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La moraline comme opium du peuple
par Évariste
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Chaque jour, le débat politique verse un peu plus dans cette moraline qui n’a que faire de la morale. Chaque jour, des voix s’élèvent pour grossir le concert de l’indignation collective. On s’indigne de l’affaire Clearstream, de l’attribution du prix Nobel, de la hausse du traitement du Président, de la fulgurante ascension de son rejeton, des pratiques sexuelles de Frédéric Mitterrand, de l’attirance de Polanski pour les jeunes filles pubères. A gauche comme à droite, on s’insurge, on pousse des cris d’orfraie, on désigne les coupables et les vertueux. Non seulement ce spectacle renforce l’idée que les hommes politiques sont “tous pourris”, voire “pervers”, mais il tend à faire croire que la politique est une affaire de bons sentiments. Le gouvernement sait fort bien jouer la carte de l’indignation : les salaires des traders ? Indécent. Les bonus reversés par les banques à peine un an après le début de l’une des plus grandes crises du capitalisme financier ? Scandaleux. Les paradis fiscaux ? Inadmissible. Le capitalisme débridé ? Immoral. Les suicides à France Télécom ? Choquant. On retrouve cette figure que Hegel appelait jadis “la belle âme” : une conscience pathétique qui fuit le contact avec le réel, qui se refuse à se donner une substantialité et qui risque bien de s’évanouir “comme une vapeur sans forme qui se dissout dans l’air”. Dans les années 70, il était de bon ton de dire que tout est politique. Aujourd’hui, on cherche à nous faire croire que tout est moral. La morale a bon dos. Elle ne mange pas de pain. Il n’est pas question de prendre des mesures politiques pour encadrer le capitalisme : il suffit de le moraliser. Il n’est pas question de s’interroger à propos de la désastreuse privatisation de France Télécom, ni de dénoncer les techniques manageriales qui ôtent au travail toute dignité : il suffit que la direction fasse preuve d‘“empathie” à l’égard des salariés (voir la récente déclaration de Laurent Wauquiez sur Canal plus). Le capitalisme n’a pas besoin d’être moralisé : il a besoin d’être refondé. Les salariés de France Télécom n’ont que faire de la compassion : ils ont besoin de conditions de travail dignes. Les citoyens n’attendent pas des politiques qu’ils s’indignent, qu’ils se lamentent ou qu’ils compatissent. Ils attendent d’eux des mesures concrètes et courageuses : hausse des salaires, application du droit du travail, défense du système de la protection sociale, redistribution des richesses, défense des services publics, autant de mesures qui n’ont rien à voir avec la moraline dont les belles âmes se consolent, mais qui relèvent d’une politique à la hauteur des attentes d’un peuple de citoyens. Pendant qu’on fait étalage de bons sentiments, qu’on en appelle à la conscience morale, qu’on somme les coupables d’expier, le gouvernement continue de s’occuper de nous. Pendant que l’on disserte sur la pédophilie, le viol et la méritocratie, le gouvernement poursuit sa politique néolibérale. La privatisation de la santé continue. La destruction de l’école publique continue. La marchandisation des services publics continue. Et la droite sarkozyste poursuit ses petites affaires dans les Hauts-de-Seine. D’où l’on comprend que la moraline a bien des vertus. Elle est un puissant opium qui détourne nos concitoyens de leurs préoccupations réelles. Elle est un rideau de fumée efficace qui occulte la férocité des politiques néolibérales. Elle tient lieu de panacée. Mais chacun sent bien que la moraline n’est qu’un placébo. L’indignation est sans doute une passion noble. Mais elle est vaine si elle ne se traduit pas dans des mesures concrètes. Elle est aveugle si elle ne s’appuie pas sur une analyse précise des politiques qui sont mises en oeuvre depuis le tournant néolibéral des années 80. Il est légitime que les citoyens s’indignent devant le triste spectacle que donne à voir le pouvoir. Mais l’indignation ne fait pas un projet alternatif. Elle ne se traduit pas non plus mécaniquement en vote. Sans compter qu’elle risque bien de s’amenuiser au fur et à mesure des révélations de nouveaux scandales. Plutôt que de s’indigner, il convient de proposer et de porter un projet politique républicain, laïque, social et écologique qui réponde aux attentes des français afin de leur proposer une véritable alternative. |
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Sous le communautarisme et l'intégrisme : le turbocapitalisme
par Bernard Teper
Secrétaire National de l'Union des FAmilles Laïques
Portail des médias de l'UFAL : www.ufal.info
Ne pas se tromper d’analyse : au Proche-Orient comme dans le reste du monde, derrière le communautarisme et l’intégrisme il y a la main du turbocapitalisme Voilà un article du journal Le Monde qui remet les choses en place. Cela renforce notre conviction sur le paradoxe actuel qui voit partout dans le monde le mouvement de sécularisation se développer et en même temps le renforcement du communautarisme et de l’intégrisme religieux. Tout citoyen, tout groupe, tout organisation qui ne lie pas le développement des communautarismes et des intégrismes au développement des politiques néolibérales participe à la désinformation générale. C’est pour cela que nous devons refuser les alliances laïques sans principe et sans analyse concrète de la situation concrète. Il faut une rupture épistémologique de la gauche en général et de la gauche de la gauche en particulier sur ce point comme sur tant d’autres. |
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Penser « la sortie du capitalisme » est une nécessité pour l'avenir politique de la gauche
par Guillaume Desguerriers
D’abord parce que nombre de signes de cette crise sont présents sous nos yeux : crises économiques et sociales dans tous les secteurs, mais également crise écologique majeure. Cette situation de dépression économique, engendre une remise en cause globale des fondements idéologiques de notre société, et par là même, elle provoque une crise individuelle au sens d’une perte des repères et des valeurs pour la construction d’une vie. La situation est donc différente de mai 68, et c’est bien la conjonction de ces diverses crises qui n’a rien d’un hasard et met en évidence la fin d’un cycle : le système n’est plus à même de créer du sens, quel que soit le niveau que l’on observe. Il est donc tourné de plus en plus sur la destruction et la génération des souffrances que nous constatons. Ensuite, il convient de rappeler que penser la politique, c’est d’abord penser une société et son nouveau paradigme ; et que la gauche est historiquement là pour proposer une sortie au capitalisme. Tel a été son fer de lance pendant des décennies, et sans cette perspective, la pensée de gauche perd le lien avec sa composante historique dans l’évolution des sociétés, c’est-à-dire son âme et sa force (de là son errance politique actuelle et sa quête de sens… ). Enfin, à l’heure où certains tenants du capitalisme tâchent de maintenir la confiance dans le système (reprise économique en 2010, CAC40 à la hausse, etc. ), il est important d’opposer une vision réaliste, c’est-à-dire de tirer les conséquences de la situation actuelle et d’affronter la remise en cause nécessaire : la gauche a entériné depuis longtemps « l’évidence incontournable » de la société capitaliste et sa nature « indépassable ». Elle doit donc revenir sur sa soumission au paradigme dominant, l’économisme, et se remettre sur sa voie naturelle qui est l’alternative au capitalisme, sans verser dans la gabegie du soviétisme qui n’était en réalité qu’une forme économique différente du paradigme dominant (la réduction des hommes et de la nature à la seule sphère économique et à des fins de productions, d’exploitation et de mise au travail), qui n’a donc pu déboucher que sur une autre forme d’exploitation de l’homme par l’homme. Notons également – et l’indice est révélateur – que nombre de ceux qui sont dans les instances du capitalisme osent de plus en plus exposer le dysfonctionnement de la machine capitaliste et de son paradigme. On citera Marie-Paule Virard, ex-rédactrice en chef des Echos (ce grand « journal de gauche… ») et Patrick Artus, directeur de la recherche de la banque Natixis, qui ont signé Le capitalisme est en train de s’autodétruire en 2005, puis Globalisation, le pire est à venir en 2008 (mais avant la crise financière ! ). Notons aussi Alan Greenspan, ex-directeur de la FED, qui expose les mêmes opinions dans Le temps des turbulences. Pour tous, le système est en bout de course. Ainsi, la gauche doit, dès aujourd’hui, repenser et proposer la sortie du capitalisme aux populations et aux individus en souffrance. Plus tôt elle le fera, plus elle évitera les souffrances, plus elle disposera des acquis des dernières années. Au delà, elle disposera surtout de la misère (et il est rare qu’une politique dont la force est fondée sur la misère soit porteuse de lumières). Pour toutes ces raisons, la gauche du XXIe siècle doit se caractériser par le fait de renouer avec l’alternative au capitalisme comme objectif de ses positions ; alors le militant de cette gauche retrouvera sa place politique : celle de bâtir un monde meilleur. |
