de n’avoir pas été consultés, ou que l’État utilise l’article 49.3 pour faire passer dans l’urgence des « réformes » si antisociales qu’elles nécessitent la discrétion. Le « dialogue social » n’est finalement qu’une information sur les intentions avouables du gouvernement, et sûrement pas un vrai dialogue qui obligerait à prendre en compte des demandes syndicales par exemple. Mais ça fait bien de dire qu’on dialogue : l’État se donne bonne conscience, et les syndicats croient qu’ils sont importants alors que leur rôle est marginal.

Travailler plus pour gagner plus : c’est LE slogan de ce début de siècle. Avant, cela semblait normal d’espérer gagner plus si on travaillait plus. Maintenant, il faut le préciser, comme si on pouvait soupçonner la droite de préparer des « réformes » pouvant conduire à travailler plus pour ne pas gagner plus... Loin de nous cette idée ! Cette formule magique appelle néanmoins deux remarques : 1) La plupart des gens n’ayant pas envie de se tuer au travail et souhaitant voir de temps en temps leurs conjoints et leurs enfants, il va de soi que « travailler plus pour gagner plus » n’est qu’un pis-aller signifiant surtout qu’en travaillant déjà toute la semaine on ne peut plus vivre décemment. 2) Cette expression est mensongère, car comme Sarkozy l’accompagne d’une « réforme » de la fiscalité bénéficiant aux plus riches, de privatisations et d’une augmentation généralisée des frais de santé, il est évident que les travailleurs auront surtout la possibilité de « travailler plus pour gagner plus, mais voir son pouvoir d’achat baisser ».

TVA sociale : c’est une expression récente, mais elle est promise à un bel avenir. En effet, après le « dialogue social » qui n’a rien de social, on va faire passer l’idée qu’une hausse de la TVA peut elle aussi avoir des vertus sociales. D’un côté, une « réforme » fiscale permet aux riches d’échapper à l’impôt, d’un autre côté on en appelle à la solidarité nationale, par une augmentation de la TVA, pour financer la baisse des « charges patronales ». Tout se tient. C’est si beau que j’en ai la larme à l’oeil.

Solidarité active : ça, c’est la nouveauté du gouvernement Sarkozy 1. Avant, dans la France des perdants, des minables, il y avait la solidarité. Les gens payaient des impôts, et cela servait à financer les services publics, l’aide aux plus défavorisés. Cette solidarité, on ne sait pas pourquoi mais Sarkozy le sait, était une solidarité passive, autant dire qu’elle était vouée à l’échec. Heureusement, notre nouveau président a eu une idée : transformer cette mauvaise solidarité en bonne solidarité, en « solidarité active ». On va baisser les impôts, comme ça la solidarité passive disparaîtra faute de moyens, et on incitera les gens à pratiquer la « solidarité active », que nous connaissions en fait déjà sous le terme de « charité », mais ce mot est démodé : avec un président en short, il faut des mots « tendance ». Pour que cette nouvelle solidarité se mette en place, on fera appel à un spécialiste : le président d’Emmaüs, qui s’y connaît bien en charité, euh pardon, en « solidarité active ».

Les mots ne sont pas choisis au hasard. D’abord surprenantes, certaines expressions, martelées 10 fois, cent fois par jour par des médias aux ordres, finissent par apparaître comme naturelles, et les idées qu’elles véhiculent comme allant de soi. Nos dirigeants, faute de savoir prévoir, faute de savoir gérer un pays, faute de défendre l’intérêt général, savent au moins que la communication peut leur permettre de gagner des batailles qui semblent perdues d’avance tant elles semblent détruire les acquis sociaux obtenus de haute lutte. Ils savent qu’un simple mot bien placé est la meilleure des armes dans la guerre des idées.

À nous de mettre au jour ces détournements linguistiques, à nous d’éveiller l’esprit critique des citoyens bercés par la télévision du spectacle et du superficiel. À nous de gagner la guerre des mots. Pour commencer.

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

2 - Sarkozy et ses 35 heures

Les heures supplémentaires seront-elles à Sarkozy ce que les 35 heures ont été pour Jospin ? Les deux mesures ont beau être en apparence aux antipodes l'une de l'autre, elles n'en présentent pas moins d'étranges points communs.

Ce sont deux mesures emblématiques d'un camp politique. La gauche avait mis en place les 35 heures, avec un succès indéniable les premières années, puis les avait défendues mordicus. Et pour cause, les 35 heures, c'était la gauche : le partage du travail solidaire, un chemin collectif vers la croissance, une nouvelle forme de compromis social.

Le scénario sera le même pour la droite et Nicolas Sarkozy : la détaxation des heures supplémentaires, le dégrèvement de cotisations sociales salariales et employeurs passeront au Parlement dès cet été et seront en place peut-être dès le mois d'octobre. Les « heures sup'» seront pour longtemps l'emblème d'une politique économique et sociale de droite, illustrant la devise « travailler plus pour gagner plus », slogan au fort parfum anti-soixante-huitard, mais aussi aux relents anti-Front populaire, n'en déplaise à l'inventeur de la formule, Henri Guaino… Bref la droite campera sur sa mesure, la défendra bec et ongles, comme le PS le fait pour les 35 heures.

Mais la comparaison ne s'arrête pas là. On se souvient que la deuxième loi sur les 35 heures (2000), dite loi d'extension avait démontré de complexité, par exemple, lorsqu'il s'était agit de définir les « temps d'habillage et de déshabillage » des ouvriers, ou lorsqu'il avait fallu mettre en place un mécanisme de transfert de charges de la Sécurité sociale vers l'Etat, etc. Et bien, les arbitrages en cours au gouvernement nous laissent présager l'édification d'usines à gaz financières et réglementaire au moins aussi lourdes. Exemple : pour exonérer les heures supplémentaires de la CSG (10%), comme ce serait anticonstitutionnel, un scénario prévoit de de faire payer la CSG, mais, en compensation, d'exonérer les cotisations de Sécurité sociale sur…les 35 premières heures hebdomadaires de travail ! De même les cadres auront droit à des « jours supplémentaires », exonérés d'impôts et de cotisations, au-delà de … 218 jours par an. Les entreprises qui ne comptent plus le temps de travail de leurs cadres vont être contentes…

Comme les trente-cinq heures ont été dévoreuses d'argent public (environ 10 milliards d'euros par an), les heures sup' le seront aussi : déjà, on évalue à la louche leur coût à 4 à 5 milliards d'euros. Pas grave nous dit-on à Bercy (ou affirme Henri Guaino), l'argent reviendra : la croissance stimulée fera rentrer l'argent dans les caisses par le biais de la TVA. Cette musique de « l'argent qui revient par la porte de derrière », les journalistes l'entendaient déjà en 2000, dans la bouche de Martine Aubry. ? Elle mettait la droite en fureur. Aujourd'hui, elle devient politiquement correcte…

De la même manière, comment évaluera-t-on les effets de la mesure phare du sarkozysme ? On ne sait toujours pas évaluer les baisses de charges massives sur le travail déqualifié (20 milliards d'euros par an), la droite conteste les 300 000 à 400 000 emplois créés par les 35 heures, alors les heures sup', combien de point de croissance en plus (selon Michel Didier de Rexecode) ou au moins, combien d'emplois créés indirectement ou détruits directement (selon Patrick Artus et consorts) ? Il faudra aller au bout du quinquennat pour le savoir. Car l'aide aux heures supplémentaires apparaît comme la mesure « procyclique » par excellence : quand il y a de la croissance, elle renforce le pouvoir d'achat. Mais quand la tendance s'inverse, les heures sup décroissent, voire disparaissent et les revenus avec… Sarkozy devrait donc prier pour que le cycle économique positif qui s'est enclenché en Europe dure au moins cinq ans ! A défaut, il pourrait subir le sort de Jospin, paralysé dès 2001 par la chute de l'activité économique et la remontée du chômage. Décidemment Sarkozy a trouvé ses trente-cinq heures !

