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Israël : la dérive du gouvernement d'extrême droite

par Évariste
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Jusqu’ici, la doctrine israélienne était que ses forces armées devaient agir avec détermination chaque fois que la sécurité du pays était menacée, mais jamais en dehors de cette condition. Le massacre qui a eu lieu contre une flottille humanitaire dans les eaux internationales ne peut aucunement se justifier par une menace contre la sécurité de l’État d’Israël. Il s’agit donc d’une nouvelle dérive du gouvernement israélien dont l’extrême droitisation se poursuit.

Nous ne pouvons que comprendre le sentiment d’injustice et de dégoût qui monte dans toutes les populations du monde devant ce massacre jusqu’ici impuni.

De plus, Ehud Barak, ministre travailliste de la défense, qui a pris la décision de l’intervention avec d’autres, continue de dire que c’était un piège contre Israël et c’est tout juste s’il ne déclare pas la légitime défense des commandos de Tsahal ! Cela nous fait penser à la sauvagerie de l’agression d’une manifestation d’infirmières par des CRS en France présentée comme une réaction des CRS face à la violence initiale des infirmières. On croit rêver !

Cette « fausse gauche » qui rappelle la « gôche » de Guy Mollet lançant le contingent en Algérie pour défendre le colonialisme français est une horreur ! Et le parti travailliste fait partie de l’Internationale socialiste qui reste muette devant cet état de fait.

Ce grand militaire qui est un piètre homme politique est déjà celui qui a réussi à ne pas faire la paix lorsqu’elle était possible. Aujourd’hui, il cautionne le gouvernement le plus extrémiste qu’Israël n’a jamais eu.

Une autre question commence à germer en Israël : comment sont organisés les unités militaires d’élite d’Israël et leur commandement politico-militaire : entre celles qui n’arrivent pas à protéger le courageux général premier ministre Itzak Rabin des illuminés de l’extrême droite israélienne et celles qui sont utilisées pour massacrer une flottille humanitaire ?

Il était temps que dans la communauté juive dans le monde se précise le groupe JStreet aux États-Unis et JCall ailleurs pour ne pas cautionner ce gouvernement d’extrême droite intolérable et s’opposer au lobby du soutien inconditionnel des décisions du gouvernement israélien.

Et puis la ficelle est un peu grosse quand le gouvernement israélien tente de justifier son massacre par le fait que c’est le Hamas qui dirige Gaza ! Mais qui a favorisé le Hamas contre le Fatah et l’Autorité palestinienne sinon un gouvernement de droite israélien dirigé par un autre grand général, Sharon !

Trop, c’est trop ! À force de ne pas soutenir le camp laïque palestinien de l’Autorité palestinienne et de favoriser les extrêmes droites israéliennes et islamistes, on en arrive à une situation comme celle d’aujourd’hui !

Voilà en quelque sorte, le résultat des politiques néolibérales au Proche-Orient ! Des inégalités sociales grandissantes en Israël, y compris au sein de la population juive, et un soutien de la gouvernance mondiale aux extrêmes droites israéliennes et islamistes. Sans compter la citoyenneté de deuxième zone des Israéliens arabes (plus de 20 % de la population israélienne), l’enfer vécu par une partie de la population palestinienne dans les territoires occupés et le développement permanent de la colonisation de ces territoires par le gouvernement israélien.

Oui, il faut ici comme ailleurs une autre gauche israélienne, arabe et palestinienne qui reprenne le flambeau de la liaison du combat laïque et du combat social, de la lutte implacable contre les extrêmes droites politiques (comme celle qui est au pouvoir en Israël) et religieuses (qu’elles soient juives comme islamistes d’ailleurs), de la lutte contre le colonialisme et du combat pour la paix autour des propositions connues prônant « deux peuples, deux États » que ce soit sur la base de l’Appel de Genève signé pour la partie palestinienne par l’ancien ministre Yasser Rabbo ou par Nusseibeh dans l’accord avec Ayalon.

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Quels sont les positionnements de la gauche aujourd’hui ?

par Jérôme Manouchian

Les retraites

Sur le plan national, l’actualité est au combat contre le projet gouvernemental sur les retraites.
Le mouvement syndical est d’abord divisé, FO ayant lancé seule sa journée de grève interprofessionnelle, sans suite, ce qui aura comme seule conséquence de diviser le mouvement syndical. On ne comprend pas pourquoi avoir choisi une date en dehors des dates de grandes mobilisations des autres syndicats. On sent là le désir de faire une montée parisienne solitaire comme sait les organiser le réseau lambertiste qui contrôle la confédération. Cette stratégie n’a jamais été gagnante, mais le dogme stratégique est toujours là ! Pour la CGT, Solidaires, UNSA, CFDT, FSU, le rendez-vous est posé le 24 juin.
Les collectifs unitaires retraites (regroupant les associations, les mutuelles, les syndicats et les partis politiques) qui ont mis trop de temps à se constituer se sont depuis mis en chantier et des centaines de réunions fleurissent sur ce sujet.
Malheureusement, une partie des opposants au gouvernement utilisent tout ou partie du logiciel de pensée du gouvernement. Ce qui a pour défaut de montrer une cacophonie pas gênante pour s’opposer, mais qui montre bien l’incapacité actuelle de la gauche de changer de paradigme pour construire son discours et proposer une alternative.
Certains opposants déclarent qu’il y a un problème démographique et donc que la réforme est justifiée, mais qu’elle va trop loin. Ceux-là sont dans l’erreur comme ont été dans l’erreur ceux qui ont eu le raisonnement suivant : la baisse du nombre de paysans et l’augmentation du nombre de bouches à nourrir va nous conduire à la famine ! Bien sûr, ce qui compte, c’est la production agricole et sa répartition. Il en est de même pour les retraites : ce qui compte, ce sont les richesses produites et sa répartition. En prenant les chiffres du Conseil d’orientation des retraites (COR), nous sommes aujourd’hui avec une richesse de 100 (pour 190 en 2050) avec 10 actifs pour 6 retraités actuellement (et une répartition de 10 actifs pour 9 retraités en 2050), n’importe quel élève de CM2 sait que 190/19 est supérieur à 100/16 !
D’autre admettent les dogmes, de même nature que l’immaculée conception, à savoir, qu’ il ne faut pas changer la répartition des richesses entre salaires et cotisations d’une part et profits d’autre part (malgré l’écart de 9,3 points de PIB par an soit plus de 180 milliards d’euros en euros 2009). Alors que sans modification de la répartition des richesses, les pensions vont baisser de façon vertigineuse !
D’autres pensent qu’il ne faut pas augmenter les cotisations patronales ce qui est idiot puisqu’elles ont augmenté de 5 à 12,8 % et il serait normal que cela grimpe à 18 % du PIB en 2050 !
D’autres disent, il ne faut pas augmenter les prélèvements obligatoires au-delà de 47 %. Et pourquoi le Danemark est-il à 54 % ?
Mais le plus grave, ce sont ceux qui développent le slogan « défendons la répartition contre la capitalisation ». Slogan très dangereux et faux ! Car le gouvernement s’il veut augmenter la part en capitalisation-privatisation, il veut conserver une majorité des fonds en répartition. Mais il veut une répartition en revenu différé avec neutralité actuarielle ce qui est l’antichambre de la future capitalisation-privatisation. Ce type de répartition maintient les inégalités sociales et même les aggrave (pour les femmes, pour les désocialisés, pour les pauvres, etc.). Et donc ils sont obligés de proposer la charité pour les plus pauvres, pour de plus en plus de femmes, etc.
En fait, la ligne de rupture est la ligne de promotion du principe de solidarité (et non de charité)du salaire (et donc de la pension) socialisé lié à la qualification et non une retraite donné en fonction des emplois et des cotisations fournies. Nous le disons clairement, il ne suffit pas de préférer la méthode dite à « prestations définies » face à celle dite des « cotisations définies » pour sortir du revenu différé comme le fait, Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social de Michel Rocard et de Lionel Jospin pour le compte du Parti de gauche. Déjà, opposé au droit à l’accès aux soins de qualité pour tous, il a promu la CMU qui a fait que beaucoup de ceux qui étaient entre le plafond de la CMU et 1,3 fois le SMIC ont choisi le vote FN en 2002 pensant que la gauche les avait abandonnés ! Sous sa férule, la contre-réforme des retraites de Seguin en 1987 n’a pas été abolie par le gouvernement Rocard, les lois Balladur de 1993 n’ont pas été abolies par le gouvernement Jospin !