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Le sabre, le goupillon et la salle de marchés
par Bernard Cassen
Secrétaire général de Mémoire des luttes, président d’honneur d’Attac
On aurait aimé que ce soit un canular, mais c’est une information vérifiée : le 24 novembre prochain aura lieu à Paris une cérémonie dont le casting est proprement ahurissant au regard de l’actualité française et internationale. Ce jour-là, le cardinal archevêque de Tegucigalpa, Oscar Rodriguez Maradiaga, et l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Michel Camdessus, recevront les insignes de docteur honoris causa de l’Institut catholique de Paris. Et leur panégyrique (Laudatio) sera prononcé respectivement par Monseigneur Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, et Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE). Il faut vraiment croire que les puissances invitantes, à savoir le cardinal André Vingt-Trois, et le recteur de l’Institut, Pierre Cahné, vivent sur une autre planète pour oser mettre en scène publiquement cette nouvelle alliance du sabre, du goupillon… et de la salle de marchés. On ose espérer que l’invitation au cardinal Maradiaga reposait sur l’image « progressiste » que le prélat avait su se donner ces dernières années, notamment lors de sa candidature à la succession de Jean-Paul II. Mais les autorités de l’Institut catholique auraient dû se renseigner et lire ses déclarations après le coup d’Etat du 28 juin dernier au Honduras. Non seulement, comme d’ailleurs les autres membres de la Conférence épiscopale hondurienne et, dit-il, avec le plein soutien du Vatican, il n’a pas dénoncé le putsch, mais il l’a au contraire légitimé en déclarant que « les documents prouvent que les institutions ont correctement fonctionné et que la Constitution a été respectée ». Il n’a pas condamné ni même évoqué les assassinats, les tortures et les arrestations massives dont s’est rendu coupable le gouvernement de facto. Pas non plus un mot sur la suppression de toutes les libertés civiques, sur la fermeture de tous les moyens de communication qui n’avaient pas fait allégeance aux putschistes, en particulier la station de radio des Jésuites, Radio Progreso. Le goupillon du cardinal a aspergé d’eau bénite le sabre putschiste. Voilà le récipiendaire du doctorat honoris causa de l’Institut catholique dont l’archevêque de Clermont s’apprête à célébrer les qualités. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy, qui a condamné le coup d’Etat et continue de reconnaître officiellement le président Zelaya, devrait logiquement refuser le visa d’entrée en France à ce prélat considéré comme putschiste par le gouvernement légal. Les états de service dont peut se prévaloir Michel Camdessus sont d’un autre ordre : il n’a certes jamais trempé dans une action armée, mais les politiques qu’il a impulsées à la tête du FMI, de 1987 à 2000, ont été infiniment plus coûteuses en détresse et en vies humaines que celles de la soldatesque hondurienne. Sa trajectoire est l’inverse de celle du cardinal de Tegucigalpa : il pose volontiers aujourd’hui à l’adepte de la mondialisation « à visage humain », alors que pendant des années, il a imposé d’impitoyables plans d’ajustement structurel aux malheureux pays qui avaient recours à son « aide ». Grâce aux « recettes » du FMI, il a à son actif, si l’on peut dire, la création ou l’aggravation d’une dizaine de crises financières majeures, de celle du Mexique en 1994 à celle du Brésil en 1999. Fanatique du marché et de la libéralisation financière qui, pour lui, « demeure le but final correct », il s’est toujours désintéressé des conséquences sociales des mesures qu’il imposait. Après les émeutes de la faim qu’elles provoquèrent en 1997 en Indonésie, et la violente répression qui s’ensuivit, ce catholique pratiquant expédia ainsi ses regrets aux familles des victimes : « Je n’avais pas prévu que l’armée allait tirer sur la foule »… Il n’y a certainement aucun pays du Sud où une institution universitaire accorderait une distinction à Michel Camdessus. Tout porte même à croire que sa venue dans un établissement d’enseignement supérieur provoquerait des troubles. Est-ce cette persévérance dans l’erreur, à peine compensée par des bribes tardives de repentance, que va récompenser l’Institut catholique ? Que Jean-Claude Trichet ait été sollicité pour faire le panégyrique de l’ancien directeur général du FMI complète un tableau franchement caricatural. Le président de la BCE partage avec le récipiendaire une absolue certitude des bienfaits de l’orthodoxie monétaire et un souverain mépris des instances élues. Avec eux, les salles de marchés font leur entrée officielle dans les hauts lieux du savoir. La finance n’a que faire des franchises universitaires qui, pourtant, s’imposent encore à la police… Tout cela fait beaucoup pour une seule journée. Certainement, le 24 novembre à 19 h, on refusera du monde à la « Catho »… |
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Traité de Lisbonne : le soulagement des fulminants
par Laurent Dauré
Le biais des médias en faveur de l’Union européenne n’est plus à prouver1. Le second référendum irlandais sur le traité de Lisbonne nous a donné une nouvelle occasion de constater l’unanimisme habituel. Les commentateurs dissimulent à peine le soulagement que leur procure le « oui » irlandais obtenu de façon on ne peut plus discutable. Deux sujets majeurs – intimement liés – font consensus dans la quasi-totalité des médias : le libéralisme et la construction européenne. Ils nous sont toujours présentés comme allant de soi. Pourquoi sommes-nous ainsi privés d’un débat public digne de ce nom ? Les taux d’abstention aux élections européennesii et les doutes quant aux vertus démocratiques de l’UE n’ont jamais été aussi forts, au nom de quel intérêt supérieur les médias refusent-ils aux citoyens le pluralisme dont ils font grand cas lorsque celui-ci ne les engage à rien ? Traite de Lisbonne, le soulagement des fulminants
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L’affaire du Plutonium de Cadarache
par Jean-Marie Berniolles
Il ne s’agit pas un accident nucléaire mais un problème de comptabilité de matière fissile, qui normalement fait l’objet d’un contrôle régulier de la part des inspecteurs de l’organisme de sûreté. Là, il n’y a aucun risque d’accident de criticité, en particulier parce que ces kilos, principalement sous forme de poudre, sont dispersés. L’atelier Pu de Cadarache qui date des années 60 a été conçu à l’origine pour la fabrication des combustibles Pu pour la filière “rapide” que l’on conditionne sous forme de pastilles à partir de poudre, par frittage. Les deux charges de combustible de Super Phénix y ont été fabriquées. C’est déjà plusieurs tonnes de Pu ! L’atelier a ensuite été reconverti pour le combustible MOX des réacteurs à eau légère REP, mixte d’oxyde de plutonium et d’uranium, toujours sous forme de pastilles. Récemment, pour un contrat spécifique d’évaluation pour les USA, un peu plus d’une centaine de kilos de Pu américain y ont été traités (c’était déjà un drame annoncé pour les anti-nucléaires). Donc l’atelier a vu passer des tonnes et des tonnes de Pu dans plus de 400 boites à gants.. Le niveau 2 de l’échelle accidentelle (pas un grand niveau tout de même…) définit par les responsables de la sûreté, est un niveau fictif. En effet, il suppose la possible concentration en une masse continue et géométrique - cube, sphère … - de tous ces kilos de poudre de Pu. Les décontamineurs qui l’extraient n’en font évidemment pas un gros tas sur le plancher de l’atelier, mais de la poudre sur les murs, le sol des boites a gants totalement hermétiques. Il s’agit donc d’une erreur d’estimation de la quantité de poudre qui s’est déposée sur les paroies des boites à gants, une erreur de 20 kg sur les plusieurs tonnes de poudre de combustible qui ont été traitées dans 400 boites à gants depuis les années 60 ! On mesurera le % d’erreur… L’accident