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ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine

n°555 - mercredi 1 août 2007

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Prochain numéro le vendredi 17 août.
Bonnes Vacances à tous!

1 - chronique d'Evariste

1 - Il faut protéger les cyclistes

Il reste, malgré la Bérézina du principal parti de gauche, quelques sujets de fierté pour le camp dit de progrès. Sur les trois plus grandes villes françaises, deux sont dirigées par des maires socialistes, Paris et Lyon, et une par un maire UMP, Marseille. Eh bien, sur la mise en place des vélos, la gauche est meilleure que la droite, c’est indiscutable ! Lyon avait commencé, et, avec l’opération « Vélib », Paris a pris la suite. A Marseille, l’opération avait été promise pour le premier semestre 2007, mais Muselier, ami de Sarkozy et premier adjoint au maire, chargé du dossier, sans doute pris par plein d’autres obligations, a juste oublié de commander les vélos !

Les Marseillais attendront donc, pendant que les Parisiens et les Lyonnais pédalent allègrement, évitant ainsi les embouteillages et les bouchons, et amenant leur obole à la lutte contre la pollution de leur ville.

Laurent Gerra s’est bien sûr autorisé la blague facile, disant que, plus que jamais, Paris était la capitale de la pédale ! Bien évidemment, certaines organisations homos ont immédiatement protesté et exigé des excuses contre cette nouvelle agression homophobe ! On se demande parfois si l’inoubliable Michel Serrault aurait pu jouer aujourd’hui le rôle de Zaza, dans la « Cage aux Folles », sans susciter des manifestations de protestations. Décidément, Coluche nous manque, mais pourrait-il sortir en 2007 toutes les horreurs qu’il a proférées il y a vingt ans, notamment le CRS arabe, sans que le Mrap et autres nouveaux censeurs ne le traînent en justice ?

A par cela, vous connaissez mon mauvais esprit, et bien évidemment, je vais l’exercer contre mes amis les nouveaux cyclistes. Non pour ironiser sur leurs idoles, au Tour de France, qui a tourné à la plus grosse mascarade de l’Histoire. Sarkozy, juché sur une voiture, micro en main, s’extasie qu’on a enfin un Tour propre, et deux jours plus tard, catastrophe ! Les meilleurs se font prendre la main dans le sac ! Malgré les efforts des organisateurs, cela a l’air fort difficile de demander à des humains de pédaler en plein soleil, pendant des heures, à quarante à l’heure de moyenne, trois semaines consécutives, en grimpant les grands cols des Alpes et des Pyrénées, sans se charger un peu.

Mais le Tour est fini, parlons donc des nouveaux citadins pédaleurs. Il n’y a pas de raisons qu’ils échappent aux règles de sécurité imposées aux automobilistes. Eh oui, je remets cela, en pleines vacances, avec moi, pas de trêve des confiseurs sur cette question. Je regardais, la semaine dernière, dans Paris, un cycliste pédaler allègrement, et qu’est-ce que je vois ? Le misérable était en train de téléphoner avec son portable à l’oreille, sans s’arrêter, au milieu des voitures et des piétons ! Mon sang n’a fait qu’un tour, mais que fait la police, elle qui m’a retiré deux points de mon précieux permis, un jour où, arrêté à un feu rouge, j’ai commis l’erreur de prendre mon portable dans la main, pour regarder qui m’appelait.

Il a fallu prendre des mesures répressives draconiennes pour que le nombre de tués sur la route baisse enfin de manière significative, et les radars vont être encore plus nombreux l’année prochaine.

Nous devons avoir la même détermination avec la sécurité de nos camarades cyclistes bobos ! Leur intégrité, mais aussi celle des piétons, et des carrosseries de voitures (dont la mienne !) est à ce prix !

Je propose donc qu’on ne puisse pas faire de vélo sans passer une épreuve du code de la route, payante, bien sûr. On doit connaître les règles de la circulation avant d’être lâché dans les grandes villes de France. Ensuite, comme pour le permis de moto, examen de conduite, avec passage entre les chicanes, dans un temps déterminé. Enfin, apprentissage des opérations mécaniques pour réparer un vélo : changement de roue, et saut de chaîne.

Une fois cet examen obtenu (pas moins de vingt heures de conduite, données par des moniteurs diplômés d’Etat), obtention d’un permis vélo de douze points pour les adultes, et seulement de six points pour les jeunes, pendant trois ans.

Mise en place de contrôles de vitesses stricts dans les allées réservées aux cyclistes, je propose qu’on ne dépasse pas les quinze kilomètres-heure, la sécurité des piétons est à ce prix, imagine-t-on un malheureux percuté par un bolide roulant à trente à l’heure, et dont la tête serait écrasée par une pédale agressive ?

Naturellement, prenons de l’avance par rapport aux futures règles qui vont finir par tomber sur le museau des automobilistes, avec les fous de Bruxelles : interdiction de pédaler avec une seule goutte d’alcool dans le sang ! Pas question de s’arrêter à un bistro, de se descendre, en plein été, un demi ou deux, voire un pastaga à l’heure du berger, et de remonter sur le vélo !

Interdiction de téléphoner en pédalant, comme mon bobo de l’autre fois a osé le faire devant moi !

Comme on n’est jamais trop prudent, et que la sécurité n’a pas de prix, je propose également, comme pour les coureurs à pied faisant des courses sur route, une visite médicale obligatoire tous les ans, avec électrodes et tout le reste, pour savoir si le pédaleur est en état de fournir un effort de plusieurs minutes.

En tant que républicain attaché à l’égalité d es droits, je demande donc que les mesures sécuritaires appliquées aux automobilistes soient étendues à mes amis cyclistes, et ne doute pas que ceux qui m’ont régulièrement insulté quand je protestais contre la répression sauvage qui s’exerçait contre les automobilistes et leurs points de permis sauront m’applaudir pour mon spectaculaire revirement, preuve que l’humain est un être en perpétuelle construction, capable du pire comme du meilleur.

Pendant que vous méditez cette chronique qui va me valoir encore de nombreux amis, je vous informe que Respublica a décidé de buller pendant plus de quinze jours, et que c’est la première fois depuis quatre ans que nous nous permettons cela.

Et ce n’est pas celui qui veut nous faire bosser plus qui va nous en empêcher ! Comme quoi, nous on ne fait pas de grandes phrases, pas de grand cinéma, mais on agit !

Rendez-vous à tous les amis le vendredi 17 août, pour le numéro 556, bonnes vacances à ceux qui n’ont pas encore tout pris, et bon courage aux damnés de la terre qui bossent au mois d’août pour payer nos futures retraites. Merci les gars !

Évariste Pour réagir aux articles,
écrire à evariste@gaucherepublicaine.org

2 - politique française

1 - Le « progrès » et l’Europe, ou comment une ménagère ménopausée de plus de 50 ans a eu raison de voter NON au référendum européen

Commençons par le commencement.

1) Il y a environ 2 ans GDF me fait parvenir un avis comme quoi il faudrait changer mon compteur à gaz très vétuste pour un nouveau.

Bête et disciplinée je les fais venir mais comme il faut aussi changer le tuyau d’arrivé puisque le diamètre n’est pas le même, je parle d’un projet pour refaire la cuisine et ils me répondent que ce n’est pas pressé et que je peux attendre les travaux pour tout faire à la fois.

2) Je commence mes travaux et me voici demandant à GDF un rendez-vous pour le changement. La date était pour vendredi 21 juillet entre 8H et 10H. Mon plombier français prépare tout, la veille mais à 11H personne est au rendez-vous. Nouveau coup de fil et là j’apprends que c’est entre 8H et midi qu’ils doivent passer. Soulagement de savoir que je ne suis pas condamnée à manger du surgelé tout le week-end !