Source

Hervé Nathan

3 - Cet étrange M. Guaino

Qui a obtenu à l'Elysée un des plus beaux et des plus vastes bureaux, provoquant les plus vives jalousies, car il s'agit de l'ancien bureau de Giscard ? C'est le conseiller très spécial, Henri Guaino, 50 printemps seulement, même pas énarque, qui a exigé de s'installer là. Dans un espace mitoyen de celui qu'occupe le Président. Il n'y a pas plus proche de Nicolas Sarkozy que Henri Guaino… Sinon Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, le bras droit du chef de l'Etat, le premier de l'équipe sarkozyste. Guaino est le bras gauche… Mais le préfet Guéant est beaucoup plus discret, il ne se permet pas de multiplier les interviews, de donner à tous vents médiatiques son avis, voire des recommandations de bonne gouvernance. Or Guaino se permet tout. Beaucoup plus que tous ses prédécesseurs même les prestigieux tel Jacques Attali qui, sous Mitterrand règnant, resta à l'Elysée longtemps silencieux.

Ce conseiller très spécial du chef de l'Etat s'autorise même de tirer les oreilles - les cheveux c'eut été impossible - d'un ministre, celui du Budget, Eric Woerth, pour s'être avancé imprudemment sur la question des intérêts d'emprunt immobilier. Et dans la foulée intellectuelle, qu'il a ample, cet élyséen est allé sur RMC jusqu'à rappeler aux ministres qu'ils doivent toujours se poser la même question : « quels sont les engagements du Président et comment les tenir ? » Mais de quoi se mêle-t-il ? Voilà qu'un obscur conseiller présidentiel fait la morale aux ministres de la République. Le lendemain, l'impétrant ose davantage encore, dans une interview d'une page aux Echos, où il pourfend la pensée unique et le dogmatisme de l'impuissance publique, rappelant que la parole politique était centrale, était sacrée.

Dans les ministères, et particulièrement à Bercy, on n'a guère apprécié la « prétention sans borne » de ce donneur de leçons qui, pour porter un prénom royal, Henri, se prend indûment pour le roi de France ! Jamais sous la Ve République un conseiller n'était ainsi sorti de son emploi secondaire, sinon subalterne, pour prétendre au premier rôle. L'impudent !...

Déjà, pendant la campagne présidentielle, beaucoup de sarkozystes n'avaient guère apprécié que ce gaulliste eurosceptique ne se contente pas d'écrire des discours dans l'ombre, qu'il ne se résigne pas à faire son « plume plume tralala » dans son coin, et pousse l'audace jusqu'à revendiquer un rôle politique, intervienne au grand jour, menace de démissionner parce qu'on avait changé un de ses textes, et le fasse savoir à la presse. Cet écorché vif au grand cœur, ce séguiniste impénitent osait poser ses conditions : il était et resterait libre. Il servait une cause, celle de la France et un homme, le présidentiable Sarkozy, mais il n'était pas et ne serait jamais servile.

Ce fils de femme de ménage ne se laisserait pas donner des ordres, ni même passer la muselière. Sa liberté d'écrit et de parole « n'était pas négociable », rappelait-il et ce ne fut pas négocié. Car il a apporté à Sarkozy ce qu'aucun autre conseiller n'a pu lui fournir, plus que des mots, une exigence, une élévation et une profondeur. Il l'a inscrit avec un talent d'écrivain dans le roman épique national, dans l'histoire de la France et il l'a ramené à lui-même en l'obligeant à moins de dispersion, à plus de concentration sur l'essentiel, la Nation. « Jamais la France ne choisira comme Président un libéral, atlantiste et communautariste », lui expliqua-t-il. Et Sarkozy s'affirma comme social, nationaliste, républicain… allant jusqu'à voler à la gauche ses grandes figures historiques qu'il accrochait à sa ceinture comme des scalps.

A la vérité, les jaloux comptaient sur son mauvais caractère et sur « les choses sérieuses », l'installation à l'Elysée. Car alors devrait venir le temps des technos et des courtisans, et Guaino se révélerait trop encombrant avec son arrogance, cet orgueil impavide de celui qui sait ce que le Président lui doit, et qui se refusera d'en rabattre. Les sarkozystes espéraient s'en débarrasser comme les chiraquiens l'avaient fait en 1995. Dominique de Villepin, alors secrétaire général de l'Elysée, l'avait purement et simplement expulsé de la présidence chiraquienne, et la plupart lui prophétisaient le même sort funeste. Aujourd'hui encore, les politiques les plus expérimentés, comme le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian, qui admire pourtant son intelligence, ne lui donnent pas 6 mois. Bon nombre travaillent d'ailleurs à sa perte, tant Guaino le gaullo-souverainiste leur semble dangereux, lui qui plaide inlassablement contre la toute puissance de la banque centrale, contre la dictature des grands équilibres, contre l'impuissance du statu quo, et l'obsession dogmatique des déficits. Bref, c'est un peu Philippe Séguin avec 100 kgs de moins. C'est son fils spirituel aussi ombrageux, caractériel, affectif et rebelle. Combien de temps le système, combien de temps la droite convenable pourra-t-elle encore le supporter ? Car même s'il porte le costume et la cravate, même s'il se montre poli et prévenant, pour eux, il parle grossier. De surcroît, il refuse de courir comme un lapin, comme un Fillon ou un Besson derrière le Président !

Source

Nicolas Domenach Directeur-adjoint de la rédaction de Marianne

4 - Il se passe (encore !) des choses intéressantes à Roubaix

Le Dimanche 27 Mai, la Ligue islamique du Nord, dont le président est Amar Lasfar, recteur (UOIF) de la mosquée de Lille-Sud, a organisé à Roubaix dans la grande salle du Colisée un mega-show religieux avec de la musique et des chants mais aussi et surtout avec des conférences-débats animées par des orateurs prestigieux comme Tarik Ramadan, Hassan Iquioussen et quelques grands « théologiens » venus tout spécialement d’Arabie séoudite pour l’occasion. On ne sait pas très bien comment ça s’est passé, l’événement en effet n’a pas été couvert, à ma connaissance, ni par la presse régionale ni par la presse nationale. Ce qu’on sait par contre (Article de Nord Eclair du 29 Mai), c’est que la Ligue islamique du Nord a organisé en parallèle le même jour une « Table ronde » au cours de laquelle plusieurs candidats aux législatives, ont été appelés à plancher devant un public composé uniquement de musulmans ( !) afin, si possible, de les « séduire » (dixit Amar Lasfar). Slimane Tir, leader des « Verts de Roubaix » était l’un de ces candidats incités à faire du gringue aux électeurs musulmans. Au cours de ce meeting politico-religieux, le recteur de la mosquée de Lille-Sud a déclaré : « A chaque fois qu’un élu nous ressemble, je voterai pour lui en âme et conscience. Quelle que soit son étiquette » (Sic). Pour la première fois en France depuis longtemps, des électeurs ont donc été appelés à voter, si j’ai bien compris, suivant leurs convictions religieuses et non plus (comme ils l’ont fait très bêtement depuis aussi longtemps) en fonction de leurs opinions politiques. On aimerait savoir ce que Slimane Tir pense de ces consignes de vote, lui qui a proclamé devant la même assemblée « la fierté d’être musulman ».
Huit jours plus tard (le dimanche 3 Juin), la station roubaisienne Pastel FM a organisé un « débat électoral » entre ses auditeurs et plusieurs candidats aux législatives dans la 7ème circonscription du Nord (qui s’étend sur une bonne partie de Roubaix). Il se trouve que Slimane Tir, est candidat dans cette circonscription très disputée mais qu’il est aussi président de Pastel FM… On dira que c’est un signe d’ouverture de sa part que d’avoir organisé ce débat chez lui, dans sa station, mais je me permets d’en douter, en effet les trois principaux rivaux de Slimane Tir (PS, UMP et UMP dissident) ont eu droit à un feu nourri de questions agressives de la part des auditeurs, tandis que le candidat-maison était totalement épargné, comme par hasard. L’honnêteté intellectuelle m’oblige cependant à reconnaître que Pastel FM a fait preuve d’une belle « impartialité » dans cette affaire puisque, finalement, si la « Droite sarkoziste » a été dûment éreintée, la « Gauche archaïque » (dixit Slimane Tir) a été elle aussi assez malmenée.