de criticité (et non pas d’explosion nucléaire ! ) qui pourrait se rapprocher le plus (en terme de potentialités d’accidents avec une poudre d’oxyde d’uranium enrichi en l’occurrence) est celui de Tokaï-Mura en 1999 au Japon. Mais là on était dans la situation d’une coulée de poudre (donc toute la poudre de combustible était rassemblée et en grande quantité). De fait, à Tokaï-Mura, après une manœuvre erronée, trois techniciens japonais avaient été irradiés, la zone d’habitat avait été évacuée et il n’y avait eu aucune conséquence pour la population environnante. Mais rien de cela à Cadarache. Il y a déjà eu des accidents à Cadarache - explosion d’hydrogène dans un opération liée au démantèlement de Rapsodie/ Fortissimo, prototype de la filière rapide datant de 1967 et arrêté depuis longtemps, petit rejet d’Iode radioactif récemment, … - mais ce n’est pas un centre nucléaire qui peut être à l’origine d’un accident majeur ! Il faut le dire clairement ! Par exemple, cet atelier Pu (où il y a eu une erreur sur le comptage de la quantité de poudre sur les parois) a été fermé précisément parce qu’il n’était plus conforme aux normes de résistances au séisme pris comme référence, et il faut tout de même savoir que des marges considérables sont prises dans les hypothèses sismiques. En l’occurrence, l’épicentre du séisme pris comme référence se situerait de l’autre côté de la Durance, plus près de Manosque donc. Il est dans la pratique atténué et son spectre modifié. Et si in fine les murs de l’atelier se fendent et tombent, cela ne conduit absolument pas à une explosion nucléaire ! Mais évidemment, comme cette éventualité sismique ne peut pas être acceptée, il a été décidé de démanteler cet atelier, d’où son arrêt maintenant définitif. Il est clair que beaucoup de gens d’horizons divers, pas seulement les anti-nucléaires, veulent la mort de Cadarache (plus de 4500 emplois directs) parce que c’est le centre d’études expérimentales et théoriques clé pour mettre au point les réacteurs nucléaires. Ainsi, on voit Michel Vauzelle, président de PACA, qui est bien content d’importer en PACA du courant d’origine nucléaire, faire semblant de s’inquiéter pour la population et les travailleurs du site. Peut-être devrait-il, sur ce point, considérer surtout que cela met au chômage technique les décontamineurs (environ 80) concernés par les opérations de démantèlement, qui de toute manière devront bien intervenir. Le Val de Durance est déjà en voie de désindustrialisation accélérée,- ARKEMA ferme son usine de Saint AUBAN, le site SANOFI est menacé… -, veut-on encore aggraver la situation ? Le taux de chômage des Alpes de Haute Provence étant déjà un des plus haut de la région PACA, où va ce département ? |
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Roman : la Conquête de l’Oued
par Hakim Arabdiou
Pierre Fréha, écrivain d’origine algérienne, vient de publier son dernier roman aux éditions Orizons : la Conquête de l’Oued1 . L’auteur, sous le pseudonyme de Pascal Cazès, personnage central du livre et narrateur, décide d’entreprendre un voyage en Algérie, son pays natal, qu’il n’a pas revu depuis plus de quarante-quatre ans. C’est l’occasion pour lui de raconter le destin qui fut le sien ; un destin intimement lié à celui d’une communauté de près d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants, qui ont dû brusquement quitter leur pays lors de son indépendance en 1962. Il avait, quant à lui, 9 ans lorsqu’il en a été arraché. Il en rend responsable la colonisation de l’Algérie. Paul Cazès a trouvé en Aziz Saïfi, un Algérois de pure souche, un guide dévoué et un interlocuteur intransigeant qui l’« accule » à s’expliquer et à expliquer. Le roman rappelle d’abord les circonstances de cette colonisation, qui remonte à 1830, et qui eut pour prétexte le coup de l’éventail, donné à Pierre Deval, le consul français véreux, par le dey Hussein de la Régence d’Alger. Ce dernier avait été excédé par le fait que la France ne voulait pas lui rembourser la totalité du montant d’une dette commerciale. Cependant, la couverture idéologique de cette entreprise avait été la pseudo-mission civilisatrice de la France en Algérie. En réalité, on a assisté au pillage du Trésor public d’Alger, à la profanation des lieux sacrés tels que les mosquées et à leur transformation en églises ou en casernes militaires, à l’extermination de tribus entières, à l’incendie des récoltes, à la faim et aux maladies, ainsi qu’au vol des terres par la violence, pour les distribuer aux colons, venus de France, puis d’autres pays européens. Le petit enfant qu’avait été Paul Cazès s’entend encore raconter de manière dédramatisante par son papy (pour ne pas le traumatiser), Abraham Moatti, l’histoire millénaire des Juifs d’Algérie, les servitudes du statut de « dhimmi », auxquelles ils étaient soumis (ainsi que les chrétiens). Son grand-père n’était pas moins fier des questions incessantes et candides posées par son petit-fils. Le statut de « dhimmi » disparut définitivement avec le décret Crémieux de 1870 qui octroya aux Juifs la nationalité française ; mais pas au reste des Algériens, qui constituaient pourtant la majeure partie des habitants. Une injustice de plus envers les colonisés algériens, selon le narrateur. Puis, survint la guerre pour l’indépendance de l’Algérie. Elle fut un dilemme crucial pour la plupart des Juifs algériens ; un dilemme incarné par Roger Cazès, le père de Pascal : soutenir l’indépendance de l’Algérie ? C’était craindre aussi de perdre les droits qu’ils ont acquis durant la période coloniale, en plus de subir la même terrible répression que les autorités coloniales avaient abattue contre le peuple algérien insurgé. Se ranger du côté du colonialisme ? C’était se rendre complice du maintien des injustices criantes envers la population musulmane, et de ce fait être l’objet de l’hostilité justifiée de la part de cette dernière. Ils se résignèrent alors à l’adoption d’une position neutre, aussi inconfortable soit-elle. Une neutralité toutefois bienveillante, selon lui. Cette position est incarnée par son père et par le refus d’aide qu’il avait opposé aussi bien à Djaffar, l’émissaire de la résistance indépendantiste algérienne qui le sollicitait en tant qu’Algérien, ou qu’à Moïse El Kaïm de Bab-al-Oued, à Alger, membre de l’O.AS, et qui le sollicitait comme Français. Roger Cazès était néanmoins favorable à l’accès total à l’égalité des droits pour les Algériens, mais dans le cadre de l’Etat français. L’ouvrage nous montre également, avec beaucoup de finesse, l’existence de trois autres positions, radicales et marginales, de Juifs algériens : le cousin de Pascal, Léon Moatti, qui s’était engagé aux côtés du Front de libération nationale, parce qu’il se sentait pleinement algérien, et qui sera assassiné par l’Organisation de l’armée secrète ; son oncle Philippe, partisan de l’Algérie française ; et son camarade de jeu, Guy Cherkit et sa famille, indifférents aux drames sanglants qui secouaient l’Algérie, jusqu’à ce qu’ils soient rattrapés par la guerre. Pour ce qui est de l’état d’esprit de la communauté « pied-noire », le narrateur nous la décrit à travers un microcosme, un quartier, situé au cœur d’Alger, à la veille de l’indépendance de l’Algérie ; une société demeurée sourde aux droits à la justice et à l’égalité des Algériens d’origines. Il s’agit des familles Delmas et « Sophia Loren », et de leur soutien « hystérique » au putsch des chefs de l’armée française et aux desperados de l’O.A.S, organisation à laquelle tous étaient tenus de payer l’ « impôt révolutionnaire ». Même Francine, la maman de Pascal, dut payer, pour éviter des ennuis mortels à son mari. Elle devait, dans le même souci, accrocher à contrecœur le drapeau français à son balcon et taper chaque soir sur une casserole le slogan « Al-gé-rie-fran-çaise ». L’auteur rend très bien, et avec humour, l’ardeur infantile que met Pascal pour que sa famille participe honorablement à ce qu’il considère comme une compétition avec ces deux familles, et surtout pour que Sylvain Delmas ne refuse pas de jouer avec lui. Les Algériens d’origine européenne ont été victime du système colonial, qui n’hésita pas à les sacrifier lorsqu’ils ne lui servirent plus à rien. De même que dans l’anarchie qui régnait à la veille de l’indépendance, et en l’absence du nouvel État, des combattants algériens de la 25e heure et des délinquants en ont profité, selon lui, pour piller et assassiner de nombreux membres de cette communauté, sous couvert de patriotisme. La Conquête de l’Oued est un roman passionnant, de près de 400 pages, qui se laisse lire facilement.