Heureusement, des centaines de réunions des collectifs unitaires retraites entendent le discours sur la base du salaire socialisé (orateurs UFAL, Bernard Friot et ses amis, etc.) et non du revenu différé avec neutralité actuarielle mâtinée de charité institutionnalisée.
En conclusion, autant il faut soutenir une stratégie à front large autant, il faut une ligne précise et claire de rupture pour marcher sur ses deux jambes : celle des revendications immédiates et celle de préfigurer le dépassement du capitalisme, car seul le projet du salaire socialisé lié à la qualification préfigure un mode de production plus développé et avancé que celui du capitalisme. Nous répondons d’avance à ceux qui disent que nous sommes les plus radicaux sur ce dossier que l’importance du dossier dans la période n’est intelligible et propice à la mobilisation et au rassemblement est à ce prix. La crise économique et financière ne permet pas d’appliquer la méthode des rustines qui est donc démobilisatrice.

Le voile intégral

L’UFAL a eu raison de dire qu’une partie de la gauche est tombée dans le piège de Nicolas Sarkozy, mais ce n’est pas celui que l’on pense.
Nicolas Sarkozy renoue avec un discours qui plait aux couches populaires (ouvriers, employés) majoritaires dans le pays et qui fait partie du combat émancipateur cher à ces couches populaires. Tout simplement par ce qu’il fait l’analyse que ces couches ont quitté principalement son électorat, mais aussi celui de la gauche aux élections régionales pour se réfugier dans l’abstention. On le dit une fois de plus, s’opposer à une mesure émancipatrice plébiscitée par les couches populaires uniquement parce que c’est Nicolas Sarkozy est une impasse pour la gauche !
Le PS a pris une position médiane et nous verrons bien ce qu’ils voteront.
Et voilà le NPA, le PCF, et les députés du Parti de gauche (y a-t-il eu une délibération du Parti de gauche pour cela ?) s’opposer à la loi uniquement pour s’opposer à Nicolas Sarkozy. Ils sont donc tombés dans le piège ! Seul Jean-Luc Mélenchon qui a flairé ce piège s’est déclaré favorable à la loi contre le voile intégral. Nous verrons les votes qui seront effectués au Parlement.

Suite en France de l’agression israélienne contre la flottille humanitaire

L’édito de ce numéro donne la position de la rédaction de RESPUBLICA sur ces faits.
Voyons donc ce qui s’est passé ce 5 juin, date d’appel des manifestations. Quelques dizaines de milliers de personnes ont défilé contre cette agression.
Et une fois de plus l’ambiguïté de ce type de manifestations est apparue. Alors que les organisateurs souhaitaient une manifestation politique contre l’agression israélienne ce qui était légitime, on a vu les organisations de l’extrême droite islamiste en faire une manifestation identitaire et religieuse. Jean-Luc Mélenchon et ses amis ont eu raison de quitter la manifestation alors qu’il était en tête de cortège au début de la manifestation.
On a même vu une bagarre entre le service d’ordre du NPA et celui de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) qui voulait s’infiltrer dans le cortège des partis politiques.
Est-ce que l’autre gauche va accepter longtemps ce « partenariat » avec l’extrême droite religieuse ? On se rappelle une manifestation du 8 mars à Paris (à la Place Clichy) sur le droit des femmes où les responsables du Comité national pour le droit des femmes (CNDF) avaient autorisé un cortège de plusieurs centaines de femmes voilées entourées d’une corde tenue par des « barbus » avec les drapeaux de la JCR tenus par les anciens membres de « Socialisme par en bas ». Cela avait provoqué l’année suivante deux manifestations concurrentes le 8 mars et où la manifestation du CNDF avait fait piètre figure !
Dans beaucoup d’endroits en France cette année, des camarades et des organisations locales associatives (notamment des comités du  mouvement de la Paix) et syndicales (notamment des structures CGT et FSU) refusent d’apparaître liés à l’extrême droite islamiste dans les manifestations. C’est une bonne tendance que nous voyons poindre ici et là. C’est la condition d’un redémarrage du processus émancipateur.
Toutes les extrêmes droites qu’elles soient religieuses ou politiques doivent être combattues avec la même détermination. Et la promotion des intérêts du peuple palestinien ne peut pas se fondre dans les intérêts de l’extrême droite islamiste. Et sur le Proche-Orient, nous devons soutenir l’Autorité palestinienne et non le Hamas et le Hezbollah.

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L’Immigration : problématiques et défis

par Hakim Arabdiou

Par Violette Daguerre, Éditions du Cygne, Paris, 2010

Les Causes de l’immigration

Violette Daguerre, vient de publier un ouvrage intitulé, l’Immigration : problématiques et défis, aux éditions du Cygne, à Paris. L’auteure, sans négliger les migrants d’autres origines ou régions du monde, a néanmoins centré une part notable de son travail sur la France et les immigrants d’origine arabe. Elle justifie son choix par sa trajectoire personnelle. Madame Daguerre est Libanaise, vivant en France, depuis plus de trois décennies. Elle est docteure en psychologie sociale et en psychologie clinique, et également présidente de la Commission arabe des droits humains, une ONG dont le siège est à Paris.
Selon elle, un Terrien sur trente-cinq est migrant, en ce début du 3e millénaire. L’Europe fut pendant très longtemps un continent d’émigration de dizaines de millions de ses ressortissants vers les Amériques, l’Australie, la Nouvelle Zélande, les Antilles, l’Afrique, etc. La tendance s’est ensuite inversée.
Mais la mondialisation et la crise économique des pays capitalistes ont entraîné des restrictions draconiennes à l’entrée et aux séjours des étrangers dans ces États. Les trajectoires migratoires se sont alors en partie modifiées : plus de 50% d’entre elles ont désormais lieu entre pays en développement.
Les migrations humaines s’expliquent par divers facteurs, notamment par le pillage, pendant plusieurs siècles, des pays du tiers-monde par la domination coloniale, puis néocoloniale, à partir des années 1960. Ceci à travers le cycle infernal de l’endettement de ces pays, par le biais d’officines du système capitaliste international tels que le FMI, la Banque mondiale… et par l’échange inégal avec les pays capitalistes, par le moyen notamment de l’OMC.