Par ailleurs, Slimane Tir est Vice-président de Lille-Métropole-Communauté Urbaine (LMCU) chargé de l’Espace naturel métropolitain. Il est également le promoteur du projet « Blue link » qui vise à rendre de nouveau navigable (mais pour la plaisance uniquement) le vieux Canal de Roubaix. Dans le cadre de ce projet déjà en cours de réalisation, une énorme quantité de boues doivent étre retirées du canal pour être déversées sur la Friche Kuhlmann déjà fortement polluée par un chrome résiduel. Une partie (la plus importante) sera déversée coté Wattrelos sur la Friche Kuhlmann proprement dite, au nord du canal, et une autre partie coté Roubaix sur un terrain vague qui prolonge la friche au sud du canal et qui se trouve à proximité immédiate des maisons du quartier (le Sartel) et d’une école maternelle. Ces boues sont très nauséabondes mais elles sont surtout très toxiques, on sait en effet qu’elles sont chargées en métaux lourds. Leur stockage sur la Friche Kuhlmann pourrait donc entraîner une pollution de la nappe phréatique sur un large secteur, même si les aires de stockage sont censées être protégées par une « surface isolante » comme l’annonce le site Internet de la Ville de Wattrelos. D’autre part, ce qu’il faut craindre aussi, c’est que par temps sec, les boues se transforment en poussières nocives qui, emportées par le vent, pourraient se déposer dans les jardins du voisinage et dans la cour de l’école toute proche. Le risque est d’autant plus grand que ces boues sont préalablement asséchées avant épandage et qu’on ne sait pas quand elles seront recouvertes d’une couche de terre, comme il est prévu.
Les riverains de la friche maudite sont très inquiets, on les comprend. Ils le sont d’autant plus qu’à ce jour aucun élu, et surtout pas Slimane Tir, n’a jugé utile de leur apporter les informations qu’ils attendent sur les risques de pollution que pourrait générer le stockage de ces gadoues à deux pas de chez eux. Personne en particulier n’a jugé utile de leur communiquer les résultats des analyses de boues qui ont déjà été effectuées en divers points du canal. Ils sont donc enclins à penser, à tort ou à raison, que les risques de pollution sont réels. Chez les « Verts » eux-mêmes, beaucoup se posent des questions sur la façon dont ce projet a été conduit par Slimane Tir.

A Roubaix, dans la 7ème circonscription, les socialistes ont sèchement refusé que Slimane Tir se présente comme l’unique candidat de la « Gauche plurielle ». Certains « Verts » roubaisiens prennent eux aussi clairement leurs distances vis à vis de leur leader. On se demande pourquoi.

Bernard Kemmel

5 - Les enjeux cachés des législatives du 20e arrondissement parisien

Bertrand Delanoë ne s'en cache pas : il compte veiller attentivement à chacune des listes d'arrondissement qui, aux prochaines municipales, travailleront à sa réélection. Le scrutin s'annonce difficile - et il peut arriver très vite, car rien n'interdit au Parlement de le fixer à octobre ou novembre. La gauche parisienne doit donc se mettre en ordre de bataille, mais n'y est pas encore. La rude concurrence entre socialistes aux législatives dans le 20e montre que des accords restent encore à trouver, et sur la méthode, et sur les valeurs.

Selon le résultat, dimanche prochain, de cette primaire, le Ps peut perdre l'élection municipale qui suit parce qu'il se sera amputé de sa gauche républicaine et sociale en battant un de ses représentants -l'actuel député du 20e - ou bien la gagner si avec la réélection de ce député, ce parti retrouve une dynamique de rassemblement et de démocratie dans ses rangs, et au-delà..

En imposant comme candidate - sans vote et contre le député sortant, Michel Charzat - une collaboratrice de son cabinet, Pau Langevin, le maire de Paris a voulu démontrer son autorité sur le parti. Par la même méthode, il a brusquement remplacé un suppléant dans le 12e. Ces signaux de contrôle auront-ils l'effet recherché de garde-à-vous, ou l'inverse : une division qui scie la branche sur laquelle on est assis ? Car le Ps n'est pas l'armée, et la discipline n'y a jamais remplacé l'adhésion. Retirer aux adhérents de base le droit de choisir les candidats, c'est surtout un coup porté à l'image d'authenticité démocratique de Bertrand Delanoë.

Il devra veiller à ne pas laisser la droite supplanter à Paris les socialistes sur ce terrain de la démocratie, comme Nicolas Sarkozy l'a fait sur le thème du changement ou de la défense du pouvoir d'achat. Aujourd'hui les procédés autoritaires desservent ceux qui s'y prêtent.

Le choix de coopter certains candidats, comme Pau Langevin, en fonction de leur ethnie est aussi contesté. Ce communautarisme à l'anglo-saxonne est jusqu'ici la marque de Sarkozy. Quand un conseiller du maire de Paris, chargé du dialogue avec une communauté, tient tribune aux côtés de candidats socialistes ( encore le 5 juin à Belleville ) en faisant inviter cette communauté par des tracts d'association religieuse, la gauche en est troublée. La politique dilue elle-même son message citoyen à force de courtiser ainsi les diverses communautés (culturelles, ethniques ou autres) et de les crisper dans leur identité.

(…)

S'ils évitent, dimanche, l'écueil de cette candidature parachutée qui trouble et qui divise, les électeurs du 20e arrondissement éviteront à la gauche parisienne d'arriver brisée aux prochaines municipales, et donc d'y échouer.

Si l'unité se fait, notamment autour du maire branché Delanoë et du député républicain Charzat, la réédition d'un succès municipal des socialistes devient possible.

Samira YAMI

Pierre LEFEBURE

Yann PROUST militant socialiste à Paris

6 - A Clermont-Ferrand, deux candidats se réclament de la LCR

Un article du MONDE met à juste titre en lumière le scandale. KRIVINE et l'appareil de la LCR n'ont rien à envier aux staliniens de la sinistre époque !!! En plein triomphe sarkozyste, là où les salariés et pauvres ont besoin d'unité, KRIVINE ose défier la démocratie ouvrière et entame à la façon de THOREZ et autres Staliniens une procédure d'expulsion de la Fédé unitaire de la LCR. Krivine et sa majorité stalinienne sont déshonorés et se révèlent au grand jour comme des ennemis acharnés de toute unité. Ils jettent au panier les appels à l'Unité de Besancenot dont on peut se demander s'il n'est pas obligé d'avaler des couleuvres qui lui pèsent sur l'estomac, lui qui se dit " communiste libertaire" . Olivier, dis-nous, un communiste libertaire, ça approuve une procédure bureaucratique de destruction d'une fédération parce qu'elle a toujours lutté pour l'unité des travailleurs ?? Dis nous, Olivier, si tu te reconnais dans les sinistres bassesses de l'apparatchik, sorti du PCF, et véhiculant sa culture autoritaire, le dénommé KRIVINE ? Dis nous si ton communisme libertaire est compatible avec les méthodes héritées de Staline et Lénine ?

J'appelle tous les Clermontois et tous les Auvergnats d'abord à protester contre les méthodes staliniennes de Krivine, à apporter leur soutien fraternel au combattant de toujours qu'a été et reste Alain LAFFONT, à isoler les agents d'exécution de l'appareil de la LCR , à demander des explications aux militants de LO sur leur implication dans cette procédure scandaleuse.

J'appelle à tout faire pour contraindre l'apparatchik néfaste au mouvement ouvrier Krivine à reculer sur ses bassesses. J'appelle à demander sur tous les sites des fédés de la LCR et dans tous les sites possibles de la gauche de la gauche des explications et à manifester son indignation à tous les militants LCR.

La ligne de KRIVINE conduit au désastre et cet irresponsable devrait une fois pour toutes prendre enfin sa retraite. Sans recul des Krivinistes, j'appelle à rejeter leurs candidats non unitaires partout en France de crainte de financer un croupion stalinien et impuissant à faire avancer le moindre combat. Ils sont heureux des malheureux 4% de la Présidentielle, les pauvres aveugles, alors que les travailleurs et les pauvres vont souffrir durement mais ils en ont rien à foutre. Alleluiah ! Sarkozy triomphe mais qu'importe. On a fait 4% ! (…).

Elie Carasso

7 - Bataille dans un cimetière

Que reste-t-il, après l'élection présidentielle, des partis et des programmes ? Des clubs de supporters dont les vedettes ont un credo commun : la mondialisation et ses règles de la concurrence libre et non faussée.

Un monde meurt et son cadavre n’en finit pas d’occuper l’espace.

Félicitons nous, certes, de la mobilisation qui s’est faite autour de l’élection présidentielle. Elle est la preuve d’une recherche. Mais regrettons qu’elle n’ait souvent mobilisé qu’autour d’enjeux insignifiants, qu’aucun vrai débat de fond n’ait eu lieu.

Inquiétons nous aussi du fait que l’esprit partisan submerge l’esprit critique, que les fans de Ségolène Royal, au lieu d’analyser les causes de la défaite, développent des arguments imbéciles, proches de l’adoration religieuse, pour tenter de transformer le cuisant (six points d’écart) troisième échec présidentiel du PS en quasi victoire.