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Pierre Fréha : « Le système colonial en lui-même appelle des excuses… »
par Hakim Arabdiou
Pierre Fréha, écrivain d’origine algérienne, a bien voulu répondre à nos questions, à l’occasion de la publication de son dernier roman : la Conquête de l’Oued, aux Editions Orizons (l’Exil et le retour vers le pays perdu). L’auteur, qui a été, ainsi que sa famille, arraché à son pays, en 1962, à l’âge de 9 ans, a poursuivi ses études supérieures au lycée Henri IV de Paris et à l’Ecole normale supérieure. Il a été enseignant, consultant en marketing, journaliste, animateur d’ateliers d’écriture et conseiller littéraire. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont six romans (Sahib, la Diva des ménages, Tournesol, etc.) Il est également dramaturge, et s’est vu décerner à ce titre le grand prix Paul Gilson 1989. Pierre Fréha s’apprête à publier dans les prochains jours et chez le même éditeur un recueil de cinq nouvelles, intitulé Vieil Alger, autour de la généalogie de la famille Cazès entre 1515 et 1830, pendant l’époque ” turque “. Hakim Arabdiou : Vous dites que le projet de voyage en Algérie de Pascal Cazès, personnage central de votre roman et sous lequel vous vous exprimez, a suscité « pitié » et « curiosité » parmi ceux qui ont quitté l’Algérie, à son indépendance, en 1962. Pour quelle raison ? Pierre Fréha : L’Algérie a une presse effroyable parmi les Français de naissance algérienne, ceux que l’on appelle les pieds-noirs. Quand l’un d’entre eux s’y rend, c’est en général pour décourager au retour ses amis de le faire. Ce pays magnifique qu’on leur a laissé, regardez ce qu’ils en ont fait. Ce genre de remarque est monnaie courante. Il y a, bien sûr, des exceptions, et j’ai reçu de très beaux témoignages de Français qui sont retournés, le cœur pur et aimant. Ils sont rares ! Cela fait 40 ans que ça dure. Je comprends la douleur du départ de 62, mais à quoi servent ces raccourcis méchants et aigris sur l’Algérie actuelle ? Pourquoi une attitude aussi sèche, aussi méprisante ? Evidemment mon propre état d’esprit était à l’opposé de celui-là. Tout me plaisait et m’intéressait. A des moments, je faisais l’impasse sur mon propre passé pour mieux entrer dans l’Algérie actuelle. Il faut dire aussi qu’une rue sale, ça ne me fait pas hurler. Les ex- Français d’Algérie ça les traumatise. Je suis allé en Inde, ce genre de choses m’indiffère. Si on n’est pas capable de dépasser ces conditionnements-là, autant rester chez soi à dormir. H.A : Si l’on croit le personnage qui vous incarne, votre voyage dans votre pays, l’Algérie, après plus de quarante-quatre années d’absence, ne vous a pas guéri de la blessure que vous avez subie, suite à votre déracinement, à l’Indépendance. P.F : C’est pire qu’une blessure. Une blessure se cicatrise, non ? Il s’agit d’autre chose. C’est plus mystique sans doute. Un manque. Une porte fermée à double tour dont on a égaré la clé, presque volontairement… Le départ de 62 est un phénomène collectif, un mouvement de population. Vous ne pouvez pas aller contre lui, surtout si vous avez bientôt 9 ans. Cette impuissance crée une déchirure invisible et irréparable. On apprend à vivre avec elle comme on apprend à n’avoir qu’une jambe ou un seul bras. Ce n’est pas si grave. La vie continue. La mutilation n’empêche rien. H.A : Votre demande de nationalité algérienne, est-ce un coup de cœur durant votre séjour en Algérie ou est-ce un besoin auquel vous pensiez depuis quelque temps ? Et où en est-elle ? P.F. : C’était une tentative un peu désespérée, presque comique, de jeter un pont entre nos deux rives. Nos pays ont une histoire commune. Comment peut-on nous séparer par des visas et un état d’esprit aussi détestable au plus haut sommet de nos Etats respectifs ? Cela révèle quoi ? Avant mon voyage je n’y pensais pas. J’étais dans le non-dit habituel classique, l’air ambiant, quoi. Je me suis soudain rendu compte que ma naissance à Alger me donnait le droit de me sentir fils de cette ville et de ce pays. L’acte de nationalité n’est rien d’autre. D’une écrasante banalité. Je suis Français par la langue surtout, et par la force (et la faiblesse) d’un Décret1 . Je suis Algérien, avec ou sans passeport correspondant, par la force de l’histoire. Cela ne changera rien. On ne m’a pas répondu, et je ne m’en plains pas. Le climat n’est pas favorable. L’Algérie a d’autres priorités. Et moi aussi ! Je suis certain d’être citoyen du monde, c’est un grand bienfait que j’en retire. H.A : Vous n’êtes pas tendre avec les Algériens d’origine européenne et dans une moindre mesure, avec les Juifs algériens qui ont quitté l’Algérie, en 1962. Vous les présentez pourtant comme des victimes du système colonial. P.F : Les faits de la colonisation sont connus. On en tire ensuite les conclusions que l’on veut, on fait parler les faits à sa convenance idéologique. Les miennes ne sont pas favorables au processus déclencheur, 1830, qui est abject, ni à l’établissement progressif d’un système qui n’a été bénéfique pour personne. Les colons ont payé cher leur dévouement à une cause dont on leur a caché qu’elle était perdue. Le mythe et les illusions républicaines ont fait le reste. Le marasme a commencé très tôt. Et vous savez, 130 ans, ça passe vite… Il fallait s’accrocher pour ne pas couler. Coûte que coûte. H.A : Vous estimez, comme tous les démocrates en France, que ce pays doit reconnaître ses crimes dans les colonies, en particulier en Algérie. Une demande à laquelle l’extrême droite, les nostalgique de l’ « Algérie française » et une minorité, par nationalisme chauvin, sous la fausse étiquette de républicanisme, s’opposent de toutes leurs forces, et qu’ils caricaturent, sous le mot de « repentance », faisant ainsi le jeu d’un système colonial, un système qui constitue en lui-même, un crime contre l’humanité. P.F : J’aimerais savoir si ceux qui crient au scandale dès qu’on leur parle d’excuses connaissent vraiment les faits qui pourraient les justifier ? Le système colonial en lui-même appelle des excuses, indépendamment des exactions particulières qui ont pu être commises. C’est une affaire de principes. Et je croyais que la France était sensible à ces questions, ah !, mais pour les autres seulement ? Alors, dans ce cas… Les plus véhéments contre les excuses sont ceux qui s’acharnent à décrire l’Algérie actuelle, et avec quelle complaisance sordide, comme pour lui refuser de toutes leurs forces le droit à s’en sortir. Peut-être que si l’Algérie brillait au firmament des nations riches et puissantes, alors consentirait-on à faire un petit effort sur le plan de l’Histoire ? On s’acharne sur elle comme on s’acharne sur les plus faibles. Il ne s’agit pas pour autant de battre sa coulpe. Il n’a jamais été question de cela. Il s’agit de travailler ensemble pour nos peuples. Et si le mot excuses ne convient pas, alors inventons-en un autre, mais lequel ? Jack Lang l’a prononcé à un retour d’Alger il n’y a pas si longtemps. Le drame, que de s’excuser ! de faire un pas vers l’autre, enfin, un pas sincère et franc, moins tordu les précédents. Se crisper sur un refus d’excuses c’est une façon paradoxale d’avouer ses crimes, et donc de justifier, en face, l’acharnement à les obtenir… C’est digne de qui, ce petit jeu ? Est-ce ce que veut la France, maintenir qu’elle a eu raison d’envahir l’Algérie ? Même pas. C’est une simple affaire d’opportunisme. Les conditions diplomatiques objectives permettent de ne pas se lancer dans de tels frais, l’Algérie n’est pas en situation de maintenir la pression, les choses en restent là. Les excuses apaiseraient l’esprit de tous, y compris de ceux qui y sont hostiles. Mais le vrai problème c’est la mémoire. Les régimes et les Etats peuvent disparaître, changer de nature. Les peuples ont besoin de se retrouver. Et si les Etats ne parviennent pas à s’entendre autrement qu’en campant sur leurs positions de principe, démontrons que nous pouvons vivre ensemble en narguant les infirmes de l’excuse. Propos recueillis par Hakim Arabdiou