L’immigration un bienfait économique, culturel et sportif pour les pays d’accueil

Les migrants et leurs descendants constituent une perte pour leurs pays d’origines et un bénéfice pour leurs pays d’accueil. C’est ainsi que la France, manquant crucialement de bras, avait successivement demandé l’aide de centaines de milliers de travailleurs belges, italiens, polonais, espagnols, algériens… pour réussir sa révolution industrielle, qu’elle avait entamée au XIXe siècle, et pour se reconstruire, à cause de ses importantes pertes matérielles et humaines durant les deux guerres inter-impérialistes (1914-1918) et (1939-1945), ainsi que pendant les Trente Glorieuses (de 1945 à 1975).
Les réfugiés politiques en provenance de Russie et d’Europe centrale, surtout juifs, ont eux aussi contribué à combler son déficit démographique, ainsi qu’à son essor économique et son rayonnement intellectuel et culturel.
La reconstruction de l’Allemagne et l’essor économique de ce pays, à partir des années 1950, ont été atteints en partie, grâce à l’apport de pas moins de 12 millions de réfugiés et de rapatriés.
En Espagne, une étude effectuée, en 2005, par le conseiller économique du Premier ministre et une autre réalisée par une banque ont montré l’apport non négligeable des immigrés à la croissance de ce pays dans les domaines de l’économie, de la consommation, de la création d’emplois, du niveau de vie, et pour combler son déficit, alors que leurs salaires étaient inférieurs de 30% en moyenne.
Les immigrés en situation irrégulière, souvent surexploités, ne sont pas en reste. Ils participent eux aussi positivement à l’augmentation du PIB de la France et des autres pays européens. Une étude, réalisée en 2007, en Grande-Bretagne, indique que la régularisation éventuelle d’un demi-million d’immigrés « clandestins » rapporterait 1,47 milliards d’euros à l’économie, tandis que leur expulsion coûterait 6,9 milliards d’euros aux contribuables.

Racisme et discriminations à l’égard des immigrants et leurs enfants

La montée en puissance des courants xénophobes et populistes en France et en Europe, ainsi que de leurs « idiots utiles » explique l’exploitation récurrente du thème de l’immigration, qu’ils relient de manière tendancieuse à l’insécurité et à l’islamisme.

L’intégration des immigrés et de leurs descendants avance inexorablement

Selon certains chercheurs, l’intégration des immigrés et de leurs enfants est en bonne voie, en dépit de tous les obstacles dressés devant eux. Pour approfondir et accélérer ce processus, il est nécessaire selon eux d’améliorer de manière appréciable leurs conditions socio-économiques. Ce facteur est fondamental pour l’intégration des populations allogènes. Il faudrait également leur accorder certains droits civiques, notamment le droit de vote dans les élections locales, à l’instar des pays scandinaves et des Pays-Bas. Ces derniers ont accordé ce droit à leurs immigrés, sur la base du principe d’égalité entre tous ceux qui vivent sur leurs territoires et qui participent à leurs vies économiques.
Il s’agit aussi de prendre en compte les cultures d’origine des minorités, tout en mettant l’accent sur ce qui les unit, et non sur ce qui les différencient des valeurs et des lois des pays d’accueil, comme le préconise le Haut conseil de l’intégration, et encore moins les aspects de ces cultures, qui pourraient les opposer à ces valeurs et lois.
Enfin, la lutte contre les discours xénophobes, notamment musulmanophobes, et les discriminations à l’embauche, à la promotion professionnelle, au logement, aux études, etc. dont les migrants et leurs enfants sont victimes. Ces deux fléaux constituent un terreau fertile au communautarisme (à ne pas confondre avec communautaire) et à l’islamisme. C’est pour cette raison que la lutte contre les discours xénophobes et les discriminations est un combat éminemment laïque.
Ces études mettent également en évidence un grand nombre d’indicateurs positifs d’intégration des immigrés originaires du Maghreb, et de leurs descendants, et qui sont de loin les plus nombreux parmi les populations allogènes, en France.
C’est ainsi que les deuxième et troisième générations de cette catégorie de la population se sentent nettement moins liés que leurs parents à leurs pays d’origines. Elles relèvent aussi la baisse de l’usage de leur langue maternelle au sein de leurs familles ; l’augmentation de l’âge du mariage des femmes, âge qui tend à se rapprocher de celui des Françaises de souches ; ainsi que l’augmentation aussi des taux des mariages mixtes et des unions libres ; du travail des femmes et dans tous les domaines ; de l’accès aux professions libérales ; de la baisse importante du taux de natalité, de la polygynie, de l’endogamie communautaire …

Combattre le racisme
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Laïque, oui vraiment laïque et fier de l’être !

par Alexis Corbière
Parti de Gauche

Je fais appel à l’intelligence de tous les lecteurs de ce blog, même ceux qui n’y viendraient pas avec les meilleures intentions. J’ai une confiance infinie en l’être humain. J’ai aussi constaté, par une nette augmentation de la fréquentation, le grand intérêt qu’a suscité mon dernier billet à propos des raisons pour lesquelles nous avons dû quitter la dernière manifestation de solidarité avec la Palestine, en conséquence de la présence d’une organisation politico-religieuse au sein du cortège des organisations laïques et du mouvement ouvrier. Nous voulons en débattre avec tous nos camarades (NPA, PCF…) qui, je le sais, partagent nos préoccupations, malgré des divergences ponctuelles d’analyses. Sur ma messagerie, j’ai reçu de nombreux messages de soutiens, qui nous félicitaient pour notre position de principe, mais aussi quelques uns d’insultes.

En voici un, que je vous le livre : « Tu nous dégoutes avec ta laicité exarcerbée qui ne fait que masquer ta mécréance et ton rejet de la religion !
La Palestine n’a pas besoin de laicards comme toi. Elle est une terre musulmane et sera sauvée par les musulmans !
Ne crois pas que cette cause est ta cause !
Elle est notre cause…tu t’y rallies selon nos préceptes et sous notre aile, ou tu ne t’en occupes pas mais fais pas de cette cause, une cause communiste, une cause de mécréant, ce serait insulter la Palestine et les Palestiniens ! »

Ce genre de réaction, anonyme et très minoritaire, est symptomatique du climat que veulent imposer certains au cœur du mouvement de protestations contre la politique actuelle d’Israël. La position laïque du PG agace ceux qui mélangent politique et religion. C’est finalement logique. Mais nous restons convaincu que seule la « déconfessionnalisation » de ce conflit pourra ouvrir une issue juste et durable assurant la justice et la démocratie pour le peuple palestinien qui souffre depuis trop longtemps.

Je suis lucide, ces attitudes violentes sont hélas, d’abord et avant tout, la conséquence des politiques menées par les gouvernements israéliens qui frappent et bombardent au nom de la défense de « la terre sacrée d’Israël ». En France, je ne suis pas d’accord non plus quand le CRIF (Conseil représentatif des Institutions juives de France) appelle, sans recul critique, à manifester en soutien à la politique d’Israël. Le récent, et bienvenu, appel dit « J Call » me montre qu’il agace de plus en plus. Je ne crois pas que l’état d’esprit que la direction actuelle du CRIF soit celui de la majorité des juifs français. Ce mélange du politique et du religieux est toujours une faute qui a ses conséquences. La voie est donc étroite pour se faire comprendre. Cela ne fera pas renoncer le PG.