3) 13H rien. 3ème coup de fil. Chance inouï, ce n’est pas le Maroc où les Philippines que j’appelle mais bien au centre situé dans l’Aude. A contre cœur, mon interlocuteur m’explique que ce n’est pas GDF qui fait les travaux mais une entreprise sous traitante. Ah bon ? Qu’il va consigner sur mon dossier le problème rencontré. Je lui propose de laisser mon téléphone maison pour qu’ils puissent me contacter histoire de ne pas perdre un jour de travail entier. Il me dit que tout ce qu’il peut faire c’est de leur envoyer un courriel à Toulouse avec mon N° de téléphone.

4) 15H excédée je veux au moins travailler une demi journée et j’appelle pour la 4ème fois et je laisse à une dame fort sympathique le N° de téléphone de mon travail aussi, qu’elle note et va faire parvenir à l’entreprise.

5) RIEN

6) Samedi matin j’appelle pour la 5ème fois. Comme c’est samedi j’apprends que c’est dans le nord que je tombe, le centre de l’Aude étant fermé le week-end. Je vois que tout l’historique est consignée dans mon dossier, puisque l’employée me lit à voix haute ce qu’il y dedans. Naturellement elle me dit que l’entreprise est fermée le samedi et dimanche.

7) Ce matin j’appelle pour la 6ème fois et là j’apprends qu’il y a un mois ces services étaient encore fournies par GDF elle-même et que mon appel aurait été pris par Toulouse et il aurait suffi de pousser une porte pour demander à l’équipe intervenante pourquoi elle n’était pas venue et quand elle pouvait le faire.

8) Aujourd’hui lundi 30, je bouffe toujours du surgelé, je n’ai pas la moindre idée de QUAND l’entreprise daignera venir, puisqu’ils ne m’ont toujours pas appelé, mais je peux affirmer que la concurrence est libre et non faussée. Merci l’Europe.

Suzy Candido

2 - Culpabilisons, mes frères !

Ce matin, alors que je me livrais au plaisir de sentir l’eau chaude ruisseler sur mon corps, un fâcheux a tambouriné à la porte, me rappelant tous ces litres d’eau qui partaient aux égouts, les nappes phréatiques qui se vidaient à cause de moi, et je me suis sentie mal, très mal… MEA CULPA. La planète est en danger et je suis responsable.

Hier, repas familial délicieux et bien arrosé, Ah ! le pâté de foie au riesling ! Ah ! le nougat glacé maison ! Ah ! le Gevrey-Chambertin, ah ! l’eau-de-vie de poire ! Ah ! Le café accompagné d’une bonne cigarette ! Papilles émues, ambiance festive, contentement de tout le corps, on se sentait délicieusement exister … Las, cette sotte de cousine a commencé à parler maladies cardio-vasculaires, cancer du poumon, cellulite et bourrelets, et je me suis sentie mal, très mal… MEA CULPA. Ma vie est en danger et je suis responsable. Mon éternelle jeunesse est en danger et je suis responsable. Mon éternelle beauté est en danger et je suis responsable.

Après les vacances, je rentrerai encore déjeuner chez moi, malgré les 15 km qui me séparent de mon lieu de travail. Quel plaisir de couper la journée, de retrouver le silence, de lire son courrier, on se sent requinqué pour la journée ! Oui, mais … Mais il paraît que je suis une affreuse égoïste, que mon aller-retour quotidien supplémentaire coûte cher à la population et à la planète! Et je me sens mal, très mal… MEA CULPA. Trop de dioxyde de carbone produit, trop de pétrole consommé. Mes descendants seront tous atteints de cancer ou bien contraints de migrer sur une autre planète et je suis responsable.

Quand, il y a trois ans, j’ai voulu changer de région et que je suis arrivée là où je vis, tout heureuse d’avoir obtenu une mutation professionnelle, ma joie a été gâchée par les remarques acides de ma voisine, et je me suis sentie mal, très mal… MEA CULPA. Je suis fonctionnaire, je suis sûre d’avoir un boulot et un salaire. C’est injuste pour tous ces salariés du secteur privé qui vivent dans l’inquiétude. Et la comparaison avec mon statut les rend encore plus malheureux. Je suis responsable de leur mal-être.

Hier, je disais à ma cousine que, dans quelques années, je serais une vieille dame digne, contente de vivre dans un pays développé, avec une certaine espérance de vie, des structures pour me soigner, du temps et un peu d’argent pour voyager, découvrir. Bien mal m’en a pris ! Je me suis sentie mal, très mal… MEA CULPA. Je serai une vieille inutile qui exploite les actifs, obligés de travailler dur pour payer ma retraite, obligés de payer des franchises à la sécurité sociale pour régler les frais de mes pathologies, forcément lourdes. Je serai responsable de leur vie difficile. HALTE !!!!! J’imagine, ami lecteur, qu’à priori tu penses que je dois changer de vie, eh bien, détrompe-toi, je n’en ferai rien ; je continuerai de me goinfrer de chocolat, je continuerai de vivre sans pèse-personne ni lifting, je continuerai de gaspiller de l’essence et de polluer pour mon plaisir, je continuerai de faire la vaisselle à grande eau …Attends, je sens que la haine monte en toi, voire la crise d’hystérie. Tu trouves cela normal ?

Au lieu de me casser du sucre sur le dos (j’ai décidément la métaphore gourmande), demande-toi pourquoi, toi, simple pékin soumis aux mêmes diktats que moi, tu prends fait et cause contre moi …Demande-toi pourquoi, toi, tu devrais moins rouler alors que l’on ne fait rien pour développer le ferroutage, et que l’on fait faire des milliers de km à des boeufs, des volailles ou des vêtements que l’on pourrait produire près de chez nous … Demande-toi pourquoi, toi, tu devrais vivre mesquinement, en comptant tes litres d’eau, alors que 80% de l’eau utilisée dans certaines régions est utilisée par les agriculteurs pour arroser une plante qui n’est absolument pas faite pour nos climats, le maïs … et sont subventionnés pour cela ! Demande-toi encore pourquoi, pareil à Tantale, tu devrais mourir de faim et de convoitise alors que ta boîte à lettres et ton téléviseur te poussent à consommer, fût-ce light. Demande-toi aussi pourquoi les vieux devraient longer les murs et avoir honte d’exister quand quelques individus reçoivent des parachutes dorés, équivalents à des milliers d’années de minimum vieillesse ou quand les fonds de pension mettent les salariés au chômage pour obtenir 15% d'intérêt. Enfin, demande-toi pourquoi chômeurs et RMIstes devraient culpabiliser de recevoir des aides sans travailler quand les rentiers, spéculateurs et héritiers du monde entier font du ski dans le désert de Dubaï ou s'offrent des tours du monde en avion (cerise sur le gâteau, ils se soucient comme d'une guigne de l'énergie utilisée et de la pollution générée) …

Au cas où cela t’intéresserait, j’ai quelques bribes de réponses : on pourrait croire à première vue que Luther, renaissant de ses cendres, tonne du haut d’une chaire pour nous convaincre que le MAL est en nous et qu’il est mal de se faire plaisir, qu’il est mal d’être heureux. Comment supporter cette campagne systématique de dénigrement des fumeurs et des amateurs de vin ? Partout, ils sont chassés, désignés comme boucs émissaires des dysfonctionnements de la société … (Par contre, le fléau "drogue" qui fait des ravages dès le collège et produit des gens incapables de s'insérer dans la société est à peine évoqué … cherchez l'erreur !!! Qui a intérêt à cet état de fait ???) Tout se passe en effet comme si on avait remplacé le péché de chair par le péché de plaisir (il y a un côté religieux dans l’ascèse alimentaire ou écologique, un souci de se purifier - soi et les autres, et de quoi ?- qui me met vaguement mal à l’aise). Et, en même temps, on ne cesse de nous inciter à consommer pour faire repartir la croissance et créer des emplois, et à vider nos comptes d’épargne pour investir dans la dernière Renault ou pour faire construire une grande piscine. Société schizophrénique ? Peut-être, sans doute. Mais si, plus simplement, tout cela était voulu, orchestré par la conjuration de la mondialisation libérale ?