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Le combat contre toute emprise du religieux sur le politique et pour la laïcité
par Le Soir d’Algérie
Auteure de Ma vie à contre-Coran, pour son premier ouvrage, notre consœur Djamila Benhabib n’a pas écrit un roman mais un essai, son propre témoignage sur ce qu’elle a vécu en Algérie (Oran) aux pires moments (mais y en a-t-il eu de bons, depuis ?) et qui l’ont amené en 1994 à s’exiler avec sa famille en France, puis seule au Canada où elle réside actuellement. Alors qu’elle pensait avoir fui la barbarie islamiste, elle la retrouve rampante, utilisant la démocratie «pour mieux lui tordre le cou». De notre bureau à Paris, Khadidja Baba-Ahmed L’ouvrage fait une large place à la situation que vivent les femmes immigrantes musulmanes ou de culture musulmane dans leur pays d’accueil et les entorses, y compris juridiques, que leur appliquent ces pays dits de liberté en leur appliquant les lois du pays d’origine en matière de litiges matrimoniaux. Cet essai extrêmement documenté tombe à pic : «accommodements raisonnables au Canada» qui ont d’ailleurs failli aboutir à la création de tribunaux islamistes ; voile ou burqa en France… Et d’autres encore «tolérances» ou collusions faites au nom du relativisme culturel et qui mettent à mal la laïcité. Le combat de l’auteure est justement là, dans la laïcité, et ne date pas d’aujourd’hui, parce que ses parents, militants du PAGS, lui ont appris très jeune que le bonheur de l’individu n’a de sens que dans un monde juste et solidaire et que dès lors qu’une religion s’affiche ostensiblement dans la sphère publique, il y a danger. Son combat est aussi féministe «parce qu’on meurt d’être femme lorsqu’on naît musulmane» et que «le combat pour l’égalité entre hommes et femmes est indissociable de celui pour la démocratie» et qu’«en démocratie, la liberté d’opinion, de parole et de conscience est un droit essentiel». C’est son combat, elle l’explique et analyse avec la rigueur de la scientifique qu’elle est (diplômée de physique de sciences politiques et de droit international) ce qui fonde réellement l’islamisme, ses visées politiques, sa stratégie et ses nouveaux visages. Si l’intégrisme, dit-elle, «demeure l’expression d’une minorité de musulmans à travers le monde, ses répercussions sont désastreuses, en premier lieu dans les sociétés musulmanes elles-mêmes. Et parce que le discours islamiste se pose en alternative au despotisme des gouvernants arabes et musulmans», l’auteure qu’«aucun des nasillons verts ne feront taire» a parfaitement réussi à montrer les véritables visées de l’islamisme qui ne pourra jamais constituer une alternative. Et sur les perspectives chez nous, elle dit encore : «Si nous continuons à faire autant de place au religieux dans la gestion des affaires de la cité nous serons condamnés à ne jamais rattraper le train de l’histoire et à vivre en éternel figurants.» Ecoutons-là, elle répond depuis le Canada aux questions du Soir d’Algérie. Djamila Benhabib : Je faisais référence au mouvement National algérien qui était porteur d’un idéal de libération. Seulement, l’indépendance, aussi importante soit-elle dans le processus d’émancipation d’un peuple, ne peut se vivre comme une finalité en soi. Certes, elle est une étape importante et nécessaire, cependant, pour qu’elle puisse prendre tout son sens, il faut l’accompagner d’un projet de société. La question s’est posée très tôt, à savoir quel projet de société pour l’Algérie. La réponse se trouve dans la place qu’on a faite à Abane Ramdane. Le fait qu’on ait assassiné l’élément le plus politique de tous, le plus éclairé, celui qui était en faveur du pluralisme politique et linguistique, était significatif de l’orientation choisie. A travers lui, c’étaient les balbutiements démocratiques que l’on assassinait. La suite nous la connaissons, l’Etat algérien a été le produit d’un large amalgame de visions antinomiques. C’est ce que El-Hachemi Cherif a appelé l’hybridité de l’Etat et j’avoue que j’aime bien ce concept que je reprends volontiers à mon compte. L’expérience algérienne nous montre qu’un projet de société qui porte en lui une chose et son contraire ne peut marcher à long terme car tôt ou tard, les contradictions finissent par s’exacerber, éclater et se transformer en violence. En définitive, l’islamisme politique ne peut coexister avec la démocratie car l’un est la négation de l’autre. C’est pour cela d’ailleurs que les tensions entre les deux sont si fortes. K. B.-A. : «On meurt d’être femme lorsqu’on naît femme musulmane» et par ailleurs, évoquant votre scolarité en Algérie, vous dites : «Lorsque mes interrogations devenaient inquisitrices aux yeux des enseignants, je les refoulais de toutes mes forces. Je comprenais qu’il y avait des vérités absolues… J’ai appris ce qu’il fallait dire et ce qu’il ne fallait pas dire… J’ai vieilli prématurément en devenant schizophrène à temps partiel.» Ce livre, en vous permettant d’aller au fond des véritables interrogations, vous a-t-il guérie de cette schizophrénie ? D.B. : Vous savez, la schizophrénie n’est qu’une forme de survie. A chaque fois que l’oppression est telle que l’humain étouffe, il est obligé de créer des espaces de liberté parce qu’il est tout simplement impossible de vivre continuellement dans une forme d’oppression. C’est en quelque sorte la vie traquée qui invente une nouvelle vie comme le disait Jean Sénac. Pour ce qui est de guérir… Une chose est sûre aujourd’hui, je ne vis plus dans un environnement qui m’est hostile comme c’était le cas en Algérie. Donc, cela m’aide à vivre en harmonie avec moi-même car je ne suis du genre à cacher ni qui je suis ni ce que je pense. J’aime la transparence aussi bien dans la vie publique que privé. Cela évite les mensonges et nous permet de construire sur du vrai car il n’y a que de cette façon qu’on peut aller en profondeur et en complexité et propulser des changements sociaux. Pour conclure, je dirai que j’ai grandi de ma schizophrénie. K. B.