Car, de l’autre coté, des forces agissent pour insulter les musulmans. On le sait, le gouvernement de Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations piétinant la laïcité d’un coté (je renvoie le lecteur au scandaleux discours de Latran devant Benoit XVI ou au discours de Ryad) et de l’autre montre du doigt, par des amalgames, les musulmans tous assimilés à des intégristes. Moi, j’ai la conviction que la très grande majorité des musulmans vivant en France veulent pratiquer leur religion en respectant la laïcité.

Conjointement aux déclarations de Sarkozy, certains profitent de ce climat détestable, pour salir le beau mot de laïcité. Danger. Ainsi par exemple, un groupuscule raciste, frauduleusement nommé Riposte laïque, organise prochainement avec une poignée de néo nazis de Bloc identitaire (et même maintenant plusieurs autres groupes d’extrême-droite, notamment les Jeunes Villieristes) un Apéro géant, via Face-Book, « Saucisson et pinard» pour protester contre le fait que des musulmans prient dans une rue du 18e arrondissement (faute de salles adaptées pour le faire). Chacun aura compris la manœuvre nauséabonde. Derrière le masque d’une initiative pseudo bon enfant et gentiment franchouillarde, c’est clairement un rassemblement raciste et anti-musulman que ces misérables organisent. Les organisateurs évoquent une “déferlante musulmane” et attaquent “l’Islam, danger mortel pour la laïcité”,mais agissent avec des catholiques intégristes et annoncent leurs actions dans Minute et Radio Courtoisie, deux médias d’extrême droite dont il nous avait échappé qu’ils défendent la laïcité (doux euphémisme). La ficelle est décidement énorme. En observant l’affiche, on notera comment les deux « s » de saucisson reprend le signe SS. Sordide.

Le Parti de Gauche condamne fermement ce type de provocation de contrebandier xénophobe.
Nous allons demander au Préfet d’être vigilant, pour que ce rassemblement raciste ne soit pas à l’origine d’affrontements (C’est pourtant sa seule ambition). Ces gens là aussi sont nos ennemis. Ils nous trouveront sur leur chemin. Nous ne sommes pas les seuls, SOS Racisme et nos amis du NPA sont avec nous, particulièrement avec les militants du PG 18e,  dans cette protestation. Toutefois, il est important également de ne pas donner trop d’importance à ces minuscules actions d’exaltés et de provocateurs permanents. C’est le but qu’ils recherchent. Ils jubilent d’avance à l’idée d’être interdit, pour se poser comme victime. La riposte (vraiment laïque, celle là) que nous devons apporter, doit être proportionnelle à l’importance de l’agression. Vigilance oui, mais gare à l’effet loupe. Si j’en parle ici, c’est pour attirer l’attention du lecteur, sur le fait que même “nos” mots peuvent être volés par nos adversaires.

La laïcité est notre bien commun. Elle est synonyme de fraternité, de concorde et de générosité. Défendons là. Elle n’est pas le prétexte à insulter les français et les habitants de notre pays qui pratiquent l’Islam. Cette « fausse laïcité », véritable camelote d’authentique facho, est connue. Déjà, il y a quelques années, des mairies FN prenaient un malin plaisir, au nom de la laïcité à la mode frontiste, à proposer exclusivement des repas scolaires avec du porc (sans menu de substitution) pour exclure les enfants de confession musulmane.
Contre ses adversaires et les extrémistes religieux de tous bords, défendons la laïcité ! La véritable laïcité, c’est à dire la seule laïcité.

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Merci « Riposte Laïque » ! Merci Facebook !

par Mohamed Sifaoui
Journaliste, Ecrivain et Réalisateur.
www.mohamed-sifaoui.com/

Cela fait plusieurs mois que j’attire l’attention des lecteurs sur la dérive tranquille et joyeuse vers l’extrême droite des membres du site haineux « Riposte Laïque ».

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Certains esprits affutés, en fins analystes des discours extrémistes ont très vite compris ; d’autres, attachés à la maxime voltairienne (je ne suis pas d’accord avec vous, mais…), même s’ils ne partageaient pas les thèses exprimées par ce site internet ont mis un peu plus de temps pour réaliser que j’avais raison et m’ont fait savoir dernièrement qu’ils avaient définitivement pris leurs distances avec les animateurs et contributeurs de ce blog xénophobe. Les derniers (et il n’est jamais trop tard pour bien faire) viennent de se rendre compte que l’approche simpliste et caricaturale de « Riposte Laïque » s’inscrivait effectivement dans un positionnement clairement à l’extrême droite. Faisons-leur un peu de pub, ils ont en besoin : le 18 juin (et comment ! On vous dit que ces hurluberlus se disent “résistants” !) ils vont non pas à Londres, mais dans le 18e pour un apéro géant saucisse pinard (Ah dommage, je m’y serais rendu si les organisateurs étaient des gens respectables…). Oui parce que parmi les initiateurs de ce « projet », il y a outre les xénophobes de “Riposte Laïque”, également les racistes du bloc identitaires qui écrivent sur leur site pour confirmer cette prévisible  union : « Le rapprochement effectué autour de ce pique-nique festif et convivial, entre le Bloc identitaire, Riposte laïque, les Jeunes pour la France, Résistance républicaine, les jeunes du Projet Apache, Terroirs parisiens et de nombreux cercles, associations et organisations dont la participation sera annoncée prochainement, doit être le signal que, au-delà des divergences, il est possible de réaliser, enfin, l’«union sacrée » pour empêcher que la France ne devienne terre d’islam ». Yallah !

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Les deux derniers numéros de « Riposte Laïque », ce torchon virtuel xénophobe, qui généralement offre une tribune à ce qu’il y a de plus puant sur le net comme pensée et pseudo-idéologues, ont fini par ouvrir les yeux aux retardataires. Pour cause, outre le fait que ce ramassis d’écrivaillons, de journalistes autoproclamés et autres philosophaillons distille sans cesse son fiel en direction, non pas de l’islam ou des islamistes, mais des musulmans, il a attiré ses semblables ici ou là qui se recrutent dans l’univers parfois haineux du Net et des associations (des coquilles vides le plus souvent) qui renferment les excités de la « France blanche et chrétienne » ou les soi-disant « bouffeurs de curés » qui, en réalité, ne sont même plus capables de « bouffer » des pâtes… C’est tout au plus s’ils peuvent encore se ronger les ongles derrière leurs écrans.

Et c’est ainsi, comme je l’expliquais dans mes deux derniers billets, que ce bric à broc qui compte y compris quelques militants et sympathisants du Front national a été rejoint (cherchez la cohérence) par un petit fasciste de l’ultra-sionisme néanmoins fondateur de la Ligue de défense juive (LDJ) qui vient confirmer ce que je redoutais : une jonction entre la (nouvelle) extrême droite française et l’extrême droite juive…Les deux courants ont mis de côté leurs divergences historiques et ont commencé à se liguer, depuis quelque temps déjà, autour de la notion absurde de « l’ennemi commun » : les musulmans !