S’il s’agissait, tout simplement, de nous culpabiliser pour que nous acceptions et la régression et la nécessité de consommation, nécessaires aux classes dominantes ??? Le but de l’ultralibéralisme étant le profit, quoi de mieux que de mettre tout le monde en concurrence, pour obtenir un alignement par le bas ? Quoi de mieux que de développer la jalousie ou la haine de l'autre, pour faire oublier la solidarité ? Quoi de mieux que de focaliser l'attention de l'individu sur son apparence pour l'empêcher de réfléchir ? Quoi de mieux que d'insister sur la peur de vieillir et de mourir pour empêcher l'individu de se pencher sur le bien commun ? Quoi de mieux que de donner à chacun des os écolos à ronger pour l'empêcher de se révolter contre libéralisme et mondialisation ?

Je sens que quelques pisse-froid vont sortir les statistiques, le nombre de morts par cancer ou maladies cardio-vasculaires par exemple ou encore le réchauffement climatique. Ils auront raison. Je leur répondrai simplement ceci : pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut rompre avec la mondialisation, avec la croissance et la société de consommation, les efforts individuels, relevant actuellement de la méthode coué, n'auraient un sens qu'après ce seuil. Quant à la santé de la population, elle est bien plus menacée par les franchises de soins et le développement des assurances privées que par le développement des maladies cardio-vasculaires : l'espérance de vie n'a jamais été si élevée, les retraités n'ont jamais été si en forme … il y a toujours trop de morts, bien sûr, surtout quand elles touchent ceux que nous aimons, mais cela fait partie de la règle du jeu, nous ne sommes pas immortels. Nous n'avons qu'une vie ; doit-on la passer, frustré, à battre sa coulpe et à jalouser l'autre, pour l'exclusif bénéfice de cette bourgeoisie financière qui s'engraisse à nos dépens ?

Christine TASIN christinetasin.over-blog.fr

3 - Ne laissons pas le monopole de la communication à la désinformation !

Depuis ce lundi 23 juillet à 11h00 une centaine d’activistes revenant de l’assemblée des « faucheurs volontaires » qui s’est tenue le week-end dernier à Riec-sur-Belon (Finistère) ont fait étape dans notre département pour y bloquer les accès routiers au terminal agro-alimentaire du port autonome de Nantes-Saint-Nazaire et « dénoncer l’importation massive de soja génétiquement modifié et la contamination qui en résulte ».

Cette action ouvre la saison estivale des actions illégales auxquelles s’adonnent désormais chaque été, de façon quasi rituelle, les militants anti-OGM. Autant il revient à l’Etat de faire respecter la loi telle qu’elle est établie par les représentants du peuple démocratiquement élus, autant nous considérons qu’il est de notre devoir, malgré cette agitation, de continuer à contribuer aux débats de société en apportant ce que nous pouvons leur apporter, c'est-à-dire une base rationnelle et des informations objectives.

Les plantes génétiquement modifiées

Nous tenons donc à rappeler d’abord ce qu’est une plante génétiquement modifiée : il s’agit d’une nouvelle variété de plante obtenue par l’ajout d’un gène connu à une variété de cette plante plus ancienne pour obtenir un effet désiré. Ce procédé est complémentaire de la sélection classique. Cette dernière est basée, quant à elle, sur des mutations inconnues qui se produisent de façon aléatoire lors de la reproduction.

Nous tenons à rappeler ensuite que parler des OGM comme un tout, et affirmer qu’ils sont bons ou mauvais n’a pas plus de sens que d’affirmer que les plantes en général seraient bonnes ou mauvaises pour la santé. Nous pouvons affirmer, sans aucune réserve, que les OGM commercialisés, qu’ils soient pour l’alimentation animale ou humaine, ne présentent pas le début du moindre danger sanitaire : ils ont été testés comme aucune autre nourriture ne l’a jamais été. Comme le dit le Professeur Klaus Ammann « Les effets des plantes génétiquement modifiées sur l’environnement et les aliments sont parmi les questions de sécurité les plus étudiées par les scientifiques ; il serait temps pour les opposants de s’en rendre compte.»

Près de quinze ans de culture et de consommation dans le monde

L’agitation actuelle est motivée par les quelques 20.000 hectares qui sont en culture avec des semences biotechnologiques et le fait que les militants anti-OGM intensifient leur lobbying pour imposer un « moratoire » sur ces cultures. Peut-être n’est-il donc pas inutile, pour que chacun prenne conscience des ordres de grandeur, de souligner qu’aujourd’hui, 24 juillet 2007, c’est le cap des 640 millions ( 640.000.000 ) d’hectares plantés dans le monde en semences biotechnologiques qui a été dépassé...

De même, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que, dans le monde, cela fera bientôt quinze ans que des aliments génétiquement modifiés sont commercialisés pour l’alimentation humaine. A ce jour, il n’a pas été possible d’attribuer ne serait-ce qu’un mal de tête à la consommation des OGM ! Et en ce qui concerne l’alimentation animale, puisque l’action en cours a pris pour cible du soja OGM destiné à la nourriture animale, ce sont des centaines de millions d’animaux qui en consomment quotidiennement sans encombre.

Le débat public sur les biotechnologies

Contrairement à ce qui est suggéré par les activistes anti-OGM, le débat sur les biotechnologies se déroule, et qui plus est démocratiquement. Toutes les parties ont été, et continuent à être, entendues. On ne compte plus les commissions parlementaires, sessions au Sénat, au Conseil Economique et Social, etc. Toutes les instances scientifiques de la République ont également été sollicitées et ont témoigné de l’état des savoirs et de leurs recommandations (les académies des sciences et de médecine, les centres de recherches publics, la commission de génie génétique, la commission biotechnologies de l’agence française de sécurité sanitaire des aliments, etc.). Aucune de ces instances, à quelque échelon que ce soit, y compris à l’échelon européen, n’a à ce jour pu porter le moindre crédit aux inquiétudes relayées ou fromentées par les militants anti-OGM tout comme par les organismes autoproclamés « indépendants » qu’ils se sont donnés.

Contrairement à ce qui est suggéré par les activistes anti-OGM la transparence est remarquablement grande pour un sujet aussi controversé sur le plan social et politique, autant sur les procédures d’autorisations d’essais de nouvelles variétés que sur les plantations. Cette transparence se retourne d’ailleurs contre les chercheurs, du secteur public comme du secteur privé, et contre les agriculteurs puisqu’elle les désigne ainsi comme cibles à la vindicte militante.

« Nous n’avons pas peur des OGM ».

Tels sont les propos tenus par Bruno Rebelle, alors directeur de Greenpeace France, lors du débat sur les essais aux champs au Conseil Economique et Social : « Pour ma part, je n'ai pas de craintes. En revanche, j'ai un certain nombre de convictions. Nous n'avons pas peur des OGM. Nous sommes seulement convaincus qu'il s'agit d'une mauvaise solution. Les OGM sont peut-être une merveilleuse solution pour un certain type de société. Mais justement, c'est de ce projet de société que nous ne voulons pas.». Il renouvelait même un peu plus tard ces propos en rajoutant : « Ce n’est pas facile parce que sur le plan scientifique, tout va dans le bon sens et il n’y a pas d’effets néfastes».

L’Association Nantes-Atlantique pour l’Information Scientifique est une association indépendante de tous les lobbies, qu’ils soient économiques pouvant avoir un intérêt dans le développement des biotechnologies, ou politiques instrumentalisant avec cynisme la peur d’une population désinformée pour véhiculer leur propagande. Sur des sujets comme celui-ci nous nous attachons à informer aussi objectivement que possible sur les avancements des sciences et des techniques en éclairant de façon active les choix de société qui s’offrent aux citoyens. « La Science comme méthode, la Raison comme outil », tel est notre seul mot d’ordre.