-A. : Votre combat est centré sur l’exigence de «laïcité» car, dites-vous, «dès lors qu’une religion s’affiche ostensiblement dans la sphère publique, il y a confusion des genres. La liberté religieuse peut s’exercer pleinement pourvu qu’elle ne remette pas en cause le vivre ensemble» car sans laïcité, aucune perspective démocratique n’est possible. Deux questions à ce propos : d’abord dans notre pays ce combat pour la laïcité qui se fait très timide a-t-il des perspectives réelles et immédiates d’encrage dans la société ? D.B. : Il ne faut jamais perdre de vue que la laïcité est un processus historique cumulatif et à long terme. Les Européens le savent bien. Pour arriver aux Lumières, ils sont passés par les ténèbres. Il n’y a aucune culture qui a des prédispositions particulières pour la démocratie, la laïcité ou les droits des femmes, c’est à force d’échecs qu’on arrive enfin à quelque chose. Combien de guerres de religion a-t-il fallu à l’Europe pour qu’enfin le fait religieux soit confiné dans l’espace privé et que la liberté de conscience soit reconnue ? Alors, les défis que nous avons, nous Algériens, sont énormes mais en même temps, la laïcité, c’est le seul cadre politique possible qui permet aux citoyens d’apporter des solutions rationnelles aux grands enjeux de société sans que le religieux n’interfère. Si nous continuons à faire autant de place au religieux dans la gestion des affaires de la cité, nous serons condamnés à ne jamais rattraper le train de l’histoire et à vivre en éternel figurants. Dans cette quête démocratique, il faut se doter de courage et de beaucoup de patience car seuls les marathoniens survivent. Pour ma part, je crois profondément en notre capacité de changer les choses. Il y a longtemps que j’ai compris que j’appartenais à l’école de Sartre et non à celle du déterminisme social. Les Algériens ont prouvé à maintes reprises qu’ils étaient capables de changer le cours de l’histoire, alors pourquoi pas cette fois-ci ? K. B.-A. : Dans les sociétés occidentales, notamment celles de votre exil en 1994 (France d’abord, puis Canada aujourd’hui) le «relativisme culturel» au nom duquel des questions comme le voile ou la burqua ; les piscines pour femmes ; des médecins femmes pour les femmes musulmanes… fait irruption dans le champ politique de ces pays au nom de la démocratie, de la lutte contre la «stigmatisation des citoyens de confusion musulmane et de la discrimination à l’encontre de leur religion». Est-ce à dire que les islamistes, notamment ceux qui, comme Tarik Ramadhan l’islamiste soft, aux immenses dons d’adaptation et qui ont décidé d’avancer masqués en ne dévoilant par leur visée politique, ont gagné du terrain et que l’imposition de la charia partout dans le monde avance doucement, sournoisement mais sûrement ? D.B : Une chose est sûre, c’est que les islamistes ont quelques longueurs d’avance sur les laïcs en matière d’organisation et de militantisme. Il faut dire aussi qu’il y a des milliards de dollars par an qui sont mis à leur disposition pour faire le boulot qu’ils font. Tout compte fait, c’est plus facile d’opérer dans l’opulence et d’avancer masqué que de défendre des idées telles que la laïcité ou l’égalité. De plus, ils ont la part belle avec ces alliés inattendus et inespérés de gauche qui continuent d’analyser le monde et les relations internationales avec le prisme des années 1970. Ceux-là ont oublié que le mur de Berlin est tombé. L’ont-ils jamais su ? Là est la vraie question. Vous savez, la démocratie est aussi un destin mais surtout un engagement de tout instant, alors il ne tient qu’à nous citoyens de nous mobiliser pour disqualifier les Tarik Ramadan de ce monde du débat public. En Ontario, au Canada, on a failli avoir les tribunaux islamiques, je sais, ça paraît complètement complètement farfelu et pourtant c’est la mobilisation citoyenne qui a contrarié le projet et l’a fait avorter. C’est dire que nous avons la possibilité collectivement de façonner notre cadre politique lorsqu’on vit en démocratie. K. B.-A. : «C’est en combattant l’islamisme politique que l’islam retrouvera la paix comme l’a retrouvée le christianisme en s’affranchissant de l’inquisition», dites-vous et écrivez plus loin : «Les musulmans ne forment pas un bloc monolithique. Ils appartiennent à des classes sociales, des cultures, des nations différentes. L’islam se décline au pluriel et regroupe plusieurs visions antagoniques. Reconnaître cette diversité, c’est permettre l’expression de voix jusque-là inaudibles parmi les musulmans, notamment celles des laïcs.» Mais justement ces voix et particulièrement celles d’«intellectuels musulmans éclairés pour qui l’islam relève non de la sphère politique mais du domaine personnel » et qui ont l’occasion de s’exprimer ne le font pas ou très peu. Est-on, comme le dit Leïla Babès que vous citez vous-même, «dans un état de délabrement intellectuel, culturel et spirituel de la pensée islamique contemporaine» ? D.B. : Lorsqu’on vit dans un état d’oppression permanent comme le vivent les musulmans dans leurs pays respectifs à cause des régimes totalitaires comme le sont les régimes algérien, égyptien, saoudien ou iranien, à des degrés divers, bien sûr, il y a si peu d’espaces de liberté et là je ne parle pas seulement d’espaces physiques comme peut l’être un théâtre ou un cinéma mais un espace abstrait et en même temps si concret qui nous permet d’avoir suffisamment de distance pour nous réaliser. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on ne lit pas un livre de la même façon au Caire qu’à Paris. Ces espaces de liberté permettent l’émergence d’une pensée critique, d’un théâtre engagée comme l’était celui d’Alloula immensément universel et profondément algérien. Aujourd’hui, il y a une volonté délibérée des régimes d’asservir les peuples en les maintenant dans un état d’ignorance crasse. Dans cette perspective, il n’y plus de place à la pensée scientifique, à la littérature, à l’art. Seule la médiocrité se développe au grand galop. Je lisais dernièrement une entrevue de l’imminent intellectuel syrien Sadik Al-Azm et qui disait en gros que le monde arabe avait cruellement régressé ces trente dernières années à cause de l’importance qu’a pris l’islamisme politique. K. B.-A. : Dans votre livre qui n’évacue aucune question qui «fâche», on ne trouve pas trace de la remontée du phénomène des zaouïas, devenus par la grâce des dirigeants algériens actuels des interlocuteurs de premier ordre, consultées sur toutes les questions importantes du pays. N’est-ce pas là aussi une dérive dont les retombées sont incalculables notamment par un retour aux pratiques obscurantistes ? D.B. : Mon livre n’est pas destiné spécifiquement au public algérien bien que l’Algérie y occupe une place extrêmement importante, ne serait-ce qu’affectivement, honnêtement je ne voulais pas traiter de cette question qui aurait pu dérouter le public européen ou nord-américain. Déjà que la différence entre musulman et islamiste n’est pas facile à cerner pour plusieurs alors s’il avait fallu que j’introduise l’instrumentalisation de l’islam traditionnel par le biais des zaouïas, cela aurait pu semer la confusion dans les esprits. Propos recueillis par K. B.-A. |
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Malaisie : maintien de la peine de bastonnade prononcée contre une femme musulmane
par Amnesty International