La guerre des religions peut donc reprendre. Ces gens-là rêvent de croisades où ils enverraient non pas leurs propres enfants, non pas eux-mêmes (ils sont trop lâches), mais les enfants des autres. Eux, leur bataille, elle ne peut se faire qu’ici, enfin là, oui là derrière l’écran de l’ordinateur. C’est dire que certes, passez-moi l’expression, ça ne pisse pas très loin, mais ça a une capacité de nuisance qui est similaire à celle du moustique. Ce qu’ils font et ce qu’ils clament, consiste uniquement à piquer le « vivre ensemble » et à distiller le venin de la xénophobie. Entre ces détraqués de la pensée et les islamistes englués dans leur obscurantisme, on peut penser que la fête au village est pour bientôt…

AUTEURlurcat.jpgPierre Itshak Lurçat qui signe ses livres et ses articles du nom de Paul Landau, ultra-sioniste notoirement et défavorablement connu dans la « communauté juive » est un petit idéologue de la haine « anti-musulmane ». Vivant entre les États-Unis, la France et Israël, il agit comme propagandiste (de très petite envergure) en faveur de la politique de Netanyahu et de Liberman. Certains amis très respectés au sein de la communauté juive, qui le considère globalement comme un « petit excité », m’avaient alerté sur son cas depuis déjà un moment, c’est ainsi que j’ai pu découvrir le personnage !

Sous ses airs de père de famille tranquille, j’avais décidé, par l’intermédiaire d’un ami qui est connecté avec lui sur le réseau social Facebook, d’en savoir plus sur la démarche de l’individu et sur sa pensée. Je m’attendais à tout, sauf aux monstruosités que j’allais trouver. En réalité, on tombe de haut quand on découvre le vrai discours de l’écrivaillon. Facebook sur lequel j’ai passé quelques mois m’a permis en effet de constater ce phénomène assez surprenant où certaines personnes (une minorité assez importante) « se lâchent », non pas comme on se lâcherait dans un bistrot ou dans une fête entre amis. Non ! Parce que les « amis » sont le plus souvent virtuels. On s’y lâche vulgairement comme on pourrait se laisser aller dans une rame de métro. Non pas pour chanter ou faire de la musique. Non pas pour faire rire ou dialoguer. Non ! Pierre Lurçat (ou si vous préférez Paul Landau) et certains de ses amis se lâchent pour mieux vomir leur haine, leur fiel, leur détestation de l’autre. Ils ressemblent davantage à de petits nazillons qu’à des gens respectables…

Quelques exemples…

Le 25 février 2010, Pierre Lurçat alias Paul Landau commence par chercher à diaboliser l’essayiste Caroline Fourest qui avait « osé » publier sur les colonnes du Monde une chronique dans laquelle elle critiquait la politique de Benjamin Natantyahu. Usant parfois de propos homophobes, le pseudo journaliste tente de la faire passer pour une antisémite sectaire. Il écrira : « elle déteste encore plus Israël et les Juifs qui ne sont pas de gauche »…Simplisme poussé à l’extrême puisque Caroline Fourest que je connais parfaitement est simplement critique – et c’est son droit le plus absolu et le droit de tout observateur et citoyen – à l’égard de la politique menée par l’actuel gouvernement israélien. Technique connue, les islamistes utilisent le chantage au “racisme” et les ultra-sioniste celui de l’antisémitisme”. Les uns pour bloquer toute critique à l’égard de leur idéologie totalitaire, les autre pour interdire tout débat sur la politique menée par le gouvernement israélien. C’est ainsi qu’on tente d’amalgamer, dans ce cas précis, une militante antraciste qui est connue pour ses convictions et un vulgaire antisémite qui va cacher sa haine du juif derrière ces postures à la mode qu’on nomme “antisionisme”. Or, ce n’est ni le cas de Caroline Fourest ni le mien, tant s’en faut.

Caro.jpeg
Récemment, Lurçat me réservera le « même sort ». Sur les colonnes de « Riposte Laïque », cet extrémiste, juif ultra-sioniste, tentera de me désigner à la vindicte comme un « ennemi d’Israël » (Rien que cela !). Technique habituelle. La politique israélienne « pas touche ! » et surtout pas au Dieu BIBI et à son prophète Liberman. L’extrême droite juive comme toutes les extrêmes droites n’aime pas la critique ni la contradiction. C’est du niveau « Tu es avec moi ou contre moi ! » ; un « allié ou un ennemi » ; un « bon ou un méchant ». Quand on lit Landau, on se rend compte, en effet, que le dévot béotien ne peut comprendre autre chose que les dialogues des westerns spaghettis. Écrivain dites-vous ? Allons voir de plus près…

Évidemment, comme tous les militants des extrêmes droites ultra-nationalistes, ces gens-là ont pour essence la haine. Et pour preuve une certaine Tamara C., pourtant mère de quatre enfants, juive pratiquante et en apparence tranquille, aveuglée, elle aussi, par son ultra sionisme, elle est de ceux qui ont un activisme effréné sur Facebook en faveur de Netanyahu et consorts. Elle ira dans l’un de ses commentaires jusqu’à me souhaiter la mort (Merci ! Un point sur lequel cette dame, enfin cette extrémiste rejoint beaucoup d’islamistes). Le 4 juin, elle écrira, en effet, en réaction (voir photo) à l’article qui m’est consacré par Paul Landau : « Qu’il crève! Lui et toute sa race!! »…À comprendre moi et tous les Arabes voire tous les musulmans…Et ces gens-là évidemment prétendent être différents des islamistes…Bien sûr ! La seule différence doit se situer autour de l’accoutrement, quoi que !

Sifaoui.jpegDe plus, comme tout militant d’extrême-droite qui se respecte (il vaut mieux ne pas les respecter) Pierre Lurçat alias Paul Landau fustige aussi violemment des personnes de sa « communauté », la majorité des juifs de France, les démocrates, les laïques et les républicains ont prennent généralement pour leur grade. Surtout lorsque « fait aggravant », ils sont de gauche et antiraciste. L’avocat Patrick Klugman, pourtant défenseur de la « cause israélienne » ancien président de l’UEJF, aujourd’hui membre du CRIF ne trouve pas non plus grâce aux yeux de l’excité Pierre Lurçat.

« QUI METTRA UNE CLAQUE A CE PETIT PALTOQUET DE KLUGMAN? », s’écria-t-il quand l’avocat rejoindra les signataires du JCall qui critiquent la politique du gouvernement israélien. Un autre appel à la violence qui ne manquera pas de faire réagir les amis facebokeurs de Landau. « Une bonne tarte ! », s’exclame le journaliste, au « cyanure », répliquera l’un de ses contacts. Lurçat qui saluera un rassemblement organisé par la LDJ au moment de la polémique sur l’affaire de « la flottille », s’écrira : « ET MERDE AU CRIF!!! »…

Crif.jpeg Élie Barnavi, pourtant ancien ambassadeur d’Israël en France, homme respecté et modéré, possédant évidemment ce que Lurçat n’aura jamais : l’intelligence et la plume, se fait lui aussi injurier par le freluquet en des termes orduriers (voir photo) C’est dire…

Barnavi.jpegTous ces contradicteurs sont ainsi injuriés à longueur de journée dans une symphonie haineuse menée par le chœur des hystériques ultra-sionistes. Appel à la détestation parfois à la violence, vulgarité, racisme anti-arabe, propos mensongers, diabolisant les uns et les autres, Pierre Lurçat va-t-il continuer à tromper son monde, lui le petit voyou, la petite frappe, tapie derrière son écran d’ordinateur, et se faire passer pour ce qu’il n’est pas Paul Landau : un respectable journaliste ?