Ne pas laisser le monopole de la communication à la désinformation

Nous estimons de notre responsabilité de ne pas laisser le monopole de la communication à ceux qui désinforment, que ceux-ci soient de bonne foi, animés par la méconnaissance et la crainte, ou de mauvaise foi, instrumentalisant délibérément les peurs et la crédulité.

Les progrès rendus possibles, pour la santé et l’environnement, par la maîtrise croissante des biotechnologies ne doivent pas être pris en otage pour des motivations politiques, fussent-elles d’intention généreuse.

Comme le disait le journaliste scientifique Michel Rouzé, fondateur de l’Association Française pour l’Information Scientifique, une action politique qui ignorerait voire nierait la science et la rationalité est « une action qui s’égare et qui, finalement, risque de servir ce qu’elle prétend attaquer ».

Michel Naud Initiateur du réseau brightsfrance.free.fr/

4 - Le cannabis ferait basculer les plus fragiles vers la schizophrénie

De nouvelles recherches confirment le lien inquiétant entre une forte consommation de cannabis et l'apparition de cette psychose.

LES MÉFAITS du cannabis longtemps présenté comme une drogue douce sont revus à la hausse alors que le nombre de ses adeptes ne cesse de se multiplier parmi les jeunes. En France comme dans toute l'Europe, c'est la substance illicite la plus consommée par les adolescents. Et ce n'est que depuis peu que l'on mesure et comprend ses effets négatifs sur la santé mentale alors que pendant près de trente ans, il a été perçu, à tort, comme un produit inoffensif lié à la fête et à la convivialité.

Selon une nouvelle étude publiée aujourd'hui dans le Lancet axée sur le devenir des jeunes fumeurs, il apparaît que le risque pour eux de développer des troubles psychotiques ultérieurs augmenterait de plus de 40 %, par rapport à des jeunes gens qui n'en auraient jamais pris. Ce surrisque est lui-même directement proportionnel à la dose consommée. Les « accros au shit », ceux qui en fument plus de cent fois par an, seraient ainsi les plus exposés avec une hausse de 50 à 200 % de survenue ultérieure de tels troubles (schizophrénie, symptômes psychotiques, hallucinations, anomalies du cours de la pensée). Pour asseoir ces conclusions, le Dr Thérésa Moore de l'université de Bristol et le Dr Stanley Zammit du département de psychologie médicale à l'université de Cardiff ont passé en revue 35 études réalisées dans différents pays, Allemagne, Pays-Bas, Grande-Bretagne, États-Unis, Suède, Nouvelle-Zélande. Si à la lumière de cette nouvelle étude, il reste difficile d'affirmer que le cannabis provoque à lui seul cette grave affection, il apparaît cependant que ce toxique pourrait contribuer à faire basculer les plus fragiles vers cette pathologie mentale.

Le Dr Zammit avait déjà publié un article retentissant en novembre 2002 dans le British Medical Journal sur les méfaits de l'« herbe » sur un jeune cerveau en pleine maturation. À partir d'une étude menée sur plus de 50 000 jeunes conscrits suédois suivis depuis le début des années 1970, époque du « flower power », il avait montré avec trente ans de recul que la prise régulière et intense de cannabis est capable à elle seule de faire basculer un jeune dans la nuit de la schizophrénie. Sur 731 consommateurs excessifs, 28 étaient devenus schizophrènes dans les cinq ans, soit 4 % d'entre eux (quatre fois plus que la normale).

Des résultats à mettre en parallèle avec ceux d'une autre étude suisse cette fois (institut de psychiatrie de l'université de Zurich) publiée le 23 juillet dernier qui montre une forte hausse de cette pathologie chez les hommes jeunes dans les années 1990. Les cas constatés chez les 15-19 ans ont été multipliés par trois et ceux chez les 20-24 ans par deux dans ces catégories d'âge, les plus exposées à une telle consommation.

Avertir les jeunes et leurs parents

Ce n'est pas la première fois que des médecins mettent en garde contre les effets négatifs du tétrahydrocannabinol (THC), le principe actif du produit, sur la santé mentale future des jeunes. « Ces résultats devraient inciter les gouvernements et les autorités sanitaires à mener des campagnes d'éducation efficaces et soutenues pour avertir les jeunes et leurs parents des dangers du cannabis, trop longtemps négligés », pointe dans un éditorial associé un psychiatre danois, le Dr Merete Nordentoft pour qui « près de 800 cas de schizophrénie par an pourraient être évités en Grande-Bretagne si les jeunes renonçaient au produit ». Sans parler des autres troubles associés sur l'attention, la mémoire, la motivation à l'origine de sérieuses difficultés scolaires chez les fumeurs réguliers. Ni les effets désinhibiteurs à l'origine de comportements violents. Ni les effets paradoxaux sur l'anxiété, d'abord apaisant, mais ensuite générateur d'une angoisse beaucoup plus intense.

En France, un jeune sur deux, âgé de 17 ans, a goûté au cannabis. Plus d'un demi-million de personnes allument un « joint » tous les jours. Les Français font désormais partie des plus gros consommateurs en Europe, aux côtés du Royaume-Uni et de l'Espagne. Et les addictologues s'inquiètent du fait qu'aujourd'hui les joints peuvent être dix fois plus « chargés » en principe actif que leurs équivalents des années 1970.

Transmis pas Claude Rochet

Catherine Petitnicolas

5 - UN APPEL AUX CITOYENS (NES) DE BONNE VOLONTE

La situation des centaines de milliers de retraités(es) et d’handicapés(es) Français maltraités dans leur propre pays est catastrophique.

Malgré un tabou perdurable, des médias (journaux, radios, TV, etc.) ou des livres choc comme « On tue les vieux » éditions Fayard, entre autres, ont révélé l’ampleur de la tragédie au « pays des droits de l’Homme ».

Cette situation ne pourra pas s’améliorer puisque le gouvernement a décidé de supprimer le secrétariat d’Etat aux personnes âgées, rejetant ainsi dans l’inutilité et la sous-citoyenneté, les millions de «vieux et de vieilles », qui ont fait la France. Personnellement, je dénonce ce scandale des mauvais traitements depuis plus de vingt ans et malheureusement, je n’ai pas encore découvert l’association vraiment humaine et indépendante qui aide ces victimes sans distinction.

Un exemple parmi des milliers : En 1996-97, à Strasbourg, ville où siège la Cour Européenne des droits de l’Homme, une Alsacienne, retraitée de l’EN, âgée, rescapée de l’incorporation de force dans l’armée allemande en 43-44, gravement malade, très lourdement handicapée (sourde et aveugle) et sans religion a été plusieurs fois victime de graves négligences à l’hôpital et en maison de retraite. Cette Française est décédée en 1997 après une intervention chirurgicale lourde pratiquée sans prévenir le mari et tuteur et sans consultation anesthésique pré-opératoire obligatoire. Résultat: grosses dépenses pour le mari devenu veuf, en séances de soutien psychologique payantes. Dans cette affaire du pot de terre contre le pot de fer, les organisations sollicitées: le Parlement Européen, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’association ALMA allô maltraitance 67 et 13 notamment, ont refusé d’apporter une aide morale et juridique. Maintes démarches et une pétition adressée au Parlement Européen sont restées sans réponses.

Parmi les millions de bénévoles et d’associations que compte la France, où trouver des militants(es) motivés(es) prêts à s’engager dans la lutte contre la maltraitance des seniors et des handicapés(es) Français de toutes origines, ethnique, religieuse ou philosophique ? Je remercie d’avance pour toutes réponses ou suggestions.

Jean Rapin militant anti-âgisme, indépendant, non subventionné

3 - combat laïque

1 - Lettre au nouveau préfet de Seine-et-Marne

Monsieur le Préfet,

En premier lieu, je vous félicite pour votre nomination au poste de Préfet de Seine et Marne et vous souhaite la bienvenue dans notre département.
J'imagine que votre cabinet vous a déjà transmis les dossiers importants du moment sur le département et que l'installation d'une mosquée intégriste qui ne dit pas son nom en plein cœur d'un quartier résidentiel de Champs sur Marne en fait partie.