Remarquons finalement que le taux de participation peut être la meilleure et la pire des choses : la meilleure si cette vague débouche enfin sur un renouveau de la citoyenneté ; la pire si les électeurs ne se sentent plus que des supporters, calés sur les sondages, porteurs de ballons bleus ou roses et conviés à appuyer un club plutôt qu’à exprimer réellement des choix civiques et politiques. D’ailleurs, l’évolution de l’UMP comme celle du PS révèle une profonde transformation des partis politiques où la militance sociale et la construction politique des adhérents disparaît au profit d’une personnalisation à outrance. Et c’est parce qu’on ne se rend même plus compte que les camps en présence sont souvent d’accord sur l’essentiel qu’on s’étonne que certains de leurs membres éminents puissent passer d’un camp à l’autre ; c’est tout simplement parce qu’ils jouent le même jeu, qu’ils poursuivent le même objectif, tout comme un footballeur peut passer d’un club à un autre sous réserve d’une bonne négociation.

L’affrontement des deux principaux camps, masquant à peine la domination d’un seul parti de fond symbolisé par le oui au traité européen, tend à instaurer, avec l’aide des médias, la domination d’un bipartisme réducteur. L’aventure Bayrou de troisième force s’est heurtée à une puissante réaction des deux formations dominantes, de la grande presse (Le Monde, Libération, etc.) mais aussi de certains intellectuels ; quant aux timides essais des « antilibéraux » pour sortir du carcan de la pensée unique, ils se sont eux-mêmes échoués sur le « vote utile » en acceptant, pour l’essentiel et par avance, une allégeance au PS et à sa candidate partisane du oui au référendum. Quoi qu’on pense de ces tentatives, elles n’ont suscité aucun débat politique, tout au plus des réactions claniques.

Aujourd’hui, les programmes offerts aux citoyens sont verrouillés par la mondialisation et ses chiens de garde que sont le FMI, la Banque mondiale, les institutions de Bruxelles, etc. Au cours de l’élection présidentielle, tout a été fait par les deux principaux partis pour donner des gages à ces gardiens de l’ordre mondial, pour ignorer, gommer, le résultat du référendum du 29 mai 2005 qui, seul, avait troublé l’ordre établi. Pour l’UMP, la chose fut simple. Marginaux avaient été les opposants. Pour le PS, le congrès les fit rentrer dans le rang, sans grande résistance de leur part d’ailleurs ; la désignation du candidat les élimina ensuite, sondages à l’appui. On oublia de même les trois millions de manifestants contre le CPE en 2006 : molle défense du code du travail pour le PS, proposition du contrat unique cher au MEDEF pour M. Sarkozy.

Nous assistons à la fin d’une époque. Certains nous parlent déjà –pour notre bien évidemment- de post-démocratie, de disparition de la vie politique telle que nous l’avons connue. Ils voient dans la compétition formelle de gens conformes, semblable à la Star Academy, un signe de modernisation bénéfique du jeu politique. Bonne nouvelle pour eux en effet : l’essentiel (l’ordre économique et social) n’est plus en cause.

Certains en tirent la conclusion qu’il faut soutenir sans états d’âmes un parti dit socialiste, devenu simple acteur inactif d’un libéralisme soi-disant apolitique, au prétexte d’une solidarité de gauche. C’est une manière commode d’accepter la fatalité de la mondialisation et de se donner bonne conscience. Mais sauver les apparences revient-il à sauver les meubles ? Depuis deux décennies, des responsables du PS expliquent qu’il leur faut bien du courage pour s’opposer, au nom des contraintes, aux aspirations de leurs propres électeurs. Apparemment, il a fallu bien du temps à nombre de ceux-ci pour en tirer une conséquence bien naturelle, à savoir ne plus voter pour eux. On peut s’étonner que, dans la foulée, beaucoup aient voté pour une droite dure. Mais on peut juger aussi qu’on pardonne plus facilement à la droite qu’à la gauche de promouvoir une politique de droite et que, de ce fait, Nicolas Sarkozy apparaissait moins ambigu. Sur fond global de dépolitisation, il a réussi à se faire passer pour le candidat du changement.

On peut, version pessimiste, considérer que gauche et droite ont perdu toute signification. On peut aussi, version optimiste, penser qu’elles sont dévoyées par des gens qui usurpent leurs étiquettes, que la gauche doit être réaffirmée, non pas par la création d’une énième chapelle, mais par la mise en lumière des vrais clivages qui traversent la société.

Clivages ne veut pas dire discussions sans fins sur le sexe des anges. C’est tout simplement, au contraire, redécouvrir le sens de la volonté dans la vie publique et celui du combat social contre un ordre économique qui est plus que jamais la caricature de lui-même. Il est trop simple de dire que le peuple est aujourd’hui à droite. Bien au contraire, les citoyens ont su dire non le 29 mai 2005, le mouvement social a été massif contre le CPE. Mais aucune traduction politique n’a pu en être faite, les deux principaux partis étant d’accord pour minimiser, sinon effacer, ces contestations. Qui peut dire ce qu’aurait été le score final de la gauche si le PS, au lieu de suivre les sondages et les médias, avait présenté une candidature plus à gauche, ou si l’un des partisans socialistes du « non » s’était présenté en dehors de son parti ?
Ce sont les responsables politiques qui sont conservateurs, qui dépolitisent en se mettant en scène, qui démissionnent devant les contraintes économiques et internationales, qui se soumettent aux dieux du moment : marché, mondialisation, Europe libérale,… et aux intérêts qu’ils représentent. D’ailleurs, les deux candidats du second tour n’étaient–ils pas, chacun à sa manière, des disciples de Tony Blair ? Mme Royal a toujours pris pour modèle le premier ministre travailliste tandis que M. Sarkozy se prépare à en appliquer la politique.

Dire non à cet enterrement de la vie politique, c’est refuser l’idéologie de la fatalité, c’est combattre le « Contre le chômage, nous avons tout essayé » de François Mitterrand ou le « Je ne crois pas qu’il faille tout attendre de l’État » de Lionel Jospin lors de l’affaire Michelin. Ces discours d’enlisement se sont appuyés sur une critique féroce des concepts d’État, de nation et de souveraineté populaire. Car la vie politique, depuis plus de vingt ans, a été cette continuité des attaques contre ces principes républicains. Paradoxe, c’est Nicolas Sarkozy qui s’est fait le chantre du volontarisme allant jusqu’à affirmer aux Français : « je vous protégerai ».

On ne peut éviter une réflexion nouvelle sur les relations de la France avec les grandes organisations (OMC, FMI, Banque mondiale) comme d’ailleurs sur sa place dans une Europe dont l’objectif sous-jacent – remettre en cause la démocratie – est de plus en plus apparent. À gauche, la critique de l’ordre économique – et non pas son acceptation servile – doit revenir au cœur des discussions.
Il ne s’agit plus de regarder l’affrontement entre deux partis qui ignorent les aspirations et les drames vécus de leurs citoyens. Il faut au contraire un changement profond des méthodes et de la direction politique, une revitalisation de la démocratie à partir d’une affirmation nouvelle issue de la volonté populaire. Devant les tombes dans lesquelles on cherche à enterrer les vrais enjeux, il faut bouleverser le jeu. La nécessité d’une constituante que nous avons déjà appelée de nos vœux est de plus en plus évidente. Elle est le point de passage obligé pour une représentation politique enfin conforme aux réalités sociales de notre pays.

Source

André Bellon

3 - combat laïque

1 - Une victoire laïque qui doit en entraîner d'autres

L'Ufal a pris connaissance d'une très importante décision prise, le lundi 4 juin, par le Conseil d'Etat. Ce dernier a supprimé la circulaire du 2 décembre 2005, qui était un texte d'application de l'article 89 de la loi de décentralisation d'août 2004. Cette loi, votée par la majorité UMP et UDF, stipulait que les communes devaient participer financièrement à la scolarité de leurs élèves inscrits dans une école privée d'une commune voisine, même si elle disposait sur son territoire d'une école publique pouvant les accueillir. L'Ufal, dès l'annonce de la mise en place de cette circulaire, a multiplié les communiqués de protestation. Ses militants ont informé les élus locaux, et organisé des réunions publiques afin d'informer la population des conséquences financières de cette décision.