Alors ? « Riposte laïque » et leurs amis de grands humanistes ? Vraiment ?

À suivre…

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Entre la riposte laïque et l'intégrisme musulman, mon cœur ne balance pas

par Nadia Geerts

Source de l'article

J’étais mardi l’invitée de l’émission française « La ligne jaune », aux côtés de Bernard Teper (UFAL), Pierre Cassen et Anne Zélenski (Riposte laïque). (http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3033). L’occasion pour moi de mesurer le fossé qui me sépare de Riposte laïque et de faire le parallèle avec un certain activisme islamique. Entre la peste et le choléra, je ne choisis pas.

Non, décidément, entre ceux qui crient haro pêle-mêle sur la viande hallal, le ramadan, les minarets, le voile et j’en passe, et ceux qui, lors d’une récente conférence à Sainte-Walburge, voulaient me convaincre que la viande hallal était intrinsèquement rassembleuse, pouvant convenir à tous, je ne choisis pas. Je ne choisis pas parce qu’autant je me moque que chacun mange hallal ou casher et prie à la mosquée, au temple ou à l’église, autant je refuse que les écoles, les administrations publiques ou, pour faire bref, les institutions de l’Etat adoptent ou s’adaptent à des prescrits confessionnels qui sont tout à fait respectables dans la sphère privée de chacun, mais n’ont pas à influencer la sphère institutionnelle.

Non, décidément, entre ceux qui, sous prétexte que le voile les dérange – et nul ne peut me soupçonner, je pense, de ne pas l’être par ce fichu bout de tissu ! – veulent l’interdire partout, et ceux qui prétendent qu’il est un hommage à la beauté et à la respectabilité de la femme, je ne choisis pas. Je ne veux pas de ce piège à la respectabilité, je veux être respectée pour ce que je suis, non pour ce que j’ai ou non sur la tête. Et je déplore que tant d’hommes, tant de femmes aussi, persistent à jouer ce jeu de la respectabilité conditionnelle. Mais de respect, je n’en ai guère trouvé dans l’attitude d’Anne Zelenski, cette « féministe de la première heure » qui me dégoûterait du féminisme avec ses « mademoiselle », « ma petite » et autres attitudes condescendantes, voire franchement grossières.

Non, décidément, entre ceux qui présentent les musulmans comme les nouveaux envahisseurs, adeptes d’une idéologie fascisante avec qui il ne s’agit pas de vivre, mais qu’il s’agit de faire taire, et cette dame voilée faisant un tableau effarant de l’avenir des jeunes musulmanes si leur voile leur était interdit à l’école, je ne choisis pas : à l’en croire en effet, l’interdiction du voile aurait pour conséquence de renvoyer à leur domicile la majorité des musulmanes, les condamnant à un quotidien de nettoyage et autres travaux ménagers, avant un mariage précoce et une kyrielle d’enfants à la clé. Un tableau que ne désavouerait pas Riposte laïque, qui refuse de distinguer entre islam et islamisme… exactement comme les islamistes.

Je ne choisis pas, parce que je crois que les extrêmes se rejoignent. Je crois que c’est usurper la laïcité que la transformer en traque monomaniaque de tout ce qui ressemble à l’islam. Je crois que la laïcité est un principe politique d’organisation de l’Etat qui interdit à ce dernier de se faire juge des croyances, puisqu’il ne s’agit que d’assurer leur coexistence pacifique. Ce qui implique évidemment certaines balises, chose que les extrémistes musulmans (et autres) se refusent à entendre et encore plus à accepter.

Alors, à Riposte laïque, j’ai envie de reposer cette question, restée sans réponse sur le plateau : que cherchez-vous, au fond ? Cherchez-vous une manière de vivre ensemble, chacun avec ses convictions, sans que nulle ne s’impose aux autres, ou cherchez-vous à démontrer, à l’instar de l’extrême droite, que nous ne pouvons pas vivre ensemble, que les musulmans sont « inassimilables » car porteurs d’une idéologie guerrière et colonisatrice ?

Et à certains de ces activistes musulmans qui remuent ciel et terre pour faire valoir partout la supériorité des lois divines sur les lois humaines, j’ai envie de poser cette question : cherchez-vous à vivre ensemble, avec les non-musulmans, ou à souffler sur les braises qui alimentent Riposte laïque et ses pseudopodes ?

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Contre TF1 atomisez Ahmadinejad !

par Nicolas Pomiès

Les téléspectateurs du journal de 20 h de TF1 ont pu voir lundi 7 juin, la présentatrice du journal interroger le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.Nous ne pouvons ignorer l’indécence à recevoir ainsi sur l’une des plus grandes chaînes françaises, celui qui veut faire disparaître Israël de la page des temps alors que la France est secouée par les effets des événements de la flottille au large de Gaza. Si TF1 voulait contribuer à accentuer la fracture communautaire en France, la chaine ne pouvait s’y prendre mieux.
L’accoutrement de Laurence Ferrari, voilée à l’iranienne1 , était aussi symboliquement un signe d’allégeance et de réhabilitation du cinglé qui dirige actuellement l’Iran.
TF1 qui voulait jusqu’ici rendre les cerveaux disponibles à l’achat de Coca-Cola aurait-elle la volonté de vendre de l’opium du peuple en plus grande quantité ?
Honte à cette chaîne pour cette mise en scène ! Honte pour cette rédaction irresponsable.
Car qui est ce président iranien ? De quoi Hamoud Ahmadinejad est-il le nom ?

Ahmadinejad atomiséMohamed Sifaoui nous propose dans une nouvelle bande dessinée une biographie enrichie du dictateur iranien.
Passons sur l’utilisation imaginaire de la personnalité du père d’Hamoud Ahmadinejad complètement fictive qui dans l’album est censé donner une origine à la construction de la personnalité du fils.
Finalement, ce père couard, obèse et machiste est là pour dédouaner le petit Hamoud de ses névroses et de sa folie des grandeurs.
Car le petit Hamoud n’a qu’un but névrotique dans la vie, celui de devenir le 12e Imam du chiisme.
L’album commence en nous permettant de faire connaissance avec l’Iran du Shah, cocktail de modernisme libertaire pour la sphère privée et de totalitarisme dans la sphère publique ,sous fond d’oppression d’une police secrète sous influence de la CIA. Dès le début, on comprend la mauvaise alchimie de l’Iran des années 60 et 70 qui a consisté à un relâchement des moeurs et une répression liberticide visant à accompagner “l’occidentalisation”. Tout cela était donc propice à l’agitation de la réaction cléricale chiite et au mouvement des groupuscules subversifs.
Le scénario de la BD consiste à suivre l’évolution d’Hamoud Ahmadinejad dans ce contexte.
Tout est abordé, du jeu des puissances occidentales à l’attitude des dirigeants d’États face aux scories de la République islamique. Certains cuistres stipendiés par l’Iran connus pour leur “anti-impérialisme” apparaissent aussi pour qu’on ne les oublie pas. Est-il utile de rappeler que l’Iran finance actuellement moult groupes subversifs de différentes tendances afin d’affaiblir les états démocratiques ?
L’album est riche et le crayon de Bercovici est encore une fois au meilleur de sa forme.
Il faut ce trait pour parfaitement servir le scénario de Sifaoui qui réussit à nous faire rire tout en nous laissant une grande inquiétude.
En effet, la vie de l’actuel président iranien accompagne celle d’un groupuscule islamiste dont la méthode consiste à créer le chaos pour hâter le retour du 12e Imam.
Tout au long du parcours de Ahmadinejad, on retrouve l’influence de la secte des Hojjatieth.
Quelle sera la nature du chaos ? Un délitement des moeurs pour que le 12e Imam vienne rétablir l’ordre clérical réactionnaire ?