En effet, depuis février 2007 s'est ouvert un centre culturel Franco-Musulman dissimulant en fait une mosquée de près de 400m2 recevant du public nuit et jour et plus particulièrement le vendredi et le week-end. Des journalistes spécialistes du sujet nous ont confirmés qu'il s'agissait d'un groupe salafiste, ce qui, à juste titre, a accru l'inquiétude des habitants du quartier.

Je me suis réjouie de lire dans le journal Le Parisien du 24 juillet 2007 que vous étiez "un homme de terrain". Je saisie donc l'opportunité de vous inviter dans notre quartier, et prendre le pouls de la situation, dès début septembre. Pour venir: très simple, demander "la nouvelle mosquée", j'habite juste au-dessus. Vous comprendrez ainsi ce que nous vivons depuis six mois et ne pouvons plus accepter. Nous ne pouvons pas fermer les yeux devant la propagation du fanatisme et de l'intégrisme. La situation est alarmante et explosive.

Ce groupe salafiste s'est installé en bafouant de nombreux règlements et lois, base de la République que vous servez aujourd'hui et ignore les trois Arrêtés de fermeture municipaux. De plus, les responsables de ce groupe, aveuglés par leurs idéologies, se mettent et nous mettent en danger en ignorant les rapports défavorables de la Commission départementale de sécurité. Qui sera responsable en cas d'accident ?

Aujourd'hui la justice est en cours et a même déjà rendu un premier jugement, sans en détailler ici le contenu. La prochaine échéance (obligation de remise en état du local), fixée par le juge au 18 octobre 2007, paraît très loin aux habitants du quartier. Les tensions, bien réelles, sont montées d'un cran. La période du Ramadan (à partir du 13 septembre) est très redoutée. Va t-on supporter ? Rien n'est moins sûr.

Nous sommes tous très préoccupés par la situation et aimerions connaître votre position et notamment les actions que vous comptez mettre en place pour faire respecter les décisions de justice, assurer la sécurité des habitants en décidant vous-même de faire fermer ce local qui reste ouvert illégalement.

Je vous en conjure, Monsieur le Préfet, n'attendez pas le mois d'octobre, pour constater comme nous que nos voisins n'ont pas, une fois de plus, respecté les lois et les échéances qui leur ont été fixées. Un signe fort de votre engagement est très attendu, et au plus vite.

Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, en mes salutations respectueuses.

Juliette BERAZA

2 - Une deuxième colonie de vacances turque fermée en Lorraine

Une colonie de vacances organisée par une association turque a été fermée dimanche soir à Courcelles-Chaussy (Moselle) quatre jours après la fermeture d'un autre centre dans les Vosges, a-t-on appris lundi auprès de la Direction de la Jeunesse et des Sports à Metz.

87 jeunes âgés de 11 à 17 ans et leurs accompagnateurs, membres d'une association culturelle turque d'une mosquée de Strasbourg, ont été invités à quitter le centre de vacances pour "absence de projet pédagogique et éducatif".
"Le manque d'animateurs ayant un brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur de centre de vacances a également pesé dans la décision", a indiqué un inspecteur de le DJS. "Les organisateurs ne se sont pas mis en conformité dans le délai de cinq jours que nous leur avions laissé" a-t-il précisé.
Contrairement à la colonie de vacances de Bains-les-Bains (Vosges), la fermeture du centre de Courcelles-Chaussy n'a pas été motivée par l'enseignement de la religion musulmane.
"L'enseignement de la religion musulmane était également au programme mais cela se faisait dans la transparence, sans exclusive et dans un contexte de loisir éducatif", a précisé l'inspecteur de la DJS de Moselle.
Le 24 juillet, la colonie de vacances de Bains-les-Bains organisée par une association turque de Nancy avait été fermée par la préfecture en raison d'une "pratique cultuelle trop prégnante".

Les autorités avaient alors été alertées par la gendarmerie qui avait reçu le témoignage d'un enfant se plaignant de devoir se lever la nuit pour faire la prière. Un contrôle diligenté par la DJS avait permis de recueillir d'autres témoignages confirmant cette pratique ainsi qu'un encadrement "à la rigueur excessive, voire disciplinaire".

AFP

4 - combat féministe

1 - Iran : la résistance permanente affronte une répression continue

Au petit matin du 9 juillet 2007, la créativité source de révolte secoue une fois de plus le corps de la société des immobilistes. L’annonce de l’arrestation des principaux membres du « Bureau de consolidation de la solidarité » , Bahareh Hédayat, Mohammad Hachémi, Ali Nikou Nesbati, Mehdi Arabchahi, Hanif Yazdani et Ali Vefghi, est rapidement diffusée.

Assis, à même le sol, pancartes à la main, ils nous interpellent à travers l’image. Ces six personnes rassemblées à 6 heures du matin devant l’Université Amir Kabir, sous les regards oublieux, recrée dans notre imaginaire les événements de 1998 à la Cité Universitaire. Cette fois, ce sont eux (et non pas les forces de pression) qui assaillent notre esprit et nous demandent de résister à l’immobilisme contagieux de notre époque. Ils nous forcent à ne pas oublier les événements du 9 juillet 1998 de la Cité Universitaire. A ne pas oublier les efforts fournis pour la libération des 8 étudiants de l’Université Amir Kabir emprisonnés. Dans ce rassemblement non déclaré, ils se montrent pour affronter les peurs et les compromis. Cet acte aboutit non seulement à leur arrestation, mais aussi à celle de 10 autres membres et la mise sous scellé de ce mouvement.

Ce geste conscient cristallise un choix délibéré contre le déterminisme ambiant et contagieux ambiant. Il agit dans un contexte où la dominance de l’économie de spéculation conduit à imprégner tous les domaines de la vie d’une culture fondée sur « l’intérêt à gagner » qui pousse à considérer tout acte de protestation comme irrationnel par rapport au « prix à payer ». Cette vision se justifie non seulement par rapport à la répression existante, mais aussi par le rappel des raisons liées à la préservation des intérêts économiques, politiques et situationnistes qui retardent toute sorte de changement. Ces acteurs troublent notre esprit, non par l’aspect héroïque de leur acte, ni par leur radicalisme, mais tout simplement par leur révolte contre l’immobilisme opportuniste qui nous domine.

Encadrée dans une photo, leur image frappe encore plus fortement notre esprit que l’annonce de leur rassemblement. Peut-être parce que ce tableau va à l’encontre des images habituelles et nous interpelle vivement.

En effet, personne ne peut se souvenir du 9 juillet 1998 sans penser à l’image de la chemise tachée de sang de Ahmad Batébi .

Qui peut oublier la photo du 12 juin 2006 de Délaram Ali, traînée par terre ; celle de Jila Bani Yaghoub, menottée ou celle des femmes battues ?

Quel rapport peut remplacer les photos du visage ensanglanté d’une femme agressée par la police à cause de sa tenue vestimentaire ?

Quelle description peut aller au-delà de la photo de cet ouvrier qui s’est pendu pour n’avoir pas eu de réponse à sa revendication syndicale ? Photo qui montre la douleur, la souffrance, l’harassement et la protestation.

Quel récit peut mieux démontrer la répression sanglante d’un gouvernement sinon les images des hommes portant une aiguière autour du cou ?

Quel rapport est capable de dégoûter l’esprit de la violence de la lapidation sinon la photo d’une femme ou d’un homme, à moitié nu/e, à moitié enterré/e ?