Elle se félicite, dans ce contexte, de la résistance de nombreux maires et élus municipaux, ainsi que de l'Association des Maires Ruraux de France, qui avaient affirmé qu'ils se refusaient à affaiblir davantage les ressources de leurs écoles publiques, et de l'ensemble des services publics, pour financer des écoles privées situées sur un territoire voisin. Elle n'oublie pas le rôle de la Ligue de l'enseignement, de Unsa - Education, de la FCPE, de Se-Unsa et des fédérations des DDEN (directeurs départementaux de l'éducation nationale), qui ont déposé un recours au Conseil d'Etat contre l'application de cette circulaire.

Ce premier recul est un encouragement pour tous les laïques, qui doivent faire face, depuis des années, à de graves remises en cause des principes de séparation de la sphère publique et de la sphère privée en général et du religieux et du politique en particulier. Trois années après la loi contre les signes religieux à l'école, que l'Ufal et des organisations féministes ont réclamé, il est temps de mettre fin aux espoirs des intégrismes religieux de toutes obédiences, qui rêvent d'en finir avec la loi de séparation des Eglises et de l'Etat. Les uns, évangélistes protestants et islamistes, soutenus par le communautarisme qu'il soit d'extrême droite ,de droite ou même de gauche et d'extrême gauche en voulant abroger l'article 2 de la loi du 9 décembre 1905, qui interdit tout financement des cultes par l'Etat, les autres et notamment l'Eglise catholique, qui arrive grâce à de puissants lobbies agissant dans l'appareil d'Etat et au parlement, à détourner la loi de séparation notamment dans le financement des écoles privées confessionnelles.

L'Ufal ne saurait se satisfaire, par ailleurs, du maintien du statu quo actuel, notamment avec le statut cultuel et scolaire d'Alsace-Moselle-Guyane-Mayotte, qui fait que sur le territoire français, des ministres des cultes sont rémunérés avec l'argent des contribuables, et viennent enseigner leur religion dans les écoles publiques. A l'heure où le président de la République affirme son intention de faire des économies en ne remplaçant qu'un fonctionnaire sur deux, l'Ufal encourage l'ensemble du gouvernement à faire des premières économies conséquentes en mettant fin à cette exception qui remet en cause les principes égalitaires de la République sur l'ensemble du territoire.

Source

L'Union Des FAmilles Laïques www.ufal.org

2 - Une première victoire laïque sous l’ère Sarkozy

Le Conseil d’Etat a pris une très importante décision, le lundi 4 juin 2007.

Il a supprimé la circulaire du 2 décembre 2005, qui était un texte d'application de l'article 89 de la loi de décentralisation d'août 2004. Cette loi, votée par la majorité UMP et UDF, sur proposition du sénateur socialiste Michel Charasse, stipulait que les communes devaient participer financièrement à la scolarité de leurs élèves inscrits dans une école privée d'une commune voisine, même si elle disposait sur son territoire d'une école publique pouvant les accueillir.

Cette circulaire avait été adoptée avec toute la discrétion nécessaire pour que les laïques ne se mobilisent pas. Mais le maire de Grigny, René Balme, faisait parvenir à Respublica, début 2006, un texte intitulé « Appel à développer un front commun contre la privatisation de l’école publique », que notre journal publiait dans son numéro 420.

Dans le numéro suivant, Francesca Ferré, maire de Dierrey-Saint-Julien, annonçait une initiative semblable, prise dans son département de l’Aube, pour protester contre la circulaire. Respublica les a mis en contact.

Quelques jours plus tard, Alain Le Vot, premier adjoint de Magny-les-Hameaux, dans les Yvelines, nous envoyait une contribution très claire : « Je refuse que ma commune finance les écoles privées des villes voisines, publiée dans le numéro 425.

L’Union des Familles Laïques relayait ces premières protestations, et publiait un communiqué appelant tous les élus locaux à s’organiser, et à refuser d’augmenter la pression fiscale des citoyens pour financer encore davantage les écoles privées.

Dans le numéro 426, Evariste appelait tous les élus qui le souhaitaient à écrire à Respublica, qui se proposait d’informer ses lecteurs de l’ensemble des initiatives qui seraient mises en place.

Pierre Carassus, maire de Vaux-le-Penil (77) écrivait au président de la République pour lui signaler la gravité de la situation.

La machine était lancée. La Ligue de l'enseignement, de Unsa-Education, de la FCPE, de Se-Unsa et des fédérations des DDEN (directeurs départementaux de l'éducation nationale), déposaient un recours au Conseil d’Etat contre l’application de cette circulaire.

L’Association des Maires Ruraux de France, présidée par Gérard Pelletier, appelait les maires à ne pas appliquer la circulaire, tant que le conseil d’Etat n’aurait pas rendu son verdict.

La décision du Conseil d’Etat est donc le fruit d’une résistance en profondeur de la société française, dont de nombreux maires de tous bords, face à une décision anti-laïque qui aurait contribuée à augmenter les impôts locaux des citoyens, ou bien à affaiblir la participation des communes dans leurs écoles publiques.

Tous les laïques ne peuvent que se féliciter de cette décision, et Respublica se réjouit d’avoir modestement amené sa pierre à l’édifice.

Mais d’autres batailles laïques demeurent à mener.

Plusieurs pistes, qui n’engagent que ma réflexion personnelle, et pas la rédaction de Respublica :

Lucette Jeanpierre

4 - société

1 - Radars : ne plus prévenir pour mieux punir ?

Malgré une sévérité accrue à l'encontre des automobilistes, la violence routière repart à la hausse. Une éventuelle suppression des panneaux de signalisation des radars peut-elle enrayer la tendance ?

Dans le même temps où Nicolas Sarkozy est au plus haut dans les sondages et dans les urnes, au moment même où il devient le vingt-troisième président de la République française, les indicateurs de la sécurité routière s'effondrent. Pourtant, depuis 2003, date à laquelle le Gouvernement s'est évertué à appliquer la « tolérance zéro », - la politique du président de l'UMP -, jamais la peur du gendarme n'aura été aussi grande dans l'Hexagone.

Mais pour quel résultat, au final ? Le baromètre du mois d'avril de la Sécurité Routière dénombre une augmentation de 10 % des accidents corporels et une hausse de plus de 8 % des personnes tuées sur les routes en France métropolitaine, par rapport à 2006. Ce paradoxe est donc une remise en cause directe de l'efficacité de la politique gouvernementale.

Pour sortir de cette impasse, le nouveau gouvernement de François Fillon envisage-t-il d'augmenter encore le nombre de radars ? Affirmatif, environ 2 000 radars fixes sont prévus pour fin 2007, contre seulement 50 en 2003. D'ailleurs, l'implantation en zone urbaine a déjà débuté, comme rue de Maubeuge, dans le neuvième arrondissemnt de Paris. D'ici à la fin de l'année, la France devrait compter 90 exemplaires de ces petites boîtes montées sur pylône, pour le contrôle de la vitesse et le respect des feux tricolores. Cependant, une autre réflexion nous a été dévoilée mardi 22 mai, par Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des Transports. En effet, selon lui, il faudrait « supprimer » les panneaux de signalisation à l'approche des radars automatiques ! Cette annonce a aussitôt provoqué un excès de vitesse médiatique, accompagné d'un refus d'obtempérer dans les forums. Le lendemain, pour calmer le jeu, Alain Juppé précise alors que « rien n'est décidé ». Il est vrai que, lors de sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait seulement prévenu qu'il n'y aurait pas d'amnistie des PV - ce qui a été confirmé le surlendemain dans un quasi-anonymat en comparaison avec le premier électrochoc.

Faut-il vouloir la discipline à tout prix ?

Effet d'annonce ou bien véritable piqûre de rappel avant les élections législatives ? Tout ce que l'on peut dire, c'est que le débat lancé par Dominique Bussereau ne semble pas avoir pour vocation de nourrir une réflexion en cherchant de nouvelles solutions. Il semble plutôt destiné à faire mûrir l'opinion sur la nécessité d'une répression accrue : « Ces panneaux d'indication ne sont pas dissuasifs parce que l'on voit bien que les automobilistes diminuent leur vitesse et, une fois la zone dépassée, ils rappuient sur le champignon », explique l'intéressé.