Un chaos nucléaire pour établir l’ordre islamiste ?

La lecture de l’ouvrage s’achève sur ce questionnement même si Mohammed Sifaoui a voulu finir sur une note d’humour où Ahmadinejad s’explose en martyr trompé par le guide suprême de la révolution islamiste.
Lire “Ahmadinejad atomisé” aux Éditions 12 bis vous permettra de contrer la banalisation qu’à fait TF1 d’un régime réactionnaire, obscurantiste et liberticide et poivrera à la rendre imbuvable la soupe que Ferrari à servie au président iranien.

  1. NDLR : à noter, que toutes les journalistes ne se voilent pas devant Ahmadinejad []
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« Les blancs, il faut les manger crus », un roman de Jean Estivill

par Guillaume Beaulande

« Les blancs, il faut les manger crus » de Jean Estivill1
Aux éditions de L’Harmattan

« Les blancs, il faut les manger crus » : la plaisanterie aux allures de fable de l’Africaine Mama Bontidad a fait son chemin dans l’esprit de ses enfants et a rejoint, par le parcours sinueux de l’Histoire, la cruelle réalité. C’est l’apparition d’une nouvelle forme de Sida menaçant les pays riches qui fait de la bonne Mama Bontidad, une sorte d’oracle et de l’Histoire, une tragique ironie, par les trouvailles d’un professeur de médecine, marié à Adlée, une de ses descendantes.

Plus qu’une histoire d’amitié entre Kindé l’Africain, l’idéaliste combattant, et Brandy, le noir américain désabusé un brin cynique, la relation entre les personnages se tisse sur une fraternité qui les transcende, une culture de l’héroïsme rendu nécessaire par leur entrée en Résistance. Nous les suivons à Londres en 1940, dans les réseaux français de la Résistance en 1944, dans le barrio Chino à Barcelone, dans l’Espagne de Franco. Ils se retrouvent ainsi dans les méandres de l’Histoire, dans une guerre étrangère, dans un combat qu’ils font leur, au contact d’Orwell, du général de Gaulle, de Schumann, de Léo Hamon…

Une grande fresque en somme où l’ Histoire n’a pas « une grande hache » mais un coutelas passant sous son fil certaines idées préconçues, les réécritures et les « brouillons de l’histoire ». Tout le XXème siècle ou presque est là, depuis 1929 à nos jours, fait de traîtres, d’idéologies rances et de complicités haineuses, mais aussi d’amitiés sincères, d’indéfectibles amours filiales et de fraternité par delà les générations et les origines. Le parcours, les choix des personnages, forcément subjectifs, viennent servir le rétablissement de la fameuse « vérité objective », celle qu’ont vécue jusque dans leurs chairs ces protagonistes précipités dans les événements. De la guerre civile espagnole à nos jours donc, en passant par la Résistance, la vie dans les camps racontée avec une rare pudeur, le retour des déportés, la décolonisation et Mai 68

Un roman au rythme enlevé, au style sûr, où l’humour corrosif de quelques portraits refaits au vitriol se coule dans le flot tragique de l’Histoire. Une écriture franche et massive nous atteint comme une chevrotine en plein coeur, ponctuée ça et là de nuances inattendues, tantôt emmenée par des dialogues ciselés, tantôt parcourue par d’intimes monologues intérieurs, dans une langue parfois crue, toujours juste.

A la croisée du roman à thèse et de la fresque historique, le récit repose de surcroît sur une intrigue romanesque drôle et originale, qui nous amène à nous interroger sur le monde d’aujourd’hui et ses psychoses pandémiques. Ce livre de Jean Estivill renvoie chacun à son emprise sur l’Histoire, à la force de l’engagement des anciens, au courage qu’il faut pour ne pas se laisser embrumer par les faiseurs de vérité quels qu’ils soient, à la persistance de la mémoire, enfin, dont nous sommes les héritiers autant que les défenseurs.

  1. Jean Estivill est Historien. Professeur d’Histoire-géographie et l’auteur de nombreux articles publiés notamment dans le cadre de L’Arac (Association Républicaine des Anciens Combattants). []
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La décadence morale d’Israël

par Yariv Oppenheimer 1

Même si la flottille de Gaza est irritante et provocatrice, un Etat souverain ne peut traiter tout acte de protestation comme un acte terroriste qui doit se terminer en un bain de sang

Shalom Arshav, 31 mai 2010
http://www.peacenow.org.il/site/en/…
Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant

Pour Israël, cette nuit a marqué un nouveau fond dans la manière dont il choisit d’affronter les opposants à sa politique intérieure et étrangère. Un pays qui ne laisse pas ses citoyens protester, manifester et demander justice, un pays occupé à inventer des tests de loyauté pour ses citoyens et à faire passer des lois pour limiter la liberté d’expression échoue encore une fois au véritable test en stoppant une flotte civile de protestation au prix d’une dizaine de vies humaines.

La flottille qui a quitté la Turquie, il y a quelques jours a réussi à provoquer même ma colère. Des centaines de militants pro-Hamas ont défié Israël, ouvertement et honteusement. Pas un mot contre le gouvernement du Hamas ; pas un mot sur Gila Salit, pas un mot sur le désir de paix. Mais, même si la flottille de Gaza est irritante et provocatrice, un Etat souverain ne peut traiter tout acte de protestation comme un acte terroriste qui doit se terminer en un bain de sang. Au lieu de se servir de cette flotte pour générer un débat interne sur l’efficacité de la politique de siège de Gaza et de ses implications morales et politiques pour Israël, tous les porte-parole du gouvernement ont choisi de s’intéresser en priorité à la poignée de militants sur les bateaux et à les affubler du titre de “menaces pour la sécurité d’Israël”. De là à un massacre inutile, le chemin était court.

Ce n’est pas de la faute des soldats ni des officiers, ni de celle des chefs de Tsahal. C’est toute la société israélienne qui est responsable des résultats macabres de l’assaut. La radicalisation de la société israélienne a porté ses fruits. Le message envoyé aux soldats et aux policiers est en train de se cristalliser : quand des Arabes sont impliqués, le doigt sur la détente est léger. La détermination aborde le bateau, la sensibilité reste à l’eau.

Mais n’ayez crainte, la machine de propagande israélienne s’est mise en branle, et au bout de quelques heures seulement, chaque Israélien racontera comment des hélicoptères du Hamas se sont emparés d’un bateau plein d’immigrants illégaux juifs et tiré dans tous les sens. Avec l’aide de nos mécanismes de refoulement et les encouragements des porte-parole de l’armée, nous nous dissocierons encore une fois de la réalité et du monde qui nous entoure, et fabriquerons notre propre scénario qui racontera que, comme toujours, nous sommes les victimes et le monde entier est contre nous. L’issue de l’assaut de cette nuit sera-t-elle un commission d’enquête ? Aucune chance.