Là où les médias officiels parlent de cérémonies d’« inauguration » et d’ « accueil » , et camouflent les protestations, ou bien produisent démagogiquement des informations « de velours » à l’instar de celles du 20h30 » pour diffuser des falsifications et des mensonges, ces images percutantes qui prolifèrent de jour en jour, tourmentent nos yeux, comme « le chapeau de Clémintès » de Milan Kundera, et perturbent nos sommeils. Les photos des Délaram et des Batébi sèment le trouble, car elles ne peuvent rester inaperçues ni devenir gracieuses en se camouflant sous les réponses malicieuses des politiciens. Ces photos sont les tranches d’une réalité qui, constamment, est destinée à demeurer cachée. Le sourire complaisant des médias et ses phrases dorées et rêveuses ne peuvent dissimuler la véritable violence qui les contient. Ces photos sont celle d’une réalité qui interpelle les consciences.

SOUS L’OMBRE D’UN COUP D’ETAT RAMPANT

Durant ces derniers mois, les attaques contre les personnes et les groupes actifs se sont intensifiées. Le coup d’Etat rampant via les douces méthodes sécuritaires s’est transformé en attaques continues pour rendre impuissants les esprits et paralyser les activités des mouvements féministes, syndicaux, estudiantins et des droits de l’Homme. Les interpellations devant les tribunaux, la sentence de peines lourdes, comme la flagellation et les emprisonnements illégaux, se poursuivent et s’intensifient.

L’arrestation de Haleh Esfandiari , l’interdiction de sortie du territoire de Nazi Azima , la proclamation de peines inattendues contre les activistes du mouvement féministe, Délaram Ali et Alieh Eghdam Doust, la mise en détention des étudiants de l’Université Amir Kabir, l’arrestation des membres du « Bureau de la consolidation de la solidarité » (en tirant en l’air comme s’ils attaquaient un repaire de malfaiteurs !), la mise sous scellé du bureau de cette organisation estudiantine, l’arrestation de Mansour Ossanlou, dirigeant du syndicat du transport urbain, et de Amir Yaghoubali, l’un des initiateurs de « la campagne pour un million de signatures » , font partie des activités précipitées des forces de « sécurité » qui ne visent qu’à couper le souffle citoyen aux activistes de la société civile.

Cette action ne cessera pas. Nos « sécurisateurs » sont d’avance prêts à bondir, et, dès ce chaud été, à nous empêcher d’organiser tout mouvement, avant qu’il n’y ait un 7 décembre , avant qu’un 8 mars ne se montre, avant qu’une protestation syndicale ne se forme et que des idées qui profiteraient des opportunités électorales pour porter des revendications civiles, ne se mettent en route. Alors, dans les jours historiques des mouvements civils, sous un climat électoral contrôlé, il ne leur restera plus qu’à observer leur propre rassemblement policier.

Pour préserver l’étendue de cette « douce » sécurité militaire, habituer les esprits à la peur et à l’ordre militaire, et pour démontrer le pouvoir des « sécurisateurs », un outil est nécessaire : la lutte contre le « mauvais port du voile » et contre « la racaille ». Il faut étouffer la résistance dans l’œuf !

Nos responsables savent eux-mêmes que l’action contre le « non-port du voile » et, plus tard, contre le « mauvais port du voile », dans les premières années de la révolution, considérée comme porteuse d’une « valeur idéologique », est aujourd’hui, même pour les exécuteurs des lois, vidée de son sens. Et pour leurs interlocuteurs qui sont, la plupart du temps, des femmes et des jeunes filles qui n’ont pas vécu la révolution et vivent à l’époque de la tranquillité nucléaire, cela est une sorte de démonstration de force artificielle qui n’a aucune légitimité et dont les bases idéologiques sont chancelantes. A l’heure actuelle, les agents de l’ordre et les femmes savent que, dans ces démonstrations de force, il n’y a ni effort ni volonté de convaincre d’une quelconque « valeur ». Tout cela est du passé. Même les agents concernés, au lieu d’exécuter les ordres, les contournent parfois. Cependant on continue à recruter des personnes et à trouver des prétextes pour la militarisation permanente de l’espace urbain.

AUCUNE PEUR FACE AU PROJET DE FAIRE PEUR

Actuellement, il y a nous, et en face, ce déploiement sécuritaire. Faut-il avoir peur et s’isoler ou s’expatrier, comme beaucoup l’ont fait parce que leur espace vital devenait étroit ? Faut-il avoir peur des interpellations, des arrestations, des interrogatoires, de la prison, des amendes, des flagellations ou de longues peines de prison, pour nous tous, ou bien faut-il résister dans cet espace clôturé et faire entendre notre voix ?

J’observe les photos des étudiants, des femmes et des syndicalistes arrêtés. Je fixe du regard la sérénité, la solidité de ces individus courageux, peu nombreux, mais puissant/es. Est-ce que la pression et la répression sont toujours efficaces ? Il semble que, dans la répression des activistes sociaux, la stratégie du système ne fonctionne plus comme avant. Dans le passé, toute attaque contre les activistes politiques ou contre les activistes de la société civile entraînait de lourdes conséquences. Certain/es ont été forcé de s’exiler, d’autres ont été emprisonné/es, d’autres encore assigné/es à résidence. En fait, l’anéantissement de l’espace vital des activistes de la société civile, de manière indépendante et organisée, était et est, à long terme, l’un des objectifs des gouverneurs face aux mouvements et organismes civils.

Par contre, l’existence de tout espace pour se rassembler et créer des courants de pensée et d’influence perturbent le sommeil de nos « sécurisateurs » et met en marche la machine du contrôle qui espère, avec chaque contre-attaque, écarter certaines personnes et empêcher l’amplification des mouvements.

Il paraît que, dans les gouvernances classiques, ces méthodes sont efficaces. En muselant, dans une certaine mesure, un groupe, une bande ou une mouvance, un calme passager peut s’installer.

Mais à l’époque actuelle où les mouvements civils compensent leur manque d’espace par l’organisation d’alliances et coalitions avec d’autres mouvements, ils répandent leur ombre protectrice en entraînant les parents en soutien aux revendications des enfants, et élargissent par là leur réseau de protection.

Ainsi, aujourd’hui, dans nos maisons, coule un mouvement qu’on ne peut plus arrêter ni contrôler. Aujourd’hui, contrairement à ce que les stratèges de la répression croient, face à une répression continue se prépare une résistance permanente. Car lorsque l’intensité des agressions gouvernementales s’expose, sans voile et directe, elle a un effet inverse qui transforme la peur en courage.

Je fixe encore une fois les photos. Une révolte créative, paisible, consciente et pleine de force s’avance et fait peur à la Peur. Il n’y a aucune crainte. Il y a de la chaleur, de la passion et de l’amour pour réchauffer le cœur de notre société immobiliste. Il nous appartient de ne pas laisser cesser battre ce cœur palpitant.

Extrait d’un article publié sur le site féministe persan « zanestan » (la cité des femmes). Traduit par Farivar.
Parvin Ardalan est journaliste et l’une des féministes fondatrices de la campagne « Un million de signatures pour le changement des lois discriminatoires envers les femmes en Iran ».
Recueilli par Chahla Chafiq in http://iranfeministe.online.fr

Parvin Ardalan

5 - extrême-droite islamiste

1 - Gaza, une terre surpeuplée

Il y a eu 600 Palestiniens tués de 2005 à 2007, mais pas par les Israéliens : ce sont les factions rivales du Fatah et du Hamas qui se sont entretuées, les meurtres ayant lieu parfois au sein d'une même famille.