Cependant, en se focalisant sur la prétendue solution, ce discours paraît peu crédible. Frédéric Brozdziak, de la Fédération française des motards en colère (FFMC), estime que « cela ne servira qu'à piéger une fois de plus l'usager et à le racketter. Car, à l'inverse du fameux discours de la Sécurité Routière, il n'est pas avéré que les radars soient installés sur des lieux d'accidents fréquents. Et, de fait, on les trouve en ligne droite, sur des routes à forte circulation ». C'est donc une chimère de croire que c'est le nombre de radars qui compte, le lieu a également toute son importance, ainsi que l'aspect préventif !

« Nous ne voulons pas piéger les conducteurs », déclarait Nicolas Sarkozy en 2003, au sujet de la signalisation spécifique présente en amont des radars. « Nous voulons qu'ils sachent qu'il y a des endroits particulièrement dangereux et que s'ils vont trop vite, ils auront la certitude de se faire prendre. » Oui, mais en pratique, le panneau, tout comme le GPS ou la carte des radars, se révèlent être autant d'entraves à la tolérance zéro. Or, selon l'ancien ministre de l'Intérieur, comme « la répression est le premier degré de la prévention », il faut éliminer les derniers remparts de l'insécurité routière et sanctionner davantage, en commençant par retirer les panneaux. Cette nouvelle devrait réjouir au moins tous les fabricants de GPS.

Le raisonnement est logique, toutefois, on peut s'interroger sur cette autre affirmation de Dominique Bussereau, selon laquelle « on peut enlever les panneaux, mais informer par les journaux, les cartes routières et les GPS de l'existence de ces radars fixes ». A moins que ce ne soit là une façon habile d'amortir le choc de la future gifle invisible.

Responsabiliser le conducteur et non le pénaliser

Retirer la signalisation des radars est peut-être la meilleure solution pour sauver des vies humaines, mais encore faut-il avoir envisagé toutes les possibilités et bien peser tous les arguments. Selon Frédéric Brozdziak, « Le gouvernement britannique a été le premier à mettre en place les radars automatiques au niveau européen, mais les Anglais qui avaient dans un premier temps retiré les forces de l'ordre du bord des routes, les ont réintégrées depuis. »

Les chiffres montrent, en effet, que la méthode sécuritaire a atteint ses limites. De plus, elle n'est pas sans effets pervers. On sait que le nombre de conducteurs roulant sans permis est en augmentation constante, de même, que ceux circulant avec de fausses plaques. D'ailleurs, ce sport national est aussi dans le viseur du Gouvernement qui a prévu, au 1 er janvier 2008, un nouveau système d'immatriculation plus sûr...

Ce qui est préoccupant dans les déclarations de Dominique Bussereau, c'est le degré de dogmatisme de ses propos, comme si le problème de l'insécurité routière se réduisait à une simple équation. Or, le phénomène est très complexe et comprend des paramètres multiples, comme la formation en école de conduite, ou la question de l'infrastructure de notre réseau routier, ou bien encore, le positionnement des radars.

Il est donc légitime de se demander pourquoi et en raison de quoi, si ce n'est pour faire plus de bénéfices, une piste serait à privilégier par rapport à une autre. A l'instar de Christian Scholly, de la Fédération française des Automobile Clubs (FFAC), il est naturel de réclamer « plus de transparence » dans ce débat. Il est effectivement bon de ne pas se laisser aveugler. Car, après tout, la répression est peut-être un épiphénomène dans la lutte contre la violence routière. Quid, en effet, des régulateurs de vitesse ? Quid, également, des véhicules électriques qui, on le sait, roulent moins vite ? Quid, enfin, du renforcement de la pédagogie dès le plus jeune âge et dans la durée ? A toutes ces interrogations, il est urgent de réfléchir collectivement. Car « ensemble, tout devient possible », n'est-ce pas ?

Source

Christophe Moëc www.01men.com

5 - à lire, à voir ou à écouter

1 - Face à l’insécurité, de Didier Peyrat

Dans un essai à la fois pédagogique et profond, Didier Peyrat dresse un tableau sans complaisance des errements d’une sociologie absolutrice, prompte à noyer le problème de l’insécurité dans la violence de la société.

Magistrat au Tribunal de grande instance de Pontoise, Didier Peyrat intervient régulièrement dans les pages « opinions » du Monde ou de Libération. Il a consacré plusieurs publications à la question de l’insécurité. Face à l’insécurité : refaire la cité (Buchet Chastel, 2007, 210 pages) est la dernière en date.

La réflexion engagée par l’auteur, qui nous invite rien moins qu’à méditer sur la morale et la liberté humaine, est à la mesure de la gravité du problème. Car « au-delà de ses victimes immédiates, qu’elle abîme, l’insécurité excessive s’attaque à la sociabilité, qu’elle déchire ». L’insécurité trouve ainsi sa source dans la crise majeure de la civilité dans laquelle la société française est empêtrée et qui pèse lourdement sur les rapports sociaux au quotidien. Ce « vivre-ensemble » dont tout le monde se gargarise, à gauche comme à droite, est en réalité le nœud du problème.

Ne sacrifiant ni au catastrophisme ni à l’angélisme, Didier Peyrat dresse sereinement le diagnostic : tout d’abord, nous assistons à une augmentation, un durcissement et un rajeunissement inquiétant de la délinquance juvénile ; ensuite, une banalisation des modus operandi violents est à l’œuvre depuis quelques années ; enfin, une jonction commence à s’opérer entre des actes de délinquance classique (vols, dégradations, etc.) et certains comportements découlant d’alignements identitaires, voire carrément racistes. Se tenant à égale distance de ces deux simplismes qui voudraient, d’une part, que la délinquance « explose », d’autre part, que l’insécurité n’est qu’une hallucination collective, l’auteur, ancien membre du Syndicat de la magistrature – ancré à gauche –, montre, chiffres à l’appui, que le phénomène enfle lentement depuis les années soixante. Mais sur les dix dernières années, ce sont les violences graves contre les personnes (c’est-à-dire celles qui entraînent une incapacité totale de travail supérieure à huit jours) qui ont sensiblement augmenté. Si les vols et recels se stabilisent à plus de deux millions par an depuis le milieu des années 80, les vols avec violence (sans arme à feu) ont cru de 120 % en quinze ans. Le tableau ne serait pas complet si l’on ne tenait compte de la baisse de la propension des citoyens à porter plainte.

Bien sûr, d’aucuns ont pu soutenir qu’il ne s’agissait là que d’un effet d’optique, que ces hausses ne reflétaient que l’intensification du système de police. Mais pour Didier Peyrat, « cette thèse ne résiste pas à l’examen » dans la mesure où moins de 8 % du total des infractions comptabilisées relèvent d’une initiative de la police. En réalité, la grande masse des délits est portée à la connaissance des services de l’Etat, après coup, par les plaignants.

Ainsi, l’insécurité n’est ni un « sentiment » construit de toutes pièces par les médias, ni l’expression d’une révolte. D’ailleurs, ce n’est que de manière marginale qu’elle se dirige contre les institutions.

Sceptique vis-à-vis du bilan de Nicolas Sarkozy au Ministère de l’Intérieur et des effets positifs de la démagogie sécuritaire, Didier Peyrat n’en flétrit pas moins l’inanité d’un discours antiautoritaire de gauche selon lequel « l’insécurité n’est qu’un leurre agité pour détourner l’attention des questions sociales ». Ferraillant contre une idéologie antisécuritaire d’inspiration néomarxiste – dont Loïc Wacquant, à la suite de Pierre Bourdieu, est sans doute le plus auguste représentant –, Peyrat réfute ce serpent de mer des sciences sociales politiquement correctes : la « montée du punitif ». Il ne manque pas, au passage, de contester la rigueur des travaux du très controversé Laurent Mucchielli, ce chercheur en sciences sociales qui explique à qui veut l’entendre que l’inscription du problème de l’insécurité sur l’agenda politique est le signe d’une lepénisation des esprits. Au contraire, Peyrat relève avec pertinence que « la montée en puissance électorale et l’installation du Front national dans le paysage politique français ont coïncidé avec la montée de la victimation de masse ». On doute alors que ce soit en niant le problème de l’insécurité qu’on combattra avec succès les idées frontistes.

S’érigeant en faux contre l’approche sociodéterministe actuellement hégémonique à l’Université, Peyrat réhabilite un auteur aujourd’hui tombé dans l’oubli : Georges Gurvitch. Le sociologue avait tenté de penser les relations entre le déterminisme social et la liberté individuelle. « Pour lui, les facteurs sociaux ne détruisent aucunement la liberté humaine. Simplement, ils en font "une liberté située, liberté encadrée dans le réel, liberté sous condition, liberté relative". Une sociologie criminelle n’éludant ni l’existence des conditionnements ni celle de la liberté, mais essayant de penser leur tête à tête, leur confrontation, leurs enchevêtrements, est parfaitement possible ».