Israël justifie son image de brute violente

Le prix de l’assaut sera payé en premier lieu par les familles des victimes. Viennent ensuite les Israéliens qui veulent la paix et souhaitent de tout leur cœur mettre fin au conflit, arrêter l’engrenage des violences et vivre dans un pays moins fou. Nous, la majorité silencieuse, regardons avec désespoir Israël justifier par ses actes l’image de brute violente qu’il a acquise ces dernières années et donner à nos pires ennemis des raisons de se réjouir.

S’il y a des vainqueurs de cet assaut, ils se trouvent à Téhéran, dans les bunkers de Beyrouth et au QG du Hamas à Gaza. Le Hamas a réussi avec l’aide active du gouvernement israélien à bénéficier de la reconnaissance internationale, du soutien du monde arabe, et à être perçu comme un héros de la résistance à Israël.

Les ennemis de la paix et les extrémistes de deux côtés peuvent des raisons de s’attaquer mutuellement et d’approfondir la haine et l’hostilité entre Arabes et Juifs, en Israël et en-dehors. Encore une fois, les modérés des deux bords sont réduits au silence, et la voix de la raison est noyée par celles qui incitent à la haine.Sans une voix forte de l’opinion israélienne patriote qui appellera ses dirigeants à choisir un autre chemin, nous allons nous retrouver dans un pays décadent sur le plan moral et politique, coulant lentement dans l’abîme.

  1. Yariv Oppenheimer est secrétaire général de Shalom Arshav []
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Appel à la raison

par JCall
EUROPEAN JEWISH CALL FOR REASON

Source de l'article

L’appel que vous lirez ci-dessous a déjà été signé par des personnalités et des membres d’associations juives européennes, engagées depuis toujours dans le combat pour la paix au Moyen-Orient, dont vous lirez les noms ci-dessous.
Notre objectif est de rendre publiques les positions de juifs européens, trop longtemps silencieux, et de faire entendre une voix juive solidaire de l’État d’Israël et critique quant aux choix actuels de son gouvernement.
Nous appelons toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent en ce texte à le signer.
Cet appel à la Raison a été présenté lors d’une importante réunion au Parlement européen à Bruxelles le 3 mai 2010.
Pour nous contacter, écrivez à contact@Jcall.eu
N’oubliez pas de signer cet appel si vous le soutenez.

Citoyens de pays européens, juifs, nous sommes impliqués dans la vie politique et sociale de nos pays respectifs. Quels que soient nos itinéraires personnels, le lien à l’État d’Israël fait partie de notre identité. L’avenir et la sécurité de cet État auquel nous sommes indéfectiblement attachés nous préoccupent.

Or, nous voyons que l’existence d’Israël est à nouveau en danger. Loin de sous-estimer la menace de ses ennemis extérieurs, nous savons que ce danger se trouve aussi dans l’occupation et la poursuite ininterrompue des implantations en Cisjordanie et dans les quartiers arabes de Jérusalem Est, qui sont une erreur politique et une faute morale. Et qui alimentent, en outre, un processus de délégitimation inacceptable d’Israël en tant qu’État.

C’est pourquoi nous avons décidé de nous mobiliser autour des principes suivants :

  1. L’avenir d’Israël passe nécessairement par l’établissement d’une paix avec le peuple palestinien selon le principe « deux Peuples, deux États ». Nous le savons tous, il y a urgence. Bientôt Israël sera confronté à une alternative désastreuse : soit devenir un État où les Juifs seraient minoritaires dans leur propre pays ; soit mettre en place un régime qui déshonorerait Israël et le transformerait en une arène de guerre civile.
  2. Il importe donc que l’Union Européenne, comme les États-Unis, fasse pression sur les deux parties et les aide à parvenir à un règlement raisonnable et rapide du conflit israélo-palestinien. L’Europe, par son histoire, a des responsabilités dans cette région du monde.
  3. Si la décision ultime appartient au peuple souverain d’Israël, la solidarité des Juifs de la Diaspora leur impose d’œuvrer pour que cette décision soit la bonne. L’alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l’encontre des intérêts véritables de l’État d’Israël.
  4. Nous voulons créer un mouvement européen capable de faire entendre la voix de la raison à tous. Ce mouvement se veut au-dessus des clivages partisans. Il a pour ambition d’œuvrer à la survie d’Israël en tant qu’État juif et démocratique, laquelle est conditionnée par la création d’un État palestinien souverain et viable.

C’est dans cet esprit que nous appelons tous ceux qui se reconnaissent dans ces principes à signer et à faire signer cet appel.

Ordre moral
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Philippe Pissier est libre !

par Nicolas Pomiès

À plusieurs reprises, ReSPUBLICA avait informé ses lecteurs des aventures connues par l’artiste Philippe Pissier qui s’était vu traîné en justice pour avoir posté trois cartes postales dans une boite aux lettres. Les cartes postales comportaient des bustes féminins ayant des pinces à linge sur les tétons.
Le receveur des Postes et le Parquet avaient estimé que ces cartes postales pouvaient choquer des mineurs. L’enquête de Gendarmerie diligentée par la Procureure de Cahors était visiblement destinée à charger l’artiste afin qu’il sorte du procès avec une quelconque condamnation même minime.
C’est ce que Philippe Pissier indique sur son site sur lequel il poste un passionnant résumé de l’affaire.
L’affaire a finalement abouti à la relaxe totale de l’artiste qui n’a cependant pas dit son dernier mot puisqu’il a décidé d’attaquer les enquêteurs à charge qu’il eut sur le dos.

Que restera-t-il de ce dossier ?

Premièrement un gros ratage culturel et économique. L’arrestation et la garde à vue de Philippe Pissier pour cette infime affaire se firent à quelques jours du lancement d’un festival international de l’art postal à Castelnau-Montratier dont il était le maitre d’oeuvre.
La dynamique fut enrayée et il faut bien du courage à Pissier et ses amis pour relancer encore cette année ce festival qui aurait aujourd’hui une dimension supérieure si l’ordre moral n’avait tenté d’y mettre un frein.
Mais le principal enseignement de l’aventure de Pissier et de ses trois cartes postales est la tentative de l’État représenté par son parquet de créer un art officiel contingenté et aussi de dicter le cadre des bonnes moeurs. À suivre les Torquemada de la nouvelle inquisition, trois pinces à linge sur un sein sont une perversion diabolique alors même que pullulent chez tous les marchands de cartes postales de France et de Navarre des photos dégradantes dites cartes de plages ou de vacances.
Il est étonnant aussi que le bondage d’origine japonaise qui consiste à entraver esthétiquement un corps trouve des subventions pour s’exposer dans nombre de musées, les petits collages de Pissier sur ce thème reçoivent encore aujourd’hui des cris d’indignations.
Enfin si cet été vous passez par Castelnau-Montratier, n’hésitez à aller interpeller l’artiste. Il ne manque ni de rhétoriques, ni de talents poétiques. Et si vous voulez jauger de la normalité et de l’équilibre psychologique d’un modèle de ses photographies, rendez-vous dans une des principales brasseries de la ville. Vous y trouverez une de ses anciennes compagnes ayant d’ailleurs témoigné pour lui lors du procès qui tient aujourd’hui, avec son mari, l’établissement !

Philippe Pissier est libre, Castelnau-Montratier aussi. Qu’il est bon de trouver des endroits où soufflent un peu d’insouciance, de créativité et de convivialité !