Ahmed Youssef, haut responsable du Hamas dénonçait l'incapacité du Fatah comme du Hamas à "contrôler les hommes dans la rue".
Mais il faut bien parler d'une des raisons de la violence dans ce territoire, en plus des raisons politiques (le problème de la création d'un Etat palestinien, revendication ô combien légitime, un état dans des frontières sûres et reconnues par les deux états, israélien et palestinien). Cette autre raison de la violence, c'est :

La démographie explosive de Gaza

Entre 1950 et 2007, la population est passée de 240 000 à près de 1,5 million d'habitants ! Comment, avec un territoire aussi exigu, et le conflit avec le voisin israélien, comment contenir la violence et la haine ?
Comment, avec une économie très insuffisante, peut-on nourrir une population aussi nombreuse?
La réponse, c'est l'aide internationale fournie par l'United Nations Relief of Works Agency (UNRWA) : tout résident de Gaza est un réfugié. L'organisation fournit logement, paie la scolarité, les soins à tout nouveau-né, du premier au dernier né, qu'il soit le 12e ou le 13e etc.
Dans la génération des + de 60 ans, les juifs sont majoritaires dans les territoires occupés mais ils sont très minoritaires dans les générations plus jeunes :
En 2005, on comptait 640 000 garçons juifs de moins de 15 ans, contre 1,1 million de garçons dans les territoires arabes.
exemple : un père né en 1962, élevé grâce à l'aide occidentale, est le père maintenant de 13 enfants. Eux-mêmes élevés grâce à l'aide occidentale.
En comparaison, si la population américaine avait suivi le même taux de croissance, les Etats Unis seraient passés de 152 millions en 1950 à... 945 millions en 2007 (elle est de 301 millions actuellement)
Une explosion démographique comme celle de Gaza aurait des conséquences graves dans n'importe quel autre pays, les institutions ne pourraient pas suivre et cela créerait AUSSI des situations de violence. La question de la démographie est très importante. Les ressources de la terre ne sont pas inépuisables, et l'on sait que nous avons eu, que nous avons encore des guerres pour le pétrole, et que nous aurons le problème de l'eau, avec le réchauffement climatique. Avec la santé, l'éducation DEVRAIT prévoir, dans les pays assistés, des cours pour la limitation des naissances et la contraception. Mais pour cela, il faut ... LA LAICITE, et que la religion ne gouverne pas les peuples, qu'il y ait séparation de l'église (quelle que soit cette église) et de l'Etat ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas l'objectif du Hamas, à Gaza !
D'ici à 2050, la population mondiale qui est actuellement de 6,6 milliards pourrait atteindre 9,2 milliards (prévision des Nations Unies). Avec un déclin dans les pays du nord (plutôt riches) et une surpopulation des pays du sud (plutôt pauvres). Un déséquilibre qui pourrait créer des conflits...

Mireille Popelin

2 - Rappeler quelques vérités sur la Turquie

Nos médias parlent beaucoup de la Turquie "laïque" et de l'Akp comme étant un parti "islamiste modéré". Cela m'a toujours étonné. Parlait- on du "fascisme modéré" de Franco ? Parlait-on du "communisme modéré" de Tito? À l'évidence non.

Peu de médias évoquent que la Turquie salarie 90 000 imams. Est-ce le fait d'un pays laïc ? Peu parlent du fait suivant : la Turquie appartient à l'OCI, l'Organisation de la Conférence Islamique, dont le but avoué est de convertir l'ensemble du monde à l'islam. Plus étonnant, l'OCI est présidée par un Turc.

Est-ce être un anti-turc primaire que de rappeler de tels faits ?

Cordialement.

Gérard Patrimonio

6 - à lire, à voir ou à écouter

1 - Bernard-Henri Lévy, une imposture française, de Nicolas Beau et Olivier Toscer

Quand on est irrité par un personnage, il est toujours réconfortant de lire un ouvrage qui donne des raisons supplémentaires de ne pas l’aimer. Le livre de ces deux journalistes est un véritable réquisitoire contre le système BHL, l’ « Ami Bernard », comme les auteurs l’appellent ironiquement tout au long de leur ouvrage.

On connaît le philosophe, ses ouvrages, ses engagements très médiatisés, depuis près de trente ans, sur des sujets sensibles. On connaît beaucoup moins l’importance de ses réseaux, et leur pouvoir d’intimidation sur l’ensemble des rédactions.

Il y a des choses communes entre Sarkozy et l’ « Ami Bernard ». La volonté de se mettre systématiquement en avant pour promouvoir leur image, leur grande connivence avec la plupart des directeurs de journaux, et leurs propriétaires, et l’intimidation qu’ils exercent contre quiconque écrirait un article écornant l’image qu’ils veulent donner d’eux-mêmes.

L’ouvrage foisonne d’exemples où même Jean-François Kahn, dans « Marianne », a dû retirer un article qui ne plaisait pas à l’homme à la chemise ouverte.

Les livres comme « Une imposture française », ou celui de Philippe Cohen, qui entendaient également égratigner le personnage, seront boycottés par les critiques littéraires des journaux qui comptent dans l’opinion.

Mais dès que notre grand homme commet un ouvrage, où un film, ou que son épouse a un premier rôle, ce ne sont qu’éloges médiatiques unanimes, et Ardisson lui déroule le tapis rouge à des heures de grande écoute.

On découvre également les liens privilégiés entretenus avec les milliardaires comme François Pinault ou Jean-Luc Lagardère, les hommes politiques comme Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius ou Jack Lang côté socialiste, et Nicolas Sarkozy, Philippe Douste-Blazy ou Dominique de Villepin côté droite. Le moins qu’on puisse dire est que notre homme n’est pas sectaire, du moment que ces liens lui sont utiles. Il sait faire ce qu’il faut, n’hésitant pas à les inviter dans son superbe appartement, le plus luxueux de la ville, situé au cœur de Marrakech.

Au fur et à mesure de l’ouvrage, on découvre en effet le poids de ses réseaux, et les avantages qu’il en tire. Ainsi Claude Berri, qui a refusé de mettre en scène un film où son épouse, Arielle Dombasle, aurait le premier rôle se verra-t-il poursuivi de longues années par la haine du philosophe, qui sait d’autre part se placer là où les subventions cinématographiques se décident. Le moins qu’on puisse dire est qu’il ne s’oublie dans la chasse aux subsides publiques, pour faire financer, grâce à Jack Lang ou à Philippe Douste-Blazy, des films qu’il a voulu monter, et qui se révéleront de vrais navets, et de vrais gouffres financiers, épongés par nos impôts.

Ce qui fera sans doute le plus mal dans le portrait au vitriol que dressent les deux journalistes du philosophe sera la révélation de sa fortune (l’une des cent plus grosses de France) et surtout sa fascination pour la finance et pour l’argent. On est bien loin de l’image de l’homme défendant des idées, et se montrant désintéressé par les basses choses matérielles. On verra comment, notamment grâce à l’appui des réseaux Mitterrand, dans les années 1990, il réalisera une superbe affaire en revendant ses parts du journal moribond « Globe », faisant une plus-value, là encore payée avec l’argent publique des sociétés nationalisées. Entre amis, pourquoi se priver ? La morale, c’est bon pour les autres ! Il sera réconfortant de se rappeler, dans les années 1980, son alignement systématique sur la politique de Ronald Reagan. Il sera le seul intellectuel français à relayer la campagne de l’administration américaine contre les sandinistes nicaraguayens, accusés de manière mensongère d’installer un nouveau goulag en Amérique centrale.

Le côté superficiel des idées du personnage est remarquablement démontré. « Je crois qu’on savait depuis le début que BHL c’était du toc, et qu’on a laissé faire », dira un jour Bernard Kouchner lui-même. Pierre Vidal-Naquet consacrera de nombreuses années de sa vie à dénoncer la « malhonnêteté intellectuelle insondable et l’ignorance de BHL ». Dans son ouvrage, « L’idéologie française », écrit en janvier 1981, l’ « Ami Bernard » entend démontrer que finalement, Vichy et le pétainisme représentent la vraie nature de la France. Il oublie simplement de signaler le rôle actif de l’Eglise catholique dans cette période, et multiplie les faux et les approximations pour défendre l’indéfendable.

Son absence de scrupules dans l’utilisation de la mort du journaliste Daniel Pearl, de manière sordide, montreront un homme prêt à tout pour occuper le devant de la scène. On reprochera juste aux auteurs, qui écrivent dans un style remarquable, plein d’humour (Nicolas Beau travaille au Canard Enchaîné) leur lecture des événements d’Algérie. Certes, on peut penser que les généraux au pouvoir ont instrumentalisé le philosophe pour servir leur cause. Mais répercuter, comme le font ces journalistes, la thèse du « qui tue qui », que toute une partie de la gauche a véhiculé dans les années 1990, innocentant les islamistes de la plupart des massacres commis, est une tâche dans cet ouvrage par ailleurs remarquable.