Amnesty International a exhorté le gouvernement malaisien à décréter un moratoire sur les peines de flagellation après qu’une cour d’appel eut maintenu la peine de six coups de bâton à laquelle a été condamnée une femme musulmane pour avoir bu de l’alcool en public. Lundi 28 septembre, la cour d’appel islamique de l’État de Pahang a confirmé la sentence prononcée contre Kartika Sari Dewi Shukarno. Le mois dernier, la peine prononcée contre la jeune femme avait été suspendue sine die en attendant son réexamen. Auparavant, l’application de cette peine avait été reportée à la fin du mois de ramadan. Si la sentence est appliquée, Kartika Sari Dewi Shukarno, âgée de 32 ans, deviendra la première femme soumise à une peine de bastonnade en application de la charia (loi islamique) en Malaisie. Amnesty International a exhorté le gouvernement malaisien à décréter un moratoire sur les peines de flagellation après qu’une cour d’appel eut maintenu la peine de six coups de bâton à laquelle a été condamnée une femme musulmane pour avoir bu de l’alcool en public. « Le gouvernement malaisien devrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher que ce châtiment inhumain ne soit utilisé, et il devrait décréter un moratoire sur les peines de bastonnade en attendant l’abrogation de la législation autorisant cette peine et les autres formes de châtiments corporels », a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Océanie d’Amnesty International. « Depuis 2002, plus de 35 000 migrants illégaux, se sont vu infliger des coups de bâton ou de fouet. La bastonnade est une forme de châtiment cruel, inhumain et dégradant interdite par le droit international relatif aux droits humains. » « Ces droits ne peuvent être suspendus en aucune circonstance. La Malaisie, qui a pour objectif d’atteindre le statut de nation développée d’ici la fin de la prochaine décennie, devrait montrer l’exemple dans la région en établissant les normes à respecter en matière de droits humains. » Le 20 juillet, la haute cour islamique de l’État de Pahang avait condamné Kartika Sari Dewi Shukarno à une peine de six coups de bâton et une amende de 5 000 ringgits (près de 1 000 euros) après qu’elle eut plaidé coupable à l’accusation d’avoir consommé de l’alcool au bar d’un hôtel. Le juge avait également menacé d’incarcérer Kartika Sari Dewi Shukarno pendant trois ans si elle ne s’acquittait pas de son amende de 5 000 ringgits – qu’elle a réglée par la suite. En septembre, le tribunal islamique de Pahang a également condamné un Indonésien musulman à six coups de bâton et un an d’emprisonnement pour avoir bu de l’alcool, et peu après le tribunal islamique de l’État de Selangor a condamné à six coups de bâton une femme et un homme musulmans surpris à vouloir avoir des relations sexuelles avant le mariage. La bastonnade est actuellement appliquée à titre de peine complémentaire pour au moins 40 infractions en Malaisie, mais c’est la première fois que cette sentence est utilisée contre une personne reconnue coupable d’avoir violé les lois religieuses du pays. La charia ne s’applique qu’aux musulmans, qui constituent 60 % des 28 millions d’habitants de la Malaisie. En juin 2009, le gouvernement malaisien a annoncé que 47 914 migrants avaient été condamnés à la bastonnade pour des infractions liées à l’immigration depuis l’entrée en vigueur, en 2002, de modifications à la loi sur l’immigration. |
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Obama Prix Nobel de la Paix
par La Paix Maintenant
www.lapaixmaintenant.org
La remise du Prix Nobel de la Paix au Président Obama a été perçu par beaucoup comme “une avance sur recettes”. Ce prix sera-t-il un moteur pour l’encourager dans ses projets de paix pour le Moyen Orient ? Certainement, mais il est certain que seul il ne pourra rien obtenir. A la gauche israélienne de sortir de sa torpeur et de lui apporter son soutien. Les railleries israéliennes sur le prix Nobel d’Obama sont de la pure « Chutzpah »1Par Akiva Eldar, Haaretz 11 octobre 2009 Le torrent de mépris qu’on entend en Israël à propos du Président Obama et de la décision du Comité Nobel, est plus risible qu’autre chose. Trois Israéliens ont déjà reçu ce prix respecté : Menahem Begin, Yitzhak Rabin et Shimon Peres. Que sont-ils devenus? Le premier s’est enfermé chez lui après avoir planté Israël dans le bourbier libanais, le second a été assassiné par un fanatique juif qui a préparé la venue d’un gouvernement de droite, et le troisième “l’architecte d’Oslo”, est devenu le chantre de l’occupation. Nous sommes les derniers qui devraient se plaindre à propos de l’inaction de pays étrangers dans quoi que ce soit ayant trait à notre conflit. Il faut une “chutzpah” considérable pour élire un gouvernement de droite et espérer ensuite que les “Goyim”2 vont nous sortir de là. Du fond de sa réserve naturelle, ce qui reste de la gauche sioniste s’est dit déçu que Obama n’ait pas condamné publiquement le premier ministre Netanyahu, suite à son refus de geler la politique d’implantations. Par contre, du côté de l’opinion publique centriste comme parmi les médias, le leader du petit état d’Israël a été loué pour sa « victoire » dans la bataille contre le président de la plus puissante nation du monde. Alors que Obama essaye de promouvoir un dialogue universel basé sur un espoir pour un futur meilleur, en combattant le racisme et en faisant avancer les Droits de l’Homme, en Israël on a apprécié l’utilisation faite par Netanyahu de la Shoah et de son horreur. Ceux qui savent, vous certifient que le rapport que la secrétaire d’état Hillary Clinton est en train de préparer sur la situation dans les Territoires occupés, ainsi que les progrès du processus de paix, vont effacer le sourire de victoire de la face de Netanyahu. Ils disent que ce document va révéler que la “déclaration de Bar Ilan” en faveur d’une solution à deux États est vide de contenu. En utilisant les mêmes termes que ceux employés en son temps par Ehud Barak pour parler du lauréat du Prix Nobel Yasser Arafat, ce rapport va montrer le “vrai visage ” de Netanyahu. Et puis après? Est-ce que Obama va rappeler son ambassadeur en Israël pour consultations? Va- t-il demander au Congrès d’approuver des sanctions économiques contre Israël? Combien de membres du Congrès, démocrates et républicains, soutiendraient une ligne dure contre Israël ? Le mois prochain, tous les membres de la Chambre et un tiers du Sénat vont essayer de se faire réélire. Même les plus chauds partisans de la Paix parmi eux ne prendront pas le risque d’être mis sur la liste noire par le prospère lobby juif. D’après une étude distribuée par des groupes juifs au Capitole, la petite crise sur les implantations a fait chuter à 4% le soutien des Israéliens à Obama. Il est difficile dans ces conditions de se plaindre des politiciens américains. Si l’érosion du caractère juif de l’État d’Israël n’empêche pas les Juifs de Manhattan de dormir, pourquoi cela devrait-il affecter un représentant catholique du Massachusetts au Congrès? Si les Israéliens eux mêmes ne sont pas gênés par le conflit, pourquoi les Américains devraient ils se détourner de leurs préoccupations pour y mettre un terme? Même si on suppose que ce vieux rêve de la gauche va devenir une réalité et que le nouveau lauréat du Nobel de la Paix va passer des discours