Espérons que l’appel sera entendu.

Source

Rudy Reichstadt www.reichstadt.info/

2 - « L’école de la lâcheté: Sommes-nous tous responsables ?», De Maurice T. Maschino

Jean-Claude Gawsewitch, éditeur
Avril 2007
249 pages
18,90 €

Les parents, certains parents participent à toutes les instances du système éducatif, du conseil d’école au Conseil National des programmes.
« Démocratie ? On le dit-et on se moque des citoyens. Imagine-t-on toute une famille-père, mère, beaux-parents, grands parents, oncles, tantes-réunie dans le bloc opératoire d’un chirurgien, et discutant, à sa demande, des modalités techniques de l’opération que doit subir un membre de la tribu ?

C’est ce que l’école fait avec les parents. Pauvres maîtres, et pauvre école. »

Voici là des propos bien rétrogrades, voire réactionnaires diront certains ! Quitte à choquer les enseignants qui connaissent mon engagement pédagogique et non pédagogiste, je tiens à affirmer mon accord avec ce propos tenu par l’auteur de ce livre. Faut-il d’ailleurs rappeler que beaucoup de militants de l’école moderne ont dénoncé la participation qui permet à la petite bourgeoisie de mettre un pied dans l’école alors que la masse des parents s’en trouve exclue ?
Les parents doivent connaître la méthode de lecture utilisée afin de pouvoir accompagner leurs enfants. C’est là un droit qui doit être reconnu et exercé. Les parents sont les primo éducateurs de leurs enfants et à ce titre ils doivent être informés et soutenus, laissant aux enseignants la maîtrise de la pédagogie dans le respect des programmes nationaux.
Il faudra d’ailleurs bien un jour évaluer les effets de la participation.

L’auteur de ce livre dénonce l’incurie de l’école, l’élimination de certaines disciplines et la réduction continue du nombre d’heures de français et de mathématiques.
Il s’en prend à lâcheté de certains chefs d’établissement et de certains inspecteurs qui non contents de ne pas soutenir des enseignants en difficulté, les briment parce qu’ils ne pratiquent pas la bonne pédagogie.
Il a raison de tancer ces attitudes mais faut-il aussi lui rappeler que d’autres enseignants pratiquant eux des pédagogies alternatives ont subi aussi des brimades et des inspections « couperet ».
Si ce livre apporte quelques éclairages de plus sur la faillite du système, si son auteur dénonce à juste titre la pauvreté de la formation donnée par les IUFM, encore une fois il confond le s pédagogistes c’est à dire les responsables des plans de destruction de l’école publique et les militants pédagogiques qui peuvent eux aussi condamner l’appauvrissement des programmes tout en prônant une démarche « moderne ».
Arrêtons de tout mélanger… On ne peut pas à la fois se réclamer du libre exercice de la pédagogie et à la fois s’en prendre à toute méthode qui ne soit pas 100% syllabique.

Oui, il faut dénoncer le système qui veut que certains enfants trouvent un refuge dans des établissements sélects alors que la grande majorité « méprisée, est traitée au rabais et reçoit … » « un « SMIC culturel » si maigrelet qu’il lui permettra tout juste de remplir, en les bourrant de fautes d’orthographes, les formulaires de l’ANPE. »

Ce combat contre les politiques « éducatives » des différents gouvernements qui se sont succédé doit être mené par les enseignants, leurs organisations syndicales, dans la clarté mais sans entretenir la division entre des « rétrogrades » et des « modernes ».

Jean-François Chalot

3 - « Eikonoclastès », de Robert Albarèdes (extraits).

Extrait de : « Eikonoclastès » ( 3ème partie), de Robert Albarèdes
Editions « Amalthée »

PCF : Triptyque pour une épitaphe

A - Hier , Il croyait en un monde meilleur, Il chantait les lendemains radieux. Le Peuple – Divinité s’ imposerait enfin, et la Classe Ouvrière, son Messie, prendrait le pouvoir. Les plus faibles , mais plus nombreux , unis , donc plus forts, accèderaient ainsi à leur Paradis sur Terre. Les moyens de production appartiendraient à tous , les rapports de production seraient ceux de la domination du Travail sur le Capital. La Société serait plus Juste , car y serait reconnue la vraie valeur humaine des individus , la naissance ne serait plus tout , et le « Mozart qui sommeille en chacun » pourrait s’ épanouir… La Paix règnerait entre tous les Etats, car le seul objectif du Peuple Triomphant, partout sur la planète, serait le bonheur de tous les hommes… et de toutes les femmes. On sortirait enfin des ténèbres de l’ Histoire pour aller vers la Lumière d’ un Avenir flamboyant. A l’ Est, il y avait déjà la promesse de l’ aube radieuse, et les rayons de l’ astre rougeoyant arrivaient jusqu ‘ ici, porteurs de l’ Espérance qui justifiait le Parti. Car seul le Parti pouvait ouvrir à cette Lumière ; seul, il pouvait assurer le progrès de l’ Humanité, enfin réunie ; seul, il était porteur du devenir des Hommes. C’ était hier : et Il croyait en tout cela - maugréant à l’ infini contre ceux qui se contentaient d’accepter le réel, contre ceux qui se réfugiaient dans la chimère religieuse, contre ceux qui osaient mettre en doute sa foi… voulant les convaincre d’ agir avec lui pour assurer la victoire du Parti contre l’ ennemi de Classe et pour concrétiser les aspirations profondes de chacun… Car la Victoire était là, à portée de mains, pour peu que tous ceux qui avaient intérêt au changement se rassemblent et oeuvrent de conserve… Oui, Il fallait croire… et se soumettre à la voix infaillible du Parti, guide éclairé et unique, le sacrifice de chacun le nourrissant et le faisant « avancer »…

B - D’ abord, on a appris que le peuple, là – bas, vivait dans la plus grande difficulté matérielle, était privé des premiers balbutiements de la liberté, et se trouvait soumis à la pression permanente de la délation et de l’ espionnage… On l’ a appris par détours que les chantres des Lendemains radieux récusaient au nom d’ une manipulation éhontée fomentée par l’ ennemi de Classe - d’ ailleurs, les apôtres officiels ne criaient – ils pas « Hourrah l’ Oural ! » ? Puis on se rendit compte que les ouvriers, là – bas, travaillaient encore plus qu’ici, dans de plus mauvaises conditions encore, pour de plus faibles salaires, avec moins de droits. On sut aussi que les moyens de production, étatisés, étaient, en fait, aux mains de castes politico-économiques qui en faisaient un usage encore plus aliénant que les capitalistes du monde occidental. On découvrit - lors d’ un mémorable concile des Hautes Autorités Idéologiques - que le pays s’ était construit sur les déportations de populations, une répression intérieure féroce, l’ accumulation des camps de concentration, et la main - mise idéologique sur les esprits interdits de toute déviation de la pensée et de la conscience. Pendant que l’ armée populaire, chargée de protéger le pays des travailleurs, se conduisait en armée d’ occupation et de spoliation dans les états que le pays – mère avait satellisés… Etatisme exacerbé, oligarchie politique, expansionnisme international incontrôlé, militarisation à outrance, échec économique, conditionnement des pensées, émergence de castes de privilégiés. C ‘ était donc cela la nouvelle Babylone ? Le Mur est alors tombé. Et Il s’ est retrouvé orphelin , nu et désespéré.