On peut certes ne pas apprécier l’ « Ami Bernard », mais on ne peut lui reprocher ses interventions contre la montée de l’extrême droite islamiste, en France et dans le monde. Quand le professeur de philosophie Robert Redeker est menacé de mort par les fous d’Allah, Bernard-Henri Lévy est présent, alors que toute une partie de la gauche bien pensante et de l’extrême gauche regardent ailleurs.

On frémit, à la lecture de ce livre, quand on sait que, dans les derniers jours, et notamment entre les deux tours, c’est cet homme qui conseillait Ségolène Royal. Mais on lui fait confiance, il saura s’adapter à la victoire de Sarkozy, montrant une nouvelle fois que la défense de ses intérêts personnels sera toujours ce qui compte le plus pour lui. Même si ce livre date de mars 2006, il faut le lire, car on peut penser qu’on verra encore souvent sur nos écrans ce fils de famille, dandy médiatique qui a fait sa crise de gauchisme chez les maoïstes dans les années 70, avant de devenir BHL.

Raison de plus pour mieux le connaître.

Pierre Cassen

2 - Surréalisme & Athéisme, "A la niche les glapisseurs de dieu !", Guy Ducornet

Ginkgo éditeur, 2007

L'ouvrage de Guy Ducornet est une réparation. Il s'agit d'opérer une mise au point contre tous les exégètes du surréalisme qui ont eu soin de le déposséder de sa composante viscéralement antireligieuse. Car le surréalisme, en voulant rompre avec toute autorité, toute contrainte, toute norme préexistante, ne pouvait que vomir les religions et l'idée de dieu, cette béquille qui conduit l'aveugle à mener l'aveugle dans le fossé. Les surréalistes, en tant que révolutionnaires, n'ont alors pas craint d'allier le geste à l'idée et c'est de façon parfois très démonstrative qu'ils ont conchié l'Eglise catholique. L'auteur reproduit maints documents dont cette incroyable photographie montrant le surréaliste Benjamin Péret en train d'insulter un prêtre portant soutane et chapeau ! Ou encore ce crucifix, photographié par Man Ray, faisant office de poignée de chasse d'eau dans des WC.

Parmi les documents exhumés par l'auteur, celui qui en forme le sous titre est un tract de 1948 dont le titre pourrait, aujourd'hui, conduire ses signataires devant un tribunal : A la niche les glapisseurs de dieu ! Le surréalisme ne peut s'entendre sans un tonitruant Merde à dieu. Guy Ducornet rappelle à tous ceux qui souhaiteraient momifier le surréalisme dans une distraction obsolète que Breton n'a eu de cesse de pourfendre l'idée de dieu : "Tout ce qu'il y a de chancelant, de louche, d'infâme, de souillant et de grotesque passe pour moi par ce seul mot : Dieu. Dieu !". On regrettera cependant que des surréalistes se soient référés à Sade, dont la vie ne saurait être un modèle.

Page après page, Surréalisme et Athéisme inonde la canaille cléricale de blasphèmes, tous vivifiants : Unijambistes, Lourdes vous fera une belle jambe, L'islam brûle, Il est né le divin enfant accompagné du dessin d'un rat auréolé, jusqu'à des actions sacrilèges comme la destruction d'images religieuses dans une librairie catholique en 1927. La couverture très blasphématrice, par Jean Benoît, en constitue d'ailleurs l'annonce appropriée. Cet ouvrage vigoureux réjouira tout antireligieux fièrement primaire devant les impertinences des surréalistes.

Jocelyn Bézecourt www.atheisme.org

3 - La question sanitaire rejoint la question sociale

Alors que le gouvernement s'apprête à se livrer à une nouvelle réforme de la Sécurité Sociale- une de plus déclareront certains- peut être la dernière avant la liquidation !, Frédéric Pierru nous offre un diagnostic complet.

Il nous montre, à partir d'une analyse fouillée et pertinente que toutes les politiques qui se sont inscrites dans le libéralisme, même teinté de social n'ont eu cesse que de détricoter l'édifice mis en place à la Libération.
Qui a tiré le premier ? ... La Droite avec les ordonnances de 1967 mais la gauche elle-même, dans sa phase dite ascendante et combative en 1982 a rattrapé le temps perdu en adoptant deux plans de financements :

Toute cette politique sans réel changement vise, officiellement à boucher le fameux trou de la Sécu.

Qui doit payer ?
Les travailleurs et leurs familles.
Qui doit être protégé ?
Les patrons avec l'allégement des charges sociales et les médecins libéraux qui peuvent augmenter leurs tarifs avec la bénédiction des décideurs.
Voici la logique de la démarche libérale.
Pour faire passer la pilule et faire croire à l'existence d'une seule solution, les gouvernements s'entourent d'experts et de journalistes spécialisés qui n'hésitent pas à stigmatiser l'exception française pour vanter les expériences européennes et surtout celle d'Outre Atlantique.
Allons donc visiter les Etats Unis et regarder de plus près leur système : ...les dépenses de santé par habitant atteignent plus de deux fois la moyenne de l'OCDE ; exprimées en pourcentage du PIB, elles sont supérieures de 70% à la moyenne. Le système de santé ultra libéral des USA non seulement est coûteux mais en plus profondément inégalitaire puisque 15, 6% de la population, soit plus de 45 millions d'Américains sont sans couverture maladie !

Frédéric Pierru décortique les différents plans gouvernementaux et patronaux, et dévoile les intentions de ceux qui sont aux affaires.

Les compagnies d'assurances sont passées à l'offensive.

Après avoir considérément renforcé leurs positions au MEDEF, elles ont conquis des places décisives dans le haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie.

L'enjeu est de taille, il s'agit de gagner un marché fort juteux dans le cadre d'une << ultime >> réforme de la Sécurité Sociale : Les mutuelles, les assureurs et les caisses deviendraient alors cogérants du système, en dépit des risques sérieux d'aggravation des inégalités (écrémage des risques, sélection des patients par les structures hospitalières, inégalités de couverture et de qualité des soins en fonction de la capacité à payer. Face à cette offensive concertée du grand patronat et de ses affidés, il est indispensable d'organiser la contre offensive : Comme l'économie, la santé est l'affaire de tou(te)s et elle est même une des voies privilégiées de la re-mobilisation de celles et de ceux qui sont les perdants de l'ordre néolibéral

Jean-François Chalot

Agenda

mardi 11 septembre 2007, 10:00

MOUVEMENT POUR LA PAIX ET CONTRE LE TERRORISME

A Paris

PROGRAMME DE LA CONFÉRENCE DU 11 SEPTEMBRE 2007

1 - LE DROIT FACE AU TERRORISME (10 h - 12 h)

Avec

2 - LE TERRORISME CONTRE LES LIBERTÉS (13 h - 15 h)

Conséquences du terrorisme :

Avec

3 - S'UNIR CONTRE LE TERRORISME ET LES TERRORISTES (15 h - 17 h) Le rôle de la société civile Constitution de l'alliance internationale contre le terrorisme Avec

L'entrée à la conférence sera gratuite mais se fera strictement sur invitation.
Réservations ouvertes dès maintenant
Renseignements, demande d'invitation :
Mail: mpctasso@aol.com - Téléphone 06 26 66 42 23

Rassemblement en hommage à toutes les victimes d'attentats
à 19 h au Mur de la Paix (Champ de Mars)

Voir l'agenda complet en ligne

ReSPUBLICA, le journal de la gauche républicaine est édité par l'association:
"Les Amis de ReSPUBLICA"
27 rue de la Réunion
75020 PARIS

Courriel: respublica@gaucherepublicaine.org
Site: http://www.gaucherepublicaine.org