sur deux États pour deux Peuples à des actions réelles contre l’occupation, est-ce que quelqu’un peut promettre que cela sera suffisant pour que Barak et les quatre autres ministres travaillistes de la coalition, sortent de leur servilité et fassent tomber ce gouvernement ? Et si cela arrive, combien de sièges au Parlement pourrait obtenir un leader politique Avec ou sans Prix Nobel, Obama ne nous expulsera pas des territoires par la force. Les États-Unis peuvent aussi s’accommoder d’une absence de Paix entre Israël et les Arabes. Même si il semble aux Israéliens qu’ils sont le centre du monde, quand l’électeur américain, et même l’Histoire, jugeront Obama, la fin du projet sioniste ne sera pas un des critères majeurs. Heureusement, nous avons été récompensés par un groupe impressionnant de scientifiques qui pensent clair, comme Mme le Professeur Ada Yonath. Alors qu’aucun homme ni aucune femme ne peut être félicité en Israël pour sa contribution à la Paix, nous devrons juste nous satisfaire des braves mots de réconciliation de la lauréate du prix Nobel de Chimie. |
- Reconstruire la Gauche
Réaction à "L’actu plaide pour la refondation de la stratégie de l’union"
par ReSPUBLICA
Ci-dessous une réaction d’un lecteur, Alan C., à la chronique d’Evariste du 7 octobre, le réponse d’Evariste suit le texte. Bonjour, tout d’abord je me présente, j’ai 21 ans et je suis militant au Parti de gauche dans le Rhône (69). Je lis souvent avec beaucoup d’intérêt la chronique d’Evariste qui a ces derniers temps exposé des idées très Concernant la Grèce, tout d’abord : il n’y a absolument aucune espèce de forme d’alliance entre la SYRIZA et le PASOK grecs, je m’interroge sur l’origine de cette information. Il n’y a pas eu d’accords électoraux entre ces deux partis, qui ont présenté leurs propres listes chacun de leurs côtés : les socialistes ont obtenu 44 % des voix, et la SYRIZA 4,6% : il n’y a pas eu la moindre liste commune. Il n’y a pas non plus d’accord de coalition au niveau du gouvernement : avec 160 élus le PASOK dispose d’une majorité absolue au conseil des grecs et n’a donc pas besoin du soutien des 13 députés de la SYRIZA pour gouverner. Il n’est en outre absolument pas prévu que la SYRIZA écope d’un portefeuille Le résultats des élections en Grèce ne permettent donc absolument pas de plaider la cause d’une nouvelle union de toute la gauche comme ce que réclame le PCF depuis quelques semaines. Votre analyse tout à fait juste du déficit démocratique dont est affligée l’UE entre en totale contradiction avec votre idée d’un Front large incluant le PS et, je suppose, les verts, deux partis qui ont soutenu sans ambiguïté et même avec force entrain la ratification du Traité de Lisbonne et l’organisation d’un second référendum en Irlande ! Les partis de l’autre gauche n’ont aucune espèce de forme de point de convergence avec les tenants de la social-démocratie et du capitalisme vert sur les questions européennes, sur ce point précis le NPA a parfaitement raison : les deux gauches sont irréconciliables programmatiquement parlant. Incomplet est également votre analyse de la situation en Allemagne : le SPD ne veut pas d’alliance avec Die Linke, mais Die Linke n’y est pas non plus ouverte sans conditions. Elle exige notamment comme préalables à un accord l’abrogation des réformes libérales Hartz de Schröder, l’instauration d’un salaire minimum et le retrait des troupes allemandes d’Afghanistan. L’union des gauches ne va pas d’elle-même, des points de divergences considérables entre ses différentes tendances se sont fait jour et on ne peut résolument pas se permettre d’exiger une alliance sur la base de compromis pourris, pour reprendre l’argument d’Oskar Lafontaine. Ensuite j’aimerai bien savoir en quoi une alliance avec le social-libéralisme pourrait être pertinente à l’heure actuelle : comment, en effet, penser qu’on pourra réaliser l’union de toute la gauche et d’un vaste mouvement social avec le PS, qui a depuis bien longtemps délaissé la cause du mouvement ouvrier et dont les leaders ne paraissent que de manière très exceptionnelle dans les manifestations ? La gauche européenne se trouve actuellement aux prises avec une crise qui ne pourra trouver d’issue que dans la définition d’un nouveau leadership idéologique. Les systèmes électoraux à deux tours Salutations républicaines et militantes, — — — — — — — — — — - Pan sur le bec! Tu as raison. Nous n’avons pas vérifié la première information que nous avons reçu de Grèce. En fait, Syriza est favorable au gouvernement Pasok mais sans participation au pouvoir.En fait la situation grecque ressemble au cas portugais avec deux rassemblements à gauche du PS avec un gouvernement socialiste homogène. 1) La position de RESPUBLICA en France 2) La position de RESPUBLICA en Allemagne Salutations républicaines, |
- Laïcité
- Politique française
Pour le Canard Enchaîné, la loi du 15 mars 2004 est liberticide
par Evelyne Bigou
64140 Billère
Lettre à Monsieur le Rédacteur en Chef des Dossiers du Canard Enchaîné, Erik Emptaz Monsieur le Rédacteur en Chef, Dans le dernier dossier « Je te vois », j’ai lu avec intérêt l’article intitulé « Au nombre de la loi » et sous-titré: « …les lois qui se multiplient restreignent plus les libertés que la délinquance ». Je vous serais extrêmement reconnaissante de bien vouloir faire parvenir ces informations aux lecteurs par le biais d’un courrier des lecteurs ou autre moyen. Avec mes remerciements anticipés, veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en Chef, l’expression de mes respectueuses salutations. |
Agenda
Conférence-rassemblement du Manifeste des libertés` avec les amis de Zineb el-Rhazaoui et Ibtissame Lachgar, Contre la bigoterie étouffante, les consensus hypocrites et le contrôle social exercé au nom du religieux, la jeunesse a des choses à nous dire sur la liberté. *Dossier d’information sur le rassemblement des “dé-jeûneurs” de Mohammedia (Maroc) :http://www.manifeste.org/rubrique.php3?id_rubrique=93 |
Le Samedi 24 Octobre à partir de 14 h 30, toutes les infos sur http://climatjustice.org |
Le collectif « Octobre Verre » organise la 5ème édition du Forum Social Local du Pays du Verre et du Cristal du vendredi 23 octobre au dimanche 1er novembre 2009. |
FORMATION CITOYENNENous organisons une formation sur la question de la gestion de l’eau, avec un spécialiste Monsieur Linossier. A la MAISON DES ASSOCIATIONS Programme La formation est essentiellement interactive pour être sûr de ne pas Programme sur l’organisation de la gestion de l’eau en France via les agences de l’eau notamment. Soit :
- que peut faire le collectif
Etude à partir d’un contrat, en principe celui de Dijon. Pour organiser cette formation une inscription est nécessaire dans les meilleurs délais et avant le 1° novembre. Ecrire à “Eau 21 - 3 impasse du Vauloin 21370 LANTENAY” Une participation aux frais, à votre bonne volonté, sera proposée. Le repas de midi pourra être pris à proximité au Foyer des Jeunes Travailleurs |
Sous le patronage de la Mairie de Paris Parrainé par Claudie HAIGNERÉ, Le jeudi 19 novembre 2009 à la Mairie du 18ème arrondissement de Paris Télécharger le programme et le bulletin d’inscription. |