C - Aujourd’hui , Il ne croit plus. Aucune idéologie ne soutient plus sa foi, aucun modèle ne donne corps à une quelconque idéologie. Aujourd’hui, il n’y a plus, pour L’ accueillir, qu’une structure partisane, semblable à une dizaine d’ autres, arc-boutée sur un créneau branlant que lui disputent nombre de prédateurs politiques, ânonnant un discours dinosaurien auquel personne ne croit, enfermée dans des ruines historiques qui l’ empêchent de lever la tête pour apercevoir le réel. Aujourd’hui, l’ espace politique et économique est celui de la Planète, et Il ne le voit pas ; les aspirations de chacun sont marquées par le consumérisme et le repliement sur soi, et Il ne le sait pas ; un seul modèle économico-militaire domine et les pays en voie de développement ne regardent plus vers Lénine , et Il ne le comprend pas. Aujourd’hui, Il n’est plus qu’ un nageur affolé au plus bas du fil d’ eau, entre deux étiages électoraux, agitant follement les bras en gestes compulsifs pour tenter d’ accrocher les électeurs flottants, criant une fois à « hue », une autre fois à « dia »… s’ accrochant à la bouée honnie de la social – démocratie qui lui octroie chichement l’ oxygène des mandats électifs qui justifient, seuls, son existence. Aujourd’hui, Il continue à dénoncer l’ Europe libérale, et participe au gouvernement qui la promeut ; Il persiste à déplorer les « privatisations »,. mais agit au cœur du gouvernement qui les décide ; Il s’ obstine à défendre les Travailleurs, mais n’ intéresse plus que les populations marginales et immigrées. Aujourd’hui, Il ne croit plus, car il n’ y a plus rien ni personne en qui croire.
Il Lui reste juste à croire qu’il n’ est pas encore mort…

Robert Albarèdes Comité pour le Laïcité et la Démocratie

Agenda

vendredi 8 juin 2007

« Quel avenir pour notre santé ? »

Houilles,
salle Marceau

Le groupe ATTAC de Houilles organise une réunion-débat sur le thème :

« Quel avenir pour notre santé ? »

avec :

Venez nombreux vous informer et débattre.

samedi 9 juin 2007

Rencontre avec Julien Landfried sur "Contre le communautarisme"

à la librairie l’Apostrophe
2 rue Théophile Roussel
75012-Paris
Métro : Ledru-Rollin (ligne 8)

"République et Socialisme - C.E.R.I.S.E" vous convie au 4ème samedi de CERISE

Plan d’accès sur mappy.com / pagesjaunes.com en cliquant ici

mardi 12 juin 2007

Afrique, pillage à huis clos

dans les salons de la Fondation des Français Libres
59, rue Vergniaud, 75013 Paris - 01.53.62.81.81

105e dîner-débat de l’Académie du Gaullisme

Animé par Jacques Dauer, président de l’Académie du Gaullisme

et présidé par

Xavier Harel, écrivain, journaliste à La Tribune

Thème : Afrique, pillage à huis clos

Avec précision et force détails, Xavier Harel analyse et démontre que le cynisme de quelques grands dirigeants, qu’ils soient « politiques » ou à la tête de sociétés multinationales, n’a d’égal que leur cupidité et leur amoralité ; ils pillent sans vergogne l’une des principales richesses de l’Afrique : l’or noir, contribuant ainsi à accentuer la pauvreté des populations. La corruption est leur arme préférée.

Pour participer, écrire à Jacques Dauer
18, rue Fouquet, 77920 Samois-sur-Seine
(accompagné de votre chèque à l’ordre de l’Académie du Gaullisme)
06.81.24.15.95 - 01.64.24.65.98

Prix du repas : adhérent 38 € ; non-adhérents 41 € ; moins de vingt-cinq ans 25 €.

vendredi 15 juin 2007

Attention Religion !

Bourse du Travail de Saint-Denis
9, rue Génin (métro ligne 13 - station Porte de Paris)

RENCONTRE - DEBAT

Comment les religions réussissent-elles à survivre alors que leurs erreurs ont été démontrées depuis au moins deux cents ans ? Qu'est-ce qui leur permet de séduire le cerveau et l'esprit humain ? Les nouvelles théories de la conscience et les énormes avancées des neuro-sciences permettent de comprendre pourquoi tant d'illusions continuent à séduire.

Nous vous invitons à une rencontre-débat avec Jean-Manuel Traimond auteur du livre :

Attention Religion ! (Pourquoi la religion colle et quelques conseils pour la décoller).

En première partie de soirée, projection d'une interview de Xavier Dor, militant anti-avortement et porte parole de l'association SOS-Tout petits.

Cette soirée est organisée par la Société de défense des laïques non-croyants, non-croyantes et athées 19, rue de la boulangerie 93200 - SAINT DENIS

vendredi 15 juin 2007

« Journal enragé d’un siècle de chansons ! » - Dîner Spectacle

Au Moulin Vert
103 chemin Contre Halage 94500 CHAMPIGNY SUR MARNE
tel : 01 47 06 00 91

Les Frères Humains Présentent: « Journal enragé d’un siècle de chansons ! »
Les chansons ont une histoire, la nôtre… Un bonimenteur harangue la foule, l’invite à entrer dans une baraque foraine pour un voyage… « Accordéon », rendant hommage à l’instrument des voix de la rue, ouvre cette épopée en chansons qui dessine les contours du dernier siècle d’événements en anecdotes. C’est le point de départ à ce voyage que l’on feuillette, comme un journal, en remontant le fil du temps à travers ces regards que chansonniers et poètes ont empruntés à l’homme de la rue, donnant à leur façon au peuple la parole.

Programme indicatif :

1er partie : Animation pendant l’apéritif. Voix et Guitare. Chansons de Brassens, Aznavour, Nougaro, Moustaki, Brel, Dutronc, Souchon....

2e partie : Le Spectacle. Voix et Accordéon. Accordéon Gainsourg Rue Saint-Vincent Bruant N’insultez pas les filles - Y’a qu’des honnêtes gens dans le gouvernement - Les Bazars Montéhus Extraits La complainte de la butte J. Renoir-GVan Parys Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Aragon-Ferré La butte rouge Montéhus Paris Canaille Ferré Rue de la joie P.Larrieu Le grand voyage du pauvre nègre R.Asso-R.Cloérac L’accordéoniste M.Emer Tout change dans la vie V.Scotto-Pierre Mandru Quand on s’promène au bord de l’eau J.Duvivier-M.Yvain La Chanson de Bilbao B.Brecht-K.Weill L’Affiche rouge Aragon-Ferré A Paris Lemarque La complainte des infidèles C.Rim-G.Van Parys Les feuilles mortes Prévert-J.Kosma Monsieur William J.R.Caussimon-Ferré Le poinçonneur des lilas S.Gainsboug Ma môme P.Frachet-J.Ferra L’homme fossile P.Tisserand Le jazz et la java C.Nougaro Le temps des cerises J.B.Clément-A.Renard.

Guylain Chevrier : voix - J-P Aigeldinger : accordéon - Joël Cam : guitare

vendredi 15 juin 2007

"LA PROTECTION SOCIALE EN CRISE ?"

A PUJOLS (47) Salle des Noisetiers

UNION DES FAMILLES LAÏQUES DE LOT ET GARONNE

Propose une conférence publique:

"LA PROTECTION SOCIALE EN CRISE ?"
En quoi, les réponses faites par l’UFAL sont-elles originales ?

Animée par Lucette GUIBERT, UFAL Nationale, responsable du secteur santé

Venez nombreux pour affirmer qu’un projet de société solidaire, du « vivre ensemble » est possible

Contacts:
UFAL Locale de Villeneuve sur Lot :

UFAL Locale de Marmande :

samedi 16 juin 2007

ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Maison des Associations du 3eme arrondissement 5, rue Perrée 75003 PARIS

L’Association "Pour une école républicaine et citoyenne" P.E.R.E.C.
9 Bd du Temple 75003 Paris

Issue de l’ouvrage collectif dirigé par E. Brenner " les Territoires perdus de la République”

vous invite à participer à la réunion publique sur le thème ECRIRE CONTRE L’INTEGRISME

Participeront à cette rencontre :

samedi 16 juin 2007

Les Tréteaux du Pré - Rencontres théâtrales

Parvis de la Maison des associations
Place Anatole France
Pré Saint-Gervais

theatre-treteaux.jpeg

samedi 16 juin 2007

La vie chère

Salle de la Maison des syndicats, place de la Myrpe, à Bergerac

Réunion – débat

Avec Pierre Cassen, rédacteur en chef de Respublica, porte-parole de l’Ufal 78

Débat organisé par la Libre-Pensée Dordogne

vendredi 29 juin 2007

AURA-T-ON DEMAIN LES MOYENS DE SE SOIGNER?

Maison des Associations
Rue Poterne 21200 BEAUNE

L’Union des Familles Laïques de la Côte d’Or organise une conférence sur le thème de la Santé et de l’Assurance Maladie :

VENEZ PARTICIPER A CETTE CONFERENCE !

Avec Lucette GUIBERT, Responsable du Secteur Santé de l’UFAL
Et la présence de professionnels de la santé

Nombreux échanges !

Contact : ufal21@wanadoo.fr

- Entrée gratuite -

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org